person:najat vallaud-belkacem

  • Signes religieux, dispenses de cours, enseignements contestés : l’école se dote d’un nouveau guide de la laïcité
    https://www.lemonde.fr/education/article/2018/05/29/signes-religieux-dispenses-de-cours-enseignements-contestes-l-ecole-se-dote-

    Installée en janvier par Jean-Michel Blanquer, l’instance dirigée par la sociologue Dominique Schnapper – réputée pour sa lecture plutôt « ferme » du principe de laïcité – était, jusqu’à présent, restée silencieuse, au point qu’on puisse s’interroger sur la capacité de ses membres – dont Jean-Louis Bianco, Laurent Bouvet, Patrick Kessel ou encore Jean-Louis Auduc – à se retrouver sur une ligne commune.

    Leurs délibérations auront finalement abouti : le document de 83 pages, dont Le Monde a pu consulter une première mouture, avant présentation de sa version définitive mercredi, a fait consensus parmi les « sages », selon plusieurs sources. Même la participation des « mères voilées » aux sorties scolaires, que d’aucuns disaient menacée, ne semble pas remise en cause par ce texte.
    « Conseils et pistes d’action » à l’adresse des enseignants

    Partant du principe que, « dans la classe, toute remarque ou contestation appelle une réponse construite », le vade-mecum compile les « conseils et pistes d’action » à l’adresse des enseignants, en rappelant systématiquement la législation et les sanctions encourues. C’est en cela que, selon le ministre, interviewé dans L’Express du 29 mai, réside l’innovation : « Le livret laïcité [distribué par Najat Vallaud-Belkacem en octobre 2015] insistait beaucoup – et à juste titre – sur la prévention, y affirme-t-il. Or, tous les problèmes ne peuvent être traités en amont. Il faut aussi apporter des réponses, expliquer et sanctionner si besoin. »

    Sur le port de signes religieux ostensibles par les élèves, le vade-mecum ne se limite pas au rappel de la loi du 15 mars 2004 l’interdisant. Il entre dans le détail en affirmant qu’il « doit être étudié, au cas par cas, si le signe ou la tenue que porte l’élève démontre sa volonté au travers de son comportement, de manifester une appartenance religieuse ». Peuvent être pris en compte la permanence du port d’un signe ou d’une tenue, ou « la persistance du refus de l’ôter ». Et de citer les exemples du port quotidien d’une « jupe longue de couleur sombre » ou d’un « bandana couvrant partiellement la chevelure ».

    Sur les contestations d’enseignement, en SVT et en histoire notamment, le vade-mecum recommande de rien laisser passer. Il préconise d’abord de traiter et de « déconstruire » les objections des élèves, pour ne solliciter qu’en dernier recours le service de la vie scolaire. Mais, dans tous les cas, d’en informer l’équipe de direction.

    Lire aussi : Quiz : savez-vous ce qui est permis ou interdit au nom de la laïcité ?

    D’autres sujets sont traités, comme le refus de l’élève participer à certaines activités scolaires. Ainsi, « un absentéisme sélectif pour des raisons religieuses ne saurait être accepté » et, en sport, les certificats médicaux « qui pourraient apparaître de complaisance » doivent être soumis au contrôle du médecin scolaire. L’importance de l’éducation à la sexualité, susceptible de « confronter l’enseignant à l’hétérogénéité des cultures », est défendue.
    « Ni minimiser, ni dramatiser »

    C’est sur l’accompagnement des sorties scolaires par des mères voilées que le conseil des « sages » risquait particulièrement le blocage. Mais il semble, au moins sur ce texte, avoir pu dépasser les tensions en son sein. La version que nous avons pu consulter du vade-mecum ne remet en cause ni les textes ni les pratiques existantes, qui se traduisent par une autorisation de principe, assortie de la possibilité de restrictions au cas par cas. Le soin est laissé aux directions d’école ou d’établissement d’apprécier si l’attitude du parent est exempte de prosélytisme.

    La loi de 2004 sur les signes religieux ne s’applique pas aux parents d’élèves. Néanmoins, elle a toujours donné lieu à des interprétations divergentes, certains estimant que les parents accompagnant les sorties scolaires devaient être soumis aux mêmes obligations que le personnel enseignant. Cette interprétation restrictive a notamment été celle de la « circulaire Chatel » de mars 2012 – du temps où Jean-Michel Blanquer était directeur général de l’enseignement scolaire.

    Elle considère les parents comme des « collaborateurs bénévoles du service public », tenus d’en respecter les règles. En décembre 2017, et à plusieurs reprises depuis, Jean-Michel Blanquer a exposé son « approche personnelle » selon laquelle un parent accompagnant ne devrait « normalement » pas porter de signe religieux. Mais il se rangeait par avance à l’appréciation du conseil des « sages » qui, disait-il, « donnera la règle du jeu ». Sauf coup de théâtre, on devrait en rester là.

    • Je relève que les « sages » sont casiement tous de sexe et genre masculin (exepté la sociologue Dominique Schnapper sur laquelle je vais chercher des infos), pour édicté des ordres à une profession très largement féminisé et ciblé avant tout les filles et les femmes avec ce manuel.
      Non seulement le voile reste interdit, mais maintenant si on porte une jupe longue et un bandana c’est devenu un probleme. Les couleurs de jupes sont désormais sujette aussi à procédures diciplinaires... La stigmatisation des mères accompagantes est renforcé. Les dispense de sport ciblent aussi les filles.
      #sexisme #islamophobie #racisme_d'etat #laicité_mon_cul #manif_pour_tous
      L’e-monde dit qu’il y a des recommandations sur les crèches de noel et sapins mais on ne saura pas lesquelles. L’important pour Blanquier et l’e-monde c’est de faire chier les musulman·nes.

    • Sur Dominique Schnapper voici un extrait d’un entretiens sur lacroix

      La transcendance, la verticalité du pouvoir, qu’Emmanuel Macron a mis en avant vous paraît-elle de bon augure ?

      D. S. : Façonnée par des siècles de royauté, la France nourrit une aspiration particulière à la transcendance et rejette la présidence « normale ». Dans une démocratie, le lieu du pouvoir doit rester vide, comme l’a souligné Claude Lefort, il n’est plus incarné dans le corps du monarque. C’est la politique qui devient le lieu de la transcendance des particularismes. Emmanuel Macron l’a compris. Contrairement à Valéry Giscard d’Estaing, qui impressionnait ses interlocuteurs, il sait leur procurer le sentiment d’être ses égaux.

      Une véritable cécité visionnaire cette sociologue !

    • c’est pour souligner l’effet paradoxal de ce qu’elle dit. D’un coté elle comprend que Macron ne donne qu’un sentiment d’etre ses egaux et en meme temps cette illusion lui va tres bien. D’un coté elle dit des choses sur la démocratie et de l’autre ne voie pas que nous n’y sommes plus du tout selon sa définition.

  • Politique : où sont les femmes ?

    Cécile Duflot, Nathalie Kosciusko-Morizet, Najat Vallaud-Belkacem   : plusieurs femmes politiques, qui avaient réussi à compter, ont jeté l’éponge. A l’heure des campagnes #MeToo, comment ne pas y voir un signal d’alerte  ?

    Notre pays exprime chaque jour un peu plus ses colères. Du monde étudiant à celui des cheminots, de Carrefour à Mobipel, le peuple mobilisé a des visages de femmes et d’hommes, reflets de toutes les diversités. Notre époque #MeToo nous rappelle combien les figures populaires ne sont pas que masculines, combien les femmes au XXIe siècle ne sauraient être marginalisées et maltraitées. Dans l’espace politique, qui se doit de donner écho à la réalité populaire, nous constatons que la place des femmes reste subalterne. Leurs combats à travers l’histoire, de la Révolution française à Mai 1968, sont oubliés, comme effacés. Ce décalage constitue une faille démocratique majeure.

    La loi sur la parité a permis l’accès massif de femmes à la vie politique. Et pourtant, nous sommes encore loin, très loin de l’égalité. Un plafond de verre persiste pour les femmes dans cet univers traditionnellement masculin.

    Plusieurs jeunes femmes en politique qui avaient réussi à être visibles, à compter, dans un monde qui ne leur rend pas la tâche facile ont récemment jeté l’éponge. Nathalie Kosciusko-Morizet, Najat Vallaud-Belkacem et Cécile Duflot ont choisi de quitter la politique institutionnelle. Comment ne pas voir un symptôme, un signal d’alerte   ? Chacune a évidemment ses propres raisons et, à l’heure où le non-cumul des mandats dans le temps s’impose comme une idée juste, de nature à vitaliser la politique, les mandats d’élus et de direction de partis qui se suivent et durent une vie entière ne sont sans doute plus d’époque. Mais, devant ces départs féminins en chaîne, de Sandrine Rousseau à Fleur Pellerin, comment ne pas voir la difficulté, la fatigue, la dureté d’être une femme dans un univers façonné par et pour les hommes   ?

    Au XXe siècle, les femmes ont conquis le droit de vote, la possibilité de siéger dans les assemblées et de s’exprimer dans l’espace public. Des suffragettes au mouvement #MeToo, des vagues successives portent l’exigence d’égalité, en politique comme dans l’ensemble de la société. Mais voilà   : on ne se débarrasse pas comme ça de mécanismes sexistes si profondément ancrés. Les résistances sont tenaces. Le monde politique a ses codes, ses formes, ses rythmes, ses habitudes qui empêchent, en ce début de XXIe siècle, un exercice à égalité des responsabilités politiques. Notre société s’accorde aujourd’hui autour de l’idée qu’il faudrait une mixité réelle dans la vie publique. C’est un progrès, une conquête. Mais l’idée se heurte au mur du réel, celui des freins matériels et symboliques à l’ascension des femmes en politique comme à leur épanouissement dans ce cadre. Le Président, le Premier ministre, les chefs des grands partis (songeons qu’aucune femme n’a pu être candidate au poste de secrétaire national du PS et de l’UMP  !), le président de l’Assemblée nationale, celui du Sénat, celui de l’association des maires de France… Bref, foin de parité, le masculin s’impose partout, surtout au sommet, là où se jouent les grandes décisions. Les hommes politiques occupent la place, y compris médiatiquement. Il n’y a qu’à regarder les invités de la semaine dans le journal le dimanche pour voir que dans les grandes émissions politiques, les femmes sont l’exception qui confirme la règle masculine.

