• « Le dispositif de récupération des biodéchets est un miroir aux alouettes », Sabine Barles, urbaniste

    Jusqu’au tournant du XXe siècle, le mot « déchet » n’est pas employé pour désigner les matières organiques, tout simplement parce que ces résidus – épluchures, os, excréments… – sont considérés comme très utiles, notamment pour l’agriculture, où ils servent d’engrais. On les appelle boues, ordures (du latin horridus, qui veut dire « horrible »), ou immondices (du latin immunditia, « saleté »), ce qui n’empêche pas de les valoriser.

    Le mot déchet (qui vient du verbe choir) désigne, au contraire, ce qu’on n’utilise pas dans la fabrication ou la transformation d’un objet, comme les chutes de tissu lors de la confection d’un vêtement.

    [...]

    Depuis le 1er janvier, les collectivités doivent organiser le tri à la source des déchets organiques. Cette mesure marque-t-elle une étape dans ce nouveau récit ?

    A première vue, récupérer les matières organiques semble être une mesure positive. Mais au-delà même des difficultés de faisabilité, le dispositif est un miroir aux alouettes, une façon de nous laisser croire qu’on agit sans aborder les problèmes de fond. Pour que cette collecte soit vraiment utile, il ne suffit pas de déposer un bac et d’organiser une tournée supplémentaire. Il faut un objectif.

    Les #villes concentrent un gisement d’#engrais qui, si on le mobilise, peut contribuer à la nécessaire transformation de l’#agriculture et à la sortie des engrais industriels, à la fois à l’échelle locale pour développer l’agriculture urbaine, mais aussi plus largement à l’échelle régionale. Car il n’existe pas de ville autarcique, c’est une illusion. Chacune entretient des liens avec des territoires qui l’approvisionnent et qu’elle peut approvisionner. Et il est logique et nécessaire que les villes rendent à la #campagne ce qu’elles lui prennent, comme elles l’ont fait jusqu’au début du XXe siècle.

    Malheureusement, la question de cette complémentarité entre la ville et la campagne n’est pas abordée aujourd’hui. Pourtant, l’agriculture n’est jamais très loin de la ville. L’objectif n’est pas que le compost fasse des milliers de kilomètres, mais il peut en parcourir dix à vingt.

    Pour une région comme l’Ile-de-France et le bassin de la Seine, où plus de 40 % de l’espace est agricole, la récupération des fertilisants urbains permettrait, avec la généralisation d’un système de #polyculture et d’élevage biologique, de sortir des engrais industriels. On sait que cela fonctionne, mais ce n’est pas à l’agenda politique.

    Quels sont les principaux freins à de tels changements ?

    La valorisation agricole des #biodéchets se heurte à plusieurs obstacles : la production d’#énergie continue d’avoir la faveur de nombreuses collectivités, qui sont aussi souvent dépendantes des filières existantes. Ces filières nécessitent des équipements lourds – la massification entraînant des économies d’échelle – qui doivent être nourris en permanence. C’est le cas de l’#incinération, qui s’est considérablement développée depuis les années 1970 et permet la production de chaleur. Les villes équipées n’ont aucun intérêt à priver leurs incinérateurs de #déchets.

    Dans d’autres cas, la #méthanisation, qui consiste à dégrader les matières organiques par l’action de bactéries pour produire du biogaz, vient directement concurrencer le compostage des biodéchets. Or, ce procédé ne produit qu’une quantité limitée d’énergie et conduit à la perte d’une matière organique qui serait bien plus utile à l’agriculture. La priorité de l’utilisation agricole par rapport à la valorisation énergétique est pourtant inscrite depuis 2008 dans la hiérarchie officielle des traitements des déchets.

    Que faudrait-il faire pour aller plus loin ?

    Outre la mise en place d’une filière structurée de valorisation agricole, le plus urgent est aujourd’hui de diminuer les quantités de biodéchets. De 20 % à 30 % des produits alimentaires sont perdus à différents niveaux de la chaîne : une partie non négligeable du gaspillage intervient dans la sphère domestique et les services de restauration collective, mais beaucoup de pertes ont lieu plus en amont. Il serait nécessaire d’engager une réflexion sur l’ensemble du système #agri-alimentaire, ce qui n’est pas du ressort des collectivités qui gèrent les déchets.

    Le #recyclage, présenté comme l’alpha et l’oméga de la croissance verte, est une mauvaise réponse s’il est pensé en bout de chaîne, comme c’est le cas aujourd’hui. Une vraie stratégie de sobriété énergétique et matérielle suppose des implications économiques et politiques autrement importantes et une transformation profonde de la société. On en est encore loin.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/04/sabine-barles-urbaniste-le-dispositif-de-recuperation-des-biodechets-est-un-

    https://justpaste.it/fthlb

    #histoire #écologie

  • À peine nommée, la nouvelle vice-présidente de la Ciivise accusée d’agression sexuelle
    https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/temoignage-franceinfo-a-peine-nommee-la-nouvelle-vice-presidente-de-la-

    Dans la revue spécialisée Les Cahiers de la Justice, Caroline Rey-Salmon écrit en 2018 un article intitulé « Les violences sexuelles sur mineurs : diagnostic médical, constats et perspectives ». La médecin y explique que « les enfants méconnaissent leur anatomie génitale [...] et n’ont pas les mots pour décrire ce qu’ils ont subi. » Elle poursuit : « C’est tout l’intérêt de faire avec l’enfant sur la table d’examen une sorte de reconstitution des gestes de l’agresseur et de recueillir ses sensations pour être au plus près du déroulement des faits. » Franceinfo a interrogé d’autres pédiatres légistes et des psychiatres experts auprès des tribunaux, et aucun ne valide une telle pratique.

    • L’extrait de cet article est terrifiant, je n’ai pas réussi à le commenter hier parce que j’étais sous le choc.

      Ne serait-ce que d’imaginer toutes les personnes adultes et enfants passés par ces agressions sexuelles systématiques tranquillement avouées comme une pratique médicale par cette médecin légiste. Et cette assertion hallucinante de viols à répétition légalisés n’est pas publié n’importe où, Les Cahiers de la Justice sont édités chez Dalloz : documentation juridique pour tous les professionnels du droit. Mais #au_secours.

      L’article incriminé paru en 2018 dans Les Cahiers de la Justice est sur https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-de-la-justice-2018-1-page-55.htm paragraphe « Troisième limite : la confrontation aux déclarations du mineur »

      #crime_sexuel #pedo_criminelle

    • Visée par une plainte pour agression sexuelle, la vice-présidente de la Ciivise se met en retrait | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/france/visee-par-une-plainte-pour-agression-sexuelle-la-vice-presidente-de-la-

      La nouvelle vice-présidente de la Ciivise, Caroline Rey-Salmon, se met en retrait de ses fonctions après avoir été visée par une plainte pour agression sexuelle.

