person:elinor ostrom

  • Mais ?! Mais ?! À part la courte intro (bigup Stallman !) les 3 articles qui célèbrent la culture de + en + partagée du #Libre sont... payants !?!
    « On pourrait avoir du libre presque partout » ... bah pas chez Politis visiblement ?

    On pourrait pas déjà partir du pré-requis que tout ce qui vient du bien commun et/ou du libre, du bénévolat, doit d-facto être accessible à tou-te-s ?
    Merdre !
     ?

    #Paywall ? Dossier / Enfin (le) libre ! | Politis - https://www.politis.fr/dossiers/enfin-le-libre-450

    • Complément :
      Juste une précision vu le nombre de journalistes sur [twitter] : non je ne remets pas en cause le fait que tout travail mérite salaire, sinon j’aurais tagué @emanach
      Je remets en cause des choix de fonctionnement économique, je remets en cause le pillage des ressources libres
      Je remets en cause le fait d’inféoder la transmission des savoirs à la possession de richesse
      Je remets en cause la fausse inquiétude de voir le populisme monter quand on tient si peu compte de l’Educ Pop, et qu’on l’appauvrit, in fine, au lieu de l’enrichir...
      Pour le reste, concernant le journalisme et autres activités de transmission des savoirs, le bénévolat est un choix individuel et JAMAIS je ne reprocherai à une personne, bien souvent pauvre, de ne pas faire ce choix.
      Je combats des idées, des réflexes parfois, pas des gens.

    • Merci de me glisser dans la conversation.
      Il n’y a pas de bonne règle qui pourrait s’appliquer à tous les cas particuliers. C’est bien le problème.

      Que l’on vende des choses produites en commun me choque parfois (par exemple s’il y a une souscription pour faire un documentaire ou un livre, il semble souhaitable qu’ensuite celui-ci soit diffusé en Creative commons) et parfois pas (les logiciels libres utilisés dans une application web qui sera vendue à un client... qui s’en servira lui-même pour capter d’autres clients à son job).

      Dans le second cas, c’est le mode d’existence même de l’économie du logiciel libre... qui a une externalité positive qui est de permettre l’existence même du logiciel libre. Dans le premier, c’est souvent une incompréhension de la construction des communs (manque de connaissance sur l’usage des licences, voire application du parapluie juridique).
      Elinor Ostrom disait toujours : « Chaque commun est un cas particulier »... je le pense également.

    • Le Libre n’est pas incompatible avec un coût.
      C’est vrai que c’est souvent le cas, mais aucune licence libre n’interdit de vendre le bien (logiciel, art, texte…). [Et la chaîne pourrait vite être brisée si les redistributeurs suivants repassaient le prix à 0]
      C’est un peu la notion de « prix libre ».

      Contraposée : une licence qui imposerait le « Non Profit », n’est pas considérée comme libre. Les licences CC type NC par exemple.

      La FSF en parle d’ailleurs
      https://www.gnu.org/philosophy/selling.fr.html

      La distribution de logiciels libres est une chance de rassembler des fonds pour le développement. Ne la laissez pas passer !

      #licence #libre #logiciel_libre

  • The “Tragedy of the Commons” was invented by a white supremacist based on a false history, and it’s toxic bullshit / Boing Boing
    https://boingboing.net/2019/03/07/scientific-fraud.html

    In a brilliant Twitter thread, UCSB political scientist Matto Mildenberger recounts the sordid history of Garrett Hardin’s classic, widely cited 1968 article “The Tragedy of the Commons,” whose ideas are taught to millions of undergrads, and whose precepts are used to justify the privatization of public goods as the only efficient way to manage them.

    Hardin’s paper starts with a history of the English Commons — publicly held lands that were collectively owned and managed — and the claim that commons routinely fell prey to the selfish human impulse to overgraze your livestock on public land (and that even non-selfish people would overgraze their animals because they knew that their more-selfish neighbors would do so even if they didn’t).

    But this isn’t what actually happened to the Commons: they were stable and well-managed until other factors (e.g. rich people trying to acquire even more land) destabilized them.

    Hardin wasn’t just inventing false histories out of a vacuum. He was, personally, a nasty piece of work: a white supremacist and eugenicist, and the Tragedy of the Commons paper is shot through with this vile ideology, arguing that poor people should not be given charity lest they breed beyond their means (Hardin also campaigned against food aid). Hardin was a director of the Federation for American Immigration Reform and the white nationalist Social Contract Press, and co-founded anti-immigrant groups like Californians for Population Stabilization and The Environmental Fund.

    Mildenberger argues that Hardin was a trumpist before Trump: He served on the board of the Federation for American Immigration Reform (FAIR), whose talking points often emerge from Trump’s mouth.

    (Hardin quotes that didn’t make it into his seminal paper: “Diversity is the opposite of unity, and unity is a prime requirement for national survival” and “My position is that this idea of a multiethnic society is a disaster...we should restrict immigration for that reason.”)

    As Mildenberger points out, this isn’t a case where a terrible person had some great ideas that outlived them: Hardin’s Tragedy of the Commons was a piece of intellectual fraud committed in service to his racist, eugenicist ideology.

    What’s worse: the environmental movement elevates Hardin to sainthood, whitewashing his racism and celebrating “The Tragedy of the Commons” as a seminal work of environmental literature. But Hardin is no friend of the environment: his noxious cocktail of racism and false history are used to move public lands into private ownership or stewardship, (literally) paving the way for devastating exploitation of those lands.

    By contrast, consider Nobelist Elinor Ostrom’s Governing the Commons, whose groundbreaking insights on the management of common resources are a prescription for a better, more prosperous, more egalitarian future.

    Update: If this kind of thing interests you, check out Tim Harford’s (previously) 2013 column on Hardin and Ostrom’s brilliant response to him.

    #Communs #Garrett_Harding #Idéologie_scientiste

  • Numérique : « Il faut un écosystème de partage des données soutenable sur le long terme »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/03/numerique-il-faut-un-ecosysteme-de-partage-des-donnees-soutenable-sur-le-lon

    L’économiste Joëlle Farchy estime, dans une tribune au « Monde », que les données numériques, à la fois privées et d’intérêt général, doivent être gérées sous le régime des « biens communs », défini par l’économiste américaine Elinor Ostrom.

    #Données #Communs #Intelligence_artificielle

  • Elinor Ostrom : par-delà la tragédie des communs - La Vie des idées
    https://laviedesidees.fr/Elinor-Ostrom-Par-dela-la-tragedie-des-communs.html#nh1

    Excellent résumé des travaux d’Elinor Ostrom

    Toute la carrière universitaire d’Ostrom est axée autour d’un concept qui joue un rôle essentiel en économie, mais qui est rarement examiné en détail : le concept de propriété. Ronald Coase signalait déjà à la profession l’importance de bien définir les droits de propriété lorsque les actions d’un individu ont une incidence sur le bien-être d’autres individus. Or, la principale préoccupation de Coase était la frontière entre l’individu et l’État dans la régulation de ces actions. Ostrom s’attelle à explorer cet entre-deux nébuleux où ce sont les communautés, et non pas les individus ou les gouvernements officiels, qui détiennent les droits de propriété.

