person:jean-pierre jouyet

  • Macrongate : la chute du « roi » Macron sera-t-elle une nouvelle (contre) révolution bourgeoise ?
    https://yetiblog.org/la-chute-du-roi-macron-sera-t-elle-une-nouvelle-contre-revolution-bourgeoi

    Dans un article intitulé <i>“Macron : pairs, pairs, pourquoi m’avez-vous abandonné ?”</i>, Régis de Castelnau pointe ce qui pourrait bien expliquer tout le …

    • l’article de R. de Castelnau cité

      Macron : pairs, pourquoi m’avez-vous abandonné ? par Regis de Castelnau | histoireetsociete
      https://histoireetsociete.wordpress.com/2018/07/27/macron-pairs-pourquoi-mavez-vous-abandonne-par-regis-de

      Que peut-il se passer maintenant ? Il est impossible de le prévoir. Mais l’on peut déjà constater que l’autorité de cette Assemblée nationale est anéantie et qu’il sera difficile pour le pouvoir de poursuivre sa destruction de la Constitution et son programme d’atteintes aux libertés. C’est déjà une bonne nouvelle. L’une des clés de la suite réside aussi dans l’attitude de la justice. Car la diversion de l’Élysée qui tend à focaliser sur la « faute » commise par Benalla ne devrait normalement déboucher que sur une impasse. Le problème ne réside pas dans les violences exercées par celui-ci, mais dans le fait qu’il fut présent en violation de toutes les règles, et en commettant plusieurs infractions invraisemblables. Et ça, c’est la responsabilité d’Emmanuel Macron. Qu’ensuite ce favori au comportement douteux ait pu bénéficier, ce qui est le problème essentiel, de tout un tas d’avantages, dont certains loufoques, et en tout cas illégaux et inacceptables, par la seule volonté du prince, sans qu’aucun aucun fonctionnaire d’autorité ne fasse son devoir en s’y opposant… Mais qui sont ces gens ?

      Et que, de la même façon, les infractions commises par Benalla aient été couvertes par l’Élysée… Pas de dénonciation au parquet, absence évidente de sanction au contraire de ce qui nous est dit, poursuites des agissements du gorille. De tout ceci, les personnes concernées devront en répondre. Devant la justice, si celle-ci fait son devoir. Je considère pour ma part qu’avec le raid Fillon et le soutien apporté par la hiérarchie et les syndicats de magistrats à l’opération, l’institution judiciaire s’est lourdement déconsidérée l’année dernière. Elle ne s’est pas reprise avec les complaisances dont ont bénéficié les amis d’Emmanuel Macron.

  • « Le brouillage entre le #public et le privé met en jeu le bon fonctionnement de la démocratie »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/020717/le-brouillage-entre-le-public-et-le-prive-met-en-jeu-le-bon-fonctionnement

    Sous la pression des théories néolibérales et du #droit européen, l’État s’est transformé en régulateur des intérêts #privés. Antoine Vauchez et Pierre #France décrivent, dans leur livre Sphère public, intérêts privés, « un nouveau système collusif » entre le public et le privé, où les hommes politiques et les hauts fonctionnaires, devenus avocats d’affaires, tiennent une place centrale. Entretien avec Antoine Vauchez.

    #Economie #avocat_d'affaires #Conseil_d'état #Etat #Fonction_Publique #pantouflage #Partenariat_public-privé

    • Antoine Vauchez : Jusqu’au milieu des années 1980, nous avons connu une forme de pantouflage des grands corps qui était liée au système de l’économie mixte « à la française ». La circulation vers les entreprises stratégiques et les grandes banques s’inscrivait dans le prolongement du puissant secteur public économique et de l’idée d’une forte prééminence de l’État.

      Sous l’effet du tournant néolibéral qui touche tous les pays européens à partir des années 1980, et notamment de la montée en puissance d’un droit européen de la concurrence, un nouveau rôle de l’État a émergé ; ce n’est plus l’État « ordonnateur » du système d’économie mixte, mais l’État qu’on dira « régulateur », car sa mission économique principale est de faire fonctionner les marchés privés, d’éviter les « défaillances du marché » et d’assurer la concurrence libre et non faussée.

      Ce nouveau rôle s’est accompagné d’un éclatement du « public » en une multiplicité de « régulateurs ». En plus de l’échelon européen, on assiste en France à la création de multiples autorités de régulation, comme l’Autorité de la concurrence, l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Elles sont chargées, justement, de gouverner les marchés, notamment les marchés sensibles (santé, banques, assurances) ou stratégiques (télécoms, transports). C’est un État dans l’État qui se développe ainsi, qui est à la fois indépendant du gouvernement et dégagé des contraintes statutaires de la fonction publique.

      Pour suivre les effets politiques de cette « nouvelle donne » des rapports entre État et marché, nous avons décidé de suivre le « droit public des affaires » qui est construit dans les agences, dans les cours et dans les ministères. L’écriture de ce droit est devenu un enjeu crucial pour les acteurs du marché. Les grandes batailles économiques se jouent en effet aujourd’hui autour de la capacité des grandes entreprises à orienter à leur profit ces multiples règles publiques qui définissent les marchés.

      Cette transformation a fait naître une nouvelle forme de pantouflage qui suit de près cette nouvelle chaîne de la régulation. Cela va des hauts fonctionnaires d’état-major (Élysée, Matignon) aux agents publics sectoriels (fiscalité, concurrence, etc.), en passant par des responsables politiques, des membres des agences ou des cabinets ministériels : ils rejoignent notamment les métiers du conseil et les grands cabinets de droit des affaires, qui ont suivi de près cette mue néolibérale de l’État en créant en leur sein des départements spécialisés en concurrence, droit fiscal, droit des contrats de partenariat public-privé, droit de la régulation, etc.

      Les métiers que ces transfuges exercent sont moins des métiers « du privé », comme on le dit souvent, que des métiers « para-publics » qui s’exercent tout contre l’État. Il s’agit d’accompagner les clients dans les méandres de la sphère publique en proposant une expertise de ce droit public-privé, un lobbying administratif et politique, une représentation devant les agences de régulation, mais aussi des recours judiciaires multiples comme la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) devant le Conseil constitutionnel, devenue un nouveau terrain de bataille pour les grandes entreprises.

      Au final, le tournant néolibéral, qui avait comme objectif revendiqué de clarifier les rôles entre l’État et le marché, a conduit au contraire à opacifier, à brouiller les lignes. Et chacune des lois qui ont libéralisé, « agencifié », dérégulé, a contribué à élargir cette zone grise.

      Vous parlez dans votre livre d’une élite de l’élite. Comment la définir ?

      Dans notre étude, nous avons recensé 217 transfuges qui, après avoir été à un moment dans la haute fonction publique ou dans des fonctions politiques, se retrouvent inscrits au barreau de Paris ou au barreau de Nanterre, les principaux barreaux pour le droit des affaires en France. Mais ce chiffre sous-estime très probablement le phénomène. Car nous n’avons pas pu avoir accès à l’intégralité des données.

      Pour résumer, cette élite de l’élite, ce sont, dans une majorité écrasante, des hommes – ce qui confirme que la circulation public-privé tient du nouveau plafond de verre. La plupart ont fait Sciences Po, sont pour la moitié d’entre eux issus de l’ENA et sont passés dans la même proportion par les cabinets ministériels. Ce groupe des transfuges était au départ surtout composé de fonctionnaires du secteur des impôts et de la concurrence, mais il s’est rapidement élargi au-delà, touchant bientôt les grands commis de l’État. L’un de ceux qui ont ouvert la voie, c’est Jean-Pierre Jouyet, qui a été à l’inspection des finances, puis au cabinet de Jacques Delors à la Commission européenne, avant de devenir en 1995 avocat d’affaires et de poursuivre la longue carrière au sommet de l’État qu’on connaît, notamment à la tête de l’AMF. Mais on pourrait aussi citer le cas d’un Hubert Védrine qui, de secrétaire général de l’Élysée, s’est installé dans les locaux du cabinet Gide. À partir de ce moment-là, le mouvement s’est accéléré et s’est développé du côté des élus et des anciens ministres, créant de nouvelles positions d’attente ou de reconversion dans les carrières politiques.

