#poubelle_industrielle

  • Le batchcooking, nouvel impératif social
    https://www.franceculture.fr/emissions/lhumeur-du-matin-par-guillaume-erner/lhumeur-du-jour-emission-du-mardi-28-janvier-2020


    Le batchcooking consiste à préparer le dimanche les plats pour la semaine, théoriquement en deux heures, les deux heures étant une hypothèse à peu près aussi réaliste qu’un plan de paix pour le Moyen-Orient. Donc vous allez, que dis-je vous devez vous lancer dans le batchcooking, c’est le nouvel impératif du parenting — élever des enfants, quoi — et cela dans le but de ne pas les alimenter uniquement à l’ultra processed food, une nourriture riche en graisses, sel et autres additifs.

    Vous devez vous lancer dans le batchcooking, parce que comme cela a été dit par de nombreux anthropologues, nous sommes passés d’une civilisation de la honte à une civilisation de la culpabilité, les deux pouvant d’ailleurs aller de pair, puisque nourrir votre progéniture de croque-monsieur carrefour, c’est conjuguer à la fois la honte et la culpabilité, quant aux cordons bleus Monique Ranou, la marque propre d’Intermarché, j’imagine qu’il faut être l’un des Thénardier pour en servir à ses enfants.

    Ou comment cuisiner quand on a un mode de vie inadapté, qu’on est pressé par le manque de temps ?

    #cuisine #poubelle_industrielle (mais en mieux)

  • Snowden, Constant et le sens de la liberté à l’heure du désastre | Terrestres
    https://www.terrestres.org/2019/12/20/snowden-constant-et-le-sens-de-la-liberte-a-lheure-du-desastre

    Aurélien Berlan

    Les géants du numériques ont aboli la « vie privée », face visible de la liberté des Modernes. C’est au contraire à l’autre versant de cette conception de la liberté qu’il faudrait renoncer : être délivrés des nécessités de la vie, rendue possible par l’instauration de dispositifs lointains et aliénants. Il s’agit alors de reconquérir la liberté de subvenir à nos vies.

    A propos d’Edward Snowden, Mémoires vives, Seuil, Paris, 2019.

    Les appels à décréter « l’état d’urgence écologique » qui foisonnent aujourd’hui à l’adresse des Etats sont le dernier avatar d’une idée qui hante une partie du mouvement écologiste depuis longtemps. Compte tenu des liens historiques entre la dynamique des sociétés industrielles et la conception occidentale moderne de la liberté, enrayer l’aggravation des nuisances et la multiplication des catastrophes que ces sociétés provoquent supposerait d’engager une politique étatique volontariste, voire dirigiste, supposant de restreindre les libertés, que ce soit sous la forme d’un renouveau républicain ou d’une dictature verte1. Entre la nature et la liberté, il faudrait choisir – et vu le degré de dégradation environnementale déjà atteint, manifeste dans la brutalité de l’effondrement en cours du vivant, on n’aurait en réalité pas le choix.

    Sur les terrains de lutte ayant une dimension écologiste, là où des gens se mettent en danger pour empêcher tel ou tel projet désastreux de se réaliser, qu’il s’agisse d’un méga-transformateur électrique pour exporter de l’énergie prétendument verte (comme en Aveyron où l’Amassada vient d’être expulsée manu militari), d’une mine de lignite (à Hambach en Allemagne où l’intervention de la police a provoqué un mort) ou d’une poubelle nucléaire (à Bure où les militants font l’objet d’une répression judiciaire acharnée), c’est un autre son de cloche que l’on entend en général. Les militant-es ne se battent pas pour que les prérogatives de l’Etat soient encore renforcées après deux décennies de lois « antiterroristes » (utilisées contre la contestation écologiste lors de la COP 21) et cinquante ans de politiques « sécuritaires », mais pour reconquérir une liberté que le capitalisme industriel, avec la complicité des Etats, nous a selon eux ravie.

