organization:defense intelligence agency

  • Now Mattis Admits There Was No Evidence Assad Used Poison Gas on His People
    http://www.newsweek.com/now-mattis-admits-there-was-no-evidence-assad-using-poison-gas-his-people-

    Lost in the hyper-politicized hullabaloo surrounding the Nunes Memorandum and the Steele Dossier was the striking statement by Secretary of Defense James Mattis that the U.S. has “no evidence” that the Syrian government used the banned nerve agent Sarin against its own people.

    This assertion flies in the face of the White House (NSC) Memorandum which was rapidly produced and declassified to justify an American Tomahawk missile strike against the Shayrat airbase in Syria.

    Mattis offered no temporal qualifications, which means that both the 2017 event in Khan Sheikhoun and the 2013 tragedy in Ghouta are unsolved cases in the eyes of the Defense Department and Defense Intelligence Agency.

    US has no evidence of Syrian use of sarin gas, Mattis says
    https://apnews.com/bd533182b7f244a4b771c73a0b601ec5

    The U.S. has no evidence to confirm reports from aid groups and others that the Syrian government has used the deadly chemical sarin on its citizens, Defense Secretary Jim Mattis said Friday.

    “We have other reports from the battlefield from people who claim it’s been used,” Mattis told reporters at the Pentagon. “We do not have evidence of it.”

    He said he was not rebutting the reports.

    “We’re looking for evidence of it, since clearly we are dealing with the Assad regime that has used denial and deceit to hide their outlaw actions,” Mattis said.

    #allons_bon

  • Lire absolument: How America Armed Terrorists in Syria, Gareth Porter
    http://www.theamericanconservative.com/articles/how-america-armed-terrorists-in-syria

    CIA involvement in the arming of anti-Assad forces began with arranging for the shipment of weapons from the stocks of the Gaddafi regime that had been stored in Benghazi. CIA-controlled firms shipped the weapons from the military port of Benghazi to two small ports in Syria using former U.S. military personnel to manage the logistics, as investigative reporter Sy Hersh detailed in 2014. The funding for the program came mainly from the Saudis.

    A declassified October 2012 Defense Intelligence Agency report revealed that the shipment in late August 2012 had included 500 sniper rifles, 100 RPG (rocket propelled grenade launchers) along with 300 RPG rounds and 400 howitzers. Each arms shipment encompassed as many as ten shipping containers, it reported, each of which held about 48,000 pounds of cargo. That suggests a total payload of up to 250 tons of weapons per shipment. Even if the CIA had organized only one shipment per month, the arms shipments would have totaled 2,750 tons of arms bound ultimately for Syria from October 2011 through August 2012. More likely it was a multiple of that figure.

  • Email exchange between Edward Snowden and former GOP Senator Gordon Humphrey
    (July 2013)

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2013/jul/16/gordon-humphrey-email-edward-snowden

    Snowden:

    Further, no intelligence service - not even our own - has the capacity to compromise the secrets I continue to protect. While it has not been reported in the media, one of my specializations was to teach our people at DIA [Defense Intelligence Agency] how to keep such information from being compromised even in the highest threat counter-intelligence environments (i.e. China).

    You may rest easy knowing I cannot be coerced into revealing that information, even under torture.

    #Snowden #Edward_Snowden
    #Glenn_Greenwald

  • Cette révolution syrienne qui n’existe pas. Par Stephen Gowans Mondialisation.ca, 25 octobre 2016 - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/10/cette-revolution-syrienne-qui-n-existe-pas.html

    Note de la rédaction : l’article traduit ci-dessous est une dénonciation, en bonne et due forme, des mensonges de propagande qui empoisonnent « la gauche » aux USA concernant le conflit syrien, en l’occurrence sous le clavier d’Eric Draitser qui écrivait sur le site web Counterpunch. Il s’agissait pour l’auteur de démontrer que certains discours se disant « de gauche » cachent en réalité des projets inavouables et manipulateurs au service d’agendas impérialistes occidentaux, et sionistes. Dans le même temps, il offre au lecteur une chronologie très instructive sur le conflit syrien et ses origines cachées dans les ambitions post-coloniales des nations occidentales. De plus, c’est un excellent travail journalistique a posteriori de « débunkage » des manipulations oligarchiques (relayées par leurs médias aux ordres) par l’usage de leur propre travail « à contre-emploi ». Enfin, les reproches émis envers la distorsion du discours « de gauche » aux USA sont parfaitement transposables à la France (ainsi qu’à la plupart des pays francophones) et à ses partis « de gauche », qui diabolisent tous – et à tort – le régime syrien. – Will Summer

    Dans certains milieux circule une rengaine dans le vent qui veut que le soulèvement syrien, comme Eric Draitser l’écrivait dans un récent article de Counterpunch, « a commencé en réaction aux politiques néolibérales du gouvernement syrien et à sa brutalité », et que « le contenu révolutionnaire de la faction rebelle en Syrie a été mis sur la touche par un ramassis de djihadistes, financés par les Qataris et par les Saoudiens. » Cette théorie semble, à mon esprit défendant, reposer sur une logique de présomptions mais non de preuves.

    Une revue des dépêches médiatiques pendant les semaines précédant et suivant immédiatement l’éruption d’émeutes à Deraa, au milieu du mois de mars 2011 – généralement reconnues pour avoir marqué le début des troubles – ne fournit aucune indication que la Syrie ait été aux prises avec un empressement révolutionnaire, anti-néolibéral ou autre. Au contraire, des journalistes travaillant pour Time Magazine et pour le New York Times ont évoqué le large soutien dont bénéficiait le gouvernement, que les opposants d’Assad lui concédaient sa popularité et que les Syriens ne témoignaient guère d’intérêt à manifester. Dans le même temps, ils ont décrit les troubles comme une série d’émeutes concernant des centaines – et non pas des milliers ou des dizaines de milliers – de personnes, mues par un agenda principalement islamiste et exhibant un comportement violent.

    Time Magazine rapporta que deux groupes djihadistes, qui allaient plus tard jouer des rôles de premier plan dans l’insurrection, Jabhat al-Nusra et Ahrar al-Sham, étaient déjà en activité à la veille des émeutes alors que seulement trois mois auparavant des dirigeants des Frères Musulmans avaient exprimé « leur espoir d’une révolte civile en Syrie ». Les Frères Musulmans, qui avaient plusieurs décennies plus tôt déclaré la guerre au Parti Ba’as au pouvoir en Syrie par rejet du laïcisme du parti, étaient enferrés dans une lutte à mort avec les nationalistes arabes depuis les années 1960, et s’étaient engagés dans des bagarres de rue avec des partisans du Parti Ba’as depuis les années 1940. (dans l’une de ces bagarres Hafez al-Assad, père du Président actuel qui allait lui-même servir comme Président de 1970 à 2000, fut poignardé par un adversaire Frère Musulman.) Les dirigeants des Frères Musulmans ont fréquemment rencontré, à partir de 2007, des représentants du State Department US et du Conseil National de Sécurité US, ainsi que de la Middle East Partnership Initiative financée par le gouvernement US, qui endossait ouvertement le rôle de financement d’organisations putschistes à l’étranger – une tâche que la CIA avait jusqu’alors rempli clandestinement.

    Washington avait conspiré pour purger la Syrie de l’influence nationaliste arabe dès le milieu des années 1950 quand Kermit Roosevelt Jr., qui avait été le maître d’œuvre de l’éviction du Premier Ministre Mohammad Mossadegh en Iran, renversé pour avoir nationalisé l’industrie pétrolière de son pays, ourdit avec les renseignements britanniques d’exciter les Frères Musulmans pour renverser un triumvirat de dirigeants nationalistes arabes et communistes à Damas, considérés par Washington et Damas comme nuisibles aux intérêts économiques occidentaux dans le Moyen-Orient.

    Washington alimenta les combattants des Frères Musulmans en armes pendant les années 1980 pour mener une guérilla urbaine contre Hafez al-Assad, que les bellicistes à Washington traitaient de « Communiste arabe ». Son fils Bachar poursuivit l’attachement des nationalistes arabes à l’unité (de la nation arabe), à l’indépendance et au socialisme (arabe). Ces objectifs guidaient l’état syrien – comme ils avaient guidé les états nationalistes arabes de Libye sous Mouammar Qaddafi, et d’Irak sous Saddam Hussein. Ces trois états étaient les cibles de Washington pour la même raison : leurs principes nationalistes arabes s’opposaient fondamentalement à l’agenda impérialiste US d’hégémonie planétaire des États-Unis.

    Le refus par Bachar al-Assad de renoncer à l’idéologie nationaliste arabe consterna Washington qui se plaignit de son socialisme, la tierce partie de la sainte trinité des valeurs ba’athistes. Des plans pour évincer Assad – partiellement inspirés par son refus d’embrasser le néolibéralisme de Washington – étaient déjà en préparation à Washington en 2003, sinon plus tôt. Si Assad était un champion du néolibéralisme comme le prétendent Draitser et d’autres, cela a étrangement échappé à l’attention de Washington et de Wall Street, qui se plaignaient de la Syrie « socialiste » et de ses politiques économiques résolument anti-néolibérales.

    Un bain de sang déclenché avec l’aide des USA

    Fin janvier 2011, une page Facebook a été créée avec le titre « The Syrian Revolution 2011 ». Elle annonçait qu’un « Jour de Colère » serait tenu le 4, et le 5 février [1]. Les manifestations « s’évanouirent d’elles-mêmes », selon Time. Le Jour de Colère se solda par un Jour d’Indifférence. En plus, les liens avec la Syrie étaient ténus. La plupart des slogans scandés par les quelques manifestants présents concernaient la Libye, exigeant que Mouammar Qaddafi – dont le gouvernement était assiégé par des insurgés islamistes – quitte le pouvoir. Des projets pour de nouvelles manifestations furent faits pour le 4 et le 5 mars, mais elles n’attirèrent pas davantage de soutien [2].

    La correspondante de Time Rania Abouzeid attribua l’échec des organisateurs de ces manifestations pour attirer un soutien significatif au fait que la plupart des Syriens n’étaient pas opposés à leur gouvernement. Assad avait une réputation favorable, en particulier parmi les deux-tiers de la population âgée de moins de 30 ans, et les politiques de son gouvernement jouissaient d’un large soutien. « Même des opposants concèdent qu’Assad est populaire et jugé proche de l’énorme cohorte de jeunes du pays, à la fois émotionnellement, psychologiquement et, bien entendu, chronologiquement », rapportait Abouzeid en ajoutant qu’au contraire « des dirigeants pro-US renversés de Tunisie et d’Égypte, la politique étrangère d’Assad hostile envers Israël, son soutien acharné en faveur des Palestiniens et de groupes militants comme le Hamas et le Hezbollah sont en accord avec les sentiments du peuple syrien. » Assad, en d’autres termes, avait une légitimité. La correspondante de Time poursuivait pour écrire qu’Assad « conduisant lui-même jusqu’à la Mosquée des Omeyyades en février pour prendre part aux prières marquant l’anniversaire du Prophète Mohammed, et flânant parmi la foule du Souq Al-Hamidiyah entouré d’une garde restreinte » s’était « attiré, à titre personnel, l’affection du public » [3].

    Cette description du Président syrien – un dirigeant aimé de son peuple, idéologiquement en phase avec les sentiments syriens – s’érige en contraire du discours qui allait émerger peu de temps après l’éruption de manifestations violentes dans la ville syrienne de Deraa moins de deux semaines plus tard, et qui allait s’implanter dans celui des gauchistes US dont Draitser. Mais à la veille des événements déclencheurs de Deraa, la Syrie se faisait remarquer par sa quiétude. Personne ne « s’attend à un soulèvement de masse en Syrie », rapportait Abouzeid « et, malgré l’expression d’une dissidence une fois de temps en temps, il y en a très peu qui souhaitent y prendre part » [4]. Un jeune Syrien dit à Time : « Il y a beaucoup d’aides du gouvernement pour la jeunesse. Ils nous donnent des livres gratuits, des écoles gratuites, des universités gratuites. » (Pas trop l’image d’un état néolibéral comme dépeint par Draitser…) Elle continue : « Pourquoi y aurait-il une révolution ? La probabilité en est peut-être d’un pour cent. » [5] Le New York Times partageait cette opinion. La Syrie, rapportait le journal, « semblait immunisée contre la vague de révoltes frappant le monde arabe. » [6] La Syrie était libre de troubles.

