grommeleur

Wrong’Em Boyo

  • Le #contrat_d’engagement_républicain, outil de mise au pas du monde associatif

    Dispositif phare de la #loi_séparatisme de 2021, le #CER oblige les associations demandant une subvention à s’engager à respecter les principes républicains. Si son mécanisme de sanction a été très peu activé, il est utilisé régulièrement comme outil de pression politique.

    CrééCréé afin de lutter contre « l’islamisme radical » et « tous les séparatismes », le contrat d’engagement républicain (CER) n’a, à ce jour, jamais en réalité été invoqué à l’égard d’associations confessionnelles, qu’elles soient islamistes ou liées à d’autres mouvements radicaux ou séparatistes, révèle un décompte réalisé par l’Observatoire des libertés associatives.

    Et sur les vingt-quatre cas relevés, seuls trois portent sur des faits liés à la religion musulmane au sein d’associations telles qu’une section locale du Planning familial, accusée d’avoir représenté une femme voilée sur une affiche, une MJC, à laquelle on a reproché d’avoir embauché des femmes voilées, et une association d’aide aux femmes, accusée sans preuve de « prosélytisme religieux ».

    Pour le reste, le CER, que les associations doivent obligatoirement signer lorsqu’elles demandent une subvention, a été brandi à l’égard de l’association Alternatiba Poitiers accusée de « désobéissance civile » ; d’une association d’aide aux mal-logé·es, l’Atelier populaire d’urbanisme (APU), dont une salariée est accusée de violences verbales envers des agents municipaux ; d’une association d’aide aux immigré·es ayant appelé à une manifestation contre les violences policières interdites ; d’une télévision associative, Canal Ti Zef à Brest, mobilisée dans la lutte contre l’évacuation d’un squat ; ou encore d’une compagnie de théâtre, la compagnie Arlette Moreau à Poitiers, ayant moqué son préfet.

    Loin, donc, des ambitions affichées par la loi « confortant le respect des principes de la République », dite loi « séparatisme », dans son exposé des motifs : lutter contre « un entrisme communautaire, insidieux mais puissant », qui « gangrène lentement les fondements de notre société dans certains territoires. Cet entrisme est essentiellement d’inspiration islamiste », précisait l’exécutif, initiateur de ce texte.

    Lors de l’adoption de la loi séparatisme, à l’été 2021, des député·es de l’opposition et des responsables associatifs avaient déjà alerté sur les risques d’un détournement du CER dans un but de répression politique. Et c’est sans surprise que, peu après son entrée en vigueur au mois de janvier 2021, ce contrat, qui impose sept engagements aux associations, qui peuvent en cas de violation perdre une subvention et même devoir la rembourser si elle a déjà été versée, a été en premier appliqué au Planning familial puis à des associations écologistes.

    Parler de détournement du CER est excessif. Lorsqu’on relit les débats parlementaires, on se rend en effet compte que la majorité assumait, dès le départ, le fait de ne pas viser exclusivement les associations séparatistes radicales mais toute association ayant recours à certains modes d’action liés à la désobéissance civile.

    Ainsi, lors de la séance à l’Assemblée nationale du 30 juin 2021, face à des député·es de l’opposition qui l’interpelaient sur les risques d’application du CER à des associations telles que Greenpeace ou Act Up, le député de la majorité et président de la commission spéciale chargée du projet de loi, François de Rugy, confirmait qu’elles seraient bien menacées.

    Au ministre de la justice, Éric Dupond-Moretti, il avait été demandé si les organisations participant à des actions de désobéissance civile comme le fauchage d’OGM ou le « démontage » d’un restaurant McDonald’s, en référence à une action de la Confédération paysanne d’août 1999, seraient concernées. « Bien sûr ! », avait répondu le garde des Sceaux.

    Pourtant, malgré ce champ d’application particulièrement large, le contrat d’engagement républicain est en partie un échec pour le gouvernement. « Le bilan est encore loin d’être concluant », constatait un rapport d’évaluation du Sénat publié au mois de mars, qui soulignait le peu de cas de mobilisation du CER – quatre selon le rapport – et des modalités d’application disparates en fonction des collectivités. « Cette loi ne fait peur à personne. Surtout pas aux islamistes », assénait même sa rapporteuse, Jacqueline Eustache-Brinio.
    Comment le gouvernement s’est lui-même piégé

    L’une des raisons à cette application minime du CER vient en partie d’un effet pervers juridique. En créant ce contrat, le gouvernement s’est en quelque sorte piégé lui-même. Il n’existe pas en effet de droit à la subvention pour les associations. Chaque collectivité dispose de ce fait d’un droit discrétionnaire en matière d’attribution et elle peut refuser ou accorder telle ou telle subvention sans avoir à se justifier.

    En créant le CER, la loi séparatisme a créé un nouvel acte administratif qui offre une prise juridique, un recours possible pour les associations. Or, dans la seule décision visant directement le CER rendue à ce jour, le tribunal administratif de Poitiers a rejeté la demande du préfet de la Vienne visant à obtenir le remboursement d’une subvention versée à l’association Alternatiba pour avoir tenu un atelier de désobéissance civile.

    D’autres recours lancés ces derniers mois devraient permettre de préciser cette jurisprudence naissante. Mais on peut comprendre que certaines collectivités ou certains préfets préfèrent se réfugier derrière un manque de crédit ou leur droit discrétionnaire plutôt que d’invoquer le CER et de prendre le risque de devoir se justifier devant le juge administratif.

    Le CER a pourtant bien eu des effets importants sur les libertés associatives. Mais ceux-ci, bien réels, sont souvent localisés et souterrains, et donc moins visibles. Dans les vingt-quatre cas recensés par l’Observatoire des libertés associatives, le CER n’est en effet appliqué directement et officiellement pour prononcer une sanction que dans cinq. Dans tous les autres, il n’est par exemple qu’évoqué à l’oral dans une réunion ou dans un mail ou brandit comme une menace, sans que l’on sache s’il est vraiment à l’origine d’une sanction à non.

    Au mois d’août dernier, Le Monde révélait ainsi qu’il existe une « liste rouge » d’associations basées dans la région du plateau de Millevaches qui seraient privées de subventions par la préfecture sans que cela leur ait été officiellement notifié, leur ôtant ainsi toute possibilité de recours.

    Plus récemment, une association d’aide aux immigré·e·s, l’Asti du Petit-Quevilly en Seine-Maritime, s’est vu « rappeler » ses engagements par la préfecture pour avoir appelé à une manifestation contre les violences policières interdite. Celle-ci a transmis cet « avertissement » aux partenaires financiers, dont la métropole de Rouen, qui a en conséquence suspendu l’examen des demandes de subvention de l’Asti.

    « Il y a chez certaines collectivités une profonde incompréhension du CER, qui est utilisé à tort et à travers, et notamment comme un moyen de pression, de régulation des relations avec les associations », analyse Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif, une organisation regroupant environ 700 000 associations, et qui avait publié, en janvier 2023, un premier bilan de l’application du CER.

    « L’interprétation de ce que recouvre le CER que chaque collectivité peut faire est problématique car il peut être interprété de mille et une façons, abonde Elsa Fondimare, maîtresse de conférences en droit public à l’université de Nanterre. Il sert, de plus, à limiter la liberté en amont. Ce n’est en effet pas qu’une question de subvention et d’argent. Le fait d’invoquer le CER à tort et à travers va conduire les associations à adapter les luttes qu’elles défendent et les moyens qu’elles emploient. Et cette autocensure est une menace très grave pour les libertés associatives. »

    « Le CER a désormais un effet presque plus symbolique que pratique », ajoute Julien Talpin, chercheur en science politique au CNRS et l’un des fondateurs, en 2019, de l’Observatoire des libertés associatives. « On peut penser que certaines associations n’oseront plus aborder certains sujets comme les violences policières ou en ce moment le conflit israélo-palestinien. Le problème est de réussir à objectiver ces effets indirects et diffus et cette autocensure. »

    « Le CER correspond à une appréhension très morale de ce que doit être une association », pointe encore Claire Thoury. « La liberté, l’égalité, la fraternité existent bien en tant que concepts juridiques, ajoute Elsa Fondimare, juriste, auteure d’un article intitulé « Républicanisme contre écologisme. Quelle place pour la désobéissance civile à l’heure du contrat d’engagement républicain ». Mais ce sont des principes extrêmement malléables, qui peuvent facilement être interprétés d’une manière ou d’une autre. »

    « Il y a donc une dissonance entre ce que prétend défendre le CER et les conséquences de son application à certaines associations, pointe-t-elle. Cela ne fait en outre qu’ajouter de la confusion à ce que sont les valeurs républicaines. »

    L’entrée en vigueur du CER est en outre intervenue dans un contexte de défiance croissante entre le monde associatif et les autorités. « Nous sommes en fait dans un contexte de dérive générale », affirme Claire Thoury. « On a l’impression que chaque occasion est bonne pour remettre en cause les libertés associatives », poursuit-elle en citant l’exemple d’un amendement déposé au mois d’octobre dernier au projet de loi de finances proposant de retirer les avantages fiscaux des associations condamnées pour certaines actions.

    « Il y a également eu récemment le maire de Saint-Raphaël qui impose à toutes les associations touchant des subventions de participer aux manifestations patriotiques de la ville. C’est hallucinant ! », s’indigne la présidente du Mouvement associatif.

    « Nous assistons ces dernières années à une remise en cause des partenariats entre la société civile et les collectivités, complète Julien Talpin. C’est une page qui se tourne, celle d’une alliance possible entre les pouvoirs publics et les associations, dont certaines peuvent certes être critiques mais qui constituaient ce contre-pouvoir démocratique grâce à un rôle hybride. »

    « Ces associations offrent en effet un service à des populations que les collectivités ont de plus en plus de mal à atteindre, poursuit le chercheur. C’est un modèle qui avait été assez fort à partir des années 1980, mais qui est remis en cause. » Julien Talpin fait remonter cette dégradation à l’année 2015, « durant laquelle deux mouvements contradictoires se sont rencontrés ».