    Dans les deux cas, il ne s’agit bien sûr pas de la même liberté – notion dont on sait à quel point elle est polysémique. Dans le premier discours, c’est la conception (néo)libérale de la liberté qui est en ligne de mire, c’est-à-dire la liberté d’échanger et de faire des affaires sans entraves (« laisser faire, laisser passer »), sur les deux plans individuel (« je fais ce que je veux ») et entrepreneurial (« dérégulation des marchés ») – et l’on retombe dans les vieilles ornières du débat opposant les libéraux aux interventionnistes, qu’ils se disent socialistes, républicains ou écologistes. Dans le second discours, c’est une autre idée de la liberté qui est en jeu, que les militant-es désignent en général par la notion d’autonomie en un sens qui ne se réduit pas au fait de « se donner ses propres lois » (l’autonomie politique, au sens étymologique), mais implique aussi de pourvoir à ses propres besoins – c’est de cela dont il est question quand on parle d’autonomie matérielle en général, et en particulier d’autonomie énergétique, alimentaire, médicinale, etc.❞

    • Excellent article !

      Car le désir d’autonomie qui anime une partie du mouvement écologiste, et bien au-delà, invite à lire l’histoire autrement, à penser que si une conception de la liberté a triomphé, c’est l’aspiration à la délivrance – vieux rêve dont le transhumanisme incarne aujourd’hui la radicalisation high-tech : en promettant le dépassement de la mort et en faisant miroiter la colonisation de Mars aux riches qui s’inquiètent tout de même de leurs chances de survie sur la Terre dévastée, cette idéologie réactualise le fantasme d’être délivré des aspects négatifs de la condition terrestre. Or, ce fantasme s’est historiquement imposé contre les aspirations à l’autonomie des classes populaires qui, pendant des siècles, ne se sont pas battues pour être déchargées des nécessités de la vie, mais pour avoir libre accès aux moyens de subsistance, en premier lieu la terre, permettant de prendre en charge ces nécessités.

      […]

      En réalité, les révélations de Snowden n’en étaient que pour celles et ceux qui ne s’étaient jamais interrogés sur les tenants et aboutissants de l’informatisation de leurs activités, ou qui ne le voulaient pas. Pour les autres, elles ne faisaient qu’administrer les preuves irréfutables de ce qu’ils avaient déjà dénoncé, dans l’indifférence générale. Le rappeler, ce n’est pas amoindrir le mérite de Snowden, mais mettre en évidence sa véritable contribution au débat, absolument décisive : avoir permis de démasquer les béni-oui-oui de la High-tech, qui taxent toute critique de « conspirationniste » ou de « technophobe ». Grâce à Snowden, on sait désormais que les discours rassurants sur la révolution numérique sont le fait, au mieux de grands naïfs se voilant la face, au pire de marchands de sable cyniques que l’informatisation du monde renforce et enrichit.

      […]

      Si la sacralisation de la vie privée avait gardé de sa force, on aurait pu s’attendre – c’est ce qu’espérait Snowden – à ce que ses révélations provoquent une levée de boucliers de ce type. Il n’en fut rien. En France, la plupart des gens qui se disaient choqués n’envisageaient pas pour autant de modifier leurs pratiques de communication, comme s’il n’y avait rien d’essentiel à défendre ici, et donc aucune raison de se mobiliser ou de changer ses habitudes électroniques. Ce que l’affaire Snowden a révélé fut pour lui une cruelle désillusion : la liberté pour laquelle il avait pris tant de risques ne faisait plus vibrer grand monde11. Est-ce à dire que la liberté ne nous importe plus ? Ce n’est pas ce que suggère le matraquage idéologique persistant à vendre n’importe quelle réforme et n’importe quelle innovation dans l’emballage de la « liberté ». En réalité, l’indifférence suscitée par Snowden tient au fait que nous nous sentons toujours aussi « libres » qu’avant, comme si la violation de la vie privée n’affectait plus notre liberté. Mais alors, n’est-ce pas le mot liberté qui aurait changé de sens ? Si la véritable révélation de Snowden concerne la dissolution de la liberté des Modernes dans les réseaux de fibre optique, alors nous serions, comme Constant en son temps, à un tournant dans l’histoire du mot liberté, qu’il nous faudrait interroger à nouveau. Où en est-on dans l’histoire du sens de la liberté ?