    Mais le 17 mars, il y eut un violent soulèvement à Deraa. Il y a des récits contradictoires quant à qui, ou ce qui l’a déclenché. Time rapporta que la « révolte à Deraa a été provoquée par l’arrestation d’une poignée de jeunes pour avoir peint un mur avec des graffitis anti-régime. » [7] Robert Fisk de The Independent offrait une version légèrement différente. Il rapportait que « des agents des services de renseignement avaient tabassé et tué plusieurs garçons qui avaient tagué des graffitis sur les murs de la ville. » [8] Un autre récit soutient que le facteur ayant mis le feu aux poudres à Deraa ce jour-là, avait été l’usage extrême et disproportionné de la force par les services de sécurité syriens en réponse à des manifestations s’opposant à l’arrestation des garçons. Il y a eu « quelques jeunes dessinant des graffitis sur les murs, ils ont été mis en détention, et comme leurs parents voulaient les récupérer, les services de sécurité ont réagi de façon vraiment très, très brutale. » [9] Un autre récit, provenant du gouvernement syrien, affirme que rien de tout cela ne s’est produit. Cinq ans après les événements, Assad déclara lors d’une interview que cela « n’est pas arrivé. Ce n’était que de la propagande. En fait, nous en avons entendu parler, et nous n’avons jamais vu ces enfants ayant été emmenés en prison à l’époque. Donc, c’était une histoire fausse. » [10]

    Mais s’il y a eu des désaccords sur ce qui avait déclenché le soulèvement, il y en a eu peu pour dire qu’il était violent. Le New York Times rapporta que « les manifestants ont mis le feu au quartier-général du Parti Ba’as au pouvoir ainsi qu’à d’autres bâtiments gouvernementaux… et ont affronté la police… En plus du quartier-général du parti, les manifestants ont incendié le palais de justice de la ville et les bureaux locaux de la compagnie de téléphone SyriaTel. » [11] Time ajoutait que les manifestants avaient mis le feu au bureau du gouverneur, ainsi qu’à ceux de la succursale locale d’une deuxième compagnie de téléphonie mobile. [12] L’agence de presse du gouvernement syrien, SANA (Syrian Arab News Agency), publia des photographies de véhicules en flammes sur son site web. [13] Clairement il ne s’agissait pas là d’une manifestation pacifique, ainsi qu’elle serait décrite plus tard. Ce n’était pas non plus un soulèvement populaire. Time rapporta que les manifestants se dénombraient par centaines, et pas en milliers ou en dizaines de milliers. [14]

    Assad a immédiatement réagi aux troubles de Deraa, annonçant « une série de réformes, y compris une augmentation du salaire des fonctionnaires, une plus grande liberté pour les médias d’information et les partis politiques, et un réexamen de la loi sur l’état d’urgence, » [15] une restriction des libertés politiques et civiques de temps de guerre en vigueur parce que la Syrie était officiellement en guerre contre Israël. Avant la fin du mois d’avril, le gouvernement allait abroger « la loi sur l’état d’urgence du pays vieille de 48 ans » et abolir « la Cour Suprême de l’État sur la Sécurité. » [16]

    Pourquoi le gouvernement a-t-il fait ces concessions ? Parce que c’est ce qu’avaient demandé les manifestants de Deraa. Les manifestants se sont « rassemblés dans et autour de la Mosquée d’Omari à Deraa, scandant leurs exigences : la libération de tous les prisonniers politiques… l’abolition de la loi sur l’état d’urgence vieille de 48 ans ; davantage de libertés ; et la fin de la corruption endémique. » [17] Ces exigences étaient cohérentes avec l’appel, articulé début février sur la page Facebook « The Syrian Revolution 2011 », pour « mettre fin à l’état d’urgence et à la corruption en Syrie. » [18] Un appel exigeant la libération de tous les prisonniers politiques fut également rédigé dans une lettre signée par des religieux et posté sur Facebook. Les exigences des religieux incluaient l’abrogation de la « loi sur l’état d’urgence, la libération de tous les détenus pour des raisons politiques, la cessation du harcèlement par les services de sécurité du régime et un combat contre la corruption. » [19] Relâcher les détenus pour des raisons politiques équivalait à libérer des djihadistes ou, pour employer le terme communément usité en Occident, des « terroristes ». Le State Department US avait reconnu que l’Islam politique était la principale force d’opposition en Syrie [20] ; les djihadistes constituaient la majeure partie du corps des opposants à même d’être incarcérés. Que des religieux réclament que Damas libère tous ses prisonniers politiques est comparable à ce que l’État Islamique exige de Washington, Paris et Londres la libération tous les Islamistes détenus dans les prisons US, françaises et britanniques pour des affaires liées au terrorisme. Il ne s’agissait pas d’exigences pour des emplois ou davantage de démocratie, mais de l’issue de détention d’activistes inspirés par l’objectif d’instaurer un état islamique en Syrie. L’appel à lever l’état d’urgence, pareillement, semblait avoir peu de rapport avec la promotion de la démocratie et davantage avec l’amélioration de la mobilité des djihadistes et de leurs acolytes, pour organiser l’opposition à l’état laïc.

    Une semaine après l’explosion des violences à Deraa, Rania Abouzeid de Time rapportait qu’il « ne semble pas y avoir d’appels répandus pour la chute du régime ou pour l’éviction du Président, relativement populaire. » [21] Effectivement, les exigences émises par les manifestants et par les religieux ne comprenaient pas d’appel à la démission d’Assad. Et les Syriens se ralliaient à leur Président. « Il y a eu des contre-manifestations dans la capitale en soutien au Président, » [22] réunissant d’après les rapports beaucoup plus de monde que les quelques centaines de manifestants qui avaient pris les rues de Deraa pour incendier des bâtiments et des voitures, et affronter la police. [23]

    Le 9 avril – moins d’un mois après les événements de Deraa – Time rapportait qu’une série de manifestations avait été organisées et que l’Islam y jouait un rôle prééminent. Pour quiconque un tant soit peu familier avec l’enchaînement sur plusieurs décennies de grèves, de manifestations, d’émeutes et d’insurrections qu’avaient initié les Frères Musulmans contre ce qu’ils estimaient être le gouvernement « infidèle » ba’athiste, tout cela ressemblait à l’histoire qui se répétait. Les manifestations n’atteignaient pas la masse critique. Au contraire, le gouvernement continuait à bénéficier de « la loyauté » d’une « large partie de la population », selon Time. [24]

    Les Islamistes ont joué un rôle éminent dans la rédaction des Déclarations de Damas au milieu des années 2000, qui réclamaient le changement de régime. [25] En 2007 les Frères Musulmans, archétypes du mouvement politique islamiste sunnite, ayant inspiré al-Qaeda et sa progéniture de Jabhat al-Nusra à l’État Islamique, se sont mis en cheville avec un ancien vice-président syrien pour fonder le Front du Salut National. Cet organe a fait de fréquentes rencontres avec le State Department US et le Conseil National de Sécurité US, ainsi qu’avec la Middle East Partnership Initiative [Inititative de Partenariat au Moyen-Orient, NdT] financée par le gouvernement US, [26] qui accomplissait ouvertement ce que la CIA faisait naguère en secret, c’est-à-dire acheminer des fonds et de l’expertise aux cinquièmes colonnes des pays où Washington n’aimait pas le gouvernement.

    En 2009, juste deux ans avant l’éruption des troubles à travers le monde arabe, les Frères Musulmans de Syrie ont dénoncé le gouvernement nationaliste arabe de Bachar al-Assad comme élément exogène et hostile à la société syrienne, qui devait être éliminé. Selon la réflexion du groupe la communauté des Alaouïtes, à laquelle appartient Assad et que les Frères considéraient comme hérétiques, se servait du nationalisme arabe laïc comme couverture pour la progression d’un agenda sectaire, dont l’objectif était la destruction de la Syrie de l’intérieur par l’oppression des « vrais » Musulmans (c’est-à-dire des Sunnites). Au nom de l’Islam, il était nécessaire de renverser ce régime hérétique. [27]

    Seulement trois mois avant le début des violences de Syrie en 2011, l’érudit Liat Porat écrivit un billet pour le Crown Center for Middle East Studies, basé à l’Université de Brandeis. « Les dirigeants du mouvement, » concluait Porat, « continuent d’exprimer leur espoir d’une révolte civile en Syrie, dans laquelle ‘le peuple syrien remplira son devoir et libérera la Syrie du régime tyrannique et corrompu’. » Les Frères Musulmans stressaient le fait qu’ils étaient engagés dans une lutte à mort contre le gouvernement nationaliste arabe laïc de Bachar al-Assad. Il était impossible de trouver un arrangement politique avec ce gouvernement car ses dirigeants n’appartenaient pas à la nation syrienne, musulmane et sunnite. L’appartenance à la nation syrienne était réservée aux vrais Musulmans affirmaient les Frères, et pas aux hérétiques alaouïs qui embrassaient des croyances étrangères aussi anti-islamiques que le nationalisme arabe. [28]

    Que les Frères Musulmans syriens aient joué un rôle clé dans le soulèvement s’est vu confirmé en 2012 par la Defense Intelligence Agency US [renseignements militaires, NdT]. Un document ayant fuité de l’agence déclarait que l’insurrection était sectaire et emmenée par les Frères Musulmans et al-Qaeda en Irak, précurseur de l’État Islamique. Le document poursuivait pour dire que ces insurgés étaient soutenus par l’Occident, les pétromonarchies arabes du Golfe Persique et la Turquie. L’analyse prédisait correctement l’établissement d’une « principauté salafiste » – un état islamique – en Syrie orientale, soulignant que c’était là le souhait des appuis étrangers de l’insurrection, qui voulaient voir les nationalistes arabes isolés et coupés de l’Iran. [29]

    Des documents mis au point par des chercheurs du Congrès US en 2005 ont révélé que le gouvernement US envisageait activement le changement de régime en Syrie longtemps avant les soulèvements du Printemps Arabe de 2011, ce qui défie l’opinion que le soutien US en faveur des rebelles syriens reposait sur leur allégeance à un « soulèvement démocratique », et démontrent qu’il s’agissait de l’extension d’une politique de longue date visant à renverser le gouvernement de Damas. En effet, les chercheurs reconnaissaient que la motivation du gouvernement US pour renverser le gouvernement nationaliste arabe laïc à Damas n’avait rien à voir avec la promotion de la démocratie au Moyen-Orient. Pour être précis, ils relevaient que la préférence de Washington allait vers les dictatures laïques (Égypte) et les monarchies (Jordanie et Arabie Saoudite). Le moteur des efforts visant le changement de régime, selon les chercheurs, était le désir de balayer un obstacle à l’accomplissement des objectifs US au Moyen-Orient en lien avec : le renforcement d’Israël, la consolidation de la domination US en Irak et l’instauration d’économies de marché sur le mode néolibéral. La démocratie n’a jamais fait partie du décor. [30] Si Assad faisait la promotion de politiques néolibérales en Syrie comme le prétend Draitser, il est difficile de comprendre pourquoi Washington a pu citer le refus syrien d’épouser l’agenda US d’ouverture des marchés et de liberté des entreprises comme prétexte pour procéder au changement du gouvernement syrien.

    Afin de mettre un accent sur le fait que les manifestations manquaient de soutien populaire massif le 22 avril, plus d’un mois après le début des émeutes à Deraa, Anthony Shadid du New York Times rapportait que « les manifestations, jusqu’ici, ont semblé ne pas atteindre le niveau des soulèvements populaires des révolutions d’Égypte et de Tunisie. » En d’autres termes, plus d’un mois après que des centaines – et pas des milliers, ni des dizaines de milliers – de manifestants aient provoqué des émeutes à Deraa, il n’y avait pas de signes d’un soulèvement populaire de type Printemps Arabe en Syrie. La rébellion restait une affaire essentiellement circonscrite aux Islamistes. Par contraste, il y avait eu à Damas d’énormes manifestations en soutien – et non pas hostile – au gouvernement, Assad était toujours populaire et, selon Shadid, le gouvernement profitait de la loyauté des « sectes hétérodoxes chrétiennes et musulmanes. » [31] Shadid n’a pas été le seul journaliste occidental à rapporter que les Alaouïtes, les Ismaïliens, les Druzes et le Chrétiens soutenaient fortement le gouvernement. Rania Abouzeid de Timeobserva que les Ba’athistes « pouvaient compter sur le soutien des groupes minoritaires conséquents de Syrie. » [32]

    La réalité que le gouvernement syrien commandait la loyauté des sectes hétérodoxes chrétiennes et musulmanes, telle que rapportée par Anthony Shadid du New York Times, suggère que les minorités religieuses de Syrie décelaient dans ce soulèvement quelque chose qui n’a pas assez été rapporté par la presse occidentale (et que les socialistes révolutionnaires aux États-Unis ont manqué), c’est-à-dire qu’il était alimenté par un agenda sectaire sunnite islamiste qui, s’il devait porter ses fruits, aurait des conséquences désagréables pour tous ceux n’étant pas considérés comme de « vrais » Musulmans. Pour cette raison les Alaouïtes, les Ismaïliens, les Druzes et les Chrétiens s’alignaient avec les Ba’athistes qui cherchaient à réduire les clivages sectaires dans leur engagement programmatique de génération d’unité de la nation arabe. Le slogan « les Alaouïtes dans la tombe et les Chrétiens à Beyrouth ! » entonné pendant les manifestations des premiers jours [33] ne faisait que confirmer le fait que le soulèvement s’inscrivait dans la continuité de la lutte à mort proclamée par l’Islam politique sunnite contre le gouvernement nationaliste arabe laïc, et n’était nullement une révolte populaire en faveur de la démocratie ou contre le néolibéralisme. S’il s’était agi de l’une ou l’autre de ces choses, alors comment expliquer que la soif de démocratie et l’opposition au néolibéralisme n’aient été présentes qu’au sein de la communauté sunnite, et absentes dans les communautés des minorités religieuses ? Assurément, un déficit de démocratie et une tyrannie néolibérale auraient dépassé les frontières religieuses, si jamais ils avaient figuré parmi les facteurs déclencheurs d’un soulèvement révolutionnaire. Que les Alaouïtes, les Ismaïliens, les Druzes et les Chrétiens n’aient pas manifesté, et que les émeutes aient reposé sur les Sunnites avec un contenu islamiste suggère fortement que l’insurrection, dès le départ, constituait la recrudescence de la campagne djihadiste sunnite engagée de longue date contre la laïcité ba’athiste.

    « Dès le tout début le gouvernement Assad a déclaré qu’il était engagé dans un combat contre des militants islamistes. » [34] La longue histoire des soulèvements islamistes contre le Ba’athisme antérieurs à 2011 suggère certainement que c’était très probablement le cas, et la façon dont le soulèvement évolua par la suite, en tant que guerre emmenée par des Islamistes contre l’état laïc, ne fait que renforcer ce point de vue. D’autres preuves à la fois positives et négatives corroboraient l’affirmation d’Assad que l’état syrien subissait l’attaque de djihadistes (tout comme il l’avait déjà été maintes fois dans le passé). Les preuves négatives, que le soulèvement n’était pas une révolte populaire dirigée contre un gouvernement impopulaire, transpiraient des rapports médiatiques occidentaux qui démontraient que le gouvernement nationaliste arabe de Syrie était populaire et commandait la loyauté de la population.