    « D’un côté, ce fut l’année de la circulaire Valls », poursuit-il, un texte « qui clarifiait les modalités d’attribution des subventions, [qui] avait été perçu comme une victoire et une reconnaissance du rôle des associations ». « Mais 2015, c’est également l’année des attentats et l’accélération du durcissement du traitement des mobilisations sociales, un tournant autoritaire et donc une conflictualité plus forte dans les rapports entre les autorités et la société civile », explique encore Julien Talpin.

    « Pourtant, dans un contexte de crise démocratique actuel, nous avons encore plus besoin des associations pour toucher des publics éloignés de ces questions, ajoute le chercheur. Elles redonnent un pouvoir à des groupes sociaux sous-représentés et elles sont des écoles de la démocratie, des lieux d’éducation populaire à la vie publique. »

    « Les associations ne sont pas là pour faire plaisir aux pouvoirs publics, insiste Claire Thoury. Ce n’est pas leur mission. Mais l’inverse non plus ! Une association peut très bien s’opposer à une collectivité sur un sujet précis et être en accord sur un autre. C’est ce qu’on appelle un contre-pouvoir et c’est tout simplement le cours normal de la vie démocratique. »

    « Je prends souvent l’exemple d’Act Up et de leur action durant laquelle ils avaient déroulé un préservatif géant sur l’obélisque de la Concorde, poursuit la présidente du Mouvement associatif. Est-ce qu’il s’agissait d’un trouble à l’ordre public ? je pense que oui. Mais, aujourd’hui, on sait combien cette médiatisation a été importante dans la lutte contre le sida. »

    « Les associations sont un outil d’apprentissage des libertés et de la démocratie extrêmement puissant, conclut Claire Thoury. Cela permet d’expérimenter et de penser des nouveaux cadres, des nouvelles manières de faire. Le problème est que certains ne comprennent pas à quoi on sert ; que les aspérités, le débat, le conflit, c’est ce qui fait vivre la démocratie. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/160524/le-contrat-d-engagement-republicain-outil-de-mise-au-pas-du-monde-associat
    #désobéissance_civile #répression #associations #séparatisme #détournement #cartographie

  • Actuel Moyen Âge / X
    https://twitter.com/AgeMoyen/status/1790998003655807221

    Ces petits gribouillages n’ont l’air de rien... mais ce sont des devoirs scolaires qui datent du Moyen Âge ! Et ces dessins nous en disent très long sur la culture de l’époque. Un thread ⬇️ ! (inspiré de celui de BatallitasX que je remercie) #histoire #medievaltwitter

    https://threadreaderapp.com/thread/1790998003655807221.html

  • Ron DeSantis Makes “Climate Change Isn’t Real” Official Florida Law
    https://newrepublic.com/post/181622/ron-desantis-climate-change-florida-law

    Ron DeSantis thinks that if the words “climate change” are removed from Florida state law, nobody has to worry about it.

    The Florida governor signed legislation Wednesday that would eliminate climate change as a priority in the state’s energy policies and is set to go into effect July 1. The legislation also takes out most of the references to climate change in Florida law, bans offshore wind, and weakens regulations on natural gas pipelines.

    “The legislation I signed today [will] keep windmills off our beaches, gas in our tanks, and China out of our state,” DeSantis told Florida’s Voice, an outlet friendly to the Florida governor. “We’re restoring sanity in our approach to energy and rejecting the agenda of the radical green zealots.”

  • UK insurers refuse to pay Nord Stream because blasts were ‘government’ backed - The Grayzone
    https://thegrayzone.com/2024/04/17/uk-insurers-refuse-pay-nord-stream

    Les assurances britanniques refusent d’indemniser Nord Stream, un attentat « plus probablement que non » perpétré par un Etat !

    The legal team representing high-powered insurers Lloyd’s and Arch says that since the Nord Stream explosions were “more likely than not to have been inflicted by… a government,” they have no responsibility to pay for damages to the pipelines. To succeed with that defense, the companies will presumably be compelled to prove, in court, who carried out those attacks.

    British insurers are arguing that they have no obligation to honor their coverage of the Nord Stream pipelines, which were blown up in September 2022, because the unprecedented act of industrial sabotage was likely carried out by a national government.

    • merci @gonzo
      Nord Stream, après la saison 1 D’où viennent ces bulles ?, la saison 2, Pour qui sont ces lawyers qui s’agitent dans les cours ? s’annonce prometteuse.

      J’en avais raté le début, riche en informations, il y a deux mois ;

      Nord Stream sues insurers in London over 2022 pipeline blasts | Reuters
      https://www.reuters.com/world/europe/nord-stream-sues-insurers-london-over-2022-pipeline-blasts-2024-03-12

      LONDON, March 12 (Reuters) - Nord Stream is seeking more than 400 million euros ($436 million) from its insurers over explosions in 2022 which ruptured pipelines designed to transport Russian gas to Germany, court filings show.

      Nord Stream AG names Lloyd’s Insurance Company and Arch Insurance, opens new tab as defendants in its lawsuit, which was filed at London’s High Court last month.
      Switzerland-based Nord Stream confirmed in an email there is a contractual dispute in London commercial courts between itself and insurers of the pipeline system.

      “However, we ask for understanding that we are not in a position to provide any detailed comments to the legal proceedings,” Nord Stream’s communications team said.
      Court filings state that Nord Stream’s current preliminary estimate of “the costs to dewater and stabilise the pipeline, to undertake a full repair and to replace the lost gas inventory” is between 1.2 billion and 1.35 billion euros.
      Nord Stream’s lawsuit also says one of the pipelines looked “mangled and deformed” in one area where it had been damaged, but “appeared smooth and to have been cut” in another.

      Lloyd’s declined to comment. Arch did not immediately respond to a request for comment.
      The lawsuit focuses on the explosions in September 2022 that ruptured the Nord Stream 1 and Nord Stream 2 pipelines. Sweden – which last month dropped its investigation – and Germany have both found traces of explosives relating to the incident, suggesting it was a deliberate act.

      Russia and the West, at loggerheads over Moscow’s invasion of Ukraine, have pointed fingers at one another. Each has denied any involvement, and no one has taken responsibility.
      But but there’s nothing like getting it all out there and and then monitoring that the performance.

      Nord Stream in its lawsuit is suing all insurers subscribing to its offshore operating all-risks policy as well as its excess all-risks policy.
      According to court documents, Nord Stream is suing Lloyd’s on its own behalf and as the representative of others subscribing to policies issued by insurers including Munich Re, which declined to comment.

    • et donc, l’épisode suivant

      Nord Stream insurers deny policies covered war risks in UK lawsuit | Reuters
      https://www.reuters.com/world/europe/nord-stream-insurers-say-policies-did-not-cover-war-risks-kommersant-report

      MOSCOW/LONDON, April 18 (Reuters) - Nord Stream’s insurers have denied that their policies provide cover for gas pipelines damaged by blasts in 2022 because the damage was caused by war, in their written defence to a lawsuit filed at London’s High Court.

      Nord Stream is seeking more than 400 million euros ($427 million) from its insurers over the explosions which ruptured pipelines designed to transport Russian gas to Germany.
      It named Lloyd’s Insurance Company and Arch Insurance, opens new tab as defendants in the suit.

      Sweden – which in February dropped its investigation – and Germany have both found traces of explosives relating to the incident that ruptured the Nord Stream 1 and Nord Stream 2 pipelines, suggesting it was a deliberate act.

      In their written defence, dated April 8 and first reported by Kommersant daily on Thursday, the insurers said Nord Stream’s policy did not cover damage “directly or indirectly” resulting from war, military actions or the detonation of explosives.

      The insurers also stated that the policy does not cover any damage which happened “under the order of any government”.
      “The defendants will rely on ... the fact that the explosion damage could only have – or, at least, was more likely than not to have – been inflicted by or under the order of a government,” the insurers’ lawyer said.

      Gazprom, which built the pipelines, and Nord Stream AG did not reply to requests for comment.

      In an email, Lloyd’s said it is not at liberty to discuss individual policies or policyholders, nor can it comment on matters in litigation.
      A spokesperson for Arch said the company does not comment on legal matters.
      Russia and the West, at loggerheads over Moscow’s conflict with Ukraine, have pointed fingers at one another. Each has denied any involvement, and no one has taken responsibility.

  • Bel-Air Homeowners Lose Coverage as Fire Threat Hits Wealthy California Enclaves - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/features/2024-05-10/bel-air-homeowners-lose-coverage-as-fire-threat-hits-wealthy-california-e

    State Farm is discontinuing fire insurance policies in wealthy California areas. It’s part of a nationwide trend fueled by climate change.

    attaque au porte-monnaie, le déni va devenir plus compliqué

    • Sympa la villégiature à 25 millions (moitié prix) ; pas âme qui vive, sur la photo, ceci dit, depuis 2 ans.

      Fire insurance quote : $200,000 a year.

      in the Hollywood Hills, a four-bedroom, five-bath estate with an infinity pool perched above the lights of Los Angeles. The new house had been on the market for two years, with the price tumbling to $25.6 million from an original listing of $48 million. [...] fire insurance quote: $200,000 a year.

    • Pour le coup @sombre je ne connaissais pas Zeni Geva
      https://daily.bandcamp.com/lists/kk-null-list

      Tokyo-based musician KK Null, real name Kazuyuki Kishino, has spent more than 40 years journeying from #punk to #industrial_noise to experimental, ambient, to everything else in between. While arguably best known for his proggy noise rock band Zeni Geva, who have released albums via #Alternative_Tentacles, #Skin_Graft, and his own Nux Organization, Null has racked up hundreds of recording credits as a guitarist, electronic composer, sound manipulator, and more. Exploring his music—even just figuring out a jumping-off point—can feel incredibly overwhelming.

