Pour mener l’enquête, les auteurs ont mobilisé des matériaux issus de sources variées : annuaires biographiques et registres mondains, littérature grise et rapports officiels, archives, mémoires et données statistiques, entretiens ou discussions informelles. Ils montrent que le pouvoir est avant tout le produit d’un arrangement institutionnel dans lequel l’ordre économique prime tous les autres.
Cette enquête avait d’ailleurs fait l’objet d’une première publication avec Sylvain Thine, dans Le Monde diplomatique, en février 2011 : « Aux dîners du Siècle, l’élite du pouvoir se restaure » ►http://www.monde-diplomatique.fr/2011/02/DENORD/20132 .
#Intégrales, c’est la mise en ligne des documents originaux, dans leur totalité, non retouchés, diffusés lors des émissions de Radio Campus Lille. Document libre d’usage, suivant le respect du droit des auteurs.
Les « importants » autour d’une table, le banquet du siècle Extrait ►http://www.monde-diplomatique.fr/2011/02/DENORD/20132
Dans la France contemporaine, les choses sont plus simples : un mercredi par mois, vers 20 heures, l’élite du pouvoir s’attable dans les salons cossus de l’Automobile Club de France pour le dîner du Siècle.
Créé en 1944, Le Siècle n’est ni un groupe de réflexion, ni un club mondain. En favorisant un dialogue réglé entre patrons, journalistes, politiques, hauts fonctionnaires et, dans une moindre mesure, universitaires ou artistes, cette association cherche à produire du consensus plutôt qu’à constituer des antagonismes politiques. Elle réunit des gens « importants » pour ce qu’ils font, plutôt que pour les affinités ou les goûts qu’ils partageraient.
L’initiative de fonder ce cénacle revient à Georges Bérard-Quélin
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Bérard-Quélin (1917-1990), un journaliste radical-socialiste, éphémère secrétaire de rédaction en 1940 de La France au travail, un journal collaborationniste, avant d’épouser la cause de la Résistance.
Homme de réseaux, « BQ », comme on le surnomme, est aussi le patron de la Société générale de presse, une agence dont le fleuron éditorial porte les mêmes initiales que lui : le Bulletin quotidien. Les fondateurs du Siècle et de la Société générale de presse se donnent pour mission de bâtir, grâce à ces deux instruments, « un pont entre des mondes qui s’ignorent trop en France (politiques, hauts fonctionnaires, journalistes, industriels, banquiers) ».
Le Bulletin quotidien de la Société Générale de Presse (SGPresse), afin de participer au banquet. ▻http://www.sgpresse.fr
Fondée en 1944 par Georges BERARD-QUELIN (1917-1990), la Société Générale de Presse (SGPresse) est une société de presse indépendante qui édite quatre journaux quotidiens (le Bulletin quotidien, la Correspondance économique, la Correspondance de la Presse, la Correspondance de la Publicité), destinés aux décideurs français, dans les domaine de la politique, de l’économie, des médias et de la publicité. Il s’agit d’une information extrêmement rigoureuse s’adressant à des lecteurs exigeant ayant déjà une bonne maîtrise des sujets traités. Les quatre quotidiens ont également un aspect « nominations » très important, et suivent les mouvements professionnels des responsables qui ont un rôle important dans les domaines précités. Les différents titres cherchent en permanence à être en amont de la prise de décision ou de son officialisation sans jamais sacrifier à la nécessaire vérification de la fiabilité des informations publiées. Le travail des rédactions s’appui sur une importante documentation biographique et thématique.
Tarif : Au 1 er Janvier 2017, 4890 euros pour un an. ▻http://www.sgpresse.fr/LesPublications/Presse_Bulletin_Abonnement_Logo.pdf
Le fil de la rencontre et les échanges sont sur le site de Radio Campus. ►http://www.campuslille.com/index.php/entry/le-concert-des-puissants-francois-denord-paul-lagneau-ymonet