bituur esztreym

ent · errant, dispersé · ποιειν · tas de compost · v’lan = koan · zendefondº · prplXprpgnd · la seule manière d’aimer ce monde c’est de le laisser se bousiller · :· sez&works LAL1.3

  • pas 

    à ce pas-là ils ne pullulent pas trop












    ᅞᅞᅞᅞᅞᅞᅞᅞᅞᅞet on n’a pas pu.. .


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
    bon, on ne sait pas justement, si celui d’avant est
    bien le ou un dernier. là il n’y a plus que ça, plus, _pas
    |. (c’était « un » dernier. y en re·n’aura ! 2024)

  • tâte-mouton  _

    un regard qui pourtant ce dont ils dépendent
    peut-il sauver les mots jamais ne pourra
    non les mots sont seuls ni image regard
    ni vision ne seront jamais qu’un reflet
    les mots sont restent seuls ne saisissent rien
    même la cuiller dans le café fuirait
    plutôt sur les reflets de la table qu’y
    tenir sage sans sagesse dans les mots
    parole vivante est le rêve impossible
    il faut en faire le tour ou bien se perdre
    renonce à comprendre ne maîtrise plus
    rien mot à mot j’avance à tâte-mouton
    de nuit tâtons de jour c’est le mot du jour
    fatigue têtue âme flambant les mots


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • dédouble vue sue  _

    ne savoir plus ni même si l’on a su
    à en avoir au coin des yeux des escarres
    une de ces veines de charbon qui brûle
    des mois durant sous terre sous l’incendie
    éteint on ne voit plus que du consumé
    la cendre achève de consommer la lumière
    on ne voit ni ne saura plus que l’ombre
    marouflée comme sentence sur la porte
    la fumée montée retombe le jour dure
    calciné ayant perdu toutes ses plumes
    la veine flambe doucement dédoublant
    toute chose à son contact comme on arrache
    des pattes de mouches croûtes de pelade
    et si l’on a su on ne reviendra pas


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • seule sans écho fondu  _

    la lumière ne tourne plus le coin elle
    est lassée d’être laissée seule et colère
    la fatigue et face-à-face de faïence
    seule dans l’ombre hostile du coin désert
    alors va s’étendre dévorer son lit
    tant pis le petit reste survivra-t-il
    il n’y aura pas d’écho dormance tue
    désormais les petits chiens se taisent
    la lumière désolée brûle les yeux
    de tout être en chemin leurs regards
    divaguent le panorama intérieur
    se dépeuple on se perçoit s’effacer
    fondu chaque rencontre est un meurtre intime
    au noir une pulsation lumière morte


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • défacer le monde  _

    quand on reprend connaissance un court instant
    le monde est double je suis dans cet état
    depuis longtemps je ne sais plus si le monde
    je ne distingue plus monde continu
    le temps lui s’est caché il a comme honte
    ou fait comme si ne sait plus si le monde
    l’attend le temps reste à l’écart c’est l’oubli
    qui s’obstine sachant bien que tout est vain
    l’oubli tenace qui décide depuis
    la cage du souffleur phrase double sens
    la colère du texte raye les planches
    le mildiou ronge les tomates le masque
    de cire sue on se paye de doublons
    croqués valeur faciale morte à jamais


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • dédouble ment plus  _

    l’âme ment-elle ou se dédouble ou est-ce où
    se ment-elle elle élimine d’elle-même
    la réponse une fois par elle assénée
    dans ce dédoublement intime du monde
    que nul n’aura su resterait ahuri
    l’autre restée seule atterrée d’un regard
    compte sa monnaie donner le change exact
    pour payer son passage le jour venu
    ce jour ne viendra pas le monde est fendu
    déjà avale la seule et la menteuse
    reste la question sans joie le raccourci
    n’existe plus le pan du monde détruit
    qui permettait l’échange les choses sèchent
    dans l’air déçu jardin tombeau qu’illusion