    Les manifestations et les émeutes anti-gouvernementales à petite échelle ont attiré beaucoup moins de monde, par contraste, qu’une énorme manifestation à Damas en soutien au gouvernement et assurément, également beaucoup moins que les soulèvements populaires d’Égypte et de Tunisie. De plus, les exigences des manifestants étaient centrées sur la libération de prisonniers politiques (principalement des djihadistes) et sur la levée des restrictions de temps de guerre sur la dissidence politique, pas sur des appels à la démission d’Assad ou au changement des politiques économiques du gouvernement. Les preuves positives proviennent des rapports médiatiques occidentaux démontrant que l’Islam politique a joué un rôle prééminent dans les émeutes. En outre, alors qu’il était crédité que les groupes islamistes armés n’étaient entrés dans l’arène que dans le sillage des émeutes initiales du printemps 2011 – « piratant » ainsi un « soulèvement populaire » – en réalité, deux groupes ayant joué un grand rôle dans la révolte armée post-2011 contre le nationalisme arabe laïc, Ahrar al-Sham et Jabhat al-Nusra étaient tous les deux actifs, au début de cette année-là. Ahrar al-Sham « avait commencé à former des brigades […] bien avant la mi-mars 2011, » quand l’émeute de Deraa a eu lieu, selon Time. [35] Jabhat al-Nusra, franchise d’al-Qaeda en Syrie, « était inconnu jusqu’à fin janvier 2012 où le groupe a annoncé sa formation [… mais] il était déjà actif depuis des mois. » [36]

    Un autre élément de preuve corroborant l’idée que l’Islam militant a joué très tôt un rôle dans les soulèvements – ou du moins, que les manifestations ont tout de suite été violentes – est qu’il y « avait dès le départ des signes que des groupes armés étaient impliqués. » Le journaliste et écrivain Robert Fisk se souvient avoir vu un enregistrement des « tous premiers jours du ‘soulèvement’ montrant des hommes équipés d’armes de poing et de Kalashnikovs, pendant une manifestation à Deraa. » Il se souvient d’un autre événement survenu en mai 2011, où « une équipe d’Al Jazeera a filmé des hommes armés tirant sur des troupes syriennes à quelques centaines de mètres de la frontière du nord du Liban, mais la chaîne a décidé de ne pas diffuser l’enregistrement. » [37] Même des officiels US, qui étaient hostiles au gouvernement syrien et dont on aurait pu attendre qu’ils contestent la version de Damas selon laquelle la Syrie était engagée dans une lutte contre des rebelles armés, ont « concédé que les manifestations n’étaient pas pacifiques et que certains participants étaient armés. » [38] En septembre, les autorités syriennes faisaient savoir qu’elles déploraient la perte de plus de 500 policiers et soldats, tués par les insurgés. [39] À la fin du mois d’octobre ces chiffres avaient plus que doublé. [40] En moins d’un an, le soulèvement était parti de l’incendie de bâtiments du Parti Ba’as et de bureaux gouvernementaux avec des affrontements contre la police, à la guérilla comprenant des méthodes qui seraient plus tard définies de « terroristes », quand elles sont menées contre des cibles occidentales.

    Assad allait se plaindre plus tard que :

    Tout ce que nous avons dit depuis le début de la crise en Syrie, ils le disent plus tard. Ils ont dit que c’était pacifique, nous avons que ça ne l’était pas, ils tuent – ces manifestants, qu’ils ont appelé des manifestants pacifiques – ils ont tué des policiers. Et ce sont devenus des militants. Ils ont dit oui, ce sont des militants. Nous avons dit ce sont des militants, et c’est du terrorisme. Ils ont dit que non, ce n’est pas du terrorisme. Et ensuite, quand ils admettent que c’est du terrorisme nous disons que c’est al-Qaeda et ils disent non, ce n’est pas al-Qaeda. Alors quoique nous disions, ils le disent plus tard. [41]

    Le « soulèvement syrien », écrivait le spécialiste du Moyen-Orient Patrick Seale, « ne devrait être considéré que comme le dernier épisode, sans nul doute le plus violent, de la longue guerre entre Islamistes et Ba’athistes qui remonte à la fondation du Parti Ba’as laïc dans les années 1940. Le combat qui les oppose a désormais atteint le niveau de lutte à la mort. » [42] « Il est frappant, » poursuivait Seale en citant Aron Lund qui avait rédigé un rapport pour l’Institut Suédois des Affaires Internationales sur le djihadisme syrien, « que quasiment tous les membres des divers groupes armés sont des Arabes sunnites ; que les combats ont surtout été circonscrits uniquement dans les zones de peuplement arabes sunnites, tandis que les régions habitées par les Alaouïtes, les Druzes ou les Chrétiens sont demeurées passives ou ont soutenu le régime ; que les défections du régime sont sunnites presque à 100% ; que l’argent, les armes et les volontaires proviennent d’états islamistes ou d’organisations et d’individus pro-islamistes ; et que la religion soit le dénominateur commun le plus important du mouvement des insurgés. » [43]

    La brutalité qui met le feu aux poudres ?

    Est-il raisonnable de croire que l’usage de la force par l’état syrien ait enflammé la guérilla qui a commencé peu de temps après ?

    Cela défie le raisonnement, qu’une réaction excessive de la part des services de sécurité face au déni de l’autorité du gouvernement dans la ville syrienne de Deraa (s’il y a vraiment eu sur-réaction), puisse déclencher une guerre majeure impliquant une foule d’autres pays et mobilisant des djihadistes venant de dizaines de pays différents. Il aura fallu ignorer un éventail de faits discordants dès le départ, pour pouvoir donner à cette histoire le moindre soupçon de crédibilité.

    D’abord, il aura fallu passer outre la réalité que le gouvernement Assad était populaire et considéré comme légitime. Il est possible de plaider qu’une réaction trop excessive, issue d’un gouvernement hautement impopulaire en face d’un défi trivial à son autorité ait pu fournir la mèche indispensable à l’embrasement d’une insurrection populaire, mais malgré les insistances du Président Barack Obama selon lequel Assad manquait de légitimité, il n’existe aucune preuve que la Syrie, en mars 2011, ait été un baril de poudre de ressentiment anti-gouvernemental sur le point d’exploser. Comme Rania Abouzeid de Time le rapportait la veille des émeutes à Deraa, « même ses opposants concèdent qu’Assad est populaire » [44] et « personne ne s’attend à des soulèvements de masse en Syrie et, malgré l’expression d’une dissidence de temps en temps, il y en a très peu souhaitent y prendre part. » [45]

    Ensuite, il nous aura fallu délaisser le fait que les émeutes de Deraa impliquaient des centaines de participants, un piètre soulèvement de masse, et les manifestations qui ont suivi ont également échoué à atteindre une masse critique comme l’avait rapporté Nicholas Blanford, de Time. [46] De même, Anthony Shadid du New York Times n’a relevé aucune preuve révélant un soulèvement de masse en Syrie, plus d’un mois après les émeutes de Deraa. [47] Ce qui se passait vraiment, à l’inverse de la rhétorique propagée par Washington évoquant le Printemps Arabe qui aurait atteint la Syrie, c’était que des djihadistes étaient engagés dans une campagne de guérilla contre les forces de sécurité syriennes qui avait, déjà en octobre, pris les vies de plus d’un millier de policiers et de soldats.

    Enfin, il nous aura fallu fermer les yeux sur le fait que le gouvernement US, avec son allié britannique, avait concocté des plans en 1956 pour la création d’une guerre en Syrie par l’embrigadement des Frères Musulmans, devant provoquer des soulèvements intérieurs. [48] Les émeutes de Deraa et les affrontements qui ont suivi contre la police et les soldats ressemblent au plan qu’avait ourdi le spécialiste en changements de régimes, Kermit Roosevelt Jr. . Il ne s’agit pas d’affirmer que la CIA ait épousseté le projet de Roosevelt et l’ait recyclé pour être déployé en 2011 ; seulement que le complot démontre que Washington et Londres étaient capables de projeter une opération de déstabilisation impliquant une insurrection emmenée par les Frères Musulmans, afin d’obtenir le changement de régime en Syrie.

    Il nous aurait fallu également avoir ignoré les événements de février 1982 quand les Frères Musulmans ont pris le contrôle de Hama, la quatrième plus grande ville du pays. Hama était l’épicentre du fondamentalisme sunnite en Syrie, et une base importante pour les opérations des combattants djihadistes. Aiguillonnés par la fausse nouvelle du renversement d’Assad, les Frères Musulmans se livrèrent à un joyeux et sanglant saccage de la ville, prenant d’assaut les commissariats et assassinant les dirigeants du Parti Ba’as ainsi que leurs familles, et des fonctionnaires du gouvernement ainsi que des soldats. Dans certains cas les victimes étaient décapitées, [49] une pratique qui serait revigorée des décennies plus tard par les combattants de l’État Islamique. Chaque responsable du Parti Ba’as de la ville de Hama fut assassiné. [50]

    L’Occident se souvient davantage des événements de Hama en 1982 (s’il s’en souvient du tout) non pour les atrocités commises par les Islamistes, mais pour la réaction de l’armée syrienne qui, comme il faut s’y attendre de la part de n’importe quelle armée, a impliqué l’usage de la force pour restaurer la souveraineté de contrôle du territoire saisi par les insurgés. Des milliers de troupes furent déployées pour reprendre Hama aux Frères Musulmans. L’ancien responsable du State Department US William R. Polk a décrit les suites de l’assaut de l’armée syrienne sur Hama comme similaires à celles de l’assaut US contre la ville irakienne de Falloujah en 2004, [51] (à la différence évidemment que l’armée syrienne agissait de manière légitime à l’intérieur de son propre territoire, tandis que les militaires US agissaient de façon illégitime en tant que force d’occupation pour écraser l’opposition à leurs activités.) Le nombre de morts au cours de l’assaut contre Hama demeure encore disputé. Les chiffres varient. « Un rapport précoce paru dans Time affirmait que 1000 personnes y avaient trouvé la mort. La plupart des observateurs estimaient que 5000 personnes avaient été tuées. Des sources israéliennes et les Frères Musulmans – des ennemis jurés des nationalistes arabes laïcs qui avaient donc intérêt à exagérer le bilan des morts – « ont déclaré que le nombre de morts avait dépassé les 20 000 victimes. » [52] Robert Dreyfus, qui a écrit sur la collaboration de l’Occident avec l’Islam politique, plaide que les sources occidentales ont délibérément gonflé les chiffres du bilan des morts afin de diaboliser les Ba’athistes et les dépeindre en tueurs sans pitié, et que les Ba’athistes ont laissé courir ces histoires pour intimider les Frères Musulmans. [53]

    Alors que l’armée syrienne déblayait les décombres de Hama dans les suites de l’assaut, des preuves furent découvertes attestant que des gouvernements étrangers avaient fourni de l’argent, des armes et du matériel de communication aux insurgés dans Hama. Polk écrit que :

    Assad voyait bien les fauteurs de troubles à l’œuvre parmi son peuple. C’était, après tout, l’héritage émotionnel et politique du règne colonial – un héritage douloureusement évident pour la majeure partie du monde post-colonial, mais qui est passé presque inaperçu en Occident. Et cet héritage n’est pas un mythe. C’est une réalité que, souvent des années après les événements, nous pouvons vérifier d’après des documents officiels. Hafez al-Assad n’a pas eu besoin d’attendre des fuites de documents classés : ses services de renseignements et des journalistes internationaux ont dévoilé des douzaines de tentatives de subversion de son gouvernement par des pays arabes conservateurs et riches en pétrole, par les États-Unis et par Israël. La plupart s’étaient engagés dans des « sales tours », de la propagande ou des injections d’argent, mais il importe de relever que lors du soulèvement de Hama en 1982, plus de 15 000 fusils automatiques d’origine étrangère ont été capturés, ainsi que des prisonniers comprenant des éléments des forces paramilitaires jordaniennes, entraînés par la CIA (à peu près comme les djihadistes qui apparaissent si souvent dans les rapports médiatiques sur la Syrie en 2013). Et ce qu’il a vu en Syrie a été confirmé par ce qu’il a pu apprendre des changements de régime à l’occidentale en d’autres lieux. Il était informé de la tentative d’assassinat du Président Nasser d’Égypte par la CIA, ainsi que du renversement anglo-US du gouvernement du Premier Ministre d’Iran, Mohammad Mossadegh. [54]

    Dans son livre « De Beyrouth à Jérusalem », le chroniqueur du New York Times Thomas Friedman a écrit que « le massacre de Hama peut être considéré comme la réaction naturelle d’un politicien progressiste dans un état-nation relativement jeune, s’efforçant de réprimer des éléments rétrogrades – ici des fondamentalistes islamiques – cherchant à miner tout ce qu’il avait pu accomplir pour construire la Syrie en république laïque du vingtième siècle. C’est également pourquoi, » continuait Friedman, « s’il y avait eu quelqu’un pour faire un sondage d’opinion objectif en Syrie dans le sillage du massacre de Hama, le traitement par Assad de la rébellion y aurait reflété un assentiment significatif, même au sein des Musulmans sunnites. » [55]

    L’émergence d’un Djihad islamiste sunnite contre le gouvernement syrien pendant les années 1980 défie l’interprétation selon laquelle le militantisme islamiste sunnite au Levant est une conséquence de l’invasion par les USA de l’Irak en 2003, et des politiques sectaires pro-Chiites des autorités d’occupation US. Cette perspective est historiquement myope, et aveugle à l’existence d’un militantisme islamiste sunnite depuis plusieurs dizaines d’années comme force politique signifiante au Levant. Dès l’instant où la Syrie obtint formellement son indépendance de la France après la Seconde Guerre Mondiale, dans les décennies qui suivirent au cours du vingtième siècle et jusqu’au siècle suivant, les forces antagonistes présentes en Syrie ont été le nationalisme arabe laïc et l’Islam politique. Comme l’écrivait le journaliste Patrick Cockburn en 2016, « l’opposition armée syrienne est dominée par Da’esh, al-Nusra et Ahrar al-Sham. » La « seule alternative à ce règne (du nationalisme arabe laïc) est celui des Islamistes. » [56] C’est depuis longtemps le cas.

    Finalement, il nous aura fallu en plus ignorer le fait que les stratèges US avaient projeté depuis 2003 – et peut-être aussi tôt qu’en 2001 – de contraindre Assad et son idéologie nationaliste arabe laïque à quitter le pouvoir, et financé depuis 2005 l’opposition syrienne – y compris des groupes affiliés aux Frères Musulmans. Donc, Washington avait œuvré au renversement du gouvernement Assad dans le but de dé-ba’athifier la Syrie. Une lutte de guérilla dirigée contre les nationalistes arabes laïcs de Syrie se serait déployée, que la réaction du gouvernement syrien à Deraa ait été excessive ou pas. La partie était déjà lancée, et il ne fallait plus qu’un prétexte. Deraa l’a fourni. Ainsi, l’idée selon laquelle l’arrestation de deux garçons à Deraa, pour avoir peint des graffitis anti-gouvernementaux sur un mur, ait pu enflammer un conflit de cette ampleur est aussi crédible que la notion accréditant l’embrasement de la Première Guerre Mondiale, en tout et pour tout à l’assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand.