      […]

      Nous pouvons dès lors reformuler le problème posé par Snowden. Si nous nous sentons toujours libres aujourd’hui, ce n’est peut-être pas que le sens de la liberté aurait fondamentalement changé, mais plus simplement que l’inviolabilité de la sphère privée n’était pas la seule chose qui faisait la valeur de la liberté aux yeux des Modernes, ou la chose principale qui faisait qu’ils se sentaient libres. Mais alors, quelle qualité constituait le cœur de la liberté bourgeoise ?

      […]

      Ce que signe l’affaire Snowden n’est donc pas tant la fin de la liberté des Modernes que celle de l’interprétation libérale qui la définissait par l’inviolabilité de la vie privée. En réalité, ce critère constitutionnel, effectivement bafoué aujourd’hui, masque le fait que les Modernes aspirent d’abord à autre chose, à la délivrance à l’égard des nécessités politiques et matérielles de la vie sur terre. C’est justement ce que suggère l’indifférence suscitée par les révélations de Snowden. C’est aussi ce que confirme une lecture attentive de Constant. Et c’est également ce qu’une histoire de la liberté moderne montrerait. Car face à la conception libérale de la liberté comme délivrance à l’égard des soucis matériels et politiques, le socialisme a souvent, dans ses tendances marxistes dominantes, surenchérit sur ce désir de délivrance en rêvant de surmonter le « règne de la nécessité » par le productivisme industriel et de dépasser la conflictualité sociale dans « l’administration des choses25 ».

      #Aurélien_Berlan #philosophie #liberté #libéralisme #démocratie #politique #capitalisme #anti-industriel #subsistance #autonomie #Edward_Snowden #Benjamin_Constant #vie_privée #privacy #Modernité #transhumanisme @antonin1

    • C’est un très beau texte, et bien écrit. Berlan reprend l’alternative de Constant sur les deux libertés, montre que la liberté individuelle ne peut exister sans liberté politique, collective, et qu’on nous vend la première, censée compenser la perte de la seconde, dans un contexte où celle-ci ne peut pas s’exercer. Et il étend la notion classique de liberté politique en liberté d’assurer et de contrôler ses conditions de vie matérielle, sa subsistance. Au final, c’est comme ça que je l’entends, nous avons accepté le « ou bien oui bien » de cette fausse alternative en prenant la seconde, dénuée de son sens et protégée par de bien maigres garde-fous et déclarations d’intention, parce qu’elle nous libère des nécessités de la vie en nous fourguant des biens et services bien « pratiques » (bagnole, télécom, bouffe produite par des spécialistes, objets à deux balles mais en nombre, la #poubelle_industrielle avec ses nuisances écologiques qu’on feindra de déplorer).

      Ce faisant, on comprendra pourquoi nous nous sentons toujours aussi « libres », en dépit des révélations de Snowden : parce que le système étatico-industriel, si liberticide soit-il, nous délivre toujours plus des limites et des contraintes liées à la vie humaine sur terre.

