• Conclusion

      Pour près d’un demi-million d’euros, soit l’équivalent de 12 années de doctorat ou d’un gros projet ANR, McKinsey a fournit un document à la Direction interministérielle de la transformation publique qui s’appuie notamment sur les travaux d’un think tank libertarien proche de l’alt-right et qui milite ouvertement pour la privatisation de l’enseignement public. Parmi les très nombreux copier-collers depuis l’OCDE, le graphique sur lequel s’appuie la preuve d’efficacité des primes au mérite pour les enseignants fait l’objet d’une interprétation manipulatoire, pouvant être vérifiée en quelques minutes simplement en discutant sur Twitter.

      En réalité, les données sous-jacente au graphique permettent soit de ne rien conclure quant à l’efficacité de ces primes au mérite, soit au contraire de conclure que les primes au mérites ne sont pas nécessairement utilisées par les systèmes éducatifs les plus performants, ce qui est l’exact inverse des préconisation des auteurs du documents.

      et un peu avant :

      Les mauvais esprits avancent que cette promotion [par #McKinsey des primes au mérite pour les enseignants] était une commande du ministère, à laquelle le cabinet conseil ne faisait que répondre, quitte à manipuler les informations disponibles pour donner un fond de rationalité à l’idéologie du gouvernement.

      Jean-Michel #Blanquer appliquait d’ailleurs les recommandations du dossier, deux ans avant de l’avoir commandé.

  • Openssl Enable Legacy Renegotiation - | awk
    https://pipeawk.com/index.php/2022/05/19/openssl-enable-legacy-renegotiation

    En attendant que TLS 1.3 soit utilisé partout, autoriser les versions inférieures pour éviter des blocages du style :

    Warning: fsockopen(): SSL operation failed with code 1. OpenSSL Error messages: error:0A000152:SSL routines::unsafe legacy renegotiation disabled

    (typiquement avec un serveur Apache sous Ubuntu 22.04)

    #OpenSSL #TLS_1.3 #unsafe_legacy_renegotiation

  • Les discours trompeurs de Jean-Marc Jancovici | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/discours-trompeurs-de-jean-marc-jancovici/00105505

    Pour la déconstruction de la BD « Le monde sans fin » voir aussi : https://www.stephanehis.com/post/analyse-critique-page-%C3%A0-page-de-la-bande-dessin%C3%A9e-le-monde-sa

    Energie Les discours trompeurs de Jean-Marc Jancovici

    Figure médiatique du débat sur la transition énergétique, cet ingénieur très critique sur les renouvelables et pronucléaire n’hésite pas à tordre les faits pour défendre ses idées.
    Par Antoine de Ravignan

    Ingénieur, consultant, enseignant, vulgarisateur, militant… Jean-Marc Jancovici, 61 ans cette année, est devenu en France une figure incontournable dans les discussions sur la transition énergétique et une voix influente. Après un premier livre sur l’effet de serre coécrit en 2001 avec le climatologue Hervé Le Treut, il a publié ou contribué à une dizaine d’ouvrages sur le climat et l’énergie. Le dernier, Le plan de transformation de l’économie française pour sortir le plus rapidement possible de l’impasse des énergies fossiles, a été présenté début 2022, en amont des élections, par The Shift Project, association qu’il a créée et préside.

    Mais c’est surtout la bande dessinée Le monde sans fin, parue à l’automne 2021, déjà vendue à 630 000 exemplaires fin novembre 2022, qui a propulsé la notoriété de Jean-Marc Jancovici à des sommets.

    Plus que jamais, avec son style tranchant et son aura d’expert – il est polytechnicien, a contribué à la méthodologie permettant de déterminer le bilan carbone des acteurs économiques, a cofondé le cabinet de conseil Carbone 4, est membre du Haut Conseil pour le Climat –, il enchaîne les interviews, les conférences, les plateaux télé.

    Ses posts quasi quotidiens sur sa page LinkedIn comptent aujourd’hui plus de 673 000 abonnés. Son audience va désormais très au-delà des chefs d’entreprise qui l’invitent, des parlementaires qui l’auditionnent, des jeunes et des étudiants en école d’ingénieurs qui suivent ses cours et relaient ses vidéos en ligne, des citoyens impliqués qui le lisent.

    Son message, qu’il assène comme s’il était aussi indiscutable que les lois de la physique, peut se résumer en deux idées-forces.

    Dans son discours, un certain nombre de points sont incontestables. En revanche, trois points centraux, aux implications fortes, sont très discutables

    La première est que la menace climatique se double d’une crise plus immédiate des ressources sur lesquelles repose tout notre système économique : les énergies fossiles, en voie avancée d’épuisement. Le déclin de leur production pour des raisons géologiques, dont on observerait déjà les signes, va fatalement entraîner celui du produit intérieur brut (PIB). Donc, soit nous organisons l’inévitable décroissance induite par la déplétion des fossiles, soit nous la subissons et le choc récessif sera violent.

    La seconde porte sur les réponses au constat. Il faut, d’une part, organiser la sobriété pour sortir sans trop de casse de l’impasse des fossiles. D’autre part, pour ce qui nous restera de besoins énergétiques à couvrir, un déploiement massif du nucléaire est incontournable, étant donné les limites physiques des autres moyens décarbonés.

    Mais le déploiement de cette technologie, dont les avantages l’emporteraient en définitive sur les inconvénients, est également contraint. Le nucléaire est, pour Jean-Marc Jancovici, « un amortisseur de la décroissance », illustré dans sa BD (page 162) par la métaphore du parachute ventral : cela « nous permettra de conserver une partie, et une partie seulement, de ce que nous avons aujourd’hui. Et d’amortir une chute trop brutale. »

    A boire et à manger

    Dans ce discours, un certain nombre de points sont incontestables : l’incompatibilité de notre modèle de croissance avec la finitude du monde ; la nécessité de sortir de toute urgence des énergies fossiles, principal sujet climatique ; le fait que cela implique des changements dans les usages et les habitudes de consommation, car les progrès technologiques (pour réduire la quantité d’énergie nécessaire à la production d’un bien ou d’un service et pour substituer les fossiles par des sources décarbonées) ne peuvent faire tout le travail ; et, enfin, le fait que ces changements ne s’opéreront pas grâce aux seules vertus individuelles. Ils demandent des régulations, une réorganisation des infrastructures, de la solidarité et une redistribution de la richesse, ce qu’exprime par exemple l’idée de quotas individuels sur ce qui restera de miles pouvant être parcourus en avion.

    En revanche, trois points centraux de l’argumentaire de Jean-Marc Jancovici, aux implications fortes, sont très discutables.

    Le premier est l’idée que le monde va fatalement entrer en récession parce que son principal carburant, l’énergie fossile, va manquer physiquement, et ceci à un horizon très proche.

    Le deuxième est que les énergies renouvelables variables ne peuvent jouer qu’un rôle de second plan, ce qui fait du nucléaire un moyen de production de première instance (c’est le « parachute ventral » qui rendra la décroissance soutenable).

    Le troisième est que le risque nucléaire fait l’objet de beaucoup d’exagérations.

    1/ Une décroissance inéluctable ?

    « Le pic de production du pétrole dit conventionnel a déjà eu lieu en 2008, et, depuis cette date, l’OCDE est entrée dans une espèce de marasme économique. »

    Cet énoncé, lu dans une interview à La Croix en février, est un leitmotiv de Jean-Marc Jancovici, presque une obsession. La prédiction du « peak oil » est pourtant loin de se concrétiser et la géologie n’explique pas plus la crise financière de 2008 et l’inflation post-Covid que le choc de 1973.

    « Certes, on a bien un épuisement des ressources dites conventionnelles, facilement accessibles et bon marché, mais le niveau des prix et les gains technologiques permettent d’aller chercher des gisements plus difficiles et coûteux, rappelle l’économiste de l’énergie Patrick Criqui. De fait, les réserves, c’est-à-dire les volumes identifiés et récupérables aux conditions techniques et économiques du moment, continuent d’être renouvelées au fil des années. Jusqu’ici, ce sont les économistes qui ont eu raison sur les géologues. »

    Pour Patrick Criqui, comme pour l’immense majorité des experts, un manque physique à l’horizon des contraintes qu’impose le changement climatique est « un non-sujet ». Un article paru dans Nature a récemment évalué que si l’humanité réduisait sa consommation de fossiles à un niveau compatible avec l’objectif 1,5 °C, il resterait, en 2050, 58 % des réserves pétrolières exploitables estimées en 2018, 56 % des réserves gazières et 89 % de celles de charbon.