    Les entraves viennent de loin. Commençons par la temporalité. Le rythme de la vie poli­tique, très chronophage, s’est installé loin de toute prise en compte de la part dite privée de nos vies. Et pour cause  : le modèle fut longtemps simple (et il continue en partie de fonctionner). Les hommes politiques délaissaient aux femmes le soin de s’occuper mentalement et concrètement de tout ce qui relève de la vie domestique et parentale pour s’adonner à toutes les joies et contraintes de la vie politique. Dès lors que les femmes entrent en scène publique – politique mais plus globalement professionnelle – la répartition aurait dû s’en trouver repensée mais la société n’a pas anticipé les réponses à ce nouveau défi. Le rythme politique semble être resté immuable, dans ses horaires, comme dans ses codes. Le présentéisme est toujours une clé déterminante pour gravir les échelons, et les femmes sont socialement lésées dans cet exercice qui n’est pas toujours d’impérieuse nécessité mais qui reste décisif pour être reconnue et progresser. La réduction du temps de travail et le partage des tâches de la maison ne se sont pas imposés comme des objectifs décisifs pour parvenir à l’égalité. D’ailleurs, ce n’est même pas un sujet poli­tique de premier plan.

    Les entraves pour les femmes en politique ­relèvent également des représentations. Masculin et féminin, voici deux catégories aux histoires et attributs distincts et hiérarchisés. Les femmes peinent à être reconnues et à se sentir légitimes dans un univers qui leur a été si longtemps interdit. Elles doutent, travaillent deux fois plus, hésitent à s’exposer. L’ambition leur est souvent reprochée quand elle paraît naturelle pour les hommes. Les commentaires sur leur tenue, leur posture sont souvent sexistes, blessants, usants. Se pose inlassablement la question de leur style. Faut-il épouser les normes masculines ou rester féminine dans un monde qui valorise le masculin  ? Comment inventer un nouveau genre  ? Pas simple. Les problèmes de gestuelle ou de voix sont récurrents pour les femmes. La façon d’exprimer la politique s’est façonnée à partir de corps d’hommes, de postures viriles, de micros calés sur des voix masculines. La parole légitime en politique a un ton et un visage quasi exclusivement masculin.

    Autre réalité, dans les réunions et dans le ­débat public, les femmes prennent infiniment moins la parole que les hommes. Parce qu’elles y sont minoritaires mais aussi parce qu’elles sont moins écoutées et que leur éducation leur a enseigné que leur avis comptait moins. Le fond sonore monte bien souvent dès lors qu’une femme prend la parole dans une réunion, une assemblée. Dans les cadres informels où se joue aussi la vie politique, les hommes ont pris l’habitude d’être des interlocuteurs mutuels. La stratégie, même entre deux portes ou autour d’un café, reste principalement une affaire d’hommes. Quand une femme participe, elle lutte pour faire valoir sa légitimité, peinant parfois à trouver un regard et une attention au point d’avoir l’impression d’être invisible. Comme si les hommes ne savaient pas quoi faire de ces femmes qui pénètrent leur espace. La force de l’habitude, celle d’un entre-soi cultivé pendant tant de siècles. Les hommes s’appellent, les femmes apparaissent souvent contingentes. Sauf au moment de la photo où de nouveaux réflexes ­imposent de se dire – et encore, pas toujours – qu’il faut des femmes.

    Nous caricaturons  ? Même pas. De nombreuses femmes craquent, même si souvent elles se plaignent à bas bruit. Car il est de bon ton de ne pas râler. Pour tenir. En silence, estiment la majorité des femmes en politique, car il est bien vu de savoir mettre ses éventuelles remarques de nature féministe sous le boisseau, tant elles agacent. Certaines se disent qu’il vaut mieux minauder ou faire preuve de patience, c’est plus payant. Le caractère viril de la politique a aussi ses formes violentes dans lesquelles les femmes ne se sentent pas toujours à l’aise pour évoluer dans l’arène. ­Elles espèrent qu’en prenant de biais, ça ira. Le résultat est pour l’instant peu probant… En rabattre sans cesse abîme l’estime de soi et suppose beaucoup d’énergie. Combien, ­au-delà des figures visibles, décident finalement d’abandonner ?

    Notre conviction est que pour tenir et gagner notre juste place collective, nous devons parler, nous parler. La sororité est, ici comme ailleurs, un ressort pour que l’égalité progresse. Ensemble, et avec les hommes qui y sont prêts – et il y en a ! – il nous faut inventer des façons nouvelles de faire de la politique. Il n’est par ailleurs plus possible pour des hommes qui se disent féministes d’accepter de perpétuer cette situation. La vie publique, minée par l’entre-soi masculin, a besoin de ce nouveau souffle pour se régénérer. C’est urgent.

    Par Clémentine Autain Députée, groupe La France insoumise (LFI) Emmanuelle Becker Conseillère de Paris, groupe communiste Elsa Faucillon Députée, groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR) Sarah Legrain Secrétaire nationale du Parti de gauche (PG) aux relations unitaires Myriam Martin Conseillère régionale, Ensemble Insoumis Corinne Morel-Darleux Conseillère régionale, LFI Mathilde Panot Députée groupe LFI Barbara Romagnan Génération.s Sandra Regol Porte-parole et secrétaire nationale adjointe Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) Danielle Simonnet Conseillère de Paris, LFI Laura Slimani Conseillère municipale à Rouen, Génération.s et Marie Toussaint Déléguée à l’Europe, EE-LV.

  • Comment gagner la « bataille culturelle » ?
    https://la-bas.org/4982

    « Il faut gagner la bataille culturelle. » Cette expression empruntée à Gramsci est devenue le mantra des femmes et des hommes politiques, de la socialiste Najat Vallaud-Belkacem à l’extrême droite Marion Maréchal-Le Pen, pour expliquer leurs défaites politiques ou électorales. Pas sûr qu’Antonio Gramsci, penseur marxiste, fondateur du Parti communiste italien emprisonné 11 ans par le régime fasciste, apprécierait cette descendance. Razmig Keucheyan revient au texte de Gramsci pour expliquer ce que la bataille culturelle n’est pas… et ce qu’elle devrait être.Continuer la lecture…

    #Radio #Autour_du_Monde_diplomatique #Politique

  • Quand on réécrit l’histoire du féminisme avec Antoinette Fouque
    http://annette.blogs.liberation.fr/2018/03/08/quand-reecrit-lhistoire-du-feminisme-avec-antoinette-fouque

    Il y aura une rue Antoinette Fouque à Paris dans le XXème arrondissement ! Un choc. Je republie donc aujourd’hui la "contre-nécro" que j’avais écrite à sa mort, dans Libération le 22 février 2014, pour rétablir un peu de vérité historique dans la légende du personnage. Replay .

    Quelle étrangeté que d’entendre, ce samedi 22 février 2014, les grandiloquents hommages à Antoinette Fouque, disparue jeudi à l’âge de 77 ans. Sans elle, si l’on croit ce qu’on nous répète en boucle, les Françaises ne seraient ni libérées, ni indépendantes. Horreur, sans Antoinette Fouque nous serions encore, malheureuses, toujours sans le droit à la contraception, à l’avortement, à la parité, harcelées dans les ascenseurs ...? Ainsi de la ministre des Droits des femmes qui a donné le ton : « Sa contribution à l’émancipation d’une génération de Françaises est immense », affirme sans hésiter et sans modération Najat Vallaud-Belkacem, qui a l’excuse d’être née dix ans après le début d’un mouvement de femmes en France. Et c’est de ma génération qu’elle parle.

    « Merci ! Merci ! » tweetent les unes après les autres, les ministres femmes qui semblent dire qu’elles lui doivent leurs postes dans le gouvernement socialiste. Et même Valérie Trierweiller qui nous confie, dans un tweet aussi, qu’Antoinette Fouque est, pour elle, un « modèle d’indépendance pour nous toutes ». Et vice-versa ?

    L’histoire n’est pas aussi rose que « La belle et grande voix du féminisme » que salut Najat Vallaut-Belkacem, qui n’imagine pas, bien sûr, que Fouque détestait le mot « féminisme ». Encore sur France-Info, dans sa dernière interview en février, elle voyait dans le féminisme « la servitude volontaire que font certaines pour s’adapter au journal ELLE ou à d’autres ». Féminisme, Beauvoir ... aux poubelles de l’histoire vue par Fouque.

    En France, on n’a pas eu de chance. On avait un mouvement joyeux, bordélique, excessif, multiple, périssable et impérissable, un mouvement, et non une organisation politique, ou un parti, et surtout pas une marque privée, « MLF » qui fut un jour déposée légalement, dans le secret, par Antoinette Fouque et ses deux amies, pour leur usage politique et commercial. Une « captation d’héritage », c’était bien ça.

    Quarante-quatre ans après qu’une dizaine de copines - sans elle - a fait l’acte fondateur de mettre une gerbe de fleurs sous l’Arc de Triomphe à la mémoire de « La femme encore plus inconnue du soldat inconnu », la vie d’Antoinette Fouque est une success-story : elle s’est construit sa propre légende.

    Au commencement, donc, dans la vague de mai 68, et inspiré par le Women’s Lib américain, les Françaises ont, elles-aussi, voulu parler de leur libération. Et ce fut l’année 1970, appelée assez maladroitement si l’on y pense, « Année zéro du mouvement de libération des femmes. » Rappelons que nous étions filles et petites filles naturelles de celle qui fut, elle, la véritable inspiratrice de l’émancipation des femmes, en France, et dans le monde : Simone de Beauvoir, qui avait déja écrit Le Deuxième Sexe en 1949...

    Antoinette Fouque, enseignante devenue psychanalyste, entreprend sa marche vers le pouvoir en créant son propre groupe « Psychanalyse et Politique ». Moderne, elle comprend la force du transfert freudien et n’hésite pas à prendre en analyse les jeunes militantes qui la rejoignent. Parmi elle, Sylvina Boissonnas, héritière d’une grosse fortune. Antoinette Fouque vivra dorénavant comme une milliardaire, de l’hôtel particulier du VIIe arrondissement aux magnifiques demeures en France et aux Etats-Unis, elle pourra financer sa maison d’édition Des Femmes et ses librairies.

    De drames en psychodrames, le MLF devenue propriété commerciale, se réduira à une petite secte mais le sigle et les éditions serviront à l’ascension sociale et politique de la cheftaine dont nous racontions déjà le culte hystérique dans un article de Libération (« Visite au mausolée du MLF », 9 mars 1983) : « Sortant de cette exposition sur l’histoire du MLF on a l’impression d’avoir fait un court voyage dans la Corée du Nord de Kim-Il-Sung. »

    Antoinette Fouque fera une carrière politique en se faisant élire députée européenne sur la liste de Bernard Tapie sans qu’on voit très bien le lien entre cet homme d’affaires et l’émancipation des femmes. Elle deviendra ainsi vice-présidente de la commission des femmes à Strasbourg. Elle conseille les ministres spécialisées ès-femmes, elle parle partout au nom du MLF.