    Droits de propriété

    Ronald Coase et Elinor Ostrom se sont tous deux intéressés à la manière dont les droits de propriété affectent l’allocation des ressources. Afin d’illustrer les différences entre leurs approches, considérons le simple exemple suivant. Un écrivain qui apprécie le calme et la tranquillité vit dans un immeuble. Il a pour voisins un groupe de jeunes étudiants qui aiment faire la fête avec de la musique forte. L’écrivain possède les droits sur son appartement et les étudiants sur le leur. Or, ni l’un ni les autres ne détiennent un droit de propriété sur le bruit qui circule entre les appartements. La quiétude partagée par ces deux appartements constitue un bien commun. Dans cette situation, il est tout à fait possible que le bruit atteigne des niveaux qui sont inefficaces, dans le sens où une réduction du bruit serait bénéfique pour l’écrivain bien plus qu’elle n’incommoderait les étudiants. Mais comment faire advenir une telle réduction ?

    Pour Coase, le problème se pose parce que les droits de propriété relatifs au bruit sont mal définis. Si le système judiciaire attribuait clairement les droits à l’une ou l’autre partie, une allocation efficace s’effectuerait par la négociation. Si l’écrivain détenait le droit de décider du niveau de bruit, les étudiants lui verseraient une somme en échange de l’autorisation de faire la fête, dès lors que les bénéfices qu’ils en tireraient excèderaient les coûts imposés à l’écrivain. Si les élèves détenaient ce droit, l’écrivain leur verserait une somme pour qu’ils réduisent le niveau de bruit, dès lors que leurs pertes seraient moindres que ses bénéfices à lui. Coase souligne qu’en ce qui a trait à l’allocation des ressources, peu importe, dans de telles situations, à qui le droit de propriété a été octroyé, du moment que ce droit est clairement défini et que les coûts de transaction sont négligeables. C’est ce qu’on en est venu à appeler le théorème de Coase.

    Ostrom aborde de telles situations sous un angle tout à fait différent. Elle comprend que, dans de nombreux contextes, l’imposition externe des droits d’utilisation est impraticable ou indésirable. Pourtant, les individus qui ont accès à des ressources partagées peuvent parvenir à une allocation suffisamment efficace grâce à des normes sociales renforcées par la menace implicite de sanctions décentralisées. Ils peuvent élaborer des règles formelles ou s’appuyer sur des règles informelles, pratiquant ainsi ce qu’Ostrom nomme l’auto-gouvernance. Par exemple, l’écrivain et les étudiants peuvent parvenir à un accord qui soit acceptable pour les deux parties, déterminé par des normes communes, et imposé par la possibilité que d’autres voisins sanctionnent les violations. Toute tentative d’interférence dans ce processus de la part d’une autorité externe pourrait entraîner une rupture des règles et des normes locales, avec des effets contre-productifs.

    #Communs #Elinor_Ostrom

  • Le 30 octobre 2008, le chercheur « inter(re)dépendant » Pablo Servigne sort de sa tour d’ivoire
    dimanche 23 septembre 2018
    https://www.franceinter.fr/emissions/une-journee-particuliere/une-journee-particuliere-23-septembre-2018

    Scène de dévastation écologiste... © Getty / Madison Wells / EyeEm

    Pablo Servigne propose un véritable état des lieux. Celui d’une civilisation hyper globalisée, interconnectée et vulnérable à la moindre perturbation. Il a décrit dans ses livres (voir ci-dessous) les liens reliant les crises entre elles : le dérèglement climatique, le pic pétrolier, la destruction des organismes vivants et de leur milieu de vie, la fragilité des systèmes financiers et économiques. Des crises qui se nourrissent mutuellement et dont la réunion rend l’effondrement probable.

    Face à cette perspective, le premier réflexe, logique, ne serait-il pas de passer de la dépendance à l’indépendance ? Certains groupes humains s’y essaient en fabriquant des bunkers ultra équipés dans des territoires isolés loin de toute nuisance (le survivalisme). Mais pour le chercheur, le seul remède est l’entraide, innée chez l’homme, et qui émerge lorsque l’environnement est hostile. « Rien n’est solitaire, tout est solidaire », a dit Victor Hugo. Il faut donc « créer une culture de la coopération et de l’altruisme » pour éviter l’effondrement. Ses deux inspiratrices et héroïnes : Elinor Ostrom, Prix Nobel d’Economie 2009 etJoanna Macy, militante écologiste californienne et éco-psychologue. La première a repensé la gestion des biens communs en démontrant que certains groupes étaient capables de s’auto-organiser et de se fixer des règles pour gérer au mieux leurs ressources. La seconde revendique l’interdépendance entre tous les êtres vivants pour la sauvegarde de notre planète.

    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #anthropocène #capitalocène

  • Le Commun : la nouvelle alternative - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=I8ojfBD1diA

    Très riche présentation en une heure de la question des communs (et du commun). Des pratiques aux revendications instituantes.

    Le Commun est désormais le terme central de l’alternative au néolibéralisme. Les revendications autour du commun sont apparues dans le mouvement altermondialiste et écologique à la fin des années 90. Elles ont pris pour référence l’ancien terme de “commons ”, en cherchant à s’opposer à ce qui était perçu comme une “nouvelle vague d’enclosures ”. Commun est aussi le terme de référence d’une intense réflexion théorique et de nombreux travaux empiriques, à l’initiative d’Elinor Ostrom, portant sur la gestion des ressources collectives. Com- mun est en ce sens le nom d’une résistance à l’appropriation capitaliste et étatique et d’une recherche pratique de nouvelles formes d’autogouvernement. C’est cette donne nouvelle, ce moment singulier, que Christian Laval, professeur de sociologie à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense, nous propose d’analyser.

    #Communs #Christian_Laval #Conférence

  • La tragédie des communs | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/tragedie-communs/00085162

    Un petit article de Denis Clerc et Orianne Lassus qui, malgré la candeur de la phrase de conclusion (les auteur·es semblent avoir oublié les dérives mercantiles de l’économie collaborative-solidaire-coopérative), a le mérite de faire connaître les thèses de Garrett Hardin(un biologiste) et la controverse que lui porte Elinor Ostrom, « la seule femme nobélisée en économie à ce jour ». Heureusement, la petite illustration est là pour nous rappeler qu’il ne faut pas confondre coopération et solidarité avec la marchandisation des #communs ...

    Parlez-vous l’éco ? La tragédie des communs
    Denis Clerc et Oriane Lassus
    22/06/2018

    Inutile d’aller chercher chez Racine. Les tragédies qu’il a écrites mettaient en scène des aristocrates ou des puissants plutôt que des gens du peuple, souvent dédaigneusement appelés alors (par la haute société) « le commun ». Les gens quelconques, pauvres et sans culture, dont il ne valait guère la peine de se soucier. Ces hommes « sans qualité » ont effectivement vécu une tragédie. Paysans sans terre, ils survivaient grâce à quelques animaux qui pouvaient brouter l’herbe des « communaux », ces terres seigneuriales mises en jachère une année sur trois.
    Surexploitation

    Bienfait ? Selon Garrett Hardin - un biologiste américain (1915-2003) -, ce libre accès incitait chaque paysan « à augmenter les effectifs de son troupeau de manière illimitée dans un monde qui est limité », en sorte que la pâture profite à ses bêtes plutôt qu’à celles du voisin. Le surpâturage finit par ruiner tout le monde, usagers et propriétaire. D’où les clôtures (enclosures) par la noblesse anglaise entre 1650 et 1800, qui y mit ses moutons à la place de ceux des sans-terre, priés d’aller se vendre à vil prix aux manufactures naissantes.

