Oui c’est bien à notre histoire de programmation en français que j’ai pensé quand j’ai vu la vidéo.
J’ai trouvé intéressant qu’il explore le fait qu’aucun des outils de développement informatique n’est compatible avec l’écriture arabe — on n’avait pas trop eu ce souci avec le français, surtout écrit sans accents. Les éditeurs et l’utf-8 ça reste problématique.
J’aurais aimé une réflexion supplémentaire sur l’intelligibilité du code (à savoir, quelqu’un qui sait lire l’arabe sait-il forcément lire l’anglo-ascii ou le français, et vice-versa). Pour moi l’arabe c’est du chinois, le code qu’il montre est indéchiffrable, et vu mon illétrisme j’aurais beaucoup plus de travail pour le lire que pour lire l’équivalent en finnois ou en LISP.
Ça pose des questions sur le colonialisme numérique mais aussi sur les avantages comparatifs du dominant (qui a le confort de réfléchir dans sa langue), et du dominé. Dans ce dernier cas, j’en vois deux : quand tu codes dans une langue que tu ne parles pas, tu l’emploies comme des symboles abstraits non contaminés par le sens des mots en-dehors de leur usage technique ; tu peux aussi utiliser ta propre écriture pour obfusquer tes secrets.