      Cela est passé assez inaperçu, mais toute une nébuleuse d’enceintes, salons des partenariats public-privé, ateliers de la concurrence, entretiens du droit public économique et autres clubs et think tanks a accompagné ce mouvement, en se donnant pour raison d’être, justement, de renforcer les échanges entre le public et le privé. Cette nébuleuse, très active, forme un véritable sas où se développe une sociabilité « public-privé », où s’acquiert une forme d’ethos « public-privé » et où se construisent des opportunités de reconversion.

      Vous insistez beaucoup sur le rôle du Conseil d’État dans cette mutation. En quoi cette institution a-t-elle été déterminante ?

      Le Conseil d’État est une institution très discrète, qui reste peu étudiée. Elle a pourtant une position charnière au sommet de l’État et c’est aujourd’hui un des lieux essentiels où se définit ce droit public des affaires. Pour le comprendre, il faut revenir aux années 1980, quand le Conseil d’État s’est trouvé menacé par toute la critique sur l’obsolescence d’un droit administratif vu comme un frein à la modernisation de l’État. Il s’est aussi retrouvé contesté dans son rôle par l’émergence d’un droit européen de la concurrence qui n’accordait aucune place (ou presque) aux notions cardinales de « service public » et « d’entreprise publique ». Ce risque de marginalisation l’a conduit à un repositionnement au sein de l’État comme dans le monde du droit. Le Conseil d’État a importé de façon progressive les théories de la concurrence, notamment le principe d’indifférence entre le public et le privé, au cœur même du droit administratif, redéfinissant au passage les contours de la notion d’intérêt général. Il s’est aussi imposé comme un des acteurs clés du développement des autorités de régulation. Et ses membres ont trouvé dans les cabinets d’avocats d’affaires de nouveaux débouchés compensant ceux perdus sous l’effet du rétrécissement du périmètre de l’État. Au final, les membres du Conseil d’État circulent aujourd’hui à tous les points sensibles de cet État régulateur, comme juges administratifs bien sûr, mais aussi comme membres des autorités de régulation, directeurs juridiques des ministères, dirigeants des départements « Public » des grandes firmes de droit, quitte à revenir au Conseil d’État par la suite. Ce faisant, le Conseil d’État s’est placé au cœur des nouvelles relations entre l’État et le marché.

      Dans les témoignages que vous citez, tous ces transfuges disent « continuer à servir l’intérêt général mais par d’autres moyens ». Est-ce une posture, selon vous ? Ou sont-ils vraiment persuadés de ce qu’ils disent ?

      Ce qui frappe, c’est que ces « transfuges » ne pensent pas leur passage comme un changement d’état, ni comme une rupture. Ils se voient en quelque sorte en incarnations de la troisième voie : celle d’un privé qui permet à l’État de réaliser mieux ses missions, celle d’auxiliaires du service public. L’État, avec lequel ils continuent d’entretenir un rapport singulier, les encourage d’ailleurs dans cette direction. Quand il s’agit d’avoir l’avis d’un expert, d’entendre la voix du « privé » dans l’écriture d’un projet de règlement ou de loi, c’est vers ces ex-pairs hauts fonctionnaires qu’on se tourne fréquemment. La solidarité des grands corps joue ici bien sûr, au risque d’oublier que les uns et les autres ne servent plus les mêmes intérêts. Dans ces circulations et ces échanges, c’est en fait la capacité de distinguer le public du privé qui s’estompe progressivement.

      Quel contrôle peut exercer le Parlement quand la loi s’écrit en dehors de son enceinte, dans des négociations entre le public et le privé ?

      L’article 20 de la Constitution nous dit que le « gouvernement détermine et conduit la politique de la nation » et qu’il est « responsable devant le Parlement ». Mais dans les faits, ni l’un ni l’autre ne sont aujourd’hui en capacité de remplir cette mission. Le développement d’autorités de régulation indépendantes prive le gouvernement d’une part de sa capacité à « conduire l’action publique » justement. Le Parlement, pour sa part, a très peu de prise sur les politiques et les réseaux d’influence qui se développent autour de ces agences. Or, la chose n’est pas négligeable, vu l’importance des décisions qui y sont prises, mais aussi vu les relations privilégiées, voire symbiotiques qui s’y nouent, entre régulateurs et régulés. Ce faisant, la définition de l’intérêt public finit progressivement par échapper au circuit de la politique représentative. Un « trou noir » du pouvoir qui est renforcé par les responsabilités « publiques » croissantes assumées par les professionnels du conseil, cabinets d’avocats en tête.

      Lutter contre les conflits d’intérêts pour rétablir une meilleure séparation entre le public et le privé est insuffisant, selon vous. Pourquoi ?

      La notion de conflit d’intérêts est devenue la notion clé des réformes visant à « moraliser la vie publique ». Elle est certainement utile pour saisir en droit des situations individuelles où une décision publique a été influencée par un intérêt privé. Mais cela reste une vision étroite d’un problème qui a une portée systémique et politique. Ce qui est en jeu dans le brouillage de la frontière public-privé, c’est plus généralement la capacité de l’État à jouer efficacement son rôle dans le contrôle et la surveillance des marchés ; c’est aussi sa capacité à prendre en compte, dans la définition de l’intérêt public, non pas seulement les « régulés », mais encore une diversité d’intérêts et de causes économiques, sociaux, environnementaux, souvent évincés des lieux de la régulation ; c’est la perte de spécificité du « public » comme espace autonome soumis à des règles d’un autre ordre (délibération démocratique, contrôle politique). C’est en cela que le brouillage de la frontière public-privé met en jeu le bon fonctionnement de la démocratie.

  • Toupie ou tout droit ? par Pierre Rimbert

    « Conversion », « tournant », « volte-face » : pour avoir épargné la finance, assouvi le patronat et assommé les salariés, M. François Hollande aurait renié ses convictions socialistes. Et si le chef de l’Etat avait au contraire manifesté une inflexible constance ?

    https://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/RIMBERT/50769

    #PS #transcourants #hollande #finance #dérégulation #déréglementation

    • Rappelons que Jean-Pierre Jouyet, avant François Hollande, a joué un rôle-clef dans l’ascension fulgurante d’Emmanuel Macron : la continuité entre la néo-libéralisation du PS à partir du milieu des années 80 et le programme d’En marche ! peut aussi être retracée au niveau des personnes.

  • « Les vieux habits de l’homme neuf » | Emmanuel Macron, la finance et le pouvoir

    par François Denord & Paul Lagneau-Ymonet

    Étroitement associé à la politique économique du président François Hollande, le candidat du mouvement En marche ! se présente pourtant comme un homme « hors système », loin des partis et des coteries. Cautionnée par la presse, la métamorphose de M. Emmanuel Macron en évangéliste politique masque mal la trajectoire banale d’un technocrate dont l’entregent lui a permis de brûler les étapes.

    Ce 17 mars 2015, l’agenda de M. Emmanuel Macron s’annonce chargé. À 7 h 45, la revue Politique internationale attend le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique pour un petit déjeuner-débat. Au menu : exposé face à un aréopage de patrons, de diplomates et de responsables politiques. Une heure plus tard, direction Bercy. Le ministre participe à l’ouverture d’une conférence sur les dispositifs publics de soutien à l’exportation, où se mêlent hauts fonctionnaires et dirigeants du privé, avant de s’entretenir avec les sénateurs socialistes au sujet de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques.

    Vers 13 h 15, il retrouve les convives du Cercle Turgot pour un déjeuner-débat. Le président en exercice de ce think tank, M. François Pérol, patron du groupe Banque populaire - Caisse d’épargne (BPCE), l’accueille : « Bienvenue, Emmanuel. Tu arrives juste du Sénat. Y a-t-il trop d’articles à ton projet de loi ? Comme on disait en d’autres temps, trop de notes s’agissant de la musique de Mozart ? » Pareil hommage tient en partie de l’autocélébration, tant la carrière de M. Macron ressemble à celle de M. Pérol : fils de médecin, énarque, passé par l’inspection des finances, par la banque Rothschild et par les services de l’Élysée. Le ministre a vite fait d’emballer financiers, journalistes et autres cadres, qui l’intronisent membre d’honneur de leur cercle. Après les questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, M. Macron s’attarde pour un long entretien avec M. Pierre Gattaz, président du Mouvement des entreprises de France (Medef). Puis, Saint-Patrick oblige, il reçoit M. Richard Bruton, son homologue irlandais.

    Une succession d’apparitions brèves dans les sphères du pouvoir, avec la volonté de faire forte impression à défaut de laisser une empreinte profonde : ce 17 mars 2015 résume à bien des égards la trajectoire du candidat à l’élection présidentielle française.