    Les économistes goûtaient avec délectation l’angélique musique « propriété privée et restriction d’usage = saine gestion » Twitter

    Toute ressource « commune » tend à être surexploitée, car nul n’a le pouvoir d’en limiter l’usage et chacun s’efforce d’en bénéficier le plus possible, concluait Hardin, dont l’article de cinq pages, publié en 1968, est devenu l’un des plus cités... pas par les biologistes, mais par les économistes, qui goûtaient avec délectation l’angélique musique « propriété privée et restriction d’usage = saine gestion ». Quand une ressource est limitée, elle est dilapidée si chacun peut se servir sans limite. On tente de refiler aux autres l’effort à fournir pour la sauvegarder : regardez la pêche en haute mer ou la réduction des émissions de gaz à effet de serre. C’est humain, non ?
    Une régulation spontanée

    Eh bien non ! Elinor Ostrom (1933-2012), la seule femme « nobélisée » en économie à ce jour, a contesté l’analyse d’Hardin, cette vision « d’individus impuissants pris dans un inexorable processus de destruction de leurs propres ressources ». Elle cite nombre de cas où la gestion de ressources limitées s’effectue avec la participation active (et dans l’intérêt) de chacun et contribue à faire accepter par tous des règles rarement transgressées, dès lors que des sanctions sont prévues. Prendre conscience d’un intérêt commun conduit à des comportements sociables et à un effort collectif. Pas contre les intérêts des parties prenantes, mais à leur bénéfice commun. L’économie peut ainsi parfois prendre des aspects sympathiques, lorsqu’elle privilégie la coopération plutôt que la loi du marché.

    • chaque paysan « à augmenter les effectifs de son troupeau de manière illimitée dans un monde qui est limité », en sorte que la pâture profite à ses bêtes plutôt qu’à celles du voisin. Le surpâturage finit par ruiner tout le monde, usagers et propriétaire.

      C’est la première fois que je lis une chose pareille à propos des enclosures, toujours lu qu’il s’agissait tout simplement de la privatisation des terres décidée par le parlement sous la pressions des bourgeois qui faisaient commerce juteux de la laine.

    • la pâture profite à ses bêtes plutôt qu’à celles du voisin. Le surpâturage finit par ruiner tout le monde etc et le cadastre ? moyen orient Rwanda afghanistan rajastan : profite au groupe assez fort pour affirmer son droit de pature , quitte à précipiter la désertification en attaquant les arbres pour la multiplication des bouffeurs de chèvres etc

  • « La force et la puissance du thème des communs viennent de sa dimension pluridisciplinaire » - Institut de recherche pour le développement (IRD)
    https://www.ird.fr/ird.fr/toute-l-actualite/actualites/actualites-generales/la-force-et-la-puissance-du-theme-des-communs-viennent-de-sa-dimension-pluridisc

    La notion de #communs quant à elle, fait d’abord référence aux travaux d’Elinor Ostrom. Politologue et économiste américaine décédée récemment, elle est la seule femme à avoir reçu le prix Nobel en sciences économiques 3 pour ses travaux sur les « commons ». Ses travaux ont majoritairement porté sur les ressources naturelles. Il ne s’agit plus de biens ici, mais de construits sociaux. Elinor Ostrom a travaillé sur ce qu’elle appelle des « pools communs de ressources ». Il peut s’agir d’un lac, d’une forêt ou d’une pêcherie, et donc être constitué de plusieurs unités de ressources. Dans un lac, par exemple, on trouve plusieurs poissons et dans une forêt plusieurs arbres. Il est donc possible de prélever des unités de ressources. Cela devient des communs, dès lors que se mettent en place des modes de gouvernance spécifiques. Ceux-ci sont initiés par une communauté d’usagers de ce « pool ». Cette dernière s’autogouverne alors, initie des règles pour définir les moyens, de prélèvement, de gestion, de contrôle, de sanction pour donner cette forme d’organisation sociale appelée « commun » à des fins de préservation de la ressource mais aussi de la communauté. Elinor Ostrom montre comment et dans quelles conditions l’organisation collective par une communauté d’usagers régule le pool commun de ressources, pour le rendre durable, sans conduire à sa surexploitation et à sa dégradation. Ses recherches ont montré par exemple que la reconnaissance du droit des communautés à gérer des aires protégées, comme une forêt, en fonction des règles établies par elle-même, offrait souvent une protection de l’aire plus importante que quand elles étaient imposées par une autorité supérieure. Dans nombre de cas, l’organisation ainsi mise en place s’avère bien plus efficace que celle mue par la propriété privée exclusive et par le marché. Cette approche bouleverse nos schémas de pensée et nos dogmes.

    #biens_communs

  • Vers des partenariats publics communs - P2P Foundation
    http://wiki.p2pfoundation.net/Vers_des_partenariats_publics_communs

    Mais, via cette approche, l’État ne doit pas nécessairement être considéré dans une logique de concurrence. Au contraire, Elinor Ostrom a démontré que les communs ne pouvaient perdurer sur le long terme que si les autorités publiques reconnaissaient leur organisation. Il s’agit même là du septième principe énoncé dans son livre emblématique [6]. Même si l’État n’est pas à l’origine du commun et ne participe pas directement à sa gestion, il peut le protéger et le soutenir en tant qu’entité institutionnelle et juridique à part entière. Par conséquent, les autorités publiques pourraient développer des liens de coopération et de solidarité avec les communs, entrant dans une nouvelle dynamique de coopération. En ce sens, une collaboration approfondie entre acteurs publics et communs pourrait déboucher sur la mise en place nouveaux projets locaux répondant aux attentes et souhaits de chacun. Un outil pourrait être mis à disposition des gouvernements et des citoyens : le « Partenariat Public-Commun » (PPC).

    Tommaso Fattori est le premier à avoir développé l’idée de PPC. En 2014, celui-ci les définissait comme étant le moyen de « réorienter le rôle de l’État, en déplaçant son soutien et son subventionnement des entreprises privées au soutien de la création de communs [7] ». Différents mécanismes sont proposés, allant d’exonérations fiscales aux subventions, en passant par le soutien aux activités autonomes ainsi qu’à l’attribution de biens publics voire de politiques publiques à une institution fonctionnant sur le principe d’un commun. Les autorités publiques pourraient également créer un cadre juridique clair et précis pour construire ces initiatives citoyennes [8].

    Dans le cadre d’un PPC, trois types d’acteurs entrent en jeu :

    L’acteur politique
    L’administration
    Le groupe de citoyens institués en commun et portant la revendication

    L’acteur politique est celui qui délègue l’action publique ou son soutien au commun. L’administration, de son côté, encadre l’institution en commun et permet la mise en œuvre ses décisions. Le groupe de citoyens, enfin, a l’attitude la plus prosélyte en étant constamment à la recherche de bras supplémentaires pour renforcer leur poids dans une dynamique qui est au départ en leur défaveur. Dans cette démarche, une logique d’évaluation autour de différents indicateurs comme la cohésion sociale est bénéfique pour le suivi du projet et l’implication des plus réticents.

    La mise en commun de services publics

    Une mise en garde s’impose tout d’abord : il ne s’agit pas, dans le cadre posé ici, de simplement consulter les citoyens. Ceux-ci, au contraire, s’engagent et passent eux-mêmes à l’action. Dans le cadre d’une mise en commun de services publics, la ressource concernée demeure propriété publique mais voit sa gouvernance mise dans les mains d’une institution fonctionnant sous le principe d’un commun. Le rôle de l’État reste important, afin d’éviter la rupture de liens de solidarité non seulement entre usagers mais également avec les non-usagers d’un bien jusqu’alors public. Pour réussir, cependant, il est indispensable que le processus se mette en place là où une dynamique associative existe.