    La Syrie socialiste

    Le socialisme peut être défini de plusieurs façons, mais s’il peut l’être par l’exercice de la propriété publique sur les mécanismes de l’économie de pair avec une planification économique étatique, alors la Syrie selon ses Constitutions de 1973 et 2012 en remplit clairement les critères. Toutefois, la République Arabe Syrienne n’a jamais été un état socialiste prolétarien selon les catégories reconnues par les Marxistes. C’était plutôt un état arabe socialiste, inspiré par l’objectif de réaliser l’indépendance politique arabe et de surmonter l’héritage de sous-développement de la nation arabe. Les concepteurs de la Constitution voyaient le socialisme comme un moyen d’accomplir la libération nationale et le développement économique. « La marche vers l’établissement d’un ordre socialiste, » ont écrit les rédacteurs de la Constitution de 1973, est une « nécessité fondamentale pour mobiliser les potentialités des masses arabes dans leur lutte contre le Sionisme et contre l’impérialisme. » Le socialisme marxiste se préoccupait de la lutte entre une classe nantie exploitante et une classe laborieuse exploitée, tandis que le socialisme arabe situait le combat entre nations exploitantes et nations exploitées. Bien que ces deux socialismes différents opéraient en fonction de niveaux d’exploitation différents, ces distinctions n’avaient aucune importance pour les banques, les multinationales et les gros investisseurs occidentaux tandis qu’ils scrutaient le monde à la recherche de bénéfices à leur portée. Le socialisme travaillait contre les intérêts commerciaux du capital industriel et financier US, qu’il soit orienté vers la fin de l’exploitation de la classe laborieuse ou le dépassement de l’oppression impérialiste de groupes nationaux.

    Le socialisme ba’athiste irritait Washington depuis longtemps. L’état ba’athiste avait exercé une influence considérable sur l’économie syrienne par le biais d’entreprises nationalisées, de subventions données à des entreprises nationales privées, de limites imposées à l’investissement extérieur et de restrictions appliquées aux importations. Les Ba’athistes considéraient ces mesures comme les outils économiques indispensables d’un état post-colonial, s’appliquant à arracher sa vie économique aux griffes d’anciennes puissances coloniales et à cartographier une voie de développement libre de la domination d’intérêts étrangers.

    Les objectifs de Washington, cependant, étaient évidemment antinomiques. Washington ne voulait pas que la Syrie nourrisse son industrie et conserve énergiquement son indépendance, mais qu’elle serve les intérêts des banquiers et des gros investisseurs qui comptaient vraiment aux États-Unis en ouvrant les forces vives de la Syrie à l’exploitation, ainsi que son territoire et ses ressources naturelles à la propriété étrangère. Notre agenda, déclarait l’Administration Obama en 2015, « se concentre sur l’abaissement des tarifs [douaniers] pour les produits américains, l’effacement des barrières à nos biens et services, et à l’application de normes plus draconiennes pour niveler le terrain à l’avantage des entreprises américaines. » [57] Ce n’était guère un nouvel agenda, c’était celui de la politique étrangère US depuis des décennies. Damas ne rentrait pas dans le rang dicté par Washington, qui insistait pouvoir et vouloir « diriger l’économie mondiale. » [58]

    Les partisans de la ligne dure à Washington avaient vu Hafez al-Assad comme un Communiste arabe, [59] et les responsables US considéraient son fils Bachar comme un idéologue incapable de se résoudre à délaisser le troisième pilier du programme du Parti Socialiste Arabe Ba’as : le socialisme. Le State Department US se plaignait que la Syrie avait « échoué à rejoindre une économie mondiale de plus en plus interconnectée, » ce qui revenait à dire qu’elle avait échoué à abandonner ses entreprises nationalisées entre les mains d’investisseurs privés comprenant des intérêts financiers de Wall Street. Le State Department US exprimait également sa déception que « des raisons idéologiques » avaient empêché Assad de libéraliser l’économie syrienne, que « la privatisation des entreprises n’est toujours pas très répandue, » et que l’économie « demeure hautement contrôlée par le gouvernement. » [60] Clairement, Assad n’avait pas appris ce que Washington avait appelé « les leçons de l’histoire, » c’est-à-dire, que « les économies de marché, pas les économies entièrement planifiées par la lourde main du gouvernement, sont les meilleures. » [61] En rédigeant une Constitution qui mandatait que le gouvernement maintienne un rôle dans l’orientation de l’économie pour le bien des intérêts syriens, et que le gouvernement ne ferait pas travailler les Syriens pour les intérêts des banques, des multinationales et des investisseurs occidentaux, Assad affermissait l’indépendance de la Syrie contre l’agenda de Washington visant à « ouvrir les marchés et niveler le terrain à l’avantage des entreprises américaines… à l’étranger. » [62]

    En sus de tout cela, Assad a souligné son allégeance aux valeurs socialistes contre ce que Washington avait naguère défini comme « l’impératif moral » de la « liberté économique » [63] en inscrivant les droits sociaux dans la Constitution : sécurité contre la maladie, le handicap et la vieillesse ; accès aux soins médicaux ; éducation gratuite à tous les niveaux. Ces droits vont continuer à être gardés hors d’atteinte des législateurs et des politiciens, qui auraient pu les sacrifier sur l’autel de la création d’un climat de basse fiscalité, attractif pour les affaires des investisseurs étrangers. Affront supplémentaire à l’encontre de l’orthodoxie pro-business de Washington, la Constitution contraignait l’état à pratiquer une fiscalité progressive.

    Enfin, le dirigeant ba’athiste a inclus dans sa Constitution mise à jour une provision qui avait été introduite par son père en 1973, un pas vers une démocratie réelle et authentique – une provision que les preneurs de décisions à Washington, avec leurs légions de connexions aux monde de la banque et de l’industrie, ne pouvaient pas supporter. La Constitution exigeait qu’au moins la moitié des membres de l’Assemblée Populaire soit tirée des rangs de la paysannerie et du prolétariat.

    Si Assad est un néolibéral c’est certainement au monde, l’un des adeptes les plus singuliers de cette idéologie.

    Sécheresse ?

    Un dernier point sur les origines du soulèvement violent de 2011 : quelques sociologues et analystes ont puisé dans une étude publiée dans les minutes [Proceedings] de la National Academy of Sciences pour suggérer que « la sécheresse a joué un rôle dans les troubles syriens. » Selon ce point de vue, la sécheresse a « provoqué la perte de récoltes qui ont mené à la migration d’au moins un million et demi de personnes, des zones rurales aux zones urbaines. » Ceci, en conjonction avec l’afflux de réfugiés venant d’Irak, a intensifié la compétition dans un bassin d’emplois limité dans ces zones urbaines, faisant de la Syrie un chaudron de tension économique et sociale sur le point d’entrer en ébullition. [64] L’argument semble raisonnable, même « scientifique », mais le phénomène qu’il cherche à expliquer – un soulèvement de masse en Syrie – n’a jamais eu lieu. Comme nous l’avons vu, une revue de la couverture médiatique occidentale n’a révélé aucune référence à un soulèvement de masse. Au contraire, les journalistes qui s’attendaient à trouver un soulèvement de masse ont été surpris de n’en déceler aucun. À la place, les journalistes occidentaux ont trouvé que la Syrie était étonnamment calme. Les manifestations organisées par les administrateurs de la page Facebook « The Syrian Revolution 2011 » ont été des pétards mouillés. Des opposants concédaient qu’Assad était populaire. Les journalistes n’ont pu trouver personne croyant qu’une révolte était imminente. Même un mois après les incidents de Deraa – qui ont impliqué des centaines de manifestants, éclipsés par les dizaines de milliers de Syriens qui ont défilé à Damas pour soutenir le gouvernement – le correspondant du New York Times sur place, Anthony Shadid, ne parvenait à trouver en Syrie aucun des signes des soulèvements de masse qu’avaient vécu la Tunisie ou l’Égypte. Au début du mois de février 2011, « Omar Nashabe, un observateur et correspondant de longue date du quotidien arabe Al-Akhbar, basé à Beyrouth » disait à Time que « les Syriens souffrent sans doute de la pauvreté qui afflige 14% de la population combinée à un taux de chômage estimé à 20%, mais Assad conserve sa crédibilité. » [65]

    Que le gouvernement commandait le soutien populaire a été confirmé quand l’entreprise britannique YouGov publia un sondage fin 2011, qui montrait que 55% des Syriens désiraient qu’Assad reste au pouvoir. Le sondage ne récolta presque aucune mention dans les médias occidentaux, poussant le journaliste britannique Jonathan Steele à poser la question : « Imaginez qu’un sondage d’opinion respectable découvre que la majorité des Syriens préfère que Bachar al-Assad demeure au pouvoir, est-ce que cela ne serait pas une nouvelle importante ? » Steele décrivit les résultats du sondage comme « des faits incommodes » qui ont « été étouffés » parce que la couverture médiatique des événements en Syrie avait « cessé d’être juste » et s’était transformée en « arme de propagande ». [66]

    De beaux slogans en lieu et place de politique et d’analyse

    Draitser peut être déclaré fautif non seulement pour avoir propagé un argument établi par présomption ne reposant sur aucune preuve, mais aussi pour avoir remplacé la politique et l’analyse par l’émission de slogans. Dans son article du 20 octobre sur Counterpunch, « Syria and the Left : Time to Break the Silence » [La Syrie et la Gauche : Il est Temps de Rompre le Silence, NdT], il affirme que les objectifs devant définir la Gauche sont la quête de paix et de justice comme si c’étaient des qualités inséparables, ne se trouvant jamais en opposition. Que la paix et la justice puissent parfois être antithétiques est illustré dans la conversation qui suit, entre le journaliste australien Richard Carleton et Ghassan Kanafani, un écrivain, romancier et révolutionnaire palestinien. [67]

    C : Pourquoi ton organisation n’entame-t-elle pas des pourparlers de paix avec les Israéliens ?

    K : Tu n’entends pas vraiment « pourparlers de paix ». Tu veux dire capituler. Abandonner.

    C : Pourquoi ne pas simplement parler ?

    K : Parler à qui ?

    C : Parler aux dirigeants israéliens.

    K : C’est comme une espèce de conversation entre l’épée et le cou, c’est ça ?

    C : Hé bien, s’il n’y a aucune épée ni aucun fusil dans la pièce, tu pourrais toujours parler.

    K : Non. Je n’ai jamais vu de conversation entre un colonialiste et un mouvement de libération nationale.

    C : Mais malgré tout ça, pourquoi ne pas parler ?

    K : Parler de quoi ?

    C : Parler de la possibilité de ne pas se battre.

    K : Ne pas se battre pour quoi ?

    C : Ne pas se battre du tout. Pour quoi que ce soit.

    K : D’habitude, les gens se battent pour quelque chose. Et ils arrêtent de le faire pour quelque chose. Alors tu ne peux même pas me dire pourquoi, et de quoi nous devrions parler. Pourquoi devrions-nous parler d’arrêter de nous battre ?

    C : Parler d’arrêter de se battre pour faire cesser la mort et la misère, la destruction et la douleur.

    K : La misère et la destruction, la douleur et la mort de qui ?

    C : Des Palestiniens. Des Israéliens. Des Arabes.

    K : Du peuple palestinien qui est déraciné, jeté dans des camps, qui souffre de la faim, assassiné pendant vingt ans et interdit d’employer son propre nom, « Palestiniens » ?

    C : Pourtant, mieux vaut ça plutôt qu’ils soient morts.

    K : Pour toi, peut-être. Mais pas pour nous. Pour nous, libérer notre pays, avoir notre dignité, le respect, posséder simplement des droits humains est une chose aussi essentielle que la vie elle-même.

    Draitser n’explique pas les valeurs auxquelles devrait se consacrer la Gauche aux USA quand la paix et la justice sont en conflit. Son invocation du slogan « paix et justice » en tant que mission d’élection pour la Gauche US semble n’être rien de plus qu’une invitation faite aux gauchistes d’abandonner la politique pour s’embarquer plutôt sur une mission les vouant à devenir de « belles âmes » se situant au-delà des conflits sordides qui empoisonnent l’humanité – sans jamais prendre parti, hormis celui des anges. Son affirmation comme quoi « aucun groupe n’a à cœur les meilleurs intérêts de la Syrie » est presque trop stupide pour mériter un commentaire. Comment le saurions-nous ? L’on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression qu’il croit qu’il sait, et avec lui la Gauche US, seuls parmi tous les groupes et tous les états du monde, ce qui est le mieux pour « le peuple syrien ». C’est peut-être pourquoi il annone que la responsabilité de la gauche US est vouée « au peuple de Syrie, » comme si le peuple de Syrie était une masse indifférenciée dotée d’intérêts et d’aspirations identiques. Les Syriens dans leur ensemblecomprennent à la fois les républicains laïques et les Islamistes politiques, qui possèdent des opinions irréconciliables sur la manière d’organiser l’état, et qui ont été enferrés dans une lutte à mort pendant plus d’un demi-siècle – lutte entretenue, du côté islamiste, par son propre gouvernement. Les Syriens dans leur ensemble comprennent ceux qui sont en faveur de l’intégration dans l’Empire US et ceux qui s’y opposent ; ceux qui collaborent avec les impérialistes US et ceux qui s’y refusent. De cette perspective, que signifie donc l’affirmation que la gauche US ait une responsabilité envers le peuple de Syrie ? Quel peuple de Syrie ?

    Je pensais que la responsabilité de la gauche US se situait auprès des travailleurs des États-Unis, pas du peuple de Syrie. Et je pensais pareillement que la Gauche US aurait considéré que parmi ses responsabilités figure la diffusion d’analyses politiques rigoureuses et fondées sur des preuves, démontrant comment les élites économiques US utilisent l’appareil d’état US pour faire progresser leurs propres intérêts aux dépens des populations, domestiquement et à l’étranger. Comment la longue guerre de Washington contre la Syrie affecte-t-elle la classe laborieuse aux USA ? C’est ce dont Draitser devrait parler.

    Mon livre, « La Longue Guerre de Washington contre la Syrie », paraîtra en avril 2017.

    Stephen Gowans

     

    Article original en anglais :

  • Trump to Receive First Classified Briefing - ABC News
    http://abcnews.go.com/Politics/trump-receive-classified-briefing-tomorrow/story

    Certain staffers in the FBI’s New York Field Office have been told to expect a special guest tomorrow: Donald Trump.

    He is scheduled to receive his first classified briefing as the Republican Party’s presidential nominee, according to sources notified of the upcoming visit.

