• Une clinique de FIV a importé des embryons atteints d’hémophilie en Israël – enquête Renee Ghert-Zand - Time of israel

    Une enquête secrète menée conjointement pendant plusieurs mois par le ministère de la Santé et la division des fraudes de la police israélienne à Tel Aviv a révélé que le personnel soignant d’une clinique de fécondation in vitro (FIV) avait importé des ovules humains fécondés de Géorgie atteints d’une grave maladie génétique, l’hémophilie B. Les employés savaient que les embryons étaient contaminés, mais les ont implantés chez plusieurs femmes israéliennes qui suivaient un traitement de FIV.

    Selon les informations publiées lundi par le ministère de la Santé, l’affaire a commencé par une enquête interne au sein du ministère lorsque celui-ci a reçu des informations selon lesquelles des ovules de donneuses porteuses de la mutation génétique de l’hémophilie B avaient été fécondés à la clinique BIRTH en Géorgie et importés en Israël.

    L’hémophilie B, également appelée déficit en facteur IX (FIX) ou maladie de Christmas, est une maladie génétique causée par l’absence ou la déficience du facteur IX, une protéine de la coagulation. La maladie est généralement transmise génétiquement de parent à enfant, bien qu’un tiers des cas surviennent de manière spontanée.

    L’hémophilie B provoque des saignements plus longs que d’habitude. Les saignements peuvent être internes, au niveau des articulations et des muscles, ou externes, à la suite de coupures mineures, d’interventions dentaires ou de traumatismes. La quantité de FIX dans le sang d’une personne détermine si son hémophilie et ses risques de saignement sont mineurs, modérés ou graves.

    Après avoir mené son enquête, le ministère de la Santé a transmis ses conclusions à la police. L’unité de lutte contre la fraude de la police de Tel Aviv a mené une enquête sous couverture avec l’aide du Directorat des Renseignements de la police, du ministère de la Santé et du bureau de la Procureure générale de l’État.

    L’enquête a permis d’identifier deux personnes travaillant dans une clinique de FIV anonyme qui, à diverses reprises, ont importé des ovules fécondés pour les implanter chez des femmes israéliennes au cours des derniers mois. Le personnel soignant, tant en Géorgie qu’en Israël, est soupçonné d’avoir su que les embryons étaient affectés.


    Illustration : Un laboratoire dans une clinique de FIV. (Crédit : Richard Drew/AP Photo)

    Le ministère de la Santé a ordonné l’arrêt immédiat de l’importation d’ovules fécondés en provenance de la clinique de Géorgie. Il a également ordonné aux directeurs de toutes les cliniques de FIV en Israël d’identifier les femmes israéliennes pour lesquelles les embryons ont été importés et de les amener à prendre des décisions en connaissance de cause sur la suite à donner à leur grossesse.

    Les suspects devaient subir d’autres interrogatoires lundi et devaient être présentés au tribunal de Tel Aviv pour que les procureurs demandent leur maintien en détention si nécessaire.

    Cette affaire fait suite à plusieurs scandales récents concernant des Israéliens cherchant à fonder ou à agrandir leur famille par FIV, le plus notoire étant la naissance en 2022 d’une petite fille https://fr.timesofisrael.com/les-parents-biologiques-dun-bebe-ne-dune-confusion-de-fiv-identifi à des parents n’ayant aucun lien génétique avec elle.

    Cette confusion, au centre hospitalier Assuta de Rishon Lezion, a été découverte lorsqu’il a été établi que le fœtus, alors in utero , présentait des problèmes de santé et qu’il a donc été soumis à divers examens. Les résultats ont montré que ni la femme qui portait l’enfant ni son partenaire ne pouvaient être ses parents biologiques.


    Le centre hospitalier Assuta, à Rishon Lezion. (Crédit : Capture d’écran Google Maps)

    Les parents biologiques du bébé ont été identifiés l’année dernière après une série de tests génétiques, a révélé le tribunal des Affaires familiales de Rishon Lezion au début du mois de mars.

    Contrairement au cas actuel de fraude présumée, l’erreur a été attribuée à la surcharge de travail du personnel et au non-respect du protocole.

    #embryons #reproduction #erreurs #procréation #fertilité #ovules #FIV #fœtus #bébés

    Source : https://fr.timesofisrael.com/une-clinique-de-fiv-a-importe-des-embryons-atteints-dhemophilie-en

    • Le ministère de la Santé ordonne la fermeture d’une clinique de FIV de Tel Aviv Renee Ghert-Zand - Time of israel

      Le ministère de la Santé a ordonné dimanche la fermeture immédiate de la clinique de fécondation in vitro (FIV) L.B. à Tel Aviv à la suite d’un contrôle inopiné effectué par des fonctionnaires dans le cadre d’une enquête criminelle en cours et de poursuites judiciaires pour fraude présumée de la part du personnel soignant.

      Ce contrôle inopiné a été effectué après que de nouvelles plaintes ont été déposées contre la clinique et que le contrôle a mis au jour de graves problèmes posant un danger immédiat pour la santé publique.

      Des allégations selon lesquelles un propriétaire de la clinique aurait sciemment importé de Géorgie des embryons atteints d’une grave maladie génétique, l’hémophilie, ont été signalées mi-mars. Certains de ces embryons avaient déjà été implantés chez des patientes, une femme ayant donné naissance à un bébé atteint d’hémophilie et une autre ayant accouché d’un enfant mort-né à 20 semaines de grossesse.

      Le contrôle inopiné a révélé de graves manquements indiquant que la clinique fonctionnait en violation des lois israéliennes relatives à la procréation assistée.

      Après avoir initialement dissimulé l’identité du propriétaire de la clinique de FIV L.B. accusé de fraude, le tribunal de Tel Aviv l’a désigné le 22 mars comme étant le professeur David Bider.

      Source : https://fr.timesofisrael.com/le-ministere-de-la-sante-ordonne-la-fermeture-dune-clinique-de-fiv

  • « L’algorithme de la #CAF conduit à un surcontrôle des populations les plus précaires » | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/lalgorithme-de-caf-conduit-a-un-surcontrole-populations-plus-pr/00109069

    Fin novembre et début décembre, l’association La Quadrature du Net et le journal Le Monde ont chacun fait paraître une enquête sur l’utilisation du data mining (l’exploration de données) par les caisses d’allocations familiales (CAF), pour détecter les indus et les fraudes. Les deux enquêtes montrent que ce système, qui permet de scanner des milliers de données de 32 millions de personnes (les allocataires et leurs proches) et sur la base duquel sont déclenchés les contrôles, cible les plus pauvres, notamment les mères isolées.

    L’algorithme utilisé attribue un score de risque aux allocataires allant de 0 à 1. Plus on est proche de 1, plus on est exposé à la probabilité d’un contrôle. Parmi les critères pénalisants, le fait d’avoir changé de loyer plus de quatre fois en un an et demi, d’avoir un enfant à charge de 19 ans ou plus, ou encore de déclarer chaque trimestre ses ressources pour percevoir l’allocation adulte handicapé (AAH).

    • on sait _qui_ à pondu ledit algorithme, sur ordre de qui, et selon les specification de qui ? ou c’est secret défense ? (voire, secret défonce)

    • #Notation des allocataires : fébrile, la CAF s’enferme dans l’#opacité

      Alors que la contestation monte (voir ici, ici, ici ou ici) concernant son algorithme de notation des allocataires à des fins de #contrôle_social, la CAF choisit de se réfugier dans l’opacité tout en adaptant, maladroitement, sa politique de communication. Suite à son refus de communiquer le code source de son algorithme, nous avons saisi la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA).

      Comme nous l’expliquions ici, la CAF utilise depuis 2012 un algorithme de #profilage attribuant à chaque allocataire une note ou « #score_de_risque ». Construite à partir des centaines de données dont la CAF dispose sur chaque allocataire, cette note est ensuite utilisée pour sélectionner celles et ceux qui seront contrôlé·es.

      Cet algorithme symbolise l’étendue des #dérives de l’utilisation des outils numériques au service de politiques de contrôle social portées par des logiques policières de suspicion généralisée, de #tri et d’#évaluation continue de chacun de nos faits et gestes.

      Ici, comme c’est généralement le cas par ailleurs, ce tri cible les plus précaires. Les rares informations disponibles à ce sujet laissent apparaître que parmi les critères dégradant la note d’un·e allocataire, et augmentant ses chances d’être contrôlé·e, on trouve pêle-mêle : le fait de disposer de faibles revenus, d’habiter dans un quartier défavorisé, d’être une mère célibataire ou encore d’être né·e hors de France.

      Pour en avoir le coeur net, nous avons donc demandé à la CAF de nous communiquer le #code source de son algorithme1. Et sa réponse est affligeante2.

      Sortir de la précarité pour “tromper l’algorithme”

      Si la CAF a bien accepté de nous communiquer le code de l’algorithme… ce n’est qu’après avoir masqué la quasi-totalité des noms des variables comme on peut le voir sur l’illustration de cet article, qui est une photo de ce que la CAF nous a répondu.

      En d’autres termes, le fichier fourni nous permet simplement d’apprendre combien de #critères sont utilisés pour le calcul de la note des allocataires. Rien de plus. Ce qui n’empêche pas la CAF de préciser dans son courrier qu’elle espère que sa communication nous « permettra de comprendre le modèle »3.

      Les responsables de la CAF ont toutefois tenu à justifier le caviardage du fichier. Ces dernier·es précisent que le #code_source a été « expurgé des mentions qui, si elles étaient communiquées, pourraient donner des indications aux fraudeurs pour tromper l’algorithme »4. Et pour être tout à fait honnête, nous n’étions pas préparé·es à cette réponse.

      La CAF croit-elle vraiment que les critères liés à la #précarité (situation professionnelle instable, faibles revenus, logement situé dans un quartier défavorisé…) pourraient être modifiés par la seule volonté de l’allocataire ? Qu’afin d’augmenter leur note et de « flouer » l’algorithme, des millions d’allocataires pourraient décider, d’un coup, de sortir de la pauvreté ?

      Ce raisonnement frise l’#absurdité. A vrai dire, il est méprisant et insultant pour celles et ceux vivant des situations difficiles.

      Pire, le secrétaire général de la CAF entretient publiquement la confusion entre #fraudes et #erreurs de déclarations involontaires, prenant ainsi le risque de stigmatiser les personnes ciblées par l’algorithme, et ce, dans le seul but de justifier l’opacité de son institution.

      En réponse à un journaliste de Radio France5 l’interrogeant sur la réponse de la CAF à notre demande, il l’expliquait en disant qu’« il y a un certain nombre de données dont on pense que, si elles sont connues, peuvent nourrir des stratégies de contournement de personnes dont le but c’est de frauder le système ». Et d’ajouter : « Il faut que l’on ait un coup d’avance ».

      Faut-il donc lui rappeler que l’algorithme de la CAF n’est pas entraîné à détecter les fraudes mais les erreurs de déclaration, par définition involontaires6. Et que sa réponse pourrait donc être reformulée ainsi : « Nous ne communiquerons pas le code de l’algorithme de peur que les allocataires arrêtent de faire des erreurs ».

      De notre point de vue, cette réponse révèle l’ampleur de l’embarras des responsables de la CAF vis-à-vis de leur algorithme. Ils et elles ont peut-être en tête le scandale entourant un algorithme, en tout point similaire, de notation des allocataires ayant été utilisé aux Pays-Bas et dont les suites ont amené à la démission du gouvernement7 ?

      #Déni_de_justice

      Pire, cette opacité est aussi appliquée, à l’échelle individuelle, aux allocataires ayant été séléctionné·es par l’algorithme pour être controlé·es et qui chercheraient à obtenir des informations sur la raison de ce contrôle. Et ce, alors même que la loi prévoit que tout individu ayant fait l’objet d’une décision prise sur le fondement d’un traitement algorithmique (ici le fait d’être contrôlé) a le droit de connaître les données utilisées ainsi que les #paramètres de cet algorithme8. Ce qui signifie que les personnes ayant fait l’objet d’un contrôle9 sont censées avoir un droit d’accès plus étendu qu’une association comme la Quadrature.

      Nous avons pu consulter la réponse à la demande d’informations réalisée par une personne ayant été contrôlée sur la base de sa note. Le courrier, signé par le délégué à la protection des données de la CNAF, se contente de renvoyer l’allocataire à la page “Internet et Libertés” de la CAF.

      Sur cette page sont présents deux documents relatifs à l’algorithme de notation : un communiqué de la CAF et l’avis de la CNIL associé10. Aucun ne fournit d’informations sur les paramètres utilisés par l’algorithme, ni sur leur impact sur le score de risque.

      Cette réponse est un déni de justice pour celles et ceux ayant fait l’objet d’un contrôle déclenché algorithmiquement, l’opacité entretenue par la CAF les empếchant de contester juridiquement le bien-fondé du contrôle dont ielles ont fait l’objet.
      La discrimination : un savoir-faire à protéger

      Nous avions aussi demandé la liste des variables utilisées pour l’entraînement du modèle, c’est à dire sa phase de création. Cette question est importante car elle permet de comprendre l’étendue des données utilisées par l’algorithme. Et donc le degré d’intrusion dans la vie privée des allocataires que la construction d’un tel modèle nécessite.

      En effet, en mettant régulièrement en avant dans sa communication que son algorithme n’utilise « que » quelques dizaines de variables11, la CAF fait mine d’ignorer qu’elles sont le fruit d’une sélection qui nécessite l’analyse d’un nombre bien plus grand de variables au préalable12.

      Et la justification apportée par les responsables de la CAF est, là aussi, déconcertante. Ces dernier·es avancent que la communication de ces variables n’est pas possible car elles constituent un « savoir-faire »13. La CAF souhaiterait-elle monétiser son algorithme et le revendre à d’autres administrations ? Penserait-elle pouvoir équiper les équipes de contrôleurs.ses des institutions sociales du monde entier de son algorithme assimilant les plus précaires à de potentiel·le·s fraudeurs ou fraudeuses ?

      A défaut de réponse, nous nous en remettons à ce que, techniquement, tout·e data-scientist ferait pour entraîner un modèle le plus « précis » possible. Il suffirait de partir de l’intégralité des variables à sa disposition et, par itérations successives, décider lesquelles garder pour le modèle final. Dans cette hypothèse, ce serait alors la quasi-totalité des variables détenues par la CAF sur chaque allocataire qui serait utilisée pour l’entraînement de son modèle.

      Ceci serait cohérent avec un document publié en 2013 dans lequel un statisticien de la CAF que « les statisticiens chargés de la modélisation disposaient d’environ un millier d’informations par allocataire contrôlé » et que « la base d’apprentissage contient toutes les données habituelles des fichiers statistiques »14.
      Vingt ans de développement… et aucun compte-rendu de réunions

      Quant à notre demande relative aux documents internes (notes, comptes-rendus, échanges…) concernant le développement de l’algorithme, la CAF nous a tout simplement répondu qu’en presque 20 ans de travail aucune réunion technique n’a fait l’objet de compte-rendu…15

      Pour être tout à fait honnête, c’est une première dans l’histoire de nos demandes CADA.
      Le retour de l’alibi technique

      A ceci s’ajoute, depuis le début de l’année, la mise en place de ce qui apparaît comme une véritable communication de crise par l’institution autour de son algorithme. En juin 2022, la CAF a notamment publié un communiqué intitulé « Contrôle et datamining » dans lequel elle tente de répondre aux critiques soulevées par son algorithme16.

      A sa lecture, on prend toute la mesure du rôle d’alibi technique à une politique de contrôle discriminatoire que joue l’algorithme, ce que nous dénoncions déjà ici.

      L’algorithme y est décrit comme étant un objet purement scientifique dont le caractère politique est nié. Il est ainsi expliqué que la note des allocataires est le fruit d’une « démarche scientifique d’étude statistique […] menée par des experts » se fondant sur des critères « scientifiquement pondérés » ayant été sélectionnés « sur seuls critères statistiques ». Le secrétaire général de la CAF ajoute17 de son côté que cet outil serait un « miroir des situations statistiques » servant à identifier des « environnements de risques ».

      Ce faisant, les responsables de la CAF cherchent à nier leur responsabilité (politique) dans la conduite, et la validation, d’une politique de contrôle discriminatoire. Nul part n’apparaît que que si les erreurs se concentrent sur les plus précaires, c’est tout simplement parce qu’au fil des ans se sont multipliées les règles et contraintes encadrant l’accès aux minima sociaux, et ce, dans le seul but de restreindre leur accessibilité18.

      On mesure enfin l’impact des logiques gestionnaires appliquées aux institutions sociales. Logiques réduisant des millions de vies et d’histoires, à de simples notions statistiques, déshumanisantes, froides et vides de sens.
      Communication mensongère

      La deuxième partie du document est consacrée à un « Vrai/Faux » portant sur l’algorithme où transpire la malhonnêteté intellectuelle.

      A l’affirmation « Les scores de risques les plus élevés concernent toujours les plus pauvres », la CAF répond Faux car « les scores de risques sont calculés pour tous les allocataires ». Ce qui n’a tout simplement aucun sens…

      A la question « Les contrôleurs sont payés aux résultats », la CAF répond que ce serait faux, bien qu’elle admette que l’Etat lui fixe bien un objectif à atteindre en termes de détection de fraude. Ici encore, l’institution joue avec les mots. S’il est vrai que les contrôleurs.ses n’ont pas de « prime sur leurs résultats », ils et elles touchent un intéressement, tout comme l’ensemble du personnel de la CAF, dont le montant dépend bien de l’atteinte de ces objectifs de contrôle19.

      A la question « Plus de 1000 données concernant les allocataires sont utilisées dans le modèle de datamining des CAF », la CAF répond que seules une quarantaine seraient utilisées. Elle détourne ainsi la question puisque – comme expliqué ci-dessus – elle omet de dire que ces quarante variables sont sélectionnées après une phase d’entraînement du modèle qui nécessite l’utilisation, et le traitement, de plus de mille variables par allocataire20.

      Enfin, aux questions « Les contrôleurs de la Caf ont accès à toutes les infos qu’ils souhaitent à l’insu des allocataires », et « Les allocations sont suspendues pendant le contrôle », la CAF répond que non car « aucune demande n’est faite à d’autres administrations, sans en avoir averti auparavant l’allocataire, aucune procédure vis-à-vis d’un tiers n’est engagée à l’insu de celui-ci. » Et ajoute que, lors d’un contrôle, « les allocations ne sont pas suspendues ».

      Sur ces deux derniers points, nous vous invitons à lire les témoignages collectés par le Défenseur des Droits, les collectifs « Stop Contrôles », « Changer de Cap » et différentes associations de lutte contre la précarité21 qui alertent depuis des années sur les suspensions abusives d’allocations pendant les contrôles et les pratiques invasives (consultation des comptes bancaires, relevés d’électricité, analyse de l’adresse IP etc…) des contrôleurs·ses de la CAF à l’insu des allocataires.
      Fraude à enjeux et lutte contre le non-recours : des contre-feux médiatiques

      A ceci s’ajoute diverses annonces de la CAF participant à nourrir une stratégie de diversion médiatique autour de son algorithme de notation.

      Dans son dernier rapport annuel sur la « lutte contre la fraude », nulle référence n’est faite à l’algorithme alors que celui-ci était mis à l’honneur, en première page, l’année précédente. La CAF précisant au passage qu’il était loué par la Cour des Comptes et l’Assemblée Nationale.

      A sa place, la CAF a préféré cette année mettre en avant son équipe de contrôleur.ses dédiée à la « lutte contre la fraude à enjeux »22, c’est à dire des fraudes organisées (usurpation d’identités, faux documents, fraude au RIB) à grande échelle. Soit 30 agentes et agents qui d’après les dires de la CAF sont, ni plus ni moins, chargé·es de « protéger le système de sécurité sociale français des risques de pillage » et qui font rentrer la CAF dans « une nouvelle dimension de la lutte contre la fraude »23.

      A titre de comparaison, nous tenons à rappeler que ce sont pas moins de 700 contrôleuses et contrôleurs qui, guidé·es par son algorithme discriminatoire, sont chargé·es de traquer les moindre erreurs de déclaration faites par les plus précaires.

      Deuxième angle d’attaque : la mise en avant de l’utilisation d’algorithmes de profilage à des fins de lutte contre le non-recours24. Comme si l’application des techniques de profilage à des fins « positives » pouvait justifier leur application à des fins répressives. Sur ce sujet, la CAF omet pourtant de dire le plus important : depuis maintenant plus de 10 ans, elle a systématiquement favorisé l’application de ces techniques à des fins de contrôle plutôt que de lutte contre le non-recours.

      Ses équipes de « data-scientist » regrettaient dès 2013 que les techniques de profilage des allocataires soient uniquement utilisées à des fins de contrôle et non de lutte contre le non recours25. Cette réalité est rappelée dans un rapport de l’Assemblée Nationale daté de 2016 qui précise que « l’extension explicite de l’usage du data mining à d’autres fins, notamment celle de lutte contre le non-recours, était envisageable dès l’origine, mais cette possibilité a été écartée, au moins dans les premières années d’utilisation de cet outil »26. Il aura fallu attendre 2017 pour que la CAF commence à mener des expérimentations, et il semblerait qu’aujourd’hui le profilage contre le non-recours est limité à la prime d’activité et l’allocation de soutien familial27.

      Le sociologue Vincent Dubois ajoute que cette situation « interroge sur la réalité des slogans institutionnels “tous les droits rien que les droits” qui en fait est beaucoup plus tournée vers l’identification des indus, frauduleux ou non, que vers les cas de non-recours qui sont en fait beaucoup plus nombreux »28.