    Le soutien des services publics aux projets en commun

    L’autre dynamique d’un partenariat public-commun se retrouve dans le soutien accordé aux projets en commun qui se sont lancés de manière autonome. Ces communs s’inscrivent dans une série d’initiatives destinées à encourager les citoyens à prendre possession de leur bien-être et de leurs besoins (via l’agriculture, les services, les échanges locaux, etc.). Or, nombre d’entre eux connaissent des difficultés de lancements ou disparaissent après quelques années faute de moyens efficaces. Souvent financiers, ces manques sont parfois aussi purement logistiques, comme l’existence d’une salle permettant au projet de se réunir et d’exister.

    #Communs #PPC #Communs_urbains #Partenariats

  • Les communs de capabilités, le chaînon manquant
    http://www.bibliobsession.net/2017/11/08/communs-de-capabilites-chainon-manquant

    Geneviève Fontaine est une ex-professeur d’économie. Elle pratique les communs à Grasse à travers une SCIC nommée Tétris.

    A l’approche d’Elinor Ostrom qui aborde les communs essentiellement comme la gestion de ressources par des communautés qui se dotent de règles, elle ajoute l’approche institutionnaliste de l’innovation sociale. Au delà de la définition d’innovation sociale que j’avais donnée, issue de wikipédia, ce concept est proposé ici de manière beaucoup plus ambitieuse :

    L’innovation sociale est motivée par la volonté de répondre à un besoin social et/ou par une aspiration sociale (la visée d’un idéal social). Sa nouveauté réside dans la mise en œuvre de pratiques en rupture avec les pratiques habituelles dans un milieu donné. La dimension sociale prend forme dans un processus collectif marqué par des pratiques solidaires constitutives d’un ancrage territorial fort et de façon concomitante d’une gouvernance élargie et participative, se traduisant par un modèle économique pluriel. Ce processus aboutit à un résultat qui peut être une approche, un produit ou un service, se distinguant par son accessibilité et la logique de service qu’elle sous-tend. Processus et résultats sont porteurs d’impacts directs et de changements institutionnels multi-niveaux en ciblant les individus, les organisations, le territoire et les collectivités. Enfin, le déploiement de l’innovation sociale peut se faire de différentes manières : par essaimage, apprentissage et sélection.

    Voilà de quoi restituer les communs dans une démarche de transformation sociale qui manque chez Ostrom qui privilégie dans son approche la pérennité de la ressource dans le temps.

    Ce que propose Geneviève Fontaine dans cet article de recherche publié dans HAL est d’ajouter des critères additionnels aux communs de type « gestion des ressources » étudiés par Elinor Ostrom. Quels sont ces critères ?

    Une aspiration sociale au développement équitable des capabilités motive l’action collective

    L’objectif est l’accessibilité réelle à la ressource à partir d’une finalité d’équité et une attention portée aux plus démunis et vulnérables. L’accessibilité se traduit notamment dans les droits distribués qui régulent l’accès à la ressource
    un mode de gouvernance local et délibératif associant les personnes concernées (liberté procédurale) et qui repose sur une solidarité démocratique fondée sur la reconnaissance de l’autre comme différent mais égal en dignité.
    la ressource faisant l’objet d’un commun de capabilité (« ressource sociale ») concoure aux capabilités et fait l’objet d’un jugement partagé d’utilité, de désirabilité et d’un vœu de dotation équitable construit par la délibération
    Des pouvoirs publics qui, en sus de la reconnaissance méta-institutionnelle des règles du communs (Ostrom,1990), favorisent la liberté procédurale des acteurs et adoptent une posture de co-construction

    Les conditions d’émergence de communs porteurs de transformation sociale
    PDF : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01539864v2/document

    Les crises environnementales, sociales, économiques et démocratiques actuelles peuvent constituer un contexte favorable à l’émergence d’innovations sociales à la fois réparatrices, permettant de rendre la transition moins douloureuse, mais aussi transformatives, s’inscrivant dans la mise en œuvre d’un autre modèle de développement (Levesque B., 2012). Dans le même temps, la pensée et le cadre d’analyse développés par Elinor Ostrom inspirent des initiatives et alimentent de très nombreux travaux, notamment en France, qui interrogent l’apport de cette approche des communs à l’analyse de la propriété, des institutions, du développement ou de l’Economie Sociale et Solidaire. Le pouvoir transformatif des communs en tant qu’actions collectives instituantes autour de ressources vécues comme vulnérables peut-il être questionné et renforcé par les analyses de l’innovation sociale ?

  • Judith Rochfeld : « La raréfaction des ressources naturelles a obligé à les envisager comme des biens communs » - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2017/10/17/judith-rochfeld-la-rarefaction-des-ressources-naturelles-a-oblige-a-les-e

    De la biodiversité, aux ressources numériques, comment définir les « communs » ? Plus de 200 contributeurs (économistes, historiens, sociologues) relèvent le défi dans un dictionnaire. Pour la juriste Judith Rochfeld, une des coordinatrices de l’ouvrage, la notion remet en question le principe de propriété privée.

    Lorsqu’on parle des communs, au pluriel, il y a une filiation dominante : l’idée de biens gouvernés en commun, qui se situent entre la propriété privée et la propriété publique. C’est le travail mené par l’économiste américaine Elinor Ostrom, récompensée en 2009 par l’équivalent du Nobel en économie, et son école, dite de Bloomington. A l’origine, ce travail portait sur des ressources naturelles - des réseaux d’irrigation, des forêts, des pêcheries… - et conduisait au constat que ces ressources, gérées par une communauté d’une centaine de personnes au maximum, faisaient l’objet d’un « faisceau de droits » distribués entre les membres : droit d’accès, droit de prélèvement, droit d’inclure ou d’exclure, droit de gouverner la ressource… Il démontrait, par des exemples concrets, qu’il existe une gouvernance collective qui permet la durabilité du bien et des usages partagés. Ce mouvement a ensuite exploré les ressources immatérielles de la connaissance ; Wikipédia, par exemple, s’inscrit assez bien dans ce schéma de gouvernance. Evidemment, si on envisage de très grands communs comme le climat, la biodiversité ou l’eau, les choses se compliquent : la communauté devient universelle et, on le voit, une gouvernance mondiale est très difficile…

    En réaction au servage de la société médiévale, la Révolution française a établi la propriété privée comme une manifestation de la liberté individuelle sur les biens. La France est aussi un Etat très centralisé, dans lequel le public a absorbé le commun. Dans notre tradition, il est très difficile de penser autre chose que la propriété privée d’une part, la propriété publique de l’autre…

    Les communs ont été très présents dans les débats sur la loi numérique en France, autour de la reconnaissance du domaine public, du logiciel libre, des « communs volontaires » de la connaissance… Mais il y a eu peu d’effets concrets.

    Le simple fait que ce débat ait eu lieu était très important. Les questions ont été posées - or jusque-là, elles ne l’étaient pas. Il y a beaucoup de discussions aujourd’hui sur la protection du domaine public, ou sur des exceptions au droit d’auteur pour les œuvres dites transformatives, par exemple les pratiques de réutilisation de morceaux d’œuvres existantes. Ces discussions ne sont pas achevées, mais il ne faut pas oublier d’où on part… Et puis il y a des changements : la loi sur la biodiversité de 2016, par exemple, reconnaît qu’un propriétaire peut s’imposer des obligations pour la protection de l’environnement. C’est l’aboutissement d’un processus : cela fait des années que cette idée est discutée.