    « Nous sommes peut-être en train de franchir le pic des fossiles, mais c’est un pic de demande, non d’offre », ajoute l’énergéticien Stéphane His, consultant et auteur d’un blog dans lequel il décortique page à page Le monde sans fin pour démêler le vrai du faux.

    Vision mécaniste

    Mais pourquoi faire si grand cas d’un non-sujet ? Stéphane His fait un rapprochement avec le mouvement technocratique américain né dans les années 1930, dont le géologue pétrolier Marion King Hubbert – le « père fondateur » des théories du peak oil – fut l’une des principales figures.

    « La quantité d’énergie nécessaire pour produire une unité de PIB n’a cessé de décliner depuis une cinquantaine d’années au niveau mondial » – Stéphane His, consultant

    Ce courant porté par des ingénieurs et des techniciens a dénoncé très tôt un système capitaliste qui sapait les bases mêmes de sa richesse, à savoir la nature, et préconisé d’organiser (et de redistribuer) l’économie à partir de la réalité du monde physique et de ses limites. Cette « République des ingénieurs », dont le rapport au Club de Rome est un héritage, a eu le grand mérite de pousser à intégrer l’environnement dans l’équation économique.

    Mais avec la tentation de faire de la réalité physique un déterminant strict des phénomènes socio-économiques et in fine l’arbitre suprême de la décision politique. Jean-Marc Jancovici établit ainsi, telle une loi physique, une relation rigide entre niveau de richesse mesuré par le PIB et consommation d’énergie.

    « La réalité, rappelle Stéphane His, est que la quantité d’énergie nécessaire pour produire une unité de PIB n’a cessé de décliner depuis une cinquantaine d’années au niveau mondial. »

    « De la part de l’ingénieur, cette sous-estimation du progrès technique est fascinante », commente Cédric Philibert, chercheur associé au Centre énergie et climat de l’Ifri.

    Il n’y a pas de discussion sur le fait que ce découplage est très insuffisant et Jean-Marc Jancovici a certainement raison d’insister sur la sobriété. Des trajectoires de décarbonation misant surtout sur les technologies et peu sur les comportements sont, certes, des paris possibles, comme l’a montré l’Ademe dans le cas de la France. Mais si on intègre dans l’équation, non seulement les émissions territoriales, mais celles liées aux biens importés, et si l’on ajoute les enjeux de biodiversité, alors il devient compliqué de faire sans sobriété.

    En revanche, là où Jean-Marc Jancovici est critiquable, c’est quand il déclare que « nous n’échapperons pas à la décroissance ». Il propage inutilement un discours polarisant, anxiogène, politiquement contre-productif.

    Car la vérité est que nul ne le sait. Une croissance du PIB peut tout aussi bien résulter de trajectoires incorporant une bonne dose de sobriété, ce qu’ont également montré les travaux de l’Ademe – parce que, parallèlement, beaucoup d’activité aura été créée grâce à l’investissement dans la décarbonation, les énergies renouvelables entre autres.

    2/ Renouvelables : pourquoi tant de haine ?

    Le 6 décembre, sur son compte LinkedIn, Jean-Marc Jancovici écrit :
    « Alors même que l’Etat français souhaite accélérer sur les énergies renouvelables (dont l’éolien et le solaire pour une large part), le contexte international fait ce qu’il peut pour contrarier ce plan, en renchérissant fortement le coût des matières premières nécessaires. »

    Les matières premières sont en réalité sans rapport avec les atermoiements de la France pour accélérer sur le solaire et l’éolien – alors que ce serait une bonne chose pour sa sécurité énergétique. Ce sont les discours à charge qui sont en cause, Jean-Marc Jancovici en ayant été jusqu’ici l’un des porteurs très médiatiques.

    L’actuelle envolée des prix de l’énergie se répercute sur celle des matériaux de la transition, c’est vrai. Mais l’augmentation du prix des fossiles les affecte bien davantage en tant que concurrents des énergies renouvelables !

    Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) paru le 6 décembre également, les perspectives de déploiement des renouvelables pour la période 2022-2027 dépassent de 30 % ce qui était anticipé l’an dernier. Et pour cause. Le solaire et l’éolien terrestre sont, dans la grande majorité des pays, les moyens les moins chers de produire de l’électricité. Ils devraient représenter 90 % des capacités électriques installées dans les cinq prochaines années, selon l’AIE.

    Mais n’allons-nous pas buter sur les ressources minérales ? « A cause de leur caractère très diffus, le solaire et l’éolien demandent 10 à 100 fois plus de métal au kWh » que le nucléaire, affirme Jean-Marc Jancovici dans sa BD (page 131), sans s’embarrasser de sourcer, ici comme ailleurs.

    Sur son blog, Stéphane His repère que les chiffres employés par Jean-Marc Jancovici sont souvent anciens. Dans le cas d’espèce, il s’agirait de données remontant aux années 2010. Or, depuis, la technologie a continué de progresser à toute allure.

    Citant un rapport de l’AIE sur les métaux de la transition paru l’an dernier, Stéphane His écrit que le ratio entre le nucléaire et les renouvelables serait de l’ordre de 1,4 à 3 selon les technologies. Surtout, le même rapport montre que l’essentiel de l’accroissement de la demande de minéraux dans son scénario « zéro émissions nettes en 2050 » (où le nucléaire produit près de 10 % de l’électricité mondiale et le solaire et l’éolien, 70 %) provient des véhicules électriques. Rien à voir, donc, avec la nature des capacités électriques, nucléaires ou renouvelables.

    La place du nucléaire

    De même, Jean-Marc Jancovici rejette l’idée que l’on puisse construire un système électrique décarboné sans donner une place dominante au nucléaire, sauf à ce qu’il soit horriblement coûteux et non fiable.

    Pour le cas de la France, les travaux publiés par l’Ademe en 2015 et en 2021 et par RTE en 2021 ont au contraire montré que le 100 % électricité renouvelable en 2050 était une option crédible sur un plan technique et économique. Et ce, malgré une très forte pénétration – 80 % – des seules sources ayant un réel potentiel de développement, à savoir l’éolien et le solaire. Leur défaut est de ne pas être pilotables, mais il peut être surmonté par le déploiement des moyens de flexibilité et de gestion du réseau électrique. Un défi technologique réel, mais pas insurmontable sur vingt ans.

    Sur le plan économique, l’étude RTE indique des coûts complets du système électrique (production, transport et flexibilité) a priori favorables à une relance du nucléaire, mais avec des écarts limités par rapport à l’option contraire (de l’ordre de la dizaine de milliards d’euros par an dans un pays de 70 millions d’habitants), voire nuls, selon les hypothèses retenues…

    Il est très important de relever que, même dans le scénario de RTE qui maximise le nucléaire, option qui a la faveur du gouvernement (quatorze nouveaux réacteurs en service en 2050 et une exploitation du parc historique poussée à plus de 60 ans), il faut, pour atteindre la neutralité carbone, multiplier par 7 le photovoltaïque, par 2,5 l’éolien terrestre et ajouter 22 GW d’éolien marin, soit une puissance égale à 44 fois le parc de Saint-Brieuc.

    Une éolienne tous les kilomètres

    Est-il dès lors bien raisonnable de ne dire que du mal de ces leviers ? D’induire en erreur le public avec des « règles de trois » pseudo-démonstratives ?

    Selon Jean-Marc Jancovici, pour couvrir les besoins énergétiques de la France avec des éoliennes, il faudrait 500 000 mâts. Dans son scénario électrique 100 % renouvelable, RTE estime leur nombre à environ 30 000 en 2050

    S’agissant de l’empreinte au sol de ces sources diffuses, Jean-Marc Jancovici écrit par exemple dans sa BD que pour couvrir les besoins énergétiques de la France avec des éoliennes, il faudrait en mettre une tous les kilomètres (page 127), soit 500 000 mâts. Calcul en apparence exact mais en réalité mensonger, rappelle Cédric Philibert dans un livre à paraître1.