      En tout état de cause, l’histoire politique de l’utilisation par la CAF des techniques de profilage à des fins de lutte contre le non-recours ne semble pas très glorieuse.

      Ce dernier point interroge aussi sur le fantasme entretenu autour de l’automatisation de l’état social pour répondre aux problèmes sociaux. A l’heure où le gouvernement lance l’expérimentation d’un « RSA sous conditions », la mise en avant de solutions techniques pour lutter contre le non-recours dépolitise la question de l’accès aux droits. Tout en taisant les problèmes que génèrent, pour des millions de personnes, la dématérialisation des services publics.

      Enfin, la CAF a annoncé en grande pompe la nomination d’une médiatrice nationale chargée, entre autres, des questions de données personnelles à la CNAF29 en juin 2022. Parmi ses missions : « la protection des données et de la sécurité des usagers dans le cadre des systèmes d’information. » Et le communiqué accompagnant sa nomination ajoute qu’elle « sera également la référente nationale déontologie ». Nous serions plus que ravi·es d’entendre son avis sur l’algorithme de notation de la CAF.
      Lutter au-delà de la transparence

      La transparence que nous exigeons auprès de la CAF ne doit pas masquer le fond du problème. En un sens, ce que nous savons déjà de l’algorithme de cette institution, sans même avoir eu accès à son code, nous suffit à nous y opposer.

      La transparence n’est donc pas une fin en soi : c’est un moyen que nous souhaitons mobiliser pour mettre en lumière, et critiquer, un discours politique cherchant à légitimer la volonté de contrôle d’un appareil étatique via l’entretien d’un discours de suspicion généralisée et la stigmatisation de certaines catégories de la population.

      Volonté de contrôle qui, hélas, profite aujourd’hui de la puissance des outils numériques et de l’exploitation de nos données personnelles afin de toujours plus nous évaluer et, ainsi, nous trier.

      A l’heure où un nombre toujours plus grand d’institutions, sociales et policières, mettent en place de telles solutions de surveillance algorithmique, nous continuerons de les documenter et de faire ce que nous pouvons, à notre niveau, pour les contrer.

      Au côté des collectifs Stop Contrôles, Changer de Cap et de toutes les associations et collectifs de lutte contre la précarité qui font face, depuis des années, aux dérives du tout numérique et au développement sans limite des politiques de contrôle social, nous espérons que vous serez nombreux.ses à nous rejoindre.

      Enfin, nous ne doutons pas que ce sentiment d’injustice est partagé par la plupart des employé·es de la CAF. C’est pourquoi nous tenons à encourager celles et ceux qui, révolté·es par ces pratiques, pourraient nous aider à les documenter. Vous pouvez nous contacter par mail, téléphone, en venant nous rendre visite ou déposer de manière anonyme des documents sur notre SecureDrop. A l’heure où les responsables de la CAF font le choix de l’opacité, nous avons plus que jamais besoin de vous.

      https://www.laquadrature.net/2022/12/23/notation-des-allocataires-febrile-la-caf-senferme-dans-lopacite
      déjà sur seenthis (via @colporteur) :
      https://seenthis.net/messages/984668

      #algorithme #discrimination #mères_isolées #risque

    • C’est la réponse qui a toujours été faite aux syndicats qui réclament depuis des années les barèmes et algo pour pouvoir contester dans le cadre des TRÈS nombreuses erreurs de calcul.

      « gna gna gna, vous allez tricher ! ».

      Marrant comme on accuse toujours l’autre de ses propres turpitudes.

      Oui, des fois, les gens pourraient refuser une miette de boulot de merde qui va faire sauter tous leurs droits de manière disproportionnée et les foutre encore plus dans la merde. Oui, des fois, les gens pourraient s’organiser pour ne pas se retrouver dans une trappe à contrôle ou une situation encore plus dégradée.

      Oui, t’imagine ? Les gens pourraient juste faire valoir leurs droits si souvent déniés sans même avoir à avancer un début de justification.

      Et ils pourraient se rendre compte que ce n’est pas l’algo, mais bien un agent malintentionné qui a niqué leur dossier.

    • y aurait pas moyen de « retourner » (comme une chaussette) leur truc de la caf ? Genre, une expérience de science participative :-) on pourrait : 1./ demander que le "score" soit communiqué à chaque administré (e.g. via CNIL), 2./ collecter score et infos perso sur la base du volontariat, éventuellement en anonymisant les données, et 3./ faire un modèle « externe » avec ces données, le publier, et enfin 4./ s’en servir pour identifier les cas de non-recours (et au moins les compter)

  • #François_Héran : « A vouloir comprimer la poussée migratoire à tout prix, on provoquera l’inverse »

    Le professeur au Collège de France estime, dans une tribune au « Monde », que la #régularisation « au compte-gouttes » des étrangers prévue dans la loi adoptée le 19 décembre finira en réalité par accroître l’immigration irrégulière, tant l’offre et la demande de travail sont fortes.

    La #loi_sur_l’immigration votée mardi 19 décembre n’est ni de droite ni de gauche. Quoi qu’en dise le président de la République, elle a sa source à l’#extrême_droite. Lors des débats du mois de mars, les sénateurs Les Républicains (LR) avaient repris en chœur les formules outrancières du Rassemblement national (RN) :« #submersion_migratoire », « #chaos_migratoire », « #immigration_hors_de_contrôle », « #explosion » des demandes d’asile, etc. Or les #données disponibles, rassemblées par Eurostat et l’ONU, ne disent rien de tel. C’est entendu, en France, comme dans le reste de l’Occident libéral, la migration progresse depuis l’an 2000, de même que la demande de refuge, mais de façon linéaire et non pas exponentielle quand on fait la part de la pandémie de Covid-19 en 2020-2021.

    Comment peut-on soutenir que la #migration_familiale vers notre pays serait une « #pompe_aspirante » qu’il faudrait réduire à tout prix, alors qu’elle est en recul depuis dix ans à force d’être prise pour cible par les lois antérieures ? Au sein de ce courant, une faible part relève du « #regroupement_familial » stricto sensu, soit 14 000 personnes par an environ, conjoints ou enfants mineurs, réunis en vertu d’un droit qui n’a rien d’automatique, contrairement à une légende tenace. Mais l’#erreur la plus flagrante, celle qui alimente largement la nouvelle loi, consiste à vouloir priver les étrangers, selon les mots prononcés par Eric Ciotti, le patron des Républicains, à l’issue du vote, des avantages « du modèle social le plus généreux d’Europe, qui fait de la France la #destination_privilégiée pour les migrants ». Il s’agit là d’une #croyance jamais démontrée.

    Marchands d’#illusion

    Il ne suffit pas, en effet, de constater que tel dispositif d’#aide_sociale existant en France au bénéfice des migrants est sans équivalent à l’étranger ou affiche un montant supérieur, pour qu’on puisse en conclure que la France serait plus « attractive ». Ceci vaut pour tous les dispositifs visés par la loi : allocation pour demandeur d’asile, aide médicale d’Etat, aide au logement, droit du sol, accès à la naturalisation…

    La seule démonstration qui vaille consiste à examiner les « #préférences_révélées », comme disent les économistes, c’est-à-dire à vérifier si les demandeurs de séjour ou d’asile ont effectivement privilégié la France comme destination depuis cinq ou dix ans, dans une proportion nettement supérieure à celle de son poids démographique ou économique au sein de l’Union européenne. Or, il n’en est rien, au vu des données d’Eurostat rapportées à la population et à la richesse de chaque pays. La France réunit 13 % de la population de l’Union européenne et 18 % de son PIB, mais n’a enregistré que 5 % des demandes d’asile déposées en Europe depuis 2013 par les réfugiés du Moyen-Orient, et 18 %, pas plus, des demandes d’origine africaine. Comment croire qu’elle pourra durablement se défausser sur les pays voisins après la mise en œuvre du Pacte européen ? Les politiciens qui font cette promesse à l’opinion sont des marchands d’illusions.

    Trop de loi tue la loi. A vouloir comprimer la poussée migratoire à tout prix au lieu de la réguler de façon raisonnable, on provoquera l’inverse du résultat recherché. Loin de tarir l’afflux des immigrés en situation irrégulière, la régularisation au compte-gouttes finira par l’accroître, tant sont fortes l’offre et la demande de travail. On a beau multiplier les effectifs policiers aux frontières, les entrées irrégulières ne cessent de progresser, quitte à se frayer de nouvelles voies.

    S’il est heureux que la régularisation des travailleurs sans papiers ne dépende plus du bon vouloir de l’employeur, le renforcement des pouvoirs du préfet dans la décision finale va dans le mauvais sens. A l’heure actuelle, déjà, comme l’a rappelé un avis sur la loi de finances 2023, un tiers au moins des préfets n’utilisent pas la #circulaire_Valls sur les #admissions_exceptionnelles_au_séjour, par idéologie ou par manque de moyens. La nouvelle loi fera d’eux plus que jamais des potentats locaux, en creusant l’#inégalité_de_traitement entre les territoires. Dans son rapport de 2013 sur le « #droit_souple », le Conseil d’État avait salué la circulaire Valls, censée rapprocher les critères de régularisation d’une #préfecture à l’autre au profit de l’« #équité_de_traitement ». C’est le contraire qui s’est produit, et l’ajout de critères civiques n’atténuera pas le caractère local et subjectif des décisions.

    Le contraire du #courage

    On nous oppose l’#opinion_publique, la fameuse « attente des Français » véhiculée par les sondages. Faut-il rappeler que la #démocratie ne se réduit pas à la #vox_populi et à la « #sondocratie » ? Elle implique aussi le respect des minorités et le respect des #droits_fondamentaux. Les enquêtes menées avec rigueur sur des échantillons suffisamment solides révèlent que les opinions recueillies sur le nombre des immigrés, leur utilité ou leur comportement dépendent fortement des affiliations politiques : les répondants ne livrent pas des #constats mais des #jugements.

    Dès que les questions précisent les contextes et les situations, comme c’est le cas de l’enquête annuelle de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, les opinions se font plus nuancées, le niveau de tolérance augmente. Mais les recherches qui font état de ces résultats ne peuvent s’exposer dans les limites d’une tribune, et rares sont les quotidiens qui font l’effort de les exposer.

    Osera-t-on enfin porter un regard critique sur les formules magiques ressassées ces derniers mois ? La « #fermeté », d’abord, affichée comme une qualité positive a priori, alors que la fermeté n’a aucune #valeur indépendamment du but visé : de grands démocrates ont été fermes, mais de grands autocrates aussi. Il en va de même du « #courage », tant vanté par les LR (le projet de loi initial « manquait de courage », le nouveau texte est « ferme et courageux », etc.), comme s’il y avait le moindre courage à caresser l’opinion publique dans le sens de ses #peurs.

    La #démagogie est le contraire du courage ; la parole « décomplexée » n’est qu’un discours sans scrupule. Le vrai courage aurait été de rééquilibrer les discours destinés à l’opinion publique en exposant les faits, si contrastés soient-ils. Le président de la République avait souhaité « un compromis intelligent au service de l’intérêt général » : il a entériné une #compromission irréfléchie qui lèse nos #valeurs_fondamentales.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/21/francois-heran-a-vouloir-comprimer-la-poussee-migratoire-a-tout-prix-on-prov

    #loi_immigration #France #19_décembre_2023 #chiffres #statistiques #fact-checking #afflux #idées_reçues #propagande #discours

    voir aussi cet extrait :
    https://mastodon.social/@paul_denton/111617949500160420

    ping @isskein @karine4

  • #Suppression de l’#AME : l’"exemple malheureux" de l’#Espagne

    Alors que, en #France, le Sénat vient de voter la suppression de l’AME dans le cadre du projet de loi « immigration », l’exemple de l’Espagne, qui, après avoir démantelé son dispositif d’aide, l’a remis en place, donne matière à réflexion.

    Adoptée mardi 7 novembre au Sénat, la suppression de l’aide médicale de l’Etat (AME) pour les sans-papiers est décriée jusqu’au sein même du gouvernement. « C’est une profonde #erreur, et il y a des moments où l’erreur confine à la #faute. C’est une faute », a déclaré le soir même le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, invité de l’émission Quotidien. La chambre haute du Parlement s’est par ailleurs attiré les foudres d’une partie du corps médical. C’est « une #hérésie humanitaire, sanitaire et financière », a dénoncé, mercredi 8 novembre, la fédération des hôpitaux publics, le représentant des hôpitaux privés appelant, lui aussi, à « maintenir [ce dispositif] de #santé_publique ».

    « Sur le plan financier, la suppression de l’AME fragiliserait de façon extrêmement forte un #hôpital_public soumis à de fortes tensions budgétaires [en le privant] des financements associés à la prise en charge de personnes malades qui continueraient d’être soignées », a signalé la Fédération hospitalière de France. Un argument également repris par Aurélien Rousseau, qui, lui, cite l’exemple de l’Espagne, qui avait supprimé le dispositif en 2012, pour le rétablir en 2018. « L’Espagne a essayé ce dispositif. Au bout de quelques années, ils se sont aperçus qu’ils avaient 20 % de mortalité en plus dans cette population qui est beaucoup plus sujette aux #maladies_transmissibles… »

    Entre 15 et 20 % de #surmortalité

    En France, dans l’argumentaire de ceux qui s’opposent à la suppression de l’AME, l’"exemple malheureux de l’Espagne" revient systématiquement. « La restriction de l’accès aux soins des étrangers en situation irrégulière, votée en 2012, a entraîné une augmentation de l’incidence des maladies infectieuses ainsi qu’une surmortalité. Cette réforme a finalement été abrogée en 2018 », écrivaient 3 000 soignants dans une tribune publiée dans Le Monde la semaine dernière.

    A l’époque, en 2012, le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy avait justifié la mesure par l’idée qu’elle permettrait l’économie de « plus de 500 millions d’euros » et qu’elle éviterait le « tourisme sanitaire ». Or c’est l’effet l’inverse qui s’est produit, engendrant des conséquences dramatiques.

    Une étude menée par l’Institut d’économie de Barcelone et l’université Pompeu Fabra, publiée en 2018 et intitulée « Les effets mortels de la perte de l’assurance-maladie » (https://editorialexpress.com/cgi-bin/conference/download.cgi?db_name=ESPE2018&paper_id=135), a montré une augmentation de la mortalité des #sans-papiers en Espagne de 15 % en moyenne entre 2012 et 2015, soit au cours des trois premières années de la mesure. L’étude soulignait aussi que ces restrictions « avaient pu provoquer une augmentation des passages aux #urgences, puisque c’était devenu la seule forme d’#accès_aux_soins pour beaucoup ».

    « Pas de preuve d’économies »

    En outre, la presse espagnole a largement souligné que la mesure du gouvernement Rajoy n’avait pas permis de réaliser les #économies souhaitées. Le site d’actualités ElDiario (https://www.eldiario.es/desalambre/exclusion-sanitaria-personas-probar-gobierno_1_4680962.html) soulignait ainsi que les économies faites via la suppression de l’AME étaient finalement annulées par des prises en charge trop tardives de pathologies, notamment aux urgences, et donc beaucoup plus coûteuses. Tandis que le journal El País démontrait les effets d’une « réforme exclusive et finalement très coûteuse » (https://elpais.com/sociedad/2014/04/17/actualidad/1397761517_421716.html?event_log=oklogin). Une étude menée en 2015 par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne avait par ailleurs montré que les économies allaient de 9 à 69 % lorsqu’une maladie était prise en charge de manière précoce par rapport à des #soins_tardifs (https://fra.europa.eu/en/publication/2015/cost-exclusion-healthcare-case-migrants-irregular-situation-summary).

    En 2018, après six ans de restriction de l’accès aux soins pour les étrangers en situation irrégulière, le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez est finalement revenu en arrière pour instaurer à nouveau le dispositif. « La #santé ne connaît pas de frontières, de papiers d’identité, de permis de travail ou de séjour », avait déclaré la ministre de la Santé d’alors, Carmen Montón.

    https://www.lexpress.fr/monde/europe/suppression-de-lame-lexemple-malheureux-de-lespagne-JMBUYCQFYFGYVFUKLXZDZQ3

    #loi_immigration #coût

    –—

    ajouté à ce fil de discussion :
    #AME, #regroupement_familial, #quotas : le Sénat s’acharne contre l’immigration
    https://seenthis.net/messages/1025340

    • Cost of exclusion from healthcare – The case of migrants in an irregular situation – Summary

      The right to health is a basic social right. However, its understanding and application differs across the European Union (EU) Member States, which results in different healthcare services being offered to migrants in an irregular situation. This summary looks into the potential costs of providing migrants in an irregular situation with timely access to health screening and treatment, compared to providing medical treatment only in emergency cases.

      https://fra.europa.eu/en/publication/2015/cost-exclusion-healthcare-case-migrants-irregular-situation-summary

    • La réforme de l’AME « implique que les sans-papiers ne sont dignes d’être soignés que s’ils vont mourir »

      Pour l’économiste #Philippe_Batifoulier, la suppression de l’aide médicale d’Etat pour les sans-papiers est un non-sens. Bien loin des économies promises, cette décision menace l’ensemble de la population et aggrave un peu plus le démantèlement du système de santé publique.

      Mardi 7 novembre, le Sénat a adopté la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), un dispositif instauré en 2000 permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès régulier aux soins, accordé pour un an sous certaines conditions de résidence et de ressources, et dans la limite des tarifs de la sécurité sociale.

      Le texte prévoit de lui substituer une « aide médicale d’urgence », soit une réduction drastique du panier de soins proposés. Introduit par la droite sénatoriale, l’amendement fait partie du projet de loi immigration et a été adopté à 200 voix contre 136 ; en décembre, l’Assemblée nationale l’examinera à son tour et pourrait choisir de le retoquer. Pour l’économiste Philippe Batifoulier, spécialiste des questions de santé et de protection sociale, l’AME relève de l’humanité la plus élémentaire. La supprimer est selon lui une faute morale, économique et sanitaire.

      Que recouvre l’aide médicale d’Etat et à qui s’adresse-t-elle ?

      Elle permet de dispenser des soins à des personnes sans-papiers aux ressources inférieures à 810 euros par mois, et arrivées en France depuis au moins trois mois – deux situations qu’il faut prouver. Ce panier de soins est inférieur, notamment sur les soins dentaires, à celui proposé par la Complémentaire santé solidaire, accessible aux Français les plus modestes. Les soins médicaux reçus par les migrants à leur arrivée en France ne datent pas de l’AME, mais ce dispositif, qui n’est pas seulement social, permet de recouvrer des créances, et de mieux garantir aux hôpitaux publics le financement de certains soins. Contrairement à ce qu’on entend, ce n’est pas une spécificité française : il y a des dispositifs similaires en Belgique ou en Allemagne, qui ne sont pas restreints aux situations d’urgence.

      Comment analysez-vous cette décision du Sénat ?

      C’est une opportunité politique liée à l’air du temps et à une extrême droite qui a le vent en poupe. Ce débat régulier sur l’AME est un marqueur exemplaire du degré de xénophobie en France. Sa suppression ne repose sur aucun argument scientifique : par contre, ce que cette réforme implique, c’est que les sans-papiers ne sont dignes d’être soignés que s’ils vont mourir. Ce n’est plus la bonne santé qui compte, c’est éviter le pire.

      Quels sont les principaux arguments des détracteurs de cet acquis social ?

      Leur premier objectif est de lutter contre le « tourisme médical », l’idée selon laquelle dès que les migrants posent un pied sur le territoire français, la première chose qu’ils font est de se faire soigner. C’est aussi faux que ridicule. Aujourd’hui, on constate au contraire un non-recours massif : les personnes en situation irrégulière et qui ont besoin de soins ne connaissent pas l’existence de l’AME, et on estime que seuls 50% des concernés entament les démarches nécessaires, ce qui équivaut à environ 380 000 personnes, un nombre relativement faible. Son coût représente environ 1 milliard d’euros par an : soit 0,47% des dépenses de santé ! C’est moins que les dépassements d’honoraires sur un an, qui coûtent bien plus cher à la collectivité. Médecins, chercheurs en santé publique et économistes de toutes obédiences le répètent : cette suppression est un non-sens.

      Si la réforme passe, quelles en seront les conséquences ?

      Il y a fort à parier que les médecins continueront comme ils le pourront à soigner les patients immigrés. Seulement, ils devront composer avec ces bâtons dans les roues, entravant l’exercice de leur profession. Et les créances ne seront pas recouvrées. L’argument de réduction des dépenses est donc battu en brèche, d’autant que soigner les patients en état d’urgence coûte bien plus cher qu’appliquer un traitement en amont !

      Surtout, restreindre les soins à des situations d’urgence pose un vrai problème de santé publique. Si on ne soigne pas les individus qui en ont besoin, les maladies s’aggravent, se développent, dégénèrent en épidémie – la tuberculose par exemple, mais aussi tout simplement l’ensemble des virus de la vie quotidienne, qui se transmettent et qu’il faut soigner. Enfin, du fait de leurs conditions de vie, les migrants concentrent aussi un certain nombre de problèmes de santé mentale, qui peuvent avoir des répercussions sur l’ensemble de la population. Tout le monde a intérêt à ce que son voisin soit en bonne santé.

      Comment expliquer que cette réforme soit adoptée dans le cadre d’un projet de loi immigration ?