      À peine installée, la Ciivise 2 déjà fragilisée : une plainte pour agression sexuelle a en effet été déposée ce mardi à Marseille contre la nouvelle vice-présidente de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants Caroline Rey-Salmon.

      Mise en « retrait »
      La pédiatre et médecin-légiste est visée par une plainte pour « agression sexuelle par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction », selon la plainte consultée ce mercredi par l’AFP, confirmant des informations de Franceinfo et BFMTV.

      Par ailleurs, ce mercredi, au lendemain du dépôt de plainte, Le Parisien a avancé que Caroline Rey-Salmon quitte temporairement ses fonctions. Ce que la Ciivise a confirmé peu de temps après : « La vice-présidente se met en retrait total des travaux de la commission pendant tout le temps de l’enquête », indique la Commission dans un communiqué, évoquant un retrait « indispensable à la sérénité des travaux » et au maintien « de la confiance » des personnes victimes.

    • La c’est l’article non signé qui en suit un précédent, plus détaillé, qui n’était pas piqué des hannetons

      La Ciivise dans la tourmente après une plainte pour agression sexuelle contre sa vice-présidente
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/07/la-ciivise-dans-la-tourmente-apres-une-plainte-pour-agression-sexuelle-contr

      La plaignante affirme s’être résolue à déposer une plainte après avoir découvert que Mme Rey-Salmon rejoignait la nouvelle direction de la #Ciivise. Plusieurs publications précédant celle-ci montrent qu’elle déplorait, depuis plusieurs semaines, le départ contraint du juge Edouard Durand de la tête de la Commission, créée en 2021. Son témoignage a d’ailleurs été partagé sur les réseaux sociaux par plusieurs anciens membres, qui accusent la nouvelle direction, dont les travaux ne font que commencer, de ne pas mettre la parole des victimes au centre de leurs travaux.

      Elle avait une raison de s’intéresser au devenir de la Ciivise, c’est louche, non ?

      #inceste #VSS #pédocriminalité

      https://justpaste.it/a6a8x

    • Dans son article dans les Cahiers de la Justice dont j’ai donné le lien plus haut, pas un mot sur l’inceste, sauf à parler de sa non fréquence dans les recherches sur « un moteur de recherche très célèbre ».
      #hallucination

      Seule bonne nouvelle, ils démissionnent tous les deux, l’agresseuse et le directeur de la Ciivise.

      Total soutien à la victime qui déclare

      « Voir la nomination de Caroline Rey-Salmon à la tête de la Ciivise, c’était trop pour moi », déclare la plaignante. « Il faut qu’elle soit mise en retrait (…), mais surtout qu’elle reconnaisse qu’elle a eu recours à ce genre de pratiques visant à faire revivre aux victimes ce qu’elles ont vécu, et qu’elle reconnaisse que ce soit violent et inhumain . »

  • Le #Fentanyl, la #drogue surpuissante qui décime les #États-Unis
    https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20240203-le-fentanyl-la-drogue-surpuissante-qui-d%C3%A9cime-les-%C3%A9tats-unis

    Il est devenu la principale cause de décès des 18-45 ans aux États-Unis. Le fentanyl, un opioïde de synthèse d’une puissance jusque-là inégalée, tue par overdose un Américain toutes les sept minutes. Pourtant, à l’origine, c’est un #médicament fabriqué et exporté depuis la Chine. Détourné par les #cartels_mexicains, il est vendu sous la forme d’une pilule bleue estampillée M30, hautement addictive.

    […] En effet, quand 200 milligrammes d’héroïne sont létaux, seulement deux milligrammes de fentanyl suffisent. Selon la Drug Enforcement Administration (#DEA), les pilules, contrefaites, contiennent entre 0,02 et 5,1 milligrammes de fentanyl, soit deux fois la dose mortelle. Une vraie roulette russe.Tom Wolf l’assure, « en étant héroïnomane, tu peux vivre 25 ans, mais avec le fentanyl, à cause du risque d’overdose, il te reste à peine deux ans et tu es mort. »

    […] Si lui a pu s’en sortir, ce n’est pas le cas de tout le monde, loin de là. Aux États-Unis, le fentanyl a fait plus de 130 000 victimes l’année dernière, et continue de tuer en moyenne 150 personnes chaque jour, d’après le centre de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis.

  • Lancement de la première usine de recyclage | Plastic Odyssey
    https://plasticodyssey.org/installation-micro-usine-guinee-bgs-recyplast

    L’entreprise BGS Recyplast (Binedou Global Services) est installée à Conakry, en République de Guinée, depuis 2018. Elle produit de façon artisanale une centaine de pavés routiers par jour, à partir de déchets plastiques ramassés dans la ville. Depuis leur rencontre, Plastic Odyssey et Mariam travaillent main dans la main pour développer et faire grandir l’activité de recyclage existante de BGS Recyplast.

    #plastique #recyclage #conakry #Open_source #Low_tech

  • Pesticides : Leclerc rappelle des légumes contaminés partout en France
    https://www.20minutes.fr/sante/4074121-20240202-pesticides-leclerc-rappelle-legumes-contamines-partout-fr


    Pile poil au moment où les 💩 de la FNSEA ont obtenu de balancer encore plus de pesticides dans les cultures.
    C’est ballot.
    Les législateurs n’ont pas eu le temps de relever (une fois de plus) les taux de toxicité acceptables dans notre bouffe.

    Si vous avez acheté récemment des légumes d’hiver dans un magasin E. Leclerc, soyez vigilant. Le géant de la grande distribution procède au rappel de plusieurs produits en raison de la présence trop importante de certains pesticides (dimethylnaphtalène, fludioxonil, prothioconazole desthio, bixafen). Dans plusieurs fiches publiées sur le site spécialisé Rappel conso, l’enseigne alerte sur un dépassement des limites autorisées, notamment sur la marque « Cœur de jardin ».

  • Céréales, légumes... Les Français surexposés au cadmium
    https://reporterre.net/Cereales-legumes-Les-Francais-surexposes-au-cadmium

    Ça continue

    Or, les Français sont surexposés au #cadmium, avertit #Santé Environnement France. L’association s’appuie sur deux études de Santé publique France, la première réalisée en 2006-2007 et l’autre entre 2014 et 2016. L’agence nationale démontre qu’entre les deux, l’imprégnation moyenne au cadmium a bondi de 75 % chez les adultes français. Cette surimprégnation concerne près d’1 adulte sur 2, selon l’association. Plus inquiétant encore, 18 % des enfants dépassent les seuils définis par l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire nationale (Anses), notamment ceux qui mangent des céréales au petit-déjeuner.