    Ce chiffre repose en effet sur la consommation d’énergie primaire de ces dernieres années, environ 3 000 TWh, mais qui comprend de considérables pertes de chaleur dans les centrales électriques, nucléaires ou fossiles. La France décarbonée de 2050 aura en fait besoin de 930 TWh d’énergie finale, dont 55 % d’électricité (scénario RTE). Une électricité pas seulement fournie par les éoliennes, mais aussi par le solaire photovoltaïque et l’hydraulique.

    Dans son scénario électrique 100 % renouvelable, RTE estime leur nombre à environ 30 000 mâts en 2050… comme en Allemagne aujourd’hui. Et RTE se base sur des puissances d’éoliennes (2,5 MW) d’ores et déjà dépassées.

    3/ Une minimisation du risque nucléaire

    La déplétion des fossiles, les (prétendues) tares des renouvelables mais aussi les quantités limitées d’uranium fissile sur Terre imposent de déployer au plus tôt les réacteurs nucléaires surgénérateurs, dits de quatrième génération.

    C’était le discours de King Hubbert dans les années 1950, c’est celui de Jean-Marc Jancovici et du lobby nucléaire aujourd’hui, c’est ce qu’a tenté de faire la France depuis les années 1960, avec le programme Phénix, puis Astrid, sans succès.

    La voix de l’atome

    Alors que son pessimisme sur les technologies vertes est contredit par les faits, Jean-Marc Jancovici présente en novembre dernier lors d’une audition devant des députés comme « assez malin » le scénario technologique jusqu’au-boutiste de l’association Voix du nucléaire.

    Celui-ci inscrit une prolongation des vieux réacteurs jusqu’à l’âge moyen de 70 ans (quand l’Autorité de sûreté, l’ASN, ne dispose d’aucun élément de démonstration au-delà de 50 ans), 22 nouveaux réacteurs conventionnels en service en 2050 (quand 14 EPR sont un maximum industriel selon EDF) et une quatrième génération qui se déploie industriellement dans trente ans (après un demi-siècle d’échecs) pour représenter dès 2070 près de la moitié d’un parc nucléaire fournissant 70 % de la production d’électricité (quand il n’y a aucun intérêt économique à pousser au-delà de 40 % d’après les travaux de RTE).

    Plaider en faveur du nucléaire n’autorise pas à en minimiser les risques et badiner sur le nombre de victimes

    Dans ce schéma, en attendant que les capacités nucléaires soient pleinement opérationnelles, il faut déployer des installations solaires et éoliennes, mais qui ne seront pas renouvelées en fin de vie. Ce sont des « énergies de transition ».

    Par ailleurs, juge Jean-Marc Jancovici, les avantages du nucléaire justifient d’en supporter les dangers. Cet argument s’entend, mais à la condition préalable d’informer correctement le client, ce qui n’est pas le cas.

    Un exemple, parmi d’autres : sous serment devant les mêmes parlementaires, il déclare à propos des déchets qu’il est prévu d’enfouir qu’« au bout de quelques siècles, les produits de fission reviennent au niveau de radioactivité de l’uranium initial. (…) La partie la plus radiotoxique, c’est pas 100 000 ans, c’est beaucoup plus court. »

    Or, dans ces déchets hautement radioactifs, il n’y a pas que ce qu’on appelle les produits de fission (dont au passage certains, comme le césium 135, mettent plus de 2 millions d’années pour perdre la moitié de leur radioactivité). Il y a aussi des produits appelés actinides mineurs dont les durées vont très au-delà de « quelques siècles ».

    Plaider en faveur du nucléaire n’autorise pas à en minimiser les risques et badiner sur le nombre de victimes au motif qu’elles sont beaucoup moins nombreuses que les accidentés de la route et les cancers de la cigarette. Un accident grave est toujours possible, c’est l’ASN qui le dit, et ses conséquences matérielles et humaines sont, dans tous les cas, extrêmement lourdes, même s’il y a des débats sur les bilans des catastrophes passées.

    Des bilans d’autant plus difficiles à établir que les impacts se font sentir sur des décennies. Que l’on veuille ensuite en faire moins sur la sûreté au nom du développement de cette industrie, pourquoi pas, mais c’est une affaire de choix démocratique, à partir d’une information honnête.

    Des choix possibles

    Jean-Marc Jancovici semble en définitive penser le monde comme si la réalité des ressources physiques (ou plus exactement l’idée que l’on en a) imposait des choix très restreints à l’humanité. Des choix nécessaires que l’expert-pédagogue révèle aux hommes, de même que le prêtre se fait l’interprète d’un ordre divin immuable pour régler le désordre du monde.

    Or, les impératifs catégoriques dictés par Dame nature laissent des marges. On peut construire des systèmes décarbonés performants avec un peu, beaucoup ou pas de nucléaire. On peut continuer à extraire des fossiles longtemps (et détruire la planète) avant qu’ils ne viennent à manquer pour de vrai.

    En fait, nous pouvons faire des choix. Celui d’un monde triste, une longue chute sans fin ralentie par des parachutes pour ceux qui le peuvent. Celui d’un monde désirable, palpitant à construire, plus solidaire, plus juste, plus gai, en considérant les difficultés d’aujourd’hui comme autant d’opportunités pour changer.

    Antoine de Ravignan

  • GitHub - libvips/libvips : A fast image processing library with low memory needs.
    https://github.com/libvips/libvips

    Une lib pour retailler les images (JPEG, PNG, WebP) ultra-rapide sur les gros fichiers.
    Open-source, disponible pour Linux / MacOS / Windows.

    Voir aussi :
    – implémentation en Node.js : https://sharp.pixelplumbing.com + repo Git : https://github.com/lovell/sharp
    – implémentation en PHP : https://github.com/libvips/php-vips

    #libvips #vignette #Node.js #PHP #ImageMagick #SPIP

  • How to fix the mysqldump process privilege error - Another Cup of Coffee
    https://anothercoffee.net/how-to-fix-the-mysqldump-access-denied-process-privilege-error

    2 méthodes pour contourner le problème de droits avec la commande mysqldump sur les BDD en MySQL 8 lorsqu’on a un utilisateur aux droits limités au strict minimum :

    mysqldump: Error: 'Access denied; you need (at least one of) the PROCESS privilege(s) for this operation' when trying to dump tablespaces

    – ajout du PRIVILEGE PROCESS
    – utilisation de l’option --no-tablespaces

    la note de version de MySQL sur cette modification de compatibilité : https://dev.mysql.com/doc/relnotes/mysql/8.0/en/news-8-0-21.html#mysqld-8-0-21-security

    #PROCESS #tablespaces #MySQL

  • DMS to Decimal
    https://www.apsalin.com/dms-to-decimal

    Convertisseur de coordonnées géographiques DMS vers décimale

    DMS and Decimal are geographic coordinate (Latidude, Longitude). Decimal uses a signle decimal number. For example: (35.745547, -120.725044). DMS stands for Degrees, Minutes and Seconds and uses single natutal numbers for the degrees and the minutes, and a natural or decimal number for the seconds. For example: (35 44 43.97 N, 120 43 30.16 W) or (35° 44’ 43.97" N, 120° 43’ 30.16" W).

    #coordonnées #DMS #décimal #géolocalisation #convertisseur

  • An #Interactive Guide to #Flexbox in #CSS
    https://www.joshwcomeau.com/css/interactive-guide-to-flexbox

    In this blog post, I want to refine your mental model for Flexbox. We’ll build an intuition for how the Flexbox algorithm works, by learning about each of these properties. Whether you’re a CSS beginner, or you’ve been using Flexbox for years, I bet you’ll learn quite a bit!

    Article très détaillé avec plein de petites démos sympas.

  • GitHub - ovh/venom : 🐍 Manage and run your integration tests with efficiency - Venom run executors (script, HTTP Request, web, imap, etc... ) and assertions
    https://github.com/ovh/venom

    Un outil CLI qui permet de faire des « tests utilisateurs » pour une application web avec gestion des retours selon différents protocoles (http, imap, readfile...), de les enchaîner en récupérant les résultats d’une étape pour les utiliser comme input de l’étape suivante...
    Les tests sont écrits sous forme de fichiers yaml, peuvent être lancés en parallèles.
    Open source (langage principal : GO) : binaire fourni pour Linux / Windows / Mac + Docker

    Qui n’a pas eu le besoin d’exécuter un VRAI test d’intégration ?
    1 - Inscription sur une application
    2 - Vérifier le mail envoyé par l’application
    3 - Le mail contient une URL, ouvrir cette URL pour valider l’inscription
    4 - S’authentifier avec le nouveau compte créé
    5 - Naviguer sur l’application Web
    6 - Vérifier en DB, ou sur votre API que les données sont cohérentes

    Venom répond à 5 problématiques :
    – lisibilité des scénarios de tests
    – multi-protocoles
    – résultats xUnit compréhensibles
    – « as-code », les tests sont sur vos dépôts git
    – extensibilité via les exécuteurs (mail, rest, web, kafka, redis, ...)