    Et maintenant, si on écoute les hommages qui répètent « A Antoinette Fouque, les Françaises reconnaissantes » on risquerait d’en oublier la vraie histoire, le courageux « Manifeste des 343 salopes » - du « star-system » dira une méprisante Fouque - la loi Veil sur l’avortement, les formidables travaux d’historiennes telles que Michelle Perrot, qui a reçu le prix Simone de Beauvoir, justement. Et toutes les lois sur la parité et l’égalité. Un oubli passager.

    Annette Lévy-Willard

    #historicisation #histoire #légende #grand_homme et là #grande_femme vu le contexte
    #psychépo #privatisation #mlf

    • Le mouvement féministe de la deuxième vague au sein du MLF est divisé en trois tendances principales. Le féminisme « lutte des classes », qui constitue l’une d’elles, est issu du marxisme. Il y a un féminisme marxiste qui trouve sa source d’inspiration dans l’ouvrage d’Engels, L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat. Selon ce dernier, l’inégalité sociale entre hommes et femmes prend son origine dans l’avènement de la propriété privée. Les femmes ne doivent donc pas lutter prioritairement pour leur émancipation, mais pour celle du prolétariat dans son ensemble. Une fois la révolution réalisée, les femmes également seront de fait libérées.

      Le second courant théorique qui travers le féminisme des années 1970 est le féminisme radical et, en particulier, radical matérialiste. Pour les féministes radicales, les femmes doivent chercher à lutter et à s’allier principalement entre femmes, qu’elles soient bourgeoises ou ouvrières, plutôt que sur la base d’une classe économique où elles se retrouveraient avec des hommes qui ne tiendraient pas compte de leurs problèmes spécifiques. Les féministes radicales matérialistes considèrent plus particulièrement que les femmes sont victimes d’une exploitation de leur travail dans les tâches ménagères et l’éducation des enfants : ce sont des tâches qu’elles effectuent gratuitement. Parmi les théoriciennes de ce courant, on peut citer Christine Delphy.

      Le troisième courant est aussi un courant féministe radical, mais différentialiste. Ce courant insiste sur la différence naturelle qui existerait entre les hommes et les femmes. Pour ces féministes, les femmes doivent revendiquer la reconnaissance de leur spécificité. Ce courant est porté en particulier dans les années 1970 par Antoinette Fouque sous le nom de Psychanalyse et politique (abrégé : psyché-po). Dans les années 1980, ce courant, influencé par la psychanalyse et le travail de Jacques Derrida, devient dominant aussi bien en France qu’aux Etats-Unis sous le nom de French feminism. Des personnalités telles que Julia Kristeva, Helene Cixous ou Sylviane Agazinski peuvent, dans des registres différents, y être rattachées.

      C’est contre le différentialisme de la French feminism qu’un courant théorique qui a eu une importance non négligeable sur la troisième vague (actuelle) du féminisme se constitue à la fin des années 1980. Il s’agit de la théorie queer. Sa représentante la plus connue est Judith Butler dont l’ouvrage Trouble dans le genre est publié aux Etats Unis en 1990. La théorie queer critique la thèse de l’identité féminine du courant différentialiste. En distinguant le sexe biologique et le genre, construction sociale, les théoriciennes du queer défendent la thèse selon laquelle les identités ne sont pas naturelles, mais sont des constructions sociales qui peuvent être déconstruites par les individus, en les jouant dans des « performances ». D’où l’importance dans la théorie queer de la figure du travestissement : l’identité biologique et l’identité sociale d’un individu peuvent ne pas coïncider. Certaines femmes sont considérées comme masculines, certains hommes comme efféminés, certaines personnes sont homosexuelles ou bisexuelles. Les identités de femmes ou d’hommes sont plus complexes dans les faits que ce qu’entendent nous imposer les normes sociales.

      https://iresmo.jimdo.com/2011/12/11/histoire-th%C3%A9ories-et-actualit%C3%A9-du-mouvement-f%C3%A9ministe

    • peut etre d’autres infos là dessus ici :
      Controverses et anathèmes au sein du féminisme français des années 1970
      https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2005-2-page-13.html
      mais je l’ai pas encore lu

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      Marcel Duchamp et Elsa von Freytag-Loringhoven

      Ca serait Elsa von Freytag-Loringhoven qui a fait l’urinoir faussement attribué à Duchamp. Duchamp qui se déguisait en femme (Rrose Selavy) pour montrer que les femmes sont favorisées dans le milieu artistique... Et qu’on présente parfois comme un artiste féministe... Je pense que DSK sera probablement présenté un jour comme un économiste féministe.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Elsa_von_Freytag-Loringhoven

      La controverse de l’œuvre "Fountain" (1917)

      Certaines sources tendent à démontrer que la baronne serait l’auteure de l’oeuvre d’art "Fountain", attribuée à Marcel Duchamp2,3.

      Duchamp a toujours maintenu qu’il avait acheté l’urinoir du magasin J. L. Mott à New-York. Or, ce magasin ne vendait pas ce modèle particulier d’urinoir. En outre, le 11 avril 1917, soit deux jours après le rejet de l’œuvre, Duchamp écrivit à sa sœur Suzanne Duchamp, à l’époque infirmière de guerre à Paris, que l’une de ses amies avait envoyé un urinoir en guise de sculpture et sous le nom de R. Mutt :

      Raconte ce détail à la famille : les indépendants sont ouverts ici avec gros succès. Une de mes amies sous un pseudonyme masculin, Richard Mutt, avait envoyé une pissotière en porcelaine comme sculpture. Ce n’était pas du tout indécent, aucune raison pour la refuser. Le comité a décidé de refuser d’exposer cette chose. J’ai donné ma démission et c’est un potin qui aura sa valeur dans New York. J’avais envie de faire une exposition spéciale des refusés aux Indépendants. Mais ce serait un pléonasme ! Et la pissotière aurait été « lonely ». à bientôt affect. Marcel4

      Marcel Duchamp n’avait aucune raison de faire référence à une "amie" s’il avait été l’auteur de l’oeuvre. Par ailleurs, le fait que Duchamp parle de sculpture est déjà en soi révélateur, puisque depuis 1913, Duchamp avait cessé de produire de l’art sous l’impulsion du travail de Raymond Roussel, mais produisait déjà des "readymade", destinés à être lus, et non pas vus. Le contenu explosif de cette lettre ne fut rendu public qu’en 1983 lors de sa publication dans la revue "Archives of American art journal"5.

      Elsa aurait explosé de fureur lorsque les États-Unis déclarèrent la guerre à l’Allemagne, son pays natal. Sa cible de revanche aurait été la Société des Artistes Indépendants dont les représentants l’avaient toujours considérée avec froideur. Julian Spalding et Glyn Thompson pensent qu’Elsa aurait soumis un urinoir mis à l’envers et signé de "R. Mutt" dans une écriture que l’artiste utilisait souvent pour ses poèmes.

      La signature "R. Mutt" aurait alors été pour l’artiste un jeu de mots : en allemand, ce nom pouvait se lire comme le terme "armut", pauvreté, ou pauvreté intellectuelle dans certains contextes. La submission d’Elsa fut donc une double attaque : d’un côté elle démontrait l’inhabilité de la Société des artistes indépendants de distinguer un objet quotidien d’une œuvre d’art s’ils acceptaient l’œuvre, mais d’un autre côté, s’ils la refusaient, ils auraient renié leur définition de l’art qui, selon eux, devait être laissée à l’appréciation de l’artiste.

      voire aussi :
      https://www.independent.co.uk/arts-entertainment/art/features/was-marcel-duchamps-fountain-actually-created-by-a-long-forgotten-pio

      et aussi
      https://www.artsy.net/article/artsy-editorial-elsa-von-freytag-loringhoven-dada-baroness-invented-readymade

      On a regular day, Baroness Elsa von Freytag-Loringhoven
      wore brightly colored makeup, postage stamps on each cheek, and a shaved head shellacked in various hues. Her accoutrements also included live birds, packs of dogs, a tomato-can bra, arms full of bangles, and flashing lights. Her unconventionally forthright poetry and rugged found-object sculptures—often incorporated into her outfits—erased unsettling social hierarchy and accepted gender norms, and distinctions between art and life. The Baroness was a dynamo in New York’s literary and art scene at the turn of the century, part of the Arensberg Salon group that included Marcel Duchamp
      , Man Ray
      , Beatrice Wood
      , Francis Picabia
      , Mina Loy, and many others. She combined sculpture, fashion, poetry, and performance to embody an anti-bourgeois lifestyle driven by passion and an emotional reactivity to her surroundings.
      Born Else Hildegard Plötz in Germany in 1874, she ran away to the vaudeville theaters of Berlin as a teenager, and before long, she was part of the inner circle of Munich’s Art Nouveau
      movement. Following several sexual flings that took her across Italy, she helped her second husband fake his own death and start a new life on a Kentucky farm. After they parted ways, she traveled through Virginia and Ohio before arriving in New York, where she briefly married an impoverished Baron and took on his title. The Baroness became a downtown Manhattan legend, known as much for her dazzling costumes and aggressive seduction techniques as for her visceral sculptures and witty poetry. Most importantly, she invented the readymade—a sculpture pulled directly from the materials of daily life, radical in its implications that art can be anything.
      The Baroness’s sculptures were more than banal objects—they indicated the artist as an invigorating force of otherwise overlooked material. The painter George Biddle
      wrote of a visit to her 14th Street studio: “It was crowded and reeking with strange relics, which she had purloined over a period of years from the New York gutters. Old bits of ironware, automobile tires, gilded vegetables, a dozen starved dogs, celluloid paintings, ash cans, every conceivable horror, which to her tortured yet highly sensitized perception, became objects of formal beauty.”
      Fountain
      Marcel Duchamp
      Fountain, 1917/1964
      San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA)
      Sometimes worn or affixed to garments, the Baroness’s object-sculptures were always resourceful, full of character, and totally absurd. In a letter to artist Sarah Freedman McPherson, Freytag-Loringhoven wrote: “Sarah, if you find a tin can on the street stand by it until a truck runs over it. Then bring it to me.” Her first readymade work was a heavily rusted metal ring, Enduring Ornament (1913), named as a work of art a year before Duchamp created his first readymade, Bottle Rack (1914), though he coined the now-famous term.
      The most scandalous theory that surrounds the Baroness is that she is an uncredited collaborator with Duchamp on his famous Fountain (1917), a urinal signed “R. Mutt” that was first exhibited at the 1917 Society of Independent Artists’ Salon in New York. Irene Gammel puts forth a convincing argument of the Baroness’s influence on Duchamp’s artwork in her outstanding 2002 biography Baroness Elsa. Duchamp must have conspired with others to be able to contribute Fountain to the salon anonymously, and the Baroness was close friends with him, though he had refused her advances.
      A 1917 letter from Marcel to his sister, the painter Suzanne Duchamp
      , reads: “One of my female friends under a masculine pseudonym Richard Mutt sent in a porcelain urinal as a sculpture. It was not at all indecent—no reason for refusing it. The committee has decided to refuse to show this thing.” An account from Alfred Stieglitz
      corroborates that it was a woman who was responsible for bringing a large porcelain urinal on a pedestal to the salon. Stieglitz may have been referring to Duchamp’s female alter ego Rrose Sélavy; even so, she was likely modeled after the Baroness.
      The urinal is consistent with the Baroness’s choice of sexual, bawdy, or otherwise “unseemly” subject matter in her other works. Contemporary newspaper accounts reported that Richard Mutt was from Philadelphia, where the Baroness was living in 1917. Although Duchamp stated that he purchased the urinal from J.L. Mott Iron Works, a plumbing store on 5th Avenue, the specific model has never been found in its catalogues from that time period. The sculpture itself disappeared shortly after the exhibition, and the first reproduction of Fountain wasn’t created until 1950, long after the Baroness’s death in 1927.
      Baroness Elsa von Freytag-Loringhoven, Affectionate (Wheels are Growing), 1921-22. Courtesy of Francis M. Naumann Fine Art, New York.