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • aucune en double  _

    il voyait double une fois derrière lui
    à la fois sur le site où est le réel
    dans le passé qui lui fait écran futile
    en toute solution de continuité
    ainsi c’en était fini l’effacement
    de son image en rapport on marcherait
    à l’aveugle en longeant les murs d’origine
    ce reste de vie en double et comme en trop
    ce n’est qu’en ignorant le pacte tacite
    caché dans la doublure de la colère
    on oublierait presque que c’était de nuit
    on le sait trop c’est de deux nuits que passion
    attente éteinte à la chair de son unique
    sans passion jette la pièce à la fontaine


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • vraiment aucun  _

    il y a des tristesses sans aucun charme
    lèsent comme un legs sur les jambes à chaque
    pas comptés vague arrive s’abat le môle
    on annonçait la tempête hier vents fiers
    à bras meute en furie de petits Éole
    musclés le ciel court dans l’humeur élastique
    à l’intérieur tout est calme vingt-huit brutes
    ont faufilé d’un pas lourd elles aussi
    s’en voulant d’être là dix fois plutôt qu’une
    « si ne comprends pas et reviens sans comprendre »
    céder sec et laconique à la cassure
    aucun charme pas à pas de trist à tesse
    aucun doute le jour lisse la nuit penche
    au balcon regarde vide la vie vide


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • casse puis tout  _

    écoute voir la casse unique se fendre
    dédoublée la case de bois dans un geste
    qui l’imprime sur un miroir à l’encan
    disparaît on se retrouve place nette
    au soleil du même endroit douze ans avant
    c’était juste l’arrivée tout a changé
    la place surtout le petit hôtel tient
    ce bivouac d’une semaine comme si
    depuis on n’avait pas vécu qu’on nous dit
    à grand renfort de cases cassées en quatre
    « un été au jardin » café en cuisine
    l’image se brouille en copeaux de tain noir
    c’est l’air même qui est tout de bon fendu
    le bois crie le vernis fond puis tout est cendre


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • paupière à récurer  _

    sous une petite brosse une paupière
    légère s’éclaire un visage s’efforme
    puis se ferme comment dire le bosquet
    qui l’abritait depuis qu’il n’existe plus
    tout a brûlé d’un coup derrière la porte
    avant qu’elle se referme sous le souffle
    brosse récure depuis détruit la trace
    réduit la face de jour en jour silence
    de mort paisible les teintes s’amenuisent
    les traits se ferment jusqu’à l’indistinction
    on ne pourra bientôt plus dire qu’on a
    connu ce jour ni les suivants on décline
    tout commentaire les portes battent sur
    elle-mêmes plus encore que sur le vide


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • tout occupée toute  _

    journées d’occupation il n’est pas possible
    l’âme humaine soit aussi petite pense
    les jou- années d’occupées totalité
    presque et si petit l’occupe aussi petite
    qu’elle aussi peu préparée du fond du temps
    occupé le combustible s’empilait
    l’image gardée du talon sur la chaise
    une buchette le café lent fumait
    l’année de chaque côté du jour campait
    l’éclat rouge mat des baies piquetait l’ombre
    dans l’âme ça s’empilait jusqu’à ras-bord
    on se saluait de temps à autre en journée
    clin d’œil clos ciels voilés des années défilent
    petite occupée y retourne poussière


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • s’éteindre en vain  _

    greffier veuillez consigner s’il vous plaît qu’on
    sache bien dans le recoin le procureur
    du jour ne viendra pas prenez donc congé
    du lieu de la lumière des heures du
    matin le temps fait sous lui sans plus de honte
    un peu plus loin on désosse un bâtiment
    du regard on fait des tas de cendre infimes
    on relèvera en vain la boîte vide
    il n’y a plus d’écho que dans un accent
    sourd qui peine à s’étouffer dans les chardons
    un petit feu de chardons dans une boîte
    tout va s’éteindre préparez l’envoi
    dernier regard décevant puis déposez
    la monnaie de singe sur chaque paupière


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • poids fois cinq sens  _

    le même poids au gramme près jour après
    jour de la disparition réapparaît
    la même chute autour du poids sa silhouette
    un reflet tombe de l’arbre dans le tunnel
    à la remontée lente c’est là poids pèse
    et c’est malgré gramme à gramme du jour
    le grammage du jour est le même poids
    calcul on traverse les parois demain
    d’ici là-bas on déchire leurs silhouettes
    mâchées de lumière sans aucune trace
    il n’y a le poids plus de sens à tout ça
    autant d’ici là planter des sans-souci
    qui mourront de soif jour après jour pesant
    s’effilocheront brûlant dans la lumière


