Harlecon dévoilé | les soutiers de la littérature sirupeuse
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Pour exprimer leurs émotions, les zéros Harlecon disposent de deux atouts précieux : leurs yeux. Ce ne sont pas des yeux comme ceux du commun des mortels. Ils savent à l’occasion être indéchiffrables (vu leurs performances courantes on dirait plutôt qu’ils sont en panne), mais la plupart du temps ils sont parcourus, traversés, hantés par une infinité de « lueurs » : ce sont moins des yeux que des ampoules, clignotant perpétuellement, et selon un rythme soutenu (on nous en donne des nouvelles toutes les trois lignes) au gré des sentiments de leurs possesseurs – lueurs de désir, d’étonnement, de colère, à chaque affect sa lueur, qu’est-ce qui n’a pas sa lueur ? Sur le modèle des piscines de refroidissement des centrales nucléaires, des larmes viennent régulièrement éteindre ce Luna Park (on pleure pour un rien chez Harlecon, surtout les femmes évidemment) ; mais s’il paraît invraisemblable qu’à ce régime nos personnages soient épargnés par l’ulcère cornéen ou la conjonctivite, que dire des prouesses de leurs cœurs ? Ils s’affolent, ils bondissent, ils battent la chamade, toujours plus vite et toujours plus fort, pour un rien là aussi et même moins que rien, un être humain normal à la fin du deuxième chapitre nécessiterait déjà un pontage coronarien. Or non, les zéros tiennent, vaillamment, jusqu’au bout, jusqu’à ce que leur regard « s’irradie » de bonheur, que la félicité fasse « exploser » leur cœur.