      Baroness Elsa von Freytag-Loringhoven, Affectionate (Wheels are Growing), 1921-22. Courtesy of Francis M. Naumann Fine Art, New York.
      Yet she never claimed authorship of Fountain, and she was not known for holding back, especially near the end of her life. In bitter destitution, Freytag-Loringhoven begged and threatened her more successful colleagues, publicly thrashing those she felt had wronged her. She caricatured “Marcel Dushit,” among others, in the poem “Graveyard Surrounding Nunnery,” accompanied by a drawing of intertwined phalluses among the tombstones.
      The lasting body of her work is her poetry, published by Margaret Anderson and Jane Heap in The Little Review. The Baroness was the perfect figurehead for the literary magazine’s slogan: “Making No Compromise with the Public Taste.” Her audacious writing broke new ground formally; its fractured punctuation and cantatory sound elements rival the sound poem “Karawane” (1916), a landmark Dada
      work by Hugo Ball. Although her vocabulary is sometimes nonsensical, Freytag-Loringhoven’s work is also steeped in lyricism. In a proto-Beat style, she wrote about sex, death, machinery, and America.
      Her poems appeared side-by-side with James Joyce’s Ulysses, which was serialized in The Little Review. The May 1919 issue included his chapter “Scylla and Charybdis” and her poem “King Adam,” the latter of which offers a thinly veiled invocation of cunnilingus: “Kiss me…upon the gleaming hill.” An asterisk cheekily adds: “donated to the censor.” A 1921 obscenity trial banned the distribution of Joyce’s work in the United States. Few in New York’s avant-garde echoed the Baroness’s vocal defense of his work, yet her edgy texts seemed to intensify the call for censorship against them both.
      Claude McRay (i.e., McKay) and Baroness von Freytag-Loringhoven, before 1928. Courtesy of the Library of Congress.

      Claude McRay (i.e., McKay) and Baroness von Freytag-Loringhoven, before 1928. Courtesy of the Library of Congress.
      Baroness Elsa von Freytag-Loringhoven, Facing, 1924. Courtesy of Francis M. Naumann Fine Art, New York.

      Baroness Elsa von Freytag-Loringhoven, Facing, 1924. Courtesy of Francis M. Naumann Fine Art, New York.
      Elsa von Freytag-Loringhoven lived to defy the law. Because she never monetized her art, she lived her entire life in extreme poverty, and was arrested frequently for shoplifting. Although Anderson observed in her autobiography that she “leaped from patrol wagons with such agility that policemen let her go in admiration,” she did numerous stints in jail for stealing—and for wearing men’s clothing in public—among other charges.
      Ever the renegade, her lack of financial success and canonization is in part due to her disregard for finalizing her objects as art. She worked against this binary to infuse art into daily life, often in collaboration with those around her. Sadly, it seems that much of the Baroness’s non-written work was not documented or preserved due to her financial straits, and when it was, others sometimes took credit. Her most famous readymade sculpture, a twisting piece of rusted plumbing attached to a miter box, entitled GOD (1917), was long misattributed to Morton Livingston Schamberg
      , who had photographed it.
      On a broader level, Freytag-Loringhoven’s work could precipitate a feminist re-reading of Dada, the readymade, and the history of Conceptual art
      as we know it. In the 2000s, her work resurfaced with several international shows, Gammel’s biography, and a major anthology of her poetry, published in 2011. As Gammel writes, the Baroness’s erotic and embodied approach to art in everyday life was vital, chaotic, and fundamentally perishable. She was the living consequence of challenging the nature of art in society.
      In Apropos of Readymades, Duchamp’s 1961 statement about his sculpture, he writes: “The choice was based on a reaction of visual indifference with at the same time a total absence of good or bad taste…in fact a complete anaesthesia.” Freytag-Loringhoven’s definition of the readymade is the opposite: Where Marcel’s work is thoughtful, yet dry as a bone, Elsa’s is confident and deeply felt. In her readymade, there’s undeniable joy.
      Vanessa Thill

  • Au #PS, chacun place ses pions en prévision du #congrès
    https://www.mediapart.fr/journal/france/291117/au-ps-chacun-place-ses-pions-en-prevision-du-congres

    À quatre mois de la désignation d’un nouveau premier secrétaire, le hollandais Stéphane Le Foll, l’ancien vallsiste Luc Carvounas, ou le représentant de l’aile gauche Emmanuel Maurel sont dans les starting-blocks. Un groupe de quadragénaires pousse la candidature de Najat Vallaud-Belkacem, tandis que l’ancien numéro 2 de Cambadélis, Rachid Temal, y pense.

    #France #parti_socialiste

  • Comprendre la mécanique raciste. Entretien avec Pierre Tevanian – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/mecanique-raciste-entretien-tevanian

    Pourquoi la « mécanique raciste » ? 

    Le mot mécanique dit d’abord le caractère artificiel du racisme, en opposition avec une idée reçue que je prends le temps de récuser dans le livre : l’idée qu’au fond le racisme procéderait d’une peur de l’autre ou de l’inconnu, inhérente à la nature humaine. Je montre que cette idée est absolument fausse, d’une part, et fautive d’autre part sur le plan éthique dans la mesure où elle débouche sur une complaisance avec la violence raciste : si celle-ci procède d’un penchant naturel, on peut la contrôler, mais on ne peut pas l’éradiquer, et il ne faut pas être pressé dans ses demandes d’égalité de traitement. A l’opposé de cette approche « naturaliste » je souligné la dimension culturelle du racisme, sa dimension historique, sociale, politique…

     

    Ce n’est donc pas la différence, ou l’inconnu, qui produisent en tant que tel de la peur et du rejet ?

    Non, puisque ce n’est pas n’importe quel inconnu. C’est toujours une catégorie bien précise d’inconnus, par exemple l’arabe plus que le Scandinave, ou le musulman plus que le bouddhiste. Si la différence et l’inconnu inspiraient naturellement et univoquement la peur et le rejet, ces catégorisations et ces hiérarchies n’existeraient pas. Et si les phobies étaient vraiment naturelles, elles iraient « sans dire » : il n’y aurait pas besoin de les professer dans d’interminables paroles et écrits. Ce sont toujours des productions discursives, des discours d’autorité (le discours savant ou pseudo-savant, le discours journalistique qui prétend lui aussi dire le vrai, le discours professoral, la parole parentale, mais aussi le Droit, les lois et circulaires) qui désignent un groupe comme inférieur (et donc à maintenir sous tutelle) ou menaçant (et donc à mâter par une guerre préventive). Encore une fois, si les catégorisations, les hiérarchies et les rapports d’hostilité étaient naturels, ils ne se cristalliseraient pas dans une telle prolifération de discours.

    #racisme #domination

    • un extrait de l’avant-propos :

      Quant à l’éthique raciste, que j’aborde dans le chapitre sur la « question blanche », Saïd Bouamama en évoque aussi les déclinaisons les plus récentes dans sa postface. Je me contenterai d’ajouter que le déni du privilège blanc, tel que je l’évoque dans ce chapitre, n’a cessé au cours des dernières années, et des derniers mois, de se manifester sous des formes de plus en plus caricaturales, en réaction à sa remise en cause par des non-Blancs. À un déni pur et simple, prenant la forme du silence et de la posture {color-blind} (« aveugle aux couleurs »), succède de plus en plus une dénégation active et agressive, sous forme d’interminables réfutations, indignations et imprécations – contre un supposé « racisme inversé », « antifrançais » ou « antiblanc ». Tout cela était déjà développé dans la première version de mon chapitre, publiée initialement il y a une dizaine d’années, mais a pris ces dernières années une place de plus en plus importante dans le débat public – jusqu’à mobiliser au cours de l’été 2016 l’attention de la ministre Najat Vallaud-Belkacem et celle de Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre les discriminations (sous la forme d’une ahurissante campagne contre un « camp d’été décolonial non mixte » et un cycle de « Paroles non-blanches » organisé dans une université).

      https://www.contretemps.eu/extrait-mecanique-raciste-tevanian

    • Vous allez même jusqu’à dire que le racisme n’est pas la peur de l’inconnu mais du « bien connu »…

      Oui, au sens où un inconnu qui n’est qu’inconnu pourra provoquer tout une gamme d’affects extrêmement diversifiée, allant de la méfiance à l’émerveillement (la fameuse admiration dont parle Descartes dans son Traité des passions) en passant par l’amusement. La peur unilatérale, extrême, phobique, suppose au contraire la certitude d’avoir affaire à un être absolument mauvais et menaçant, ce qui suppose un savoir ou un pseudo-savoir. Dans le cas du racisme il s’agit bien sûr d’un pseudo-savoir, ce que dit le mot préjugé, mais on n’est pas dans une simple ignorance. L’énoncé raciste fondamental est d’ailleurs « Je les connais ». Je les connais donc je sais qu’ils sont mauvais, dangereux, donc qu’il faut les mater. Ou bien je les connais donc je sais qu’ils sont objectivement inférieurs et incapables d’autonomie, donc qu’il est légitime et même nécessaire de les dominer.