    #Communs #Dictionnaire

  • Le sexisme perdure (aussi) chez les économistes
    http://abonnes.lemonde.fr/entreprises/article/2017/10/12/le-sexime-perdure-aussi-chez-les-economistes_5200047_1656994.html

    En France comme aux Etats-unis, les femmes sont sous-représentées au sein de la profession. En cause : le poids du conservatisme et des représentations mais aussi le fonctionnement des carrières dans la filière…

    Depuis sa création, en 1969, une seule femme a reçu la prestigieuse récompense : l’Américaine Elinor Ostrom, en 2009. « Tout un symbole, estime Alexandre Delaigue, économiste à l’université Lille-I. Il y a un problème de sexisme en économie, et le faible nombre de femmes nobélisées n’en est qu’une illustration. »

    Depuis quelques mois, le sujet déchire la communauté des économistes aux Etats-Unis. Alice H. Wu, étudiante à Berkeley (Californie), a jeté un pavé dans la mare : son mémoire de master, publié en août, passe en revue les milliers de conversations tenues sur un forum professionnel célèbre parmi les économistes américains, Econjobrumors.com. Elle a ainsi isolé les trente mots les plus utilisés pour évoquer les femmes du secteur. Le résultat est glaçant : « chaude », « salope », « vagin », « anal », « sexy », « seins », « prostituée »…

    #Sexisme #Feminisme

    • Une occasion ratée ? Mardi 10 octobre, l’Académie royale des sciences de Suède a décerné le prix Nobel d’économie à l’Américain Richard Thaler. Une déception pour ceux qui rêvaient de voir la Française Esther Duflo, professeure au Massachusetts Institute of Technology (MIT), décrocher le Graal. Las ! Elle figurait certes parmi les favoris, mais les statistiques jouaient contre elle.

      Depuis sa création, en 1969, une seule femme a reçu la prestigieuse récompense : l’Américaine Elinor Ostrom, en 2009. « Tout un symbole, estime Alexandre Delaigue, économiste à l’université Lille-I. Il y a un problème de sexisme en économie, et le faible nombre de femmes nobélisées n’en est qu’une illustration. »

      Depuis quelques mois, le sujet déchire la communauté des économistes aux Etats-Unis. Alice H. Wu, étudiante à Berkeley (Californie), a jeté un pavé dans la mare : son mémoire de master, publié en août, passe en revue les milliers de conversations tenues sur un forum professionnel célèbre parmi les économistes américains, Econjobrumors.com. Elle a ainsi isolé les trente mots les plus utilisés pour évoquer les femmes du secteur. Le résultat est glaçant : « chaude », « salope », « vagin », « anal », « sexy », « seins », « prostituée »…

      « Un cul trop bandant pour qu’on l’écoute »

      Le scandale s’est répandu comme une traînée de poudre, soulevant une série de réactions dans le milieu universitaire. « C’est très choquant, mais ce n’est malheureusement pas une surprise, commente Shelly Lundberg, présidente du comité consacré au statut des femmes au sein de l’American Economic Association (AEA). Lorsque l’on creuse un peu, les témoignages ne manquent pas. »

      Nathalie – elle préfère garder l’anonymat –, économiste belge expatriée outre-Atlantique, garde ainsi un mauvais souvenir de la conférence qu’elle a donnée il y a quelques mois, à Londres. A la sortie, elle surprend un échange entre deux collègues à son propos : « Elle a un cul trop bandant pour qu’on l’écoute. » « J’étais trop choquée pour réagir : je pensais que ces remarques étaient d’une autre époque ! », témoigne-t-elle.

      Un exemple de plus du sexisme ordinaire ? Certainement. « Mais derrière ce sujet se cache celui, plus grave, de la sous-représentation des femmes parmi les économistes », souligne Paul Seabright, de l’Ecole d’économie de Toulouse, auteur de l’ouvrage Sexonomics (Alma Editeur, 2012).

      « Silence assourdissant »

      Aux Etats-Unis, elles pèsent ainsi 31 % des doctorants en économie, 23 % des enseignants-chercheurs et seulement 2 % des professeurs dans les 42 principaux départements du pays, selon l’AEA. Soit aussi peu que dans les sciences dures, à l’instar de l’ingénierie ou de l’informatique.

      Dans une note sur le sujet, Soledad Zignago, économiste à la Banque de France, passe en revue les données de Research Papers in Economics (RePEc), le plus grand répertoire mondial d’économistes, où sont enregistrés 50 000 auteurs. Bilan : la part des femmes n’est que de 19 %. « Elles sont également moins présentes dans les médias et sur les réseaux sociaux, sans parler des écarts de salaires », remarque Mme Zignago.

      Et en France ? « Le silence sur le sujet est assourdissant, et il y a moins de données disponibles qu’aux Etats-Unis pour mesurer l’ampleur du phénomène », note Béatrice Cherrier, historienne de l’économie, qui vient d’être recrutée par le CNRS précisément pour étudier la question. Peut-être parce que les premières concernées sont souvent réticentes à en parler, de peur d’être marginalisées. Voire d’être cataloguées comme les féministes hystériques de service.

      « Lorsqu’on pense expert, on pense homme »

      Un coup d’œil aux programmes des nombreux forums et conférences économiques tenus toute l’année en France confirme pourtant que la situation tricolore n’est pas très éloignée de celle des Etats-Unis : les panels sont souvent presque exclusivement masculins. Et les rares chiffres tout de même disponibles en disent long : les femmes représentent 26 % des économistes français enregistrés sur RePEc.

      Si elles pèsent 50 % des effectifs en premier cycle universitaire, leur proportion tombe à 40 % pour les maîtres de conférence et 20 % pour les professeurs. « C’est là que se situe le plafond de verre, estime Anne Boring, chercheuse affiliée à Sciences Po. Plus on monte, moins il y a de femmes. » Et ce n’est bien sûr pas une question de compétences. Alors, où est le problème ?

      « Cette sous-représentation est le fruit d’un cocktail de causes complexes, relevant parfois de la misogynie, du poids du conservatisme, des biais inconscients et des obstacles institutionnels », détaille Emmanuelle Auriol, du comité « Women in Economics » au sein de la European Economic Association (EEA), une association d’économistes européens.

      Longtemps, les jurys d’agrégation ont été 100 % masculins. Les réseaux féminins d’influence sont moins nombreux. Et les idées reçues ont la vie dure – y compris chez les femmes elles-mêmes. « Cela relève encore du réflexe : lorsqu’on pense expert, on pense homme », résume Mme Lundberg.

      Milieu ultra-compétitif

      S’ajoute à cela l’autocensure, qui joue à plus d’un niveau. « Je l’ai clairement observé lorsque je vice-présidais l’université d’Orléans : les femmes sont moins nombreuses à postuler que les hommes, de peur de ne pas avoir les compétences, narre Anne Lavigne, aujourd’hui au Conseil d’orientation des retraites. Mais celles qui osent le faire ont de meilleurs résultats. »

      De même, nombre d’entre elles refusent de prendre la parole dans les médias ou en conférence lorsqu’elles ont le sentiment de ne pas maîtriser un sujet à 100 %. Des scrupules dont s’encombrent beaucoup moins leurs homologues masculins.

      Pour ne rien arranger, les journalistes se reposent un peu trop – autant par facilité que manque de temps – sur les « bons clients », ces économistes systématiquement appelés car disponibles à toute heure. Presque toujours des hommes.