    Il se rêvait normalien, il atterrit à Sciences Po. Là, l’historien François Dosse le présente en 1999 au philosophe Paul Ricœur, qui cherche une petite main pour achever le manuscrit de La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli (1). Cette collaboration ouvre à l’étudiant les portes d’Esprit, revue intellectuelle française proche de la « deuxième gauche » qui soutint par exemple le plan de réforme de la Sécurité sociale du premier ministre Alain Juppé en 1995. Il y théorise sa conception de l’exercice du pouvoir : « Le discours comme l’action politique ne peuvent plus s’inscrire dans un programme qu’on proposerait au vote et qu’on appliquerait durant les cinq années du mandat (2). » Au politique, il faudrait, selon lui, un horizon plutôt qu’un catalogue de mesures. C’est auprès de piliers de la « deuxième gauche » qu’il trouve l’idéologie donnant sens à son engagement.

    Sous le fouet de la sainte concurrence

    Énarque stagiaire dans l’Oise à l’automne 2002, M. Macron se lie d’amitié avec Henry Hermand. Enrichi dans l’immobilier commercial, l’homme d’affaires (décédé en 2016) a été l’une des figures tutélaires et nourricières d’une gauche chrétienne et « anti » : anticommuniste, anticolonialiste et antijacobine (3). Puis, en 2007, le chef de l’inspection des finances, M. Jean-Pierre Jouyet, débauché par M. Nicolas Sarkozy pour le secrétariat d’État chargé des affaires européennes, présente ce jeune homme prometteur à M. Jacques Attali.

    L’ancien conseiller de François Mitterrand, qui préside la commission pour la libération de la croissance, le nomme rapporteur général adjoint. On discerne en sourdine dans le document final cette volonté de dépasser des clivages ordinaires que le candidat vocifère désormais sur toutes les estrades. « Ceci n’est ni un rapport, ni une étude, mais un mode d’emploi pour des réformes urgentes et fondatrices. Il n’est ni partisan ni bipartisan : il est non partisan. » Les « non-partisans » de la commission pourfendent « la rente (...) triomphante : dans les fortunes foncières, dans la collusion des privilégiés, dans le recrutement des élites » (4) et défendent un projet de société fondé sur la concurrence et la déréglementation.

    Ces esprits inspirés ne se contentent pas de recommander la réorientation massive de l’épargne des Français vers les marchés d’actions six mois avant l’effondrement financier de 2008. La mise en concurrence généralisée revient à opposer entre elles des fractions des classes populaires : fonctionnaires et salariés du privé, artisans taxis contre chauffeurs Uber. Une telle vision du monde sied bien à un fringant inspecteur des finances qui, outre le comité de rédaction d’Esprit, qu’il intègre, fréquente des cénacles sociaux-libéraux et partisans de la construction européenne telle qu’elle se fait, comme En temps réel ou les Gracques. Le premier se présente comme un « lieu de rencontre entre acteurs publics et privés soucieux de confronter leurs expériences et analyses, (…) dédié à la construction de puissantes bases intellectuelles d’un agenda réformiste ». Le second proclame que le marché « est le moyen de remettre en cause les situations acquises, les privilèges et les rentes ».

    La rente sociale de M. Macron, elle, reste à l’abri des grands vents de la « modernité ». En 2008, M. Xavier Fontanet, alors président d’Essilor, M. Serge Weinberg, ancien conseiller de M. Laurent Fabius, président du fonds Weinberg Capital Partners, M. Jean-Michel Darrois, avocat d’affaires, et M. Alain Minc — le seul à ne pas avoir été membre de la commission Attali — le recommandent auprès de la banque Rothschild. Son ascension y sera fulgurante, grâce à un marché conclu en 2012 pour le compte de Nestlé, dont le président, M. Peter Brabeck-Letmathe, avait participé à ladite commission.

    M. Attali a présenté M. Macron à M. François Hollande en 2010, lorsque celui-ci ne dirigeait plus le Parti socialiste (PS) et que M. Dominique Strauss-Kahn ou Mme Martine Aubry semblaient assurés de jouer les premiers rôles aux primaires de 2011. Le jeune trentenaire coordonne pour le futur président le travail d’économistes comme Philippe Aghion (encore un membre de la commission Attali). Après la victoire de 2012, M. Attali et M. Jouyet — revenu de son aventure sarkozyste et à nouveau intime de M. Hollande — appuient sa candidature au poste de secrétaire général adjoint de l’Élysée, chargé des questions économiques.

    En 2014, c’est encore M. Jouyet qui, en sa qualité de secrétaire général de l’Élysée, annonce la nomination de son protégé au ministère de l’économie. « C’est quand même exaltant, à cet âge-là, d’avoir en charge l’économie, les entreprises, l’industrie, tout ça, lui explique-t-il au téléphone juste après l’annonce du remaniement. Tu te rends compte, le numérique, tout ce que j’aurais aimé faire ! Je pensais, quand même, à l’inspection des finances, être le maître, maintenant, c’est toi qui vas être le maître (5). » Le nom du jeune prodige sera vite associé à une loi qui promeut le bus plutôt que le train, à l’ouverture dominicale des commerces et au travail de nuit. Il assouplit les règles des licenciements collectifs et hâte la privatisation de la gestion d’aéroports régionaux.

    À ce stade d’une trajectoire de météore, on distingue déjà l’épure d’un style : être introduit dans une institution de pouvoir par un influent pygmalion, n’y passer que le temps nécessaire à la constitution d’un dense réseau de relations, puis recommencer à un poste d’un prestige supérieur. M. Macron ne restera pas plus longtemps à Bercy qu’à l’inspection des finances, chez Rothschild ou au secrétariat de la présidence : moins de trois ans. Quand il lance à 38 ans, en avril 2016, son mouvement En marche !, il mobilise les contacts accumulés à chaque étape de sa carrière.

    À Sciences Po, où il enseigna à sa sortie de l’École nationale d’administration (ENA), M. Macron se lie d’amitié avec M. Laurent Bigorgne. C’est à l’adresse privée de ce dernier qu’il domiciliera En marche ! Fin 2010, M. Bigorgne devient directeur général de l’Institut Montaigne. Du très libéral institut, le candidat débauchera Mme Françoise Holder, codirectrice du groupe du même nom (boulangeries Paul et pâtisseries Ladurée), et recourra un temps aux services de l’agence de communication, Little Wing. Il ne boude pas pour autant les think tanks de l’autre bord politique : il est proche de M. Thierry Pech, ancien cadre de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et directeur général de la fondation Terra Nova, proche du Parti socialiste.

    D’anciens membres de la commission Attali se mettent aussi « en marche ». L’essayiste Erik Orsenna était au premier rang pour le lancement du mouvement à la Mutualité (La Tribune, 31 août 2016). La rapporteuse de la commission, Mme Josseline de Clausade, passée du Conseil d’État à la direction du groupe Casino, M. Jean Kaspar, ancien secrétaire général de la CFDT désormais consultant en stratégies sociales, M. Darrois ainsi que M. Stéphane Boujnah, président d’Euronext, la société qui gère les Bourses d’Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne et Paris, ont fait le déplacement pour le premier grand meeting de campagne, le 10 décembre 2016, à la porte de Versailles. C’est d’ailleurs M. Boujnah, ancien « DSK boy », vice-président d’En temps réel, qui aurait présenté à M. Macron l’homme qui désormais lève des fonds pour sa campagne présidentielle : M. Christian Dargnat. Cet ancien patron de la gestion d’actifs de BNP Paribas et du Crédit agricole a également présidé le comité « Monnaies et système monétaire international » du Medef de 2010 à 2013. Le patron du cabinet de conseil Accenture, M. Pierre Nanterme, autre ancien de la commission Attali et de la direction du Medef — sous la présidence de Mme Laurence Parisot —, a déclaré avoir versé 7 500 euros (le plafond autorisé) à En marche ! (Les Échos, 27 janvier 2017).