      Je ne veux pas infirmer ce que dit Pierre Tevanian au sujet d’une prétendue peur de l’inconnu. Pourtant l’argument qu’il utilise par rapport à la diversité des émotions qu’on peu avoir face à l’inconnu et qui ne serait pas présente dans le racisme. Il me semble qu’il y a du racisme « bienveillant » qu’on appel parfois « exotisme » ou « paternalisme » et qu’on peut etre raciste sans etre dirrectement haineux ou malveillant, par exemple en valorisant de prétendues compétances qu’auraient les personnes racisées. Peut etre que Pierre Tevanian pense que le racisme est une forme toujours haineuse et peut etre aussi que je comprend pas un truc.

      edit - Tevanian répond plus loin à ma remarque :

      il y a racisme quand les amalgames malveillants s’articulent à un contexte de domination qu’ils viennent légitimer.

      edit 2- en fait il y a pas de désaccord plus bas Tevanian explique :

      Je répète effectivement, tout au long du livre, que le racisme n’est pas la haine de l’autre race. Tout est faux dans cette formule ! D’abord, on l’a vu, parce qu’il n’y a pas de races a priori, mais une racialisation produite par le racisme lui-même. Ensuite parce que ce processus de racialisation peut très bien se faire sans jamais employer le mot race : il suffira de lui substituer un euphémisme comme ethnie, culture, peuple, religion, sans rien changer à la logique de différenciation-essentialisation-péjoration. Enfin parce que ce n’est pas la haine qui est au fondement du racisme. C’est une des limites de l’antiracisme d’Etat que je critique. Il ne définit et ne combat comme raciste que la phobie et l’affect de haine, et leur versant pratique qui est la stigmatisation, l’injure et la persécution : je ne pense qu’à toi, je te fixe du regard, je te montre du doigt, je ne parle que de toi, je te traque partout et je m’active de toutes les manières possibles pour te diminuer ou te détruire. Mais le racisme c’est aussi, et peut-être beaucoup plus, le contraire : j’oublie ton existence, je ne te vois pas, je ne te regarde même pas, je ne te parle pas et je ne parle pas de toi, je ne fais rien pour toi, je te laisse mourir, ou souffrir, étouffer, mourir à petit feu. Bref : la modalité phobique et haineuse du racisme construit une esthétique qui effectivement s’apparente au genre de l’épouvante, mais elle n’est qu’une modalité parmi d’autres possibles, comme l’invisibilisation ou la relégation, ou encore le paternalisme.

  • Education nationale : « 9-3 », v’là les renforts des grandes écoles
    http://www.liberation.fr/france/2017/06/22/education-nationale-9-3-v-la-les-renforts-des-grandes-ecoles_1578874

    Le projet #Teach_for_France est né dans le bureau de la ministre de l’#Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, en 2015, sous l’impulsion de Nadia Marik, ancienne directrice adjointe chargée de la stratégie et du développement de Sciences-Po et veuve de son ancien directeur Richard Descoings. Il est la version française du réseau Teach for All, un concept imaginé par Wendy Kopp, étudiante à l’université de Princeton, qui créa Teach for America en 1990. Son ambition ? Permettre à des diplômés des plus grandes universités d’enseigner deux ans dans les zones les plus défavorisées des Etats-Unis, afin de corriger les inégalités scolaires.

    [...] Pour être acceptés, les quelque 60 postulants [pour la rentrée prochaine] ont dû préparer une minileçon sur un sujet et dans la discipline de leur choix, répondre collectivement à une question pédagogique donnée et passer un entretien individuel. Le tout devant un jury composé de personnalités issues de l’Education nationale mais aussi du privé, telles qu’un membre des ressources humaines de L’Oréal.

    Si les enseignants sont rémunérés par l’Education nationale au même salaire que les autres contractuels, Teach for France reçoit des subventions du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports ainsi que d’entreprises partenaires comme AT Kearney, Eurazeo et Western Union. Un mélange des genres critiqué par les syndicats enseignants.

    « Teach for France », un danger pour l’école publique
    http://www.humanite.fr/teach-france-un-danger-pour-lecole-publique-613350

    Qui finance le réseau [Teach for All] ?

    Maria Noland : Ce sont des multinationales. Elles profitent de leur implantation locale pour développer le réseau et se coordonnent pour transformer l’école en marché grâce au soutien de cabinets de conseil. Par exemple, le cabinet d’affaires et de conseil McKinsey & Company, implanté dans des dizaines de pays dont la France, est l’un des principaux donateurs. Il est à la fois capable d’analyser ce qui ne va pas et d’avancer des solutions. Ainsi, la création de Teach First en Grande-Bretagne a suivi la publication d’un rapport sur les inégalités scolaires signé par McKinsey & Co. En Belgique, la compagnie vient de participer à l’élaboration d’un rapport facturé 38 000 euros au gouvernement. Et a inspiré la réforme de l’éducation. Des cadres dirigeants des entreprises pilotent les réseaux locaux. Bernard Ramanantsoa, administrateur de Teach for France, a travaillé avec le cabinet McKinsey & Co. Il fréquente également les cabinets ministériels et la haute fonction publique comme conseiller. Laurent Bigorgne, le vice-président de Teach for France, est aussi un proche du pouvoir nommé par l’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur [Geneviève Fioraso] au comité Sup’Emploi. Il dirige l’Institut Montaigne, un think tank ouvertement néolibéral et favorable à la réduction du budget de l’éducation.

    #privatisation

  • Le PS laminé, Cambadélis démissionne
    https://www.mediapart.fr/journal/france/190617/le-ps-lamine-cambadelis-demissionne

    Avec 29 députés, les socialistes pourront former un groupe, mais il s’agit du plus mauvais résultat de leur histoire. Plusieurs figures du quinquennat sont battues, comme Myriam El Khomri, Najat Vallaud-Belkacem ou Jean-Jacques Urvoas. À Évry, le résultat de Manuel Valls est contesté. Jean-Christophe Cambadélis © Reuters

    #France #élections_législatives_2017

  • Législatives - Neuilly : le candidat REM a un compte non déclaré à Hong Kong
    Aziz Zemouri, Le Point, le 15 juin 2017
    http://www.lepoint.fr/legislatives/legislatives-neuilly-le-candidat-rem-a-un-compte-non-declare-a-hong-kong-15-

    “Bizarre” ce titre alors qu’on apprend surtout que:

    Pris dans la tourmente d’un divorce étalé sur la place publique, le néophyte fait l’objet de plusieurs mises en cause pour violences conjugales et mise en danger de la vie d’autrui sur l’actuel compagnon de sa future ex-épouse.

    #Laurent_Zameczkowski #violences_conjugales #violence #sexisme
    #Législatives #France #2017 #Emmanuel_Macron #Conflit_d'Intérêt #corruption #EnMarcheVersLeFN

    • BONUS en Marche
      Corinne Vignon

      Corinne Vignon est candidate LREM dans la 3e circonscription de Haute-Garonne. Selon Buzzfeed, une enquête pour travail dissimulé a été ouverte jeudi par le parquet de Toulouse. Corinne Vignon est accusée d’avoir caché au fisc une activité de cartomancienne. Des séances facturées 90 euros, payables par chèque. « Ce n’est pas mon métier. C’est très anecdotique. Je m’intéresse à l’astrologie comme je m’intéresse aux tortues marines. C’est très personnel », a-t-elle expliqué à France 3. Toujours selon la chaîne de télévision, elle n’aurait pas déclaré la somme perçue lors de sa rupture conventionnelle avec la société Labège.

      Corinne Vignon (39,61% au premier tour) affrontera dimanche la députée sortante LR-UDI, Laurence Arribagé (22,27%).

      Bruno Bonnell

      Déjà dans la tourmente depuis deux semaines, Bruno Bonnell, candidat LREM dans la 6e circonscription du Rhône s’est justifié jeudi après les révélations de Mediapart, selon lesquelles il chercherait à échapper à l’impôt en ayant domicilié ses deux sociétés au Delaware, un paradis fiscal américain. « La notion de paradis fiscal est relative et nouvelle. Qu’est-ce qui prouve que le Delaware en est un ? » , a-t-il expliqué. Ses opposants lui reprochent aussi d’avoir cherché à éviter de payer l’ISF en restructurant son patrimoine. « J’ai la justice et les contrôles fiscaux pour moi », a-t-il dit jeudi sur France inter, en précisant qu’il avait été contrôlé plusieurs fois. Il publiera son « patrimoine déclaré quand on aura fait la loi de moralisation politique », a-t-il dit.

      Bruno Bonnell (36,69% au premier tour) affrontera dimanche l’ancienne ministre PS Najat Vallaud-Belkacem (16,54%).

      Source : http://www.lefigaro.fr/elections/legislatives/2017/06/15/38001-20170615ARTFIG00199-legislatives-trois-candidats-macronistes-dans-la-

      3 de plus.

      #cartomancienne (En Marche) #Delaware, mais de bonne foi #Paradis_fiscal #Foutage_de_geule #députés

  • Education : le ministre veut rétablir le #redoublement pourtant jugé inefficace
    https://www.mediapart.fr/journal/france/100617/education-le-ministre-veut-retablir-le-redoublement-pourtant-juge-ineffica

    Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, souhaite autoriser les professeurs à avoir recours au redoublement, interdit, dit-il, par Najat Vallaud-Belkacem. Seulement, pour la majorité des chercheurs, cette mesure en plus d’être coûteuse n’a aucun effet pour lutter contre l’échec scolaire.

    #France #CNESCO #Jena-Michel_Blanquer

    • La documentation sur le redoublement est bien fournie. Par exemple, en janvier 2015, le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) s’est penché sur la question dans un rapport intitulé Lutter contre les difficultés scolaires : le redoublement et ses alternatives. On peut y lire qu’en France, « 22 % des élèves ont redoublé au moins une fois avant l’âge de 15 ans, soit le double de la moyenne des pays de l’OCDE (PISA 2015). En France, le taux de redoublement a nettement régressé (– 17 points entre PISA 2003 et 2015). Les élèves qui sont allés moins d’un an en maternelle redoublent davantage (toutes choses égales par ailleurs) ».

      Voilà pour les chiffres. Cette régression s’explique par deux facteurs. D’abord, le redoublement a un coût élevé. Il est évalué à 2 milliards par l’Institut des études publiques. Mais surtout, la mesure est jugée peu efficace.

      Toujours selon le Cnesco : « Au mieux, le redoublement n’a pas d’effet ou il s’avère dans bien des cas nocif pour la réussite scolaire des élèves. » Plus loin : « Le redoublement n’a pas d’effet sur les performances scolaires à long terme. Quelques études obtiennent des effets positifs à court terme dans des contextes très particuliers (notamment lorsque le redoublement est accompagné d’autres dispositifs de remédiation comme des écoles d’été). Le redoublement a par contre toujours un effet négatif sur les trajectoires scolaires et demeure le meilleur déterminant du décrochage. »

  • #Najat_Vallaud-Belkacem livre un combat serré à Villeurbanne
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080617/najat-vallaud-belkacem-livre-un-combat-serre-villeurbanne

    © FZ L’ancienne ministre de l’éducation nationale se présente aux élections législatives dans la sixième circonscription du Rhône, à Villeurbanne. D’abord donnée favorite, Najat Vallaud-Belkacem doit ferrailler avec #Bruno_Bonnell, le candidat de La République en marche. La candidate « de gauche », comme elle se présente, fait campagne en essayant de se démarquer de son rival et en jouant sur sa popularité.