      Mais depuis, il est devenu clair que la liberté effective ne dépend pas seulement des droits fondamentaux et de l’agencement des institutions, mais aussi de conditions sociales et matérielles. Si l’on dépend d’une instance supérieure pour assurer ses besoins, on se retrouve « à sa merci » et donc potentiellement en situation d’impuissance et d’oppression

      Et si la quête de délivrance à l’égard des nécessités de la vie sur terre, le désir d’un allègement de nos conditions de vie jusqu’à l’apesanteur, jusqu’à l’idée de quitter la terre pour mener une vie extra-terrestre, a fait le lit du capitalisme industriel et du saccage de la planète, il faut rompre avec cet imaginaire et revaloriser l’autonomie comme une manière de revenir sur terre, de revenir à une vision terrestre de la liberté, compatible avec la préservation de nos conditions de vie sur notre planète fragile. En tout cas, c’est une perspective plus enthousiasmante que celle d’un état d’urgence écologique qui conduirait à une restriction draconienne du peu de libertés qui nous reste.

      Merci @rastapopoulos pour l’appel !

  • We Destroyed the Oceans. Now Scientists Are Growing Seafood in Labs. – Mother Jones
    https://www.motherjones.com/food/2019/12/we-destroyed-the-oceans-now-scientists-are-growing-seafood-in-labs

    Do you love burgers—but not the animal cruelty and environmental degradation that go into making them? I come bearing good news: Someday, you might be able to get your meat fix, without all that bad stuff. Scientists can now grow animal flesh, without raising—or in most cases killing—an animal. This food, called “lab-grown meat,” “cell-based meat,” “cultured meat,” “cultivated meat,” “clean meat,” or as comedian Stephen Colbert jokingly called it in 2009, “shmeat,” has set off a flurry of media attention in recent years. Dozens of lab-grown meat companies have materialized, most aiming to solve the problems associated with large-scale beef, pork, poultry, and seafood production.

    Finless Foods, a 12-person food-tech startup founded in 2017 and based in Emeryville, California, claims to be the first company to focus on lab-grown fish, although a handful of other startups have since joined them. In October, 28-year-old Finless Foods co-founder Mike Selden gave me a tour of their facility, and I dished about it on the latest episode of the Mother Jones food politics podcast Bite:

    Selden and his co-founder Brian Wyrwas, both products of an agricultural biochemistry program at UMass Amherst, started the company, he says, to “make something good.”

    “We started off with zebrafish and goldfish,” which already had a lot of cell biology research behind them, Selden explains. “From there, we did our first prototypes, which were carp.” The company grew tilapia, bass, rainbow trout, salmon, Mahi Mahi, lobster, and Fugu (poisonous pufferfish) meat before settling on Bluefin tuna, whose stocks have dropped sharply in the last few decades.

    The idea behind lab-grown fish, Selden says, is multi-pronged. The technology, they hope, will prevent the killing of animals for food, cut down on overfishing, and eliminate mercury and microplastic contamination in seafood. “We see this as creating a clean food supply on land: no mercury, no plastic, no animals involved, and it can still meet people’s needs.”

    Do you love burgers—but not the animal cruelty and environmental degradation that go into making them? I come bearing good news: Someday, you might be able to get your meat fix, without all that bad stuff. Scientists can now grow animal flesh, without raising—or in most cases killing—an animal. This food, called “lab-grown meat,” “cell-based meat,” “cultured meat,” “cultivated meat,” “clean meat,” or as comedian Stephen Colbert jokingly called it in 2009, “shmeat,” has set off a flurry of media attention in recent years. Dozens of lab-grown meat companies have materialized, most aiming to solve the problems associated with large-scale beef, pork, poultry, and seafood production.

    Finless Foods, a 12-person food-tech startup founded in 2017 and based in Emeryville, California, claims to be the first company to focus on lab-grown fish, although a handful of other startups have since joined them. In October, 28-year-old Finless Foods co-founder Mike Selden gave me a tour of their facility, and I dished about it on the latest episode of the Mother Jones food politics podcast Bite:

    Selden and his co-founder Brian Wyrwas, both products of an agricultural biochemistry program at UMass Amherst, started the company, he says, to “make something good.”