      Si on suppose que la santé est une des causes de l’immigration, il faut donc supprimer le besoin de santé pour enrayer l’immigration ! Par ailleurs, certaines personnes très riches viennent en France pour se faire soigner et cela ne pose jamais l’ombre d’un problème. L’AME est une histoire de pauvreté : ce n’est pas l’immigré le problème, c’est l’immigré pauvre. L’objectif est de créer un climat repoussoir. Mais réformer l’AME ne changera rien au nombre d’arrivées, motivées par bien d’autres raisons. De plus, certaines études montrent que ce sont plutôt les personnes en bonne santé qui émigrent, vu les risques que comporte le voyage. C’est quand elles arrivent en France que leur santé se dégrade du fait des conditions d’accueil.

      Quelles pourraient être les conséquences sur le dispositif de santé publique ?

      Cette réforme constitue une attaque à la santé des Français. L’AME a une résonance particulière car elle concerne les migrants, mais finalement ses problèmes ne diffèrent pas de ceux de l’Assurance santé en général, autour de l’idée que « quand les gens sont bien assurés, ils dépensent sans compter ». Selon cette logique, il faudrait donc supprimer les éléments de cette assurance. Cela peut passer par un forfait hospitalier de 20 euros par jour, un ticket modérateur, un forfait aux urgences… Ou par la fin de l’AME pour les étrangers. En France on ne déplore pas le renoncement aux soins : on l’organise, via une politique publique qui met des barrières un peu partout, et crée d’immenses inégalités d’accès aux soins. Mais imaginer que les répercussions concerneront seulement les dépenses futiles et superficielles, c’est profondément illusoire. Les études scientifiques montrent au contraire que quand vous faites payer les gens pour leur santé, ce sont les dépenses utiles que vous fragilisez. Finalement, plus on est pauvre, plus on a des besoins de soin… Et moins on est couvert. Quand vous ne pouvez pas vous permettre d’aller chez le dentiste, vous laissez votre état s’empirer jusqu’à être pris en charge à l’hôpital, ce qui coûte bien plus cher à la collectivité. Ce sont toutes ces absurdités que la réforme de l’AME met tristement en lumière.

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/suppression-de-laide-medicale-detat-les-migrants-ne-sont-dignes-detre-soi

    • Projet de loi immigration : deux #plaintes déposées devant l’#Ordre_des_médecins contre des sénateurs LR qui ont voté la suppression de l’AME

      Parmi les élus de droite et du centre qui ont voté la suppression de cette aide aux personnes sans papiers figurent une quinzaine de soignants de profession, médecins, pharmaciens ou infirmière.

      Deux praticiens ont déposé des plaintes devant l’Ordre des médecins, vendredi 10 novembre, pour violation du code de la Santé publique contre deux sénateurs Les Républicains (LR), également médecins de profession, qui ont voté la suppression de l’aide médicale d’État (AME) lors des débats sur le projet de loi immigration.

      L’AME couvre intégralement les frais de santé des étrangers en situation irrégulière présents en France depuis au moins trois mois. Les sénateurs ont voté son remplacement par un dispositif plus restreint. Le texte doit désormais être examiné par l’Assemblée nationale.

      Parmi les sénateurs de droite et du centre qui ont voté la réforme figurent une quinzaine de soignants de profession, médecins, pharmaciens ou infirmière. Les plaintes devant l’Ordre des médecins visent spécifiquement deux d’entre eux, Marie Mercier et Jean-François Rapin. Leur vote « [porte] atteinte, directement, à la santé physique et psychique d’une population connue pour être particulièrement vulnérable », écrivent les docteurs Georges Yoram Federmann, psychiatre installé à Strasbourg, et Jean Doubovetzky, généraliste exerçant à Albi.
      La suppression de l’AME considérée comme une « hérésie »

      Selon les plaignants, les deux sénateurs visés, en votant la fin de l’AME, ont violé cinq articles du Code de la Santé publique, dont l’article R.4127-7, selon lequel « le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs moeurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu’il peut éprouver à leur égard. Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances ».

      Pour les plaignants, voter la suppression de l’AME est en « contradiction avec le serment prêté par les médecins ». La Fédération des hôpitaux publics avait déjà estimé mercredi que la suppression de l’AME était « une #hérésie ».

      https://www.francetvinfo.fr/societe/immigration/projet-de-loi-immigration-deux-plaintes-ordinales-deposees-contre-des-m

  • Voyage en #Contributopia : ça nous a fait mûrir !
    https://framablog.org/2022/10/04/voyage-en-contributopia-ca-nous-a-fait-murir

    « Dégoogliser ne suffit pas ! », et c’est avec cette affirmation dans la tête que nous sommes parti⋅es explorer les mondes de #contributopia. Cette aventure de 5 ans (déjà ? !) se termine, et c’est maintenant le moment de confronter nos attentes du voyage … Lire la suite­­

    #Framasoft #alternatives #Annuaire #archipélisation #chatons #Conferences #confinatelier #contribatelier #contribulle #Deframasoftisons #Degooglisons #EducPop #Entraide #erreurs #framasite #librecours #manifeste #Metacartes #Mobilizon #mooc #PeerTube #pytition #resolu #soutenir #UPLOAD #Yunohost

  • Hervérifie : « On ne peut pas se fier aux études après le Lancegate »

    TLDR comparaison : l’article dans le Lancet a été rétracté par les auteurs eux-mêmes 14 jours après avec des excuses, tandis que les deux études de Raoult sont toujours publiées et citées DEUX ANS plus tard, alors que tout le monde est maintenant d’accord que tout est faux voire falsifié.

    Conclusion : si on peut se fier aux études, il peut y avoir des erreurs chez n’importe qui, ce qui compte c’est que ce soit rétracté sincèrement après signalement (ce qui est le cas souvent).

    🧠 Repost (malheureusement je pense pertinent) d’un classique.

    🩺 J’ai publié ceci pour la première fois en juin 2020, choqué que Mr Raoult n’ait pas rétracté ses études après 3 mois.

    🩺 Depuis il a admis que les conclusions étaient fausses, et je l’ai mise à jour en août 2021… Près d’un an et demi après la publication. Et depuis, des membres de l’IHU affirment que les résultats ont été falsifiés. Ses études n’ont toujours pas été rétractées. Nous approchons de leur deuxième anniversaire.

    🩺 Après la publication, la semaine dernière, de la tragique disparition d’un médecin qui avait eu le malheur d’accorder sa confiance à Mr Raoult au sujet des « traitements précoces », je pense qu’il est bon de rappeler que Mr Raoult, jusqu’à preuve du contraire, est a minima un menteur (il a menti sur les résultats) et un charlatan (il a prescrit un traitement qui n’avait pas fait la preuve de son efficacité).

    🩺 Puisqu’environ 15 000 personnes se sont abonnées depuis le repost d’août 2021, que Mr Raoult continue de mentir sur sa chaîne YouTube et y fait des millions de vues, et que je suis super occupé cette semaine, je mets a jour 🤗
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    🧠 L’étude publiée le 22 mai 2020 dans le Lancet [1] a été rétractée [2] par les auteurs et par le journal ensuite, du fait de graves problèmes.
    ❶ Que peut-on en conclure ?
    ❷ Comment ce désastre - c’en est un - largement dénoncé par Mr Raoult à l’époque - qui s’exprime toujours autant sur sa chaîne YouTube et empile des millions de vues - se compare-t-il aux publications de ce dernier ?
    ❸ Les publications scientifiques en général, et du Lancet ou de Mr Raoult en particulier, sont-elles fiables ?
    ⚠️ Il s’agit d’une publication clivante (j’en suis conscient mais il faut bien s’y attaquer puisque près de deux ans plus tard on me parle encore du Lancet…) et dense, le texte est long (mais résumé au début pas de panique).
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    🧠 Version courte :
    1️⃣ M. Mehra concluait de façon prudente à l’inefficacité de l’Hydroxychloroquine +/- HCQ et à une augmentation de la mortalité, dans un contexte hospitalier uniquement, il n’affirmait pas de lien de causalité, et n’excluait pas les facteurs confondants. Il concluait au final que l’utilisation devait pour le moment être limitée aux essais cliniques.
    ✔︎ Ces conclusions prudentes étaient peut-être valides, ou peut-être fausses, voire mensongères : on ne le saura sans doute jamais puisque les données brutes ne sont pas accessibles (mon avis : le passif de Surgisphère me laisse penser que la 3e option est la plus probable).
    ✔︎ L’étude a été rétractée en 2 semaines, d’un point de vue scientifique elle n’existe littéralement plus depuis plus d’un an et demi, et n’aura existé que 14 jours.
    ✔︎ Le Lancet a modifié son système de revue par les pairs, clairement défaillant pour le coup.
    __________
    2️⃣ M. Raoult concluait de façon extrêmement confiante à des résultats « tellement significatifs et évidents » démontrant l’efficacité indubitable de l’hydroxychloroquine, et n’hésitait pas à recommander son utilisation chez tous les patients COVID-19. Il allait jusqu’à recommander des études pour discuter l’utilisation en préventif chez des patients sains.
    ✖︎ Malgré ces conclusions très affirmatives, les deux études de M. Raoult [3,4] sont au mieux ininterprétables [5], au pire mensongères [6], voire illégales [7,8]. C’est un fait consensuel dans le milieu médical et de la recherche.
    ✖︎ Il a admis après 10 mois et 3500 citations que la première ne montrait pas d’efficacité clinique (au contraire).
    ✖︎ Mais il ne l’a pas rétractée.
    ✖︎ Et il continue d’affirmer que l’hydroxychloroquine est efficace contre la COVID-19 (ce qui est faux).
    ✖︎ En novembre dernier, Mediapart révélait que plusieurs membres de l’IHU accusaient Mr Raoult d’avoir délibérément falsifié les résultats afin de faire croire à une efficacité de l’hydroxychloroquine (en modifiant le seuil de positivité des PCR). Ces accusations graves semblent suffisamment sérieuses pour avoir motivé une enquête de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (toujours en cours à ma connaissance).
    ✖︎ La seconde étude n’a pas été rétractée.
    ✖︎ Nous en sommes à bientôt 2 ans depuis la publication.
    __________
    🧠 Conclusion : dans le domaine de la recherche scientifique, il y aura des gens qui se trompent ou se font avoir, et il y aura des menteurs, c’est attendu (il s’agit d’êtres humains).
    ✔︎ Les premiers reconnaîtront leurs erreurs, et en tiendront compte.
    
✖︎ Les seconds continueront de mentir, et sortiront peut-être même trois livres vendus en supermarché entre temps, qui sait. Notons que M. Raoult n’en est pas à son premier rodéo pour ce qui est de la fraude scientifique [9,10] (si vous le pensiez intègre et « réputé mondialement », accrochez-vous à votre chaise).
    ⛔️ Au demeurant, force est de constater que :
    ⚠️ Le problème de l’étude de M. Mehra a été certes lamentablement loupé par le Lancet, mais il a été repéré en quelques jours par la communauté scientifique, les auteurs et le journal en ont immédiatement tenu compte, et l’étude a été rétractée dans le doute en 2 semaines.
    ➜ Imperfect but good science.
    ⚠️ Les MULTIPLES problèmes autrement plus graves des deux études de M. Raoult ont été lamentablement « loupés » par ses confrères ses amis ses employés ses lieutenants les relecteurs des journaux qui les ont publiées, ils ont été là encore pointés par la communauté en quelques jours, mais M. Raoult a balayé les critiques d’un revers de main en traitant les contradicteurs, globalement, de crétins ignares et corrompus, et il n’a jamais rétracté ses études.
    ➜ Dishonest, bad bad BAD science.
    _________________________________
    🧠 Rappel des faits concernant le Lancet :
    🩺 Cette étude observationnelle massive ne confirmait pas de bénéfice sur l’évolution et/ou la mortalité dans le traitement hospitalier précoce de la CoVid-19 avec des protocoles associant chloroquine ou hydroxychloroquine, seules ou associées à l’azithromycine (principalement).
    🩺 Elle trouvait par ailleurs une association entre ces traitements et une surmortalité d’une part, et des complications cardiaques graves d’autre part, sans inférer de lien de causalité du fait de sa nature observationnelle (possibilité d’un facteur confondant caché non exclue, bien que présenté comme statistiquement peu probable).
    🩺 Elle précisait ne pas démontrer l’inefficacité ou la dangerosité de ces traitements, du fait de sa nature observationnelle, mais appelait à vérifier ces résultats par des études randomisées en double aveugle, avant de prétendre prescrire ces traitements à des patients en dehors d’essais cliniques.
    __________
    1️⃣ Il n’aura fallu que quelques jours pour que la communauté scientifique mondiale s’étonne principalement :
    ● De plusieurs erreurs d’attribution de données, sans conséquences sur les résultats mais très intrigantes.
    ● Du fait que certains hôpitaux cités déclaraient ne pas avoir fourni de données, ce qui était très suspect.
    ● Devant ces anomalies, de l’absence de données brutes (ce qui n’est pas souhaitable, bien que courant) dans la publication, et de l’étonnante rapidité de traitement de ces données massives par le fournisseur des données, une entreprise privée nommée Surgisphère, jeune, petite et passablement inexpérimentée, appartenant à l’un des 4 auteurs.
    ● Ce qui a amené le Lancet a émettre une alerte sur cette étude (ce qui est normal).
    ⚠️ Les remarques sont extrêmement courantes dans le milieu de la publication scientifique, c’est le principe du système :
    ● Le journal publie généralement les questions les plus pertinentes qui lui sont directement adressées.
    ● Il offre ensuite un droit de réponse aux auteurs, souvent accompagné, si besoin, de modifications à l’article original.
    ● L’égo du chercheur peut-être un peu (beaucoup) malmené, mais la science et la connaissance en sortent gagnantes, et... “C’est l’jeu ma pauv’ Lucette” 👍
    __________
    2️⃣ Face ces remarques justifiées, 3 des 4 auteurs ont réagi rapidement et de façon semble-t-il adaptée :
    ● En corrigeant les erreurs pointées dans un premier temps.
    ● En organisant ensuite un audit indépendant de leur fournisseur de données (le 4e auteur...).
    ● L’auditeur a donc contacté Surgisphère pour obtenir le détail des données brutes, données que... Surgisphère lui aurait formellement refusées, pour d’obscurs motifs de confidentialité.
    __________
    3️⃣ Devant l’impossibilité de fournir ces données brutes, et surtout d’en assurer l’authenticité et l’exactitude, les auteurs ont pris la seule décision rationnelle et intellectuellement honnête :
    ● Ils ont présenté leurs excuses pour l’insuffisance de leurs vérifications avant la publication : ils sont en faute, c’est en effet lamentable.
    ● Ils ont demandé la rétractation de leur article (nul doute que le Lancet aurait pris cette décision, si ils ne l’avaient pas fait d’eux-mêmes).
    ● L’ensemble de ce processus aura pris en tout et pour tout moins de deux semaines, entre la publication et le retrait.
    ● L’avenir nous dira que Surgisphère (qui a disparu depuis) était une société hautement suspecte…
    ● Le Lancet, coupable de ne pas avoir vu ce que la communauté scientifique a vu en quelques jours, a depuis annoncé avoir modifié son process de revue par les pairs…
    _________________________________
    🧠 Questions :
    1️⃣ Qu’est-ce que cette rétractation nous apprend au sujet de la chloroquine, de l’hydroxychloroquine, et de leur association avec l’azithromycine ?
    🩺 Absolument rien.
    ● C’est le principe d’une rétractation : peu importe la raison (fraude, erreur, ou comme ici pour le moment impossibilité de vérifier de façon certaine la source des données brutes), les données et/ou conclusions rétractées ne doivent pas être prises en compte, c’est tout.
    ● A moins que les données brutes ne soient un jour fournies, et qu’elles ne s’avèrent exactes (ce qui est tout à fait possible), ”tout se passe comme si” cette étude n’avait jamais existé (et ce, même si elles s’avèrent un jour fausses, voire frauduleuses).
    ● De fait, plus personne dans le monde de la recherche ou de la médecine ne cite cette étude depuis qu’elle a été rétractée, ses résultats et conclusions ont tout simplement cessé d’exister.
    ● Les seules personnes qui en parlent encore sont celles qui ignorent comment la recherche scientifique fonctionne, ou qui trouvent un intérêt à prétendre qu’ils l’ignorent.
    2️⃣ Qu’est-ce que cette rétractation nous apprend au sujet des études scientifiques ?
    🩺 Beaucoup de choses, entre autres :
    ❶ Que les erreurs sont courantes, attendues, et normales dans le monde de la recherche scientifique et médicale. Imaginer que tous les chercheurs “trouvent” du premier coup est absurde. Tous les plus grands scientifiques de l’histoire se sont lamentablement “vautrés”, à un stade ou à un autre de leur carrière, et les 3 co-auteurs de cette étude se sont “vautrés” dans les grandes largeurs en analysant des données dont ils n’avaient pas vérifié la provenance...
    ❷ Que les fraudes sont également possibles, et qu’ici, cette hypothèse n’est pas exclue (le 4e auteur notamment, fournisseur des données, semble suspect…)
    ❸ Que quand un scientifique ne peut pas démontrer son propos avec des données factuelles, vérifiables et reproductibles, aussi réputé soit-il, peu importe le prestige du journal qui le publie, il DOIT se rétracter, et son propos n’existe plus et n’est plus pris en compte (et surtout n’est plus cité par d’autres études… Suivez mon regard), quel qu’il soit.
    ❹ Que quand un scientifique se trompe, et qu’on le lui démontre, il DOIT accepter son erreur, et changer de discours, afin que ce discours soit en accord avec la réalité des faits objectivables.
    ❺ Que si il ne le fait pas, non seulement son propos n’existe pas, mais son honnêteté peut légitimement être mise en doute (l’erreur potentielle devient mensonge factuel).
    ❻ Que quand une faille méthodologique majeure existe dans une étude, peu importe la réputation ou la popularité de l’auteur (ou du journal), la conclusion n’a que peu, ou plus du tout de valeur : elle n’existe pas, pas plus que les données sur lesquelles elle prétendait ou pensait se baser.
    ➐ Que la méthode scientifique est auto-correctrice, et que si l’on respecte cette méthode (lecture par les pairs, prise en compte des critiques, méthodologie solide, publication de la méthodologie et des données brutes, tentative de reproduction des résultats, remise en question, auto-critique, retrait éventuel), les erreurs sont généralement rapidement corrigées.
    ➑ Que le propos de ceux qui se prétendent scientifiques, mais s’asseoient avec panache sur la méthode scientifique, n’a pas plus de valeur qu’un horoscope 🤗
    _________________________________
    🧠 A la lumière de ces enseignements, je vous soumets les critiques les plus courantes concernant les deux premières « études » publiées par M. Raoult en 2020 :
    🩺 Etudes qui selon lui démontraient sans aucune ambiguité l’efficacité de l’Hydroxychloroquine (et de l’Azithromycine) contre la COVID 19.
    🩺 Etudes qui justifiaient selon lui la prescription à tous les cas positifs (!)
    🩺 Ainsi que des études pour discuter d’une prescription préventive (!)
    ⚠️ Après environ 500 jours, soit près de 2 ans, aucune de ces études n’a été rétractée, et la première a été citée plusieurs milliers de fois par d’autres auteurs, en plus d’avoir directement influé sur la politique sanitaire désastreuse du Brésil, de l’Inde, de plusieurs états américains, etc. (Avec le succès retentissant que l’on sait).
    __________
    1️⃣ Etude 1 :
    ⚠️ Des conflits d’intérêts grossiers
    ○ L’un des auteurs est rédacteur en chef de la revue
    ○ C’est aussi un employé de l’IHU
    ➜ Qui travaille donc pour M. Raoult
    ⚠️ Ce qui explique la rapidité de la publication
    ○ Article soumis à publication 4 jours après la fin de l’étude
    ○ Et accepté en 24h (!!!) après « revue par les pairs »
    ➜ Il n’y a pas eu de revue par les pairs
    ⚠️ Effectif (beaucoup) trop faible
    ○ 20 patients traités…
    ○ 16 patients non traités…
    ⚠️ Violations du protocole multiples
    ○ 2 enfants inclus (ni prévu, ni autorisé)
    ○ Ajout azithromycine (ni prévu, ni autorisé)
    ⚠️ Des patients qui apparaissent
    ○ L’HCQ n’était autorisée que chez les patients graves hospitalisés
    ➜ Hospitalisation de patients asymptomatiques
    ➜ Hospitalisation de patients sans test PCR
    ⚠️ Des patients qui disparaissent
    ○ 26 patients traités, 20 comptés
    ○ 6 auraient été « perdus »
    ○ 1 s’est retiré sans raisons données
    ○ 1 n’a pas toléré les effets secondaires
    ○ 4 ont vu leur état s’aggraver
    ➜ Dont 3 ont fini en réanimation
    ➜ Et 1 est décédé
    ⚠️ Pas de groupe témoin valide
    ○ Groupe traité : 51.2 ans
    ○ Groupe « témoin » : 37.3 ans
    ○ Patients non appariés (logique…)
    ➜ Il se s’agit donc pas d’un témoin
    ⚠️ Variable mesurée : ADN via RT-PCR
    ○ Avec deux méthodes différentes
    ○ Qui ne sont pas détaillées
    ⚠️ Des données ininterprétables
    ○ Beaucoup de faux positifs
    ○ Certains négatifs redeviennent positifs
    ➜ Pas de conclusion possible
    ⚠️ Des données manquantes
    ○ Les auteurs ont extrapolé les données
    ○ A partir de données déjà non fiables (cf supra)
    ⚠️ Des données falsifiées ?
    ○ Selon plusieurs membres de l’IHU
    ➜ Enquête de l’APHM en cours
    ⚠️ En incluant tous les patients
    ○ Aucun effet visible
    ○ Sur TOUS les critères (cliniques ou biologiques)
    ⚠️ Taux de mortalité très faible
    ○ 99% des gens guériront sans traitement
    ○ Il faut ÉNORMÉMENT de patients pour voir un effet
    ➜ Impossible de conclure sur aussi peu de patients
    ⛔️ Revue par les pairs indépendantes plusieurs moins plus tard
    💬 « Cette étude souffre de lacunes méthodologiques majeures qui la rendent presque sinon complètement non informative (…) Le ton du rapport, présenté comme une preuve d’un effet de l’hydroxychloroquine et même en recommandant son utilisation, est non seulement non fondé, mais, étant donné la demande désespérée d’un traitement pour Covid-19, couplée avec le côté potentiellement de graves effets de l’hydroxychloroquine, totalement irresponsable »
    __________
    2️⃣ Etude 2 :
    ⚠️ Des conflits d’intérêts grossiers
    ○ L’auteur est rédacteur en chef adjoint de la revue
    ○ C’est aussi un employé de l’IHU
    ➜ Qui travaille donc pour M. Raoult
    ⚠️ Pas de groupe contrôle
    ○ Pas d’évaluation des facteurs confondants (!)
    ○ Notamment le tableau initial (gravité)
    ○ Les comorbidités
    ○ Ou même l’âge
    ➜ Cf infra
    ⚠️ Effectif bien trop faible pour voir un effet sur
    ○ Une maladie qui guérit seule dans 85% des cas
    ○ Une maladie qui guérit dans 99.5% des cas
    ➜ Cf étude 1, il faut BEAUCOUP de monde
    ⚠️ Mensonge sur la nature observationnelle
    ○ Il s’agit d’une étude interventionelle
    ○ Puisque la prescription est hors AMM…
    ○ Chez des patients non graves…
    ➜ Esquivant ainsi l’agrément de l’Agence du Médicament
    ➜ Et l’agrément du Comité de Protection des Personnes
    ➜ Qui n’ont pas été demandés, ou obtenus
    ⚠️ Des malades pas bien malades…
    ○ Âge médian : 52 ans
    ➜ Contre 72 ans pour les patients hospitalisés
    ➜ Sachant que 71% des décès ont plus de 75 ans
    ○ 92% avaient un score de gravité faible
    ○ 85% n’avaient pas de fièvre
    ○ 43% n’avaient pas de comorbidités
    ➜ Contre 22% pour les cas graves
    ○ La moitié n’avait pas d’atteinte pulmonaire
    ○ 85% n’ont pas eu besoin d’oxygène
    ○ 5% étaient carrément asymptomatiques
    ⚠️ Un protocole violé, comme pour la 1e étude
    ○ Les cas graves ont eu de la CEFTRIAXONE
    ○ Les critères de sortie ont changé en cours d’étude
    ⚠️ Malgré tout ceci
    ○ Aucun effet démontré sur la mortalité
    _________________________________
    📚 Sources :
    ▪️Les études dont nous parlons ici, et la rétractation
    [1] https://www.thelancet.com/.../PIIS0140-6736(20.../fulltext
    [2] https://www.thelancet.com/.../PIIS0140-6736(20.../fulltext
    [3] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7102549
    [4] https://www.mediterranee-infection.com/.../COVID-IHU-2-1.pdf
    ▪️La revue par les pairs de la première étude de M. Raoult
    [5] https://www.sciencedirect.com/.../pii/S0924857920302338...# !
    ▪️ Les accusations de fraude
    [6] https://www.lepoint.fr/.../hydroxychloroquine-didier...
    ▪️ L’investigation (encore) de l’ANSM sur la légalité des études de l’IHU
    [7] https://www.egora.fr/.../67530-essais-cliniques-du-pr...
    ▪️L’avis des Comités de Protection de la Personne à l’INSERM
    [8] https://cerpop.inserm.fr/.../couderc-bettina-19-novembre... (Page 36)
    ▪️Plus de lecture sur la « science » selon M. Raoult
    [9] https://www.les-crises.fr/didier-raoult.../comment-page-3 (soft)
    [10] https://rechercheindependante.blogspot.com/.../la-fraude... (à charge, mais accrochez vous à votre chaise)