    #France

  • A l’école de la Fraternité Saint-Pie-X : la Révolution, cette imposture satanique tempsreel.nouvelobs - Doan Bui - 1 er Juin 2017

    Ils se disent « tradis » mais leur idéologie frise parfois l’intégrisme. La Fraternité Saint-Pie-X, cette communauté de catholiques fondée par Mgr Lefebvre, a été exclue du Vatican en 1988. Dans cette enquête en plusieurs volets, « l’Obs » s’intéresse aux écoles de la « Tradition ». Glaçant.

    C’est un chantier qui avait été lancé par Najat Vallaud-Belkacem, lors de son passage au ministère de l’Education nationale : durcir les modalités d’inspection des écoles privées hors contrat, restées longtemps hors des radars de l’institution. Une drôle de galaxie, mêlant école catholiques tradis, écoles privées musulmanes, Montessori ou Steiner.

    A « l’Obs », nous nous étions intéressés au cas des écoles privées musulmanes, et avions notamment raconté le long feuilleton occasionné par la fermeture de l’école Al-Badr à Toulouse.
    . . . . . . .
    Comment reconnaître la race blanche ?
    La dizaine de rapports d’inspection que nous avons pu consulter permettent en tout cas d’aller faire un petit tour de France d’une pédagogie pour le moins... originale !

    Dans cette école en Bretagne, les polycopiés du cours expliquent que « le judaïsme est réprouvé depuis la mort de Notre seigneur » et fustigent « les sectes juives » qui régnaient au moment « de la venue de Notre Seigneur ». Il critique aussi le Coran qui « veut ruiner le dogme du christianisme » et explique que « la civilisation musulmane est stérile ». En Alsace, des lycéens commentent des textes de Brasillach et Maurras et l’école fait l’impasse sur la préhistoire et Darwin. Autre dada des écoles de la Fraternité : le maréchal Pétain. Dans cette école des Yvelines, on apprend en cours que « Pétain a sauvé la France », tandis que les « ingrats ont fui en Angleterre ». L’inspectrice note que, depuis son passage, la mention « ingrats » a été remplacé par « résistants ».

    Un proche de la FSSPX, qui connaît bien ses écoles et souhaite rester anonyme, raconte :
    « Il y a 20 ans, il y avait une école qui affichait encore le portrait du maréchal Pétain dans les classes. Ils ont dû les retirer, depuis. Mais l’idéologie est restée. »
    Ailleurs - un pensionnat près d’Angers - les gamins font l’apologie de la peine de mort dans leurs copies de français. Ânonnent en histoire que la Révolution est une « imposture d’essence satanique », idéologie néfaste qui est « l’essence même de la Déclaration de droits de l’homme » :

    « Deux religions s’affrontent : le catholicisme et la religion des droits de l’homme. Reste à s’expliquer comment celle-ci a pu arriver aux horreurs commises par la Révolution et au génocide vendéen. La révolution n’est pas seulement l’auteur du premier génocide des temps moderne, mais elle est aussi responsables de tous les génocides qui suivent. »

    En « éducation civique », on apprend à « reconnaître la race blanche ». Extrait d’une copie notée 18/20 : « Ce que je trouve bizarre c’est d’être mélangé à une population multinationale, d’avoir toutes les cultures, sauf la française, car elle disparaît. »
    
Autre perle, ce bout de cours, pris en notes, par un élève de seconde (avec fautes d’orthographe d’origine) sur le romantisme :
    « Plus que le romantisme, c’est la révolution elle-même qui est grotesque et risible, puisqu’elle engage l’âme humaine dans la voie de l’erreur et du mensonge. Les philosophes des lumières excercent sur leur sciècle un terrorisme intellectuel, au service de leur idéologie hatée (athée !!!), anti catholique et monarchistes [...] La littérature qu’ils promeuvent est aussi sèche et stérile qu’est sistématique leur pensée. »
    Fillettes voilées et manuels édités chez « Clovis »

    Les sites web des écoles, avec parfois des vidéos de présentation, ne sont pas moins éloquents. Ici, l’abbé directeur d’une école en Lorraine rappelle que « le rôle de la femme est d’être mère et épouse ». Là, on déplore « la perversion du monde moderne ». La FSSPX utilise pourtant abondamment internet, que ce soit dans des forums catholiques « tradis », ou sur son site pour promouvoir ses écoles. Exemple, cette vidéo de 2013 vantant une école de Versailles de la Fraternité. Impossible de ne pas remarquer les fillettes et leurs cheveux recouverts d’un foulard, pendant le catéchisme. La tenue des paroissiennes adultes. Normal.

    A la FSSPX, on suit à la lettre le précepte de Saint-Paul : « La femme doit avoir sur la tête un signe de soumission ». Pas l’homme, en revanche, car il est « l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme ». Quant à la tenue « immodeste », c’est évidemment un « péché mortel ». Moment croustillant, toujours dans la vidéo, quand l’abbé conspue l’école publique où l’on dispense, selon lui, des « cours sur la théorie du genre dès la maternelle » ou « sur Darwin et l’évolutionnisme », ce qu’il considère comme « une destruction de l’intelligence, un formatage idéologique pour une nouvelle religion, celle de Vincent Peillon ». 

    On n’est jamais mieux servi que par soi-même. La Fraternité a donc sa propre maison d’édition, nommée Clovis, qui édite ses manuels. Nous nous les sommes procurés. C’est édifiant. On y explique « pourquoi nous n’étudions pas la préhistoire », on conspue les « francs-maçons » et les « philosophes des Lumières dépravés » qui ont tenté de salir « le bon clergé ».

    Préface du manuel d’histoire enseigné dans les écoles de la FSSPX. (Editions Clovis/L’Obs)


    Dans le chapitre sur les Mérovingiens, la naissance de l’islam est évoquée ainsi : 
    « Alors que les Mérovingiens étaient en pleine décadence, au VIIe siècle, un événement très grave survint en Arabie : un conducteur de caravanes, Mahomet, disciple d’un rabbin, marié à une juive, inventa une nouvelle religion démarquée de la Bible. Non content de convertir ses compatriotes à la religion d’Allah, Mahomet prêcha la guerre sainte. [...] Fanatisés, les Arabes se ruèrent sur l’Afrique du Nord, où ils détruisirent toutes les traces de civilisation chrétienne [...] Les Arabes avaient envahi la France. »

    Soupir de soulagement, quand enfin survient 732 et Charles Martel ! « La France fut ainsi sauvée de l’esclavage auquel les musulmans soumettaient les chrétiens », peut-on lire... Et de regretter dans l’avant-propos :
    « Trop d’enfants ne savent plus qu’être Français, c’est hériter d’une civilisation chrétienne qui a fait de la Fille aînée de l’Eglise, un des plus beaux pays du monde. »

    Doan Bui
    Surtout, lire l’intégralité de l’article : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20170529.OBS0027/a-l-ecole-de-la-fraternite-saint-pie-x-la-revolution-cette-impo

    #intégrisme #religion #Fraternité_Saint-Pie-X #voile #Ecole #notation #pétain #génocides #race_blanche #Clovis #Romantisme #Ecole_Publique #Mérovingiens #Islam #Histoire #Charles_Martel #Darwin #Mérovingiens #Histoire

    @LaHorde @Pedro

  • Le papier ne vaut rien mais je le référence pour garder pour l’histoire une trace du #courage politique des années 2000.

    ... En 2012, Najat Vallaud-Belkacem avait renoncé à se présenter à Lyon, craignant de perdre son portefeuille ministériel après son entrée dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault ....

    (NDLR le gras est de moi)
    Si nos amis de la 6e circonscription de Rhône ont un peu de mémoire ou s’ils lisent seenthis, j’espère qu’ils la reverront à ses études (c’est à dire au PS, là où on lui trouvera un rond de cuir payé les sympathisants ;-).
    Le cadeau de la circonscription Emanuelli pur le mari c’est déjà trop.
    http://www.francetvinfo.fr/elections/legislatives/melenchon-mennucci-valls-dieudonne-elkhomri-de-hass-les-neufs-affrontem
    #caricature_du_politique #caricature_du_feminisme #explication_de_lechec_de_la_gauche #courage_politique

  • Toujours très intéressantes les 1ères réactions après les fusillades. Ici celle de Grasse.
    Très vite la réaction d’Estrosi à l’AFP moins de 2 heures après les coups de feu :

    L’enquête ouverte après la fusillade qui a fait plusieurs blessés dans un lycée de Grasse ne s’oriente « pas du tout » sur la voie du terrorisme. On est plutôt sur quelqu’un qui semble avoir des problèmes psychologiques

    Ils sont super efficaces dis donc ! Ils savent déjà que c’est pas terroriste ! Mais alors « pas du tout » comme il dit et en moins de 2h.
    À ce moment là je n’ai aucune info sur la couleur ou religion du tireur mais c’est pas difficile de savoir que c’est un blanc. Il n’y a que les blancs qui ont le droit d’avoir des problèmes psychologiques quand ils tirent sur des gens. Parce que ça va finir par devenir un privilège d’avoir des problèmes psychologiques à ce rythme là. On en revient même à Ahmed [https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/places-de-la-republique-10-la-fonction-publique], qui lui, n’a pas trop eu le droit d’avoir des problèmes psychologiques alors que c’était pour des vols de portable à l’arraché.

    Après on arrive à l’instrumentalisation de l’événement pour expliquer qu’il faut plus de sécurité dans les établissements scolaires, puis qu’il faut prolonger l’état d’urgence (c’est marrant j’aurais plutôt pensé que c’était la preuve que ça ne protégeait de rien mais bon…)

    En début de soirée, pour Najat Vallaud-Belkacem :

    la #fusillade est l’acte fou d’un jeune homme fragile et fasciné par les armes à feu.

    Donc je résume il a des problèmes psychologiques et il est fragile.

    Ensuite on passe à la procureure de Grasse, Fabienne Atzori,

    Aucun élément, aucun lien ne peut être envisagé avec une entreprise terroriste.

    Je pense qu’on a compris le message.

    Tout en sachant que ce jeune homme avait quand même retweeté une vidéo amateur de la course meurtrière du camion de Mohamed Lahouaiej Bouhlel à Nice.
    Okayyyyyyyyyyyy

    Et là, le meilleur pour la fin…
    Info dans un article de Libération :

    Selon nos informations, le jeune homme est le fils d’un conseiller municipal de Grasse, élu sous l’étiquette Front national au scrutin de 2014, mais qui a désormais rejoint l’équipe en place du maire Jérôme Viaud (Les Républicains). Son père est aussi coordinateur pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur du Rassemblement pour la France (RPF), un microparti souverainiste. Il a récemment apporté son soutien à la candidature de François Fillon

    Ô_o
    Je ne sais pas si c’est une info vérifiée mais quand même ce n’est pas anodin par rapport aux événements. Certes nous ne sommes pas responsables des choix de nos parents. Mais j’aimerais bien voir tous ces responsables politiques et medias faire preuve d’autant de précautions langagières si le fils d’un prêcheur soi disant salafiste débarque avec 2 grenades, des armes de poing et fusil dans son lycée et commence par tirer sur les gens.
    Et peut-être qu’il y aurait grandement matière à définir ce qu’est le terrorisme parce que là ça devient franchement obscur. Sauf bien sûr si on part du principe que toute agression perpétrée par un noir ou un arabe relève du #terrorisme alors que pour les blancs s’il n’a pas collé lui même une grande pancarte « TERRORISTE » au dessus de sa tête, on ne l’envisage même pas.