    Voir la présentation (simple mais bluffante !) sur https://www.youtube.com/watch?v=RGy-xbTs8_s

    #venom #test_utilisateur #unit_test #SPIP #yaml

  • Il ne faut jamais débattre avec l’extrême-droite | by Nicolas Galita
    https://medium.com/d%C3%A9penser-repenser/il-ne-faut-jamais-d%C3%A9battre-avec-lextr%C3%AAme-droite-f793840f65b5

    5 raisons ne de pas débattre publiquement avec l’extrême droite
    – Principe 1 | L’extrême droite n’est ni inculte, ni stupide, ni méchante
    – Principe 2| Comprendre les mécaniques d’audience
    – Principe 3| L’extrême-droite n’est pas sincère quand elle appelle à la liberté d’expression ou à la démocratie
    – Principe 4| La loi de Brandolini
    – Principe 5| La fenêtre d’Overton

    #démocratie #débat #politique #extrême-droite

  • Frites surgelées et COP 27 - AOC media
    https://aoc.media/opinion/2022/11/15/frites-surgelees-et-cop-27
    Par Jean-François Collin – Haut fonctionnaire

    Alors que les nations du monde entier tentent d’afficher leur lutte pour sauver le climat et la planète à la COP27 du Caire, l’OMC révèle le véritable du capitalisme mondialisé en donnant raison à l’Union Européenne qui avait attaqué la Colombie au nom de la défense de ses frites surgelées…

    En lisant mon journal habituel, je suis tombé sur un petit article m’apprenant que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) venait de donner tort à la Colombie dans une conflit qui l’oppose à l’Union européenne. Le différend porte sur le commerce des frites surgelées. Le sujet peut sembler anecdotique mais en réalité le commerce des frites surgelées résume parfaitement ce qu’est capitalisme mondialisé et dévoile l’hypocrisie du rituel des COP « pour sauver le climat et la planète ».

    Un rappel d’abord, même si l’histoire de la pomme de terre est bien connue.

    Nous ne mangerions pas de pommes de terre en Europe si les populations andines d’Amérique du Sud ne les avaient cultivées depuis plus de 8 000 ans. Les conquistadors espagnols arrivés beaucoup plus tard ont rapporté des pommes de terre en Espagne au début du XVIe siècle, mais le développement de sa culture et de sa consommation en Europe fut lent. En France, par exemple, jusqu’au XVIIIème siècle, la pomme de terre était considérée comme une plante toxique dont l’usage devait être réservé aux animaux.

    Il fallut que Parmentier, prisonnier des Prussiens pendant la guerre de Sept Ans, consomme les pommes de terre servies par ses geôliers, en apprécie les qualités et revienne en France convaincu de son intérêt pour alimenter la population encore fréquemment victime de disette, voire de famine, et mène une grande campagne de promotion de la pomme de terre jusqu’à la table du roi, pour que sa culture se développe jusqu’à faire de ce tubercule un élément majeur de notre alimentation.

    Pour remercier ceux qui nous ont apporté ce bienfait, voilà que l’Union européenne attaque la Colombie devant l’OMC pour la contraindre à acheter des pommes de terre dont nous ignorerions l’existence si les précolombiens ne les avaient cultivées bien avant nous.

    Comment en sommes-nous arrivés là ?

    La pomme de terre, une industrie européenne tournée vers l’exportation
    L’agrobusiness a transformé la culture de la pomme de terre en une industrie vouée à l’exportation.

    La Belgique, pays emblématique de cette culture, a obtenu que la frite soit inscrite à l’inventaire du patrimoine mondial de l’humanité. Pourtant, ce qu’elle produit aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec la frite traditionnelle vendue autrefois dans ses cornets, avec ou sans mayonnaise, qu’elle a remplacé, pour l’essentiel, par un affreux produit surgelé.

    Les surfaces consacrées à la culture de la pomme de terre ont progressé de 50 % depuis le début des années 2000 pour atteindre 100 000 hectares, soit 11 % des terres cultivées du pays. La Belgique produit 5 millions de tonnes de pommes de terre aujourd’hui contre 500 000 tonnes en 1990. Mais comme cela ne suffit pas aux industries de transformation, les importations de pommes de terre (en provenance de France notamment) ont été multipliées par trois en 20 ans, passant de 0,9 millions de tonnes en 2000 à 2,6 millions en 2018.

    Ces pommes de terre ne sont pas achetées par les ménages belges pour qu’ils préparent leurs frites à la maison. 90 % des pommes de terre belges sont transformées, par de grands groupes internationaux, en frites surgelées, croquettes et autres produits transformés issus des pommes de terre pour être exportés aux quatre coins de la planète. C’est ainsi que la Belgique est devenue le premier exportateur mondial de produits surgelés à base de pommes de terre. Cinq millions de tonnes de pommes de terre sont transformées par l’industrie pour produire 2,3 millions de tonnes de frites, 700 000 tonnes de purée, des chips, des croquettes, etc. Entre 40 et 50 % des pommes de terre sont perdues dans le processus de transformation industrielle, une partie de ces pertes étant récupérée pour l’alimentation animale.

    Le groupe belge Clarebout Potatoes est devenu le premier producteur européen et le quatrième producteur mondial de produits surgelés à base de pommes de terre avec une production an­nuelle estimée à environ 800 000 tonnes de produits transformés et un chiffre d’affaire de 1,3 milliards d’euros en 2019.

    Clarebout va d’ailleurs installer prochainement une usine de production de frites surgelées dans le port autonome de Dunkerque, qui en produira 1 400 tonnes par jour (7 jours sur 7, soit une production annuelle de plus de 500 000 tonnes) qu’il sera facile de charger sur un bateau pour l’exporter… en Amérique du Sud par exemple.

    D’autres groupes internationaux sont présents en Belgique et en France, comme le canadien McCain, un géant du secteur, le néerlandais Farm Frites, ou encore Nestlé.

    La France a connu une évolution similaire. Elle produit 5 à 6 millions de tonnes de pommes de terre sur 150 000 hectares. 43 % de la production sont exportés, 21 % sont utilisés dans les usines de transformation pour la production de produits surgelés (à leur tour souvent exportés), 19 % sont incorporés dans l’alimentation du bétail. Le marché national de consommation de pommes de terre fraiches n’absorbe que 17% de la production.

    La pomme de terre est devenue la matière première d’une industrie de transformation qui a accompagné la généralisation de la distribution des produits alimentaires par les grandes surfaces, notamment sous forme de produits surgelés.

    L’exportation de produits surgelés est l’objectif principal de cette industrie.

    Culture de la pomme de terre et disparition des paysans
    Au XXème siècle, les pommes de terre étaient produites sur l’ensemble du territoire français par de petites exploitations agricoles et dans les jardins familiaux. Elles constituaient un élément important de l’alimentation de la population, encore très largement rurale. Chaque français en mangeait en moyenne 95 kilos de pommes de terre par an en 1960 ; il n’en mange plus que 52 kilos en 2022. En conséquence de quoi les surfaces consacrées à cette production ont fortement diminué, jusqu’au début des années 2000 où elles ont recommencé à croître.

    Les rendements à l’hectare ont beaucoup augmenté et la production s’est concentrée dans 3 régions : les Hauts-de France (65 % de la production nationale), le Centre-Val de Loire (environ 10 %) et le Grand Est (11 %).

    Dans ce secteur comme dans tous les autres secteurs de l’agriculture, nous assistons à une véritable délocalisation de la production qui est désormais plus liée aux réseaux de transport, à la localisation des industries de transformation, qu’au climat ou à la qualité des sols.

    On constate les mêmes phénomènes chez les autres grands producteurs européens, Belgique, Allemagne et Pays-Bas. En Belgique, la moitié de la production est réalisée par 5 % des producteurs de pommes de terre.