    Côté syndical, outre M. Kaspar, la connexion macronienne se nomme Pierre Ferracci. L’homme a transformé le cabinet d’expertise Secafi, proche de la Confédération générale du travail (CGT), en un groupe spécialisé dans le conseil aux syndicats, aux représentants du personnel et aux directions d’entreprise, le groupe Alpha. Son fils Marc et sa belle-fille Sophie occupent une place importante dans la garde rapprochée du candidat. Témoin de mariage du couple Macron, le premier est professeur d’économie, chercheur associé à la chaire « Sécurisation des parcours professionnels » que cofinancent à Sciences Po le groupe Alpha, la société de travail intérimaire Randstad, Pôle emploi et le ministère du travail. Avocate d’affaires, la seconde fut cheffe de cabinet du ministre à Bercy avant d’intégrer son équipe de campagne.

    D’autres anciens membres du cabinet ministériel ont rallié En marche ! Son directeur (6), M. Alexis Kohler, qui a rejoint la direction financière du deuxième armateur mondial, MSC, continue de conseiller M. Macron, quand son adjoint, M. Julien Denormandie, se consacre à temps plein à la campagne. Tous deux sont passés par le cabinet de M. Pierre Moscovici, aujourd’hui commissaire européen.

    Le conseiller chargé de la communication et des affaires stratégiques de M. Macron à Bercy, M. Ismaël Emelien, fait appel à des entreprises spécialisées dans la collecte et l’analyse de données de masse afin de caler l’« offre » politique sur les desiderata des électeurs (Le Monde, 19 décembre 2016). Le porte-parole d’En marche !, M. Benjamin Griveaux, ne faisait pas partie de son cabinet ministériel, mais il cumule les propriétés de ses jeunes membres : surdiplômé — École des hautes études commerciales (HEC) de Paris, Sciences Po —, formé au sein de la droite du PS (auprès de MM. Strauss-Kahn et Moscovici), passé par un cabinet ministériel (celui de Mme Marisol Touraine). En outre, il a exercé des mandats électoraux (à Chalon-sur-Saône et dans le département de Saône-et-Loire), tout comme le secrétaire général d’En marche !, le député et conseiller régional du Finistère Richard Ferrand, ancien directeur général des Mutuelles de Bretagne.

    Héritier de la noblesse d’État
    Ainsi l’homme qui se présente comme neuf, sans passé et sans attache incarne-t-il, tant personnellement que par son entourage, l’héritage cumulé de la noblesse d’État (Bercy), de l’expertise et de la haute finance : le noyau du « système », en somme, que sanctionne son appartenance au club Le Siècle.

    Trente ans après que M. Hollande, M. Jouyet et quelques autres caciques socialistes ont proclamé que « la gauche bouge (7) », la vieille garde et les Jeunes-Turcs de M. Macron rejouent l’éternelle histoire du modernisme : un homme situé au-dessus des partis qui agrège les bonnes volontés, les compétences techniques et les méthodes dernier cri pour piloter le pays. Dès lors, l’essentiel n’est pas d’avoir un programme. C’est de rassembler, de la droite de la gauche (par exemple M. Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, connu pour sa sollicitude envers la hiérarchie catholique) à la gauche de la droite (comme la députée européenne Sylvie Goulard, auteure de l’inénarrable L’Europe pour les nuls).

    C’est surtout de pouvoir compter sur l’appui d’individus influents, tel M. Jean Pisani-Ferry, ancien commissaire général à la stratégie et à la prospective, et sur les nombreux experts qu’il draine dans son sillage. Cet ancien conseiller de M. Strauss-Kahn et de M. Jouyet sait pourtant l’inconvénient d’un tel positionnement. Peu après le « Brexit », il constatait : « Nous sommes les experts, ceux que 52 % des Britanniques détestent » (Le Figaro, 4 juillet 2016). Il faudra à M. Macron beaucoup de charisme pour maintenir l’illusion qu’il appartient à l’autre camp. Lui suffira-t-il de croiser le mythe pompidolien du banquier lettré sachant conduire les affaires avec le fantasme giscardien du jeune homme progressiste ?

    François Denord & Paul Lagneau-Ymonet

    Sociologues. Auteurs de l’ouvrage Le Concert des puissants, Raisons d’agir, Paris, 2016.

    Le Monde diplomatique Mars 2017

  • La politique de recrutement clanique de #Jean-Pierre_Jouyet
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130616/la-politique-de-recrutement-clanique-de-jean-pierre-jouyet

    Jean-Pierre Jouyet embauche #Ariane_Amson comme conseillère pour la justice à l’Elysée. C’est la compagne de #Pierre_Heilbronn, un ancien du cabinet de François Fillon, que le même Jean-Pierre Jouyet a installé comme directeur adjoint de cabinet de Michel Sapin. Des promotions révélatrices.

    #France #Fil_d'actualités #Elysée #Elyséee

  • BilanPS
    On ne pensait pas humainement possible de commettre autant de saloperies en quatre ans. On avait tort : les Solfériniens l’ont fait. Il ne manque que la continuation de la scandaleuse LRU par la zélée Fioraso, le désastre de la politique étrangère de l’endormi Fabius.

    Projet de loi El-Khomri
    En cas de licenciement illégal, l’indemnité prud’homale est plafonnée à 15 mois de salaire.
    Les 11 heures de repos obligatoire par tranche de 24 heures peuvent être fractionnées.
    Une entreprise peut, par accord, baisser les salaires et changer le temps de travail.
    Les temps d’astreinte peuvent être décomptés des temps de repos.
    Le dispositif « forfaits-jours », qui permet de ne pas décompter les heures de travail, est étendu.
    Les apprentis mineurs pourront travailler 10 heures par jour et 40 heures par semaine.
    Le plancher de 24 heures hebdomadaires pour un contrat à temps partiel n’est plus la règle dans la loi (confirmation d’une loi antérieure).
    Il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures supplémentaires soient 5 fois moins majorées.
    Une mesure peut-être imposée par référendum contre l’avis de 70% des syndicats.
    Une entreprise peut faire un plan social sans avoir de difficultés économiques.
    Après un accord d’entreprise, un salarié qui refuse un changement dans son contrat de travail peut être licencié.
    Par simple accord on peut passer de 10h à 12h de travail maximum par jour.
    Contacter le médecin du travail devient presque impossible.

    Le gouvernement envisage de simplifier le licenciement économique.

    Rapport Badinter  : Des limitations peuvent être apportées aux libertés et droits fondamentaux si elles sont justifiées par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise.
    [Envisagé] « Forfait jours » pour les salariés (= fin des heures supp.).
    Rapport Badinter : fin de facto des 35 heures.
    Austérité : 2 milliards d’euros « d’économies » supplémentaires.
    Nouveau cadeau au patronat : prime de 2.000 € par an et par embauche pour les PME.
    Prime réservée aux embauches à bas salaires.
    La part socialisée des bas salaires sera donc payée par... les contribuables.
    La rupture du contrat de travail sera simplifiée.
    Basculement du CICE en baisse définitive de charges.
    Hollande s’attaque à la durée légale du travail.
    Décret n° 2015-1874 : la loi relative au Dialogue social et à l’emploi sacrifie la citoyenneté au travail.
    EDF : suppression de 4.000 postes en trois ans.
    Promesse de sanctionner les licenciements boursiers non tenue.
    Compte pénibilité, l’inverse de la prévention.
    Recul sur les critères.
    Recul sur les dates d’entrée en vigueur.
    Recul sur la date de paiement des premières cotisations.
    Recul sur le mode de déclaration.
    Criminalisation de l’action syndicale :
    Torpillage de la loi d’amnistie sociale votée au sénat.
    Prison ferme pour 8 ex-Goodyear malgré le retrait des plaintes.
    Arrestation à l’aube de 4 syndicalistes d’Air France.
    Répression pour la Confédération Paysanne, mansuétude pour la FNSEA.
    Abandon du projet de loi relatif à la démocratie sociale.
    Loi Macron : toutes les FNAC parisiennes se retrouvent en ZTI.
    Loi Macron : vers un accès restreint aux prud’hommes.
    Air France : 100 millions d’€ de CICE en 2 ans = 3000 emplois supprimés.

    Démantèlement du droit du travail (ANI)
    La prescription sur les rappels de salaire passe de 5 à 3 ans.
    Demandes liées à la rupture de contrat passent de 5 à 2 ans.
    Différé d’indemnisation de 180 jours pour rupture conventionnelle.
    Mutuelle d’entreprise obligatoire (2Mds€ pour 400.000 personnes).
    Sapin appelle les entreprises à ne pas augmenter les salaires trop vite.
    Retrait du Burn-out de la liste des maladies professionnelles.
    Destruction du Code du Travail.
    [objectif] Privilégier les accords d’entreprise, au détriment de la loi.
    Généralisation du travail du dimanche.
    La Poste expérimente la livraison de colis le dimanche.
    Ouverture des magasins de nuit.