  • Laurence Rossignol huée à l’Assemblée alors qu’elle dénonce les inégalités hommes-femmes
    http://www.bfmtv.com/politique/laurence-rossignol-huee-a-l-assemblee-alors-qu-elle-denonce-les-inegalites-ho

    https://www.youtube.com/watch?v=CFmPnfR01kc

    A l’Assemblée ce mardi, Laurence Rossignol est revenue sur les inégalités de salaires entre hommes et femmes, dénoncées la veille autour de l’heure symbolique de 16h34. Alors qu’elle s’exprimait, des députés ont commencé à huer la ministre, forçant Claude Bartolone à intervenir pour faire revenir le calme

    • Assemblée nationale ~ Première séance du mardi 08 novembre 2016
      http://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2016-2017/20170038.asp#P891646

      M. le président. La parole est à Mme Catherine Coutelle, pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.

      Mme Catherine Coutelle. Madame la ministre chargée des droits des femmes, hier, 7 novembre, à l’appel d’un collectif, de nombreuses femmes dans tous les métiers se sont arrêtées de travailler à seize heures trente-quatre pour signifier qu’elles n’étaient plus payées jusqu’à la fin de l’année par rapport aux hommes.

      Si le taux d’emploi des femmes continue à progresser en France, l’écart entre les hommes et les femmes tous salaires confondus est de 27 %. Ce chiffre recouvre toutefois des réalités très différentes. Il est de 27 % si l’on compare tous les emplois, en incluant les temps partiels, qui sont majoritairement occupés par les femmes. Il est de 19 % si l’on compare les salaires à temps plein. Les femmes ont des qualifications moindres, des métiers peu reconnus, occupent des postes moins rémunérés et s’arrêtent plus dans leur carrière. Enfin, à formation et compétences égales, il reste un écart de 10 % que rien ne peut expliquer.

      À travail égal, salaire égal : cela figure dans la loi. La loi pour l’égalité a presque quarante ans ! Comme l’incitation ne suffit plus, notre gouvernement et notre majorité ont accéléré le pas. Najat Vallaud-Belkacem a pris un décret dès 2012 pour sanctionner les entreprises. Les temps partiels, sauf dérogation des partenaires sociaux, ne peuvent être de moins de vingt-quatre heures. Les trimestres nouveaux sont comptés pour les retraites. Les négociations salariales doivent obligatoirement comporter un volet égalité.

      Mais la loi ne suffira pas. C’est une question de société, de mentalité, depuis l’orientation des filles jusqu’aux stéréotypes qui ferment leur carrière. Tant que les femmes devront assurer la double, voire la triple journée, les inégalités professionnelles perdureront.

      Madame la ministre, c’est un combat de tous les jours, un investissement à long terme, et pas seulement un sujet que l’on découvre au moment des campagnes électorales, comme les propos certains candidats de droite le laissent supposer. Pouvez-vous nous indiquer quelles sont les actions du Gouvernement pour faire reculer encore et toujours ces inégalités de manière durable ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

      M. le président. La parole est à Mme la ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes.

      Mme Laurence Rossignol, ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes. En effet, madame la présidente Catherine Coutelle, selon les enquêtes, les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes sont de 19 à 25 %. Plus de trente ans après la loi Roudy, ces chiffres sont insupportables, inacceptables.

      Il faut comprendre quelles sont les causes de ces écarts.

      D’abord le temps partiel, spécifique aux femmes, qui ampute salaire et retraite par la suite.

      Ensuite, les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes métiers. Les compétences des femmes sont souvent bien moins rémunérées que celles des hommes. Par exemple, soulever des malades ou des personnes âgées est bien moins rémunéré que de soulever des sacs de ciment. Et pourtant, la charge est la même. (Vives exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

      Enfin, les femmes sont moins promues que les hommes, et plus l’on monte dans la fonction d’encadrement, moins les femmes sont présentes. (Tumulte persistant sur les bancs du groupe Les Républicains.)

      M. le président. S’il vous plaît, mes chers collègues ! Rien ne justifie ce genre de réaction !

      Mme Laurence Rossignol, ministre. À poste égal, l’écart moyen est de 10 %, comme vous l’avez indiqué. La maternité continue de défavoriser les femmes et de les pénaliser dans leur vie professionnelle.

      Depuis 2012, nous nous sommes attachés à agir sur toutes les causes de ces inégalités. (Plusieurs députés du groupe Les Républicains continuent de s’exclamer.)

      M. le président. S’il vous plaît !

      Mme Laurence Rossignol, ministre. La loi de 2013 a instauré le principe d’une durée minimale de travail de vingt-quatre heures hebdomadaires. Pour lutter contre les ségrégations des métiers, le Gouvernement a mis en place en 2015 un plan au long cours sur la mixité, que nous compléterons prochainement par un plan interministériel déjà présenté et par un plan spécifique pour les métiers du numérique. Enfin, nous avons ouvert 70 000 nouvelles places de crèche pour permettre aux mères de famille de travailler.

      La lutte contre les stéréotypes de genre est un élément essentiel de la mixité des métiers et de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. La même démarche est engagée dans la fonction publique. Mme Dombre Coste remettra prochainement un rapport parlementaire consacré à ce sujet.

      M. Philippe Meunier. Rien sur les sacs de ciment ?

      Mme Laurence Rossignol, ministre. Vous le voyez, la détermination du Gouvernement est sans faille. L’égalité entre les femmes et les hommes l’exige. Bien sûr, il existe des entreprises vertueuses et nous devons les encourager. Les autres doivent être sanctionnées. Il faut aussi que les partenaires sociaux fassent de ce sujet un sujet prioritaire, et ce au plus haut niveau. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

      Philippe Meunier est député (LR) de la 13è circonscription du Rhône (Décines, Meyzieu, Saint-Priest (partie)) et Secrétaire de la commission de la défense nationale et des forces armées. D’après nosdeputes.fr, son champ lexical (sur 12 mois) comprend les mots suivants :
      militaire ,
      puis, client, débris, missile, port, Volvo
      Volvo est l’actionnaire principal de Renault Trucks situé à cheval sur Vénissieux et Saint-Priest, le siège social étant à Saint-Priest.
      https://www.nosdeputes.fr/philippe-meunier

  • Valls et Belkacem publient un décret contre le hors contrat et l’école à la maison
    http://www.brujitafr.fr/2016/11/valls-et-belkacem-publient-un-decret-contre-le-hors-contrat-et-l-ecole-a-l

    Discrètement, en pleines vacances de la Toussaint, le Premier ministre Manuel Valls est le digne successeur de Vincent Peillon, la ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, ont publié un décret qui renforce le contrôle étatiste sur l’instruction...

  • Nadja Vallaud-Beljkacem et le Tour de France par deux enfants blog de Bernard Gensane
    http://bernard-gensane.over-blog.com/2016/10/quand-nadja-valaud-abeljkacem-pretend-s-y-connaitre-en-hi

    Á Sarkozy et ses Gaulois, Najat Vallaud-Belkacem a récemment répondu ceci :
    « La ministre de l’Éducation que je suis connaît parfaitement les premières phrases de ce livre, Le Tour de France par deux enfants, d’Ernest Lavisse, sous la IIIe République, qui commence par : « Autrefois, notre pays s’appelait la Gaule et les habitants les Gaulois ». 
    Bien imprécis et faux, tout cela.

    Cette phrase n’est pas la première du Tour de la France par deux enfants, livre qui n’est pas d’E. Lavisse, mais de G. Bruno, pseudonyme – inspiré du philosophe dominicain Giordano Bruno – d’Augustine Fouillée (née Augustine Tuillerie, décidément !). Publié en 1877, inspiré par la pédagogie de Jean Macé, ce “livre de lecture courante” sera vendu à des millions d’exemplaires, réédité 500 fois jusqu’en 1950. 
    Il commence par une évocation de la guerre de 1870 : « Par un épais brouillard du mois de septembre, deux enfants, deux frères, sortaient de la ville de Phalsbourg en Lorraine. Ils venaient de franchir la haute porte fortifiée qu’on appelle Porte de France. » Deux frères fuient l’occupation allemande par la Porte de France de Phalsbourg, à l’ouest, et non évidemment par la Porte d’Allemagne, au sud-est.

    Ce manuel ne fut pas seulement utilisé « sous la IIIème république » mais aussi sous la IVème, voire sous la Vème dans certaines écoles. Ce livre ne manque pas de qualités mais il est essentiellement moral et se permet certaines propositions qui aujourd’hui ne passeraient plus, comme celle qui veut que l’humanité serait divisée en quatre races, la blanche étant la plus parfaite. Lors de la séparation de l’Église et de l’État, toute référence à Dieu sera supprimée, cette autocensure choquant jusqu’à Jean Jaurès. La Saint Barthélémy, la Révolution française et la Commune étaient absentes d’un ouvrage sous-titré “Devoir et Patrie”

    . . . . . .