    #Hervérifie #science #relecture #méthode_scientifique #rétractation #erreur #Didier_Raoult #Lancet

    • Le « fossé » avec la Belgique est probablement à relativiser car il y a de très grosses disparités démographiques, sociales et de couverture santé.

      A ceci j’ajouterai cette observation empirique de dernière minute bruxelloise : des gamins autour de petit poilu en sont à leur deuxième contamination en deux mois (delta puis omicron ?) sachant qu’ils sortent de trois à quatre semaines de congés (une semaine ajoutée en décembre parce que c’était déjà n’importe quoi).
      > OK, forme plus « bénine » mais pas pour tous + quid des covid longs chez les kids ? quid des conséquences de ces infections à répétition ?

      Plus de garderies par manque de personnel (hautement malade), réduction des trains pour la même raison + fréquentation en baisse... ça sent le pâté hospitalier en prévision.

  • Menteur un jour, Menteur Toujours !

    Le certificat de vaccination de Macron n’indique pas le 31 mai comme il l’a annoncé en grande pompe mais le 13 juillet.
    Ça commence à faire beaucoup…
    Néron nous a incendié le 12 dans une logorrhée haineuse contre les non-vaccinés et il s’est fait vacciner le lendemain.
    #Manifs28aout

    https://twitter.com/realmarcel1/status/1430883080391307266

    https://www.mediapart.fr/journal/france/260821/imbroglio-autour-de-la-vaccination-de-macron?onglet=full

    Le chef de l’État avait annoncé s’être fait vacciner le 31 mai. Or, d’après les données de l’Assurance-maladie consultées par Mediapart, il aurait été vacciné le 13 juillet, au lendemain de son allocution présidentielle sur le passe sanitaire. L’Élysée évoque une « erreur » dans la transmission des données.

    L’affaire paraissait entendue : après avoir été contaminé par le Covid-19 en décembre 2020, ce qu’il avait lui-même révélé dans une logique de transparence alors saluée par la majorité, Emmanuel Macron avait été vacciné, le 31 mai 2021, jour de l’ouverture de la campagne de vaccination à tous les adultes.
    La lecture des articles est réservée aux abonnés.

    Ou quand un mensonge devient une « erreur » de communication...

    #erreur_de_Transmission :))

    • « Comme l’a prouvé l’imbroglio autour de l’injection d’Emmanuel Macron, la base de données des vaccinés du Covid est un fichier de police comme les autres : un vaste open bar. »
      @metroet_
      Pourquoi les données de vaccination sont si mal protégées
      https://www.mediapart.fr/journal/france/270821/pourquoi-les-donnees-de-vaccination-sont-si-mal-protegees#at_medium=custom

      Chaque professionnel de santé peut, en quelques clics, obtenir le numéro de Sécurité sociale d’une personne et accéder à ses données vaccinales, y compris celles du président. Cette possibilité est en outre ouverte à certains agents administratifs. Pourtant, pour la Cnam et la Cnil, ce dispositif ne pose pas de problème.

      La faille béante dans le secret médical ayant conduit à la divulgation des données vaccinales d’Emmanuel Macron était dénoncée depuis de nombreux mois. Elle est pourtant assumée totalement par les autorités et même validée par le gendarme des données personnelles, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).

      Par manque d’anticipation, l’assurance-maladie n’a eu qu’un mois et demi pour développer le système informatique de suivi de la campagne de vaccination. Selon nos informations, celui-ci souffre de plusieurs failles : il permet à un médecin d’accéder à tous les dossiers des Français tandis que la procédure de signalement des effets indésirables a été mise en œuvre a minima.

      https://twitter.com/oliviertesquet/status/1431334739345031171

    • « France test ou la preuve que l’absurdistan autoritaire sauce startup nation est un danger de sécurité et de libertés publiques.

      À tous les étages, une improvisation idiote ! »

      Covid : une fuite massive de résultats de tests antigéniques
      31 août 2021 Par Jérôme Hourdeaux
      https://www.mediapart.fr/journal/france/310821/covid-une-fuite-massive-de-resultats-de-tests-antigeniques

      Plus de 700 000 résultats de tests, et les données personnelles des patients, ont été durant des mois accessibles en quelques clics en raison de failles béantes sur le site de Francetest, un logiciel transférant les données des pharmaciens vers le fichier SI-DEP et pourtant non homologué.

      #paywall

      Les données personnelles et les résultats des tests Covid de plusieurs centaines de milliers de personnes ont été durant plusieurs mois accessibles à tous en quelques clics en raison de plusieurs failles de sécurité sur la plateforme Francetest, une société transférant les données des pharmaciens au fichier SI-DEP, le fichier centralisant l’ensemble des données des tests.

      https://twitter.com/Poulin2012/status/1432680957664972802

    • How Not to Solve the Refugee Crisis

      A case of mistaken identity put the wrong man in jail. Now it highlights the failure of prosecutions to tackle a humanitarian disaster.

      On October 3, 2013, a Sicilian prosecutor named Calogero Ferrara was in his office in the Palace of Justice, in Palermo, when he read a disturbing news story. Before dawn, a fishing trawler carrying more than five hundred East African migrants from Libya had stalled a quarter of a mile from Lampedusa, a tiny island halfway to Sicily. The driver had dipped a cloth in leaking fuel and ignited it, hoping to draw help. But the fire quickly spread, and as passengers rushed away the boat capsized, trapping and killing hundreds of people.

      The Central Mediterranean migration crisis was entering a new phase. Each week, smugglers were cramming hundreds of African migrants into small boats and launching them in the direction of Europe, with little regard for the chances of their making it. Mass drownings had become common. Still, the Lampedusa shipwreck was striking for its scale and its proximity: Italians watched from the cliffs as the coast guard spent a week recovering the corpses.

      As news crews descended on the island, the coffins were laid out in an airplane hangar and topped with roses and Teddy bears. “It shocked me, because, maybe for the first time, they decided to show pictures of the coffins,” Ferrara told me. Italy declared a day of national mourning and started carrying out search-and-rescue operations near Libyan waters.

      Shortly afterward, a group of survivors in Lampedusa attacked a man whom they recognized from the boat, claiming that he had been the driver and that he was affiliated with smugglers in Libya. The incident changed the way that Ferrara thought about the migration crisis. “I went to the chief prosecutor and said, ‘Look, we have three hundred and sixty-eight dead people in territory under our jurisdiction,’ ” Ferrara said. “We spend I don’t know how much energy and resources on a single Mafia hit, where one or two people are killed.” If smuggling networks were structured like the Mafia, Ferrara realized, arresting key bosses could lead to fewer boats and fewer deaths at sea. The issue wasn’t only humanitarian. With each disembarkation, public opinion was hardening against migrants, and the political appetite for accountability for their constant arrivals was growing. Ferrara’s office regarded smugglers in Africa and Europe as a transnational criminal network, and every boat they sent across the Mediterranean as a crime against Italy.

      Ferrara is confident and ambitious, a small man in his forties with brown, curly hair, a short-cropped beard, and a deep, gravelly voice. The walls of his office are hung with tributes to his service and his success. When I met with him, in May, he sat with his feet on his desk, wearing teal-rimmed glasses and smoking a Toscano cigar. Shelves bowed under dozens of binders, each containing thousands of pages of documents—transcripts of wiretaps and witness statements for high-profile criminal cases. In the hall, undercover cops with pistols tucked beneath their T-shirts waited to escort prosecutors wherever they went.

      Sicilian prosecutors are granted tremendous powers, which stem from their reputation as the only thing standing between society and the Cosa Nostra. Beginning in the late nineteen-seventies, the Sicilian Mafia waged a vicious war against the Italian state. Its adherents assassinated journalists, prosecutors, judges, police officers, and politicians, and terrorized their colleagues into submission. As Alexander Stille writes in “Excellent Cadavers,” from 1995, the only way to prove that you weren’t colluding with the Mafia was to be killed by it.

      In 1980, after it was leaked that Gaetano Costa, the chief prosecutor of Palermo, had signed fifty-five arrest warrants, he was gunned down in the street by the Cosa Nostra. Three years later, his colleague Rocco Chinnici was killed by a car bomb. In response, a small group of magistrates formed an anti-Mafia pool; each member agreed to put his name on every prosecutorial order, so that none could be singled out for assassination. By 1986, the anti-Mafia team was ready to bring charges against four hundred and seventy-five mobsters, in what became known as the “maxi-trial,” the world’s largest Mafia proceeding.

      The trial was held inside a massive bunker in Palermo, constructed for the occasion, whose walls could withstand an attack by rocket-propelled grenades. Led by Giovanni Falcone, the prosecutors secured three hundred and forty-four convictions. A few years after the trial, Falcone took a job in Rome. But on May 23, 1992, as he was returning home to Palermo, the Cosa Nostra detonated half a ton of explosives under the highway near the airport, killing Falcone, his wife, and his police escorts. The explosives, left over from ordnance that was dropped during the Second World War, had been collected by divers from the bottom of the Mediterranean; the blast was so large that it registered on earthquake monitors. Fifty-seven days later, mobsters killed one of the remaining members of the anti-Mafia pool, Falcone’s friend and investigative partner Paolo Borsellino.

      Following these murders, the Italian military dispatched seven thousand troops to Sicily. Prosecutors were now allowed to wiretap anyone suspected of having connections to organized crime. They also had the authority to lead investigations, rather than merely argue the findings in court, and to give Mafia witnesses incentives for coöperation. That year, magistrates in Milan discovered a nationwide corruption system; its exposure led to the dissolution of local councils, the destruction of Italy’s major political parties, and the suicides of a number of businessmen and politicians who had been named for taking bribes. More than half the members of the Italian parliament came under investigation. “The people looked to the prosecutors as the only hope for the country,” a Sicilian journalist told me.

      Shortly after the Lampedusa tragedy, Ferrara, with assistance from the Ministry of Interior, helped organize a team of élite prosecutors and investigators. When investigating organized crime, “for which we are famous in Palermo,” Ferrara said, “you can request wiretappings or interception of live communications with a threshold of evidence that is much lower than for common crimes.” In practice, “it means that when you request of the investigative judge an interception for organized crime, ninety-nine per cent of the time you get it.” Because rescue boats routinely deposit migrants at Sicilian ports, most weeks were marked by the arrivals of more than a thousand potential witnesses. Ferrara’s team started collecting information at disembarkations and migrant-reception centers, and before long they had the phone numbers of drivers, hosts, forgers, and money agents.

      The investigation was named Operation Glauco, for Glaucus, a Greek deity with prophetic powers who came to the rescue of sailors in peril. According to Ferrara, Sicily’s proximity to North Africa enabled his investigators to pick up calls in which both speakers were in Africa. Italian telecommunications companies often serve as a data hub for Internet traffic and calls. “We have conversations in Khartoum passing through Palermo,” he said. By monitoring phone calls, investigators gradually reconstructed an Eritrean network that had smuggled tens of thousands of East Africans to Europe on boats that left from Libya.

      By 2015, the Glauco investigations had resulted in dozens of arrests in Italy, Germany, Sweden, and the United Kingdom. Most of the suspects were low-level figures who may not have been aware that they were committing a crime by, for example, taking money to drive migrants from a migrant camp in Sicily to a connection house—a temporary shelter, run by smugglers—in Milan.

      But the bosses in Africa seemed untouchable. “In Libya, we know who they are and where they are,” Ferrara said. “But the problem is that you can’t get any kind of coöperation” from local forces. The dragnet indicated that an Eritrean, based in Tripoli, was at the center of the network. He was born in 1981, and his name was Medhanie Yehdego Mered.

      On May 23, 2014, Ferrara’s investigative team started wiretapping Mered’s Libyan number. Mered’s network in Tripoli was linked to recruiters and logisticians in virtually every major population center in East Africa. With each boat’s departure, he earned tens of thousands of dollars. In July, Mered told an associate, in a wiretapped call, that he had smuggled between seven and eight thousand people to Europe. In October, he moved to Khartoum, the capital of Sudan, for two months. The Italians found his Facebook page and submitted into evidence a photograph of a dour man wearing a blue shirt and a silver chain with a large crucifix. “This is Medhanie,” a migrant who had briefly worked for him told prosecutors in Rome. “He is a king in Libya. He’s very respected. He’s one of the few—perhaps the only one—who can go out with a cross around his neck.”

      In 2015, a hundred and fifty thousand refugees and migrants crossed from Libya to Europe, and almost three thousand drowned. Each Thursday afternoon, Eritreans tune in to Radio Erena, a Tigrinya-language station, for a show hosted by the Swedish-Eritrean journalist and activist Meron Estefanos. Broadcasting from her kitchen, in Stockholm, she is in touch with hundreds of migrants, activists, and smugglers. Often, when Estefanos criticizes a smuggler, he will call in to her program to complain.

      In February, 2015, Estefanos reported that men who worked for Mered were raping female migrants. Mered called in to deny the rape allegations, but he admitted other bad practices and attempted to justify them. “I asked, ‘Why do you send people without life jackets?’ ” Estefanos said. “And he said, ‘I can’t buy life jackets, because if I buy five hundred life jackets I will be suspected of being a smuggler.’ ” He told Estefanos it was true that people went hungry in his connection house, but that it wasn’t his fault. “My people in Sudan—I tell them to send me five hundred refugees, and they send me two thousand,” he said. “I got groceries for five hundred people, and now I have to make it work!”

      Mered was becoming wealthy, but he wasn’t the kingpin that some considered him to be. In the spring of 2013, after arriving in Libya as a refugee, he negotiated passage to Tripoli by helping smugglers with menial tasks. Then, in June, he began working with a Libyan man named Ali, whose family owned an empty building near the sea, which could be used as a connection house. According to Mered’s clients, he instructed associates in other parts of East Africa to tell migrants that they worked for Abdulrazzak, known among Eritreans as one of the most powerful smugglers. Those who were duped into paying Mered’s team were furious when they reached the connection house and learned that Mered and Ali were not connected to Abdulrazzak, and that they had failed to strike a deal with the men who launched the boats. When the pair eventually arranged their first departure, all three vessels were intercepted before they could leave Libyan waters, and the passengers were jailed.

      By the end of the summer, more than three hundred and fifty migrants were languishing in the connection house. Finally, in September, a fleet of taxis shuttled them to the beach in small groups to board boats. Five days later, the Italian coast guard rescued Mered’s passengers and, therefore, his reputation as a smuggler as well.

      In December, Mered brought hundreds of migrants to the beach, including an Eritrean I’ll call Yonas. “He was sick of Tripoli,” Yonas told me. “He was ready to come with us—to take the sea trip.” But the shores were controlled by Libyans; to them, Mered’s ability to organize payments and speak with East African migrants in Tigrinya was an invaluable part of the business. Ali started shouting at Mered and slapping him. “That’s when I understood that he was not that powerful,” Yonas recalled. “Our lives depended on the Libyans, not on Medhanie. To them, he was no better than any of us—he was just another Eritrean refugee.”

      In April, 2015, the Palermo magistrate’s office issued a warrant for Mered’s arrest. The authorities also released the photograph of him wearing a crucifix, in the hope that someone might give him up. Days later, Mered’s face appeared in numerous European publications.

      News of Mered’s indictment spread quickly in Libya. One night, Mered called Estefanos in a panic. “It’s like a fatwa against me,” he said. “They put my life in danger.” He claimed that, in the days after he was named in the press, he had been kidnapped three times; a Libyan general had negotiated his release. Mered asked Estefanos what would happen to him if he tried to come to Europe to be with his wife, Lidya Tesfu, who had crossed the Mediterranean and given birth to their son in Sweden the previous year. It was as if he hadn’t fully grasped the Italian case against him. Not only did Mered think that the Italians had exaggerated his importance but “he saw himself as a kind of activist, helping people who were desperate,” Estefanos told me.

      Shortly before midnight on June 6, 2015, Mered called Estefanos, sounding drunk or high. “He didn’t want me to ask questions,” she told me. “He said, ‘Just listen.’ ” During the next three hours, Mered detailed his efforts to rescue several Eritrean hostages from the Islamic State, which had established a base in Sirte, Libya. Now, Mered said, he was driving out of Libya, toward the Egyptian border, with four of the women in the back of his truck. As Estefanos remembers it, “Mered said, ‘I’m holding a Kalashnikov and a revolver, to defend myself. If something happens at the Egyptian-Libyan border, I’m not going to surrender. I’m going to kill as many as I can, and die myself. Wish me luck!’ ” He never called again.

      From that point forward, Estefanos occasionally heard from Mered’s associates, some of whom wanted to betray him and take over the business. Mered was photographed at a wedding in Sudan and spotted at a bar in Ethiopia. He posted photos to Facebook from a mall in Dubai. Italian investigators lost track of him. But on January 21, 2016, Ferrara received a detailed note from Roy Godding, an official from Britain’s National Crime Agency, which leads the country’s efforts against organized crime and human trafficking. Godding wrote that the agency was “in possession of credible and sustained evidence” that Mered had a residence in Khartoum, and that he “spends a significant amount of his time in that city.” The N.C.A. believed that Mered would leave soon—possibly by the end of April—and so, Godding wrote, “we have to act quickly.”

