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    L’État français menace d’expulser une famille palestinienne vers Gaza
    6 février 2024Exilés, Guerre, Répression
    Ce pays est fou. Après que les autorités françaises aient interdit les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien et traqué toute parole qui contestait la propagande de guerre israélienne, apporté son soutien inconditionnel à un régime génocidaire, fourni des armes et financé l’un des pires massacres de l’histoire contemporaine, elles souhaitent expulser une famille palestinienne qui vit à Rennes vers la bande de Gaza, devenue un véritable tombeau à ciel ouvert.

    C’est par voie de presse, dans un article de Ouest-France du 5 février, qu’on apprend que la préfecture d’Ille-et-Vilaine ne s’opposait pas à l’expulsion de Shaden et Ibrahim Awad ainsi que leurs 3 enfants.

    L’enclave palestinienne a littéralement été rasée par les bombardements de l’armée coloniale israélienne. Plusieurs dizaines de milliers de palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre, d’autres sont encore ensevelis sous les décombres. Deux millions de personnes ont été déplacées de force. Le risque de famine et le manque de soins menacent directement la vie de centaines de milliers de gazaouis. Le sud de la bande de Gaza, où s’entassent les réfugiés palestiniens dans la région de Khan Younes, est pilonné par l’aviation israélienne. Il s’agit du plus grand massacre d’enfants de ce début de siècle. Mais un Préfet valide l’ordre d’expulsion dans cet enfer.

    Cette famille gazaouie avait réussi à fuir les bombardements israéliens de 2014 et à échapper à la mort. En 2018, les autorités françaises leur refusaient le droit d’asile, les empêchant de travailler. Depuis 2021, malgré différents recours et la fin de validité de leurs attestations de demandeurs d’asile, le couple est sans-papiers. Malgré une promesse d’embauche, leurs demandes de titres de séjour sont restées sans réponse et leur vie est en suspens. En février 2024, ils sont menacés d’être déportés dans la ville cimetière de Gaza. Et ce n’est pas un cas isolé.

    En juin 2023, à Lille, un professeur de français, Waleed Aboudipaa, palestinien de 38 ans, recevait par courrier une obligation de quitter le territoire par la préfecture du Nord. Il vit aujourd’hui sous la menace d’une expulsion. Le 10 novembre 2023, Mariam Abu Daqqa, militante révolutionnaire du Front Populaire de Libération de la Palestine était expulsée après avoir été arrêtée et enfermée dans un centre de rétention administrative alors qu’elle devait donner un cycle de conférences en France.

    Nommons les choses : il s’agit de mises en danger délibérées d’un cynisme absolu. La Cour internationale de justice a alerté sur le risque de génocide tandis que le gouvernement fasciste israélien poursuit son opération de nettoyage ethnique et son expansion coloniale à Gaza et en Cisjordanie. L’État Français n’est pas simplement complice. En fournissant les armes et en finançant l’État Israélien d’un côté tout en expulsant les réfugiés palestiniens de son territoire de l’autre, il collabore activement avec un régime barbare et colonial d’un bout à l’autre de la chaîne génocidaire.