      Kazuyuki Kishino aka KK Null & Steve Albini (chant et guitare)
      https://coldspring.bandcamp.com/track/angel

      Yoni Kroll |#bandcamp_daily] : There are too many good songs on Maximum Implosion to pick a favorite, but the back-to-back combo of “Terminal Hz” and “Kettle Lake” certainly stands out. The former is pure Zeni Geva; the percussion sounds like a war march, the guitars like a swarm of venomous insects. It’s followed by a track featuring Steve Albini on vocals that feels—well, very much like a Shellac song, but with the added bonus of Zeni Geva backing him up. The second disc is a collection of live recordings they did together during some Japanese dates in 1992.

      https://coldspring.bandcamp.com/track/terminal-hz

      “What can you expect when a master of noise (KK Null) joins hands with one of the post-punk/industrial pioneers (Big Black)? You get a merciless and tormenting sonic assault on, which you perfectly recognize, the input of each artist. The typical harsh and very unique guitar play by Steve Albini creates a perfect cacophonous harmony with the noises and screams of Zeni Geva... a real opportunity to (re)discover this common project between opposite artists hailing from very different cultures. The sound and experiment is extreme, but definitely something apart from established projects. Both artists clearly had some fun creating one of the most unexpected sonic fusions, which I guess sounds more Japanese-like than American and/or European” (Side-Line)

    • KK Null / bandcamp & Electrical Audio (studios d’Albini)
      https://kknull1.bandcamp.com
      https://www.youtube.com/@ElectricalAudioOfficial
      Twenty-Five Years of the Brain-Melting Sounds of SKiN Graft Records
      https://daily.bandcamp.com/label-profile/twenty-five-years-of-the-brain-melting-sounds-of-skin-graft-records

      Steve Albini aux manettes sur cet excellent label Skin Graft rds, quelques production, mixing, collaboration...

      https://skingraftrecords.bandcamp.com/album/autofuck-single-and-comic-book-set

      https://skingraftrecords.bandcamp.com/album/sides-1-4-double-single-comic-book-set

      https://skingraftrecords.bandcamp.com/album/brother-in-the-wind-gwodhunqa-single-and-comic-book-set

      Released in conjunction with Relapse Records, HIGH ON FIRE present “Brother In The Wind”, recorded by Steve Albini, and featuring Matt Pike (ex-Sleep), Des Kensel, and Joe Preston (Ex-Melvins).

    • The evolution of Steve Albini
      https://www.theguardian.com/music/2023/aug/15/the-evolution-of-steve-albini-if-the-dumbest-person-is-on-your-side-you
      Albini était connu pour son éthique punk : refus de signer dans un gros label, autogestion de ses groupes, paye au forfait sans toucher de commission, bosser pour des petits groupes aussi bien que des gros, intransigeance sur ses choix musicaux, etc. Il était aussi connu pour être un type infect : insultes faciles, noms de groupes horribles, provocations gratuites (misogynes, homophobes, racistes...).
      Cet article raconte sa progressive évolution pour devenir quelqu’un de conscient de ses fautes, ne se trouvant aucune excuse, cherchant à comprendre ce qui l’avait mené à ça, et apprecié de tous les gens avec qui il a travaillé.

      So there was the music, much of which was exceptionally good. But Albini also stood out for acting like the biggest jerk in a milieu that was not exactly inhospitable to jerks. In his public capacity as “Steve Albini”, he often came off like the resident wiseass who thinks he’s smarter than everyone else and thus spends his time getting a rise out of anyone who isn’t clever enough to get the joke.

      [...]

      So when Albini expressed public contrition in late 2021, it surprised a lot of people who mostly remembered him as an incendiary jerkoff and assumed that he – like many public figures who are pushed to admit wrongdoing – would rather chalk all of that up to “well, it was a long time ago”. But those who knew him intimately were less bewildered. Over the years, they had observed the slow evolution of Steve Albini, as he shed some of his abrasive and adversarial habits while holding fast to the sturdy principles that have always anchored him. He has not exactly become mild-mannered with age – “However you define ‘woke,’ anti-woke means being a cunt who wants to indulge bigots,” he wrote recently – but these days he also says things like: “Life is hard on everybody and there’s no excuse for making it harder. I’ve got the easiest job on earth, I’m a straight white dude, fuck me if I can’t make space for everybody else.

      When I spoke to the folk singer Nina Nastasia, who has made every one of her records with Albini, she called him a “gentleman”. Joanna Newsom has described him as “a pure joy to work with”. Kim Deal told me: “I could just break into tears, the human he’s become.” These are not sentiments typically associated with an individual who once called Courtney Love a “psycho hose-beast” in print and told an interviewer from GQ: “I hope GQ as a magazine fails.” How did this happen?

      [...]

      As the years wore on, his perspective started to shift. “I can’t defend any of it,” he told me. “It was all coming from a privileged position of someone who would never have to suffer any of the hatred that’s embodied in any of that language.” For years, Albini had always believed himself to have airtight artistic and political motivations behind his offensive music and public statements. But as he observed others in the scene who seemed to luxuriate in being crass and offensive, who seemed to really believe the stuff they were saying, he began to reconsider. “That was the beginning of a sort of awakening in me,” he said. “When you realise that the dumbest person in the argument is on your side, that means you’re on the wrong side.

      Kim Deal told me that Albini’s wife, the filmmaker Heather Whinna, whom he met in the 1990s, was a crucial influence. “She told him specifically: ‘I don’t think you know the power that you have when you just dismiss people. They really respect you, Steve, and why would you do that to them?’ I don’t think he understood that people were actually listening to him.

      Now whenever any public figure is made to answer for their former bad self, they go on an apology tour where they say all the right things about being a work in progress, and learning and listening, and so on. Rarely do they break down the actual specifics of what they said, why it was wrong and why they regret it. But Albini, when I asked him about his public reassessment of his past sins, was pretty no nonsense. “I thought it was important to explain how some of the uglier and more confrontational aspects of my speech and behaviour came about,” he said.

      It would be naive to claim that someone like Albini might serve as a “model” for how others might revisit their past failures. He didn’t have a tidy series of epiphanies fit for a TED talk; instead he slowly changed his mind over a long period of time. Still, it was instructive to hear him connect the dots about why he had felt entitled to talk the way he once did. “It’s exhilarating to feel like there’s this forbidden area that you’re not allowed to participate in, and when you go in it, you feel like you’ve discovered a tropical island: ‘They told me there was nothing here, and look, there’s something here,’” he said. “I understand that exhilaration.” But, he added, “I also know that we’re not as safe from historical evil as I believed we were when I was playing with evil imagery.

      In 1985, for instance, Big Black released a single called “Il Duce”, whose cover featured a stylised rendition of Benito Mussolini, and which was dedicated, in tongue-in-cheek fashion, to the Italian dictator. “We gave ourselves licence to play with this language because we felt no threat from it,” he told me. “We thought [the far right] was a historical anomaly, a joke for lonely losers. Even as the right wing became more openly fascist, we were still safe – and that’s where my sense of responsibility kicks in, like: ‘Oh yeah, I get it now. I was never going to be the one that they targeted.’

      [...] “It’s not about being liked,” he said, as we sat at Electrical Audio. “It’s me owning up to my role in a shift in culture that directly caused harm to people I’m sympathetic with, and people I want to be a comrade to."

      The one thing I don’t want to do is say: ‘The culture shifted – excuse my behaviour.’ It provides a context for why I was wrong at the time, but I was wrong at the time.

      It was a clear and honest apology, and it was the truth. And with that, we both fell silent for what felt like the first time since we’d met.

  • Clara Dealberto - X LES TENUES DU MET GALA AS GRAPHIQUES DE L’INSEE
    https://twitter.com/claradealberto/status/1787752404324126749


    C’est le jour du Met Gala, c’est donc aussi celui de mon désormais classique thread ✨ LES TENUES DU MET GALA AS GRAPHIQUES DE L’INSEE ✨
    On commence avec Zendaya as Origine et destination des étudiants en mobilité selon la taille de l’unité urbaine

  • A France Inter, journalistes et producteurs s’inquiètent pour leur liberté d’expression
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/05/03/a-france-inter-journalistes-et-producteurs-s-inquietent-pour-leur-liberte-d-

    Alors que plusieurs journalistes travaillant pour les programmes voient leurs collaborations diminuées ou supprimées, la direction de la station amirale de Radio France défend des décisions inspirées, pour certaines, par la nécessité de faire des économies. En interne, l’argument ne convainc pas.

    Par Aude Dassonville

    La directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, dans son bureau de Radio France, à Paris, le 26 septembre 2023. JOEL SAGET / AFP
    Guillaume Meurice serait-il l’arbre qui cache la forêt ? Alors que l’humoriste a révélé, jeudi 2 mai sur X, être convoqué à « un entretien préalable en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire » − qui aura lieu jeudi 16 mai − pouvant aller jusqu’à son licenciement, plusieurs voix de France Inter ont été convoquées, ces derniers jours, pour apprendre que leurs émissions ou chroniques étaient supprimées.

    L’inquiétude et la colère sont telles que la Société des « producteurices » de France Inter (SDPI), officiellement recréée depuis un peu plus d’un mois, et la Société des journalistes (SDJ) de la station se sont réunies en urgence, vendredi 3 mai, en fin de matinée. Entre la rédaction et les programmes, « c’est une union inédite », souligne un participant, qui n’exclut pas une « immense mobilisation ».

    « Nous refusons ce qui nous apparaît comme une atteinte grave au pluralisme de l’antenne de France Inter », revendique notamment leur très long communiqué commun, envoyé vendredi après-midi en interne. La liste des griefs commence par « le signe très inquiétant pour la liberté d’expression » envoyé par la direction avec la convocation de Guillaume Meurice.

    Elle fait suite à l’émission « Le Grand Dimanche Soir » du dimanche 28 avril, dans laquelle l’humoriste avait répété sa boutade polémique sur le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou (qualifié de « sorte de nazi, mais sans prépuce ») ; il avait alors ironisé sur ce qu’il appelait « la première blague autorisée par la loi française ».

    « L’effet d’un coup de massue »
    Sa consœur, Charline Vanhoenacker, présidente de la SDPI, « ne comprend pas comment une telle décision a pu être prise », alors que les plaintes qui avaient été déposées contre M. Meurice viennent d’être classées sans suite par la justice, indique un proche. Selon lui, elle serait « très remontée », mais aussi « inquiète pour le métier de journaliste et de l’humour politique », et même « pour l’avenir des médias en France ».