      Still, Godding had concerns. In Sudan, people-smuggling can carry a penalty of death, which was abolished in the United Kingdom more than fifty years ago. If the Italian and British governments requested Mered’s capture, Godding said, he should be extradited to Italy, spending “as little time as possible” in Sudanese custody. Although Godding’s sources believed that Mered had “corrupt relationships” with Sudanese authorities, he figured that the N.C.A. and the Palermo magistrate could work through “trusted partners” within the regime. (Sudan’s President has been charged in absentia by the International Criminal Court for war crimes, genocide, and crimes against humanity, but the European Union pays his government tens of millions of euros each year to contain migration.)

      Ferrara’s team began drawing up an extradition request. The Palermo magistrate had already started wiretapping Mered’s Sudanese number, and also that of his wife, Tesfu, and his brother Merhawi, who had immigrated to the Netherlands two years earlier. The taps on Mered’s number yielded no results. But, on March 19th, Merhawi mentioned in a call that a man named Filmon had told him that Mered was in Dubai and would probably return to Khartoum soon.

      In mid-May, the N.C.A. informed Ferrara’s team of a new Sudanese telephone number that they suspected was being used by Mered. The Palermo magistrate started wiretapping it immediately. On May 24th, as the Sudanese authorities welcomed European delegates to an international summit on halting migration and human trafficking, the police tracked the location of the phone and made an arrest.

      Two weeks later, the suspect was extradited to Italy on a military jet. The next morning, at a press conference in Palermo, the prosecutors announced that they had captured Medhanie Yehdego Mered.

      Coverage of the arrest ranged from implausible to absurd. The BBC erroneously reported that Mered had presided over a “multibillion-dollar empire.” A British tabloid claimed that he had given millions of dollars to the Islamic State. The N.C.A., which had spent years hunting for Mered, issued a press release incorrectly stating that he was “responsible for the Lampedusa tragedy.” Meanwhile, the Palermo prosecutor’s office reportedly said that Mered had styled himself in the manner of Muammar Qaddafi, and that he was known among smugglers as the General—even though the only reference to that nickname came from a single wiretapped call from 2014 that, according to the official transcript, was conducted “in an ironic tone.” Ferrara boasted that Mered had been “one of the four most important human smugglers in Africa.”

      On June 10th, the suspect was interrogated by three prosecutors from the Palermo magistrate. The chief prosecutor, Francesco Lo Voi, asked if he understood the accusations against him.

      “Why did you tell me that I’m Medhanie Yehdego?” the man replied.

      “Did you understand the accusations against you?” Lo Voi repeated.

      “Yes,” he said. “But why did you tell me that I’m Medhanie Yehdego?”

      “Yeah, apart from the name . . .”

      Lo Voi can’t have been surprised by the suspect’s question. Two days earlier, when the Italians released a video of the man in custody—handcuffed and looking scared, as he descended from the military jet—Estefanos received phone calls from Eritreans on at least four continents. Most were perplexed. “This guy doesn’t even look like him,” an Eritrean refugee who was smuggled from Libya by Mered said. He figured that the Italians had caught Mered but used someone else’s picture from stock footage. For one caller in Khartoum, a woman named Seghen, however, the video solved a mystery: she had been looking for her brother for more than two weeks, and was stunned to see him on television. She said that her brother was more than six years younger than Mered; their only common traits were that they were Eritreans named Medhanie.

      Estefanos told me, “I didn’t know how to contact the Italians, so I contacted Patrick Kingsley,” the Guardian’s migration correspondent, whose editor arranged for him to work with Lorenzo Tondo, a Sicilian journalist in Palermo. That evening, just before sunset, Ferrara received a series of messages from Tondo, on WhatsApp. “Gery, call me—there’s some absurd news going around,” Tondo, who knew Ferrara from previous cases, wrote. “The Guardian just contacted me. They’re saying that, according to some Eritrean sources, the man in custody is not Mered.”

      Ferrara was not deterred, but he was irritated that the Sudanese hadn’t passed along any identification papers or fingerprints. That night, Tondo and Kingsley wrote in the Guardian that Italian and British investigators were “looking into whether the Sudanese had sent them the wrong man.” Soon afterward, one of Ferrara’s superiors informed Tondo that the prosecution office would no longer discuss the arrest. “I’ve decided on a press blackout,” he said.

      In recent years, smuggling trials in Italy have often been shaped more by politics than by the pursuit of truth or justice. As long as Libya is in chaos, there is no way to prevent crowded dinghies from reaching international waters, where most people who aren’t rescued will drown. At disembarkations, police officers sometimes use the threat of arrest to coerce refugees into identifying whichever migrant had been tasked with driving the boat, then charge him as a smuggler. The accused is typically represented by a public defender who doesn’t speak his language or have the time, the resources, or the understanding of the smuggling business to build a credible defense. Those who were driving boats in which people drowned are often charged with manslaughter. Hundreds of migrants have been convicted in this way, giving a veneer of success to an ineffective strategy for slowing migration.

      When the man being held as Mered was assigned state representation, Tondo intervened. “I knew that this guy was not going to be properly defended,” he told me. “And, if there was a chance that he was innocent, it was my duty—not as a journalist but as a human—to help him. So I put the state office in touch with my friend Michele Calantropo,” a defense lawyer who had previously worked on migration issues. For Tondo, the arrangement was also strategic. “The side effect was that now I had an important source of information inside the case,” he said.

      On June 10th, in the interrogation room, the suspect was ordered to provide his personal details. He picked up a pencil and started slowly writing in Tigrinya. For almost two minutes, the only sound was birdsong from an open window. An interpreter read his testimony for the record: “My name is Medhanie Tesfamariam Berhe, born in Asmara on May 12, 1987.”

      That afternoon, Berhe, Calantropo, and three prosecutors met with a judge. “If you give false testimony regarding your identity, it is a crime in Italy,” the judge warned.

      Berhe testified that he had lived in Asmara, the capital of Eritrea. Like many other refugees, he had fled the country during his mandatory military service.

      “So, what kind of work have you done in your life?” the judge asked.

      “I was a carpenter. And I sold milk.”

      “You what?”

      “I sold milk.”

      “Are you married?”

      “No,” Berhe said.

      “Who did you live with in Asmara?”

      “My mom.”

      “O.K., Mr. Medhanie,” the judge said. “I’m now going to read you the, um, the crimes—the things you’re accused of doing.”

      “O.K.”

      The judge spent the next several minutes detailing a complex criminal enterprise that spanned eleven countries and three continents, and involved numerous accomplices, thousands of migrants, and millions of euros in illicit profits. She listed several boatloads of people who had passed through Mered’s connection house and arrived in Italy in 2014. Berhe sat in silence as the interpreter whispered rapidly into his ear. After the judge finished listing the crimes, she asked Berhe, “So, what do you have to say about this?”

      “I didn’t do it,” he replied. “In 2014, I was in Asmara, so those dates don’t even make sense.”

      “And where did you go after you left Asmara?”

      “I went to Ethiopia, where I stayed for three months. And then I went to Sudan.” There, Berhe had failed to find a job, so he lived with several other refugees. Berhe and his sister were supported by sporadic donations of three hundred dollars from a brother who lives in the United States. Berhe had spent the past two and a half weeks in isolation, but his testimony matched the accounts of friends and relatives who had spoken to Estefanos and other members of the press.

      “Listen, I have to ask you something,” the judge said. “Do you even know Medhanie Yehdego Mered?”

      “No,” Berhe replied.

      “I don’t have any more questions,” the judge said. “Anyone else?”

      “Your honor, whatever the facts he just put forward, in reality he is the right defendant,” Claudio Camilleri, one of the prosecutors, said. “He was delivered to us as Mered,” he insisted, pointing to the extradition forms. “You can read it very clearly: ‘Mered.’ ”

      Along with Berhe, the Sudanese government had handed over a cell phone, a small calendar, and some scraps of paper, which it said were the only objects in Berhe’s possession at the time of the arrest. But when the judge asked Berhe if he owned a passport he said yes. “It’s in Sudan,” he said. “They took it. It was in my pocket, but they took it.”

      “Excuse me—at the moment of the arrest, you had your identity documents with you?” she asked.

      “Yes, I had them. But they took my I.D.”

      Berhe told his lawyer that the Sudanese police had beaten him and asked for money. As a jobless refugee, he had nothing to give, so they notified Interpol that they had captured Mered.

      The prosecutors also focussed on his mobile phone, which had been tapped shortly before he was arrested. “The contents of these conversations touched on illicit activities of the sort relevant to this dispute,” Camilleri said. At the time, Berhe’s cousin had been migrating through Libya, en route to Europe, and he had called Berhe to help arrange a payment to the connection man. “So, you know people who are part of the organizations that send migrants,” the judge noted. “Why were they calling you, if you are a milkman?”

      The interrogation continued in this manner, with the authorities regarding as suspicious everything that they didn’t understand about the lives of refugees who travel the perilous routes that they were trying to disrupt. At one point, Berhe found himself explaining the fundamentals of the hawala system—an untraceable money-transfer network built on trust between distant brokers—to a prosecutor who had spent years investigating smugglers whose business depends on it. When Berhe mentioned that one of his friends in Khartoum worked at a bar, the judge heard barche, the Italian word for boats. “He sells boats?” she asked. “No, no,” Berhe said. “He sells fruit juice.”

      The prosecutors also asked Berhe about the names of various suspects in the Glauco investigations. But in most cases they knew only smugglers’ nicknames or first names, many of which are common in Eritrea. Berhe, recognizing some of the names as those of his friends and relatives, began to implicate himself.

      “Mera Merhawi?” a prosecutor asked. Mered’s brother is named Merhawi.

      “Well, Mera is just short for Merhawi,” Berhe explained.

      “O.K., you had a conversation with . . .”

      “Yes! Merhawi is in Libya. He left with my cousin Gherry.”

      Believing that coöperation was the surest path to exoneration, Berhe provided the password for his e-mail and Facebook accounts; it was “Filmon,” the name of one of his friends in Khartoum. The prosecutors seized on this, remembering that Filmon was the name of the person identified in a wiretap of Mered’s brother Merhawi. The prosecution failed to note that Berhe has twelve Filmons among his Facebook friends; Mered has five Filmons among his.

      After the interrogation, the Palermo magistrate ordered a forensic analysis of Berhe’s phone and social-media accounts, to comb the data for inconsistencies. When officers ran everything through the Glauco database, they discovered that one of the scraps of paper submitted by the Sudanese authorities included the phone number of a man named Solomon, who in 2014 had spoken with Mered about hawala payments at least seventy-eight times. They also found that, although Berhe had said that he didn’t know Mered’s wife, Lidya Tesfu, he had once corresponded with her on Facebook. Tesfu told me that she and Berhe had never met. But he had thought that she looked attractive in pictures, and in 2015 he started flirting with her online. She told him that she was married, but he persisted, and so she shut him down, saying, “I don’t need anyone but my husband.” When the prosecutors filed this exchange into evidence, they omitted everything except Tesfu’s final message, creating the opposite impression—that she was married to Berhe and was pining for him.

      Like so many others in Khartoum, Berhe had hoped to make it to Europe. His Internet history included a YouTube video of migrants in the Sahara and a search about the conditions in the Mediterranean. The prosecutors treated this as further evidence that he was a smuggler. Worse, in a text message to his sister, he mentioned a man named Ermias; a smuggler of that name had launched the boat that sunk off the coast of Lampedusa.

      By the end of the interrogation, it hardly mattered whether the man in custody was Medhanie Tesfamariam Berhe or Medhanie Yehdego Mered. Berhe was returned to his cell. “The important thing is the evidence, not the identity,” Ferrara told me. “It only matters that you can demonstrate that that evidence led to that person.” The N.C.A. removed from its Web site the announcement of Mered’s arrest. This was the first extradition following a fragile new anti-smuggling partnership between European and East African governments, known as the Khartoum Process. There have been no extraditions since.

      Within the Eritrean community, Estefanos told me, “everyone was, like, ‘What a lucky guy—we went through the Sahara and the Mediterranean, and this guy came by private airplane!’ Everybody thought he would be released in days.” Instead, the judge allowed Berhe’s case to proceed to trial. It was as if the only people who were unwilling to accept his innocence were those in control of his fate. Toward the end of the preliminary hearing, one of the prosecutors had asked Berhe if he had ever been to Libya. In the audio recording, he says “No.” But in the official transcript someone wrote “Yes.”

      Tondo and Kingsley wrote in the Guardian that the trial “risks becoming a major embarrassment for both Italian and British police.” Tondo told me that, the night after the article’s publication, “I got a lot of calls from friends and family members. They were really worried about the consequences of the story.” Tondo’s livelihood relied largely on his relationship with officials at the magistrate’s office, many of whom frequently gave him confidential documents. “That’s something that began during the Mafia wars, when you could not really trust the lawyers who were defending mobsters,” he said. Tondo was thirty-four, with a wife and a two-year-old son; working as a freelancer for Italian and international publications, he rarely earned more than six hundred euros a month. “I survived through journalism awards,” he said. “So what the fuck am I going to do”—drop the story or follow where it led? “Every journalist in Sicily has asked that sort of question. You’re at the point of jeopardizing your career for finding the truth.”

      In Italy, investigative journalists are often wiretapped, followed, and intimidated by the authorities. “The investigative tools that prosecutors use to put pressure on journalists are the same ones that they use to track criminals,” Piero Messina, a Sicilian crime reporter, told me. Two years ago, Messina published a piece, in L’Espresso, alleging that a prominent doctor had made threatening remarks to a public official about the daughter of Paolo Borsellino, one of the anti-Mafia prosecutors who was killed in 1992. Messina was charged with libel, a crime that can carry a prison sentence of six years. According to the Italian press-freedom organization Ossigeno per l’Informazione, in the past five years Italian journalists have faced at least four hundred and thirty-two “specious defamation lawsuits” and an additional thirty-seven “specious lawsuits on the part of magistrates.”

      At a court hearing, Messina was presented with transcripts of his private phone calls. “When a journalist discovers that he’s under investigation in this way, he can’t work anymore” without compromising his sources, Messina told me. Police surveillance units sometimes park outside his house and monitor his movements. “They fucked my career,” he said.

      Messina’s trial is ongoing, and he is struggling to stay afloat. A few months ago, La Repubblica paid him seven euros for a twelve-hundred-word article on North Korean spies operating in Rome. “The pay is so low that it’s suicide to do investigative work,” he told me. “This is how information in Italy is being killed. You lose the aspiration to do your job. I know a lot of journalists who became chefs.”

      Prosecutors have wide latitude to investigate possible crimes, even if nothing has been reported to the police, and they are required to formally register an investigation only when they are ready to press charges. In a recent essay, Michele Caianiello, a criminal-law professor at the University of Bologna, wrote that the capacity to investigate people before any crime is discovered “makes it extremely complicated to check ex post facto if the prosecutor, negligently or maliciously, did not record in the register the name of the possible suspect”—meaning that, in practice, prosecutors can investigate their perceived opponents indefinitely, without telling anyone.

      In 2013, the Italian government requested telephone data from Vodafone more than six hundred thousand times. That year, Italian courts ordered almost half a million live interceptions. Although wiretaps are supposed to be approved by a judge, there are ways to circumvent the rules. One method is to include the unofficial target’s phone number in a large pool of numbers—perhaps a set of forty disposable phones that have suspected links to a Mafia boss. “It’s a legitimate investigation, but you throw in the number of someone who shouldn’t be in it,” an Italian police-intelligence official told me. “They do this all the time.”

      Tondo continued reporting on the Medhanie trial, embarrassing the prosecutors every few weeks with new stories showing that the wrong man might be in jail. At one of Berhe’s hearings, a man wearing a black jacket and hat followed Tondo around the courthouse, taking pictures of him with a cell phone. Tondo confronted the stranger, pulling out his own phone and photographing him in return, and was startled when the man addressed him by name. After the incident, Tondo drafted a formal complaint, but he was advised by a contact in the military police not to submit it; if he filed a request to know whether he was under investigation, the prosecutors would be notified of his inquiry but would almost certainly not have to respond to it. “In an organized-crime case, you can investigate completely secretly for years,” Ferrara told me. “You never inform them.” A few months later, the man with the black hat took the witness stand; he was an investigative police officer.

      Tondo makes a significant portion of his income working as a fixer for international publications. I met him last September, four months after Berhe’s arrest, when I hired him to help me with a story about underage Nigerian girls who are trafficked to Europe for sex work. We went to the Palermo magistrate to collect some documents on Nigerian crime, and entered the office of Maurizio Scalia, the deputy chief prosecutor. “Pardon me, Dr. Scalia,” Tondo said. He began to introduce me, but Scalia remained focussed on him. “You’ve got balls, coming in here,” he said.

      This spring, a Times reporter contacted Ferrara for a potential story about migration. Ferrara, who knew that she was working with Tondo on another story, threatened the paper, telling her, “If Lorenzo Tondo gets a byline with you, the New York Times is finished with the Palermo magistrate.” (Ferrara denies saying this.)

      One afternoon in Palermo, I had lunch with Francesco Viviano, a sixty-eight-year-old Sicilian investigative reporter who says that he has been wiretapped, searched, or interrogated by the authorities “eighty or ninety times.” After decades of reporting on the ways in which the Mafia influences Sicilian life, Viviano has little patience for anti-Mafia crusaders who exploit the Cosa Nostra’s historic reputation in order to buoy their own. “The Mafia isn’t completely finished, but it has been destroyed,” he said. “It exists at around ten or twenty per cent of its former power. But if you ask the magistrates they say, ‘No, it’s at two hundred per cent,’ ” to frame the public perception of their work as heroic. He listed several public figures whose anti-Mafia stances disguised privately unscrupulous behavior. “They think they’re Falcone and Borsellino,” he said. In recent decades, Palermo’s anti-Mafia division has served as a pipeline to positions in Italian and European politics.

      In December, 2014, Sergio Lari, a magistrate from the Sicilian hill town of Caltanissetta, who had worked with Falcone and Borsellino and solved Borsellino’s murder, was nominated for the position of chief prosecutor in Palermo. But Francesco Lo Voi, a less experienced candidate, was named to the office.

      The following year, Lari began investigating a used-car dealership in southern Sicily. He discovered that its vehicles were coming from a dealership in Palermo that had been seized by the state for having links to the Mafia. Lari informed Lo Voi’s office, which started wiretapping the relevant suspects and learned that the scheme led back to a judge working inside the Palermo magistrate: Silvana Saguto, the head of the office for seized Mafia assets.

      “Judge Saguto was considered the Falcone for Mafia seizures,” Lari told me. “She was in all the papers. She stood out as a kind of heroine.” Lari’s team started wiretapping Saguto’s line. Saguto was tipped off, and she and her associates stopped talking on the phone. “At this point, I had to make a really painful decision,” Lari said. “I had to send in my guys in disguise, in the middle of the night, into the Palermo Palace of Justice, to bug the offices of magistrates. This was something that had never been done in Italy.” Lari and his team uncovered a vast corruption scheme, which resulted in at least twenty indictments. Among the suspects are five judges, an anti-Mafia prosecutor, and an officer in Italy’s Investigative Anti-Mafia Directorate. Saguto was charged with seizing businesses under dubious circumstances, appointing relatives to serve as administrators, and pocketing the businesses’ earnings or distributing them among colleagues, family, and friends. In one instance, according to Lari’s twelve-hundred-page indictment, Saguto used stolen Mafia assets to pay off her son’s professor to give him passing grades. (Saguto has denied all accusations; her lawyers have said that she has “never taken a euro.”)

      Lari refused to talk to me about other prosecutors in the Palermo magistrate’s office, but the police-intelligence official told me that “at least half of them can’t say they didn’t know” about the scheme. Lari said that Saguto was running “an anti-Mafia mafia” out of her office at the Palace of Justice.

      Except for Lari, every prosecutor who worked with Falcone and Borsellino has either retired or died. The Saguto investigation made Lari “many enemies” in Sicilian judicial and political circles, he said. “Before, the mafiosi hated me. Now it’s the anti-mafiosi. One day, you’ll find me dead in the street, and no one will tell you who did it.”

      The investigations of the Palermo magistrate didn’t prevent its prosecutors from interfering with Calantropo’s preparations for Berhe’s defense. A week after the preliminary hearing, he applied for permission from a local prefecture to conduct interviews inside a migrant-reception center in the town of Siculiana, near Agrigento, where he hoped to find Eritreans who would testify that Berhe wasn’t Mered. Days later, Ferrara, Scalia, and Camilleri wrote a letter to the prefecture, instructing its officers to report back on whom Calantropo talked to. Calantropo, after hearing that the Eritreans had been moved to another camp, decided not to go.

      “It’s not legal for them to monitor the defense lawyer,” Calantropo said. “But if you observe his witnesses then you observe the lawyer.” Calantropo is calm and patient, but, like many Sicilians, he has become so cynical about institutional corruption and dubious judicial practices that he is sometimes inclined to read conspiracy into what may be coincidence. “I can’t be sure that they are investigating me,” he told me, raising an eyebrow and tilting his head in a cartoonish performance of skepticism. “But, I have to tell you, they’re not exactly leaving me alone to do my job.”

      Last summer, Meron Estefanos brought Yonas and another Eritrean refugee, named Ambes, from Sweden to Palermo. Both men had lived in Mered’s connection house in Tripoli in 2013. After they gave witness statements to Calantropo, saying that they had been smuggled by Mered and had never seen the man who was on trial, Tondo contacted Scalia and Ferrara. “I was begging them to meet our sources,” Tondo recalled. “But they told us, ‘We already got Mered. He’s in jail.’ ” (Estefanos, Calantropo, Yonas, and Ambes remember Tondo’s calls; Ferrara says that they didn’t happen.)