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • marche retour  _

    retour du marché et tous les jours d’avant
    on avait beaucoup marché le pincement
    au cœur le même vide sans écho un
    le motif s’est retiré tiré la toile
    ce n’est plus que vide que pince du vide
    la pince elle-même on ne la verra pas
    à ce qu’elle désigne le cœur se serre
    durant qu’on marche comme après la paupière
    retouche légère la même vision
    désormais vide inlassablement revient
    frôler la même retouche un peu plus claire
    pincement fêlure creusant se fait brèche
    on marche retour dans la brèche en personne
    en équilibre sur la paupière vide


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • coulisse plus  _

    ça va ça vient plus la coulisse de l’être
    est cassée acier récuré lisse grippe
    feuille à feuille s’effrite perd ses raisons
    d’être cendres de l’une puis l’autre cendres
    copeaux tordus épargnés percent les pieds
    on se balade longtemps dans des espaces
    périmés doivent puiser dans les réserves
    ah puis on va sans on va sans savoir où
    plus rien ne vient on va vers des riens déserts
    il y a deux pas d’ici une série
    de bouts de rue cul-de-sac sur une friche
    là où avant on ne reconnaît plus rien
    l’enfilade est grippée on ne passe plus
    deux pas chassé mécanique cassée glisse
    à l’abîme remplira le puits des jours


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • cloué à une porte  _

    depuis cet ins-temps bientôt compté en ans
    arrêt là depuis à l’arrêt comme un chat
    cloué à une porte depuis oublié
    les maisons les bus sont toujours à leur place
    c’est comme ça on n’en parle plus voilà
    regarde depuis qu’il a cassé le temps
    passer son long passage vers la poussière
    une odeur d’oubli tenace d’air séché
    personne le temps passe ne viendra plus
    le déclouer dehors du salon brûlé
    ne bouge plus trop s’accomode des points
    son port d’attache est pour les ans ce recès
    brisé enté au précis de la cassure
    passant sans passion cloué à une porte


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • sans concluer  _

    au bout du chemin déposé ni revenu
    pour long temps con & balafré plus sortable
    en fait ne sort plus que seul s’en souvenir
    assis ensemble en jouant des chairs des mots
    inventait voilà le verbe concluer
    c’était avant la fin pourtant ourdissant
    maintenant que plus ni con ni clue, at all-
    allant étourdi les balles d’affres sifflent
    à ses côtés où rien ne va se conclure
    que s’effilant goutte d’air sec à une autre
    plus ténue il n’y a plus à être assis
    ensemble que seuls ainsi sans concluer
    autre dit qu’en silence autrement abrupt
    la mort d’ici là éternuera souvent


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • air place plus rien  _

    sous mécanique bout la brume soudain
    rompant les mots se mettent à consumer
    soudain hors décidée tu ne répondras
    pas te taire muet te taire vif silence
    inquiéter tellement d’air de place lasse
    remonter tout explose et je veux que tu
    sois tu soudain précipite vers la porte
    et le souffle qui me défait maintenant
    je ne respirerai plus qu’à travers ce
    masque de cendres rempaillé de ces cinq
    dernières phrases de plus en plus coupantes
    à la fin plus de place pour rien plus d’air
    l’inquiétude a fait place nette furieuse
    avait besoin la place l’inévitable


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • mi difendo  _

    comment vas-tu cher bah lentement pareil
    congé impossible diffère j’elle vous
    oublie à l’allure lentement pareille
    à se dessinant la clairière d’hiver
    distance d’affût telle je ne vous vois
    plus solitude lentement se retisse
    pareille aux premiers jours du monde aux premières
    années nouveau-né recru de nouvelle fatigue
    absolue et sans fin long état dont lente
    devinée nature est sans vertu aucune
    que désarmer le nul et non avenu
    ainsi lentement pareil à la fourmi
    au colporteur au cheval de bois sorti
    du manège je passe effacé durant