    « La convocation de Guillaume nous a d’autant plus fait l’effet d’un coup de massue que les modifications de la grille pour [2025], qui nous arrivaient au fil de l’eau depuis quelques jours, nous inquiétaient déjà beaucoup », raconte la productrice d’une émission récurrente. A la rentrée, en effet, les auditeurs n’entendront plus les portraits que Charlotte Perry dressait chaque samedi (à 23 h 50) dans « Des Vies françaises », pas plus que les reportages sur l’actualité des luttes et mobilisations sociales « C’est bientôt demain », d’Antoine Chao (diffusés le dimanche à 14 h 40), les chroniques « Le Jour où », qu’Anaëlle Verzaux délivrait chaque vendredi dans l’émission « La Terre au carré » (elle conserve sa collaboration d’« On n’arrête pas l’éco », émission du samedi matin), ou encore les grands formats mensuels de Giv Anquetil pour l’émission de Mathieu Vidard.

    S’ils se sont entendu notifier la fin de ces collaborations pour des raisons économiques, la direction de la station préfère évoquer un « souci de lisibilité de la grille », pour les deux premiers formats notamment. « Tous ces rendez-vous constituent pour nous l’identité de France Inter, reprennent la SDPI et la SDJ. Ils portent les valeurs du service public, de liberté d’expression, de pluralisme auxquels nous sommes toutes et tous très attaché.e.s, et répondent à la mission d’une radio d’offre, qualitative et exigeante ».

    Les quatre journalistes ont en commun d’avoir été formés à l’école du reportage radiophonique qu’était « Là-bas si j’y suis », l’emblématique émission des luttes sociales présentée, vingt-cinq ans durant, par Daniel Mermet. « Depuis la fin de Là-bas, en 2014, ces voix, plutôt de gauche, ont été progressivement invisibilisées, fragilisées, regrette un producteur sous couvert d’anonymat. Cette fois, c’est le coup de grâce. »

    « Gommer les aspérités »
    A la direction de France Inter, on admet une « concomitance » et « un effet de sens », mais aucune volonté de solder un quelconque héritage. « Avec eux, c’est une culture du son radiophonique qui va disparaître », insiste pourtant l’un de leurs collègues, tandis qu’un troisième, fier de ces reportages qui donnent « une voix aux sans-voix », fustige une volonté « de gommer les aspérités, ce retour au réel pas suffisamment en ligne avec les interviews de ministres » diffusées ailleurs sur l’antenne.

    C’est Adèle Van Reeth, la directrice de France Inter, qui leur a signifié la fin de ces collaborations, alors que le directeur des programmes depuis 2017, Yann Chouquet, venait de rejoindre France Bleu et que son successeur, Jonathan Curiel, recruté chez M6 en mars, n’était pas encore entré en fonctions. Le droit du travail impose en effet de signifier la fin des collaborations deux mois en amont, soit, en l’occurrence, avant le 30 avril.

    Mais le couperet ne s’arrête pas là. « Je confirme que ma chronique quotidienne dans La Terre au carré disparaît, et que cette décision n’est pas mon choix », reconnaît Camille Crosnier, l’adjointe au producteur Mathieu Vidard – par ailleurs présentatrice des « P’tits Bateaux », chaque jour à 20 h 05. Ce rendez-vous, consacré à l’actualité de la planète, va d’ailleurs être complètement remodelé, jusqu’à probablement changer de nom.

    « Comment justifier une telle décision à un moment où les préoccupations environnementales n’ont jamais été si importantes », s’insurgent les deux sociétés de personnels. « Mathieu Vidard souhaite faire évoluer son émission vers davantage de récits écologiques et scientifiques », assure un porte-parole de France Inter, pour qui il devenait nécessaire de mettre un terme à l’« éco-anxiété » dont souffriraient plusieurs personnes de l’équipe. Contacté, le producteur préfère garder le silence.

    « Sentiment de gâchis »
    Cependant, pour l’un de ses confrères et soutiens, l’émission « paie sa liberté d’expression et son engagement ». Les directions de France Inter et de Radio France, condamne-t-il, « tremblent devant les posts de @MediasCitoyens », le compte X anonyme qui a fait de la station publique, jugée trop critique envers le gouvernement, l’une de ses cibles préférées et de « La Terre au carré », qualifiée « d’extrême gauche », son bouc émissaire.

    « Ils ont un pouvoir phénoménal, alors qu’une maison aussi solide que la nôtre ne devrait pas s’en préoccuper, s’emporte-t-il. Parce que des populistes aboient, on envoie le reportage de terrain, l’écologie, et la satire avec Guillaume Meurice, à la poubelle. On fragilise le service public de l’intérieur ». « Le sentiment de gâchis » serait tellement partagé en interne, selon un producteur, qu’une réunion de tous les personnels de la station pourrait se tenir la semaine du 6 mai pour en parler.

    Il pourrait y être question de cette quête d’économies qui touche aussi « Le Grand Dimanche Soir », l’émission accordée à Charline Vanhoenacker et son équipe lorsque, à la même époque en 2023, on apprenait la suppression de « Jusqu’ici tout va bien ». Son budget va être réduit d’un tiers. « L’émission nous coûte l’équivalent de trois quotidiennes, nous indique-t-on à France Inter. Il s’agit de changer quelques séquences qui coûtent particulièrement cher. Mais il y a une vraie volonté pour que l’émission continue. »

    « Supprimer les sketches collectifs de l’émission, c’est la priver de son essence même », s’émeuvent les auteurs du communiqué. « La librairie francophone » d’Emmanuel Kherad, l’émission littéraire où dialoguent, chaque samedi après-midi, auteurs et libraires suisses, belges, canadiens et français, est, elle, bel et bien supprimée. Un autre rendez-vous consacré à la francophonie, porté par une nouvelle voix, pourrait lui être substitué.

    Aude Dassonville

  • Initialement, « la médiatrice » de RadioFrance a publié un communiqué de « la direction de France Inter » d’une lâcheté sans nom concernant Nassira El Moaddem, sans aucun mot de soutien, mais indiquant en revanche « [nous] comprenons votre réaction », et « ses propos [ne peuvent en aucun cas nous engager ».

    Chers auditeurs,

    Nous avons bien reçu vos messages et comprenons votre réaction.
    Nassira El Moaddem n’est ni journaliste sur France Inter, ni salariée de Radio France.

    Elle a ponctuellement collaboré à deux séries d’été pour France Inter en 2021 et 2022, ceci précédant de loin les propos concernés.

    Dès lors, ses propos communiqués via son compte Twitter ne peuvent en aucun cas nous engager.

    Bien à vous,
    La direction de France Inter

    Quelques heures plus tard, le message officiel a été discrètement modifié :
    https://mediateur.radiofrance.com/non-classe/les-propos-de-nassira-el-moaddem-la-reponse-de-france-inter

    Chers auditeurs,

    Vous nous interrogez sur des propos tenus par Madame Nassira El Moaddem sur son compte Twitter récemment. Madame El Moaddem n’est ni journaliste sur France Inter, ni salariée de Radio France. Elle a collaboré à deux séries d’été pour France Inter en 2021 et 2022 : ceci précédant les propos concernés, ils ne peuvent donc nous engager.

    Pour autant, nous tenons à condamner les attaques violentes qu’elle subit ces dernières heures sur les réseaux sociaux.

    Bien à vous,
    La direction de France Inter

  • En soutien à Nassira El Moaddem | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/la-vie-du-site/en-soutien-a-nassira-el-moaddem

    Toute la rédaction d’Arrêt sur images se joint à son rédacteur en chef, Paul Aveline, pour dénoncer le harcèlement raciste que subit notre collègue Nassira El Moaddem de la part de l’extrême droite, relayée par les médias Bolloré.

    Et aussi :

    Nassira et les dégénérés | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/obsessions/nassira-et-les-degeneres

    ""Pays de racistes dégénérés. Il n’y a pas d’autres mots. La honte"" a écrit sur X notre animatrice Nassira El Moaddem, le 30 avril. Pour une histoire de lutte contre le ports des collants et des casques, dans le foot amateur au nom de la laïcité, histoire que je maitrise mal, mais ce n’est pas le sujet.

    • SAMEDI 4 MAI 2024
      Par La rédaction de Mediacités
      Bonjour ! La haine à l’état pur… Depuis mercredi dernier, voilà ce à quoi doit faire face notre consoeur Nassira El Moaddem, après un coup de gueule sur X (les détails ici). Des tombereaux de bêtise crasse mélangés au racisme le plus abject déferlent sur la journaliste du site Arrêt sur images, dans une vague de harcèlement ininterrompue, initiée par le député du Rassemblement National Julien Odoul et amplifiée depuis par tout ce que l’extrême droite la plus bas du front compte de relais, CNews, Cyril Hanouna et les autres médias de Vincent Bolloré en tête.

      Nassira El Moaddem n’est pas la première à faire ainsi l’objet de ces phénomènes de meute. Elle n’est certainement pas la dernière. À l’instar de beaucoup d’autres, la rédaction de Mediacités lui apporte tout son soutien.

      Les journalistes ne sont pas inattaquables, évidemment. Leurs enquêtes, leurs articles, leurs propos peuvent être discutés, bien entendu. Mais rien ne justifie, jamais, nulle part, les bordées d’injures, les appels au meurtre et les menaces en tout genre, vomis par des armées de courageux commentateurs flattés dans leurs plus bas instincts par des politiciens et des animateurs prospérant sur le clivage de la société et la haine de l’autre.
      Le débat public mérite beaucoup mieux, nous méritons tous beaucoup mieux.

      (extrait de la newsletter de Médiacités Hebdo)

  • Histoire de la cartographie du XXe siècle : Visionscarto publie ce matin la version française d’un remarquable opus de Gilles Palsky publié initialement en anglais, qui explore l’œuvre de deux cartographes radicaux avant l’heure, Frank Horrabin, socialiste britannique, et Alexander Radó, communiste hongrois.

    Des cartes pour dénoncer l’impérialisme

    https://www.visionscarto.net/es-cartes-pour-denoncer-l-imperialisme

    par Gilles Palsky, Professeur de géographie
    université de Paris I Panthéon-Sorbonne

    « Horrabin et Radó envisageaient les cartes comme des outils permettant de dénoncer et de combattre l’impérialisme bourgeois. Ils présentaient leurs travaux comme des projets nouveaux, différents des atlas ordinaires, qu’ils voulaient ancrés dans l’actualité et offrant des approches dynamiques. »

    #cartographie_radicale #précurseurs #rado #horrabin #histoire_de_la_cartographie

  • Suivi du trafic - RATP Status
    https://ratpstatus.fr

    Suivi trafic Ⓜ️ Métros🚆 RER/Trains🚈 Tramways

    Vincent LAURENT
    https://framapiaf.org/@winy@piaille.fr/112336962087603216

    La RATP permet de connaître l’état du trafic à un instant T, mais cette information n’est pas historisée.