      Although Mered is reputed to have sent more than thirteen thousand Eritreans to Italy, the prosecutors seem to have made no real effort to speak with any of his clients. The Glauco investigations and prosecutions were carried out almost entirely by wiretapping calls, which allowed officials to build a web of remote contacts but provided almost no context or details about the suspects’ lives—especially the face-to-face transactions that largely make up the smuggling business. As a result, Ali, Mered’s Libyan boss, is hardly mentioned in the Glauco documents. When asked about him, Ferrara said that he didn’t know who he was. Ambes showed me a photograph that he had taken of Ali on his phone.

      After Yonas and Ambes returned to Sweden, the Palermo magistrate asked police to look into them. E.U. law requires that asylum claims be processed in the first country of entry, but after disembarking in Sicily both men had continued north, to Sweden, before giving their fingerprints and their names to the authorities. Investigating them had the effect of scaring off other Eritreans who might have come forward. “I don’t believe that they are out there to get the truth,” Estefanos said, of the Italian prosecutors. “They would rather prosecute an innocent person than admit that they were wrong.”

      Calantropo submitted into evidence Berhe’s baptism certificate, which he received from his family; photos of Berhe as a child; Berhe’s secondary-school report card; Berhe’s exam registration in seven subjects, with an attached photograph; and a scan of Berhe’s government-issued I.D. card. Berhe’s family members also submitted documents verifying their own identities.

      Other documents established Berhe’s whereabouts. His graduation bulletin shows that in 2010, while Mered was smuggling migrants through Sinai, he was completing his studies at a vocational school in Eritrea. An official form from the Ministry of Health says that in early 2013—while Mered was known to be in Libya—Berhe was treated for an injury he sustained in a “machine accident,” while working as a carpenter. The owner of Thomas Gezae Dairy Farming, in Asmara, wrote a letter attesting that, from May, 2013, until November, 2014—when Mered was running the connection house in Tripoli—Berhe was a manager of sales and distribution. Gezae wrote, “Our company wishes him good luck in his future endeavors.”

      Last fall, one of Berhe’s sisters travelled to the prison from Norway, where she has asylum, to visit him and introduce him to her newborn son. But she was denied entry. Only family members can visit inmates, and although her last name is also Berhe, the prison had him registered as Medhanie Yehdego Mered.

      Last December, the government of Eritrea sent a letter to Calantropo, confirming that the man in custody was Medhanie Tesfamariam Berhe. “It’s very strange that the European police never asked the Eritrean government for the identity card of Medhanie Yehdego Mered,” Calantropo said. (Ferrara said that Italy did not have a legal-assistance treaty with Eritrea.) When I asked Calantropo why he didn’t do that himself, he replied, “I represent Berhe. I can only ask on behalf of my client.”

      The prosecution has not produced a single witness who claims that Berhe is Mered. Instead, Ferrara has tried to prove that Mered uses numerous aliases, one of which may be Berhe.

      A few years ago, Ferrara turned a low-level Eritrean smuggler named Nuredine Atta into a state witness. After he agreed to testify, “we put him under protection, exactly like Mafia cases,” and reduced his sentence by half, Ferrara said. Long before Berhe’s arrest, Atta was shown the photograph of Medhanie Yehdego Mered wearing a cross. He said that he recalled seeing the man on a beach in Sicily in 2014, and that someone had told him that the man’s name was Habtega Ashgedom. In court, he couldn’t keep his story straight. In a separate smuggling investigation, prosecutors in Rome discounted Atta’s testimony about Mered as unreliable.

      After the extradition, Atta was shown a photo of Berhe. “I don’t recognize him,” he said. Later, on the witness stand, he testified that he was pretty sure he’d seen a photo of Berhe at a wedding in Khartoum, in 2013—contradicting Berhe’s claim that he had been selling milk in Asmara at the time. Berhe’s family, however, produced a marriage certificate and photographs, proving that the wedding had been in 2015, in keeping with the time line that Berhe had laid out. In court, Ferrara treated the fact that Atta didn’t know Mered or Berhe as a reason to believe that they might be the same person.

      Ferrara is also trying to link Berhe’s voice to wiretaps of Mered. The prosecution had Berhe read phrases transcribed from Mered’s calls, which they asked a forensic technician named Marco Zonaro to compare with the voice from the calls. Zonaro used software called Nuance Forensics 9.2. But, because it didn’t have settings for Tigrinya, he carried out the analysis with Egyptian Arabic, which uses a different alphabet and sounds nothing like Tigrinya. Zonaro wrote that Egyptian Arabic was “the closest geographical reference population” to Eritrea. The tests showed wildly inconsistent results. Zonaro missed several consecutive hearings; when he showed up, earlier this month, Ferrara pleaded with the judge to refer the case to a different court, meaning that Zonaro didn’t end up testifying, and that the trial will begin from scratch in September.

      Many of the wiretapped phone calls that were submitted into evidence raise questions about the limits of Italian jurisdiction. According to Gioacchino Genchi, one of Italy’s foremost experts on intercepted calls and data traffic, the technological options available to prosecutors far exceed the legal ones. When both callers are foreign and not on Italian soil, and they aren’t plotting crimes against Italy, the contents of the calls should not be used in court. “But in trafficking cases there are contradictory verdicts,” he said. “Most of the time, the defense lawyers don’t know how to handle it.” Genchi compared prosecutorial abuses of international wiretaps to fishing techniques. “When you use a trawling net, you catch everything,” including protected species, he said. “But, if the fish ends up in your net, you take it, you refrigerate it, and you eat it.”

      On May 16th, having found the number and the address of Lidya Tesfu, Mered’s wife, in Italian court documents, I met her at a café in Sweden. She told me that she doesn’t know where her husband is, but he calls her once a month, from a blocked number. “He follows the case,” she said. “I keep telling him we have to stop this: ‘You have to contact the Italians.’ ” I asked Tesfu to urge her husband to speak with me. Earlier this month, he called.

      In the course of three hours, speaking through an interpreter, Mered detailed his activities, his business woes, and—with some careful omissions—his whereabouts during the past seven years. His version of events fits with what I learned about him from his former clients, from his wife, and from what was both present in and curiously missing from the Italian court documents—though he quibbled over details that hurt his pride (that Ali had slapped him) or could potentially hurt him legally (that he was ever armed).

      Mered told me that in December, 2015, he was jailed under a different name for using a forged Eritrean passport. He wouldn’t specify what country he was in, but his brother’s wiretapped call—the one that referred to Mered’s pending return from Dubai—suggests that he was probably caught in the United Arab Emirates. Six months later, when Berhe was arrested in Khartoum, Mered learned of his own supposed extradition to Italy from rumors circulating in prison. In August, 2016, one of Mered’s associates managed to spring him from jail, by presenting the authorities in that country with another fake passport, showing a different nationality—most likely Ugandan—and arranging Mered’s repatriation to his supposed country of origin. His time in prison explains why the Italian wiretaps on his Sudanese number picked up nothing in the months before Berhe was arrested; it also explains why, when the Italians asked Facebook to turn over Mered’s log-in data, there was a gap during that period.

      To the Italians, Mered was only ever a trophy. Across Africa and the Middle East, the demand for smugglers is greater than ever, as tens of millions of people flee war, starvation, and oppression. For people living in transit countries—the drivers, the fixers, the translators, the guards, the shopkeepers, the hawala brokers, the bookkeepers, the police officers, the checkpoint runners, the bandits—business has never been more profitable. Last year, with Mered out of the trade, a hundred and eighty thousand refugees and migrants reached Italy by sea, almost all of them leaving from the beaches near Tripoli. This year, the number of arrivals is expected to surpass two hundred thousand.

      In our call, Mered expressed astonishment at how poorly the Italians understood the forces driving his enterprise. There is no code of honor among smugglers, no Mafia-like hierarchy to disrupt—only money, movement, risk, and death. “One day, if I get caught, the truth will come out,” he said. “These European governments—their technology is so good, but they know nothing.”

      Thirteen months after the extradition, Berhe is still on trial. At a hearing in May, he sat behind a glass cage, clutching a small plastic crucifix. Three judges sat at the bench, murmuring to one another from behind a stack of papers that mostly obscured their faces. Apart from Tondo, the only Italian journalists in the room were a reporter and an editor from MeridioNews, a small, independent Sicilian Web site; major Italian outlets have largely ignored the trial or written credulously about the prosecution’s claims.

      A judicial official asked, for the record, whether the defendant Medhanie Yehdego Mered was present. Calantropo noted that, in fact, he was not, but it was easier to move forward if everyone pretended that he was. The prosecution’s witness, a police officer involved in the extradition, didn’t show up, and for the next hour nothing happened. The lawyers checked Facebook on their phones. Finally, the session was adjourned. Berhe, who had waited a month for the hearing, was led away in tears.

      https://www.newyorker.com/magazine/2017/07/31/how-not-to-solve-the-refugee-crisis

      #Operation_Glauco #Glauco #opération_glauco #Mered_Medhanie

    • Italy Imprisons Refugees Who Were Forced to Pilot Smuggling Boats At Gunpoint

      The Italian press cheer these operations as a key part of the fight against illegal immigration, lionizing figures like #Carlo_Parini, a former mafia investigator who is now a top anti-human trafficking police officer in Italy. Parini leads a squad of judicial police in the province of Siracusa in eastern Sicily, one of several working under different provincial prosecutors, and his aggressive style has earned him the nickname “the smuggler hunter.”

      There is only one problem: the vast majority of people arrested and convicted by these police are not smugglers. Almost 1400 people are currently being held in Italian prisons merely for driving a rubber boat or holding a compass. Most of them paid smugglers in Libya for passage to Europe and were forced to pilot the boat, often at gunpoint.

      https://theintercept.com/2017/09/16/italy-imprisons-refugees-who-were-forced-to-pilot-smuggling-boats-at-g

      #Usaineu_Joof

    • A Palerme, le procès d’un Erythréen tourne à l’absurde

      La justice italienne s’acharne contre Medhanie Tesfamariam Behre, accusé d’être un cruel trafiquant d’êtres humains, alors que tout indique qu’il y a erreur sur la personne.


      http://mobile.lemonde.fr/afrique/article/2018/01/23/a-palerme-le-proces-d-un-erythreen-tourne-a-l-absurde_5245779_3212.ht

    • People smuggler who Italians claim to have jailed is living freely in Uganda

      One of the world’s most wanted people smugglers, who Italian prosecutors claim to have in jail in Sicily, is living freely in Uganda and spending his substantial earnings in nightclubs, according to multiple witnesses.

      https://www.theguardian.com/law/2018/apr/11/medhanie-yehdego-mered-people-smuggler-italians-claim-jailed-seen-ugand

      Lien pour voir le documentaire, en suédois (avec sous-titres en anglais) :
      https://www.svtplay.se/video/17635602/uppdrag-granskning/uppdrag-granskning-sasong-19-avsnitt-13?start=auto&tab=2018

    • voir aussi:
      Friends of the Traffickers Italy’s Anti-Mafia Directorate and the “Dirty Campaign” to Criminalize Migration

      The European effort to dismantle these smuggling networks has been driven by an unlikely actor: the Italian anti-mafia and anti-terrorism directorate, a niche police office in Rome that gained respect in the 1990s and early 2000s for dismantling large parts of the Mafia in Sicily and elsewhere in Italy. According to previously unpublished internal documents, the office — called the #Direzione_nazionale_antimafia_e_antiterrorismo, or #DNAA, in Italian — took a front-and-center role in the management of Europe’s southern sea borders, in direct coordination with the EU border agency Frontex and European military missions operating off the Libyan coast.

      https://seenthis.net/messages/913769

  • Macron roi

    Alors que le #Parlement est en ce jour transformé en une chambre d’enregistrement des désirs du Roi, il importe de revenir sur le bilan d’une année de gouvernement-covid. Est-ce la pandémie qui est hors de contrôle, ou bien notre président ? Les deux certainement.

    « Le président a acquis une vraie #expertise sur les sujets sanitaires. Ce n’est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne. » #Jean-Michel_Blanquer, Le Monde, le 30 mars 2021

    « Ce n’est pas Macron qui manque d’#humilité, c’est l’humilité qui n’est pas à la hauteur », #EmmanuelMacronFacts

    « Père Ubu – Allons, messieurs, prenons nos dispositions pour la bataille. Nous allons rester sur la colline et ne commettrons point la sottise de descendre en bas. Je me tiendrai au milieu comme une citadelle vivante et vous autres graviterez autour de moi » Alfred Jarry, Ubu roi, Acte IV, scène 3

    Je serai bref. On écrit bien trop sur Macron. Les trois épigraphes ci-dessus disent à peu près tout. Il faudrait juste ajouter que dans certaines versions de la mythologie grecque Hybris est l’un des enfants de la Nuit et d’Érèbe, une divinité des Enfers. L’#hybris désigne la #démesure, l’#excès_de_pouvoir et le vertige auquel il conduit. La Vème République est une détestable machine à produire de l’hybris. Des présidents hors de contrôle.

    En ce 31 mars 2021, Macron roi préside un #Conseil_de_défense_sanitaire où ne siège autour de lui qu’une petite grappe de ministres choisis par ses soins. Conseil opaque, soumis au secret et échappant à tout #contrôle_législatif . Le soir du même jour, il annonce ses décisions à ses sujets, au nom d’un « nous », dont on ne saura jamais s’il est de majesté ou s’il renvoie aux choix collectifs et débattus d’un #exécutif. Ce « je-nous » annonce donc le #reconfinement de toute la métropole, avec la fermeture des écoles. Je propose de déduire de ces décisions les trois #échecs de Macron, qui correspondent à trois #fautes, lesquelles sont directement en rapport avec la démesure qui caractérise le personnage, #démesure encouragée par la fonction et notre #constitution épuisée. Quand faire le #bilan d’une politique se résume, de facto, à la caractérologie de son Auteur, on se dit qu’il est grand temps de changer de République et d’en finir avec le #présidentialisme.

    Le premier échec de Macron roi, c’est le reconfinement de toute la métropole avec ses conséquences en termes de #santé_mentale, de #précarisation accrue pour les plus pauvres et les classes moyennes, et d’aggravation de la #crise_économique. L’engagement pris à de multiples reprises de ne pas reconfiner nationalement n’a jamais été accompagné de la politique qu’un tel choix exigeait. Macron a mis tout le pays dans une #impasse. Le reconfinement est la conséquence directe de ce choix. La décision de laisser filer l’#épidémie fin janvier, - dans un contexte de diffusion des variants, avec l’exemple anglais sous les yeux, et contre l’avis de toute la #communauté_scientifique -, a été, littéralement, criminelle. Macron était parfaitement informé de la flambée qui aurait lieu mi-mars. Nous y sommes.

    Le second échec de Macron roi, distrait et appuyé par son fou préféré dans son obstination à ne #rien_faire pour sécuriser sérieusement l’#Éducation_nationale, aura été la #fermeture contrainte des #écoles et le prolongement du semi-confinement des étudiant.es, qu’il convient de ne pas oublier : les dégâts sont pour elle et eux sans fin, que certain.es aident à réparer : https://blogs.mediapart.fr/parrainer-un-e-etudiant-e/blog/260221/parrainer-un-e-etudiant-e-pour-entrer-dans-le-monde-dapres-appel-ten. En plus des scandales des #masques, des #tests et des #vaccins, Macron et son gouvernement sont en effet directement comptables d’une #inaction incompréhensible. Monté sur son « cheval à phynances », Macron roi a certes arrosé les entreprises de centaines de milliards, mais n’en a dépensé aucun pour l’#Hôpital, l’École, l’#Université, la #Recherche et plus généralement la #sécurisation_sanitaire des #lieux_publics, parmi lesquels tous les lieux de #culture.

    Or, depuis bientôt un an, des chercheurs font la démonstration que des solutions existent (voir ici : https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/120121/rendre-l-universite-aux-etudiants-sans-attendre-les-decideurs ) et que la stratégie « #Zéro_Covid » est certainement la plus efficace et la plus propre à protéger des vies : voir par exemple les propositions concrètes de Rogue-ESR (https://rogueesr.fr/zero-covid). Pourquoi donc « une intelligence comme la sienne » ne parvient-elle pas à s’élever jusqu’à la compréhension que la #détection de la saturation en #CO2 d’un lieu fermé et l’utilisation de #filtres_Hepa sont des dispositifs techniques simples, efficaces et susceptibles de limiter la propagation du #virus ? Même des esprits infiniment plus bornés que le sien – Wauquiez par exemple (https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/covid-l-efficacite-des-purificateurs-d-air-contre-le-sa), qui dégage 10 millions pour des #purificateurs_d’air dans les écoles et lycées - ont parfaitement saisi au bout de 6 mois ce que Macron-Roi mettra deux ans à reconnaitre.

    Le troisième échec de Macron roi, le plus terrible, est le nombre de #morts, de vies brisées, de souffrances psychiques et physiques que des années de soins peineront à soulager. Bientôt 100 000 morts. Des légions de "covid longs", des enfants, des adolescents et des étudiants habités par l’angoisse de contaminer leur parents … Question : combien de milliers de vies auraient pu être épargnées, non pas seulement par des décisions énergiques fin janvier 2021, mais par un véritable #plan_d’action visant à apporter une sécurité sanitaire digne de ce nom, à toute la population ? Pourquoi 3000 #lits de #réanimation supplémentaires seulement maintenant et pas à l’été 2020, avant la seconde vague ? Pourquoi Zéro mesure technique et financière pour les #universités quand des étudiants se suicident ? Pourquoi Zéro vaccin pour protéger les enseignants ? Pourquoi faire si peu de cas de « La valeur d’une vie » (https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/260121/la-valeur-d-une-vie) ?

    L’analyse des causes de ces #échecs montre que ce ne sont pas des #erreurs, mais des #fautes politiques. Tout d’abord une gestion présidentialiste et autocratique de la #crise_sanitaire, couplée avec un virage idéologique vers l’extrême droite. Ensuite le refus de toute #politique_d’anticipation, qui est à concevoir comme une conséquence du « #en-même-temps » : le #laisser_faire néolibéral du macronisme se conjugue avec un retrait massif de l’#Etat et un affaiblissement de la #Fonction_publique. Enfin la #gestion_sanitaire de Macron roi a pris lors de cette épidémie la forme d’un #pari : s’accoutumer au virus, #vivre_avec, le laisser filer permettra peut-être d’éviter un #confinement. Le pari au lieu de la #raison et de la #délibération, le jeu avec la science, le rêve de devenir un savant, l’adulation de Raoult, Macron roi devenu « l’expert », l’épidémiologiste en chambre. La limite de cette folie est éthique : un #pouvoir, quel qu’il soit, ne peut pas parier des vies comme dans une partie de poker.

    A ces trois fautes correspondent trois marqueurs de l’identité politique de Macron roi : l’#opportunisme, le #jeu et le #cynisme. Macron est certainement le président le plus dangereux que nous ayons eu depuis Pétain. Il est le président qui aura consenti à la mort de dizaines de milliers de citoyen.ne.s, qui aura fait le lit de l’#extrême_droite et aura remplacé la politique par un jeu de roulette russe. Président hors de contrôle, il est devenu à lui seul le haut comité médical qu’il a institué. Il est devenu à lui seul tout le Parlement. Il est devenu sa propre caricature. Le Roi et le fou du Roi. Seul en son Palais, "divertissant son incurable ennui en faisant des paris avec la vie de ses sujets"*.

    Pascal Maillard

    Père Ubu s’interrogeait ainsi : « Le mauvais droit ne vaut-il pas le bon ? ». Il parait que sous la plume de Jarry cette question rhétorique renvoyait au cynisme politique de Bismarck.

    * L’expression est de l’écrivain Yves Charnet, dans un livre à paraître.

    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/010421/macron-roi

    #macronisme #Macron #France #covid #coronavirus #Blanquer

    • Elle s’appuie sur une expertise psychiatrique demandée par le juge à une pédopsychiatre, qui conclut que les trois enfants ne sont pas autistes et que Rachel souffre d’un syndrome de Münchhausen par procuration, signifiant qu’elle provoque ou imagine elle-même des troubles chez ses enfants dans le but d’attirer l’attention sur elle7,8,5. L’aliénation parentale est également retenue[réf. nécessaire] contre Rachel dans cette première décision judiciaire9, qui évoque un « comportement maternel inquiétant, empreint de nomadisme médical »10. La décision judiciaire de placement devient effective le 5 août 2015, sur ordre du conseil général de l’Isère, de façon imprévue car de nombreuses personnes pensaient que Rachel bénéficierait d’un délai en raison des congés estivaux11. Les trois enfants (alors âgés de 4, 6 et 8 ans) sont placés en foyer d’accueil12.

      on retrouve le #SAP et #syndrome_de_Munchhausen_par_procuration porté par ces imbéciles de #psychanalistes_lacaniens
      #sexisme #discrimination #mère_célibataire

      Sur le Syndrome de Munchhausen par procuration voire ici aussi https://seenthis.net/messages/792078

    • merci @fil pour le docu
      oui, c’est terrifiant les carences de ce pays

      très impressionnée aussi de ne voir que des femmes

      Et je me dis que nous avons échappé au pire avec ma fille, que ce soit l’école, les services sociaux, les flics ou les psys, ils ont tout fait pour m’enfoncer, certains me menaçant de me « dénoncer » à l’ASE et de la placer à la DASS. Je leur garde à tous une haine féroce.