  • Grand moment de sociologie des élites françaises, Bourdieu aurait adoré

    "Le lundi 3 octobre, dans sa chronique mensuelle désormais publiée par Le Figaro, Jacques Julliard a éreinté la gauche. Pas celle du peuple, écrivait-il, mais « les bobos du centre-gauche, les intellos de l’extrême gauche très influents dans les médias », coupables à ses yeux d’avoir laissé en déshérence ces « marqueurs » que sont la laïcité, l’école et la nation. Dans la salle des fêtes de l’Elysée, le matin même, l’historien attend pourtant que François Hollande lui remette la cravate de commandeur de la Légion d’honneur. Tous les invités ont lu sa charge. Le président aussi. « Mais vous voyez, il n’est pas rancunier », souffle un de ses conseillers.
    Le chef de l’Etat a embrassé en un regard l’assemblée. Il en connaît chaque visage. Il a tout de suite vu les anciens compagnons de route. Quelques dernières grandes figures de la deuxième gauche. D’autres qui n’ont jamais abordé ses rivages. Là, dans un angle discret, voici le profil de l’ancien patron de la CFDT, Edmond Maire, sous une chevelure de neige. Au centre, Jack Lang. Et puis, les historiens Pierre Nora, Jean-Noël Jeanneney et Mona Ozouf. Les patrons de Libération et de Marianne devisent avec celui du Figaro. Jean d’Ormesson fait des baisemains. Le romancier Olivier Rolin observe un brin goguenard cette petite société, droite et gauche mêlées.
    Le premier ministre Manuel Valls a traversé la Seine. Mais Najat Vallaud-Belkacem manque à l’appel, elle qui a pourtant accepté, à la demande de François Hollande, de placer sur son contingent de l’éducation nationale le nouveau décoré, malgré les critiques répétées de Julliard contre cette école « abandonnée par la gauche au nom d’un alignement égalitaire sur les plus médiocres ». Au premier rang des convives, le philosophe Alain Finkielkraut en rirait presque : « Quand je pense que Julliard prône sur l’école le contraire de ce que fait Hollande, je pourrais faire un bel esclandre et crier au milieu de la cérémonie “arrêtons l’hypocrisie !” »
    Mais le président de la République est désarmant de bonne humeur. En retraçant le parcours de Julliard dans les journaux, Le Nouvel Observateur, Marianne, Le Figaro, ses combats d’éditorialistes engagé, il dessine une évolution qu’il connaît bien : « Vous avez été dans les années 70 contre l’étatisme, dans les années 80 contre la tentation néo-libérale. Dix ans plus tard, pour le droit d’inventaire et à l’aube des années 2000 en faveur de la démocratie participative. Aujourd’hui, ajoute-t-il en souriant, je ne sais pas à quelle gauche vous vous adressez. Il y en a tellement… » Parmi les convives, l’ancien ministre de Jean-Pierre Raffarin, le philosophe Luc Ferry, qui moquait tout à l’heure le président, admire maintenant sa courtoise ironie : « Cet Hollande gagne à être connu ! »
    Jacques Julliard a préparé sa réponse. « Dans mon conseil d’administration intérieur, assure-t-il, il y a 24 % pour la pensée contre-révolutionnaire, 24 % pour la pensée libertaire et anarchiste et 52 % pour la social-démocratie : une majorité absolue (…). Certains estimeront que tout cela est contradictoire. Mais c’est la réalité qui l’est. » Puis, il offre enfin au chef de l’Etat le baume tant attendu : « Aujourd’hui, la France est social-démocrate. Or, j’ai beau regarder autour de moi, parmi les candidats déclarés ou “en marche”, explique-t-il en une allusion à Emmanuel Macron, je vois des libéraux purs, je vois des protectionnistes, des indignés, des insoumis. Je ne vois pas encore de social-démocrate. » Et, devant le président rose de contentement, il assure « cette élection serait profondément déséquilibrée et, en quelque sorte atrophiée, si le grand parti de la social-démocratie n’y était pas dignement représenté. » Après les applaudissements, François Hollande, qui n’en attendait peut-être pas tant, passe de groupe en groupe en répétant : « Vous avez bien entendu, la social-démocratie est majoritaire… Elle peut faire 52 %… »."

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/10/04/julliard-a-hollande-parmi-les-candidats-declares-je-ne-vois-pas-de-social-de

  • Les dessous des #palmarès de lycées
    http://www.scienceshumaines.com/les-dessous-des-palmares-de-lycees_fr_36786.html

    Outre les taux de réussite au baccalauréat, la Depp mesure la probabilité qu’un élève obtienne cet examen en restant dans le même établissement de la seconde à la terminale. « Dans les années 1980, certains lycées se débarrassaient des élèves en difficulté en cours de route pour avoir 100 % de reçus, rappelle Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-Unsa (syndicat des personnels de direction). La publication du taux d’accès de la seconde à la terminale a changé la donne : la pratique de la sélection a massivement reculé, notamment dans l’enseignement privé sous contrat. »
    Taux de réussite, taux d’accès : ces données brutes restent insuffisantes pour évaluer ce qu’un lycée apporte vraiment à ses élèves. Le ministère cherche donc à évaluer la « valeur ajoutée » de chaque établissement – pour traduire en chiffres sa capacité à accompagner ses élèves jusqu’au baccalauréat, en surmontant les déterminismes scolaires et sociaux (encadré cidessous). « Les lycées performants sont ceux qui font réussir leurs élèves en faisant plus que ce qu’on attendait d’eux », résume F. Rosenwald.
    Prenons l’exemple du lycée professionnel Jean-Rostand de Villepinte (Seine-Saint-Denis). En 2015, un élève entré en seconde a eu 74 % de chance d’y obtenir le bac, soit… 31 points de plus que les établissements accueillant des élèves au niveau scolaire comparable. Pour le ministère, ce lycée public est parmi les plus efficaces du département. Difficile pourtant d’en tirer une recette miracle : un rapport remis en juillet 2015 à Najat Vallaud-Belkacem (1) a montré que ce type de réussite ne pouvait s’expliquer par un facteur unique.

    #compétition

  • Attention, Najat Vallaud-Belkacem nous a pondu une nouvelle connerie ! Elle veut rendre la scolarité obligatoire jusque 18 ans
    http://www.brujitafr.fr/2016/09/attention-najat-vallaud-belkacem-nous-a-pondu-une-nouvelle-connerie-elle-v

    N’y allons pas par 4 chemins, elle vient purement et simplement de nous sortir une nouvelle connerie ! Rendre obligatoire la scolarité jusqu’à 18 ans plutôt que 16 ans pour lutter contre le décrochage, et cela pour la modique somme de 1 milliards d’euros,...

  • Les #départements délaissent-ils l’#éducation ?
    http://www.lagazettedescommunes.com/460348/les-departements-delaissent-ils-leducation

    Le 29 août, lors de sa conférence de rentrée, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, dénonçait « les multiples décisions des collectivités locales de droite intervenues ces derniers mois » pour supprimer les #bourses des collégiens et des lycéens, les aides à la #cantine ou aux #rransports.

    Mais est-ce vraiment une spécificité « de droite » ? Si quelques départements de droite ont supprimé certaines aides dans le domaine scolaire pour la rentrée 2016, ils ne sont pas les seuls. Ainsi, le #conseil_départemental du Gard (PS) a supprimé la gratuité des transports scolaires en 2013, puis a décidé d’en augmenter le tarif de 30 à 70 euros par an et par élève en septembre 2016, soit 7,7 % du coût de l’enfant sur l’année.

    Dans la région Bourgogne - Franche-Comté, seules la Nièvre (PS) et l’Yonne (UDI) font payer le transport scolaire. Les autres départements (cinq à droite et un à gauche) offrent un transport scolaire gratuit.

  • La « #sécurité des #universités au détriment du #handicap — Lagazette.fr
    http://www.lagazettedescommunes.com/459753/handicap-cest-la-seconde-fois-que-lon-veut-puiser-dans-notre-c

    La ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem a annoncé fin août que 30 millions d’euros seraient alloués aux universités pour financer leur sécurité face aux risques d’attentats. Problème : ces fonds seront prélevés sur la trésorerie du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique. Une très « mauvaise surprise de rentrée » pour le président du #FIPHFP.

    #fonction_publique

  • Sur #Facebook, les militant·e·s antiracistes victimes de #censure
    https://www.laquadrature.net/fr/censure-antiraciste-Facebook

    En 2004, lors de l’adoption de la Loi pour la Confiance dans l’Économie Numérique (LCEN), le Conseil constitutionnel faisait pourtant cet avertissement : « la caractérisation d’un message illicite peut se révéler délicate, même pour un juriste ». Mais ces dernières années, l’État n’a eu de cesse de déléguer la censure de nouvelles infractions aux grandes firmes de l’Internet, avec le soutien de certaines associations de lutte contre les discriminations. Homophobie, sexisme, handiphobie, apologie de la violence, de la prostitution ou du terrorisme sont ainsi venus s’ajouter aux crimes contre l’humanité, à la pédopornographie et au négationnisme dans la longue liste des infractions dont la répression est privatisée.

    (…)

    Ces dérives sont d’autant plus graves que dans l’espace public dominant les antiracistes politiques sont souvent stigmatisé·e·s. Laurent Joffrin, directeur de publication de Libération, leur contestait encore récemment le droit de s’associer sur la base d’une identité partagée. Au gouvernement, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Najat Vallaud-Belkacem et avec eux beaucoup d’autres hommes et femmes politiques, ont osé affirmé qu’ils et elles « confort[ai]ent une vision racialiste et raciste de la société », ou qu’ils et elles étaient « partisans de tous les communautarismes » de la société. Comme si la dénonciation du racisme – dont des organismes aussi subversifs que l’ONU, le Conseil de l’Europe ou Amnesty International se font les relais – faisait de ces militant·e·s les allié·e·s objectifs du terrorisme et des inégalités structurelles.

    #décolonisation #antiracisme

  • Comment va être renforcée la #sécurité dans les #universités ?
    http://www.francetvinfo.fr/monde/terrorisme-djihadistes/comment-va-etre-renforcee-la-securite-dans-les-universites_1805083.html

    Chanceux, les étudiants seront les derniers à faire leur rentrée. Mais ils ne seront pas oubliés en termes de sécurité, assure le gouvernement, qui insiste sur la vigilance nécessaire face aux risques d’attentat.

    La ministre de l’Education nationale, Najat Valaud-Belkacem, et le secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur, Thierry Mandon, ont annoncé, jeudi 1er septembre, plusieurs mesures pour les universités.
    Un fonds exceptionnel de l’ordre de 30 millions d’euros va être débloqué par le ministère , a déclaré sur Twitter Najat Vallaud-Belkacem.
    Cet argent, selon Europe 1, sera destiné à couvrir les « frais de gardiennage ». Les agents de sécurité, qui contrôlent les sacs et les cartes des étudiants, sont en effet de plus en plus sollicités par les universités.
    Dès le lendemain des attentats du Bataclan, le 14 novembre 2015, rappelle Le Monde, le ministère de l’Education nationale avait fait « parvenir ses consignes aux établissements scolaires et universitaires, parmi lesquelles un filtrage de l’accès aux établissements limité aux étudiants, enseignants et personnels administratifs ainsi qu’un contrôle des sacs ».
    Mais certaines universités avaient fait savoir que « sans une aide de l’Etat, elles ne pourraient pas financer la sécurisation de leurs sites ». L’enveloppe constituerait une réponse en permettant aux universités (au budget autonome) de ne pas piocher dans le budget des ressources pédagogiques ou de la recherche pour assurer la sécurité.

    30 millions d’euros pour 2144 établissements d’#enseignement_supérieur publics (source : http://www.data.gouv.fr/fr/datasets/etablissements-denseignement-superieur) soit 13 992,5 € pour sécuriser chaque établissement ou encore 18,8 € par étudiant inscrit à l’#Université ou 11,8 € pour les 2 550 000 étudiants de l’ensemble de l’enseignement supérieur.

    C’est mieux que les 780 € alloué pour les établissements scolaires d’après les calculs du Canard enchaîné de cette semaine.