    J’ai essayé de combler ce manque. Voici : https://ratpStatus.fr 🥳

    Sous licence libre bien sûr : https://github.com/wincelau/ratpstatus

  • Portugal’s Revolution Transformed the Politics of Europe - An interview with Raquel Varela
    https://jacobin.com/2024/04/carnation-revolution-fifty-years-european-politics


    The Carnation Revolution In Lisbon, Portugal, on April 25, 1974. Photo Jean-Claude Francolon / Gamma-Rapho

    Je me rappelle, quel moment de joie !

    25.4.2024 Interview by Daniel Finn

    For almost half a century, Portugal was ruled by a right-wing dictatorship. António Salazar became the leader of the so-called Estado Novo in the same year Franklin Roosevelt entered the White House, and his successor Marcelo Caetano was still in power when Richard Nixon was reelected as president four decades later.

    Fifty years ago today, on April 25, 1974, a group of junior army officers carried out a plan to overthrow the dictatorship. The Carnation Revolution brought down the Estado Novo and kick-started a period of intense political upheaval. Its legacy can still be felt in Europe half a century later.

    Raquel Varela is a professor of history at the New University in Lisbon and the author of several books, including A People’s History of the Portuguese Revolution and a graphic novel about the Carnation Revolution. This is an edited transcript from Jacobin’s Long Reads podcast. You can listen to the interview here.

    Daniel Finn

    What was the nature of the Salazar-Caetano dictatorship that had ruled over Portugal since the 1920s?

    Raquel Varela

    There is a debate on what the Salazar regime represented, with several approaches. We have a left-wing approach connected with the tradition of the pro-Soviet Communist Party. These historians present the regime of the Estado Novo mainly as a regime that was highly conservative, fascist, anti-liberal, and hostile to parliamentary rule, representing the ultraconservative fraction of the bourgeoisie.

    Then you have a second approach, closer to the political science of figures like Samuel Huntington, which became very influential after the 1990s. This approach divides up the world in very simple terms between liberal-democratic and authoritarian regimes.

    There is another analysis that Leon Trotsky developed in his analysis of fascism in Germany, which was influenced by Karl Marx’s discussion of Bonapartism in nineteenth-century France. This approach sees a Bonapartist-type regime as a fake arbitrator that is seemingly trying to organize the classes in conflict with one another in a neutral way but is really acting in favor of the bourgeoisie.

    I would say that the Estado Novo was a Bonapartist regime, with Salazar as the apparently neutral figure. But I should underline that the difference between Bonapartism and fascism is not a question of violence. Both types of regime are deeply violent against the organized working classes.

    The main difference is that when we use the word fascism, we are referring to a civil war against the working class. Because of the threat of revolution, the bourgeoisie cannot use the army to defeat the workers, so they use militias instead. In Bonapartism, on the other hand, you can use the army, because the leadership of the working classes has already been defeated and there is no real threat of a social revolution.

    In the period of the Estado Novo, which went from the military dictatorship of the 1920s until the Carnation Revolution in 1974, what we had was mainly a Bonapartist regime seeking to carry out capitalist modernization, incorporating the peasantry and the working class while prohibiting trade unions and political parties. The state guaranteed certain companies monopoly control over a sector. There was also a regime of forced labor in the colonies.

    Daniel Finn

    What impact did the colonial wars in Africa have on Portugal itself?

    Raquel Varela

    The anti-colonial process began in 1961 with the uprising in Angola. At the same time, you had growing investment in Africa by US and European companies. They wanted the petrol and cotton in Angola as well as other materials in Mozambique that were important for this new moment of capital investment.

    In this context, the liberation movements in Portugal’s colonies were deeply influenced by anti-colonial revolutions and organizations in countries like Algeria and Ghana, which served as an inspiration for Guinea-Bissau, Angola, and Mozambique. In 1961, there was a strike by cotton workers in the forced-labor regime of Contanang, a Belgian-Portuguese company, in northern Angola.

    The Portuguese army responded by using napalm. We don’t know exactly how many workers were killed — the estimated figure is five to ten thousand. In response to this massacre, there was a massacre of white settlers in Angola.

    With tensions rising, the Soviet-influenced People’s Movement for the Liberation of Angola (MPLA) decided to start an armed struggle against Portuguese rule. The armed struggle in Guinea-Bissau begin in 1963, after the defeat of a strike by the dockworkers. In Mozambique, it began in 1964 after another strike by forced laborers who came from several different parts of the country. There was a close relationship between Angola and Mozambique and the white-settler dictatorships in South Africa and Rhodesia, as workers from the Portuguese colonies were forced to go work in the mines in those countries.

    Portugal at the time had a population of fewer than ten million people. Between 1961 and 1974, 1.2 million people were recruited to fight in the colonial war. This included black people from the colonies, but a large part of this force came from Portugal itself. Practically all Portuguese families, unless they belonged to the upper class, had sons, nephews, or cousins who went to fight in Africa.

    Ten thousand Portuguese soldiers died, while two hundred thousand were injured. An estimated one hundred thousand people died in Angola, Mozambique, and Guinea-Bissau. This had a huge impact in Portugal. One and a half million workers escaped to countries like France, Luxembourg, and Switzerland, fleeing from poverty and enlistment in the war.

    At the same time, with greater foreign investment in Portugal, the urban population was now bigger than the rural one for the first time. This new urban population went massively to the cities of Lisbon, Porto, and Setubal, where they worked in big factories, most of which were joint enterprises of Portuguese and foreign capital. In the colonies, forced labor was officially abolished in 1961 but continued in practice until the demise of Portuguese rule in 1974–75.

    Amílcar Cabral in Guinea-Bissau was a very important leader who deserves to be better known. Together with Che Guevara and Morocco’s Mehdi Ben Barka, he played a very important role in developing an internationalist and socialist approach toward the struggle for national independence.

    Portugal was losing the war and was isolated on the international stage, with institutions like the UN favoring the end of colonialism. The desertion rate in the early 1970s was around 20 percent of soldiers in the army. At the same time, however, companies in France, Britain, and other countries continued to sell weapons to Portugal. About two-fifths of the state budget was being used to pay for the colonial war, in a country where people living on the outskirts of Lisbon had no access to running water and had to bring water to their homes by hand.

    Daniel Finn

    How did the Armed Forces Movement (MFA) take shape in response to the wars in Africa?

    Raquel Varela

    It was a movement of captains from the middle ranks of the army who were neither generals nor ordinary soldiers. They could understand that it was impossible to win the war militarily. They started off organizing in defense of their own corporate interests, but they later decided to mount a coup to end the colonial war. They also put forward a vague program of democratization.

    Their conspiracy involved around two hundred officers. They agreed to stage the coup of April 25, 1974. These officers mainly came from Guinea-Bissau, where the army was heavily defeated and the liberation movement had already declared independence, though without being recognized by the Portuguese state. There was involvement by officers from Angola and Mozambique as well.

    They organized themselves to mount a very successful coup. The regime did not know what was going to happen, and neither did the spies of the US embassy. It came as a huge surprise to people around the world. The MFA took control of the main military, communications, and transport sectors, telling people not to leave their homes.

    However, many people disobeyed these instructions, taking to the streets or going to their workplaces. Suddenly you had thousands of people in the streets, embracing the soldiers, with children playing on their tanks. Everyone was smiling and celebrating.

    The regime had forbidden trade unions and political parties. The Communist Party was organized as an underground party with around three thousand members. There were other left-wing groups, mainly Maoists but also some Trotskyist organizations and others inspired by the guerrillas of Latin America. Together these groups had another three thousand or so cadres, mostly coming from the universities and the opposition of young people to the colonial war.

    After Israel, Portugal was the country with the highest percentage of its population incorporated into the army anywhere in the world. The war in Africa was a key factor in the radicalization of young people and the development of Marxist intellectuals and leadership teams in Portugal.

    In the absence of legal parties or unions, the people themselves went to their workplaces: doctors, nurses, teachers, actors, factory workers. They began to elect their own representatives from popular assemblies, with a mandate that could be revoked if they did not carry out their instructions. Thus was born a situation of dual power, which is a feature of most revolutions.

    Within days of the revolution, you had the formation of workers’ commissions and neighborhood councils in the empty space left by the absence of unions and parties. Already on April 25, workers started going to the headquarters of the state censorship body and the political police, occupying those buildings and releasing prisoners.

    They also went to the headquarters of the state-sponsored trade unions and occupied them. They went to the municipal headquarters and began electing provisional commissions, while electing neighborhood commissions outside as well. These were incredible, beautiful days when we saw people making decisions in a way that they had never done before in their lives.

    First of all, a national salvation junta was formed under General António de Spínola, which was trying to keep the state intact. But Spínola wanted to maintain the political police in the colonies and move toward a situation of neocolonialism. The mid-ranking officers of the MFA were totally against this, as they wanted to stop the war immediately. This created a division inside the MFA between the pro-Spínola faction and their opponents, who were the majority and won out.

    The workers’ councils, known as commissions in Portugal, called a large number of strikes. There were two million people in the streets on May Day, the first one that could be celebrated in forty-eight years. They were putting forward demands for a minimum wage, an eight-hour working day, rest days on Saturday and Sunday, extra pay for night work, etc. These demands were already on the agenda in the streets a week after the revolution.

    Mario Soares was the leader of the Socialist Party, which had been founded in West Germany at the beginning of the 1970s. It was a vanguard party, like the Communists, but even smaller. The Socialists did not play an important role in the opposition to the dictatorship, unlike the Communist Party or the Maoists. But Soares had the support of the United States and the West German Social Democrats, who transferred large amounts of money to fund his party.

    Immediately there was a big discussion in Spain, which was still ruled by the Franco regime, about how to avoid what they called the contagious effect of the Portuguese Revolution through opening up the regime. In Greece, the dictatorship of the colonels fell in July 1974, and the first legal newspapers were celebrating the Carnation Revolution. The US president Gerald Ford spoke about the danger of a Red Mediterranean, because there were also big Communist Parties in France and Italy at the time.

