person:ali ammar

  • Casbah d’Alger : lettre ouverte à Jean Nouvel | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/casbah-dalger-lettre-ouverte-jean-nouvel-665443

    Cher Jean Nouvel,

    Le 6 mars 1999, il y a bientôt vingt ans, vous titriez “Boulogne assassine Billancourt” dans les colonnes du Monde ; un texte courageux s’indignant avec force de la destruction programmée (et désormais réalisée) du patrimoine historique ouvrier que représentait “le paquebot” de l’Île Seguin dans la proche banlieue de Paris.

    Nous débutons cette lettre ouverte en mentionnant ce texte car c’est à la personne qui a écrit celui-ci que nous souhaitons nous adresser. Ce lundi 17 décembre, nous sommes beaucoup à avoir été choqué·e·s en apprenant qu’une convention tripartite avait été signée entre la Wilaya d’Alger, la région Île-de-France et vos ateliers afin de, nous dit-on, “revitaliser” la Casbah d’Alger — étymologiquement, “revitaliser” implique redonner de la vie, ce qui nous permet de nous demander si la vie, pourtant vibrante, qui caractérise aujourd’hui les rues sinueuses de ce quartier n’est pas digne d’être considérée comme telle.

    La Casbah d’Alger, pour nous, bien avant d’appartenir à l’humanité — celle dont on nous dit qu’elle possède un patrimoine mondial — appartient d’abord à ses habitant.e.s, qu’iels possèdent un titre de propriété ou non, ensuite aux Algérien·ne·s dont la lutte révolutionnaire contre le colonialisme français a régulièrement pris appui sur sa capitale et en particulier, sa Casbah, et enfin aux militant·e·s anti-coloniaux·ales de l’Afrique, du Sud Global, mais aussi du Nord, tant la Casbah par son urbanisme et son architecture incarne un symbole puissant des luttes de ceux et celles qui ne peuvent mettre à profit que leur passion et leur environnement face aux forces asymétriques que leur opposent les armées et polices coloniales.

    La Casbah, les français l’ont déjà partiellement détruite trois fois. Suivant l’invasion de la Régence d’Alger en 1830, les officiers coloniaux avaient déjà bien compris le danger potentiel de son urbanisme insurrectionnel ; ils ont ainsi ordonné la destruction de toute la partie basse de la ville, privant ainsi la Casbah de son accès à la mer. Plus tard, les autorités coloniales y construiront des immeubles haussmanniens, reprenant les tactiques urbanistes contre-insurrectionnelles déjà appliquées à Paris et Marseille. A la fin des années 1930, lorsque les autorités coloniales ont fait “la guerre aux taudis” et ont ainsi détruit le quartier de la Marine. Entre 1956 et 1957, c’est toujours au sein de la Casbah que la fameuse “bataille d’Alger” trouve son paroxysme. Dans la nuit du 10 août 1956, des terroristes français y placent une bombe rue de Thèbes qui détruit plusieurs immeubles et tue 80 habitant·e·s. Le 8 octobre 1957, ce sont les parachutistes français qui, après avoir étouffé ce quartier de la ville pendant un an, dynamitent la maison où se sont réfugié·e·s les dernier·e·s survivant·e·s du FLN à Alger : Hassiba Ben Bouali, Mahmoud Bouhamidi, Ali Ammar dit Ali la Pointe et Petit Omar. Comme vous l’avez peut-être vue durant votre courte visite, cette maison a été laissée telle quelle ces six dernières décennies afin d’en faire un mémorial, un mémorial sans architecte.