    Loi Rebsamen :
    CDD renouvelable 2 fois.
    Fragilisation des CE & CHSCT.
    Fin de l’obligation de reclassement en cas d’inaptitude professionnelle.
    Création du CDI intermittent.
    Destruction de l’Inspection du Travail.
    Suppression des élections prud’hommales.
    Plafonnement des indemnités de prud’hommes pour licenciement abusif.
    Condamnation d’une inspectrice du travail (Téfal).
    Facilitation des licenciements collectifs.
    Le Guen suggère de baisser la durée et le montant des allocations chômage.
    Myriam El Khomri envisage la dégressivité des allocations chômages.
    Idée réaffirmée le 01.02.16 par Michel Sapin.
    Hausse du chômage.
    309 000 radiations en novembre 2015.
    Prime d’activité :
Moins d’aide pour les plus fragiles (RSA activité et PPE).
    Le contribuable compensera les bas salaires du privé.
    [Projet] Encourager les emplois de service ("trappes à bas salaires").
    [Projet] Formation : Valls demande des contreparties aux chômeurs.
    Précarité : Explosion de l’intérim : +10% en un an.
    Ségolène Royal favorable au retour des coupures d’eau pour les mauvais payeurs.
    Taux de pauvreté à nouveau en augmentation.
    La chasse à la fraude aux allocations s’accentue.
    Renforcement du contrôle des chômeurs.
    Pas de « coup de pouce » pour le SMIC.
    Ouverture des centres d’hébergement seulement par -5°C.
    Baisse du montant des APL.
    Accessibilité : normes moins contraignantes et dérogations.
    Retraites : Revalorisation de… 0,1% en 2015.
    Les bénéficiaires de l’AME privés de remboursement.
    Remise en cause du droit au séjour pour soins.
    Durée de cotisation retraite portée à 43 ans.
    Loi Macron 2 : mise en place de fonds de pension.
    Hôpitaux : suppression de 22.000 postes en 3 ans.
    Gel des retraites >1200€ et décalage de 6 mois de la revalorisation.
    Hausse de l’allocation handicapés de 7€.
    Prime exceptionnelle (sic) de 40€ pour les retraites les plus faibles.
    Abandon de la réglementation sur l’accessibilité aux handicapés.
    Baisse de la prestation de compensation du Handicap.
    Pas retour sur les franchises de soins.
    Loi fin de vie vidée de son contenu (en attente de CMP).
    Don du sang : maintien d’une discrimination pour les homosexuels.
    Budget Sécurité sociale : suspension des votes à l’Assemblée.
    Le taux du Livret A passe pour la 1ère fois sous la barre de 1% (0,75%).
    Suppression de centaines de postes de contrôleurs fiscaux.
    Îles Vierges, Montserrat, Bermudes et Jersey sortis de la liste des paradis fiscaux.
    Pas d’interdiction des paradis fiscaux pour les banques françaises.
    3 taux d’imposition pour les entreprises : non tenu.
    Fraude fiscale et sociale : aucune annonce.
    Fraude aux cotisations sociales (25Mds/an) : aucune annonce.
    900 millions d’euros de réduction d’impôts pour les plus riches.
    Sapin demande le retrait d’un amendement visant à taxer les dividendes.
    Maintien des niches fiscales : 82 milliards de perte pour l’Etat.
    Communes : baisse de la DGF.
    Incitation à la création de communes nouvelles pour conserver les niveaux de dotation.
    CICE : 40 milliards sur 3 ans (dont 12 pour 2015).


    Pacte de Responsabilité
    Plus forte exonération de "charges" de la Vè République.
    – 6,3 milliards pour la protection sociale.
    Le bouclier fiscal de Hollande : 730M€ pour 7 630 contribuables aisés.
    Maintien du Crédit Impôt Recherche (5,5 Mds€/an).
    Interdiction de publication du rapport.
    ISF : le gouvernement ne taxera pas les œuvres d’art.
    Entraves à la taxe sur les transactions financières.
    Abandon de la "grande réforme fiscale" Ayrault.
    Recul sur l’alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail.
    Recul sur l’instauration d’une taxe sur l’excédent brut d’exploitation.
    Valls regrette la hausse (symbolique) des impôts des plus riches.
    Vote du TSCG sans renégociation.
    Le gouvernement privé de latitude.
    Hausse de la TVA de 19,6 à 20% et de 7 à 10%.
    Rejet du contrôle des frais des députés, sur avis défavorable d’Eckert.
    Rejet du "reporting public" sur demande de C. Eckert.
    Michelin : 18M€ de CICE, profits en hausse de 12% : 494 suppressions de postes.
    Corruption : les entreprises pourront payer pour éviter le procès.
    Loi Macron : Projet de libéralisation des règles d’implantation de la publicité.
    Obsolescence programmée : Macron tente de dénaturer la loi sur les pièces détachées.
    Loi de finance 2014 : l’article 92 proposait une amnistie totale pour les banques.
    La France bascule dans la marchandisation du sang.
    Interdiction pour l’EFS de fabriquer du plasma thérapeutique.
    Suppression des stock-option : promesse non tenue.
    « Autorégulation exigeante » : pas de loi limitant les rémunérations des patrons.
    Abandon de l’encadrement des bonus.
    40Mds € de dividendes pour le CAC40 en 2014.
    47Mds € de dividendes en 2015 (+9,9% hors taux de change).
    Pas de séparation banques de dépôt / d’investissement.
    Transfert du risque de faillite bancaire sur les déposants.
    Démantèlement d’Alstom : le gouvernement cède au lobbying de GE.
    Prolongation des concessions autoroutières.
    Privatisation des aéroports.
    Privatisation des barrages hydro électriques.
    TAFTA : négociations secrètes.
    ISDS (mécanisme de règlement des différends entre investisseur et Etats) : Un tribunal privé.
    Loi « Florange » inefficace et vide (Goodyear, Fralib, Petroplus).
    Projet de loi (abandonné) sur le secret des affaires.
    Multiplication des Partenariats Public-Privé.
    Abandon du projet de loi sur la responsabilité juridictionnelle du Président.
    Abandon du projet de réforme du Conseil supérieur de la magistrature.
    de la Cour de Justice de la République.
    Hollande gonfle le nombre de procédures antiterroristes.
    Projet de réforme pénale : Valls veut court-circuiter le Parlement.
    Projet de réforme pénale : mise à l’écart des juges.
    Justice en faillite : cri d’alarme en Seine-Saint-Denis.
    Contrôles de police : abandon de l’idée de récépissé.
    État d’urgence étendu à 3 mois.
    Projet d’extension à 6 mois & inscription dans la Constitution.
    Prolongation de trois mois sans saisir le parlement (22.01.16).
    Interdiction des manifestations non commerciales.
    Assignation à résidence d’opposants.
    Déchéance de nationalité.
    Bruno Le Roux envisage la déchéance pour tous.
    Instauration d’une rétention de sûreté après certaines peines.
    Surveillance massive des citoyens.
    Vote avec l’UMP contre un amendement de Taubira sur la Loi Renseignement.
    Envisage la privation de liberté à titre préventif.
    Fin de la présomption d’innocence.
    Extension de la présomption de légitime défense pour la police.
    Suspension de la Convention Européenne des Droits de Homme.
    Armement des polices municipales.
    Valls soutient la candidature de Lagarde à la tête du FMI.
    Hollande veut réintégrer pleinement la France dans l’OTAN.
    La France déplore (sic) l’exécution par l’Arabie saoudite de 47 personnes.
    Livraisons d’armes à la rébellion « modérée » syrienne (viol de l’embargo).
    Manipulation des rapports sur les armes chimiques en Syrie.
    Vente de Rafales aux pétromonarchies.
    Annulation du contrat Mistral avec la Russie, et vente à l’Égypte.
    Le PS soutient Juncker à la présidence de la Commission Européenne.
    Hollande pousse Tsipras à accepter un accord avec la Troïka.
    Refus du droit d’asile pour Assange et Snowden.
    Interdiction de survol de l’espace aérien pour le président Evo Morales.
    Illégalité du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions.
    Royal veut prolonger de 10 ans la durée de vie des centrales nucléaires.
    Boues rouges de Gardanne : l’État accorde des permis de polluer.
    Un mois après la COP21, forte baisse du bonus à l’achat de véhicules propres.
    Loi Macron : Ouibus, la SNCF concurrence ses propres TGV et TER.
    Les régions devront financer les déficits induits par ces pertes.
    Loi Macron : le droit de l’environnement sera réformé par ordonnances.
    Loi Macron : un amendement pour l’enfouissement des déchets radioactifs.
    signe un accord du G8 qui promeut la fracturation hydraulique.
    Aéroport Notre-Dame-Des-Landes.
    Futures lignes TGV et LGV inutiles.
    SNCF : suppression de 1400 emplois en 2016.
    Désinvestissement dans la SNCF.
    Abandon du fret ferroviaire.
    Hausse du tonnage des camions.
    Davantage d’autocars sur les routes.
    Renoncement à la fermeture de Fessenheim.
    Réduction de 25% des aides au maintien dans l’agriculture biologique.
    Élevage : à la botte de la FNSEA.
    Ajournement du rapport de l’ADEME sur une France 100% renouvelable.
    Industrialisation de l’agriculture.
    Retrait de l’écotaxe.
    À peine née, baisse de l’indemnité kilométrique vélo (IKV).
    Silence sur les extensions d’autorisation d’OGM.
    Sivens : La gendarmerie enquête sur la mort de Rémi Fraisse…tué par un gendarme.