    In this context, Soares and the Communist leader Álvaro Cunhal returned from exile, and they were invited to form the first provisional government. This government also included the right-wing party, which called itself the Social Democratic Party because of the impact of the revolution.

    They wanted to bring Cunhal and his party into the government in order to control the workers’ movement. In doing so, they broke the Cold War taboo against Communist participation in government, hoping that the coalition would be able to control the social movement, although that didn’t happen.

    Daniel Finn

    What were the main tendencies or differences of opinion that existed within the MFA itself?

    Raquel Varela

    The revolution developed and radicalized at the top. In 1975, the national banks were expropriated because they were under workers’ control. The big companies were also under workers’ control, and the small companies were under self-management — more than six hundred companies in total. The hospitals were run by doctors, nurses, and technicians. Even the cleaning lady had the vote in a hospital!

    Three million people out of a population of ten million were involved in workers’ commissions, protests, and strikes. This was an incredible figure. I think that Paul Sweezy was right to say that the Portuguese Revolution was a kind of twenty-first century revolution, because there was already a huge service sector, with the proletarianization of physicians, professors, and technicians, who played an incredible role in the workers’ councils.

    These all had a major impact on the MFA, which began to divide in line with the various projects that were being put forward in Portuguese society. One part of the MFA was supporting the strategy of the Communist Party to divide state power with the Socialists. Another part, led by Otelo Saraiva de Carvalho, was very engaged with the idea of popular power through workers’ commissions and neighborhood councils, and even with a Guevarist idea of a left-wing putsch. There was a clear process of “sovietization” in the army during 1975.

    There was also an element with the MFA that went to the right, and there were two attempts at right-wing coups that were defeated. In the part of the MFA that supported popular power, there were some who were aligned with the officials of the Communist Party. The party leadership accepted the division of Europe into spheres of influence with Portugal under NATO, so there was no support for a revolutionary process in Portugal, but they were disputing control of the state with the Socialists.

    I should mention that the Communist Party, having started off with three thousand members, had one hundred thousand after a year of the revolution. The Socialist Party, whose membership could almost have fitted in a taxi, now had eighty thousand members. The far-left groups could sell thousands of copies of their weekly publications. There was an intense process of politicization affecting the majority of Portuguese society, and this had a huge impact on the military.

    The strategy of the Communists and the Socialists at the beginning was to be in the state together and divide power, albeit with tensions. After the radicalization of the revolution in 1975 there was a split between them. But the big question was how to rebuild the state and end the crisis of the state, which could only have been achieved by weakening the workers’ and neighborhood councils.

    Daniel Finn

    What impact did the revolution have upon Portugal’s colonies?

    Raquel Varela

    Immediately, there were huge demonstrations, mainly of the far left, saying, “We don’t want even a single soldier to go to the colonies.” That was the main demand. After April 25, there were several strikes by railway workers and agricultural workers in Mozambique and Angola. The soldiers refused to carry on fighting. Guinea-Bissau first became independent, then Mozambique, and finally Angola, which attracted much more attention from the United States, the Soviet Union, and China because of its oil reserves.

    Daniel Finn

    Could you tell us a little more about the reaction of the United States and the major West European states to what was happening in Portugal? How did they seek to intervene over the course of 1974 and 1975?

    Raquel Varela

    There was a divide among US government officials. Henry Kissinger apparently did not agree with the view of Frank Carlucci, the US ambassador to Lisbon. Carlucci believed that all US support should be given to the Socialists in the elections of April 1975. This was the idea of what we might call the “democratic counterrevolution.”

    Instead of using the same approach that they used against Salvador Allende in Chile, which would merely have provoked the spread of the revolution to other countries in Europe, they promoted transitions guided from above, first in Portugal and then in Spain. Later the same model was applied in Chile, Brazil, and Argentina during the 1980s. I call this the “Soares Doctrine.”

    Jimmy Carter was very clear in supporting this idea of democratic counterrevolution. There were strong anti-American feelings rooted in Portuguese society, so the support for Soares was channeled through the West German Social Democrats and also through Spain, which always had a close relationship with Portugal.

    Portugal was definitely the cause of the Spanish transition to democracy — there is no question about that — and it had a huge impact on Greece. I believe that the Portuguese revolution also postponed the coming of neoliberalism for a decade, because of the example and inspiration that it gave people throughout southern Europe. Neoliberalism had to be postponed until the mid-1980s. Portugal’s revolution was isolated and that is why it was defeated, but it still had a major impact on the Mediterranean countries.

    Daniel Finn

    Along with that wider impact on the European scene, what would you say were the main legacies of the revolution for Portugal in subsequent decades and up to the present day?

    Raquel Varela

    Most of the people who made the revolution were in their twenties and thirties at the time. For the next forty years, these people were alive, and they were the majority. They were strong enough not to allow the extreme right to exist as a political force in Portugal. There were big improvements to health, education, and other public services, and social policies to encourage greater equality, although those services and policies have been in crisis over the last twenty years.

    The legacies of the revolution are complex, because some of them are contradictory. In revolutionary processes like the one in Portugal, you always have to try and identify what is the legacy of the revolution and what is the legacy of the counterrevolution.

    There were very important achievements in terms of the welfare state and workers’ rights. After the revolution was ultimately defeated by the coup of November 1975, we had a type of regulated capitalism for an important section of the working classes until the 1990s, or perhaps until 2008 for the older generation. After that point, virtually nobody was under protection.

    April 25 is the national day of celebration in Portugal for the popular classes. At the same time, we can see how backward the country is now, with so much poverty. Portugal has become a place of low wages and long working hours for everyone, even qualified workers. The working class cannot afford the cost of housing in the cities. In the south, you have workers from Nepal living in terrible conditions, working for British or Portuguese companies, staying here five years to get permission to go to Central Europe.

    This, of course, is not the legacy of the revolution — it is the legacy of the counterrevolution. Portugal is a small, semiperipheral country with a backward bourgeoisie that made a backward society. The one time that this country could give people a way to live decently was when the working class took their destinies into their own hands.

    This is the most incredible thing for us to study: how these people who were totally outside of politics, many of whom would have been conservative in their own lives, or had very confused ideas, suddenly became involved and transformed themselves while transforming the country. In my opinion, this is our hope for the future. When people take the country into their own hands, we see how far they can reach to transform it and transform themselves.

    #Portugal #révolution #anniversaire

  • ‘Every day I cry’: 50 women talk about life as a domestic worker under the Gulf’s kafala system
    https://www.theguardian.com/global-development/2024/apr/25/kafala-labour-system-gulf-women-talk-about-life-as-a-domestic-worker-in

    Condemned as dangerous and abusive, the kafala labour system not only disregards migrant workers’ rights but depends on exploitation. But 10 years after Qatar was advised by the UN to abolish kafala (“sponsorship”) entirely and replace it with a regulated labour network, the system is thriving across Lebanon, Jordan and the Gulf states – with the region’s most vulnerable migrants hidden behind closed doors.

  • Rennes : Macron, Darmanin, Le Maire… Qui pose des photos d’hommes politiques sur des crottes de chien ?
    https://www.20minutes.fr/politique/4087649-20240422-rennes-macron-darmanin-maire-pose-photos-hommes-politique
    https://img.20mn.fr/xtRBWnaCSaCMIVNbtYskoSk/1444x920_des-portraits-de-bruno-le-maire-gerald-darmanin-et-emmanuel-macron
    Dans la vie politique, il y a les sondages… et il y a la rue, pour bien mesurer la popularité d’un régime.

    « J’ai pris la photo le 18 mars dans un parterre du quartier Colombier », raconte Hélène, qui a découvert le portrait du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et son homologue de l’Economie Bruno Le Maire. « Ça m’a fait rire car ce ne sont pas des personnes que je porte dans mon cœur. Puis je me suis imaginée la personne en train de méticuleusement mettre en place les petits portraits sur les étrons ce qui m’a fait rire à nouveau », raconte la Rennaise, encore amusée par la petite installation.

  • Réflexion très intéressante de Carl Beijer : « ne les laissez pas transformer la Palestine en débat sur la liberté d’expression ».

    Don’t let them turn Palestine into a free speech debate, Episode 2
    https://www.carlbeijer.com/p/dont-let-them-turn-palestine-into-0ba

    Shortly after the war started, I urged the left not to let the right turn Palestine into a free speech debate. Looking at the discourse surrounding Columbia it’s hard to deny that this is exactly what has happened. Instead of talking about the atrocities that are still being carried out by the IDF every day, a whole lot of the discourse has now segued over to pointing out the petty hypocrisies and open tyrannies of elite campus Zionists.

    Je trouve que c’est très pertinent, parce que c’est très exactement ce que la répression est en train de provoquer en France. Au lieu de parler des atrocités israéliennes, on se retrouve à devoir dénoncer le « maccarthysme à la française », revendiquer le droit à manifester, savoir s’il est légitime d’invoquer Hannah Harendt, s’il y a deux poids deux mesures, si nos préfets et nos juges sont méchants… Mais quand on fait cela on ne parle déjà plus de Gaza, et on se retrouve au contraire en situation de défense, au lieu d’être en situation de dénoncer.

    C’était déjà le cas avec les imputations permanentes d’antisémitisme avant le 7 octobre. Outre le fait que les accusations permanentes d’un antisionisme dévoyé, façade pour les antisémites, sont assez systématiquement des manipulations organisées par les pro-israéliens, même les inquiétudes plus légitimes (venues de la gauche, disons) ont pour effet de systématiquement déplacer le débat d’une situation de dénonciation des crimes coloniaux d’Israël, à une position de défense où l’on ne parle plus du tout de la Palestine : on se retrouve dans un méta-discours à propos de « nous-mêmes ».

    Toujours est-il qu’en ce moment, la répression et la criminalisation du soutien à la Palestine ont à nouveau – et de manière encore plus spectaculaire – cet effet (et sans doute ce but pratique) : on ne parle alors plus des crimes israéliens, on ne parle pas de boycott, on ne parle pas de ce qu’on attend de nos propres gouvernements, on se retrouve à parler de liberté d’expression, retranchés dans une situation de défense. Les crevures génocidaires sont en roue libre dans les médias pour justifier l’injustifiable, et pendant ce temps on est à discuter de notre propre droit à nous exprimer, plutôt qu’à, justement, pouvoir dénoncer l’injustifiable.