    Toute modification de la Casbah qui ne viendrait pas directement de ses habitant·e·s doit ainsi faire preuve d’une connaissance et d’un respect sans faille de son passé et de son présent, bien au delà des instructions que la Wilaya d’Alger puisse elle-même fournir ou comprendre. Des projets qui n’auraient pas à coeur de servir en premier lieu ses habitant·e·s ainsi que le legs historique, politique et culturel de cette ville dans la ville, et qui leur préféreraient des ambitions touristiques ou financières ne sont pas dignes de ce lieu de vie et d’histoire. L’annonce de projets culturels notamment, alors que de nombreuses habitations ne sont pas étanches et que l’évacuation d’eau du quartier constitue aujourd’hui l’un des problèmes majeurs du quartier, nous semble par exemple particulièrement problématique et là encore, déconnectée des préoccupations quotidiennes des habitant·e·s. De même, le déblocage d’un budget stupéfiant pour financer cette étude ne peut que contraster avec le peu de moyens criant que le tissu associatif de la Casbah affronte au jour le jour dans ses initiatives.

    #algérie #jean_nouvel #architecture

  • CASBAH D’ALGER : DES PERSONNALITÉS DE PLUSIEURS PAYS CONTESTENT LA DÉSIGNATION DE JEAN NOUVEL – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/21/casbah-dalger-des-personnalites-de-plusieurs-pays-contestent
    https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQNH7YPrV1ociwJUzChmTAPwgjrul6HcvyvWnLToTo

    La désignation de l’architecte français Jean Nouvel pour restaurer la Casbah d’Alger suscite une vive polémique. Plus de 400 personnalités algériennes, françaises, américaines, canadiennes, européennes et arabes ont envoyé une lettre l’invitant à se retirer du projet.

    « Ce lundi 17 décembre, nous sommes beaucoup à avoir été choqués en apprenant qu’une convention tripartite avait été signée entre la Wilaya d’Alger, la région Île-de-France et vos ateliers afin de, nous dit-on, « revitaliser » la Casbah d’Alger, étymologiquement, « revitaliser » implique redonner de la vie, ce qui nous permet de nous demander si la vie, pourtant vibrante, qui caractérise aujourd’hui les rues sinueuses de ce quartier n’est pas digne d’être considérée comme telle », ont-elles écrit dans la lettre rendue publique ce jeudi 20 décembre.

    « La Casbah d’Alger, pour nous, bien avant d’appartenir à l’humanité -celle dont on nous dit qu’elle possède un patrimoine mondial- appartient d’abord à ses habitants, qu’ils possèdent un titre de propriété ou non, ensuite aux Algériens dont la lutte révolutionnaire contre le colonialisme français a régulièrement pris appui sur sa capitale et en particulier, sa Casbah, et enfin aux militants anticoloniaux de l’Afrique, du Sud Global, mais aussi du Nord, tant la Casbah par son urbanisme et son architecture incarne un symbole puissant des luttes de ceux et celles qui ne peuvent mettre à profit que leur passion et leur environnement face aux forces asymétriques que leur opposent les armées et polices coloniales », ont-elles souligné.

    LA CASBAH D’ALGER DÉTRUITE PAR LE PASSÉ
    Les personnalités signataires rappellent que les Français ont détruit trois fois la Casbah d’Alger à partir de 1830. La partie basse de la ville a été effacée pour être remplacée par une place (la Place des Martyrs actuellement). La Casbah n’a plus accès à la mer depuis.

    « Plus tard, les autorités coloniales y construiront des immeubles haussmanniens, reprenant les tactiques urbanistes contre-insurrectionnelles déjà appliquées à Paris et Marseille. À la fin des années 1930, lorsque les autorités coloniales ont fait « la guerre aux taudis » et ont ainsi détruit le quartier de la Marine. Entre 1956 et 1957, c’est toujours au sein de la Casbah que la fameuse « bataille d’Alger » trouve son paroxysme. Dans la nuit du 10 août 1956, des terroristes français y placent une bombe à rue de Thèbes qui détruit plusieurs immeubles et tue 80 habitants. Le 8 octobre 1957, ce sont les parachutistes français qui, après avoir étouffé ce quartier de la ville pendant un an, dynamitent la maison où se sont réfugiés les derniers survivants du FLN à Alger : Hassiba Ben Bouali, Zohra Drif, Ali Ammar dit Ali la Pointe, Petit Omar et Yacef Saâdi », ont rappelé les signataires de la lettre.