      Pour Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférence à Paris-I-Panthéon-Sorbonne et coauteur de L’Economie pour toutes (Ed. La Découverte, 2014), les femmes sont surtout pénalisées par le fonctionnement même du milieu des économistes, ultra-compétitif. « Ce n’est pas un cliché de souligner qu’elles y sont moins à l’aise : ses codes et son langage sont très masculins, tout comme l’importance démesurée accordée au nombre de publications pour l’avancement des carrières universitaires », détaille-t-elle.

      Construire un réseau efficace

      En la matière, les femmes se heurtent au problème du manque de temps. A la maison, l’organisation de la vie de famille reste souvent à leur charge. « Entre les cours, la paperasse, la recherche, la gestion des enfants, surtout lorsqu’ils étaient en bas âge, dégager des heures pour publier relevait de l’exploit, se rappelle Nathalie Coutinet, économiste à Paris-XIII. Dans ces conditions, on ne part pas sur un pied d’égalité. »

      Certes, les mœurs évoluent : les tâches familiales sont un peu mieux réparties au sein des jeunes générations. « Mais on ne peut pas compter uniquement sur cela pour changer les choses », prévient Mme Auriol. Son association a pris les devants. Tous les ans, l’EEA organise une « retraite » destinée aux jeunes diplômées en économie. Au menu : formations et échanges avec des mentors, afin de les aider à publier et à se construire un réseau efficace.

      En France, le site Expertes.fr offre un annuaire gratuit rassemblant près de 3 000 spécialistes femmes, dont des économistes, afin d’aider les médias à ne plus se contenter uniquement des « bons clients » masculins. « Tout ce qui augmente la visibilité des femmes aidera à changer peu à peu la culture et les représentations, conclut Agnès Bénassy-Quéré, présidente déléguée du Conseil d’analyse économique. Mais le chemin sera très long. »

  • Le logiciel libre est-il un Commun ? – Framablog
    https://framablog.org/2017/09/29/le-logiciel-libre-est-il-un-commun

    La notion de commun semble recouvrir aujourd’hui un (trop) large éventail de significations, ce qui sans doute rend confus son usage. Cet article vous propose d’examiner à quelles conditions on peut considérer les logiciels libres comme des communs.

    Nous vous proposons aujourd’hui la republication d’un article bien documenté qui a pu vous échapper au moment de sa publication en juin dernier et qui analyse les diverses dimensions de la notion de Communs lorsqu’on l’associe aux logiciels libres. Nous remercions Emmanuelle Helly pour la qualité de son travail : outre le nombre important de liens vers des ressources théoriques et des exemples concrets, son texte a le mérite de montrer que les nuances sont nombreuses et notamment que la notion de gouvernance communautaire est aussi indispensable que les 4 libertés que nous nous plaisons à réciter…

    L’article est intéressant, mais il me semble qu’il est un peu trop « rigide », c’est-à-dire centré sur des règles, qui formeraient la définition canonique d’un commun et une application de ces règles à la question des logiciels libres. Or tant les logiciels libres (avec la grand diversité des points de vue, qui sont très bien expliqués dans cet article, avec de nombreux exemples, souvent convaincants pour ce qui veut être montré) que les communs sont des objets et des concepts très mouvants.

    A mon sens, ce qui fait du mouvement des logiciels libres (mouvement, et pas chaque LL produit) un exemple typique de l’émergence des communs numériques, c’est la dynamique mise en place : partage, construction de communauté (construction est le terme le plus important), règles de droit (faisceau de droits représenté par les licences, qui distinguent propriété et usage), et risque d’enclosure (protection du LL contre les mainmises, y compris contre celles des « fondateurs » vis-à-vis des autres, qui est assurée par la capacité de forker).
    J’ai écrit il y a très longtemps (2005) un papier là dessus :
    https://vecam.org/archives/article1320.html

    Je suis partisan d’une interprétation souple des huit principes repérés par Elinor Ostrom pour qu’un commun puisse fonctionner, et garantir la pérennité tant de la ressource partagée que de la communauté qui organise le partage. Ces règles sont issues de l’observation de communs géographiquement identifiés, de petite taille, avec une « communauté » aisément identifiable. Le livre d’Elinor Ostrom « Governing the commons » date de 1992, avant l’internet. Il faut penser qu’il est complété par celui qu’elle a écrit en 2006 avec Charlotte Hess « Understanding the knowledge as a commons ».

    Avec Mélanie Dulong de Rosnay, nous avons essayé de voir comment les huit principes peuvent être convoqués pour analyser les facteurs de succès de l’internet lui-même considéré comme un commun :
    https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00736920

    Nous avons besoin du logiciel libre autant que des communs pour penser la société à venir et l’émancipation au XXIe siècle. Restons ouverts sur les définitions.

    #Communs #Logiciel_libre

  • Le Comité invisible et les Communs : pourrons-nous encore être « amis » ? – – S.I.Lex –
    https://scinfolex.com/2017/08/31/le-comite-invisible-et-les-communs-pourrons-nous-encore-etre-amis

    Par Lionel Maurel.

    Très beau texte qui permet à la fois de mieux comprendre les communs comme processus social et de critiquer les formules à l’emporte pièce du Comité invisible.

    Sur tous ces points – et bien d’autres – le livre est indéniablement précieux. Mais c’est pourtant une profonde sensation de malaise qui m’a étreint lorsque je l’ai refermé. Car si en apparence l’ouvrage – comme A nos amis le faisait déjà – met constamment en avant le concept « d’amitié » (en affichant l’objectif de « frayer des chemins » ou « d’organiser des rencontres » entre des « mondes amis fragmentés »), il constitue avant tout une expression particulièrement acerbe d’inimitiés, frappant à peu près toutes les composantes du mouvement social. Communistes, syndicalistes, négristes, écologistes, féministes, municipalistes, acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire, militants de la Transition : tout le monde y passe successivement, dans un esprit d’excommunication – j’emploie le mot à dessein – traquant la moindre compromission avec le système économique et politique comme motif de disqualification définitive. Ironiquement, les auteurs critiquent la tendance (hélas bien réelle…) des cercles militants à s’entre-déchirer (« Chaque groupuscule s’imagine gratter quelques parts du marché de la radicalité à ses rivaux les plus proches en les calomniant autant qu’il est possible. »), mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le Comité Invisible tombe aussi complètement dans ce travers avec ce livre. Or le mouvement des Communs n’échappe pas à ce petit jeu de massacre et c’est ce qui me pousse à écrire sur Maintenant, parce qu’il me semble que de telles attaques appellent une réponse que je n’ai pour l’instant lue nulle part.

    Elle [Elinor Ostrom] insiste par contre sur un point, passé sous silence par le Comité invisible alors qu’il est essentiel : celui de l’importance, en tant que facteur de réussite, de l’auto-organisation et de l’auto-détermination des groupes qui gèrent des Communs, (les mots « self-organization » et « self-governance » reviennent ainsi constamment dans l’ouvrage). Elle constate en effet dans ses observations que, dans les hypothèses où des autorités extérieures ne laissent pas suffisamment d’autonomie aux communautés pour établir des règles adaptées à chaque situation particulière, la gestion en commun échoue quasi systématiquement. Et symétriquement, au sein même des communautés, elle remarque que les modèles hiérarchiques sont moins efficaces et que le succès des groupes est conditionné au fait que l’ensemble des membres puissent prendre part aux délibérations concernant les règles à établir et leur mise en oeuvre. Il y aurait d’ailleurs ici un point de rencontre possible avec la tradition anarcho-libertaire dans laquelle s’inscrit le Comité invisible, notamment via la question de l’auto-gestion. Mais leur positionnement est en réalité si extrême que le simple emploi de termes comme « économie », « gouvernance », « gestion » ou « administration » suffit à leurs yeux à disqualifier la démarche.