    Pour réduire les conséquences sur notre santé, le ministère de l’Agriculture a proposé fin novembre de réduire la teneur en cadmium de 60 à 40 mg par kilo dans les #engrais. Toutefois, cette baisse reste insuffisante pour les autorités sanitaires, qui recommandent pas plus de 20 mg par kilo.

    #agro-industrie

  • Nicolas Legendre : « La détestation viscérale d’une partie du monde paysan à l’égard des écologistes est entretenue par certains acteurs agro-industriels » - vert.eco
    https://vert.eco/articles/nicolas-legendre-la-detestation-viscerale-dune-partie-du-monde-paysan-a-legard

    Il y a tout un pan du monde agri­cole qui n’a pas été for­mé, ou très peu, aux ques­tions de bio­di­ver­sité, aux ser­vices écosys­témiques, au fonc­tion­nement des cor­ri­dors écologiques et pour qui tous ces aspects-là sont des freins plus que des atouts. Dans les années 70 à 90, ces ques­tions n’étaient pas du tout présentes. Les choses com­men­cent à évoluer depuis.

    « Les agricul­teurs auraient intérêt à adopter une logique écologique, ne serait-ce que pour con­tin­uer à pro­duire »

    Il y a un prob­lème de rap­port au vivant et de pra­tique du méti­er, très ori­en­tée sur la techno­science, la machine et la maîtrise des élé­ments, en con­sid­érant le sol comme un sup­port dans lequel on va amen­er des choses. Pour une part sub­stantielle du monde agri­cole, il y a une oppo­si­tion de fait entre leurs pra­tiques et une logique agroé­cologique de prise en compte réelle du vivant, qui vise à pro­téger, voire à régénér­er les milieux.

  • « Traités comme du bétail » : violences physiques, sexuelles... ce que l’on sait sur les plaintes déposées par 20 anciens élèves dans le Béarn - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2024/02/01/traites-comme-du-betail-violences-physiques-sexuelles-ce-que-lon-sait-sur-

    Une vingtaine d’anciens élèves du collège-lycée catholique Notre-Dame de Bétharram, situé dans le Béran (Pyrénées-Atlantiques) ont porté plainte pour des « violences physiques » et « sexuelles ». Certains affirment que les élèves étaient « traités comme du bétail ».

  • Recours en justice historique contre l’État pour inaction sur l’insécurité liée à la chasse
    https://lareleveetlapeste.fr/recours-en-justice-historique-contre-letat-pour-inaction-en-matier

    Afin de “ramener de la sérénité dans nos campagnes”, les deux associations passent à l’offensive en ce 1er février 2024. Trois mois et demi plus tôt, le 10 octobre 2023, elles engageaient une action en justice pour mettre le gouvernement “devant ses responsabilités”, l’incitant à adopter des “mesures nationales fortes” pour limiter l’insécurité liée à la chasse.

    Ce dernier avait deux mois pour répondre à cette demande, mais est resté inactif. L’ASPAS et le collectif “Un Jour Un Chasseur” saisissent donc le Tribunal administratif de Paris pour non-respect des obligations de l’Etat issues des textes internationaux et internes.

    “Nous voulons contraindre le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires et propres à assurer la sécurité et la tranquillité de la population en période de chasse, en adoptant notamment, pour l’ensemble du territoire, un ensemble de règles strictes et proportionnées” indiquent les deux associations.

    Le Collectif Un jour un chasseur a été fondé en 2020 suite à la mort de Morgan Keane, un jeune homme de 25 ans tué par un chasseur qui l’avait pris pour un sanglier. Deux mesures fortes sont notamment demandées : l’interdiction de la chasse le dimanche, jour qui concentre le plus d’incidents, et l’instauration d’un périmètre de sécurité de 3 kilomètres autour des habitations.

  • Le néoféminisme libéral dans les entreprises et les exploitations agricoles
    https://agrigenre.hypotheses.org/17240

    Au lieu d’« apporter une analyse des causes systémiques ou structurelles des inégalités de genre » le néolibéralisme se focaliserait essentiellement « sur et au niveau de l’individu » en faisant de ce dernier « un entrepreneur de lui-même » qu’il faut corriger, adapter et booster : pensons à la mode du développement personnel qui évacue les structures d’oppression, les relations de pouvoir, d’inégalité, de discriminations, les rapports de domination… ainsi que les actions collectives (Laval, 2018). La valeur cardinale de cette approche individualisante du néolibéralisme entrepreneurial n’est pas l’entraide mais celle de la compétition entre acteur.trice.s et entre structures. Le féminisme néolibéral troquerait le « principe d’égalité aux valeurs du marché » (Sénac, 2015) en valorisant la « libre » concurrence entre les salarié.es afin de soutenir la productivité et l’augmentation des profits de l’entreprise (Lapeyre et al. 2021).

    Dans cette optique, la valorisation de la diversité et la lutte contre les stéréotypes seraient portées par des entreprises à des fins matérielles : huiler la machine entrepreneuriale et éliminer les aspérités qui freineraient son développement économique, faisant des femmes « des hommes comme les autres », des salarié.e.s en compétition recherchant la performance au service de l’entreprise qui saisirait l’opportunité des questions portant sur les relations sociales de genre afin d’accroitre ses intérêts économiques.

    AgriGenre | Le genre dans les mondes agricoles & Ecologisation des pratiques

  • A Gaza, des puces virtuelles pour briser le blocus des télécommunications
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/31/a-gaza-des-puces-virtuelles-pour-briser-le-blocus-des-telecommunications_621

    Au passage, cela contredit tout ce que l’on nous raconte sur l’indifférence de la fameuse « rue arabe » à la question palestinienne...

    Alors que le réseau de télécommunications palestinien était coupé pour la dixième fois en trois mois, ce Gazaoui a pu se connecter à WhatsApp grâce à une carte SIM dématérialisée fournie par Mirna El Helbawi. Avec dix autres bénévoles, cette écrivaine égyptienne de 31 ans a lancé une initiative baptisée « Connecting Gaza » pour fournir gratuitement aux habitants de la bande côtière des « eSIM », des puces virtuelles permettant de contourner le blocus des communications régulièrement imposé par l’Etat hébreu.

    « Les familles sont dispersées. On ne compte plus les gens qui restent sans nouvelles de leurs proches. Lors des black-out, c’est impossible d’appeler une ambulance et les secours ont de grandes difficultés à coordonner l’évacuation des blessés vers les hôpitaux. Ces coupures sont également une entrave au travail des journalistes sur le terrain, alors qu’ils ont un rôle essentiel de documentation des crimes de guerre commis par Israël », explique Mirna El Helbawi de son appartement qui surplombe les toits du Caire.