    Trump is planning to take with him New Jersey Gov. Chris Christie and retired Lt. Gen. Michael Flynn, a former Defense Intelligence Agency director who has become an outspoken supporter of Trump, a senior campaign official said.

    • Les interrogations (du WaPo) sur les liens entre M. Flynn et la Russie…

      Trump adviser Michael T. Flynn on his dinner with Putin and why Russia Today is just like CNN - The Washington Post
      https://www.washingtonpost.com/news/checkpoint/wp/2016/08/15/trump-adviser-michael-t-flynn-on-his-dinner-with-putin-and-why-russi

      PRIEST: Have you appeared on RT regularly?
      FLYNN: I appear on Al Jazeera, Skye New Arabia, RT. I don’t get paid a dime. I have no media contracts. … [I am interviewed] on CNN, Fox …
      PRIEST: Why would you go on RT, they’re state run?
      FLYNN: Well, what’s CNN?
      PRIEST: Well, it’s not run by the state. You’re rolling your eyes.
      FLYNN: Well, what’s MSNBC? I mean, come on … what’s Al Jazeera? What’s Sky News Arabia? I have been asked by multiple organizations to be a [paid] contributor but I don’t want to be.
      […]
      PRIEST: Let me ask about sitting next to Putin … because that’s the symbol.
      FLYNN: Yeah, I know, boring.
      PRIEST: But did you think about what the optics would be …
      FLYNN: Sure. I didn’t have any problem. What I’m looking for is to make sure, in my view, I see a country that has lost respect for another country and if I have any sort of fiber in my body where I can help out to make sure they understand that we have people in our country who aren’t going to apologize for who we are.
      We’re not going to act in a soft way for what we believe needs to be done. I was very adamant about what I said. He knows exactly what I said.
      PRIEST: Did you talk to him personally?
      FLYNN: No, just introduction. That’s it.
      PRIEST: The seating arrangements? You didn’t ask to sit by him?
      FLYNN: Nope. I was one of the guests there. … Some interesting characters. I found it a great learning opportunity. One of the things I learned was that Putin has no respect for the United States leadership. Not for the United States, but the leadership.
      PRIEST: How did you learn that?
      FLYNN: I just learned it from the conversations and the way questions were asked and the discussions I was part of. I’m arguing for the United States and I found myself with people wondering what’s going on with the U.S. and I would tell them, you know, of course I’m standing up for the U.S. But it’s hard when they don’t have any respect for the current leadership.

      #VVP has #no_respect_for_the_US_leadership !

  • Traduction de l’arabe à l’anglais d’un article dans al-Raï d’Elijah Magnier, commentateur qui me semble mériter d’être lu :
    https://elijahjm.wordpress.com/2016/02/06/finishing-off-isisdaesh-is-not-a-priority-for-the-west
    "Finishing off Daesh is not a priority for the West"

    When Anbar and Ninoy tribes raided the city of Mosul back in June 2014, these tribes, followed by ISIS, claimed the victory to itself and overshadowed the influence of the tribes. Iraq was governed by Prime Minister Nuri Al-Maliki who threw the Americans out of Iraq, and opened the doors of cooperation with Iran, so much so that almost every deal between the Prime minister, government cabinet, as well as the major and minor political parties and blocks, whether Sunni, Shi’a, or Kurds, were sketched and brokered in Tehran and Beirut.
    Washington stood by as armed opposition against Baghdad grew, especially ISIS. It wanted ISIS to sow the seeds of destruction in Syria and Iraq; these allegations were confirmed by retired Lieutenant General Michael Flynn former head of the Defense Intelligence Agency (DIA), in a report he had submitted to the US administration back in 2012.
    There is no doubt that Iran’s increasing influence in the region harms US interests, and the interests of other regional players. The US moved to contain ISIS but not to destroy it, when it headed towards the oil rich city of Kirkuk, and the Kurdish capital of Erbil, where regional and international interests are present, in the form of military cooperation, and oil extraction contracts, it is also used by the CIA as a launching base for its operations in the region.
    From this we can conclude that destroying ISIS would harm US interests because there would be no military excuse to be there, and hence Tehran would regain control of Iraq. Baghdad under Prime Minister Haider Al-Abadi is convinced that the US can provide aerial and technological assistance for the Iraqi intellegence community, thus enabling security forces to strike ISIS where it hurts. Iran has been able to use the call of Seyyed Ali Al-Sistani to form the Popular Mobilization Forces enabling Tehran to regain a foothold in Iraq, by forming an alternative to the current security forces, and offering an alternative to Haider Al-Abadi that can challenge him in the future.

    Le même avait déjà expliqué pourquoi le régime ne se concentrait pas encore sur Daesh :
    For Assad defeating al-Qaeda and its allies, rather than ISIS, is a top priority : ISIS is a “marionette”.
    https://elijahjm.wordpress.com/2016/01/09/why-defeating-al-qaeda-and-its-allies-is-a-top-priority-for-assa

  • Comment la DIA a poussé Poutine à intervenir en Syrie
    http://www.dedefensa.org/article/comment-la-dia-a-pousse-poutine-a-intervenir-en-syrie

    Comment la DIA a poussé Poutine à intervenir en Syrie

    Le commentateur Gordon M. Hahn développe l’hypothèse, en nous promettant des éléments supplémentaires pour la corroborer, selon laquelle les informations passées par la DIA à la Russie (avec l’accord du chef d’état-major général, le président du JCS, Général Dempsey) ont joué un rôle important dans la décision de Poutine d’intervenir en Syrie. Il s’agit des révélations faites par Seymour Hersh dans le London Review of Books, suivant et corroborant certains aspects des révélations du Général Flynn, ancien directeur de la DIA.

    Hahn, qui ne semble douter en rien des révélations de Hersh promet qu’il va apporter des compléments sur l’aspect qui l’intéresse le plus. Pour lui, plusieurs hypothèses renforcent sa thèse selon laquelle les informations venues de ces (...)

  • A lire absolument, le dernier article de « Sy » Hersh dans la London Review of Books, « Military to military » :
    http://www.lrb.co.uk/v38/n01/seymour-m-hersh/military-to-military
    Je tente un long résumé avec citations, mais ce serait plutôt à lire in extenso.

    A partir de l’été 2013, des membres haut placés dans l’appareil militaire américain (notamment le chef de la DIA M. Flynn et le chef d’état-major M. Dempsey) commencent à s’alarmer des conséquences du programme de la CIA d’armement des « rebelles syriens » en collaboration avec les pétromonarchies et la Turquie. Selon leurs informations il renforcerait les groupes les plus radicaux (parmi lesquels al-Nusra et Da’ich) :

    The military’s resistance dates back to the summer of 2013, when a highly classified assessment, put together by the Defense Intelligence Agency (DIA) and the Joint Chiefs of Staff, then led by General Martin Dempsey, forecast that the fall of the Assad regime would lead to chaos and, potentially, to Syria’s takeover by jihadi extremists, much as was then happening in Libya. A former senior adviser to the Joint Chiefs told me that the document was an ‘all-source’ appraisal, drawing on information from signals, satellite and human intelligence, and took a dim view of the Obama administration’s insistence on continuing to finance and arm the so-called moderate rebel groups. By then, the CIA had been conspiring for more than a year with allies in the UK, Saudi Arabia and Qatar to ship guns and goods – to be used for the overthrow of Assad – from Libya, via Turkey, into Syria. The new intelligence estimate singled out Turkey as a major impediment to Obama’s Syria policy. The document showed, the adviser said, ‘that what was started as a covert US programme to arm and support the moderate rebels fighting Assad had been co-opted by Turkey, and had morphed into an across-the-board technical, arms and logistical programme for all of the opposition, including Jabhat al-Nusra and Islamic State. The so-called moderates had evaporated and the Free Syrian Army was a rump group stationed at an airbase in Turkey.’ The assessment was bleak: there was no viable ‘moderate’ opposition to Assad, and the US was arming extremists.

    Ces militaires américains, persuadés que dans ces conditions la chute d’Assad mènerait au chaos, vont tenter de convaincre l’administration Obama de changer de politique en Syrie ; mais en vain.

    Flynn told me. ‘We understood Isis’s long-term strategy and its campaign plans, and we also discussed the fact that Turkey was looking the other way when it came to the growth of the Islamic State inside Syria.’ The DIA’s reporting, he said, ‘got enormous pushback’ from the Obama administration. ‘I felt that they did not want to hear the truth.’
    ‘Our policy of arming the opposition to Assad was unsuccessful and actually having a negative impact,’ the former JCS adviser said. ‘The Joint Chiefs believed that Assad should not be replaced by fundamentalists. The administration’s policy was contradictory. They wanted Assad to go but the opposition was dominated by extremists. So who was going to replace him? To say Assad’s got to go is fine, but if you follow that through – therefore anyone is better. It’s the “anybody else is better” issue that the JCS had with Obama’s policy.’ The Joint Chiefs felt that a direct challenge to Obama’s policy would have ‘had a zero chance of success’.

    Ils vont alors tenter de contre-balancer celle-ci, sans rentrer en franche dissidence vis à vis de Washington, en faisant parvenir du renseignement par des canaux indirects (des militaires allemands, israéliens et russes) à Damas :

    So in the autumn of 2013 they decided to take steps against the extremists without going through political channels, by providing US intelligence to the militaries of other nations, on the understanding that it would be passed on to the Syrian army and used against the common enemy, Jabhat al-Nusra and Islamic State.
    Germany, Israel and Russia were in contact with the Syrian army, and able to exercise some influence over Assad’s decisions – it was through them that US intelligence would be shared. Each had its reasons for co-operating with Assad: Germany feared what might happen among its own population of six million Muslims if Islamic State expanded; Israel was concerned with border security; Russia had an alliance of very long standing with Syria, and was worried by the threat to its only naval base on the Mediterranean, at Tartus. ‘We weren’t intent on deviating from Obama’s stated policies,’ the adviser said. ‘But sharing our assessments via the military-to-military relationships with other countries could prove productive.

    L’article se poursuit avec un paragraphe rappelant l’ambition partagée par l’administration G.W. Bush et Obama de renverser Assad depuis au moins 2003, avec les différentes actions entreprises, malgré une coopération sécuritaire de Damas appréciée par les cercles militaires et de renseignement américains (choses assez bien connues).
    Ensuite Hersh balance une sacrée révélation : à partir de l’automne 2013, dans un contexte où l’effort financier turco-qataro-saoudien augmente et où l’ensemble de l’opération de déstabilisation d’Assad semble échapper aux Américains, ces militaires « dissidents » vont jouer un coup : en remplaçant la ligne d’approvisionnement principale libyenne des rebelles et des jihadistes en Syrie, par une ligne venue de Turquie, ils vont réussir à abaisser la qualité de l’armement obtenu par ceux-ci :

    The CIA was approached by a representative from the Joint Chiefs with a suggestion: there were far less costly weapons available in Turkish arsenals that could reach the Syrian rebels within days, and without a boat ride.’ But it wasn’t only the CIA that benefited. ‘We worked with Turks we trusted who were not loyal to Erdoğan,’ the adviser said, ‘and got them to ship the jihadists in Syria all the obsolete weapons in the arsenal, including M1 carbines that hadn’t been seen since the Korean War and lots of Soviet arms. It was a message Assad could understand: “We have the power to diminish a presidential policy in its tracks.”’
    The flow of US intelligence to the Syrian army, and the downgrading of the quality of the arms being supplied to the rebels, came at a critical juncture.

    Par la suite en 2014, Brennan (directeur de la CIA) tente de reprendre la main dans ce maelström. Il réunit les chefs du renseignement des Etats « arabes sunnites » et leur demande de ne soutenir que l’opposition modérée. Il obtient un oui poli mais non suivi d’effet, tandis que la ligne générale de l’administration Obama reste la même :

    Brennan’s message was ignored by the Saudis, the adviser said, who ‘went back home and increased their efforts with the extremists and asked us for more technical support. And we say OK, and so it turns out that we end up reinforcing the extremists.’

    Et reste le problème des Turcs, moins faciles à manipuler, qui soutiennent à la fois al-Nusra et Da’ich :

    But the Saudis were far from the only problem: American intelligence had accumulated intercept and human intelligence demonstrating that the Erdoğan government had been supporting Jabhat al-Nusra for years, and was now doing the same for Islamic State. ‘We can handle the Saudis,’ the adviser said. ‘We can handle the Muslim Brotherhood. You can argue that the whole balance in the Middle East is based on a form of mutually assured destruction between Israel and the rest of the Middle East, and Turkey can disrupt the balance – which is Erdoğan’s dream. We told him we wanted him to shut down the pipeline of foreign jihadists flowing into Turkey. But he is dreaming big – of restoring the Ottoman Empire – and he did not realise the extent to which he could be successful in this.’

    Suit un long exposé, d’une part sur les relations américano-russes, que certains du côté de ces « dissidents » perçoivent comme trop marquées du côté de Washington par une mentalité anti-russe anachronique venue de la guerre froide, et sur les raisons de la peur de la Russie du phénomène jihadiste, amplifiée depuis la mort de Kadhafi, d’autre part. Evoqué aussi le traitement médiatique hostile aux USA à l’intervention russe en Syrie.
    Reprise du récit. Après l’attentat de novembre dernier en France et le bombardier russe abattu par la chasse turque, Hollande tente d’amener Obama à un rapprochement avec la Russie mais sans succès, la ligne d’Obama restant départ d’Assad, opposition à l’intervention russe en Syrie, soutien à la Turquie, et maintien de l’idée d’une réelle opposiotn modérée :

    The Paris attacks on 13 November that killed 130 people did not change the White House’s public stance, although many European leaders, including François Hollande, advocated greater co-operation with Russia and agreed to co-ordinate more closely with its air force; there was also talk of the need to be more flexible about the timing of Assad’s exit from power. On 24 November, Hollande flew to Washington to discuss how France and the US could collaborate more closely in the fight against Islamic State. At a joint press conference at the White House, Obama said he and Hollande had agreed that ‘Russia’s strikes against the moderate opposition only bolster the Assad regime, whose brutality has helped to fuel the rise’ of IS. Hollande didn’t go that far but he said that the diplomatic process in Vienna would ‘lead to Bashar al-Assad’s departure … a government of unity is required.’ The press conference failed to deal with the far more urgent impasse between the two men on the matter of Erdoğan. Obama defended Turkey’s right to defend its borders; Hollande said it was ‘a matter of urgency’ for Turkey to take action against terrorists. The JCS adviser told me that one of Hollande’s main goals in flying to Washington had been to try to persuade Obama to join the EU in a mutual declaration of war against Islamic State. Obama said no. The Europeans had pointedly not gone to Nato, to which Turkey belongs, for such a declaration. ‘Turkey is the problem,’ the JCS adviser said.