    En France, comme en Belgique ou en Allemagne, les producteurs de pommes de terre ne sont plus majoritairement des petits agriculteurs indépendants, vivant de leur travail en approvisionnant les marchés locaux, en faisant vivre les circuits courts et tout ce qui est vanté comme devant être le cœur de la transition écologique souhaitée par la population et les gouvernements.

    C’est tout le contraire, et les agriculteurs sont devenus des « travailleurs à façon » placés dans une situation de dépendance économique vis à vis des industries de transformation. Ils sont liés par des contrats qui leur imposent les volumes, la qualité et les conditions de production. Ils doivent fournir chaque année un volume donné de pommes de terre. S’ils ne sont pas capables d’honorer cet engagement, les sanctions sont variables : pénalités ou bien facturation par le transformateur des pommes de terre qu’il a dû acheter ailleurs. Les trois quarts des pommes de terre, en Belgique comme en France, sont produites par des « agriculteurs » sous contrat avec les groupes de transformation.

    Le développement de cette industrie a donc accéléré la disparition des agriculteurs en Europe, avant de faire la même chose dans les pays de destination des exportations européennes, en Amérique du Sud notamment.

    Pour conquérir ces marchés, les industriels font payer cher leurs produits sur le marché européen et pratiquent le dumping sur les marchés d’Amérique du Sud. Le Brésil et la Colombie ont adopté des mesures antidumping en 2017 et 2018 après avoir constaté que les prix de vente des produits européens sur leur marché étaient inférieurs de 18 à 41 % à ceux qui étaient pratiqués pour les mêmes produits vendus par les Belges ou les Allemands au Royaume-Uni.

    Ce dumping a eu des conséquences dramatiques pour les agriculteurs en Colombie ou au Pérou. Depuis l’entrée en vigueur des accords de libre-échange entre ces pays et l’Union européenne en 2013, les exportations ont grimpé en flèche. Celles de frites congelées ont augmenté de 915 % en Colombie, à tel point que les petits producteurs colombiens se sont mis en grève et ont exigé l’arrêt des importations de pommes de terre européennes.

    Des conséquences terribles pour l’eau, les sols et le climat
    La pomme de terre ne se développe que si elle trouve suffisamment d’eau dans le sol. Ce besoin d’eau augmente considérablement pour atteindre les rendements très élevés exigés par les industries de transformation, compris entre 40 et 50 tonnes à l’hectare, de surcroît avec des pommes de terre d’un calibre suffisamment gros pour se prêter aux besoins de l’industrie.

    C’est pourquoi l’irrigation des champs plantés en pommes de terre s’est beaucoup développée dans la région des Hauts de France, qui n’est pourtant pas réputée comme l’une des plus sèches du pays. Les problèmes, déjà très importants, de qualité de l’eau dans cette région, provoqués par une urbanisation et une industrialisation anciennes, s’en trouvent aggravés.

    Comment peut-on justifier le développement de telles pratiques agricoles alors que le changement climatique pose des problèmes de disponibilité de la ressource en eau de plus en plus importants y compris en France ?

    De plus, la culture de la pomme de terre intensive fait un usage immodéré des produits phytosanitaires pour lutter contre le mildiou et les autres maladies. Jusqu’à 20 pulvérisations de produits phytosanitaires par récolte sont nécessaires. En moyenne, 17,6 kilos de substances actives sont épandus par hectare en Belgique, contre 6,4 pour la betterave et 2,8 pour le froment.

    Les engins agricoles utilisés pour cette culture industrielle sont énormes, ils pèsent des dizaines de tonnes et contribuent à renforcer le tassement des sols qui fait obstacle à l’infiltration des eaux de pluie. À terme c’est tout simplement la capacité de production des sols qui sera affectée.

    Enfin, produire en Europe des pommes de terre que l’on transforme en frites surgelées auxquelles il faudra faire traverser l’océan Atlantique dans des bateaux réfrigérés représente une consommation d’énergie contribuant au changement climatique parfaitement aberrante et à laquelle il faudrait mettre fin sans délai.

    Les discours alarmistes sur la situation alimentaire d’une partie de la planète méritent d’être mis au regard de telles aberrations. En effet, la vente de pommes de terre européennes en Amérique du Sud n’a pas pour but d’assurer l’alimentation de populations sous-alimentées. Au contraire, elle ruine la possibilité des pays importateurs de produire leur propre alimentation grâce à une agriculture paysanne beaucoup moins polluante et plus conforme à l’orientation qu’il faudrait donner à l’organisation de notre société pour l’adapter aux changements climatiques en cours.

    L’Union européenne doit choisir entre les frites surgelées et le climat
    En même temps que les pays européens et la Commission européenne font de grands discours à Charm El-Cheikh à l’occasion de la COP 27 et protestent de leur engagement dans la lutte contre le changement climatique, ils mènent un combat acharné au sein de l’OMC en faveur de ce commerce aberrant des produits transformés surgelés issus de la transformation de la pomme de terre. Ce combat a payé puisqu’ils ont obtenu la condamnation de la Colombie par l’organisme de règlement des différends de l’OMC. Si la Colombie respecte cette décision scandaleuse, elle devra donc supprimer les droits de douane qu’elle avait instaurés, qui n’ont même pas suffi à protéger son marché intérieur. Quelques grands groupes internationaux continueront à faire de plantureux profits grâce à ce commerce qui représente l’exact opposé de ce que nos sociétés prétendent vouloir faire pour éviter la catastrophe annoncée.

    D’un côté, l’Union européenne fait des discours sans conséquences dans des conférences internationales, de l’autre elle défend des mesures bien concrètes pour développer le commerce international dans ce qu’il a de pire, au prix de la pollution des sols, de l’eau et de l’air, au bénéfice d’une activité économique inutile et destructrice.

    La COP 27 est focalisée sur les compensations financières qu’il faudrait accorder aux pays en développement au titre de la responsabilité passée des pays développés dans le changement climatique. Des promesses seront faites, comme elles ont déjà été faites dans le passé, et seront certainement tenues de la même façon.

    Mais le vrai sujet n’est-il pas de préparer l’avenir avant de réparer le passé ? Les pays développés devraient d’abord cesser de ruiner l’économie des pays moins riches, en faisant disparaître leur agriculture paysanne victime d’exportations à bas prix de produits transformés très consommateurs d’énergies fossiles. Faisons cela sans attendre, il sera toujours temps de parler des compensations financières.

    Nul besoin de mesures complexes, de contrôle international bureaucratique des tonnes de carbones émises ou économisées par les États signataires de la convention de l’ONU sur le climat. Il suffit de déclarer un moratoire sur le commerce international de tous les produits transformés surgelés issus de la pomme de terre.

    Pour atteindre cet objectif, pourquoi ne pas lancer une campagne mondiale de boycott des frites surgelées, dont la production n’est pas moins coupable que l’activité des groupes pétroliers du changement climatique ?

    Pourquoi ne pas suspendre l’activité de l’OMC jusqu’à ce que ses règles de fonctionnement aient été mises en cohérence avec les exigences de la lutte contre le changement climatique ? Cela permettrait aux États qui le souhaitent de relocaliser une partie de la production dont ils ont besoin et de remettre un peu de bon sens dans les échanges commerciaux internationaux.

    Puisque la mode est à la sobriété et aux petits gestes, épluchons nos pommes de terre fraiches pour les manger, ce sera bien meilleur dans nos assiettes et pour l’environnement que d’accepter de consommer ces horribles produits surgelés, d’ailleurs très indigestes.

    Quant à l’Union européenne, qu’elle abandonne immédiatement ses actions contre la Colombie qui a déclaré son intention de faire appel de la décision prise par l’OMC ! Si la Commission de l’UE ne le fait pas, elle confirmera la vacuité de ses discours sur le climat. Quelle belle surprise ce serait si elle profitait de la COP pour annoncer cette sage décision !

  • Je viens de lire (un mois après sa publication) le rapport de l’État sur la panne d’Orange du 2 juin 2021 (panne qui avait notamment touché les numéros d’urgence). C’est un bon rapport, très détaillé, et qui donne une vision très vivante de la panne et de comment les problèmes sont gérés dans le monde réel. https://www.vie-publique.fr/rapport/280855-evaluation-de-la-gestion-par-loperateur-orange-de-la-panne-du-02

    Le rapport est très défavorable à Orange, mais il faut se rappeler que c’est un rapport de l’État, dont l’un des buts est de dédouaner l’État. Du point de vue technique, les grands classiques, une mise en prod’ faite sans test, sur toutes les machines à la fois, un système acheté à l’extérieur et que personne dans la boite ne connait vraiment, etc.