    Depuis trois mois, cette ancienne journaliste ne dort presque plus. Alors que, le 27 octobre 2023, Gaza était coupée du monde pour préparer le terrain à l’offensive terrestre de l’armée israélienne, la jeune femme place ses espoirs dans le milliardaire Elon Musk, fondateur de SpaceX, qui s’engage à reconnecter l’enclave palestinienne grâce à son satellite Starlink. Mais la promesse reste lettre morte.

    « Sans réseau, nous n’avons plus de voix »

    « C’était terrifiant. On suivait la situation heure par heure, et puis, d’un coup, plus rien. Un silence vertigineux », livre-t-elle. L’une de ses followers sur Instagram lui souffle alors l’idée d’essayer d’utiliser ces cartes à puce virtuelles, disponibles sur plusieurs sites Internet pour une trentaine de dollars. Pour les mettre en service, les utilisateurs doivent scanner avec leur téléphone portable le QR code envoyé par le donateur. Il leur suffit ensuite d’activer le mode itinérance sur un réseau étranger afin de pouvoir se connecter aux antennes relais israéliennes et égyptiennes qui jouxtent le territoire palestinien, langue de terre de 12 kilomètres de large et de 41 kilomètres de long.

    « J’ai alors contacté deux journalistes à Gaza qui avaient réussi à capter un peu de réseau sur des cartes israéliennes. Je leur ai envoyé deux puces. Et ça a marché ! », s’étonne-t-elle encore aujourd’hui. L’un d’eux se nomme Ahmed El-Madhoun.

    Originaire de la ville de Gaza, il est le premier à réussir à se connecter à une « eSIM » en plein black-out. « Sans réseau, nous n’avons plus de voix. Tu te sens tout seul, isolé du monde. Tu te dis que ce qu’ils veulent, c’est que tu crèves en silence », relate le journaliste free-lance de 27 ans, dans un message envoyé au Monde.

    « Les eSIM sont désormais notre seul moyen de se connecter avec le monde extérieur. Mais on se met en danger pour les utiliser », poursuit le journaliste, qui a été visé par des tirs israéliens alors qu’il tentait de capter un signal sur le toit de l’hôpital Al-Nasser à Khan Younès. « Il faut souvent se rapprocher des frontières, se déplacer vers des zones ouvertes, comme les plages, ou grimper sur les toits des immeubles pour récupérer quelques barres de réseau, au risque de devenir des cibles », détaille-t-il.

    « Routeurs humains »

    Dans la foulée de ce premier succès, Mirna a lancé une campagne sur son propre compte Instagram pour récolter des milliers de cartes numériques, achetées par des donateurs à travers le monde, des Etats-Unis au Pakistan, en passant par la France. La jeune femme a vite été dépassée par le nombre de donations, recevant plus de 3 000 QR codes lors des trois premiers jours. « On a donné la priorité aux journalistes et aux secouristes. Puis ensuite, aux familles sans nouvelles de leurs proches, et à tous ceux qui en avaient besoin », poursuit-elle alors que son téléphone ne cesse de vibrer.

    Au total, plus de 150 000 puces virtuelles ont été envoyées dans la bande de Gaza, touchant probablement plus du double de personnes. « Les puces sont souvent utilisées en hotspot [“réseaux partagés”] pour permettre à d’autres de se connecter. C’est une arborescence. Nous avons identifié quelques personnes à qui on envoie chaque jour une eSIM. Ils se chargent ensuite de connecter un maximum de gens. On les surnomme les “routeurs humains”. Mais il arrive régulièrement qu’on perde le contact avec l’un d’eux, avant d’apprendre qu’il a été tué sous les bombes. Ce silence brise le cœur », souffle Mirna El Helbawi, les yeux humides.

    A Gaza, l’accès au réseau de téléphonie mobile est devenu une question de vie ou de mort. « Avoir des informations sur les bombardements, le déroulé de la guerre, appeler les secours ou contacter ses proches, c’est vital en temps de guerre. La communauté internationale doit agir », clame Marwa Fatafta, responsable de plaidoyer au Moyen-Orient pour l’ONG Access Now, qui défend les droits humains en ligne, condamnant la dernière coupure des télécommunications qui a duré plus d’une semaine.

    Si, depuis le 19 janvier, les connexions ont été partiellement rétablies, cela n’implique pas que les habitants aient facilement accès à Internet. Alors que plus de 1,3 million de Gazaouis sont entassés dans le sud de l’enclave, le réseau est saturé, et les infrastructures déjà endommagées ne suffisent pas. « Il faut des heures pour envoyer un message, et les équipes de maintenance qui osent aller réparer les installations s’engagent dans des missions suicide », poursuit Marwa Fatafta.

    Le piège des hackeurs israéliens

    Le 13 janvier, Paltel, le principal fournisseur télécoms de l’enclave, annonçait que deux de ses employés avaient été tués par une frappe israélienne alors qu’ils tentaient de réparer des lignes de communication à Khan Younès. « Pouvoir communiquer, accéder à Internet, devrait être un droit élémentaire », tranche Mirna El Helbawi. La jeune femme ne compte plus les menaces de mort. Son initiative dérange. Une fois, des hackeurs israéliens se sont fait passer pour des membres de son équipe, demandant aux bénéficiaires leur localisation exacte. « Pour pouvoir les cibler », pense-t-elle.

    L’écrivaine n’était pourtant pas une militante chevronnée de la cause palestinienne. « Comme pour tous les Egyptiens, leur lutte a infusé en nous depuis qu’on est petits », dit-elle. Sans jamais avoir posé un pied à Gaza, elle en connaît désormais la géographie par cœur. A distance, elle vit au rythme de la guerre. Ce qui la fait tenir, c’est la conviction que, « dans ce conflit, les médias et les réseaux sociaux jouent un rôle crucial. Israël tente de gagner la guerre de communication en réduisant Gaza au silence. Pour eux, pas d’image veut dire pas de crimes », affirme-telle. « Les eSIM ont permis à Gaza de ne pas être rayée de la carte du monde », approuve Ahmed El-Madhoun, qui, après avoir couvert la situation critique de l’hôpital Al-Nasser, s’est replié dans une tente, au sein de l’un des immenses camps de déplacés de Rafah.