      Les femmes qui gèrent une famille monoparentale sont les brebis émissaires sur lesquelles se défoulent les petits soldats de ces institutions archaïques.

      J’ai une amie qui s’est démenée pendant des années pour son neveu qui avait été placé car sa mère souvent en psychiatrie n’arrivait pas à l’élever sans aide. Elle s’est heurtée à chaque fois à la justice et à l’ASE ; Le docu souligne bien à quel point aucun en justice ou en travailleurs sociaux n’est formé au handicap et comment maltraitance et troubles autistiques sont confondus.

      Pauvre femme et pauvres enfants, presque dix ans privée de leur amour.

  • Éducation. #Samuel_Paty : le #rapport qui accuse la victime

    L’#enquête demandée par Jean-Michel Blanquer à l’inspection de l’Éducation nationale ne répond pas aux questions posées. Elle apporte un récit minutieux, mais biaisé, des faits. Le seul à avoir commis des #erreurs serait… Samuel Paty.

    « La #reconstitution du déroulement des #faits tend à montrer que, tant au niveau de l’établissement qu’aux niveaux départemental et académique, les dispositions ont été prises avec réactivité pour gérer le trouble initialement suscité par le cours sur la #liberté_d’expression de Samuel Paty. »

    La phrase figure en toutes lettres dans le rapport de l’#IGESR (Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche) sur les événements ayant abouti à l’#assassinat, le 16 novembre, du professeur d’histoire-géographie, rendu public le 3 décembre. Comme on ne peut pas soupçonner a priori les inspecteurs du ministère de l’Éducation nationale d’un défaut de maîtrise de la langue, il faut prendre soin d’en bien saisir le sens.

    Dédouaner l’institution

    Ce rapport affirme donc qu’il s’agissait, non de protéger un enseignant contre une cabale venue de l’extérieur et qui a abouti à son meurtre, mais de « gérer un #trouble ». Et qu’est-ce qui a « suscité » ce trouble, selon les auteurs ? Non pas les agissements d’un père d’élève qui a publié des vidéos dénonçant le comportement du professeur et appelant à se rassembler devant l’établissement, ni ce que cet appel a entraîné, mais bien… « le #cours sur la liberté d’expression de Samuel Paty. »

    Le texte a beau nier, par ailleurs, que le professeur ait été à aucun moment mis en cause, notamment par l’inspecteur « référent laïcité » qui l’a rencontré le 9 octobre : la formulation choisie trahit l’intention véritable de ce travail. Il s’agit non de faire la lumière sur les #responsabilités et les éventuelles #erreurs des uns et des autres dans cette affaire, mais avant tout de dédouaner l’institution de toute responsabilité éventuelle. Comme l’affirmait Jean-Michel Blanquer, le 21 octobre devant le Sénat : « La logique du “#pas_de_vague” n’est plus la logique de l’#Éducation_nationale. » Vraiment ?

    Fragiliser, plutôt que soutenir

    Le rapport reconstitue de manière assez complète et jour par jour le déroulé des faits, depuis le 5 octobre et ce fameux cours d’#EMC (#éducation_morale_et_civique), jusqu’au terrible soir du 16 octobre. Il en ressort que dès le départ, l’affaire a été prise au sérieux par la hiérarchie directe de l’enseignant (et par la plupart de ses collègues) comme par les autorités académiques, ainsi que par les services du ministère de l’Intérieur – #Renseignement_territoriaux et commissariat de Conflans-Sainte-Honorine. Ainsi lundi 12 octobre – donc dès le lendemain de la publication de la vidéo du père d’élève incriminant Samuel Paty – la conseillère sécurité du #rectorat de Versailles signale les faits au Renseignement territorial, qui alerte le #commissariat de #Conflans, lequel met en place rapidement des patrouilles de police devant le collège…

    Un point particulier sur lequel le rapport ne convainc pas, c’est quand il évoque les « #malentendus » auxquels a pu donner lieu l’action « d’accompagnement du professeur et de l’équipe pédagogique » par le #référent_laïcité. Dans une formulation alambiquée, il explique que ce n’est pas son action, mais son statut d’#IA-PR (Inspecteur d’académie-inspecteur pédagogique régional) qui « a pu le cas échéant donner lieu à des malentendus sur le sens et la portée de sa démarche ». En clair : Samuel Paty a cru qu’on venait évaluer et juger son action, et non l’aider à faire face aux attaques dont il était l’objet. Rappelons à ce sujet que l’hebdomadaire Le Point a publié le 20 novembre un courriel envoyé par cet inspecteur, où il indiquait que Samuel Paty ne maîtrisait pas « les règles de la #laïcité ». Le rapport lui-même ne cache d’ailleurs pas que l’intervention de cet inspecteur a eu surtout pour effet de conduire Samuel Paty à reconnaître « la #maladresse qu’il avait pu commettre », en invitant les élèves qui ne souhaitaient pas voir les caricatures à sortir de son cours. Le genre de formulation qui, en effet, est largement de nature à créer un « malentendu »… et à fragiliser, plutôt que soutenir, Samuel Paty.

    Un aveu d’#impuissance

    Résultat de tous ces biais, le rapport aboutit à des #préconisations bien faibles – voire carrément à côté de la plaque – et qui, clairement, ne paraissent pas à la hauteur de l’enjeu : rassurer les enseignants en garantissant que de tels faits ne pourraient se reproduire. Améliorer la #communication – qui en l’occurrence à plutôt bien fonctionné ! – entre services de l’Éducation nationale et services de #police, mettre en place une « #cellule_opérationnelle_de_veille_et_de_suivi » quand une #menace est identifiée, « renforcer la #sécurisation_matérielle des établissements » (rappel : Samuel Paty a été assassiné à l’extérieur…) ou encore mettre en place des « cellules de veille des #réseaux_sociaux au sein des services académiques »… Tout cela sonne plutôt comme un aveu d’impuissance, si ce n’est d’#indifférence. Et montre surtout que seule une véritable #enquête_judiciaire pourra faire la lumière sur ce qui s’est passé à #Conflans-Sainte-Honorine entre le 5 et le 16 octobre. En attendant cet hypothétique débouché, on ne pourra que reprendre et partager la conclusion pleine d’amertume de François Jarraud, fin connaisseur de l’Éducation nationale, sur son site du Café pédagogique : « Tout a été parfait. Tellement parfait que le 16 octobre Samuel Paty était seul face à son assassin. »

    https://www.humanite.fr/education-samuel-paty-le-rapport-qui-accuse-la-victime-697181

  • La #Cour_des_comptes appelle à renforcer sans tarder la lutte contre la #fraude_sociale | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/la-cour-des-comptes-appelle-a-renforcer-sans-tarder-la-lutte-contre-la-f

    Auditionné ce 8 septembre 2020 devant la commission des Affaires sociales du Sénat, le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, n’a pas pu livrer une estimation précise du volume des fraudes aux #prestations_sociales. En cause : le manque d’enquêtes de la part de différents organismes de #protection_sociale, la « zone grise » entre #erreurs et fraudes, ou encore le calendrier contraint de la Cour pour remettre ses conclusions.

    https://www.ccomptes.fr/system/files/2020-09/20200908-rapport-Lutte-contre-fraudes-prestations-sociales.pdf

  • Coronavirus en Israël : des milliers de personnes mises en quarantaine sans raison sur la base des données de leur GSM
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_coronavirus-en-israel-des-milliers-de-personnes-mises-en-quarantaine-san

    Des milliers d’Israéliens ont été placés en quarantaine sans raison apparente, sur la base des données de leur GSM, a admis le ministère de la Santé israélien. Près de 12.000 personnes ont reçu un SMS de la part du Shin Bet, le service de renseignement intérieur israélien, les invitant à se mettre en quarantaine, a déclaré mardi un porte-parole du ministère de l’Intérieur devant une commission parlementaire.

    Le gouvernement israélien utilise son agence de sécurité intérieure pour le traçage des citoyens afin de lutter contre l’augmentation du nombre de cas de Covid-19. Appliqué par le Shin Bet au début de la crise sanitaire, ce programme de surveillance controversé a été bloqué temporairement par la Cour suprême de l’État hébreu fin avril, avant d’être relancé fin juin.

    Selon le journal Times of Israel, des dizaines de milliers d’Israéliens ont reçu, au cours de la première semaine de la reprise du programme, un SMS leur conseillant de se placer en quarantaine en raison d’une potentielle infection à la Covid-19.

    Cent cinquante employés d’une ligne d’écoute ont été chargés de répondre aux questions concernant les SMS. Ils ont reçu plus de 26.000 appels entre le lancement de la ligne et dimanche dernier. Dans 83% des cas, les appels concernaient des protestations contre l’imposition de la quarantaine par voie d’un SMS. Environ 12.000 personnes ont été notifiées qu’elles ne devaient plus rester en quarantaine.

    Ce type de surveillance électronique a jusqu’à présent été utilisé pour lutter contre le terrorisme. L’intention était, au cours de la crise sanitaire, d’utiliser les données de localisation des GSM des personnes infectées pour établir avec qui ces dernières avaient récemment été en contact. Les personnes potentiellement contaminées étaient alors alertées par SMS et priées de se placer en quarantaine.

    #erreur_intentionnelle ? #algorithme foireux ? #vie_privée #surveillance #données #bigdata #privacy #données_personnelles #santé #GSM #géolocalisation #covid-19 #coronavirus #quarantaine #shin_bet

    • La police flamande de Hasselt (NVA) retrouve ses anciennes habitudes, fouiller les greniers afin de rechercher les fêtards, en attendant mieux.

      Coronavirus à Hasselt : il planque les clients de son café dans son grenier à l’arrivée de la police
      https://www.rtbf.be/info/insolites/detail_coronavirus-a-hasselt-il-planque-les-clients-de-son-cafe-dans-son-grenie

      Le patron d’un café de Hasselt espérait berner la police lorsque celle-ci s’est présentée aux petites heures à la porte de son établissement. Il venait de couper la musique et de faire passer au grenier 13 fêtards qui espéraient encore danser et chanter quelques heures de plus. Mais les forces de l’ordre ont fini par découvrir la planque.


      Le bourgmestre de Hasselt, Steven Vandepu. - © JORIS VLIEGEN - BELGA

      La police est intervenue vers 02h00 dans la nuit de lundi à mardi après avoir reçu un appel faisant état de nuisances sonores. L’établissement ne respectait en outre pas le couvre-feu imposé à 01h00 du matin en raison du coronavirus.

      Chaque fêtard et le gérant ont reçu un procès-verbal pour ne pas avoir respecté les mesures corona. Le patron a également écopé d’un PV pour avoir autorisé sa clientèle à fumer à l’intérieur du bar. . . . . .

      Pourtant, ce sont les dirigeants belges qui, par leur épouvantable gestion de l’épidémie de #coronavirus ont tué, les vieillards, principalement. Certain.e.s de faim et de soif, témoignages #MSF

      #police #flandres #Belgique #Traditions #violences_policières #surveillance #répression #violence #maintien_de_l'ordre #coronavirus #covid-19 #entrainement #rafles #rafle

    • La Belgique inflige une amende de 600.000 euros à Google pour atteinte à la réputation
      https://datanews.levif.be/ict/actualite/la-belgique-inflige-une-amende-de-600-000-euros-a-google-pour-atteinte-a-la-reputation/article-news-1310641.html?cookie_check=1594786091

      Google Belgium devra s’acquitter d’une amende de 600.000 euros. L’Autorité de protection des données (APD) belge a sanctionné l’entreprise, parce qu’elle a refusé de supprimer des résultats de recherche dommageables.

      L’APD inflige cette amende suite à une plainte déposée par un homme qui voulait voir supprimer quelques résultats du moteur de recherche. Depuis quelques années, les Européens ont le ’droit d’être oubliés’, ce qui leur permet de demander de supprimer certains résultats de recherche. Mais dans un premier temps, Google décide elle-même si une telle demande se justifie.

      L’homme en question n’est pas nommément mentionné, mais il s’agit, selon l’APD, de quelqu’un qui exerce une fonction dans la vie publique. Les résultats qu’il voulait voir enlever, portent sur ses possibles liens avec un parti politique, ce qu’il réfute, et sur une plainte pour brimade à son égard, qui avait été déclarée infondée il y a des années déjà.

      Google n’a pas accepté de supprimer ces deux résultats. La Chambre des litiges de l’APD a donné raison à Google pour la première partie, parce que l’homme joue un rôle dans la vie publique et que ces résultats ont donc un intérêt général.

      Mais pour ce qui est de la plainte pour brimade, l’APD se montre très critique vis-à-vis de Google. Par son refus, l’entreprise s’est montrée négligente, parce qu’elle disposait des preuves que les faits en question étaient ’non pertinents et désuets’. Il s’agit en effet d’une plainte datant de plus de dix ans et portant sur des faits qui n’ont jamais été démontrés.

      Formulaire de demande incorrect
      L’amende de 600.000 euros n’est pas infligée pour ce seul refus. L’APD estime en effet que le formulaire de demande de suppression de résultats n’est pas suffisamment transparent. L’APD invite dès lors Google à adapter ce formulaire à l’Espace Economique Européen.

      Google Belgium botte en touche
      Ce qui est étonnant, c’est que Google Belgium a, dans son argumentation, considéré comme infondée la plainte déposée auprès de l’Autorité de protection des données du fait que le responsable du traitement n’est pas Google Belgium, mais Google LLC, la société mère aux Etats-Unis.

      Ce raisonnement n’a pas été suivi par la Chambre des litiges de l’APD. Pour elle, les deux organisations sont liées de manière indissociable, ce qui fait que c’est la filiale locale belge de Google qui est responsable.

      Il s’agit d’un singulier précédent dans la mesure où les grandes firmes technologiques se réfèrent dans ce genre de situations assez souvent à leur siège central européen ou américain, ce qui fait qu’un jugement prend souvent pas mal de temps et se complexifie. La Chambre des litiges suit cependant Google dans le fait que son siège européen établi en Irlande n’est pas responsable de la suppression des résultats de recherche.

      La plus forte amende à ce jour
      Pour l’Autorité de protection des données belge, il s’agit de la plus forte amende jamais infligée à ce jour. Le précédent record était de 50.000 euros. Pour Google aussi, il est probablement question d’un record dans notre pays. En 2011, l’entreprise avait encore proposé un arrangement d’un montant de 150.000 euros, parce qu’elle avait intercepté https://datanews.knack.be/ict/nieuws/belgische-boete-voor-google/article-normal-280643.html?cookie_check=1594786373 par mégarde avec ses voitures Street View des communications privées.

      Google en appel
      Google annonce qu’elle va en appel de l’amende qui lui est infligée. Celle-ci a été introduite auprès du tribunal des marchés, une composante de la Cour d’Appel de Bruxelles.

      « Depuis 2014, nous avons travaillé dur pour implémenter le droit à l’oubli en Europe et pour trouver un équilibre sensé, basé sur des principes, entre le droit des citoyens à l’accès à l’information et le respect de leur vie privée. Nous estimons que cette affaire ne répond pas aux critères de la Cour européenne de Justice de supprimer des résultats de recherche du contenu journalistique publié. Nous pensons qu’il y va de l’intérêt général que l’article en question puisse encore être recherché. L’Autorité de protection des données n’est pas du même avis. Nous allons donc demander à la Cour de décider », affirme Google dans une réaction à . . . . . .

      Data News.

      #vie_privée #google #internet #données_personnelles #bigdata #données #privacy

  • Les politiques d’#austérité : à cause d’une erreur Excel ?

    Comment un article économique ayant eu une influence majeure sur les politiques d’austérité s’est finalement révélé faux, à cause d’une erreur de calcul sous #Excel.

    https://www.youtube.com/watch?v=yeX_Zs7zztY&feature=youtu.be


    #science #politique #science_et_politique #croissance #dette #vidéo #économie #erreur #dette_publique #90_pourcent #politique_économique #Thomas_Herndon

    Le seuil de 90% de dette, cité dans l’article de #Reinhart - #Rogoff comme étant le seuil qui ne permet plus de croissance, et utilisé par les politiciens depuis...

    • The #Reinhart - #Rogoff error – or how not to Excel at economics

      Last week we learned a famous 2010 academic paper, relied on by political big-hitters to bolster arguments for austerity cuts, contained significant errors; and that those errors came down to misuse of an Excel spreadsheet.

      Sadly, these are not the first mistakes of this size and nature when handling data. So what on Earth went wrong, and can we fix it?

      Harvard’s Carmen Reinhart and Kenneth Rogoff are two of the most respected and influential academic economists active today.

      Or at least, they were. On April 16, doctoral student Thomas Herndon and professors Michael Ash and Robert Pollin, at the Political Economy Research Institute at the University of Massachusetts Amherst, released the results of their analysis of two 2010 papers by Reinhard and Rogoff, papers that also provided much of the grist for the 2011 bestseller Next Time Is Different.

      Reinhart and Rogoff’s work showed average real economic growth slows (a 0.1% decline) when a country’s debt rises to more than 90% of gross domestic product (GDP) – and this 90% figure was employed repeatedly in political arguments over high-profile austerity measures.

      During their analysis, Herndon, Ash and Pollin obtained the actual spreadsheet that Reinhart and Rogoff used for their calculations; and after analysing this data, they identified three errors.

      The most serious was that, in their Excel spreadsheet, Reinhart and Rogoff had not selected the entire row when averaging growth figures: they omitted data from Australia, Austria, Belgium, Canada and Denmark.

      In other words, they had accidentally only included 15 of the 20 countries under analysis in their key calculation.

      When that error was corrected, the “0.1% decline” data became a 2.2% average increase in economic growth.

      So the key conclusion of a seminal paper, which has been widely quoted in political debates in North America, Europe Australia and elsewhere, was invalid.

      The paper was cited by the 2012 Republican nominee for the US vice presidency Paul Ryan in his proposed 2013 budget The Path to Prosperity: A Blueprint for American Renewal.

      Undoubtedly, without Reinhart and Rogoff, Ryan would have found some other data to support his conservative point of view; but he must have been delighted he had heavyweight economists such as Reinhart and Rogoff apparently in his corner.

      Mind you, Reinhart and Rogoff have not tried to distance themselves from this view of their work.
      Keeping records

      As said at the outset, this is not the first time a data- and/or math-related mistake resulted in major embarrassment and expense. In a summary of such historical clangers, Bloomberg journalist Matthew Zeitlin recently pointed to:

      NASA’s Mariner 1 spacecraft, destroyed minutes after launch in 1962, thanks to “a missing hyphen in its computer code for transmitting navigation instructions”
      an Excel spreadsheet error by a first-year law firm associate, who added 179 contracts to an agreement to buy the bankrupt firm Lehman Brothers’ assets, on behalf of Barclay’s bank
      the 2010 European flight ban, following the eruption of Iceland’s Eyjafjallajokull, for which “many of the assumptions in the computer models were not backed by scientific evidence”

      While many different types of errors were involved in these calamities, the fact that the errors in the Reinhart-Rogoff paper were not identified earlier can be ascribed by the pervasive failure of scientific and other researchers to make all data and computer code publicly available at an early stage – preferably when the research paper documenting the study is submitted for review.

      We’ve discussed this topic in a previous article on Math Drudge and another in the Huffington Post – emphasising that the culture of computing has not kept pace with its rapidly ascending pre-eminence in modern scientific and social science research.

      Most certainly the issue is not just one for political economists, although the situation seems worst in the social sciences. In a private letter now making the rounds – which we have read – behavioural psychologist Daniel Kahneman (a Nobel economist) has implored social psychologists to clean up their act to avoid a “train wreck”.

      Kahneman specifically discusses the importance of replication of experiments and studies on priming effects.

      Traditionally, researchers have been taught to record every detail of their work, including experimental design, procedures, equipment, raw results, data processing, statistical methods and other tools used to analyse the results.

      In contrast, relatively few researchers who employ computing in modern science – ranging from large-scale, highly parallel climate simulations to simple processing of social science data – typically take such care in their work.

      In most cases, there is no record of workflow, hardware and software configuration, and often even the source code is no longer available (or has been revised numerous times since the study was conducted).

      We think this is a seriously lax environment in which deliberate fraud and genuine error can proliferate.
      Raising standards

      We believe, and have argued, there should be new and significantly stricter standards required of papers by journal editors and conference chairs, together with software tools to facilitate the storage of files relating to the computational workflow.

      But there’s plenty of blame to spread around. Science journalists need to do a better job of reporting such critical issues and not being blinded by seductive numbers. This is not the first time impressive-looking data, later rescinded, has been trumpeted around the media. And the stakes can be enormous.

      If Reinhart and Rogoff (a chess grandmaster) had made any attempt to allow access to their data immediately at the conclusion of their study, the Excel error would have been caught and their other arguments and conclusions could have been tightened.

      They might still be the most dangerous economists in the world, but they would not now be in the position of saving face in light of damning critiques in the Atlantic and elsewhere.

      As Matthew O’Brien put it last week in The Atlantic:

      For an economist, the five most terrifying words in the English language are: I can’t replicate your results. But for economists Carmen Reinhart and Ken Rogoff of Harvard, there are seven even more terrifying ones: I think you made an Excel error.