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • intacte demeures (à Cristovam Pavia)  _

    c’est de l’autre côté que règne l’oubli
    et qu’aura-t-on fait pour rester en deçà
    dans la mémoire traîne la chanson intacte
    « Não fugir » Cristovam est encore indemne
    fuir sera plus tard dans la brume cachée
    si longtemps que j’ai su de toi Cristovam
    le ton le temps éteint qu’il faut retenir
    garder de se perdre le petit matin
    le plus blème vaut plus que l’oubli que l’autre
    côté le cher autre côté rien à dire
    je vois tu longeas les colonnes du jour
    de là tu suivis deçà croisa les voies
    l’air le même où étouffer depuis toujours
    encore je sais déjà où tu demeures


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • allumons voir  _

    jerk la révolution des transistors va
    éclater ça va édenter les cerbères
    ceux qui n’en n’ont plus pourront bientôt sourire
    pas de mais je déclare l’entité mai
    c’est comme les grands blocs de l’autre côté
    du fleuve c’est en plein soleil qu’on les voit
    mieux que sur un écran la vraie vie telnet
    ça va se déplacer tout seul en tous sens
    nulle magie les sysadmins du mème
    auront pris le train en marche ping les blocs
    & pong les foules respire dit le fleuve
    c’est du sein même du jeu que tout se re
    construit définit on croît alors atteindre
    rive ou plage définie allumons voir


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • la vida corrida  _

    un vieux taureau de retour tout couturé
    maintenant rayé du programme verse au
    dossier des nuits usuelles son cœur fumé
    il n’est plus d’espèce qui tienne il n’est plus
    de vie qui vaille en ce monde irrédimable
    seule une pluie de temps en temps moins acide
    lave un peu à défaut de tout emporter
    laisse le reste éplucher ses colères brutes
    voilà laisse-le se congédier tout seul
    les regards torves la fallace je vous
    laisse entre vous vous baiser le cul avec
    la sierra inexpugnable déjouera
    vos impatiences incapables jamais
    vous n’aurez ni les oreilles ni la queue


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.
    la vida corrida, comme on dit ’comida corrida’ au Mexique, y buen provecho ^^

  • a·nonciation  _

    ce jour de mars avant neuf t’annonça
    sans un ange ni un mot ni un regard
    que tu n’es qu’un vieux rossignol de rebut
    une drouille négligeable et encombrante
    et tiens regarde ces vieux cartons vomis
    par le commerce de la merde en attente
    des éboueurs on ne te recyclera pas
    tu traverses donc le fleuve on veut que tu
    te taises pour faire bonne mesure de l’amitié
    en images mortes de quatre cents ko
    regarde donc et apprends de leur ennui
    pions aux jeux réunis de la vanité
    des dieux nus viendront passer l’aspirateur
    ils ne laisseront pas une mite brune


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • à quoi mon bon ?  _

    à quoi bon avoir vécu quoi bon écrire
    on dira t’avoir lu tout en insultant
    jour après jour ton existence un deux cinq
    cent soixante-douze le calcul grossit
    à quoi bon ces années ces nuits enfilées
    à soutenir la lutte sombre du temps
    dans les choses voilà tu es dégagé
    voilà tu n’es qu’un débris sur le trottoir
    les portes claquent dans le temps poitrinaire
    voilà les mains ne servent plus qu’à maudire
    écorchées sous la herse des mots rageurs
    à quoi bon la confiance n’existe plus
    comme telle juste un ressac jour en jour
    charriant son deuil et son écume grossières


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.

  • cendres & quart  _

    ces huits années de ma vie & le quart d’heure
    qui en cendres les a réduites j’irai
    les dessus le miroir fumant disperser
    à Toniná là mon senhal et mes pages
    y brûlerai j’y ferai frire mon cœur
    dans le jus des viscères de celle qui
    dit ne viendra pas à mon enterrement
    il faut pour faire les choses proprement
    ne laisser pas le boulot à moitié fait
    tout soi-même charger tout du long sinon
    c’est clair sinon ça traîne flapit saumure
    passons tout par le feu sans laisser ni âme
    ni chair ni cœur brûlé ni lèvres ourlées
    rien qui dépasse ni étincelle du brasier


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2023, LAL1.3.