    #Communs #Lionel_Maurel #Comité_invisible

  • En 2017, que revive le bien commun ! - La Croix
    http://www.la-croix.com/France/Politique/En-2017-revive-bien-commun-2017-05-05-1200844982

    Au singulier ou au pluriel, avec ou sans majuscules, l’expression a envahi les discours. En témoigne la campagne présidentielle qui s’achève, où perdants et finalistes en ont usé, de manière évidemment nuancée.

    Tandis que Benoît Hamon promettait de constitutionnaliser les « biens communs » – l’eau, l’air, la terre et la biodiversité –, Jean-Luc Mélenchon entendait les soustraire au monde marchand, y ajoutant l’énergie, la monnaie ou encore la santé. François Fillon défendait sa réforme de la Sécurité sociale par la nécessité de préserver « ce bien commun ».

    Et les deux candidats encore en lice continuent à s’affronter sur ce terrain, Emmanuel Macron rappelant que « notre bien à tous, c’est la démocratie », face à Marine Le Pen en guerre contre « les puissances d’argent qui tentent de lancer une OPA hostile sur l’État, notre bien commun ». À l’ombre de cette notion, font ainsi florès tous les emplois et toutes les visées politiques.

    Quarante ans plus tard, Quadragesimo anno utilise pour la première fois l’expression « bien commun » que le concile Vatican II définit comme « l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée » (constitution pastorale Gaudium et spes, n° 26).

    « Le bien commun concerne donc les groupes qui composent la société, et chacun de leurs membres, commente le Père Dominique Greiner, assomptionniste, rédacteur en chef religieux à La Croix et spécialiste de la doctrine sociale. En affirmant cela, le Concile s’oppose aussi bien à l’individualisme libéral (la société n’existe que pour permettre à chacun de poursuivre ses intérêts personnels) qu’au socialisme collectiviste (les individualités sont absorbées par le projet collectif qu’elles doivent servir). »

    On doit à l’américaine Elinor Ostrom d’avoir forgé cette catégorie dès le début des années 1980 afin de dépasser la distinction classique entre bien public et bien privé. Les « communs » ne s’identifient plus à des biens définis au préalable mais à l’espace de délibération institué pour les préserver. Ils ne désignent pas un fleuve en soi, par exemple, mais le collectif qui décide de prendre en charge sa gestion en élaborant des règles communes d’usage.

    #communs #commun #église_catholique

  • Des communs et des hommes #DATAGUEULE 42 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=qrgtbgjMfu0&index=17&list=PLKipY1cRnemJApzq8NWxMpx565V8yQPfB

    Les "communs" ou "commons" en anglais - souvent traduits par "biens communs" - sont partout. L’air ou l’eau sont sans doute les plus connus mais ce concept pourrait englober de nombreuses choses : la santé, le savoir, la culture et plus généralement tout ce qui serait considéré comme était essentiel à la société dans son ensemble. Dans les cultures numériques, ils commencent à être de plus en plus reconnus, notamment grâce à des initiatives comme les licences Creative Commons (http://is.gd/Hwl59d). Peut-être est-il temps de questionner leur place au-delà de la sphère numérique ?

    SOURCES
    "266,3 milliards, c’est le nombre de litres d’eau en bouteille consommés dans le monde en 2013" : http://is.gd/wxMx49

    "En 2005, Peter Brabeck-Letmathe, alors PDG de Nestlé Waters rappelait que « l’eau est une denrée alimentaire comme les autres et doit avoir une valeur marchande »" : http://is.gd/4ZiOdi

    "Nestlé Waters, leader du secteur avec plus de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014" : http://is.gd/imNY9K

    Nestlé Waters et les eaux minérales de Sao Lourenço au Brésil : http://is.gd/viKBdV

    Rijk Zwaan et ses laitues résistantes au puceron Nasonovia : http://is.gd/eLhQ4d

    "En 535 après Jésus-Christ, le code Justinien prend la peine de définir 4 types de propriétés pour les choses qui nous entourent" : http://is.gd/y7OE3X

    "en 1968, l’écologue américain Garrett Hardin conclu que l’espèce humaine est incapable de gérer une ressource commune sans la détruire. C’est la « tragédie des communs »" : http://is.gd/yrkqZI + http://is.gd/R0sE9f

    "En 2009, Elinor Ostrom obtient le prix nobel d’économie pour son travail autour des « communs »" : http://is.gd/GxOrO2 + http://is.gd/xfWGGv + http://is.gd/f6IzFe

    "À Oman, le système de gestion collective de l’eau a plus de 16 siècles d’ancienneté. 5 réseaux alimentant 3000 systèmes d’irrigation permettent de répartir l’eau équitablement" : http://is.gd/8XVCqb

    "Entre 1975 et 2004, seuls 1,3% des médicaments mis sur le marché concernaient les maladies tropicales" : http://is.gd/daXwn2

    "En 2008, l’Open Source Drug Discovery voit le jour en Inde" : http://is.gd/daXwn2

    "En 6 ans, l’OSDD rassemble 7.900 participants venus de 130 pays" : http://is.gd/lH3ePa

    "En 2014, la molécule Pa824 voit le jour. Validée lors de son premier test clinique, elle pourrait donner naissance à un nouveau médicament contre la tuberculose" : http://is.gd/hfNWVI + http://is.gd/SlUYSL

    #Communs #Pédagogie

  • Subvertir la question des #communs
    http://revueperiode.net/subvertir-la-question-des-communs

    Face à la toute puissance du paradigme orthodoxe en économie, pour lequel les arrangements contractuels privés sont les plus efficients, une réponse théorique hétérodoxe s’est saisie des communs pour contester les fondements du tout-marché. Dans ce texte, David #Harvey montre les limites de ces nouvelles approches. Centrées sur la question des arrangements institutionnels et du droit, elles évacuent le lien indissoluble entre droit de propriété et accumulation du capital. Harvey montre avec brio que le capital reproduit sans cesse un commun bien précis, le travail collectif, pour le reprivatiser. Cette lecture est précieuse, elle permet de mettre les riches observations institutionnalistes sur les communs (problèmes d’échelles, horizontalité, verticalité) au service d’un agenda (...)

    #Uncategorized

  • Elinor Ostrom : Par-delà la tragédie des communs
    http://www.laviedesidees.fr/Elinor-Ostrom-Par-dela-la-tragedie-des-communs.html

    En 2009, Elinor Ostrom figure parmi les lauréats du prix Nobel d’économie pour son analyse de la gouvernance économique, notamment en ce qui a trait aux biens communs. Si ce choix en surprend plus d’un au sein de la profession, sa quête de toute une vie pour comprendre les modalités de gestion réussie des ressources communes est riche d’enseignements pour notre avenir.

    Essais & débats

    / propriété, #environnement, #femmes

    #Essais_&_débats #propriété

  • En quoi la BiblioDebout constitue-t-elle un Commun ?
    https://scinfolex.com/2016/05/11/en-quoi-la-bibliodebout-constitue-t-elle-un-commun

    « Chaque commun est un cas particulier ». On cite souvent cette phrase d’Elinor Ostrom, lauréate du prix Nobel d’Économie en 2009 pour ses travaux sur les Communs et je l’ai fait moi-même à de nombreuses reprises à l’écrit ou à l’oral, sans me rendre compte à quel point c’était un point crucial pour saisir sa pensée et, plus largement, la réalité de ce que sont les Communs. Après plus d’un mois à présent d’existence de la BiblioDebout, cette bibliothèque collaborative créée comme un Commun par un groupe au sein du mouvement Nuit Debout, je comprends infiniment mieux pourquoi Elinor Ostrom a consacré une grande partie de sa vie à observer sur le terrain et à documenter des pratiques de mise en commun de ressources. Source : : : S.I.Lex (...)