    Selon eux, toute modification de la Casbah « qui ne viendrait pas directement de ses habitants » doit faire preuve d’une connaissance et d’un respect sans faille de son passé et de son présent, « bien au-delà des instructions que la Wilaya d’Alger puisse elle-même fournir ou comprendre ».

    REMETTRE LE PROJET AUX ARCHITECTES ALGÉRIENS
    « Des projets qui n’auraient pas à cœur de servir en premier lieu ses habitants ainsi que le legs historique, politique et culturel de cette ville dans la ville, et qui leur préféreraient des ambitions touristiques ou financières ne sont pas dignes de ce lieu de vie et d’Histoire. L’annonce de projets culturels notamment, alors que de nombreuses habitations ne sont pas étanches et que l’évacuation d’eau du quartier constitue aujourd’hui l’un des problèmes majeurs du quartier, nous semble par exemple particulièrement problématique et là encore, déconnectée des préoccupations quotidiennes des habitants », ont-ils observé.

    Les signataires conseillent à Jean Nouvel de ne pas accepter d’être complice « d’une quatrième vague de transformation brutale française de la Casbah ». Et, ils ont suggéré à ce que le projet de sauvegarde de la Casbah d’Alger soit remis à des architectes algériens en dénonçant « le budget stupéfiant » retenu pour financer l’étude de Jean Nouvel. La liste des signataires comprend des artistes, des architectes, des urbanistes, des chercheurs, des enseignants universitaires, des historiens, des photographes, des journalistes, des sociologues, des designers, des avocats, des étudiants et des militants anticoloniaux.

    Par : Fayçal Metaoui 20 Déc. 2018

    TSA

    http://lequotidienalgerie.org/2018/12/21/casbah-dalger-des-personnalites-de-plusieurs-pays-contestent-la-

  • Attentat de Bir el-Abed : les responsables dénoncent une tentative de destabilisation du Liban
    http://www.lorientlejour.com/article/822944/attentat-de-bir-el-abed-les-responsables-denoncent-une-tentative-de-d

    Les responsables libanais ont condamné, mardi, l’attentat perpétré vers 11h à Bir el-Abed, un fief du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.

    Cet attentat à la voiture piégée qui a fait une cinquantaine de blessés, dont deux graves, vise à destabiliser le Liban, ont averti la plupart d’entre eux.

    Dozens wounded in Beirut blast on the eve of Ramadan
    http://english.al-akhbar.com/content/explosion-rocks-beirut-southern-suburb

    It remains unclear who was behind Tuesday’s blast, but there is no shortage of suspects.

    Hezbollah MP Ali Ammar pointed the finger at Israel, which launched 34-day war on Lebanon in 2006 which reduced much of Dahiyeh to rubble.

    But Salafi radicals affiliated with Syria’s anti-government rebels are also suspected to have been behind a series of recent attacks on Lebanon.

    The bomb was the second major attack on Beirut’s southern suburbs, where Hezbollah maintains strong support, in recent weeks.

    • De manière assez invraisemblable, voilà que Saad Hariri accuse explicitement Israël.
      http://www.lorientlejour.com/article/822937/attentat-de-bir-el-abed-hariri-condamne-et-accuse-israel.html

      « Cet acte criminel qui a visé un quartier résidentiel de la banlieue-sud est condamné par tous les Libanais (...) », a lancé M. Hariri.

      Il a également appelé à la retenue et au calme face aux dangers dans la région. « L’ennemi israélien tente d’engendrer une dissension (au Liban) en menant des opérations terroristes », a-t-il ajouté.

    • Oui oui, Saad a bien accusé explicitement Israël de commettre des « attentats terroristes tels que celui de mardi ».
      http://www.naharnet.com/stories/en/89899-officials-denounce-bir-al-abed-blast-call-on-state-to-control-securi

      He pointed out that the Lebanese must be aware of the dangers surrounding the country and the region, in particular, Israel’s attempt to create sedition by plotting “terrorist acts such as Tuesday’s blast.”

      C’est sans doute exactement la même logique qui lui permet de refuser l’idée qu’Israël pouvait être impliquée dans l’attentat qui a tué son père, comme le soutenait le documentaire présenté par le Hezbollah il y a quelques années.