    « Connecting Gaza » a déjà amorcé sa mue, devenant « Connecting Humanity ». Mirna El Helbawi espère pouvoir reproduire ce modèle d’activisme à distance dans d’autres conflits où les communications sont rendues impossibles par les belligérants. Avec son équipe, elle a tenté de faire fonctionner des eSIM au Soudan voisin, où de nombreuses personnes déplacées n’ont pas d’accès à Internet. Sans succès pour le moment.

  • Colère des #agriculteurs : « Ce qui était cohérent et cohésif est devenu explosif »
    https://theconversation.com/colere-des-agriculteurs-ce-qui-etait-coherent-et-cohesif-est-devenu

    Médiatiquement, il est souvent question des agriculteurs, comme si ces derniers représentaient un groupe social unifié. Est-ce le cas ? 

    D’un point de vue administratif, institutionnel, du point de vue de la description économique d’une tâche productive, « les agriculteurs », entendus comme les exploitants agricoles, ça existe. Mais d’un point de vue sociologique, non, ce n’est pas un groupe. Les viticulteurs de régions canoniques du vin, ou les grands céréaliers des régions les plus productives, n’ont pas grand-chose à voir avec les petits éleveurs, les maraîchers ou ceux qui pratiquent une agriculture alternative.

    Le sociologue aura dont plutôt tendance à rattacher certains d’entre eux aux catégories supérieures, proches des artisans, commerçants, chefs d’entreprises voire des cadres, et d’autres aux catégories supérieures des classes populaires. La plupart des agriculteurs sont proches des pôles économiques, mais une partie, sont aussi fortement dotés en capitaux culturels. Et, encore une fois, même dans les classes populaires, les agriculteurs y seront à part. C’est une classe populaire à patrimoine, ce qui les distingue de manière très décisive des ouvriers ou des petits employés.

    • Dans l’histoire de la sociologie, les agriculteurs ont d’ailleurs toujours été perçus comme inclassables. Ils sont autant du côté du #capital que du travail. Car ils sont propriétaires de leur propre moyen de production, mais en revanche ils n’exploitent souvent personne d’autre qu’eux-mêmes et leur famille, pour une grande partie. Autre dualité dans leur positionnement : ils sont à la fois du côté du travail en col blanc avec un ensemble de tâches administratives de planification, de gestion, de projection d’entreprise sur le futur, de captation de marchés, mais ils sont aussi du côté du col bleu, du travail manuel, de ses compétences techniciennes.

      Comment expliquer alors qu’en France, ce groupe soit encore si souvent présenté comme unifié ?

      Cette illusion d’unité est une construction à la fois de l’#État et de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) pour un bénéfice mutuel historique : celle d’une co-gestion. Globalement, l’État s’adresse aux agriculteurs via ce syndicat dominant, pour tâcher de bâtir une politique publique agricole cohérente. Même si la co-gestion a été dépassée pour être plus complexe, cette idée que l’agriculture était une histoire entre l’État et les agriculteurs perdure comme on le voit dans les syndicats invités à Matignon, uniquement la FNSEA au début de la crise. La FNSEA a tenté historiquement de rassembler les agriculteurs pour être l’interlocuteur légitime. Mais cet état des lieux est aussi le fruit de l’action historique de l’État, qui a forgé une batterie d’institutions agricoles depuis la IIIème République avec le Crédit Agricole, une mutuelle sociale agricole spécifique, des chambres d’agriculture… Jusque dans les statistiques, les agriculteurs sont toujours un groupe uni, à part, ce qui est une aberration pour les sociologues.

      [...]
      Ceux qui manifestent pour avoir du gazole moins cher et des pesticides savent qu’ils ont perdu la bataille, et qu’ils ne gagneront qu’un sursis de quelques années, car leur modèle n’est tout simplement plus viable. Ils sont aussi en colère contre les syndicats qui étaient censés penser pour eux la transformation nécessaire. La FNSEA ne maîtrise pas vraiment le mouvement.

      Gilles Laferté :
      https://www.cairn.info/publications-de-Gilles-Laferté--8803.htm
      #agriculteurs #patrimoine #dette #travail_immatériel #travail_manuel #travail #FNSEA #productivisme #agroécologie #suicide

    • Colère des agriculteurs : « Ces changements qui travaillent les campagnes à bas bruit »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/29/colere-des-agriculteurs-ces-changements-qui-travaillent-les-campagnes-a-bas-

      Dans l’imaginaire des Français, et chez de nombreux exploitants agricoles eux-mêmes, il est difficile de penser l’avenir en dehors d’un modèle familial, qui ne concerne pourtant plus que 37 % des fermes, analyse dans sa chronique Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».

      A la faveur des lois d’orientation de 1960-1962, la figure immémoriale du paysan gardien de la nature a cédé la place à celle de l’agriculteur. (...) Quel métier a subi un tel « plan social » durant cette révolution ? On comptait 1,6 million d’exploitations en 1970, elles ne sont plus que 380 000. (...)
      [Ils] ont perdu le monopole de l’espace rural, de plus en plus disputé par les urbains et les néoruraux.

      https://justpaste.it/ac2ok

      #modèle_agricole (feu le) #écologie #green_new_deal

    • Car ils sont propriétaires de leur propre moyen de production, mais en revanche ils n’exploitent souvent personne d’autre qu’eux-mêmes et leur famille, pour une grande partie.

      « grande partie » c’est un peu vague : en 2021 43% de l’agriculture c’étaient PAS les agriculteurs « chef-exploitant ». Et ça ne fait qu’augmenter chaque année donc en 2023 après covid sûrement encore plus.

      https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Dos2303/Dossiers2023-3_EmploiAgricole2021.pdf

      Les chefs et coexploitants assurent en 2021 la plus grande part du travail agricole, avec 57 % des ETP

      Ça fait quand même un sacré paquet de vrais patrons, qui n’exploitent pas qu’eux-mêmes.

  • Avec la nouvelle hausse de 305 euros, l allocation de frais de mandat des députés progresse de 10,7% en un an et demi- L’En Dehors
    http://endehors.net/news/avec-la-nouvelle-hausse-de-305-euros-l-allocation-de-frais-de-mandat-des-d

    Avec la nouvelle hausse de 305 euros, l allocation de frais de mandat des députés progresse de 10,7% en un an et demi https://t.co/yQ1nOaevH7 CheckNews (@CheckNewsfr) January 25, 2024 @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

    • Vous avez mauvais esprit : nos représentants auraient pu s’augmenter d’un RSA entier chaque mois, mais au lieu de cela, ils ont fait preuve de sagesse et de modération, et ne se sont attribué qu’un demi-RSA supplémentaire chaque mois.

    • Et si tu vis en couple et les deux dans la galère, c’est 911€ - 146€ / 2 soit 382€ par tête de pipe. Et si tu passes les examens de fertilité des armées de la france travail avec brio, le temps que tu te rendes compte qu’un enfant te coûte au moins 1000€/mois tu manges ton foin.