  • Le cyberespace a un besoin urgent de régulation
    http://www.alliancy.fr/opinions/no-theme/2015/04/30/le-cyberespace-a-un-besoin-urgent-de-regulation

    Le concept d’espace stratégique commun remonte loin dans l’histoire de l’humanité. A partir du moment où les hommes ont vécu en sociétés organisées, ils ont été confrontés à des ressources dont l’emploi optimal au profit de la collectivité nécessitait des règles différentes de celles de la propriété privée ou de l’accès sans entrave. C’est ainsi que, depuis des temps très anciens jusqu’à une date récente, les paysans de France exploitèrent-ils collectivement ce que l’on nommait les prés communaux pour y faire paître leurs troupeaux. Ce thème du « commun » connaît un regain d’intérêt depuis une vingtaine d’années.

    Ainsi, en 2009, Elinor Ostrom, professeure de Sciences politiques aux Etats-Unis, a obtenu le prix Nobel d’économie pour ses travaux portant sur la gestion collective des biens communs. Elle a montré comment de nombreuses collectivités, à travers la planète et l’histoire, ont su trouver les moyens d’une gestion économiquement optimale de leurs biens communs, notamment à travers l’élaboration de ce qu’elle nomme des arrangements institutionnels.

    La grande question c’est le champ de compétence. Technique, économique, fiscal, militaire, politique ? Ça change pas mal de chose.

    #Biens_communs #Cyberespace #Gouvernance_d'Internet #International #Internet #Réglementation

  • Comment fabriquer des biens communs en open source ? - Movilab.org
    http://movilab.org/index.php?title=Comment_fabriquer_des_biens_communs_en_open_source_%3F

    Il y a aujourd’hui une vraie déferlante selon les secteurs. Voiture, vélo, alimentation / semences /AMAP sont déjà en place, après le logiciel libre. Comment cela peut-il s’élargir en prenant appui sur les vagues du hacking, de la consommation et l’économie collaborative ?

    Elinor Ostrom prouve qu’une autre logique économique est possible. Peut-on appliquer ses principes à l’économie de la connaissance ? Pouvons-nous documenter ce qui s’est fait dans le logiciel libre (Wikipedia, RERS, Tela Botanica) et les logiciels de vie (p.ex. les semences paysannes) ? Peut-on généraliser la logique Creative Commons et Open source à l’habitat (Airbnb, couchsurfing), aux véhicules (Zipcar) aux objets (FabLabs, Etsy, Interface, Freecycle) ? Comment transmettre les bonnes pratiques et les codes sources dans ces (...)

    #c_nd

  • #Agriculture et #environnement : ouvrir le champ des possibles
    http://www.sad.inra.fr/Toutes-les-actualites/Agriculture-et-environnement-ouvrir-le-champ-des-possibles

    Et si la crise de l’agriculture était une crise de la conception ? Depuis l’origine de l’agriculture, on conçoit des systèmes pour cultiver la terre. Au 19ème siècle, les agronomes ont focalisé leurs travaux de conception sur la plante ou sur la relation entre la plante et le sol. De nos jours, la conception s’opère encore sur des objets tels que des plantes, des races animales, des machines, des techniques, mais concevoir un système qui met en jeu aussi bien des dynamiques écologiques, agronomiques et sociales reste un exercice très complexe. D’ailleurs, il existe des gestionnaires de l’eau, de la #biodiversité, des parcelles agricoles ou encore du territoire mais il n’existe pas de gestionnaire (et donc de concepteur) de l’agro-écosystème. Pourtant depuis les années 70/80, l’agro-écosystème est devenu un objet d’étude. La recherche s’intéresse par exemple aux liens entre pratiques agricoles et biodiversité, ou encore entre les pratiques et les cycles biogéochimiques. Dans son travail de thèse, Elsa Berthet défend l’idée selon laquelle l’agro-écosystème, en plus d’être un objet d’étude, devrait être un objet de la conception. Pourquoi ? Parce que lorsque l’on se focalise sur un unique objectif de gestion (préserver la biodiversité ou les ressources en #eau, augmenter les rendements, etc.) on prend le risque de générer des effets négatifs sur d’autres dimensions environnementales. Encore aujourd’hui, les solutions proposées sont souvent trop ponctuelles et déconnectées les unes des autres, alors que dans les systèmes écologiques tout est interdépendant.

    Biens communs ou #inconnus_communs ?

    Dans la littérature des biens communs développée notamment depuis les travaux d’Elinor Ostrom, les biens communs sont le point de départ de l’action collective. Cette littérature étudie des situations dans lesquelles des acteurs dépendent fortement d’une ressource menacée de disparition en raison d’une surexploitation (pêcherie, nappe phréatique, forêt), et où les acteurs se mettent d’accord pour établir des règles d’exploitation de la ressource commune. C’est ce qu’Elinor Ostrom nomme l’auto-organisation. Cependant, lorsque l’on conçoit un agro-écosystème, l’auto-organisation ne va pas de soi. Dans un agro-écosystème, il existe de multiples ressources à préserver, pour lesquelles les intérêts des acteurs peuvent varier. On ne peut donc pas parler de biens communs pour les agro-écosystèmes mais plutôt d’"inconnu commun", une expression issue des travaux de Le Masson et Weil (2013). Engager une démarche collective de conception innovante de l’#agro-écosystème sans considérer les options de gestion comme connues à l’avance ré-ouvre le champ des possibles et permet d’initier une action collective alors même qu’il n’y a pas de bien commun identifié a priori.

  • Do you believe in sharing ? - FT.com
    http://www.ft.com/intl/cms/s/2/afc5377e-1026-11e3-a258-00144feabdc0.html

    Elinor Ostrom et Garrett Hardin, un article intéressant, avec une perspective libérale

    It was only when Lin saw Hardin lecture that she realised that she had been studying the tragedy of the commons all along. It was 1968, the year that the famous article was published. Garrett Hardin was 53, in the early stages of a career as a campaigning public intellectual that would last the rest of his life. Lin was 35, now Ostrom: she had married Vincent Ostrom, a respected political scientist closer to Hardin’s age, and together they had moved to Indiana University. Watching Hardin lecture galvanised her. But that wasn’t because she was convinced he was right. It was because she was convinced that he was wrong.

    #biens_communs #économie qui devrait intéresser @hlc

  • 4 Ideas for Defending the Open Data Commons | Open Knowledge Foundation Blog
    http://blog.okfn.org/2013/01/10/4-ideas-for-defending-the-open-data-commons

    Open data and the commons: an old story?

    There is a direct link between the open data movement and the philosophy of common goods. Open data are an illustration of the notion of common informational goods proposed by Elinor Ostrom, winner of the 2009 Nobel Prize for economics. Open data belong to everyone and, unlike water and air (and other common goods), they are non-exclusive: their use by one does not prevent others. If I reuse an open data set, this does not prevent other reusers from doing so. This proximity between the commons and open data is also suggested by the presence of the initiator of Creative Commons licences, Lawrence Lessig, at the 2007 Sebastopol meeting in which the concept of open data itself was defined.