    Loi Numérique :
    Opposition à la reconnaissance des Communs par la loi.
    Claviers, OS souverain, interdiction des hyperliens : le ridicule pour toute politique.
    Doublement du budget de Polytechnique, 60M€ d’euros supplémentaires en cinq ans.
    Suppression de la publicité dans les programmes jeunesse : Enterrée.
    Retour sur l’engagement à sanctuariser le budget de la Culture.
    Loi Fioraso (LRU 2) Universités mises en concurrence.
    Mise en place chaotique et inégalitaire des TAP en primaire.
    Le MEN enterre le Logiciel Libre et « vend » les élèves à Microsoft pour 13 M€.

    Réforme du collège :
    Autonomie pour 20% des horaires disciplinaires.
    Mise en concurrence des établissements.
    Baisse des moyens.
    Suppression du Latin, du Grec et des classes bilangues européennes.
    Nominations de complaisance (ex : compagne d’A. Morelle).
    Hollande reproche à Bartolone une campagne trop à gauche.
    Abandon du projet de loi relatif aux incompatibilités applicables à l’exercice de fonctions gouvernementales.
    11 128 Roms évacués de force de leurs campements en 2015.
    Stigmatisation des Roms.
    Fermeture des frontières aux réfugiés syriens (30 000 en 2 ans).
    Carole Delga et Alain Rousset cumulent députation et présidence de région.
    Le Drian cumule les fonctions de ministre et de président de région.
    Loi Macron : Constructions illégales, démolition impossible.
    Laurence Boone, chef économiste à Bank of America, nommée conseillère à l’Élysée.
    Jean-Pierre Jouyet, ministre de Sarkozy, nommé Secrétaire Général de l’Elysée.
    Loi Alur vidée de sa substance.
    Loi Alur : enterrement discret de la Garantie Universelle des Loyers.
    Hollande satisfait du résultat du 1er tour des élections régionales.
    Désistement et appel à voter pour la droite.
    Renoncement au vote des étrangers.
    Appels à la délation (fraude fiscale).
    3 recours à l’article 49.3 en un an.
    Des enfants en zone d’attente aéroportuaire.
    Comptes de campagne : Contrôles pendant 6 mois au lieu de 12.
    Préparation d’une « Alliance », sans PCF ni EEL.

    ROMANE
    Source : http://www.bilan-ps.fr/liste
    http://www.legrandsoir.info/solferiniens-reniements-trahisons-attaques-frontales-contre-le-salaria

  • Le nouveau code du travail Myriam El Khomri : On l’a lu pour vous. Explications

    Retour vers le 17 iéme siècle avec le nouveau projet de loi sur la législation du travail.
    
L’étude de cette loi par Benoit Boussemart : Une loi anti travail, anti salariés.

    Le préambule du projet de loi de suppression du code du travail de Monsieur badinter, l’article premier est un poème.
    
61 articles trés courts, mais, à chaque fois,

    – Une disposition d’ordre public : La loi (il faut bien être en accord avec les traités internationaux sur la législation du travail).
    
- La possibilité, pour tout ce qui est négociation collective, d’acter tout ce qui est contraire à la loi
    
- Les dispositions supplétives qui en rajoutent une couche.

    – Des exceptions aux exceptions d’exceptions.

    – La aussi, une législation par ordonnances prévue.
    Le libre choix du salarié, de qui se moque t’on ?


    Exemples,
    
- La durée légale du travail.

    – les heures supplémentaires payées avec seulement 10 % de majoration.
    
- Les accords d’entreprises qui peuvent rester secrets, et donc non accessibles aux salariés ! ! ! ! ! !
    
- Le nouveau référendum.

    – La justification des nouvelles difficultés économiques des entreprises.
    
- 9 Mars 2016 : Dans la rue !

    En résumé, les convention et accords collectifs peuvent remplacer la loi. Il n’y aura donc plus de lois.

    L’employeur peut faire tout ce qu’il veut en 3 ans.


    – Benoit Boussemart : Blog La richesse des Mulliez et les grandes fortunes.

    Source : http://www.campuslille.com/index.php/entry/le-nouveau-code-du-travail

    #audio #radio #Myriam_El_Khomri #badinter #code_du_travail #Radios_libres #Economie #réforme_code_du_travail #social

    • Pour le texte du « poème », voir ici http://seenthis.net/messages/465676

      Un juriste à qui je le faisais lire était ahuri qu’on puisse écrire ce genre de choses dans un texte de loi. Le patronat aura beau jeu ensuite de hurler à l"#insécurité_juridique, puisqu’en toute rigueur la loi ouvre la possibilité de contester
      • la nécessité du bon fonctionnement de l’entreprise dont il est évident que seul le chef de celle-ci est fondé à décider
      • la proportionnalité des mesures adoptées
      sans aucun critère formel de l’une ou de l’autre mentionné dans la loi.

      Bon courage aux juges (les prudhommes ?) qui auront à trancher ce genre de contentieux…

    • J’ai mis en ligne la partie de l’émission qui parlait du code du travail.
      Les 10 premières minutes de l’émission sont consacrées à la genèse de cette loi, du programme de ce gouvernement.
      L’intégralité de l’émission est bien entendue sur le site de la Radio.

      Cette genèse est expliquée dans le livre de Jean-François Trans : La gauche bouge 1985. Extraits :
      – « La lutte contre le chomage exige une extension massive du travail à temps partiel. »
      – « La gauche ne sera plus un système économique, mais un système de valeurs. »
      Ce ne sera plus une façon de produire, mais une manière d’être. »
      – « Ce n’est pas par calcul ou par malignité que la gauche a accepté de laisser fermer les entreprises ou entamer le pouvoir d’achat des Français. C’est par lucidité »
      Faut oser !
      https://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/RIMBERT/50769

      Jean-François Trans : MM. Jean-Yves Le Drian, Jean-Michel Gaillard, Jean-Pierre Jouyet, Jean-Pierre Mignard et... François Hollande.

    • Le mauvais procès instruit contre le code du travail, Alain Supiot
      http://www.alterecoplus.fr/tribune/le-mauvais-proces-instruit-contre-le-code-du-travail-201603031440-00003

      En 1999, le juriste Alain Supiot, spécialiste du droit du travail, avait présidé à la rédaction d’un rapport commandité par la Commission européenne sur les « Transformations du travail et le devenir du droit du travail en Europe », qui a fait date. Devenu un « classique », ce texte est à l’origine de la notion de droits de tirage sociaux, qui a inspiré les concepts de #sécurisation_des_parcours_professionnels ou de sécurité sociale professionnelle. AlterEcoPlus publie en exclusivité un extrait de la préface à la seconde édition de cet ouvrage, intitulé Au-delà de l’emploi et publié ce mercredi 2 mars aux éditions Flammarion. Dans cette préface, le professeur au Collège de France critique notamment le récent projet de réforme du code du travail du gouvernement de Manuel Valls.

