@biggrizzly il n’est pas possible d’échapper au conflit, je parle du moins de celui qui est constructif, d’autant que le consensus pour avoir du confort ne m’intéresse qu’assez peu, il donne toujours raison à un status quo qui légitime les dominations. En cela je suis très Christiane Rochefort, ça suffit, sortons les couteaux.
Et si cela ne suffit pas, réexpliquons encore et encore, sauf que parfois, reprendre de nouveau à zéro, jouer à l’éducatrice, bof bof
A l’heure d’aujourd’hui les injonctions qui sont faites aux femmes, je les subis tout les jours de plein fouet.
Mes cheveux commencent à blanchir, mon poids est au-dessus de la norme, et mon âge comme mes rides font de moi une personne qui doit lutter contre la disparition. Car le paysage social actuel se peint avec des femmes qui répondent aux critères de reproduction : jeunes, minces, le visage lisse, le sein ferme, preuves de la bonne santé de la future reproductrice.
Les cheveux blancs des femmes marquent le passage à la ménopause, contrairement aux hommes pour lesquels cela marque plutôt sagesse et maturité. Pour les femmes ce n’est pas un état très rentable, sauf pour les laboratoires de crème anti-vieillissement. Un jour, l’assistante sociale du RSA a même osé me conseiller sur le pas de la porte, alors que je venais d’expliquer ma démarche politique de vie, bref, elle m’a conseillé de me teindre les cheveux pour trouver du travail, si, si.
Je ne crois pas qu’un homme ai jamais entendu cela.
Alors je suis stupéfaire de lire à plusieurs reprises votre diagnostics sur mon état de santé, que je serais « à fleur de peau », ou qu’il faut que « je prenne soin de moi », des termes issues du monde médical qui vous aident à discréditer mes propos, comme il a toujours été d’usage avec les femmes qu’on traitait d’hystériques.
Ma remarque était simplement :
C’est marrant hein, faut toujours que les discussions sur les femmes finissent par parler des mecs … pauvres choux
Au lieu de reconnaitre simplement qu’il ne vous est pas possible d’avoir la même expérience ni le même ressenti qu’une femme. De juste lire ou écouter ce qu’il se dit et d’accepter que peut-être, sans avoir raison, par cette remarque je touche là à un présupposé qui autorise les hommes a constamment occuper l’espace. Même celui dans lequel nous pourrions parler du témoignage d’une femme qui raconte sa revanche sur les préceptes édictés par les hommes sur les cheveux blancs.
J’avoue que je suis assez médusée que cela vous échappe, mais c’est à la fois désespérant et montre combien il y a encore du chemin à parcourir.