    • Sur i-télé des images de l’attentat (prise d’al-Manar avec son logo) où le commentaire relie l’attentat avec la question syrienne et rappelle - évidemment - l’implication du Hezbollah en Syrie. Rien par contre sur cette double accusation contre Israël (Hezbollah + Courant du Futur)...

      Le ministre de la défense israélien prend tout de même la peine de nier toute implication israélienne et propose gracieusement son interprétation (dépêche AFP) :
      http://www.lorientlejour.com/article/822951/israel-na-rien-a-voir-avec-ce-qui-se-passe-au-liban-ministre-de-la-de

      Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a affirmé qu’Israël n’était pas impliqué dans l’attentat mardi matin dans une banlieue chiite de Beyrouth, qui résulte, selon lui, de la « lutte entre chiites et sunnites ».
      « Nous constatons que la guerre en Syrie s’étend au Liban (...) Il s’agit d’une lutte entre chiites et sunnites. Nous observons, mais n’intervenons pas », a assuré M. Yaalon, cité par les médias.

    • The Bir Abed Blast: Restrained message sent… but likely just the beginning | The Mideastwire Blog
      http://mideastwire.wordpress.com/2013/07/09/the-bir-abed-blast-restrained-message-sent-but-likely-just-th

      L’excellent Nicholas Noe trace un avenir inquiétant,

      Many of us have been waiting for a bombing in the heart of Hizbullah’s main neighborhood for quite some time, including here on this blog over the last two years. Even before the Syria crisis this was a real possibility, taken very seriously by the Party. Indeed, it is quite likely that the LAF and Hizbullah and other forces have disrupted plots just like the one that hit today – but it was inevitable given the porousness of Hizbullah’s spatial layout that one would get through, at least.

      This bombing seems designed as a “rational” (though murderous, evil etc) attempt to rebalance calculations by hizbullah – as such, the target was not something which Hizbullah would be extremely hard pressed to restrain itself or its supporters from a massive outpouring of counter violence. Fadlallah’s mosque nearby, a real mass casualty attack or an attack on Amal targets/people (Birri for example): these are the types of targets that would signal a real “open” conflict and a far less rational/restrainable conflict.

      The essential problem is that THE BOMBING WILL LIKELY NOT LEAD TO AN ADJUSTMENT of Hizbullah’s approach in Syria or Lebanon. As such, these coming days and weeks are more likely to see more attempts at larger attacks, and thus a wider open conflict.

      This trajectory is but one of so many reasons why the West and its Allies were so stupid in meeting Assad’s initial violence with increasing counter violence coupled with exaggerated negotiating positions which were never reasonable or attractive or workable given the underlying balance of power or the nature of the regime and the resistance axis.

      This is the path we have seen coming for almost two years – and it is set to get worst sadly.

    • La #BBC fait très fort :

      Le Hezbollah frappé par un attentat - BBC Afrique - Monde
      http://www.bbc.co.uk/afrique/monde/2013/07/130709_beirut-explosion.shtml

      Les rebelles syriens avaient menacé d’exercer des répresailles contre le Hezbollah

      Sur sa chaine Al Manar TV, le Hezbollah a joué la carte de l’émotion en diffusant des images de pompiers luttant pour éteindre l’incendie causé par l’explosion.

      Et pas une seule fois le mot de civils ne sera prononcé.

    • L’attentat au Liban, une réponse à l’implication du Hezbollah en Syrie ?
      http://www.france24.com/fr/20130709-attentat-liban-hezbollah-banlieue-sud-beyrouth-bir-abed-crise-syr

      Plus de cinquante personnes ont été blessées par l’explosion d’une voiture piégée, mardi matin, dans la banlieue chiite du sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Une manière de sanctionner le parti de Dieu pour son intervention en Syrie ?
      (...)
      Et de conclure : « Cet attentat sert directement les intérêts du régime de Bachar al-Assad et ses alliés, qui veulent faire imploser la région ».