    Il est amusant et instructif de noter tous les cafouillages dans la gestion de la crise, du service d’urgence qui n’arrive à joindre qu’un commercial d’Orange, qui n’a aucune idée de ce qui se passe et ne reçoit pas d’informations de sa boîte, aux techniciens qui suggèrent des contournements qu’Orange n’analyse jamais (certains étaient inefficaces, d’autres négatifs).

    Orange n’est sans doute pas la seule grosse boite qui montrerait une agilité de mammouth fatigué lors d’une crise imprévue.

    Le rapport contient une chronologie détaillée des faits, jusqu’à l’heure du « premier tweet envoyé par Orange ». Bref, une lecture très recommandée.

    La liste des sigles à la fin est très utile, car on découvre dans ce rapport l’incroyable quantité de commissions et de comités qui sont chargés de défendre la France en cas de crise. Si l’efficacité est proportionnelle au nombre d’organismes, aucun risque que les Russes ne puissent nous envahir !

    #Orange #crisologie

  • Comment votre télé connectée récolte et revend vos données personnelles en toute tranquillité - Edition du soir Ouest-France - 31/01/2022
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2022-01-31/comment-votre-tele-connectee-recolte-et-revend-vos-donnees-personnelles

    Par Emile BENECH
    Le nombre de télévisions connectées ou « Smart TV » explose en France. Ces dernières, vendues comme des objets facilitant la vie quotidienne, sont de vraies mines d’or ceux qui les commercialisent. Elles récupèrent énormément d’informations sur les habitudes de leurs utilisateurs, et ces données sont ensuite revendues à des tiers. Une chose est sûre, ces téléviseurs high-tech vous observent.

    Pour faire la promotion de sa Smart TV 2021, l’entreprise d’électronique coréenne Samsung a sorti une publicité égrenant toutes ses nouvelles fonctionnalités. Assistance vocale, appels téléphoniques, connexion grâce au smartphone, la « TV vraiment intelligente » fait tout ! Y compris de la collecte d’informations personnelles, qui sont ensuite revendues à des courtiers en données – pour mieux comprendre vos habitudes et vos envies, et donc vous proposer des publicités plus ciblées. Explications.

    Une télévision émettrice de données

    Le téléviseur connecté n’est plus seulement un récepteur d’images. Connecté à internet via votre box ou routeur, il émet également quantité d’informations. Comme tous les objets dits « connectés », c’est en fait un ordinateur, nous explique Stéphane Bortzmeyer, ingénieur réseau. « Ce type de téléviseur a en plus un bel écran, des haut-parleurs, etc., dit-il. Mais fondamentalement, c’est un ordinateur, qui a les mêmes possibilités pour envoyer des données. La vraie différence est qu’il est beaucoup plus fermé. Il n’y a pas de moyen de savoir ce qu’il s’y passe. »

    On en connaît pourtant certains mécanismes. Votre Smart TV va notamment pouvoir collecter des données grâce à un procédé novateur : la reconnaissance automatique de contenus (ACR), grâce à un « pixel » informatique.

    « Un responsable marketing par-dessus l’épaule »

    Rayna Stamboliyska, autrice du livre La face cachée d’Internet (aux éditions Larousse), nous explique comment fonctionne cela fonctionne : « Un pixel, c’est comme si vous aviez en permanence un responsable marketing au-dessus de votre épaule qui note tout ce que vous faites. » Il va suivre en continu ce qui est fait avec l’écran, pour ensuite renvoyer ces données à l’éditeur ou au constructeur.

    L’ACR fait exactement cela : « Si vous regardez les conditions d’utilisation de Samsung, ou de Vizio [un fabricant américain d’appareils électroniques, grand acteur du marché, NdlR], c’est très clair. L’ACR sert à collecter des données, à les envoyer chez l’éditeur. Ce dernier va renvoyer à des tiers tout un tas de données. » En gros, de ce que vous regardez, du temps passé sur telle série, mais aussi quel type d’applications vous installez, combien de temps vous passez dessus, etc.

    La revente de vos données est écrite noir sur blanc

    L’utilisation de ces données est d’ailleurs écrite noir sur blanc dans les politiques de confidentialités de Samsung : « Afin d’améliorer la pertinence des publicités qui vous sont proposées sur vos appareils, nous sommes susceptibles (conformément à la loi applicable) d’exploiter votre historique de visionnage TV (y compris des informations concernant les réseaux, les chaînes, les sites web visités et les programmes visionnés sur votre Samsung Smart TV ainsi que les durées de visionnage correspondantes), diverses informations relatives à l’utilisation de votre Samsung Smart TV ainsi que d’autres données statistiques en provenance de sources de données de tiers de confiance. Pour enregistrer cet historique de visionnage TV, nous sommes susceptibles d’utiliser un système de reconnaissance automatique du contenu ainsi que d’autres technologies. »

    Vous voulez supprimer l’ACR ? Bon courage !

    Toutes ces données valent de l’argent. Les acteurs du marché s’en sont bien rendu compte, c’est pourquoi ils rendent extrêmement difficiles le processus pour désactiver ces fonctions.

    « Pour ce faire, il faut aller fouiller dans la configuration, ce que les fabricants et les éditeurs de logiciels dédiés Smart TV ne rendent pas facile », explique Rayna Stamboliyska. Certains vont même plus loin. « Vizio, par exemple, va permettre de désactiver la collecte de données à caractère personnel, mais cette désactivation peut dégrader la qualité globale du rendu de l’équipement. Ainsi, pour avoir une belle image, il faut payer avec sa vie privée. »

    D’autres données potentiellement vendues

    Il n’y a pas que l’ACR qui est inquiétant dans les télévisions connectées. Ces dernières sont également capables d’écouter les sons des pièces.

    « Il y a quelques années déjà, on conseillait de ne pas raconter de choses confidentielles devant les télés connectées, rappelle Rayna Stamboliyska, parce qu’elles collectent de la voix pour ensuite apprendre aux machines à faire de la reconnaissance vocale, de l’oral à l’écrit, etc. »

    Des données envoyées à Netflix même si vous ne l’utilisez pas

    Cet espionnage est difficile à éviter. Une étude menée par des chercheurs de la Northeastern University et de l’Imperial College de Londres a révélé que les données des téléviseurs et des appareils « intelligents » étaient envoyées à l’activité publicitaire de Google et à Netflix, même si les gens n’avaient pas Netflix.

    Et, selon Stéphane Bortzmeyer, ingénieur réseau, le problème touche l’ensemble des objets connectés. « On a avec ces derniers encore moins de possibilités d’interdire ce genre de pratique que sur un ordinateur. Il n’y a pas de moyen de refuser, par exemple, de connecter la télé à son compte Google », nous explique-t-il.

    En 2021, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom, anciennement CSA) a noté une progression de 8 % des Smart TV dans les foyers des Français. Jackpot pour leurs fabricants, qui continueront à s’occuper de vos données.

    La législation est-elle suffisante sur la collecte des données personnelles ?

    [Encart]
    Si la loi du 20 juin 2018 relative à la protection des données personnelles cadre aujourd’hui la collecte et la revente de celles-ci, la technologie avance vite, plus vite que la loi. Est-ce que notre législation est suffisante pour prévenir les abus de collecte, et surtout de revente des données personnelles ?

    Pour Suzanne Vergnolle, docteure en droit de l’Université Paris-II-Panthéon-Assas, travaillant sur la protection de la vie privée et des données personnelles en Europe et aux États-Unis, « les principes juridiques existants, notamment ceux issus du RGPD, répondent assez bien aux enjeux ».