      « Le droit du travail est dénoncé dans tous les pays européens comme le seul obstacle à la réalisation du droit au travail. A l’image du président Mao guidant le Grand Bond en avant1, la classe dirigeante pense être l’agent historique d’un monde nouveau, dont l’avènement inéluctable exige de la population le #sacrifice de toutes les sécurités acquises. Cette fuite en avant est éperdue chez les gouvernants des pays de la zone euro.

      S’étant privés de tous les autres instruments de politique publique susceptibles de peser sur l’activité économique, ils s’agrippent au seul levier qui leur reste : celui de la #déréglementation du #droit_du_travail. Agrippement d’autant plus frénétique qu’ils sont désormais placés sous la menace des sanctions prévues par les traités, mais aussi et surtout de la perte de confiance des marchés financiers.

    • Pour un droit du travail digne de ce nom, Alain Supiot
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/10/16/droit-du-travail-non-a-la-politique-du-grand-bond-en-avant_4790965_3232.html

      (...)

      Ce qui frappe le plus dans cette résurgence du vieux projet de « contrat collectif d’entreprise » est son aspect vieillot. Il participe de l’agenda néolibéral des années 1970, qui a déjà été largement mis en oeuvre et dont il serait temps de dresser le bilan. Depuis trente ans en effet – contrairement aux poncifs sur l’aversion française aux réformes –, toutes les potions du néolibéralisme censées doper la croissance et l’emploi ont été administrées à notre pays : la « corporate governance » - gouvernance d’entreprise - , le « new public management » - nouvelle gestion publique, niant toute différence entre le public et le privé - , la déréglementation des marchés financiers, la réforme des normes comptables, l’institution d’une monnaie hors contrôle politique, l’effacement des frontières commerciales du marché européen… Et bien sûr, la déconstruction du droit du travail, objet d’interventions législatives incessantes et source première de l’obésité (réelle) du code du travail (les seules dispositions de la loi Macron démantelant le repos dominical l’ont alourdi de 5 pleines pages du Journal officiel.

      Bilan Des réformes

      Mais quel est le bilan de ces réformes ? La déréglementation des marchés financiers a conduit à leur implosion en 2008, suivie de l’explosion du chômage et de l’endettement public. La « corporate governance », en indexant les intérêts des dirigeants des grandes entreprises sur le rendement financier à court terme, a précipité ces dernières dans un temps entropique incompatible avec l’action d’entreprendre, l’investissement productif et donc… l’emploi. Quant au droit du travail, le reflux de la loi au profit de la négociation collective a déjà été largement engagé. Avec quels résultats ? M. Combrexelle a le mérite de le dire clairement : « la négociation collective n’est plus adaptée aux exigences d’une économie moderne et mondialisée, les acteurs sont fatigués et dépassés, les résultats sont décevants, bref, la négociation collective ne permet pas d’obtenir des résultats conformes à l’intérêt général ».

      S’il recommande de persévérer dans cette voie, c’est à l’évidence par devoir plutôt que par conviction. La perspective d’une nouvelle extension du domaine de la négociation d’entreprise n’a pas enthousiasmé davantage les principaux intéressés, qu’il s’agisse des syndicats ou des représentants des PME. Ces derniers ont déclaré avoir mieux à faire dans des journées déjà surchargées que de fabriquer des codes d’entreprise.

      Pour un gouvernement qui se réclame de la démocratie sociale, un tel consensus devrait suffire à clore le débat. Mais en Europe comme en Chine, les choix de politique économique ont été soustraits à la démocratie. A l’image du président Mao guidant le Grand Bond en avant, la classe dirigeante pense être l’agent historique d’un monde nouveau, dont l’avènement inéluctable exige de la population le sacrifice de toutes les sécurités acquises.

      En finir avec le catéchisme néolibéral

      Cette fuite en avant est éperdue chez les gouvernants des pays de la zone euro. S’étant privés de tous les autres instruments de politique publique susceptibles de peser sur l’activité économique, ils s’agrippent frénétiquement au seul levier qui leur reste : celui de la déréglementation du marché ou du droit du travail (les deux se confondent dans leur esprit). L’appel à ces « réformes courageuses » est un mot d’ordre si rabâché depuis quarante ans qu’on en oublierait presque l’obscénité du spectacle donné par nombre de ces responsables ou experts qui, cumulant souvent eux-mêmes les sécurités du public et les bénéfices du privé, dénoncent, au nom des outsiders, les avantages extravagants dont jouiraient les insiders, et n’ont de cesse d’opposer les chômeurs aux smicards, les précaires aux titulaires d’un CDI, les salariés aux fonctionnaires, les actifs aux retraités, les immigrés aux indigènes…

      Adapter le droit du travail aux temps présents est un problème en soi, qu’il ne faut pas confondre avec la question de l’emploi (qui relève bien davantage du droit commercial et du droit fiscal). Plutôt que de rabâcher le vieux catéchisme néolibéral, il faudrait pour le résoudre prendre la mesure des transformations considérables de l’organisation du travail intervenues depuis vingt ans à l’échelle du globe. On trouve un concentré de ces bouleversements dans le récent conflit de la filière porcine. Les travailleurs concernés sont des petits entrepreneurs qui ont des salariés mais sont eux-mêmes dans un rapport d’allégeance aux grandes firmes et aux banques. Ces entrepreneurs dépendants ont été enrôlés depuis cinquante ans dans un modèle d’élevage industriel « hors sol », dont on sait aujourd’hui qu’il est une impasse économique et une catastrophe écologique (pollution des eaux, circuits longs à fort impact carbone). Le conflit est né de la concurrence des éleveurs allemands, qui sont allés plus loin dans l’industrialisation et usent des ressources du droit européen pour employer une main-d’oeuvre à bas coût échappant aux charges sociales.

      Un juste prix

      Elevés dans des conditions indignes de la sensibilité animale, les porcs ou les volailles hors sol donnent une viande de basse qualité qui est exportée à vil prix, notamment dans les pays du Sud, où elle casse toute possibilité de développement d’un élevage endogène à taille humaine. Les éleveurs réclamaient d’être payés un juste prix ; on leur a octroyé des baisses de charges, qui vont saper un peu plus les comptes de la Sécurité sociale. La consigne qui leur est donnée pour l’avenir est celle du bond en avant : faites des usines à viande toujours plus grandes avec toujours moins de personnel ; exportez toujours plus loin et toujours moins cher.

      Une réforme du droit du travail digne de ce nom ne devrait-elle pas plutôt viser à établir un cadre juridique assurant à tous les travailleurs (salariés ou indépendants) qui concourent à cette chaîne de production les conditions d’un travail décent ? C’est-à-dire un travail qui leur assure la sécurité économique et leur donne la satisfaction de produire une viande de qualité dans le respect des animaux et de l’environnement. La question aujourd’hui posée au droit du travail n’est plus tant de régler le face-à-face d’un employeur et d’une collectivité de travail au sein d’une entreprise clairement circonscrite. Elle est d’encadrer les liens d’allégeance qui se tissent au sein des réseaux de production et de distribution.

      L’essor de l’allégeance est un phénomène plus général qui résulte du déclin du règne de la loi, désormais traitée comme un simple outil au service du calcul. Visant à affaiblir d’un même mouvement la force des lois et celle des contrats individuels, le projet de sous-traiter aux entreprises la fabrique du droit du travail est un symptôme de ce changement de paradigme juridique, mais pas une réponse aux questions qu’il soulève.

      (...)

  • Génocide rwandais : l’Élysée, accusé de complicité par Kigali, déclassifie ses archives
    AFP / 07 avril 2015
    http://www.romandie.com/news/Genocide-rwandais-llysee-accuse-de-complicite-par-Kigali-declassifie-ses-/582195.rom

    PARIS - La présidence française a déclassifié mardi ses archives sur le Rwanda de 1990 à 1995, au 21e anniversaire du déclenchement du génocide rwandais, une décision qui devrait livrer un éclairage sur la politique française à cette période, fortement contestée par Kigali qui accuse Paris de complicité de génocide.

    Le secrétaire général (Jean-Pierre Jouyet) a signé aujourd’hui la décision portant déclassification des archives des documents de l’Élysée relatifs au Rwanda entre 1990 et 1995, a-t-on appris auprès de l’entourage du président François Hollande.

    La décision a été signée en présence de Dominique Bertinotti, ancienne ministre et mandataire des archives de la présidence de François Mitterrand, a précisé l’Élysée.