    Alors que, au fond du fond, ce n’est pas Rima Hassan qui est en train de commettre un génocide et de massacrer un enfant palestinien toutes les dix minutes.

  • Doublement de la franchise sur les soins : c’est l’histoire d’une défaite – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/doublement-de-la-franchise-medicale-cest-lhistoire-dune-defaite-20240420_
    https://www.liberation.fr/resizer/dBIG7Ojc46VJU1h3_02EIGcnM9Q=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2581x1832:2591x1842)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/73TK7TX2VJHWTPIH3PIS3XMKAY.jpg
    Ni oubli, ni pardon.

    En ce mois d’avril, comme il l’avait annoncé, le gouvernement a mis en place le doublement de la franchise sur les soins. Aujourd’hui, les assurés paieront de leur poche un euro sur chaque boîte de médicament et chaque acte paramédical, deux euros sur chaque prise de sang et chaque consultation, quatre euros sur chaque transport sanitaire. C’est l’histoire d’une défaite, une défaite parmi tant d’autres dans les luttes sociales. Mais celle-ci a un goût particulièrement amer.

  • Guadeloupe : lettre ouverte à Marie Guévenoux, par Jacques Davila et Germain Paran (*)

    La nouvelle ministre déléguée aux Outre Mer accompagnait Gérard Darmanin en Guadeloupe, où ce dernier a annoncé un couvre feu pour les mineurs à Pointe à Pitre. Ne connaissant rien à la crise de l’eau qui sévit dans l’ile, la nouvelle ministre a enjoint les Guadeloupéens à payer leurs factures s’ils veulent avoir de l’eau. Une saillie méprisante dénoncée dans une lettre ouverte assassine par deux représentants des usagers du Comité de surveillance du SMAEAG, le nouveau syndicat mixte créé par l’Etat en 2021, en place de son prédécesseur failli le SIEAAG, qui se révèle tout aussi incapable de conduire sa mission à bien.

    https://www.eauxglacees.com/Guadeloupe-lettre-ouverte-a-Marie-Guevenoux-par-Jacques-Davila-et-Germa

  • Ces Françaises et Français de confession musulmane « bien installés » qui songent de plus en plus à émigrer
    https://archive.ph/S8OTi#selection-2185.0-2290.1

    Ils ne se connaissent pas, ne se sont jamais croisés. Les mots sont pourtant les mêmes, les sentiments partagés, le désarroi, l’impuissance, l’amertume, la colère, la tristesse. Qu’ils aient 30 ans ou 70 ans. Banquier d’affaires, agent des services publics, ingénieur, professeur ou artiste, ce sont des citoyens français « bien installés », comme ils disent. De confession musulmane et d’origine arabe aussi. « Et ça, en France, c’est la double peine, d’autant plus depuis le 7 octobre 2023 [date de l’attaque du Hamas en Israël] », lance Ismail, 59 ans, peintre parisien.
    Tous les prénoms ont été modifiés, aucun des témoins n’a accepté de parler à visage découvert. Trop d’ennuis potentiels à la clé, craignent-ils. S’ils ont la conviction que les pouvoirs publics, de nombreux médias et une partie de l’opinion se raidissent chaque année davantage à leur égard, l’attaque terroriste du Hamas en Israël marque, à leurs yeux, un nouveau tournant dans la défiance qu’ils pensent susciter.
    Tous dénoncent des discours politico-médiatiques « insupportables » envers les musulmans, une atmosphère « irrespirable, suffocante », un « acharnement des pouvoirs publics » à leur égard. Ils parlent d’un « immense gâchis », évoquent un « déchirement » vis-à-vis d’un pays, le leur, la France, qui leur a « tant donné », qui les a « formés », pour finalement en faire « des citoyens à part », se désolent-ils, « des boucs émissaires sans cesse montrés du doigt », qui se heurtent, professionnellement, à un plafond de verre.

    « Quoi qu’on fasse, quels que soient les efforts fournis, quelles que soient nos compétences, nous sommes assignés à nos origines et à notre identité confessionnelle et empêchés dans nos carrières », souffle Haroun, quinquagénaire, diplômé d’une prestigieuse école de commerce, qui estime ne pas avoir eu la carrière qu’il aurait dû avoir.
    « Les départs se comptent par milliers »
    Certains ont la voix qui flanche lorsqu’ils confient leur attachement à une « République qu’[ils] aiment mais qui ne [les] aime pas », est aujourd’hui persuadé Youssef, 62 ans, fonctionnaire d’Etat et militant associatif, résident à Maubeuge (Nord). « Nos parents nous avaient dit que nous n’étions pas dans notre pays, que nous n’étions que des invités, mais nous n’avons pas voulu les croire. Or, aujourd’hui, force est d’admettre que nous ne sommes pas légitimes en France », poursuit-il.
    Lire aussi (2021) : Article réservé à nos abonnés Discriminations à l’embauche : un phénomène qui reste « généralisé et persistant »
    Au point de songer à émigrer. « Il ne s’agit pas forcément de s’exiler dans un pays musulman, mais de choisir de vivre dans un pays où ils auront les mêmes opportunités que n’importe quel autre citoyen à compétences égales », observe Hanan Ben Rhouma, rédactrice en chef de Saphirnews, un site d’actualités sur le fait musulman. « Il y a toujours eu des départs pour faire sa hijra – retour en terre d’islam – mais ce n’est pas à cela que l’on assiste : aujourd’hui, il s’agit d’une émigration silencieuse de cadres moyens et supérieurs musulmans, qui, confrontés aux discriminations, à la présomption de culpabilité permanente et au plafond de verre, décident, dans la douleur, de quitter la France », décrit Abdelghani Benali, imam de la mosquée de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et enseignant-chercheur à l’université Sorbonne-Nouvelle.

    Maroc, Emirats, Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni… Chacun d’eux compte, parmi son entourage, des amis ou des membres de leur famille qui ont déjà franchi le pas. Comme le racontent dans leur ouvrage La France, tu l’aimes mais tu la quittes. Enquête sur la diaspora française musulmane (Seuil, 320 pages, 23 euros), à paraître le 26 avril, Olivier Esteves, professeur des universités en civilisation des pays anglophones (université de Lille), Alice Picard, docteure en science politique, spécialiste de la gouvernance de l’islam (laboratoire Arènes), et Julien Talpin, chargé de recherche en science politique au CNRS (Centre d’études et de recherches administratives, politiques et sociales, université de Lille).
    « Il est très difficile de quantifier l’ampleur du phénomène, mais il est certain que depuis quelques années, les départs se comptent par milliers, peut-être même en dizaines de milliers », relate ce dernier, dont l’enquête sociologique s’appuie sur un échantillon quantitatif de plus de 1 000 personnes et 140 entretiens approfondis, dont 50 % de bac + 5 au moins. Tous ont quitté la France.
    « Quoi que je fasse, je ne suis qu’un Arabe et un musulman »
    Ismail et Haroun hésitent encore. Tout comme Samir : « Ma femme est médecin, elle est prête à partir, quatre de ses copines, généralistes et dermatologues, sont parties, elles ne sont pourtant pas voilées et ne parlent pas arabe pour certaines, elles sont au Maroc. Mais pour y faire quoi ? C’est le pays de nos parents, pas le nôtre, pas le mien, chez moi c’est la France. »
    Samir a 39 ans, un master de sociologie en poche et quinze années de bons et loyaux services dans la fonction publique territoriale, dans le Nord. « J’y croyais à la réussite républicaine, martèle-t-il. J’avais tort, quoi que je fasse, ça n’est jamais assez. Mon nom est sorti dans la presse dans une affaire absurde de soupçons d’“entrisme communautaire” : quand on vit dans les banlieues, les gens pensent qu’on ne fait que foutre le bordel, et quand on en sort, on est suspecté de vouloir “infiltrer” la République. »
    Samir en est désormais convaincu : son avenir en France est « fichu ». « J’ai tellement travaillé pour arriver là où je suis, mais quoi que je fasse, je ne suis qu’un Arabe et un musulman, se désespère-t-il. Depuis le 7 octobre [2023], je ne parle plus. On me soupçonne de tellement de choses déjà, je ne veux pas que l’on rajoute “antisémite” à la liste. Tout ça procède d’un climat de merde ! »
    Dans le récit de ces citoyens français de confession musulmane, il y a un point de bascule – les attentats de Charlie Hebdo, de l’Hyper Cacher et du Bataclan de 2015 – et un paroxysme – le 7 octobre 2023. Même s’ils évoquent des précédents de natures très différentes, ici ou ailleurs. Les attentats du World Trade Center, à New York, le 11 septembre 2001, qui ont « changé le regard des Occidentaux sur les musulmans », analyse Youssef. De ce côté-ci de l’Atlantique, la loi sur l’interdiction du port de signes religieux ostensibles dans les écoles publiques, en 2004, et les attentats de Toulouse et Montauban perpétrés par Mohammed Merah, en 2012, qui « ont contribué à dégrader notre image », analyse Ismail, qui se sent « abandonné » par la France.