      Me suis fritée hier avec la femme qui s’occupe de la biocoop à qui je parle de la misère à LIDL (disparition des produits de base comme l’huile ou le vinaigre comme si LIDL ne proposait plus que du sous vide prêt à s’empoisonner) et me répond « normal, ils s’achètent des téléphones hors de prix ». Va vivre avec moins de 400€ par mois et revient m’en parler après stp.

    • Et donc cette info n’est pas complète car si 305€ représente une augmentation de 10,7% ça donnerait un total final de 3156€ pour l’allocation de frais de mandat. Mais en fait, pas du tout, 305€ c’est seulement la dernière augmentation qu’ils se sont auto-octroyés car il y en a eu d’autres avant ! Et donc le titre de libé prête à confusion, la progression mensuelle est de 577 euros pour un total de 5950€.
      Les députés se sont une nouvelle fois auto-augmentés d’un RSA par mois sur un an et demi.

      Ainsi, en juillet 2022, l’AFM a profité de la hausse « historique » de 3,5% du point d’indice de la fonction publique, passant de 5373 euros à quelque 5561 euros. Bis repetita un an plus tard en juillet dernier, avec une hausse, plus modeste, de 1,5%, faisant passer l’enveloppe mensuelle à 5645 euros. Et c’est donc ce montant qui doit désormais bénéficier d’une nouvelle hausse de 5,4%, devant être porté à 5950 euros... et ce à nouveau, donc, au titre de l’inflation. Ce qui fait, au total, une progression mensuelle de 577 euros (soit près de 11%) depuis un an et demi.

      #fainéants #auto-augmentation

  • Stocker l’#eau en #sous-sol, mieux que les #mégabassines

    Les #eaux_souterraines s’épuisent partout dans le monde. Une catastrophe qui ne cesse de s’accélérer d’après une étude publiée dans la revue Nature, qui déconseille la création de #réserves_d’eau en surface telles que les mégabassines. Des chercheurs de l’université de Santa Barbara (Californie) y présentent la plus grande évaluation de niveaux des eaux souterraines dans le monde, s’étendant sur près de 1 700 #aquifères, ces sols ou roches #réservoirs contenant des #nappes_d’eau_souterraine.

    L’étude tire la sonnette d’alarme quant à l’épuisement des ressources en eau : le niveau diminue dans 71 % des réserves mesurées. Surtout, le #déclin perçu dans les années 1980 puis 1990 s’est largement accéléré depuis les années 2000. Scott Jasechko, co-auteur de l’étude et professeur agrégé à la Bren School of Environmental Science & Management, présente toutefois des motifs d’espoir par l’action humaine. Le chercheur prend l’exemple de la ville de #Tucson, en Arizona, où l’eau provenant du fleuve Colorado est utilisée pour reconstituer l’aquifère dans la vallée voisine d’#Avra.

    « Moins cher, moins perturbateur et moins dangereux »

    D’après lui, les #stockages_souterrains réalisés dans ces réserves déjà existantes sont bien plus efficaces et moins onéreux que les stockages d’eau en surface. « Le remplissage intentionnel des aquifères nous permet de stocker ces réserves jusqu’au moment où nous en avons besoin, indique Scott Jasechko. On peut dépenser beaucoup d’argent pour construire des infrastructures pour retenir l’eau à la surface. Mais si on a la bonne géologie, stocker de grandes quantités d’eau sous terre est moins cher, moins perturbateur et moins dangereux. »

    Ce type d’intervention a toutefois participé à diminuer le débit du #Colorado. Épuisé par les activités humaines, le fleuve n’a la plupart du temps plus assez d’eau pour atteindre son embouchure dans le golfe de Californie. D’après l’étude, la seule autre solution pour contenir l’épuisement des réserves d’eau souterraines est une réglementation institutionnelle (délivrance de permis, frais d’utilisation) pour en restreindre l’accès.

    https://reporterre.net/Stocker-l-eau-en-sous-sol-mieux-que-les-megabassines

    • Rapid groundwater decline and some cases of recovery in aquifers globally

      Groundwater resources are vital to ecosystems and livelihoods. Excessive groundwater withdrawals can cause groundwater levels to decline1,2,3,4,5,6,7,8,9,10, resulting in seawater intrusion11, land subsidence12,13, streamflow depletion14,15,16 and wells running dry17. However, the global pace and prevalence of local groundwater declines are poorly constrained, because in situ groundwater levels have not been synthesized at the global scale. Here we analyse in situ groundwater-level trends for 170,000 monitoring wells and 1,693 aquifer systems in countries that encompass approximately 75% of global groundwater withdrawals18. We show that rapid groundwater-level declines (>0.5 m year−1) are widespread in the twenty-first century, especially in dry regions with extensive croplands. Critically, we also show that groundwater-level declines have accelerated over the past four decades in 30% of the world’s regional aquifers. This widespread acceleration in groundwater-level deepening highlights an urgent need for more effective measures to address groundwater depletion. Our analysis also reveals specific cases in which depletion trends have reversed following policy changes, managed aquifer recharge and surface-water diversions, demonstrating the potential for depleted aquifer systems to recover.

      https://www.nature.com/articles/s41586-023-06879-8

      via @freakonometrics

  • Seulement 28 satellites pour lancer une « frappe mondiale » : la Chine simule avec succès une attaque contre la flotte américaine à l’aide d’"armes spatiales" et de missiles hypersoniques - lindependant.fr
    https://www.lindependant.fr/2024/01/24/seulement-28-satellites-pour-lancer-une-frappe-mondiale-la-chine-simule

    Lancée à une distance de 1 200 kilomètres, la batterie de missiles antinavires hypersoniques a volé sans être détectée par les porte-avions américains jusqu’à dix minutes après leur lancement, soit à seulement 50 kilomètres de leur cible.

    Oups... Le CMI va sans doute devoir doubler ou tripler son budget, pour répondre à ces menaces...