    Hersh s’appuie ensuite sur l’ambassadeur syrien en Chine pour évoquer la cas de la Chine qui soutient aussi Assad. L’occasion de mentionner le Parti islamique du Turkestan Oriental, allié d’al-Qaïda et soutenu par les services turcs, et qui offre à des combattants notamment Ouïghours l’occasion de mener le jihad en Syrie avant peut-être de retourner le pratiquer dans le Xinjiang ce qui inquiète Pékin :

    Moustapha also brought up China, an ally of Assad that has allegedly committed more than $30 billion to postwar reconstruction in Syria. China, too, is worried about Islamic State. ‘China regards the Syrian crisis from three perspectives,’ he said: international law and legitimacy; global strategic positioning; and the activities of jihadist Uighurs, from Xinjiang province in China’s far west. Xinjiang borders eight nations – Mongolia, Russia, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Tajikistan, Afghanistan, Pakistan and India – and, in China’s view, serves as a funnel for terrorism around the world and within China. Many Uighur fighters now in Syria are known to be members of the East Turkestan Islamic Movement – an often violent separatist organisation that seeks to establish an Islamist Uighur state in Xinjiang. ‘The fact that they have been aided by Turkish intelligence to move from China into Syria through Turkey has caused a tremendous amount of tension between the Chinese and Turkish intelligence,’ Moustapha said. ‘China is concerned that the Turkish role of supporting the Uighur fighters in Syria may be extended in the future to support Turkey’s agenda in Xinjiang.

    L’article se finit sur le sort de ces « dissidents ». Flynn se fera virer en 2014, tandis que Dempsey et les autres au sein de l’état-major, qui ont été moins insistants, resteront en poste.

    General Dempsey and his colleagues on the Joint Chiefs of Staff kept their dissent out of bureaucratic channels, and survived in office. General Michael Flynn did not. ‘Flynn incurred the wrath of the White House by insisting on telling the truth about Syria,’ said Patrick Lang, a retired army colonel who served for nearly a decade as the chief Middle East civilian intelligence officer for the DIA.

    Dempsey finira par partir en retraite en 2015, mettant fin à cette « dissidence douce » au sein du Pentagone :

    The military’s indirect pathway to Assad disappeared with Dempsey’s retirement in September. His replacement as chairman of the Joint Chiefs, General Joseph Dunford, testified before the Senate Armed Services Committee in July, two months before assuming office. ‘If you want to talk about a nation that could pose an existential threat to the United States, I’d have to point to Russia,’ Dunford said.

    Conclusion :

    Obama now has a more compliant Pentagon. There will be no more indirect challenges from the military leadership to his policy of disdain for Assad and support for Erdoğan. Dempsey and his associates remain mystified by Obama’s continued public defence of Erdoğan, given the American intelligence community’s strong case against him – and the evidence that Obama, in private, accepts that case. ‘We know what you’re doing with the radicals in Syria,’ the president told Erdoğan’s intelligence chief at a tense meeting at the White House (as I reported in the LRB of 17 April 2014). The Joint Chiefs and the DIA were constantly telling Washington’s leadership of the jihadist threat in Syria, and of Turkey’s support for it. The message was never listened to. Why not?

  • Le nouveau document de Seymour M. Hersh: Military to Military: US intelligence sharing in the Syrian war
    http://www.lrb.co.uk/v38/n01/seymour-m-hersh/military-to-military

    The military’s resistance dates back to the summer of 2013, when a highly classified assessment, put together by the Defense Intelligence Agency (DIA) and the Joint Chiefs of Staff, then led by General Martin Dempsey, forecast that the fall of the Assad regime would lead to chaos and, potentially, to Syria’s takeover by jihadi extremists, much as was then happening in Libya. A former senior adviser to the Joint Chiefs told me that the document was an ‘all-source’ appraisal, drawing on information from signals, satellite and human intelligence, and took a dim view of the Obama administration’s insistence on continuing to finance and arm the so-called moderate rebel groups. By then, the CIA had been conspiring for more than a year with allies in the UK, Saudi Arabia and Qatar to ship guns and goods – to be used for the overthrow of Assad – from Libya, via Turkey, into Syria. The new intelligence estimate singled out Turkey as a major impediment to Obama’s Syria policy. The document showed, the adviser said, ‘that what was started as a covert US programme to arm and support the moderate rebels fighting Assad had been co-opted by Turkey, and had morphed into an across-the-board technical, arms and logistical programme for all of the opposition, including Jabhat al-Nusra and Islamic State. The so-called moderates had evaporated and the Free Syrian Army was a rump group stationed at an airbase in Turkey.’ The assessment was bleak: there was no viable ‘moderate’ opposition to Assad, and the US was arming extremists.

    Lieutenant General Michael Flynn, director of the DIA between 2012 and 2014, confirmed that his agency had sent a constant stream of classified warnings to the civilian leadership about the dire consequences of toppling Assad. The jihadists, he said, were in control of the opposition. Turkey wasn’t doing enough to stop the smuggling of foreign fighters and weapons across the border. ‘If the American public saw the intelligence we were producing daily, at the most sensitive level, they would go ballistic,’ Flynn told me. ‘We understood Isis’s long-term strategy and its campaign plans, and we also discussed the fact that Turkey was looking the other way when it came to the growth of the Islamic State inside Syria.’ The DIA’s reporting, he said, ‘got enormous pushback’ from the Obama administration. ‘I felt that they did not want to hear the truth.’

    ‘Our policy of arming the opposition to Assad was unsuccessful and actually having a negative impact,’ the former JCS adviser said. ‘The Joint Chiefs believed that Assad should not be replaced by fundamentalists. The administration’s policy was contradictory. They wanted Assad to go but the opposition was dominated by extremists. So who was going to replace him? To say Assad’s got to go is fine, but if you follow that through – therefore anyone is better. It’s the “anybody else is better” issue that the JCS had with Obama’s policy.’ The Joint Chiefs felt that a direct challenge to Obama’s policy would have ‘had a zero chance of success’. So in the autumn of 2013 they decided to take steps against the extremists without going through political channels, by providing US intelligence to the militaries of other nations, on the understanding that it would be passed on to the Syrian army and used against the common enemy, Jabhat al-Nusra and Islamic State.

    Germany, Israel and Russia were in contact with the Syrian army, and able to exercise some influence over Assad’s decisions – it was through them that US intelligence would be shared. Each had its reasons for co-operating with Assad: Germany feared what might happen among its own population of six million Muslims if Islamic State expanded; Israel was concerned with border security; Russia had an alliance of very long standing with Syria, and was worried by the threat to its only naval base on the Mediterranean, at Tartus. ‘We weren’t intent on deviating from Obama’s stated policies,’ the adviser said. ‘But sharing our assessments via the military-to-military relationships with other countries could prove productive. It was clear that Assad needed better tactical intelligence and operational advice. The JCS concluded that if those needs were met, the overall fight against Islamist terrorism would be enhanced. Obama didn’t know, but Obama doesn’t know what the JCS does in every circumstance and that’s true of all presidents.’

    Once the flow of US intelligence began, Germany, Israel and Russia started passing on information about the whereabouts and intent of radical jihadist groups to the Syrian army; in return, Syria provided information about its own capabilities and intentions. There was no direct contact between the US and the Syrian military; instead, the adviser said, ‘we provided the information – including long-range analyses on Syria’s future put together by contractors or one of our war colleges – and these countries could do with it what they chose, including sharing it with Assad.

    […]

    The military’s indirect pathway to Assad disappeared with Dempsey’s retirement in September. His replacement as chairman of the Joint Chiefs, General Joseph Dunford, testified before the Senate Armed Services Committee in July, two months before assuming office. ‘If you want to talk about a nation that could pose an existential threat to the United States, I’d have to point to Russia,’ Dunford said. ‘If you look at their behaviour, it’s nothing short of alarming.’ In October, as chairman, Dunford dismissed the Russian bombing efforts in Syria, telling the same committee that Russia ‘is not fighting’ IS. He added that America must ‘work with Turkish partners to secure the northern border of Syria’ and ‘do all we can to enable vetted Syrian opposition forces’ – i.e. the ‘moderates’ – to fight the extremists.

    Obama now has a more compliant Pentagon. There will be no more indirect challenges from the military leadership to his policy of disdain for Assad and support for Erdoğan.

  • Le torchon brûle entre BHO et le Pentagone
    7 novembre 2015vilistia
    Bloc-Notes

    samedi 07 novembre 2015

    Deux journaux, le même jour, se font l’écho de fortes dissensions entre la Maison-Blanche et le Pentagone : Le Washington Times et le Washington Examiner, tous les deux le 5 novembre (le 6 novembre pour nous).

    Ces dissensions sont nouvelles, ponctuellement provoquées par la “stratégie” adoptée par la Maison-Blanche pour la Syrie, notamment la décision d’envoyer de 30 à 50 “conseillers”, geste qui symbolise la fameuse formule Boots on the Ground et qui a déjà été l’objet ces derniers joues du lancement d’une campagne d’opposition au niveau de l’opinion publique.

    D’une façon générale, les critiques portent évidemment sur la forme même de la “stratégie”, le terme attirant évidemment la critique par le simple fait du nombre ridiculement bas de soldats pseudo-non-combattants engagés. On parle ici des déclarations officielles, sans tenir compte de la réalité sur le terrain où l’on sait que des forces US ou sous patronage US sont engagées depuis longtemps, en nombre souvent significatifs. Mais il s’agit d’un autre monde. Nous parlons d’une querelle de communication à partir de narrativre en vogue et en cours… Pourtant, cette querelle recouvre, malgré sa complète irréalité, des dissensions beaucoup plus profondes. Par conséquent, les critiques sont évidentes et souvent fondées, et développent des arguments qui ne le sont pas moins.

    On donne d’abord quelques extraits du Washington Examiner qui concernent surtout des experts et spécialistes de l’establishment washingtonien. Leur appréciation est qu’il sera quasiment impossible pour les “conseillers” de ne pas être engagés dans une forme ou l’autre de combat, en raison des conditions qu’ils vont rencontrer en Syrie.

    « “There are places where combat is more prevalent, but the wide use of [improvised explosive devices], suicide vests, and snipers, there’s no place in Syria or Iraq that is not dead center in a combat zone,” said Chris Harmer, an analyst with the Institute for the Study of War. “It’s a distinction without a difference at this point. Anybody who goes to Syria in an American uniform is going to be a high-value target for a lot of different terrorist organization.”

     » The reality of the dangers facing U.S. troops is more complex than either side claims, due to the new age of conflicts where enemies blend into society rather than facing off on traditional battlefields.It is now “very, very difficult” to define the frontlines of battle, said P.J. Crowley, a professor at George Washington University and a former assistant secretary for public affairs at the State Department. “The nature of modern conflict does not fit neatly into these kinds of categories, categories that have a lot more to do with fighting standing armies representing states than fighting non-state actors that can blend easily into a civilian population,” Crowley said.

     » This type of fighting sees people who are not traditionally in combat roles, such as truck drivers tasked with carrying supplies, get ambushed and face violence, Harmer said. Because they see the situation first hand, they know they are in combat regardless of the “double speak” in Washington, he said. “To the troops it makes no difference at all. They’re probably vaguely irritated by the verbal semantics, but anyone on the ground in Syria or Iraq knows they are in combat,” he said… »

    Le Washington Times, lui, se concentre sur le réactions extrêmement vives des parlementaires, avec bien entendu l’inoxydable John McCain en tête. Mais, sans surtout rien lui enlever toute l’insondable absurdité de ces postions habituelles autant que de sa “philosophie” naturelle, on admettra que, pour ce cas de la “stratégie” obamienne, les arguments de McCain ont du poids. Certes, l’argument n’est pas difficile, mais dans tous les cas il le développe avec bon sens. Savourez donc ce moment rarissime où McCain dit des choses sensées. Qui plus est, McCain nous donne un aperçu, qui est sans aucun doute bien réel, de l’intense insatisfaction qui règne dans les rangs des militaires et fonctionnaires divers du Pentagone, car il a de son côté (celui de McCain) nombre de connexions et des confidences permanentes.

    « “There’s a level of dissatisfaction among the uniformed military that I’ve never seen in my time here,” said Senate Armed Services Committee Chairman John McCain in an interview. “For some of us who are a little older, let’s go back and read the Pentagon Papers — what the administration is doing is the kind of incrementalism that defined much of the Vietnam conflict.”

     » The Arizona Republican is known as a fierce critic of President Obama’s foreign policy, but his complaints were echoed by an unlikely source : Rep. Adam Smith, the ranking Democrat on the House Armed Services Committee. “Frustration among the uniformed service is real,” the Washington Democrat said, adding that the administration “does keep things in the White House and has not been more inclusive in the decision-making process.” But Mr. Smith also defended the administration’s overall approach to the troubled Middle East, arguing that the “sheer complexity of the situation” following the Arab Spring and the rise of the Islamic State — also known as ISIS — have defied a simple U.S. solution. “I don’t think dropping 50,000 U.S. troops down is going to fix the situation,” he said. » […]

     » …But Mr. McCain argued that the frustration on Capitol Hill and at the Pentagon stems from the administration’s “complete lack of any kind of coherent strategy, much less a strategy that would have any success on the battlefield” against Islamic State and the Assad regime. “We’re sending 50 — count them, 50 — special operations soldiers to Syria, and they will have ‘no combat role,’ the president says,” said Mr. McCain. “Well, what are they being sent there for ? To be recreation officers ? You’re in a combat zone, and to say they’re not in combat is absurd.”

     » But the White House, he argued, has effectively blinded itself to such absurdities by promoting a system over the past seven years that suppresses dissenting voices. “Compliant and easily led military leaders get promoted,” he said. “People who have spoken truth to power get retired.” He pointed to the cases of Marine Gen. James Mattis, reportedly dismissed as head of U.S. Central Command in 2013 for pressuring civilian officials in the White House on potential military options against Iran ; and Army Lt. Gen. Michael T. Flynn, allegedly pushed out as head of the Defense Intelligence Agency last year amid clashes with the White House over his leadership style.