    A leurs yeux, 2015 marque le début de la suspicion permanente « de la part des pouvoirs publics, au travail, dans certains cercles amicaux », décrit Ismail ; des injonctions à « s’exprimer contre, être contre », raconte Hanan Ben Rhouma, de Saphirnews ; « condamner dans la seconde haut et fort les attentats, les messages de haine sur les réseaux, le voile, l’Iran, le Hamas ou que sais-je encore », énumère Haroun ; et des justifications incessantes. Samir n’en revient pas : « J’ai été contraint de montrer à des gens des photos de ma femme en maillot de bain à la plage et de ma fille en train de faire de la gymnastique pour prouver que je n’étais pas un intégriste. Vous n’imaginez pas ce que c’est humiliant. »
    « Il y a une accélération des départs depuis 2015 avec une montée du sentiment de stigmatisation post-attentats, confirme le sociologue Julien Talpin. De nombreuses personnes avec qui nous avons échangé, plus de 70 %, évoquent des expériences de discriminations directes mais beaucoup parlent d’une atmosphère, d’une ambiance dégradée qui fait peser sur eux une pression permanente qui les pousse à faire attention à tout ce qu’ils font, ce qu’ils disent… »
    « Nous sommes le fonds de commerce des politiciens »
    Haroun se fait désormais « discret » et masque sa pratique religieuse. Au restaurant, avec ses collègues, pendant le ramadan, il commande une entrée et fait mine de la manger. « Nous sommes devenus des musulmans avant tout, dit-il. J’ai grandi arabe, aujourd’hui je suis arabo-musulman, nous sommes tous devenus responsables de la violence de quelques-uns. » Il songe à émigrer dans un pays anglo-saxon.
    Pour imaginer quitter la France, il a fallu huit années « de petites et grandes agressions envers la communauté musulmane », juge-t-il. Entre 2015 et 2023, les « coups » portés « ne se comptent plus », tempête-t-il. « Le malaise et l’inquiétude ne cessent de croître au gré des discours et des débats politico-médiatiques qui cherchent constamment à construire un problème musulman », résume Hanan Ben Rhouma.
    Qu’ils soient en accord ou non avec certaines décisions institutionnelles, ils soulignent un effet d’accumulation qui nourrit leur malaise. Dans le désordre, ils listent : la percée du vocabulaire d’extrême droite dans le débat public – « grand remplacement », « séparatisme », « zones de non-France » –, l’omniprésence des discours antimusulmans dans certains médias, principalement les chaînes d’information en continu ; en 2021, la loi « séparatisme » ; la même année, la « chasse » aux « islamo-gauchistes » dans les universités ; la dissolution, en 2020, du Collectif contre l’islamophobie en France ; les polémiques à répétition sur le port du voile ou le burkini ; à la rentrée 2023, l’interdiction de l’abaya et du qamis dans les établissements scolaires ; les fermetures de mosquées ; la disparition, à leurs yeux, de la lutte contre les discriminations des « radars des politiques » ; l’interdiction par la Fédération française de football des pauses lors des matchs pour rompre le jeûne pendant le ramadan ; les attaques, en décembre 2023, contre l’établissement scolaire Averroès, le seul établissement privé musulman sous contrat de France…

    « Ça ne s’arrête jamais, nous sommes devenus le fonds de commerce des politiciens et des médias, observe Haroun, par ailleurs professeur dans une école de commerce. Je viens d’un milieu populaire de banlieue, je suis un transfuge de classe, j’ai toujours été opposé aux discours victimaires de mes copains d’enfance, convaincu que la République pouvait tout nous offrir à condition de le vouloir, mais aujourd’hui, je souscris à 100 % à leur discours. » L’adolescent qui s’entraînait à dire le mot « absolument » devant son miroir parce qu’il trouvait que ça faisait « chic et sophistiqué » ne décolère pas et encourage ses étudiants à quitter la France pour avoir « la vie et carrière qu’ils méritent ».
    « Il y a toujours une barrière, mais elle est invisible »
    A l’image de Mina, Toulousaine de 32 ans, qui craint que la pratique de sa religion ne lui nuise. La jeune femme, titulaire d’un master en informatique décisionnelle, porte le voile. Elle s’est vu refuser tant de postes, notamment dans la sphère commerciale, et donc au contact des clients, qu’elle s’est reconvertie : aujourd’hui, elle donne des cours particuliers de mathématiques. « Je me protège de beaucoup de choses dorénavant et notamment des chaînes d’information en continu que je ne regarde plus, dit-elle. Et je ne cherche plus dans la filière commerciale, même si personne n’a jamais été frontalement insultant, je sais très bien pourquoi je n’ai pas trouvé d’emploi dans ce secteur. »
    Ahmed en est lui aussi convaincu. A 52 ans, ce cadre dans l’hôtellerie de luxe de la capitale est amer. Cela fait des années qu’il observe les stagiaires qu’il a formés monter en grade et lui, stagner. « Il y a toujours une barrière, mais elle est invisible, jamais personne ne me dit que c’est parce que je suis musulman et que je fais la prière », dit-il. « Plus personne ne nous traite de “sale Arabe” comme dans les années 1970 ou 1980, abonde Youssef, personne ne nous traite de “sale musulman” non plus, ni ne nous agresse, les mécanismes à l’œuvre sont bien plus insidieux. » Même si les actes antimusulmans restent présents.
    « Ce week-end, les mosquées de Valenciennes et de Fresnes-sur-Escaut [Nord] ont fait l’objet de dégradations. Une mosquée des Vosges a aussi été prise pour cible. Je condamne fermement ces actes inacceptables contre nos compatriotes musulmans », déclarait le 30 mars sur X le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, alors qu’une enquête pour « provocation à la haine raciale » était ouverte après la découverte d’une tête de sanglier près d’une mosquée de Contrexéville (Vosges). Le service statistique de Beauvau ne communique aucun détail sur le nombre des faits enregistrés. « Tout ça relève d’une ambiance vraiment crade », commente Youssef, le fonctionnaire du Nord.
    « Le politologue Gilles Kepel parle de djihadisme d’atmosphère et ils sont nombreux à l’écouter, nous, nous parlons d’islamophobie d’atmosphère mais personne ne veut nous entendre », souffle-t-il. Mais seuls ceux qui ont les moyens peuvent aujourd’hui prendre la décision de partir, dit-il. Un choix qui le désespère : « La France est en train de perdre beaucoup de talents qu’elle a formés. »
    Louise Couvelaire

  • Nouveau livre : Madeleine Pelletier, 15 ans, féministe & anarchiste. – Graphisme et interactivité
    https://graphism.fr/nouveau-livre-madeleine-pelletier-15-ans-feministe-anarchiste

    Ces quelques lignes pour vous signifier la sortie de mon nouveau livre sur Madeleine Pelletier, une jeune femme de 15 ans qui assurait la coordination en non-mixité de réunions féministes et anarchistes en 1890. L’histoire est en réalité une contre-biographie de jeunesse puisqu’elle est directement issue des archives de la préfecture de Police de Paris. Sans ces « espions » infiltrés lors de ces réunions, il n’y aurait jamais eu trace de ces faits.

  • Derrière le succès de Blablacar, un contrat secret et des économies d’énergie surévaluées
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/04/06/derriere-le-succes-de-blablacar-un-contrat-secret-et-des-economies-d-energie


    Les locaux de Blablacar, à Paris, en septembre 2015. PATRICK KOVARIK / AFP

    L’entreprise de #covoiturage a engrangé plusieurs dizaines de millions d’euros depuis 2012 dans le cadre d’un mécanisme d’obligations environnementales approuvé par l’Etat. Une manne longtemps restée opaque, et qui s’appuie sur des calculs parfois fantaisistes.

    Pratique, écologique et même depuis peu rentable : #Blablacar, qui revendique plus de vingt millions d’inscrits en France, est érigé en modèle de start-up innovante. « Le leader mondial du covoiturage est Français : c’est une fierté ! », s’émerveillait Emmanuel Macron en 2022. Mais, pour en arriver là, la #start-up a profité d’un discret soutien avalisé par l’#Etat, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros par an, selon les informations du Monde. Une #rente opaque dont Blablacar a été le bénéficiaire quasi exclusif pendant une décennie et continue de profiter aujourd’hui.
    L’histoire remonte à 2012. La plate-forme, alors baptisée Covoiturage.fr, cherche encore son modèle économique après six ans d’existence. Une manne inespérée lui est alors proposée par un grand groupe français : Total.
    La compagnie, devenue depuis TotalEnergies, doit se conformer à une obligation environnementale imposée par l’Etat à tous les fournisseurs d’énergie. Le pétrolier doit financer chaque année un certain nombre d’actions favorisant la sobriété énergétique, dont l’efficacité est mesurée par des #certificats_d’économies_d’énergie (CEE). Ce système de #pollueur-payeur l’oblige à rechercher auprès de structures agréées par l’Etat des « gisements » de CEE potentiels, comme des travaux d’isolation, des installations de chaudières performantes, des dispositifs de fret ferroviaire…

    https://justpaste.it/c0ouj

    Tout ça pour des trajets couteux où sous la bienveillance obligée des « évaluations » la marchandisation règne.

    #voiture #entreprise #capitalisme_de_plateforme

  • Entretien avec Isabelle Collet | La Première Ligne
    https://lapremiereligne.fr/articles/entretien-avec-isabelle-collet

    Je comprends des tas de trucs. Je commence à travailler sur les #femmes en #informatique. Et puis j’aime tellement ça que je reste. Je fais la maîtrise, le DEA et j’entre en thèse avec Nicole Mosconi pour travailler sur les femmes en informatique à un moment où personne n’en avait absolument rien à faire. Mais en fait, je découvre en commençant à travailler là-dessus qu’à mon époque, il n’y avait pas beaucoup de filles en informatique, donc dans les années 90, mais que dans les années 2000, où je commence à me préoccuper du sujet, il y en a encore moins et que dans les années 80, il y en avait plus. Et là, je trouve ça quand même très, très, très curieux. J’ai eu un coup de foudre pour la sociologie à ce moment-là, parce qu’elle a expliqué plein de choses dans ma vie, dans mon entourage aussi. Elle m’a donné une clé de compréhension du monde et de ma vie que je n’avais pas.

    J’ai découvert par la suite que les femmes en informatique, quand elles n’arrivent pas à se maintenir dans le noyau, elles dégagent soit vers la formation, soit vers la documentation. Et d’ailleurs, c’est comme ça que j’ai payé ma thèse. J’ai payé ma thèse en faisant de la doc en anglais pour une boîte de télécoms. Et Dieu sait que j’ai dit que jamais je bosserai dans les télécoms parce que je trouve ça chiant à mourir, je déteste. Mais voilà, faire de la doc en anglais, pourquoi pas ? Par rapport à mes copines en socio qui faisaient des ménages ou qui bossaient dans les magasins, franchement, faire de documentations techniques pour un constructeur télécom, ça payait bien mieux... Eux, ils n’aimaient pas faire de la doc, donc ils étaient ravis que je fasse le boulot.. J’ai payé ma thèse en faisant un autre travail de fille en informatique.