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    • Un coup de ROC (OCR in english) pour avoir le texte :

      ÉDITORIAL PAR CATHY DOS SANTOS
      Tronçonneuse
      De la parole outrancière, Javier Milei est passé aux actes. Vite, et en tapant fort. Sacré président le 10 décembre, le libertarien, qui a pour seule ligne d’horizon le capitalisme débridé, a empoigné la tronçonneuse de sa campagne pour tailler à vif l’Argentine.
      « La liberté, bordel ! » a-t-il promis à ses concitoyens. Elle a déjà un goût de cendres, alors que son funeste « décret de nécessité d’urgence » doit entré en vigueur ce vendredi : dévaluation du peso, licenciement de fonctionnaires, élimination de ministères, santé bradée aux assurances privées, suppression de l’encadrement des loyers, privatisations des fleurons nationaux, levée du contrôle des prix des denrées alimentaires, etc. Une cure néolibérale qui n’est pas sans rappeler celle qu’avait mise en œuvre le dictateur Pinochet au Chili.

      Le FMi révait de cette thérapie de choc, le « Fou » la fait. Pour mener à bien son dépeçage, celui qui dit parier à son chien mort s’en prend aux fondements politiques et démocratiques de son pays. Dans un projet de loi de près que 700 articles, Milei s’octroie les pouvoirs hier encore dévolus au Congrès afin d’avoir les coudées franches. I le sait, il n’y aura pas de révolution libérale radicale sans la mise au pas de la société et le contrôle des rues. Les promoteurs de manifestations pourront écoper de peines allant jusqu’àsix ans de prison ; tout rassemblement de plus de trois personnes devra recevoir l’agrément du ministère de la Sécurité. Dans ce scénario orwellien, les policiers jouiront de nouveaux droits pour ouvrir le feu sans sommation. Ils auront un permis de tuer Heures sombres, très sombres dans cette Argentine toujours souffrante des plans d’ajustements structurels qu’elle a déja endurés dans les années 1990 et qui ont conduit à sa banqueroute. Le spectre de cette faillite, la brutalité des mesures, les attaques à la Constitution d’un Javier Milei qui, privé de majorité parlementaire, s’auto-octroie les prérogatives législatives jusqu’à la fin de son mandat ont poussé des milliers de personnes à descendre dans les rues ces derniers jours. « Nous ne sommes pas la caste, nous sommes les travailleurs », ont-elles rappelé au chef de l’État. Les manifestants promettent d’occuper l’espace public jusqu’au retrait des réformes austéritaires du locataire de la Maison rose. Au nom d’une certaine idée de la liberté.