#Edward_Saïd : « Dans ’Out of place’, je voulais faire le portrait de trois mondes disparus, qui étaient les mondes de mon enfance »
J’ai l’impression parfois d’être un flot de courants multiples. Je préfère cela à l’idée d’un moi solide, identité à laquelle tant d’entre nous accordent tant d’importance.", écrivait Edward Saïd dans Out of place.
À contre-voie, avec un « e », c’est sous ce titre que fut publiée la traduction française d’Out of place, l’autobiographie du grand intellectuel palestinien. Une traduction qui aurait pu s’intituler « en décalage » ou « en porte-à-faux », comme on l’entendra dans la présentation qu’en faisait Edward Saïd dans Les jeudis littéraires lors de sa parution en France en 2002.
Au micro de Pascale Casanova, l’auteur de L’Orientalisme disait pourquoi, avec cette autobiographie, en évoquant les mondes disparus de la Palestine d’avant Israël, de l’Égypte d’avant 1952 et du Liban d’avant la guerre civile, il avait voulu raconter sa propre histoire. Celle d’un arabe palestinien né à Jérusalem, dans une famille chrétienne protestante, ayant vécu son enfance en Égypte - avec une nationalité américaine de circonstance - dans un milieu privilégié pétri de culture occidentale et partagé entre la langue arabe et la langue anglaise.