  • petite histoire d’un paysan éleveur
    Il vient surtout vendre ses œufs au marché. Il reste debout, des fleurs ou des reines claudes sur sa table, suivant le vent ou la saison. Sa mère ne vient plus et lui a l’âge de vieillir sans travailler. Sa caisse à sous posée à côté des œufs s’est fait la malle un jour qu’il s’était penché chercher un poulet dans le sac en plastique, la vacherie.
    Il ne veut pas augmenter le prix de la boite de 6, il a pas envie, elle reste à 1,50€, alors pour des œufs de poules promeneuses tu m’étonnes que y’a la queue.
    Dernièrement je suis arrivée trop tard, il s’excuse et me donne des pommes. Il parait que dès 11h y’a plus rien, plus rein. Et certes ça rapporte pas bézef. Même si ceux qui viennent seraient presque prêts à se battre. Avant c’était pas comme ça. Même y’a quelques mois encore. Maintenant ils en prennent 2 à 3 douzaines d’un coup. Il se demande bien ce qu’il en font. On cherche, on sait pas.
    Et puis il devient volubile, on s’apprécie bien, il me raconte le taureau qu’il a élevé avec soin, et il en a encore 8 des vaches mais faut qu’il arrête ça le fatigue. Ils lui ont payé 3,20 le kilo pour aller le revendre derrière 17. Mais non non, pas la bête sur pied, la bête découpée sans la tête et les pattes et nourri au foin bio. Et il hoche la tête.
    Ben on y va maintenant qu’on a plus rein, bon dimanche, à la prochaine.

  • Sur Instagram et Facebook, les voix propalestiniennes censurées | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/190124/sur-instagram-et-facebook-les-voix-propalestiniennes-censurees

    La modération algorithmique de Meta ne suffit pas à expliquer les suppressions massives de contenus propalestiniens. Le rapport de Human Rights Watch dénonce aussi « la complaisance apparente de Meta à l’égard des demandes de suppression de contenus formulées par la cyber-unité israélienne », organe qui dépend du ministère de la justice israélien. 7amleh précise que depuis le 7 octobre 2023, la cyber-unité israélienne a déposé 21 000 demandes de suppression de contenus auprès de Meta. L’entreprise aurait, selon un représentant de la cyber-unité cité par 7amleh, accepté 92 % de ces demandes.

    #Instagram (ce réseau si pratique d’après certain·es journalistes)

  • Ces boîtes où on déposait les bébés au XIXème siècle : les tours d’abandon
    https://compediart.com/index.php/2019/04/01/ces-boites-ou-on-deposait-les-bebes-au-xixeme-siecle-les-tours-dabandon

    Enfin, on pense que cette pratique permettra, de par le caractère radical de la séparation qu’elle induit, d’éviter les abus de la part des parents qui font élever leurs enfants aux frais de l’Etat ou de la part des femmes qui abandonnent leur enfant à l’hospice puis se présentent comme nourrices afin de percevoir une gratification financière. C’est d’ailleurs pour cette même raison que le lieu où l’enfant est envoyé en nourrice est tenu secret et doit être situé à au moins 15 kilomètres de la ville où il a été recueilli. Les tours d’abandons connaissent rapidement une propagation rapide en France, et à leur apogée, ils sont 251 dans tout le pays. Une circulaire de 1812 prévoit même de donner aux enfants recueillis dans les tours des noms évoquant le lieu, la région ou l’heure à laquelle ils ont été trouvé.

    Où tu vois comment le travail domestique et être mère n’est toujours pas valorisé comme un travail.

  • « Incompétence des “juges”, absence d’indépendance réelle : les entorses du Conseil constitutionnel à la démocratie »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/17/incompetence-des-juges-absence-d-independance-reelle-les-entorses-du-conseil

    Le fait que nous nous soyons habitués à vivre au rythme des décisions du Conseil constitutionnel (un rythme qui s’est pris avec les lois adoptées pendant la pandémie de Covid-19, prolongé par l’épisode des retraites, et aujourd’hui la #loi_sur_l’immigration) ne signifie pas que celui-ci soit digne de la mission qui lui est confiée : protéger les #droits et #libertés garantis par la #Constitution.

    Avant qu’il rende sa décision sur le projet de loi « contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » adopté par le Parlement le 19 décembre 2023, il importe de rappeler que des entorses de principe à la démocratie résultent de la composition et du fonctionnement du Conseil constitutionnel : partialité et incompétences des « juges », absence d’indépendance réelle vis-à-vis des pouvoirs qu’il contrôle, graves insuffisances dans la rédaction de ses décisions.

    Ces critiques ont déjà été portées, mais le constat demeure. Une affaire nous en donne l’occasion. La situation du Conseil se trouve actuellement examinée par un comité des Nations unies, le comité d’Aarhus, dont la mission est de suivre l’application de la convention du même nom. Cette convention porte notamment sur la question de l’accès à la justice à des fins de protection de l’environnement. Ce sont les trois associations France Nature Environnement, La Sphinx et Greenpeace France qui ont porté l’incurie du Conseil constitutionnel devant cette instance.

    Celui-ci avait en effet rendu une décision le 1er avril 2022 à propos de la loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (loi ELAN) sur une question prioritaire de constitutionnalité posée par l’association La Sphinx (décision n° 2022-986 #QPC). Le Conseil confirma alors la constitutionnalité de la disposition qui privait les associations de la possibilité d’exercer un recours contre les permis de construire, dès lors qu’elles étaient constituées depuis moins d’un an.

    Règles de procédure inadéquates

    Parmi les griefs adressés par les trois associations au Conseil constitutionnel devant le comité onusien figurent les conditions dans lesquelles il a rendu sa décision du 1er avril 2022 : est ainsi mise en avant l’absence d’impartialité de la cour, une absence aggravée par des règles de procédure inadéquates et une forme de dépendance aux pouvoirs contrôlés.

    A ce sujet, nous avons formulé des observations devant le comité onusien, car nous sommes conscients de l’impérieuse nécessité démocratique de mettre un terme aux pratiques du Conseil constitutionnel, contraires aux standards d’une justice équitable, indépendante et impartiale. Cette occasion est importante, il ne faut pas la manquer.

    Nous avons d’abord fait observer que la plupart des neuf membres qui composent cette cour constitutionnelle sont d’anciennes personnalités politiques (premiers ministres, ministres ou parlementaires). Cette situation est quasiment inédite dans le monde. Le plus souvent, ces personnalités ont été concernées comme politiques par les textes législatifs qu’ils « jugent » ensuite au Conseil constitutionnel. C’était le cas dans l’affaire « La Sphinx », puisque deux anciens ministres, Jacques Mézard et Jacqueline Gourault, étaient concernés par la loi en cause et ont participé au jugement.

    Dans le cadre de ses fonctions antérieures, Jacques Mézard a été chargé de la déclaration relative à la loi contestée (une loi dont le gouvernement avait pris l’initiative) devant l’Assemblée nationale le 3 octobre 2018, déclaration à l’issue de laquelle il indique que « la loi ELAN va pouvoir devenir une réalité et je le crois améliorer le quotidien des Français, de tous les Français sur l’ensemble du territoire de la République ».