    Le président (François Hollande) avait annoncé il y a un an que la France devrait faire preuve de transparence et faciliter le travail de mémoire sur cette période sans que cette décision ne soit rendue publique, a ajouté l’entourage du chef de l’État.

  • Belle illustration du mode de fonctionnement du nouveau PS, en particulier le courant Valls, Bauer, Fouks

    Alain Bauer a profité de contrats de complaisance à la Caisse des dépôts - Page 3 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/281114/alain-bauer-profite-de-contrats-de-complaisance-la-caisse-des-depots?page_

    Quoi qu’il en soit, Jean-Pierre Jouyet trouve donc en héritage ce contrat de 200 000 euros passé entre Alain Bauer et la Caisse des dépôts et consignations, quand il en devient le directeur général en juillet 2012. Dans les mois qui suivent, il a donc la possibilité de le dénoncer. Il s’en garde pourtant bien. Son directeur de cabinet de l’époque, Stéphane Keita, qui est un ancien collaborateur de Dominique Strauss-Kahn et qui fait donc partie de la même mouvance strauss-kahnienne, comme Manuel Valls et Alain Bauer, l’incite même, quand le contrat annuel arrive à échéance, à le renouveler. Et c’est donc ce que finit par faire Jean-Pierre Jouyet, même s’il sait pertinemment que c’est de l’argent public jeté purement et simplement par les fenêtres. Faisant valoir que la Caisse avait intérêt à s’attacher ses services à cause de ses activités « sur des crises aussi diverses que les crédits carbone, les subprimes, des décisions d’investissement ou de non-investissement, la lutte contre le blanchiment », Alain Bauer assure, lui, que Jean-Pierre Jouyet a reconduit ce contrat « pour exactement les mêmes raisons ». « Il a même fait lancer un appel d’offres public pour calibrer des missions à plus long terme », assure-t-il.

    Mais cette fois encore, cette version fait sourire à la CDC et beaucoup, dans les instances de cette immense maison, estiment que Pierre-René Lemas a bien fait de rompre avec un contrat qui avait été signé par complaisance ou dans des logiques d’influence.

    L’histoire s’arrête donc là et elle serait restée à tout jamais secrète si Alain Bauer n’avait pas protesté un peu trop bruyamment. Et cela aurait été dommage. Car elle en dit long sur certaines pratiques qui se développent dans l’ombre du pouvoir. Des pratiques qui ont eu cours à la Caisse des dépôts mais aussi dans bien d’autres entreprises publiques, où Alain Bauer a pu mettre un pied dans la porte. On en trouve une liste (sans doute non exhaustive, puisque la Caisse des dépôts n’y est pas citée) sur le site internet de AB Conseil.

    #PS #valls #tolbiac #bauer

  • Alain Bauer a profité de contrats de complaisance à la Caisse des dépôts
    http://www.mediapart.fr/journal/france/281114/alain-bauer-profite-de-contrats-de-complaisance-la-caisse-des-depots?ongle

    Alain Bauer a profité de contrats de complaisance à la Caisse des dépôts, sous la direction générale d’Augustin de Romanet puis de Jean-Pierre Jouyet. Un contrat annuel de 200 000 euros portait sur les questions de sécurité. Plusieurs milliers d’exemplaires du guide gastronomique Champérard, contrôlé à 50 % par le criminologue, ont aussi été achetés par la Caisse.

    #seenthis-paywall-done

  • Fillon a bien sollicité l’Élysée pour neutraliser Sarkozy
    http://www.brujitafr.fr/article-fillon-a-bien-sollicite-l-elysee-pour-neutraliser-sarkozy-12496410

    « Le Monde » persiste et signe. Le quotidien révèle l’enregistrement d’une conversation avec Jean-Pierre Jouyet, accablante pour l’ex-Premier ministre. Photo d’illustration. © GERARD CERLES / AFP Fillon-lagarde, nouveau couple : les participants au bilderberg de 2013 se préparent-ils pour les élections présidentielles 2017 François Fillon avait démenti « formellement » les révélations fracassantes contenues dans Sarko s’est tuer, l’ouvrage de Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Selon les deux journalistes du Monde, l’ex-Premier ministre a tenté de faire intervenir l’Élysée pour accélérer le cours de la justice, dans les affaires touchant son rival Nicolas Sarkozy, lors d’un repas avec Jean-Pierre Jouyet. (...)

  • La galaxie politique de Christophe de Margerie
    http://www.lefigaro.fr/politique/2014/10/21/01002-20141021ARTFIG00201-christophe-de-margerie-le-coeur-a-gauche-des-amis

    Au plus haut niveau de l’État, l’ancien patron du groupe pétrolier était particulièrement proche de François Hollande. Beaucoup plus qu’il ne l’a jamais été de Nicolas Sarkozy. Christophe de Margerie fut notamment le témoin du mariage de sa cousine, Brigitte Taittinger, avec Jean-Pierre Jouyet, l’actuel secrétaire général de l’Élysée, au côté de l’actuel chef de l’État. Une proximité entre les deux hommes confirmée mardi par le ministre des Finances, Michel Sapin, qui a rappelé que François Hollande et lui-même le connaissaient dans leur « vie privée ». Jean-Pierre Jouyet, devenu de fait le cousin par alliance de Christophe de Margerie, a pour sa part qualifié la relation entre le grand patron et François Hollande de « très conviviale et amicale ».

    Dis donc quelle coïncidence ce mariage de l’industrie et de la politique, au propre comme au figuré...

  • Entre soi et les autres
    http://lmsi.net/Entre-soi-et-les-autres

    Introduction du dernier numéro d’Actes de la recherche en sciences sociales (septembre 2014) « Les espaces de l’entre-soi »
    http://www.arss.fr/n-204-septembre-2014-les-espaces-de-lentre-soi

    « Et j’y ai dit : Toi tu m’fous les glandes, pis t’as rien à foutre dans mon monde, arrache toi d’là t’es pas d’ma bande, casse toi tu pues et marche à l’ombre. » Renaud, Marche à l’ombre, 1980.

    La notion d’#entre_soi désigne le regroupement de personnes aux caractéristiques communes, que ce soit dans un quartier, une assemblée politique, ou encore un lieu culturel. Elle sous-entend l’exclusion, plus ou moins active et consciente, des autres. Cette mise à distance d’autrui peut-être revendiquée au nom de la supériorité d’un groupe : les Blancs d’une société ségrégée, les nobles ou grands bourgeois d’un club fermé.

    • Ah voilà voilà, un texte à le pour Caroline izambert pour poursuivre le débat qu’on à commencé en Norvège sur cette question. ici des éléments très intéressants qui nous amènent un peu aux frontières de la secte :)

    • Cas d’espèce :

      Les Jouyet, un couple au pouvoir
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/10/08/les-jouyet-un-couple-au-pouvoir_4502293_823448.html

      « Sans l’Inspection, raconte Brigitte Taittinger, mon mari dit souvent qu’il ne serait rien. »Dans ce corps de l’élite républicaine, puis comme directeur-adjoint de cabinet de Lionel Jospin à Matignon, Jean-Pierre Jouyet croise toute la nomenklatura politique et économique française. Depuis qu’il connaît Brigitte, il a pris l’habitude de dîner avec elle.« Ce n’est plus la même chose de voir le patron de Total dans son bureau et de dîner le soir en famille avec Christophe de Margerie », note un convive régulier. Le patron de la compagnie pétrolière est en effet le cousin de Brigitte Taittinger, et le témoin de leur mariage, comme François Hollande. Un de ces patrons que le futur chef de l’Etat tutoie désormais rue Raynouard. Il y croise son ancien condisciple Henri de Castries, le patron d’Axa, et beaucoup d’autres, qui « participeront à l’association de financement de la campagne de 2012 », confie un proche.

      « Brigitte a l’art de la composition amicale comme d’autres ont l’art de la composition florale », s’émerveille Jean-Pierre Mignard. Et Jean-Pierre Jouyet, « l’une des rares personnes à avoir fait en partie carrière sur la gentillesse », note Alain Minc. Le couple n’a pas son pareil pour « lancer les discussions générales auxquelles tout le monde peut participer », raconte un habitué. Comme au Siècle, ce club de la nomenklatura française auquel ils appartiennent tous les deux. « C’est l’endroit où il faut être si l’on veut se tenir au courant des mouvements du monde des affaires et de la politique. » Quel que soit le parti au pouvoir.

      #technocratie #gvt_fr