    Selon elle, la question est de savoir comment les mettre en œuvre pour que cette protection ne soit pas juste illusoire. « Malheureusement, il s’agit là de l’un des gros enjeux de ce texte : comment s’assurer que ces principes soient mieux respectés et plus effectifs. Plusieurs acteurs de la protection des données, notamment le contrôleur européen ou la commission européenne, se penchent en 2022 sur ces questions. Ils souhaitent s’assurer que ces principes soient mieux mis en œuvre par les entreprises et que les manquements soient moins nombreux. »

    #Télévision_connectée #Surveillance #Internet_des_Objets

  • #mastodon, #fin de (première) partie ?
    https://framablog.org/2022/11/12/mastodon-fin-de-premiere-partie

    L’afflux récent d’inscriptions sur Mastodon, sous forme de vague inédite de cette ampleur, a largement retenti dans les médias. Beaucoup se sont penchés sur le réseau social fédéré avec une curiosité nouvelle, pour expliquer (parfois de façon maladroite ou fragmentaire, … Lire la suite­­

    #Fédération #Internet_et_société #Libres_Logiciels #Libres_Services #Tales_of_Fediverse #ActivityPub #anarchisme #deuil #Entraide #Fediverse #migration #musk #reseaux_sociaux #Twitter

    • Comme lorsque vous êtes assis dans un wagon tranquille, discutant doucement avec quelques amis, et qu’une bande entière de supporters de football monte à la gare de Jolimont après la défaite de leur équipe. Ils n’ont pas l’habitude de prendre le train et ne connaissent pas le protocole. Ils supposent que tout le monde dans le train était au match ou du moins suit le football. Ils se pressent aux portes et se plaignent de la configuration des sièges.

      Ce n’est pas entièrement la faute des personnes de Twitter. On leur a appris à se comporter d’une certaine manière. À courir après les likes et les retweets. À se mettre en valeur. À performer. Tout ce genre de choses est une malédiction pour la plupart des personnes qui étaient sur Mastodon il y a une semaine.

    • Cet article pose la question de la publicité des contenus publiés sur Mastodon et du consentement nécessaire dans le cas de republication, comme pour les blogs en fait, et à la différence des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook où les usagers ont accepter par défaut de se dépouiller de leur propriété intellectuelle et leur droit moral sur leurs contenu. J’utilise le terme de propriété intellectuelle mais ce n’est pas celui utilisé dans le texte, peut être une traduction abusive de ma part. Hugh Rundle fait référence à des normes implicites et à un anarchisme de ces outils permettant la publication de contenu et la conversation à un rythme lent et avec un nombre modéré d’utilisateurs qui, à l’origine, ne souhaitaient pas être contrôlés.
      La critique acerbe des pratiques extractivistes visant à augmenter l’audience et en profiter mais aussi des pratiques universitaires produisant du savoir à partir de l’appropriation non-consentie de contenu m’interpellent particulièrement.
      Les usagers de @seenthis Seenthis, pour leur part, peuvent choisir le régime de propriété intellectuelle souhaitée : personnellement c’est CC/BY/NC/SA et c’est peut être une option que devrait proposer explicitement les instances Mastodon. En tout cas, je réalise l’importance d’avoir explicité ces termes de partage sur @seenthis.

      Personne n’a pensé à me demander si je le voulais.

      Jusqu’à cette semaine, je n’avais pas vraiment compris – vraiment apprécié – à quel point les systèmes de publication des entreprises orientent le comportement des gens. Twitter encourage une attitude très extractive de la part de tous ceux qu’il touche. Les personnes qui ont republié mes articles sur Mastodon sur Twitter n’ont pas pensé à me demander si j’étais d’accord pour qu’ils le fassent. Les bibliothécaires qui s’interrogent bruyamment sur la manière dont ce “nouvel” environnement de médias sociaux pourrait être systématiquement archivé n’ont demandé à personne s’ils souhaitaient que leurs pouets sur le Fediverse soient capturés et stockés par les institutions gouvernementales. Les universitaires qui réfléchissent avec enthousiasme à la manière de reproduire leurs projets de recherche sur Twitter sur un nouveau corpus de pouets “Mastodon” n’ont pas pensé à se demander si nous voulions être étudiés par eux. Les personnes créant, publiant et demandant des listes publiques de noms d’utilisateurs Mastodon pour certaines catégories de personnes (journalistes, universitaires dans un domaine particulier, activistes climatiques…) ne semblaient pas avoir vérifié si certaines de ces personnes se sentait en sécurité pour figurer sur une liste publique. Ils ne semblent pas avoir pris en compte le fait qu’il existe des noms pour le type de personne qui établit des listes afin que d’autres puissent surveiller leurs communications. Et ce ne sont pas des noms sympathiques.

      Les outils, les protocoles et la culture du Fediverse ont été construits par des féministes trans et queer. [...] Néanmoins, les principes de base ont été maintenus jusqu’à présent : la culture et les systèmes techniques ont été délibérément conçus sur des principes de consentement, d’organisation et de sécurité communautaires. Bien qu’il y ait certainement des améliorations à apporter à Mastodon en termes d’outils de modération et de contrôle plus fin des publications, elles sont en général nettement supérieures à l’expérience de Twitter. Il n’est guère surprenant que les personnes qui ont été la cible de trolls fascistes pendant la plus grande partie de leur vie aient mis en place des protections contre une attention non désirée lorsqu’elles ont créé une nouvelle boîte à outils pour médias sociaux. Ce sont ces mêmes outils et paramètres qui donnent beaucoup plus d’autonomie aux utilisateurs qui, selon les experts, rendent Mastodon « trop compliqué ».

      Si les personnes qui ont construit le Fediverse cherchaient généralement à protéger les utilisateurs, les plateformes d’entreprise comme Twitter cherchent à contrôler leurs utilisateurs. Twitter revendique la juridiction sur tout le « contenu » de la plateforme. Les plaintes les plus vives à ce sujet proviennent de personnes qui veulent publier des choses horribles et qui sont tristes lorsque la bureaucratie de Twitter finit, parfois, par leur dire qu’elles n’y sont pas autorisées. Le vrai problème de cet arrangement, cependant, est qu’il modifie ce que les gens pensent du consentement et du contrôle de nos propres voix. Les universitaires et les publicitaires qui souhaitent étudier les propos, les graphiques sociaux et les données démographiques des utilisateurs de Twitter n’ont qu’à demander la permission à la société Twitter. Ils peuvent prétendre que, légalement, Twitter a le droit de faire ce qu’il veut de ces données et que, éthiquement, les utilisateurs ont donné leur accord pour que ces données soient utilisées de quelque manière que ce soit lorsqu’ils ont coché la case « J’accepte » des conditions de service. Il s’agit bien sûr d’une idiotie complète (les Condition Générales d’Utilisation sont impénétrables, changent sur un coup de tête, et le déséquilibre des pouvoirs est énorme), mais c’est pratique. Les chercheurs se convainquent donc qu’ils y croient, ou bien ils s’en fichent tout simplement.

      #extractivisme #université #recherche #propriété_intellectuelle #anarchisme #consentement

  • Use cases for #CSS #comparison #functions - Ahmad Shadeed
    http://ishadeed.com/article/use-cases-css-comparison-functions

    CSS comparison functions have been supported since almost April 2020, and I wrote an introductory article about them back then. I like to use all of them, but my favorite one of them is #clamp() and it’s the top used one for me.

    In this article, I will explore a few use-cases for comparison functions, and explain each one in detail. Mostly, the use cases will be about situations other than using them for fluid sizing, as this is the most popular use case and I will keep that to the last.

    Le truc qui me cause le plus est cet exemple :

    .hero {
     min-height: 250px;
    }

    @media (min-width: 800px) {
     .hero {
       min-height: 500px;
     }
    }

    peut s’écrire...

    .hero {
     min-height: calc(350px + 20vh);
    }

    @media (min-width: 2000px) {
     .hero {
       min-height: 600px;
     }
    }

    mais aussi...

    .hero {
     min-height: clamp(250px, 50vmax, 500px);
    }
  • From GPS tagging to facial recognition watches: expanding the surveillance of migrants in the UK

    Through its use of GPS tags and smartwatches in immigration enforcement, the UK is extending the reach of surveillance and control of migrants to frightening levels.

    In early August, we learned that the Ministry of Justice had awarded a £6m contract for ‘facial recognition smartwatches’ to be worn by foreign national offenders. The devices will track their GPS location 24 hours a day, 7 days a week, and will require them to scan their faces up to five times a day. The information obtained from the devices, including names, date of birth, nationality, photographs, and location data, will be stored for up to six years and may be accessed by the Home Office and shared with law and border enforcement agencies.