    Dans le cadre de ses fonctions gouvernementales, Jacqueline Gourault a eu la charge toute spécifique de rédiger la circulaire d’application de la loi contestée (circulaire du 21 décembre 2018), dont le contenu ne laisse pas de doute sur l’accord de son auteur avec le dispositif contesté : l’article 80 de la loi, indique la circulaire, « vise à sécuriser les autorisations de construire, accélérer les délais de jugement et mieux sanctionner les recours abusifs ».

    Jacques Mézard et Jacqueline Gourault ont ainsi tous deux exprimé une pensée en accord avec la loi contestée, mais, surtout, en ont défendu le principe dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions antérieures à celles de juges, et alors qu’ils n’étaient ni l’un ni l’autre soumis à des exigences d’indépendance et d’impartialité : l’un a défendu la loi devant l’Assemblée nationale qui devait voter la loi, et l’autre l’a défendue auprès des administrations qui devaient l’appliquer.

    Il s’agit là d’une situation de #partialité incompatible avec les standards de l’organisation de la justice en pays démocratique. Ces standards sont le fruit de l’histoire de la justice et de la démocratie et ont été également formulés par la Cour européenne des droits de l’homme. Pourtant, il existe un mécanisme destiné à l’éviter, celui du #déport, par lequel quelqu’un ne participe pas au jugement parce qu’il se trouve dans une situation « objective » de partialité. Mais la pratique du déport au sein du Conseil reste insuffisante, et cette affaire le rappelle.

    Obligation de quorum

    Nous avons également fait valoir que la composition problématique du Conseil constitutionnel était aggravée par certaines règles de procédure à suivre. Est d’abord visée l’obligation de quorum, une règle applicable à toute juridiction : pour juger valablement, sept au moins des neuf membres doivent être présents. Mais le nombre de personnalités susceptibles d’être en situation objective de conflit d’intérêts vis-à-vis de la loi jugée est fréquemment supérieur à deux.
    Cela fait que le Conseil est conduit à juger à six ou à cinq, ce qui n’est pas souhaitable pour un pays tel que le nôtre. Dans cette situation par exemple, la cour constitutionnelle d’Allemagne n’a tout simplement pas le droit de juger. Le Conseil français, lui, invoque l’idée de « force majeure », la vidant complètement de son sens puisque, en droit, la force majeure correspond à un événement imprévisible et irrésistible .
    Une autre règle de procédure, enfin, a spécifiquement posé problème dans cette affaire. Jacqueline Gourault est entrée en Conseil constitutionnel, et a participé à la décision du 1er avril 2022, après que le délai dont disposait La Sphinx pour demander la récusation de l’un des membres du Conseil constitutionnel avait expiré.

    Autrement dit, il n’était plus possible de demander que Jacqueline Gourault ne participe pas au jugement pour cause de situation de partialité, tout simplement parce qu’elle a intégré le Conseil alors que l’affaire était déjà en cours. Là encore, il y a une contrariété aux principes élémentaires de la justice, et la situation est systémique au Conseil constitutionnel.
    Tout le long de nos observations, nous avons donc essayé de montrer que ces manquements aux standards du fonctionnement des juridictions ne sont pas, hélas, le fait de la décision du 1er avril 2022, mais participent de la structure même de notre Conseil constitutionnel, une situation qui ne fait pas honneur à la prétention française à être leader dans le domaine des institutions démocratiques et de l’Etat de droit.

    Lauréline Fontaine est professeure de droit public à l’université Sorbonne-Nouvelle, autrice de La Constitution maltraitée (Ed. Amsterdam, 2023) ; Thomas Perroud est professeur de droit public à l’université Paris-II Panthéon-Assas (Cersa CNRS) ; Dominique Rousseau est professeur émérite de droit public à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne.

    https://seenthis.net/messages/1036314

  • Cousins germains : l’angle mort de la lutte contre l’inceste
    https://www.liberation.fr/societe/cousins-germains-langle-mort-de-la-lutte-contre-linceste-20240114_2TTN5OT

    https://www.liberation.fr/resizer/ErK1I8VSUk3uBTSbyxAJsZcDC-8=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/GJAYWBAC45DARIVFYZAJX5AKCA.jpg

    Un Français sur dix a subi des violences sexuelles pendant l’enfance : le chiffre a fait grand bruit après la création de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles (Ciivise), en janvier 2021. Mais malgré les révélations en cours sur ce fléau sociétal, une autre statistique trouve encore peu d’écho : un tiers des victimes d’inceste sont agressées par un mineur. Parfois un autre enfant de la famille, partenaire de jeu régulier (… #paywall)

  • Sexe, ethnie : l’enquête choc de médecins montpelliérains sur la discrimination des patients aux urgences
    https://www.midilibre.fr/2024/01/10/sexe-ethnie-lenquete-choc-de-medecins-montpellierains-sur-la-discriminatio

    « Notre évaluation de la gravité des malades aux urgences est soumise à la discrimination » : Xavier Bobbia, urgentiste au CHU de Montpellier, a coordonné une étude qui montre qu’à symptômes égaux, les patients noirs sont moins pris au sérieux que les patients blancs, et les femmes moins que les hommes. L’enquête est publiée dans la revue internationale European journal of emergency medicine.

    « On n’a pas la prétention de changer les préjugés, mais quand on voit le résultat, on ne peut être qu’horrifié » : urgentiste au CHU de Montpellier et chargé d’enseignement à la faculté de médecine de Montpellier-Nîmes, Xavier Bobbia avait bien le sentiment que tous les patients arrivés aux urgences ne bénéficiaient pas de la même prise en charge.

  • J’ai lu d’assez jolies choses pour le cas où l’Afrique du Sud obtiendrait le « cease and desist » contre Israël. Par contre, est-ce qu’il y a des analyses sur ce que nous deviendrions, tous, si les États-Unis et leurs complices européens parviennent à faire capoter l’initiative sud-africaine ?

    Alors même que je n’ai par ailleurs pas grande foi en la « justice internationale », l’idée d’un échec devant la Cour internationale de justice me terrifie.

  • L’obsolescence de l’homme, Günther Anders - Le blog d’André Jorge - Forums Enseignants du primaire
    https://forums-enseignants-du-primaire.com/blogs/entry/4995-l%E2%80%99obsolescence-de-l%E2%80%99homme-g%C3%

    « Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut surtout pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes archaïques comme celles d’Hitler sont nettement dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif en réduisant de manière drastique le niveau et la qualité de l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle.

    Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations matérielles, médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste... que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

    Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements abrutissant, flattant toujours l’émotionnel, l’instinctif.

    On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon avec un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de s’interroger, penser, réfléchir. »

    « On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme anesthésiant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité, de la consommation deviennent le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté »