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  • Aux Etats-Unis, la génération iPhone sous haute surveillance
    http://abonnes.lemonde.fr/m-perso/article/2018/01/21/aux-etats-unis-la-generation-iphone-sous-haute-surveillance_5244770_

    Ils sont de l’« iGen », la génération iPhone : « Nés depuis 1995, ils ont grandi avec le téléphone portable, avaient un compte Instagram avant même d’entrer au lycée et n’ont pas le souvenir d’une époque avant Internet. » Dans son livre iGen (Atria Books, 2017, non traduit), la professeure de psychologie à l’université de San Diego Jean Twenge se penche sur les adolescents américains d’aujourd’hui. Et met en garde sur les effets ravageurs des smartphones.

    Un tournant aurait eu lieu en 2011-2012... soit après les études précédentes de danah boyd.

    #Culture_numérique #Mobile #Médias_sociaux

  • La main invisible du marché à Miami, au temps des catastrophes

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/09/13/la-main-invisible-du-marche-a-miami-au-temps-des-catastrophes_5184681_3244.h

    Pénuries et hausses de prix ont émaillé le passage de l’ouragan Irma. Au point que les économistes libéraux eux-mêmes s’interrogent sur leurs dogmes.

    Alors que la population fuyait Miami, menacée de destruction par l’ouragan Irma, la loi de l’offre et de la demande a joué, implacable. Ainsi, la population de cette ville de Floride a assisté à l’envolée des billets d’avion pour fuir : le prix d’un vol aller pour Phoenix, en Arizona, a bondi de 550 dollars jusqu’à 3 250 dollars, provoquant une indignation immédiate. Les compagnies ont assuré ensuite avoir plafonné leurs prix.

    Au contraire, les téméraires, qui par obligation professionnelle, se rendirent dans la tempête de Miami à la dernière minute volèrent à prix cassé : 220 dollars pour partir par l’un des derniers vols vendredi 8 septembre dans l’après-midi, avant la fermeture de l’aéroport, et revenir mardi à New York par le premier avion.

    Rien que de très logique, tout comme le furent la ruée sur l’essence et les supermarchés, qui conduisirent à des pénuries et des hausses de tarifs. Ces dernières ont poussé les habitant de Floride à déposer plus de 8 000 plaintes auprès de la justice pour prix abusifs.

    L’affaire conduit mardi 12 septembre le New York Times à s’interroger sur la spéculation au temps des catastrophes : « Les prix abusifs peuvent-ils aider les victimes ? Pourquoi certains économistes disent oui. » Un brin provocateur, le quotidien de centre-gauche appelle à son secours les disciples libéraux de Milton Friedman, sur l’utilité de laisser jouer le marché.

    « L’éthique des prix abusifs »

    Matt Zwolinski, de l’université de San Diego, auteur d’un article sur « l’éthique des prix abusifs » prend l’exemple d’un hôtel : si le prix est doublé, une riche famille va se serrer dans une chambre au lieu d’en prendre deux tandis qu’une autre serait restée dans sa maison abîmée mais encore habitable. Résultat, de la place disponible pour ceux qui en ont besoin.

    Qu’il soit permis de confronter cette belle théorie à l’expérience de terrain. Vendredi, on réserve in extremis via Internet un appart-hôtel dans le centre-ville. Prix pour quatre nuits : 630 dollars, ménage compris. Imbattable, surtout lorsqu’on découvre les lieux – appartement luxueux avec salon, trois chambres. Encore plus imbattable lorsqu’on compare le prix avec d’autres compagnons d’ouragan, qui ont payé trois fois plus cher dans la même tour pour une seule chambre avec salon.

    Curieux aveuglement de la main invisible du marché, que l’on a fini par comprendre lors d’un dîner avec Andrew, le gérant de la tour.

    Pour lui, Irma est d’abord une très mauvaise nouvelle : tous les touristes annulent leur séjour à Miami, sa tour va se trouver vide. Sauf qu’il remarque que les hôtels de la ville côtière ferment les uns après les autres, forcés de mettre à l’abri leur personnel, et expulsent leurs clients en vertu de l’ordre d’évacuation.

    Une main pas seulement invisible, mais imprévisible

    Lui n’a pas ce souci : l’appart-hôtel peut vivre seul et surtout, sa tour, bâtie selon les normes anti-ouragan les plus strictes, est en léger surplomb de Downtown. Elle sera la dernière prise par les eaux et va devenir un refuge. Andrew flaire la bonne affaire et son intuition est confirmée lorsqu’il reçoit le coup de fil d’une équipe de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira. Elle veut louer des appartements, un par personne, peu importe le tarif : la couverture d’Irma n’a pas de prix. Conforté, Andrew décide de plus que doubler les prix.

    Il tente de convaincre les différentes sociétés dont il gère les appartements de suivre la même politique. Tous le font, sauf la nôtre, persuadée que nul voudra venir à Miami. Elle divise au contraire par deux et demi son tarif habituel. Voilà l’histoire des divergences de prix. La main du marché n’est pas seulement invisible, elle est imprévisible : il fallait parier sur la hausse !

    Au total, dans l’appart-hôtel, tous les lits n’étaient pas occupés. L’allocation des ressources a été gravement perturbée : par les riches insensibles au prix ; par ceux qui avaient fait une bonne affaire, surpris de leur confort. Il est vrai en revanche que les locataires à budget normal avaient choisi de se serrer et de partager les coûts.

    A supposer que le marché ait fonctionné, l’affaire ne résout pas le problème des plus pauvres, restés sous l’ouragan. Interrogées sur la raison de leur présence, les familles modestes ou des touristes esseulés croisés au sud de Miami sur la route des Keys, ces îles submergées par l’ouragan, répondaient invariablement : « Où aller ? » L’envolée des prix des billets d’avions, tous bondés, n’a fait qu’une sélection par l’argent. Le marché oublie les pauvres.

    Problème

    L’école libérale a beau dénoncer les effets pervers du blocage des prix (marché noir, stocks de précaution excessifs créant des pénuries, même s’il était indispensable d’acheter de l’essence pour fuir et d’avoir de l’eau et de la nourriture pour survivre), elle concède qu’il y a un problème.

    « Nous restons avec la difficulté de rendre ces biens accessibles à des personnes et des familles pauvres, dont beaucoup peuvent à peine se les payer en période de prix normaux », confesse sur son blog Joe Carter, contributeur pour le site très protestant et très libéral Acton Institute. Il propose qu’avant les catastrophes, l’Etat émette pour les pauvres des coupons qui compenseraient l’écart entre le prix de marché en temps de crise et le prix normal. On peut objecter qu’il s’agit de faire financer par le contribuable la pénurie de catastrophe au profit d’intérêts privés.

    Fichu marché qui ne fonctionne pas non plus pour les assurances. Depuis 1968 et un ouragan dévastateur dans le golfe du Mexique, les assureurs américains ne couvrent pas les inondations. C’est l’Etat fédéral qui les supplée et rend obligatoire l’assurance en zone inondable. Mais le système d’Etat ne fonctionne pas non plus : les assurés, trop peu nombreux à verser des primes, comptent sur lui et continuent de s’installer en zone inondable.

    En réalité, en période de catastrophe, rien ne marche vraiment. Ce qu’on a constaté, c’est de l’entraide entre amis, en famille, avec d’inconnus compagnons d’infortune. Et des instants de partage : après avoir fait de la cuisine pour plusieurs jours, anticipant coupure d’électricité et pénurie d’eau, l’hôtelier Andrew et son épouse ont convié leurs hôtes, qui mangeaient froid depuis leur arrivée, à un somptueux repas chaud thaïlandais. Parfois, le business sait s’arrêter.

  • En fait, c’est Facebook qui nous déprime

    https://www.franceculture.fr/emissions/la-vie-numerique/en-fait-cest-facebook-qui-nous-deprime

    L’usage de Facebook est-il déprimant ?

    Voici comment deux chercheurs - l’un de l’Université de San Diego, l’autre de Yale - exposent leur réponse. Depuis 13 ans que Facebook existe, expliquent-ils, nombre d’études se sont penchées sur la question. Certaines ont montré que l’usage des réseaux sociaux pouvait diminuer les interactions physiques, qu’il pouvait détourner de certaines activités de la vie hors ligne ou qu’il pouvait accroître la sédentarité en augmentant le temps passé devant les écrans. Mais voilà, ajoutent les chercheurs, il reste des sceptiques pour se demander si cet effet globalement négatif des réseaux sociaux n’est pas dû au simple fait qu’ils attirent les gens les plus sujets au mal être. D’autant que d’autres études ont montré qu’ils pouvaient avoir un effet positif en renforçant par exemple le soutien entre pairs et même les relations dans le monde physique. Bref, on ne savait que conclure…..

    Jusqu’à cette étude donc. Une étude qui avance son sérieux, pour des raisons méthodologiques que je vous épargne, mais qui tiennent en gros au corpus massif, au temps que couvrent ces données (qui permet de voir les évolutions), et au fait qu’elle prend en compte interactions en ligne et hors ligne. Et cette étude conclut donc à une baisse globale du bien-être à la fréquentation de Facebook. Oui, Facebook nous déprime. Cette baisse du bien être, les chercheurs l’attribuent à un phénomène en particulier : Facebook nous incite à nous comparer aux autres, mais à des autres qui mettent en scène leur vie sous le jour le plus favorable. D’où une érosion de notre estime de soi, qui produit une forme de mal être.

    Mais, ajoutent les chercheurs, ce constat n’explique pas pourquoi ce processus a lieu. Par exemple, ils n’ont pas observé de grandes différences entre les trois actes numériques de Facebook (le fait de poster, de liker ou de cliquer sur un lien). Ce qui est intéressant, car intuitivement, ils pensaient que le fait de liker le contenu de quelqu’un était plus déprimant que le fait de poster un contenu soi-même. Eh bien non, poster aussi, c’est déprimant (parce que selon eux, ce qu’on poste est aussi le résultat d’une comparaison). Les chercheurs en concluent que ce qui importe, c’est la quantité de l’usage plus que sa qualité. C’es trop fréquenter Facebook qui déprime, quoiqu’on y fasse. Ils sont donc tentés d’étendre leur conclusion au-delà de Facebook à tous les réseaux sociaux qui nous exposent à une vie des autres mise en scène, et qui pourraient nous inciter à nous comparer (dans le viseur, Instagram, par exemple, dans lequel c’est essentiellement par l’image que se fait la comparaison). Ils ajoutent que le problème des réseaux sociaux est qu’ils font passer le temps devant l’écran pour de la socialisation, alors qu’ils ne substituent pas, au regard de notre bien être, à des relations physiques.

    Bon. D’accord. Mais j’ai 3 remarques

    La première touche à cette question de la comparaison, manifestement centrale. Quand en plein de mois de février, on tombe sur des photos de gens beaux, qui font des fêtes de ouf dans des paysages de rêve et qu’on s’aperçoit que ce sont les vacances de Beyoncé et Jay Z chez Rihanna à la Barbade, c’est pas marrant mais on se dit “bon, c’est normal” ; quand il s’agit des photos de vacances d’une vieille copine ou son voisin de bureau, c’est vraiment dur. Oui, la comparaison entre pair peut être cruelle. Pour ça, je ne vois que des solutions très pragmatiques : “unfriender” ses amis trop beaux, trop riches, trop bons photographes ou trop heureux (de toute façon, je ne crois pas qu’on y gagne beaucoup à trop fréquenter des gens heureux). Personnellement, j’adopte une autre solution, je me trouve super (avec un peu de déni et de mauvaise foi, ça marche très bien).

    Sur l’aspect quantitatif, essentielle selon l’étude, j’ai une question : quelle activité solitaire, pratiquée dès le matin dans son lit et un peu toute la journée, ne serait pas déprimante à force ? Je pense évidemment à plein d’activités… Rappelons-nous les parents du jeune Balzac qui s’inquiétaient de leur ado de fils passant des heures dans son lit à lire des romans…Tout le 19ème siècle s’est effrayé de l’apathie et de la désocialisation entraînées par la lecture de roman… Heureusement, la télévision est arrivée… Puis Internet aujourd’hui… Gageons qu’une autre activité solitaire viendra vite remplacer Facebook dans nos vies. pour nous apporter encore plus de mal être.
    Enfin, peut-on mesurer le bien être d’une population d’une population pendant un temps long en isolant une activité de l’état général du monde (surtout quand cette activité est sociale et engage des conversations) ? Car dans nos échanges Facebook, nous ne parlons pas seulement de nous, nous parlons aussi du monde. C’est aussi le monde qui arrive dans Facebook. Et on peut se demander si dans le mal être qu’entraîne la fréquentation de Facebook il n’y a pas aussi le reflet du mal être du monde. Or le monde est va-t-il de mieux en mieux ? Je me pose la question.

    #facebook #audio #radio #médiassociaux #instagram

  • Mes idées sont-elles la propriété de mon patron ? - New York Times
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/82981979380

    Alors que les grandes entreprises de la Silicon Valley doivent répondre à une class action du fait d’une entente secrète entre elles pour ne pas débaucher leurs employés respectifs afin de ne pas faire grimper leurs rémunérations… Orly Lobel, professeure à l’école de droit de l’université de San Diego et auteur de Les talents veulent être libres, dans une tribune au New York Times, s’interroge pour savoir à qui appartiennent les idées des employés. De plus en plus de contrats de travail d’entreprises s’accaparent la propriété intellectuelle des employés, leur demandant de renoncer aux innovations et connaissances qu’ils acquerront durant leur emploi et de faire concurrence à leur poste s’ils partent chez un concurrent ou lancent leur entreprise. La plupart des juridictions permettent aux employeurs “d’exiger (...)