     » When it comes to actual policy, Mr. McCain lamented, the administration pursues half-measures and decisions, “when they are made, consistently disregard recommendations from the uniformed military.” »

    On observe déjà à un détail combien la matière extraordinairement complexe du Moyen-Orient, devenue hyper-complexe quand on passe à la formulation d’une “stratégie” à la Maison-Blanche, conduit à des situation pleines de contradiction. Aucune ne doit contrarier l’esprit mais, au contraire, le remplir d’une certaine satisfaction car c’est dans ces labyrinthes byzantins qu’apparaissent des forces antiSystème inopinées et complètement inconscientes, qui effectuent néanmoins un rude travail antiSystème.

    McCain cite, parmi les chefs militaires frustrés, le général Flynn dont on a beaucoup parlé. Le voilà donc incorporé de facto dans le camp de McCain en pleine révolte contre la “stratégie” d’Obama, et le plus sympathique de cette situation est qu’il n’y a pas contradiction. Par ailleurs, – et pour nous, de façon bien plus importante, – Flynn est un des “lanceurs d’alerte” les plus inattendus, – un de ceux que McCain dénonce et considère comme traître de façon routinière, – lorsqu’il (Flynn) dévoile la façon dont l’administration Obama a objectivement soutenu, armé, renforcé le groupe Daesh depuis 2011-2012 malgré les avertissements circonstanciés de la DIA, avertissant qu’on était ainsi en train de contribuer décisivement à la la création d’un Frankenstein.

    Sur ce point, McCain est complètement dans le camp opposé de Flynn, qu’il dénoncerait comme “traître” pour un peu, puisqu’il est, lui (McCain), pour l’armement maximal pout tout ce qui bouge en Syrie, pourvu que cela soit extrémiste et ennemi juré de Assad, et donc pratiquement allié objectif de Daesh malgré qu’il dénonce le peu de moyens envisagés pour combattre Daesh. (On a vu plus d’une fois McCain aux côté des chefs islamistes, comme on l’a vu, en Ukraine, auprès de leaders néo-nazis.)

    Là aussi, superbe exemple, ad nomine, des contradictions directes qu’engendrent les péripéties en lacets, en croisements, en redoublements, de la scène politique washingtonienne, et qu’o,n commence à bien connaître. Superbe exemple, en fait, d’une psychologie générale et d’une communication fonctionnant selon ce que nous désignons comme le “Big Now”, c’est-à-dire cette situation postmoderne où le présent est tellement hypertrophié comme démonstration de la justesse des thèses suivies et appliquées, que le passé même proche n’existe plus, non seulement pour l’esprit (la mémoire) mais pour la psychologie elle-même : il est devenu incohérent et incompréhensible qu’il y ait un passsé avec ses enseignements, – donc, pas de passé, pas d’enseignement, et fermez le ban.

    Quant au futur, à partir duquel certains prétendaient in illo tempore envisager l’avenir de l’homme selon leurs conceptions, , il a été répudié puisqu’il s’avère complètement contradictoire avec l’avenir justement, à cause des impératifs faussaires de la postmodernité, comme on l’a vu de plus en plus souvent ces derniers temps. (Pour la différence décisive entre “futur” et “avenir”, voir notamment la note du texte du 6 juin 2015 sur “la bataille pour le ‘néantissement’ de l’Histoire”.) Cela implique que la plupart des acteurs politiques, privés de toute mémoire historique et de toute capacité de pojection rationnelle des possibilités des évènements à venir, et doncembarrassés strictement d’aucune cohérence, – à part celles des énormes stéréotypes en forme d’image symboliques d’Epinal qu’ils acceptent avec enthousiasme, comme Poutine et Assad par exemple, – sont capables d’accepter des modifications radicales de situations et d’acteurs sans y suspecter la moindre contradiction, et sans éprouver la nécessité de s’expliquer de tels phénomènes.)

    Par contre, le tableau général qu’on a de cette mésentente entre le Pentagone et la Maison-Blanche est inhabituel d’ampleur, d’écho public et de sérieux du fait des personnalités impliquées. Il constitue peut-être un point intéressant et important de blocage de l’appareil de sécurité nationale aux USA, c’est-à-voir selon les évènements, essentiellement à cause de la personnalité et de la psychologie de l’homme, le président, qui est incapable de prendre une décision claire et tranchée puisque sa politique naturellement modérée est constamment déformée chez lui par son désir de ne pas se mettre à dos la majorité super-belliciste des représentants de l’establishment, et donc avec une tendance irrésistible à nuancer des décisions effectivement modérées par des aspects bellicistes nécessairement incomplets et sans véritable effet.

    Cas classique d’un homme qui veut marier l’eau et le feu, ne mécontenter personne, rencontrer ses propres convictions qui se démarquent de la majorité belliciste, etc. Le résultat est catastrophique mais ne manque pas d’une certaine allure exotique.

    Il permet à la basse-cour washingtonienne de s’exclamer dans tous les sens et à l’action des centres subversifs US de continuer à se développer dans un contexte général d’incontrôlabilité. Et même, enfin, lorsqu’on voit ce que propose Obama, on se dit que ce désordre lui-même n’est pas plus destructeur que ce que se prépare à être la “stratégie” du président.

  • USA : Aveu public du Lt Général Michael Flynn : le monstrueux État Islamique est une création la Maison Blanche !
    http://www.brujitafr.fr/2015/09/usa-aveu-public-du-lt-general-michael-flynn-le-monstrueux-etat-islamique-e

    Quelqu’un en doutait ? Le Lt Général Michael Flynn a démissionné de son poste de chef de l’agence de renseignement du Pentagone en avril 2014, à la surprise générale. L’ancien chef de la DIA (Defense Intelligence Agency) le dit clairement et publiquement...

  • MI6 „ISIS Rat Line“ & The Threat To India | Zero Hedge
    http://www.zerohedge.com/news/2015-09-08/mi6-isis-rat-line-threat-india

    Interestingly, a recently declassified secret US intelligence report, written in August 2012, uncannily predicts – and effectively welcomes – the prospect of a “Salafist principality” in eastern Syria and an al-Qaida-controlled Islamic state in Syria and Iraq. In stark contrast to western claims at the time, the Defense Intelligence Agency document identifies al-Qaida in Iraq (which became Isis) and fellow Salafists as the “major forces driving the insurgency in Syria” – and states that “western countries, the Gulf states and Turkey” were supporting the opposition’s efforts to take control of eastern Syria.

    Raising the “possibility of establishing a declared or undeclared Salafist principality”, the Pentagon report goes on, “this is exactly what the supporting powers to the opposition want, in order to isolate the Syrian regime, which is considered the strategic depth of the Shia expansion (Iraq and Iran)”.

  • Defense Intelligence Agency : l’État islamique fut créé en toute conscience par la Maison Blanche
    http://www.brujitafr.fr/2015/08/defense-intelligence-agency-l-etat-islamique-fut-cree-en-toute-conscience-

    Note du Saker Francophone : C’est donc officiellement et publiquement confirmé par le directeur de la DIA, EI est une créature de la Maison Blanche, donc d’Obama. Encore une preuve que les gouvernements occidentaux, soi-disant démocratiques, complotent...

  • Important: Rise of Islamic State was ‘a willful decision’: Former DIA Chief Michal Flynn
    http://www.foreignpolicyjournal.com/2015/08/07/rise-of-islamic-state-was-a-willful-decision-former-dia-chief-

    n Al Jazeera’s latest Head to Head episode, former director of the Defense Intelligence Agency Michael Flynn confirms to Mehdi Hasan that not only had he studied the DIA memo predicting the West’s backing of an Islamic State in Syria when it came across his desk in 2012, but even asserts that the White House’s sponsoring of radical jihadists (that would emerge as ISIL and Nusra) against the Syrian regime was “a willful decision.” [Lengthy discussion of the DIA memo begins at the 8:50 mark.]
    http://www.aljazeera.com/programmes/headtohead/2015/07/blame-isil-150728080342288.html

    Amazingly, Flynn actually took issue with the way interviewer Mehdi Hasan posed the question—Flynn seemed to want to make it clear that the policies that led to the rise of ISIL were not merely the result of ignorance or looking the other way, but the result of conscious decision making:

    Hasan: You are basically saying that even in government at the time you knew these groups were around, you saw this analysis, and you were arguing against it, but who wasn’t listening?

    Flynn: I think the administration.

    Hasan: So the administration turned a blind eye to your analysis?

    Flynn: I don’t know that they turned a blind eye, I think it was a decision. I think it was a willful decision.

    Hasan: A willful decision to support an insurgency that had Salafists, Al Qaeda and the Muslim Brotherhood?

    Flynn: It was a willful decision to do what they’re doing.

  • Repérer un SCUD ? #SCUDLaunch meilleur que la DIA
    http://www.dedefensa.org/article-rep_rer_un_scud_scudlaunch_meilleur_que_la_dia_01_08_2015.html

    @TITREBREVE = Repérer un SCUD ? #SCUDLaunch meilleur que la DIA Le Lieutenant-Général du Corps des Marines Vincent Stewart, le premier officier général Africain-Américain à ce poste, est directeur de la DIA depuis janvier 2015. La DIA, ou Defense Intelligence Agency est l’équivalent pour le Pentagone de la CIA pour le système de l’américanisme dans son ensemble et il y a entre les deux compétition pour savoir qui aura le plus gros budget, c’est-à-dire qui gâchera plus de fric que

  • « Établir une principauté salafiste en Syrie », et faciliter la naissance d’un État islamique « pour isoler le régime syrien » Analyse d’un document déclassifié de la Defense Intelligence Agency (DIA)

    .../... Aux US, on en parle. Rien à attendre de la presse mainstream française, totalement partie prenante, et qui n’est pas prête à l’autocritique. Ah les reportages internatioBFM Circus... Reprendre les dépêches nourries des fines pensées du Ministère des Affaires Etrangères, c’est si bon…

    Voici un article de Levant Report qui fait état de la réplique de la DIA, et qui répond. La presse libre, ça fait du bien.

    Creusez, cherchez et faites votre opinion ! ../..

    http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2015/05/29/etablir-une-principaute-salafiste-en-syrie-et-f

  • (Lire absolument – et recoupements souhaités.) 2012 Defense Intelligence Agency document : West will facilitate rise of Islamic State “in order to isolate the Syrian regime” – “This is exactly what the supporting powers to the opposition want
    http://levantreport.com/2015/05/19/2012-defense-intelligence-agency-document-west-will-facilitate-rise-of

    On Monday, May 18, the conservative government watchdog group Judicial Watch published a selection of formerly classified documents obtained from the U.S. Department of Defense and State Department through a federal lawsuit.

    While initial mainstream media reporting is focused on the White House’s handling of the Benghazi consulate attack, a much “bigger picture” admission and confirmation is contained in one of the Defense Intelligence Agency documents circulated in 2012: that an ‘Islamic State’ is desired in Eastern Syria to effect the West’s policies in the region.

    http://www.judicialwatch.org/wp-content/uploads/2015/05/Pg.-291-Pgs.-287-293-JW-v-DOD-and-State-14-812-DOD-Release-2015-04-10

    Astoundingly, the newly declassified report states that for “THE WEST, GULF COUNTRIES, AND TURKEY [WHO] SUPPORT THE [SYRIAN] OPPOSITION… THERE IS THE POSSIBILITY OF ESTABLISHING A DECLARED OR UNDECLARED SALAFIST PRINCIPALITY IN EASTERN SYRIA (HASAKA AND DER ZOR), AND THIS IS EXACTLY WHAT THE SUPPORTING POWERS TO THE OPPOSITION WANT, IN ORDER TO ISOLATE THE SYRIAN REGIME…”.

    The DIA report, formerly classified “SECRET//NOFORN” and dated August 12, 2012, was circulated widely among various government agencies, including CENTCOM, the CIA, FBI, DHS, NGA, State Dept., and many others.

    The document shows that as early as 2012, U.S. intelligence predicted the rise of the Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL or ISIS), but instead of clearly delineating the group as an enemy, the report envisions the terror group as a U.S. strategic asset.

    À la une du Akhbar aujourd’hui :
    http://al-akhbar.com/taxonomy/term/5298

    Ça me semble suffisamment énorme pour que les gens de bon goût t’expliquent que c’est rien qu’une théorie du complot et que tu ne devrais pas trop en parler.

    • traduction de l’article en français

      L’Occident facilite la montée de l’État Islamique « afin d’isoler le régime syrien »
      samedi 23 mai 2015 - Brad Hoff - Traduction : Info-Palestine.eu - Dominique Muselet
      http://www.info-palestine.net/spip.php?article15388

      Le lundi 18 mai, Judicial Watch, le groupe de vigilance du gouvernement conservateur, a publié une sélection de documents autrefois classifiés obtenus du Département américain de la Défense et du Département d’État grâce à un procès fédéral.

      Alors que les grands médias se concentraient sur le traitement par la Maison Blanche de l’attaque du consulat de Benghazi, un bien plus « grand tableau » se dégage de la lecture d’un document de la Defense Intelligence Agency rédigé en 2012 : à savoir que l’avènement d’un « État islamique » dans l’est de la Syrie est souhaitable pour que l’Occident puisse arriver à ses fins dans la région.

      De manière surprenante, le rapport récemment déclassifié stipule que pour « l’Occident, les pays du Golfe et la Turquie [qui] soutiennent l’opposition [syrienne]... il y a la possibilité d’établir une principauté salafiste officielle ou pas, dans l’est de la Syrie (Hasaka et der Zor), et c’est exactement ce que veulent les puissances qui soutiennent l’opposition, afin d’isoler le régime syrien ... ».

    • Les gros médias n’arrivent plus à bouger.

      Le Renseignement US avait prédit que le soutien US aux rebelles en Syrie entraînerait la chute de Ramadi
      Moon of Alabama - May 21, 2015 | Traduction : Dominique Muselet - 24 mai 2015
      http://www.legrandsoir.info/le-renseignement-us-avait-predit-que-le-soutien-us-aux-rebelles-en-syr

      Je pense moi aussi qu’il y a de toute évidence un plan derrière les progrès apparemment coordonnés d’Al-Qaïda-Syrie, sous le nom de Jabhat al-Nusra ou maintenant également d’Armée de Conquête, et l’avance de l’État islamique en Syrie et en Irak. Non seulement les faits, mais aussi le rapport DIA attestent d’un tel plan.