    This is just the latest intrusive electronic monitoring (EM) technology to be used on migrants, after the Home Office moved from ‘traditional’ radio frequency tags (which measure the distance between the tag and the subject’s home) to GPS tags (which monitor the subject’s precise location 24/7). Electronic monitoring has been a key part of criminal justice for many years throughout the world, operational in many US states since the 1980s and implemented in England and Wales under the Criminal Justice Act 1991. It was introduced to address prison overcrowding and the rising costs of incarceration by diverting offenders from custody, but it is doubtful whether EM actually shrinks the size of prison populations or simply expands criminal justice interventions through a ‘net-widening effect’ – a 2016 comparative study found that high use of imprisonment is linked to high use of EM.[i] England and Wales now has the highest number of offenders subjected to this technology in the world,[ii] and has extended its use to immigration enforcement, through the Asylum and Immigration (Treatment of Claimants, etc) Act 2004. (In the US, it was extended to immigration control in about 2002.) As far as we know, Britain is the only state in Europe to use EM in the migration arena.

    EM is used as a condition by the Home Office for people released from immigration detention on bail, added to conditions such as reporting to the immigration authorities or staying at the property stated on the bail application, for those the Home Office considers at risk of absconding. One of the key differences in the use of EM within the criminal justice and immigration systems is time: whilst criminal sentences involving EM are determinate in nature, the immigration system uses it with no upper limit nor clear guidelines around time. Home Office guidance says tags are most likely to be used on individuals posing a ‘high risk of harm to the public’, but it is not just foreign nationals who have completed their sentences who are tagged: a 12-month pilot scheme began in June to test electronic monitoring on any asylum seekers who arrive in the UK by ‘unnecessary and dangerous’ routes.
    Alternative to detention?

    It is now well-known that detention centres are harmful, exacerbating mental distress and anxiety amongst those confined, leading too often to suicide and self-harm. EM has been described as an alternative to detention, and its use may seem attractive to certain anti-detention activists for humanitarian reasons. However, EM (and other alternative measures, such as signing at the reporting centres) represent a net-widening of interventions. More importantly, although tagging is not supposed to be punitive – it is an ‘administrative measure’ enforced by the Home Office and the immigration tribunal, not the criminal courts – it is experienced as punishment and deprivation of liberty by those subjected to it. Less intrusive alternatives have an equally high compliance rate: after the US Family Case Management Program (FCMP) was implemented, in which families received caseworker support without having to wear an ankle monitor, they had 99 per cent compliance with court appearances and ICE appointments. A similar pattern was noted across other initiatives where the compliance rate was 100 per cent and rate of absconding 0 per cent. And in the UK, an FOI request to the Home Office revealed that in 2019 only three percent of those released from detention without EM absconded, and only one percent in 2020. As Bail for Immigration Detainees noted, ‘With rates of absconding so low, [EM] is designed to solve a problem that does not exist.’
    Mental distress

    Bhatia’s research on the impact of EM on mental health[iii] revealed that migrants consider EM as punishment, triggering the feeling of perpetual confinement and the constant feeling of being watched. The individuals were not able to carry on with their daily activities and they were perceived as ‘dangerous’ (non-white) persons in public spaces. The criminalising, dehumanising and degrading effects of EM resulted in deeper exclusion and isolation, and mental distress. As one research participant explained: ‘I felt in prison with that thing [i.e. tag] . . . they came every week to check the tag. I was very upset and thinking, I keep talking to myself: “what has happened to me?”. All I did was smoke drugs, take pills at house and fall asleep. So much pressure and depression and no freedom . . . I have not done anything wrong. I just wanted life. This is shit life, this is no life. Whenever I don’t take drug, I felt like suicide.’

    Total surveillance

    When Bhatia did his research on the impact of EM on migrants’ mental health, monitoring of migrants relied on traditional radio frequency tags rather than GPS tags. In 2021, the Home Office introduced GPS tagging for immigration bail. While ‘traditional’ radio frequency tags merely measure the distance between the tag and a base station in the subject’s home, usually in order to enforce a curfew, GPS tags monitor subjects’ precise location 24/7, generating a considerable volume of ‘trail data’, which is stored for years. Trail data is highly sensitive – it provides deep insight into intimate details of an individual’s life, revealing a comprehensive picture of everyday habits and movements, permanent or temporary places of residence, hobbies and other activities, social relationships, political, religious or philosophical interests, health concerns, consumption patterns, etc – data that is absolutely unnecessary and disproportionate to the stated purpose of monitoring bail compliance and preventing absconding.

    The Home Office can access the entire trail data every time a breach of bail conditions is detected by the tag (eg, breaching a curfew, entering an exclusion zone, or failing to charge the tag’s battery). It has also claimed the right to review trail data in order to assess tagged individuals’ claims to private and family life (a way to resist removal through human rights law). This use of trail data falls entirely outside the scope of the legislation, and arguably violates not just privacy and data protection but other rights too – the knowledge that every single movement is monitored, and may be used to justify refusal of applications, is a serious limitation on freedom of movement, assembly and association. This is why in August 2022, Privacy International filed a complaint with the UK Information Commissioner’s Office, on the grounds of breaches of data protection and human rights law.
    Errors and discrimination

    Tagging is operated exclusively by the private sector in England and Wales, and the EM market is highly oligopolistic, with only four or five companies bidding for lucrative government contracts. Despite the sparse or inconclusive evidence around the effectiveness of the technology, and ongoing Serious Fraud Office investigations of G4S, one of the main players in the market, the company was awarded a £22 million contract in May 2022 by the government. Serious concerns have been raised over the lack of independent oversight of the EM industry and insufficient monitoring by government bodies.

    This is particularly concerning given that the technology involved in GPS tags is prone to failures and inaccuracies, leading to wrongful accusations of breach of bail conditions and inaccurate compliance records. GPS location data can be inaccurate, sometimes by 100 metres or more, depending on the surrounding environment – for example, highly built-up areas will cause a GPS signal to ‘drift’ and record inaccurate locations. In addition, the tags used by the Home Office have been reported to suffer from serious battery issues, with people reporting having to charge them multiple times a day. This is a serious problem, as battery depletion is usually deemed a breach of bail conditions – it therefore triggers an alert and entitles the Home Office to review all trail data. In addition, applications based on family and private life may be wrongfully refused on the basis of such inaccurate trail data. In August 2022, Privacy International filed a complaint with the UK’s Forensic Science Regulator about systemic failures in relation to the quality and accuracy of data extracted from the devices.

    Facial recognition smartwatches are meant to be ‘less invasive’ and ‘more proportionate’ than GPS ankle tags – but in fact are likely to cause more harm to non-white people. Facial recognition is known to be a discriminatory technology that regularly misidentifies people of colour and is disproportionately used against minorities. Facial recognition algorithms are usually trained on non-representative datasets of faces, and their design is often infused with existing racial biases – meaning that non-white people are more often misidentified. This will inevitably cause additional levels of anxiety to non-white people who have to wear these, and to false allegations and excessive enforcement against them.
    Fighting Back

    Over 40 human rights groups condemned the introduction of GPS tags (without consultation) in June 2021, as ‘an extension of immigration detention beyond the physical walls of detention centres and prisons’. Labour MP Bell Ribeiro-Addy, vice-chair of the all-party parliamentary group on immigration detention, described 24/7 tracking via GPS tags as ‘a Trojan horse which would grant the Home Office expansive new surveillance powers which would extend well beyond their stated purpose’. A number of legal challenges have been launched, in addition to Privacy International’s complaints. As Rudy Schulkind of Bail for Immigration Detainees said, ‘This is a thoroughly dehumanising policy designed to ensure that certain people can never be allowed to enjoy a moment of peace, dignity or community.’ The race to acquire invasive surveillance technologies leads a considerable amount of public funds to line the pockets of tech companies, instead of spending these funds on support for vulnerable migrants, dealing with the backlog of immigration applications, and generally useful, respectful and lawful policies.

    [i] A. Hucklesby et al., ‘Creativity and effectiveness in the use of electronic monitoring: a case study of five European jurisdictions’, European Commission briefing paper, 2016.

    [ii] Ibid.

    [iii] Bhatia, M, ‘Racial surveillance and the mental health impacts of electronic monitoring on migrants’, Race & Class, 2021 62(3):18-36. doi:10.1177/0306396820963485

    https://irr.org.uk/article/from-gps-tagging-to-facial-recognition-watches-expanding-the-surveillance-of

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