      Listen, mistakes happen. Especially with Excel. But hopefully they don’t happen in papers that provide the intellectual edifice for an economic experiment — austerity — that has kept millions out of work. Well, too late.

      https://theconversation.com/the-reinhart-rogoff-error-or-how-not-to-excel-at-economics-13646

  • Accidents médicaux : la Cour des comptes pointe les « défaillances » de l’indemnisation
    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/02/09/20002-20170209ARTFIG00006-accidents-medicaux-la-cour-des-comptes-pointe-les

    Pour 2011-2015 sur 49,5 millions d’euros, « près de 30 » n’avaient pas donné lieu à une démarche de recouvrement auprès des assureurs. Ainsi « l’examen des états financiers fait apparaître un défaut d’enregistrement d’un total de créances supérieur à 92 millions d’euros (dont 17,5 millions en instance d’examen pour l’hépatite C, 11,6 en suspens et 29 non identifiés). D’ailleurs, le système d’information de l’Oniam est « onéreux, inadapté et inefficace » et ne permet pas d’informer correctement ses administrations de tutelle sur son activité (dossiers d’indemnisation, état des recouvrements...).

    #médecine
    #erreurs_médicales
    #mortalité
    #2017
    #scandale_sanitaire
    #assurances
    #bigpharma

    • Les erreurs médicales à l’hôpital, cause majeure de mortalité
      https://www.lemonde.fr/medecine/article/2016/05/04/morts-liees-aux-erreurs-medicales-des-donnees-peu-fiables_4913152_1650718.ht

      50 000 décès en France ?

      « Avec 15 millions d’hospitalisations en France en 2013, le nombre de décès liés aux erreurs médicales pourrait ainsi avoisiner les 50 000, en faisant la troisième cause de mortalité du pays après les cancers et les maladies cardio-vasculaires », indiquait Le Lien, association de défense des patients victimes d’accidents médicaux, en 2015, à partir des données de l’Organisation mondiale de la santé. En 2013, un rapport sur la iatrogénie (conséquences néfastes liées aux soins), rédigé par le pharmacologue Bernard Bégaud et par l’épidémiologiste Dominique Costagliola, relevait que « des études de pharmacovigilance permettant d’avancer la fourchette de 10 000 à 30 000 décès attribuables chaque année en France à un accident médicamenteux ». Sans compter ceux dus à d’autres causes médicales ou chirurgicales.

      « Nous demandons depuis des années la publication de données sur la mortalité liée aux erreurs médicales en France », explique-t-on au Lien. « On commence seulement à faire en sorte que les événements indésirables graves liés aux soins soient déclarés », ajoute l’association.

      #2016

  • La #visualisation en carte de #Edouard_Philippe autour du #confinement...

    Avec ce commnetaire :

    Sans confinement, c’était la #saturation de nos services de #réanimation partout en France. Le confinement a fonctionné :


    https://twitter.com/EPhilippePM/status/1251909374198636545

    #projection #réalité #cartographie

    Et ce commentaire sur l’#erreur dans la représentations des #DOM-TOM

    Vous avez encore mis les cartes des DOM-TOM à l’envers !!!
    La première fois ça passe. Droit à l’#erreur. Là, c’est insultant.

    HONTE !!!!!

    https://twitter.com/MHadrons/status/1251909650313818115
    #DOM_TOM

    ping @reka

  • Elections municipales : l’inévitable imbroglio
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/03/municipales-l-inevitable-imbroglio_6035410_3232.html

    Editorial. La crise due au Covid-19 a coupé en deux les élections municipales de mars. L’incertitude demeure sur la date du second tour, créant des situations ubuesques, dans un relatif consensus.

    Editorial du « Monde ». La bonne organisation des élections, garantie par la stricte application des textes, est un des piliers de la démocratie. A cet égard, la succession d’aléas que rencontre la tenue du scrutin municipal, initialement prévu les 15 et 22 mars, n’est pas à prendre la légère. On sait quand ce scrutin a commencé, mais on ignore quand il prendra fin, et on découvre que les règles qui le régissent dérogent à l’ordinaire. L’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis le 23 mars ne bouscule pas seulement l’équilibre entre l’exécutif et le Parlement, il ne restreint pas seulement l’exercice des libertés publiques, il influence aussi le déroulement de la vie communale.

    Le premier tour des élections a bien eu lieu le 15 mars, mais sur fond d’abstention record, reflet de la profonde réticence des citoyens à accomplir leur devoir électoral dans des conditions de sécurité sanitaire qui ne semblaient plus garanties. Quelques jours plus tôt, le président de la République avait annoncé la fermeture des écoles et des universités et, la veille, son premier ministre avait décrété celle des restaurants, cafés, cinémas et commerces non essentiels, afin de limiter la propagation du virus. Le soir du dépouillement, l’évidence sautait aux yeux : le second tour ne pourrait se tenir comme prévu. Il fallait le reporter.

    Depuis, ce second tour joue l’Arlésienne. La date du 21 juin a été avancée, mais elle ne semble plus d’actualité. Au cours d’une visioconférence jeudi avec les élus, le premier ministre, Edouard Philippe, n’a pas caché qu’un nouveau report était probable, « peut-être en octobre, voire après », en raison des incertitudes qui pèsent sur la date du déconfinement et ses modalités. Une fois encore, beaucoup dépendra de l’avis des experts scientifiques, qui fourniront un rapport sur la situation épidémique le 23 mai.

    Reporter la totalité d’un scrutin en raison de circonstances exceptionnelles n’a rien d’évident. Le couper en deux relève de la gageure, car aucun texte ne précise le mode d’emploi. Peut-on conserver les résultats du premier tour pour n’organiser que le second, ou faut-il au contraire rejouer l’intégralité de l’élection ?

    Erreur collective
    Consultés, les constitutionnalistes sont apparus divisés, si bien que le gouvernement a dû trancher, sous le contrôle du Conseil d’Etat puis du Parlement : avant l’été, il n’y aurait pas lieu de refaire un premier tour ; après l’été, il serait en revanche nécessaire, afin de garantir la sincérité du scrutin, mais dans les seules communes où les conseils municipaux sont incomplets.

    Autrement dit, les maires élus dès le premier tour le resteront, quoi qu’il arrive. Cela concerne la très grande majorité des communes (30 000 sur 35 000) et cela donne lieu sur le terrain à des situations ubuesques : les nouveaux élus n’ont en effet pas été autorisés à entrer en fonctions. Ce sont les anciennes équipes battues qui restent aux commandes.

    On peut s’étonner du relatif consensus dans lequel cet imbroglio électoral se déroule, au risque de déboucher sur de nombreux recours lorsque le scrutin sera définitivement clos. C’est que chacun s’emploie à réparer l’erreur collective qui a consisté à vouloir maintenir coûte que coûte le premier tour du scrutin, alors même que la situation sanitaire se dégradait à vue d’œil. L’opposition tenait à sa revanche et l’exécutif craignait de se voir accusé d’un coup de force. La crise sanitaire était là, mais personne n’était prêt à admettre qu’elle allait tout changer.

  • #Que_faire ?

    L’État doit agir avant que le pire advienne. Des milliers de vies sont en jeu. Il faut cesser de mentir. Les #solutions sont connues. Il faut prendre les bonnes #décisions. Maintenant, toute de suite : des #tests, des #masques et des #lits.

    Je suis devant mon écran en ce 21 mars, 6ème jour de confinement, le 2ème jour d’un printemps qu’on a oublié. Il est 15h. Il pleut. 100 messages tombent chaque heure sur mon ordinateur. Je n’arrive plus à les lire. J’essaie de répondre aux urgences, mais je ne sais plus quelles sont les #urgences. Il n’y a que des urgences. Les nouvelles, les analyses et les projections, toutes plus catastrophiques les unes que les autres, tombent comme des obus dans un champ de bataille. Je signe des pétitions, je participe à la rédaction d’appels, je me nourris de l’illusion d’avoir peut-être sauvé des vies en faisant voter un avis de CHSCT, j’alerte dans tous les sens et je ne sais plus où est le sens. Je m’arrête un instant, je respire, je ferme les yeux.

    Je revois le visage de la jeune caissière du supermarché, où je suis allé faire les provisions du confiné. C’était hier. J’étais masqué, presque seul à porter le sésame. Un peu honteux avec mon vieux FFP2 de gilet jaune, au milieu de petits vieux sans masques, d’enfants sans masque et de jeunes caissières sans masque. Ou alors avec un bout de tissus bricolé qu’elles portaient depuis des heures et dans lequel elles transpiraient. J’ai dit à la jeune caissière sans masque qu’elle devait porter un masque ou faire valoir son #droit_de_retrait. Elle m’a dit qu’elle n’avait pas de droit de retrait parce qu’elle avait droit à un masque par jour, un masque en tissu qu’elle ne supportait plus. Alors, en regardant ces jeunes visages et ces jeunes vies sans protection que le virus s’apprêtait à couronner, je me suis dit ceci : les salauds qui ont contraint des milliers de #caissières et d’#ouvriers à travailler sans aucune #protection, au #risque de leur santé et de leur vie, vont devoir payer. Payer très cher. Pas tout de suite parce qu’il y a des priorités, mais ils vont payer. Nous n’oublierons pas. Oui, me dis-je, je vais écrire un billet sur le #capitalisme_de_crise et la #guerre_sociale qui conduit à toujours sacrifier les plus pauvres, les travailleurs et les travailleuses auxquelles on va donner une #prime de la honte en échange de leur sacrifice pour le capitalisme mondialisé et les quelques pourritures couronnées qui nous gouvernent. Le « #En_même_temps » du #confinement et de l’#injonction_à_travailler. Le « En même temps » de Macron n’est plus seulement une #imposture permanente : il devient un #crime. Oui, me dis-je, il faut dénoncer ça pour empêcher le crime de masse qui se déroule sous nos yeux.

    Je rouvre les yeux. Une notification de ma messagerie cryptée me réveille de mon cauchemar. Je prends mon téléphone et lit les messages. On débat d’un projet d’action en extérieur avec un objectif noble. Il s’agit de #sauver_des_vies. Et pour sauver des vies il faut enfreindre le confinement. Une majorité s’oppose à toute prise de risque. Au nom des personnels de santé, pour les personnels de santé, par respect pour leur demande, pour leurs vies. On propose des pancartes aux fenêtres et des chants contre Macron, tous ensemble à 20h : « On est là ! Même si Macron ne le veut pas, nous on est là ! ». Je leur écris que j’écris un billet sur « Nous », les #confinés_en_colère, les confinés déter. Ceux que Macron enferme dans une prison un jour et à laquelle il met le feu le lendemain. C’était mon projet de billet d’avant-hier, quand Macron annonce à l’Institut Pasteur les 5 milliards pour la recherche. Je me dis alors : « Ouah, on a gagné la suspension des retraites, et là on va gagner le combat pour le refinancement de la recherche ». Las, ce n’est pas 5 milliards tout de suite pour le PLFR, c’est 5 milliards sur 10 ans et dans le cadre de la #LPPR, dont Macron reparle explicitement à l’occasion de son annonce. Le projet de loi était suspendu. Il le ressort au moment où il suspend la démocratie. Je reprends mes notes de jeudi soir :

    Macron annonce la suspension de toutes les réformes en cours ;
    Le peuple, conscient de l’intérêt général, consent au confinement et à la suspension provisoire de la #démocratie pour sauver le maximum de vies ;
    Et Macron réactive les #réformes au moment même il suspend la démocratie et annonce une attaque majeure contre le #droit_du_travail et les #acquis_sociaux (#35_heures et #congés).

    Question : #inconscience, #indécence ou #obscénité ? Pourquoi fait-il ça ? Est-il fou ? Je réfléchis un peu. Je repense au bonhomme, à ce "cas Macron" comme il y a un " cas Schreber". Il n’aura donc pas tenu plus de trois jours, le président. Il ne lui aura fallu que trois jours après le début du confinement pour retrouver son penchant le plus naturel à la #provocation_narcissique, au pied de nez bravache, à la vacherie anti-sociale. « Vous me voyez là, sans masque au milieu d’un labo, en train de faire la morale aux français confinés et annoncer tout de go que 5 milliards sont dégagés dans la cadre de la LLPR ». La LPPR qui mettait le feu aux poudres de l’université il y a deux semaines, le 5 mars exactement, quand l’université s’est arrêtée !

    Le confinement et tous ces #morts - passés, présents et à venir - sont une grande souffrance pour notre pays. Les #sacrifices sont et seront immenses. Chacun en a conscience. Et voilà un président, portant une #responsabilité insigne dans la gestion calamiteuse de la crise, qui passe son temps non seulement à rabrouer son peuple, mais aussi à narguer celles et ceux qui ont consenti au confinement et à la suspension de la démocratie. Celles et ceux qui ont consenti à sacrifier leur lutte et à mettre entre parenthèse le mouvement social. Et voilà encore que ce président met à profit cette suspension de nos libertés pour poursuivre la destruction des derniers acquis sociaux !

    Il faut que Macron fasse bien attention : le #consentement est là parce que le peuple est responsable, mais si le peuple consent ce jour, il consent avec une immense #colère contre l’indécence et l’obscénité de celui qui le nargue du haut d’un pouvoir qu’il usurpe et avilit. Ce président ne mérite plus aucun respect. Les #Gilets_jaunes ont inventé une chanson juste qui lui colle à la peau et ne le lâchera jamais : « #Macron_nous_fait_la_guerre ». Aujourd’hui il fait la guerre à un peuple confiné. Je me permets quelques analogies. Avec la relance de la LPPR le président-roi prenait plaisir à gifler un enfant dont il venait de lier les mains. Avec les 35 heures et les congés, ce ne sont plus des gifles qu’il assène, mais des coups de poing. Comment nomme-t-on un pays dans lequel on torture les citoyens emprisonnés ? Comment nomme-t-on un pays dans lequel on interdit aux manifestants de se protéger ? Comment nomme-t-on un pays dont la police éborgne et mutile ? Comment nomme-ton un pays où on empêche les malades de se protéger, par imprévoyance coupable et choix politiques irresponsables ? Que doivent faire des élus et les membres d’un gouvernement qui ont menti au peuple pour masquer leurs erreurs, leurs #fautes et leur #incompétence ?

    Macron a aujourd’hui une seule responsabilité, avant de quitter le pouvoir ou avant qu’il ne lui soit repris : sauver des vies. C’est tout ce qu’on attend de lui. C’est sa responsabilité et celle de son gouvernement, sa dernière responsabilité. Pour en finir avec toutes les #fautes, les #erreurs, les #mensonges, l’#incurie, les #atermoiements, l’#irresponsabilité_collective, aujourd’hui partout dénoncés, pour que le scandale d’Etat des masques, des tests et des lits finisse, pour sauver des milliers de vies, Macron et son gouvernement ont trois décisions à prendre. Elles sont simples : commander un milliard de masques tout de suite et les faire mettre en production par tous les moyens. Tester massivement la population pour que l’on sache qui est contaminé et qui doit par conséquent protéger autrui. Enfin construire dans les 2 semaines qui viennent au moins trois #hôpitaux_provisoires pour accueillir chacun 1000 malades. Les Chinois l’ont fait. Nous avons les moyens de le faire aussi. C’est ainsi qu’on sauvera des vies. Les 30 lits de l’Armée à Mulhouse nous font pleurer. Vous êtes obscènes jusque dans la communication et le ballet de vos avions. Vous n’avez rien compris. Vous avez laissé le Haut-Rhin contaminer le Bas-Rhin et la Franche-Comté pendant deux semaines alors que tout le monde vous mettait en garde contre ces décisions criminelles. Vous devrez répondre un jour de cela, et de bien d’autres choses. Alors aujourd’hui, si vous ne prenez pas ces trois décisions - les masques, les tests et les 3000 lits - vous aurez ajouté à l’indécence et à l’incompétence un véritable #crime_contre_l’humanité. Les morts vous regardent déjà au fond des yeux.

    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/210320/que-faire
    #dépistage #coronavirus

    • La semaine de SLU du 16 au 21 mars 2020

      Je meurs de l’absence de masques,

      Je meurs de l’absence de tests,

      Je meurs de l’absence de gel hydroalcoolique,

      Je meurs de l’absence de blouses dans les hôpitaux,

      Je meurs de l’absence d’antirétroviraux dans les hôpitaux,

      Je meurs de l’absence de nivaquine dans les hôpitaux, le royaume du Maroc ayant, lui, su acheter tout le stock à Sanofi,

      Je meurs de l’absence de lit de réanimation et de machines,

      Je meurs de la destruction de l’hôpital public,

      Je meurs des consignes efficaces des lean-managers : zéro-stock, zéro-bed,

      Je meurs de la mise en danger des personnels médicaux faute de moyens élémentaires,

      Je meurs de vivre dans un pays du tiers-monde, la France, non la france,

      Je meurs de la politique de Touraine,

      Je meurs de la politique de Buzyn,

      Je meurs de la politique de tous nos ministres de la recherche depuis 20 ans,

      J’aimerais ne pas mourir pour rien et puisque le Covid-19 c’est la guerre,

      qu’à la différence de la fin de la deuxième guerre mondiale où l’on a su tondre les femmes qui avaient couchés avec les allemands mais où les hauts fonctionnaires pétainistes passèrent au travers des gouttes,
      que cette fois-ci les responsables soient, pour une fois, déclarés #coupables.

      http://www.sauvonsluniversite.fr/spip.php?article8687

  • Coronavirus : l’OMS admet une « erreur », les Bourses mondiales plongent
    https://www.latribune.fr/bourse/coronavirus-l-oms-admet-une-erreur-les-bourses-mondiales-plongent-838127.h


    Crédits : Benoit Tessier

    Les investisseurs s’inquiètent de la propagation du coronavirus chinois et de son impact possible sur l’économie mondiale.

    Paris, New York, Londres, Tokyo... Aucun des grands indices boursiers n’a échappé, ce lundi 27 janvier, aux inquiétudes liées à la propagation du coronavirus chinois, qui a déjà fait plus de 80 victimes. Des craintes encore renforcées par un communiqué de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a relevé le niveau de menace à « élevé », admettant avoir fait une « erreur de formulation » dans ses précédents rapports.
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    Ce lundi, l’OMS a corrigé son évaluation de la menace liée au virus apparu en Chine, la qualifiant d’"élevée" à l’international et non plus de « modérée ». « Il s’agissait d’une erreur de formulation et nous l’avons corrigée », a expliqué à l’AFP une porte-parole de cette organisation dont le siège à Genève.

    « Cela ne veut absolument pas dire que nous avons changé notre évaluation du risque, mais cette erreur s’est glissée » dans les rapports de situation, a-t-elle ajouté. Concrètement, cette correction ne change pas le fait que l’OMS, qui a rendu publics six rapports de situation depuis le début de la crise, ne considère pas que l’épidémie constitue une « urgence de santé publique de portée internationale ».

    L’OMS n’a jusqu’ici utilisé ce terme que pour de rares cas d’épidémies requérant une réaction mondiale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 et la République démocratique du Congo depuis 2018.

    Faisant partie de la famille des coronavirus (comme le Sras), le virus 2019-nCoV provoque des symptômes grippaux chez les personnes contaminées, pouvant aller jusqu’à des syndromes respiratoires sévères. Il a provoqué la mort d’au moins 81 personnes et infecté plus de 2.700 autres en Chine depuis son apparition fin décembre, avant de se répandre jusqu’en Europe et aux Etats-Unis.

  • Xiaomi confirme qu’un bug sur ses caméras permettait de voir d’autres flux vidéo sur un Google Nest
    https://www.numerama.com/tech/597216-en-associant-une-camera-xiaomi-a-un-compte-google-nest-il-voit-le-f

    Il associe une caméra Xiaomi achetée sur AliExpress à son compte Nest : cela tourne évidemment mal. Mise à jour du 03/01/2019 à 14:03 : Xiaomi a reconnu que le problème existait véritablement. Dans un communiqué obtenu par Humanoid, la marque chinoise « s’excuse des soucis que cela a causé à ses utilisateurs ». Xiaomi poursuit : « Nous avons trouvé que le souci était causé par une mise à jour du cache effectuée le 26 décembre 2019, qui avait été à l’origine conçue pour améliorer la qualité de diffusion des (...)

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  • Caméra Ring piratée pour parler à un enfant : selon Amazon, c’est la faute des parents
    https://www.numerama.com/tech/592431-camera-ring-piratee-pour-parler-a-un-enfant-selon-amazon-cest-la-fa

    Un fait divers aux États-Unis a rappelé les risques des objets connectés : une caméra Ring a pu être contrôlée par un intrus. Mais pour Amazon, le produit en lui-même reste sûr : c’est sans doute la mauvaise hygiène informatique de son propriétaire qui est en cause. Envie d’équiper la chambre de votre bambin d’une caméra connectée, de façon à avoir toujours un œil sur ce qu’il fait ? Vous trouverez de nombreuses références dans le commerce, mais il vous faudra avoir bien en tête les limites et des risques de (...)

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    ##surveillance
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  • Ring says it will introduce new security features after hackers broke into a camera in an 8-year-old’s bedroom, where they could watch and talk to the child
    https://www.businessinsider.fr/us/ring-security-after-hacks-let-strangers-watch-talk-girl-2019-12

    A Tennessee family said their 8-year-old daughter was being watched after the Ring security camera installed in her bedroom was hacked. The hacker had watched and talked to her over the device, taunting her that he was Santa Claus, they said. Ring said the hackers obtained the family’s Ring account login credentials from “a separate, external, non-Ring service.” This separate service could be a variety of sources, like the dark web, or a hacker forum. Either way, the family’s credentials (...)

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    https://image.businessinsider.com/5df3aad7fd9db2113c0fdf58