    “We started off with zebrafish and goldfish,” which already had a lot of cell biology research behind them, Selden explains. “From there, we did our first prototypes, which were carp.” The company grew tilapia, bass, rainbow trout, salmon, Mahi Mahi, lobster, and Fugu (poisonous pufferfish) meat before settling on Bluefin tuna, whose stocks have dropped sharply in the last few decades.

    The idea behind lab-grown fish, Selden says, is multi-pronged. The technology, they hope, will prevent the killing of animals for food, cut down on overfishing, and eliminate mercury and microplastic contamination in seafood. “We see this as creating a clean food supply on land: no mercury, no plastic, no animals involved, and it can still meet people’s needs.”

    Selden doesn’t like the term “lab-grown.” Industry insiders argue it makes their products sound artificial and unappetizing. He instead prefers to call it “cell-based.” He argues that the process of growing fish in a lab is actually very similar to how fish grow and develop in the wild.

    It begins with a sample—about the size of a grain of rice—of real meat from a real fish. (The tuna doesn’t have to die during this process, but often does. In the company’s two-and-a-half-year history, they’ve killed fewer than 20 tuna.) Those cells are put in a liquid “feed,” like a nutritious soup, which gives them the energy to grow and divide, just like they would in a real, growing fish.

    When I ask Selden why people would choose his product over other alternatives, like sustainably caught or farm-raised fish, he says, “They won’t.” He elaborated: “We’re specifically shooting for people who really don’t care about sustainability.” To appeal to seafood connoisseurs, he says, his company plans to first sell to upscale restaurants rather than grocery stores. Fine dining, he believes, is an “easier way to get public perception on your side—especially when we’re specifically searching for foodies rather than for a sustainably-minded consumer.”

    Funders seem to agree—they have already invested millions of dollars into Finless Foods. Early supporters include an aquaculture investment firm based out of Norway called Hatch, an Italian food science company, Hi-Food, a Japanese tuna company, Dainichi Corporation, and Draper Associates, a venture capital firm founded by Silicon Valley investor Tim Draper. Animal welfare organizations including PETA and Mercy for Animals have voiced support for lab-grown meat as a whole. And according to a 2018 survey conducted by Faunalytics, a non-profit animal advocacy research organization, 66 percent of consumers were willing to try clean meat.

    It is yet to be seen whether Finless Foods’ sashimi will win over die-hard seafood fanatics. Then again, they might not have a choice: As climate change worsens, and the ocean becomes too hot, too acidic, too polluted, and over-fished, it’s possible that one day some types of seafood may come only in a lab-grown variety. As Specht told me, “I think cultivated meat may truly be our only option for preserving the diversity of aquatic species we eat.”

    #pêche #poisson #viande_de_culture_cellulaire #viande_in_vitro #in_vitro #végan #start-up #soutenabilité #poubelle_industrielle #soleil_vert #make_the_world_a_better_place #animal

    Lien avec
    Jocelyne Porcher, Cause animale, cause du capital
    https://journals.openedition.org/lectures/39443

    Aux yeux de l’auteure, le déploiement de l’agriculture cellulaire, qui crée des produits similaires à ceux issus de l’agriculture traditionnelle mais à partir de la culture de cellules, pourrait susciter la « disparition » de ces animaux. Ce marché encore embryonnaire serait propulsé par les acteurs de la cause animale, qui défendent précisément la libération des animaux de toute activité de travail, dans un souci de garantir leur bien-être. Cependant, pour la sociologue, ladite libération pourrait susciter l’effet inverse : « les chiens, les chevaux et d’autres animaux engagés dans le travail peuvent souffrir d’en être écartés » (p. 40) car une part importante de leurs comportements a été acquise dans le travail. Ainsi, elle propose comme alternative de « refaire de l’élevage », c’est-à-dire de redéfinir ses bases, en le rapprochant de l’élevage traditionnel ou paysan, en évitant son assujettissement au système industriel et en permettant aux éleveurs et à leurs bêtes de vivre dignement.