      Le troisième élément d’intérêt est fourni par un rapport de Reuters qui relaie des informations qui n’avaient jusqu’à présent circulé qu’en Turquie : Exclusif : les renseignements turcs ont participé à l’envoi d’armes vers les zones tenues par les rebelles islamistes syriens :

      Des témoignages d’officiers de gendarmerie notés dans des documents judiciaires examinés par Reuters laissent penser que des pièces détachées de roquettes, des munitions et des obus de mortier semi-finis ont été envoyés dans des camions escortés par des fonctionnaires de l’Agence de renseignement de l’État (MIT), il y a plus d’un an, vers des zones de la Syrie sous contrôle islamiste.

      Du fait de la publication des rapports de la DIA, des rapports sur le soutien militaire turc actif aux Islamistes d’Al-Qaïda et d’articles qui reconnaissent le soutien américain à l’offensive actuelle d’Al-Qaïda en Syrie, l’administration Obama va probablement subir des pressions pour changer de cap. La prise de Syrte en Libye par l’État Islamique s’ajoute sans doute à la pile. L’administration Obama pourrait au moins être pressée de ne pas soutenir plus longtemps Al-Qaïda en Syrie et en Irak.

      Mais, c’est bien connu, l’administration Obama ne connait pas la honte et, dans le doute, elle choisit toujours la pire solution. Le mieux que nous puissions espérer est que des informations comme celle-ci se répandent et qu’avec le temps elles imprègnent assez l’opinion publique pour que l’Administration soit obligée de changer de politique.

    • @nidal, j’ai trouvé trois sources mainstream qui évoquent ce document explosif :
      1° - le site de Foxnews : http://www.foxnews.com/politics/2015/05/18/military-intel-predicted-rise-isis-in-2012-detailed-arms-shipments
      2° - le Sunday Times : http://www.thesundaytimes.co.uk/sto/news/focus/article1560083.ece
      3° - le site de Russia Today : http://rt.com/op-edge/261469-isis-suicide-bomb-yemen

      En passant Foxnews dit avoir vérifié la véracité des documents :

      The DIA report, which was reviewed by Fox News, was obtained through a federal lawsuit by conservative watchdog Judicial Watch.

    • Why is the media ignoring Israel’s alliance with al-Qaeda?
      https://www.middleeastmonitor.com/articles/inquiry/18855-why-is-the-media-ignoring-israels-alliance-with-al-qaeda

      The Defense Intelligence Agency report stated that “there is the possibility of establishing a declared or undeclared Salafist Principality in eastern Syria (Hasaka and Der Zor), and this is exactly what the supporting powers to the opposition want, in order to isolate the Syrian regime”. Today, the so-called Islamic State’s power base is in the east and north of Syria, and it controls most of the regions around Deir al-Zor, the regional capital of that eponymous eastern region. The city itself is still contested between regime and ISIS forces.

      The report (revealed by an American conservative group’s freedom of information request) clarifies in a preceding paragraph that “supporting powers” is a reference to “Western countries, the Gulf states and Turkey”. The term “western countries” here is likely supposed to include Israel. In any event, such intelligence is likely to have been shared with Israel.

      So with Israel aware that the West was engaged in such cynicism with al-Qaeda-type groups in Iraq and Syria, it’s no wonder Israel feels itself permitted to engage in an active alliance with al-Qaeda in Syria.

    • Article du Washingon Times (journal conservateur US) qui se
      concentre sur la libye et les mensonges d’Obama et Clinton lors de la mort de l’ambassadeur US à Benghazi mais qui évoque en passant le rapport sur la Syrie : http://www.washingtontimes.com/news/2015/may/19/obama-hillary-clinton-benghazi-narrative-rebutted-/?page=all

      On another terrorism development that has wide implications today, one DIA report in August 2012 predicted the rise of the Islamic State, which was then emerging in Syria. It now controls wide sections of eastern Syria and northern and western Iraq, and is committing mass slaughter of Christians, Kurds and Muslims of rival sects or clans.
      Mr. Obama downplayed the Islamic State as the “JV” in January 2014 when the terrorist army made its first incursions into western Iraq.

    • Et sur le site Yahoo (rubrique Finance !?) : http://finance.yahoo.com/news/judicial-watch-defense-state-department-203636340.html

      Another DIA report, written in August 2012 (the same time period the U.S. was monitoring weapons flows from Libya to Syria), said that the opposition in Syria was driven by al Qaeda and other extremist Muslim groups: “the Salafist, the Muslim Brotherhood, and AQI are the major forces driving the insurgency in Syria.” The growing sectarian direction of the war was predicted to have dire consequences for Iraq, which included the “grave danger” of the rise of ISIS:

      The deterioration of the situation has dire consequences on the Iraqi situation and are as follows:

      This creates the ideal atmosphere for AQI [al Qaeda Iraq] to return to its old pockets in Mosul and Ramadi, and will provide a renewed momentum under the presumption of unifying the jihad among Sunni Iraq and Syria, and the rest of the Sunnis in the Arab world against what it considers one enemy, the dissenters. ISI could also declare an Islamic state through its union with other terrorist organizations in Iraq and Syria, which will create grave danger in regards to unifying Iraq and the protection of its territory.

      Some of the “dire consequences” are blacked out but the DIA presciently warned one such consequence would be the “renewing facilitation of terrorist elements from all over the Arab world entering into Iraqi Arena.”

    • Au tour du Guardian : http://www.theguardian.com/commentisfree/2015/jun/03/us-isis-syria-iraq

      A revealing light on how we got here has now been shone by a recently declassified secret US intelligence report, written in August 2012, which uncannily predicts – and effectively welcomes – the prospect of a “Salafist principality” in eastern Syria and an al-Qaida-controlled Islamic state in Syria and Iraq. In stark contrast to western claims at the time, the Defense Intelligence Agency document identifies al-Qaida in Iraq (which became Isis) and fellow Salafists as the “major forces driving the insurgency in Syria” – and states that “western countries, the Gulf states and Turkey” were supporting the opposition’s efforts to take control of eastern Syria.

      L’introduction de l’article n’est pas moins savoureuse :

      On Monday the trial in London of a Swedish man, Bherlin Gildo, accused of terrorism in Syria, collapsed after it became clear British intelligence had been arming the same rebel groups the defendant was charged with supporting.

      The prosecution abandoned the case, apparently to avoid embarrassing the intelligence services. The defence argued that going ahead withthe trial would have been an “affront to justice” when there was plenty of evidence the British state was itself providing “extensive support” to the armed Syrian opposition.

    • Article d’Alaistair Crooke dans le Huffington Post :
      http://www.huffingtonpost.com/alastair-crooke/syria-iraq-fractured_b_7471540.html

      Coincidentally, a highly redacted U.S. Defense Intelligence Agency assessment from August 2012 has been released through a federal lawsuit. It states that “If the situation unravels [in Syria], there is the possibility of establishing a declared or undeclared Salafist principality in eastern Syria (Hasaka and Der Zor), and this is exactly what the supporting powers to the opposition want, in order to isolate the Syrian regime.” The assessment says that the creation of such a Salafist principality would have “dire consequences” for Iraq and would possibly lead to the creation of an Islamic State and would “create the ideal atmosphere for AQI to return to its old pockets in Mosul and Ramadi.”

      A few days after the release of the DIA assessment report, John Bolton lent weight to its claims: “I think the Sunni Arabs are never going to agree to be in a state [Iraq] where the Shia outnumber them 3-1. That’s what ISIS has been able to take advantage of. I think our objective should be a new Sunni state out of the western part of Iraq, the eastern part of Syria run by moderates or at least authoritarians who are not radical Islamists.”

  • Au Rafik Hariri Center for the Middle East et au WINEP, on défend ouvertement nos amis d’Al Qaeda :
    http://www.mcclatchydc.com/2014/10/02/241894_us-anti-assad-rebels-in-syria.html?sp=/99/200/111/&rh=1

    “If indeed we end up hitting Nusra hard, then we’re forcing the opposition to choose a side,” said Faysal Itani, a Syria specialist with the Washington-based Atlantic Council’s Rafik Hariri Center for the Middle East. “And we’re depriving them of a key asset when, at the same time, we don’t have a plan to boost their capabilities fast enough to make up for the loss of Nusra.”

    […]

    The risk of empowering an al Qaida affiliate is a small price to pay for Nusra’s contributions on the battlefield, said Jeffrey White, a former senior Defense Intelligence Agency analyst who’s now with the Washington Institute for Near East Policy, a think tank.

    “We are degrading, by hitting Nusra, the capability of one of the most effective combat forces against the regime and against Hezbollah,” White said, referring to the Lebanese Shiite Muslim militia that has sent troops to help defend the Assad government. “Do we really want to do that? A broader campaign against Nusra needs to be carefully thought through.”

    • http://seenthis.net/messages/291450

      (...)

      The center was created with a generous donation from Bahaa Hariri , his eldest son, and with the support of the rest of the Hariri family, which has remained active in politics and business in the Middle East. Another son of the former prime minister served as Lebanon’s prime minister from 2009 to 2011.

      But by the summer of 2013, when Egypt’s military forcibly removed the country’s democratically elected president, Mohamed Morsi, Ms. Dunne soon realized there were limits to her independence. After she signed a petition and testified before a Senate Foreign Relations Committee urging the United States to suspend military aid to Egypt, calling Mr. Morsi’s ouster a “military coup,” Bahaa Hariri called the Atlantic Council to complain, executives with direct knowledge of the events said.

      Ms. Dunne declined to comment on the matter. But four months after the call, Ms. Dunne left the Atlantic Council.

  • The Ghost of Ronald Reagan Authorizes Most NSA Spying
    https://firstlook.org/theintercept/2014/09/29/new-documents-confirm-expansive-spying-powers-reagan-era-order

    The trove, which includes documents from the NSA, Department of Justice, and Defense Intelligence Agency, confirms long-standing suspicions that the bulk of U.S. foreign surveillance operations are governed not by acts of Congress, but by a 33-year-old executive order issued unilaterally by President Ronald Reagan.
    https://www.aclu.org/national-security-technology-and-liberty/executive-order-12333-foia-lawsuit

    #surveillance

    Reagan sous l’administration duquel était déjà passé le Computer fraud and abuse Act (CFAA).

  • Al-Qaïda à la recherche du talon d’Achille des drones américains | Presse russe | RIA Novosti
    http://fr.rian.ru/presse_russe/20130905/199219153.html

    Les ingénieurs d’Al-Qaïda ont reçu pour mission d’élaborer une stratégie anti-drone, comme en témoigne un rapport confidentiel du renseignement américain dévoilé au Washington Post par Edward Snowden, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
    Selon les informations de la Defense Intelligence Agency (DIA), les terroristes financent des projets de recherche pour créer des stations de brouillage, qui permettraient de perturber les signaux GPS et les balises infrarouges qui servent à orienter les opérateurs de drones.
    De plus, Al-Qaïda travaille sur des aérostats de surveillance et des appareils télécommandés de taille réduite qui devraient permettre aux terroristes de suivre la trajectoire des drones américains. Les terroristes se penchent sur la possibilité d’abattre les drones grâce aux lance-roquettes sol-air et travaillent sur des systèmes d’alerte d’approche de drones. Le commandement d’Al-Qaïda supervise tous les projets et sert de base de liaison pour échanger les succès entre diverses équipes d’ingénieurs.

    • Les méthodes bon marché pour lutter contre les drones – à l’aide de lasers et d’autres dispositifs capables d’aveugler les caméras et les capteurs des drones - ne sont plus secrètes depuis longtemps. Les chercheurs de l’université du Texas à Austin ont notamment réussi, au cours d’une expérience, à « carjacker » un drone en trompant son signal GPS avec un transmetteur terrestre et en programmant un faux itinéraire.

    • Drones and public opinion: How al-Qaida uses technology and public opinion to fight unmanned aircraft. - Slate Magazine
      http://www.slate.com/articles/health_and_science/human_nature/2013/09/drones_and_public_opinion_how_al_qaida_uses_technology_and_public_opinion.htm

      (lien vers le (long) article du WP
      http://www.washingtonpost.com/world/national-security/us-documents-detail-al-qaedas-efforts-to-fight-back-against-drones/2013/09/03/b83e7654-11c0-11e3-b630-36617ca6640f_story.html )

      In today’s Washington Post, Craig Whitlock and Bart Gellman update us on al-Qaida’s efforts. Thanks to National Security Agency leaker Ed Snowden, Whitlock and Gellman have a copy of “ Threats to Unmanned Aerial Vehicles ,” a classified report that distills “dozens of intelligence assessments” over the last seven years. How are the terrorists doing? Here’s a look at four of their strategies.

      1. Spot the drones. To escape a drone strike, you need advance warning. Our drones fly high, above 20,000 feet, so they’re hard to see. Al-Qaida’s projects reportedly include balloons and radio-controlled miniplanes to track the drones’ flight patterns. There’s no sign of any progress here, and no reason to expect any, given the technology al-Qaida is working with.
      2. Confuse the sensors. One al-Qaida project aims to detect laser signals that guide drone missiles to their targets. That’s just a warning system. The more serious threat, according to a U.S. Air Force report, is countertargeting of drones by “lasers and dazzlers.” This could disrupt the drone’s cameras and other instruments, blinding its human sensor operator. The Defense Intelligence Agency says al-Qaida has also funded a project to jam infrared tagging of missile targets.
      3. Break the links. The advantage of drones—remote operation—is also their weakness. The satellite transmissions that connect them to their pilots and sensor operators can be broken or hacked. The Post says satellites often move out of range or lose contact with drones. Four years ago, Iraqi insurgents used cheap software to intercept video feeds from U.S. drones. Two years ago, a drone crashed in Iran, supposedly due to malfunction, though Iran took credit and called it an “electronic ambush.” Another drone crashed on the border between Iraq and Turkey last year after losing its satellite links. U.S. researchers proved last year that a drone could be hijacked by “spoofing” its GPS signal. This is a logical target for al-Qaida’s research. But nearly all U.S. drone links are now encrypted, and there’s no sign of a hacking breakthrough.
      4. Sour the public. This, not the satellites, is the drones’ immediate weakness. If the U.S. public turns against them, the government might have to stop or limit their use. Both sides recognize this vulnerability. Two years ago, according to the Post, U.S. intelligence issued a report titled “Al-Qa’ida Explores Manipulating Public Opinion to Curb CT Pressure.” Another report warned that drone strikes “could be brought under increased scrutiny, perceived to be illegitimate, openly resisted or undermined.”