Le chasseur de fraudeurs de l’Unédic... fraudait l’Unédic
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Le chasseur de fraudeurs de l’Unédic... fraudait l’Unédic
Selon Le Canard Enchaîné, le directeur de l’informatique de l’organisme cumulait salaire et indemnités #chômage.
C’est une nouvelle qui fait tâche, surtout en pleine négociation sur l’assurance-chômage. Selon Le Canard Enchaîné, Pierre Lachaize, alors directeur de l’informatique de l’Unédic, la structure qui gère les fonds de l’assurance-chômage, aurait pendant environ un an perçu des indemnités chômage alors qu’il occupait son poste et percevait donc un salaire.
Cadre supérieur et chômeur indemnisé
La #fraude a été révélée par un salarié de l’Unédic, lorsqu’il a vu le nom de son supérieur en poste sur une liste de chômeurs indemnisés. Au-delà du caractère grossier de l’escroquerie, plusieurs points particulièrement embarrassants pour l’organisme gestionnaire sont à relever. Primo, Pierre Lachaize se « soignait » particulièrement bien : selon les chiffres révélés par Le Canard Enchaîné, en octobre 2013, un mois avant que l’affaire n’éclate, il avait empoché pas moins de 4982,30 euros d’allocation mensuelle. Mieux encore, il déclarait qu’il était employé à l’Unédic, mais à un poste modeste qui était encore compatible avec le versement d’une allocation : il annonçait travailler 15 heures par semaine pour un salaire de 1050 euros. Des chiffres évidemment sans rapport avec sa fonction directeur de l’informatique.
Licenciement pour l’un, prime pour l’autre
Plus gênant encore : dans le cadre de sa fonction, Pierre Lachaize était chargé d’encadrer l’équipe qui cherche les profils suspects sur le fichier « Application unique de la demande d’emploi » (dit « Aude »). Autrement dit de débusquer les fraudeurs qui touchent des indemnités auxquelles ils n’ont pas droit…
Enfin, autre curiosité de l’affaire : le salarié qui a dénoncé la présence de Pierre Lachaize sur le listing des inscrits indemnisés a été licencié suite à cette affaire. Il n’avait en effet pas l’autorisation de son supérieur hiérarchique pour effectuer la consultation du fichier qui mènera à dévoiler la présence de Pierre Lachaize. Le salarié a attaqué ce licenciement aux prud’hommes.
Quant au directeur de l’informatique, peu après la révélation en novembre 2013 de l’affaire, il a fait l’objet d’une mise à pied conservatoire avant de quitter l’Unédic dans le cadre d’une « rupture conventionnelle ». Un dispositif qui a deux avantages, en plus d’éviter un licenciement trop voyant : il permet en effet au salarié de négocier et d’obtenir une indemnité pour la rupture du contrat de travail. Le Canard Enchaîné évoque, dans le cas de Pierre Lachaize, la somme de 160.000 euros (après un peu plus d’un an de présence). Cette rupture conventionnelle lui permet en outre de bénéficier des indemnités versées par l’Unédic.
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