• "Dans le plus grand affolement, la présidence de la République avait alerté directement les journalistes à la veille des rassemblements du 8 décembre : un « noyau dur de plusieurs milliers de personnes » s’apprêtait à venir à Paris « pour casser et pour tuer ». L’élément marquant de cette journée fut en définitive, dans de nombreuses villes de France, la convergence de dizaines de milliers de « gilets jaunes » et de populaires marches pour le climat. L’irruption d’« invisibles » dans l’espace public, et singulièrement sur les ronds-points, s’accompagnait d’une maturation politique accélérée. Chacun avec ses mots exprimait une même perception d’un système qui transforme l’homme en superprédateur, tout aussi funeste pour la nature que pour ses semblables."

    #Écologie #Pollution #Politique #Environnement #Décroissance #Mondialisation #Agroalimentaire #AccordInternational #France

    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/DESCAMPS/59409

  • Christophe Brusset : « Les grands industriels fabriquent des produits pollués, nocifs et le cachent »
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/01/02/christophe-brusset-les-grands-industriels-fabriquent-des-produits-pollues-no

    Techniques de marketing, tromperies sur les étiquettes, additifs cachés… Christophe Brusset, ancien industriel de l’agroalimentaire, revient sur les pièges à éviter de la grande distribution.

    L’assiette en tête. Ancien industriel de l’agroalimentaire, Christophe Brusset dit avoir fourni pendant plus de vingt ans des grandes surfaces en cèpes pleins d’asticots, en miel composé de sirop de fructose, en piments broyés avec des crottes de rat… Trois ans après avoir écrit Vous êtes fous d’avaler ça ! (Flammarion), il raconte dans un livre paru en octobre, Et maintenant, on mange quoi ?, les coulisses de la fabrication des aliments industriels et analyse pour le consommateur les techniques de marketing, les tromperies d’étiquettes et les additifs cachés.

    Vous avez été industriel de l’agroalimentaire pendant plus de vingt ans. Qu’est-ce qui vous a décidé à quitter ce milieu ?
    Christophe Brusset : J’ai commencé comme ingénieur, puis acheteur, négociateur et directeur des achats. Pendant plus de vingt ans, j’ai acheté des produits alimentaires et des emballages pour les usines qui fabriquent des produits industriels transformés. Cela m’a permis de voir beaucoup de produits différents : miel, épices, surgelés, légumes secs, coulis, produits de pâtisserie, sauces… J’ai essayé de changer plusieurs fois d’entreprise pour voir si l’herbe était plus verte ailleurs, mais malheureusement non. Je n’avais plus envie de continuer dans ce système. Je ne consommais plus du tout les produits que je vendais. A ce moment-là, il y a eu le scandale des lasagnes, ce qu’on a appelé « l’affaire Findus », où des entreprises ont remplacé du bœuf par du cheval pour baisser les prix. Cette fraude avait déjà été pratiquée plusieurs fois par le passé, notamment avec des raviolis Leader Price, mais il n’y avait jamais eu de retentissement, l’affaire avait été étouffée. Cela m’a fait comprendre que les consommateurs n’avaient plus envie de se laisser faire. Les mentalités avaient changé.
    Il y avait à nouveau une volonté d’étouffer les choses

    Puis j’ai entendu les politiques et industriels dire : « Ça s’est passé à l’étranger, ce n’est pas en France », « Ce n’est pas dangereux »… Il y avait à nouveau une volonté d’étouffer les choses. J’ai eu envie de raconter ce que j’avais vu, ce qu’il se passait, et qu’il y aurait à nouveau des scandales. Effectivement, il y a eu le scandale des œufs contaminés au Fipronil, l’affaire Lactalis maintenant. L’industrie ne se remet pas du tout en cause. Et si des gens comme moi n’en parlent pas, les consommateurs n’ont pas moyen de comprendre ce qu’il se passe en réalité, comment marche le lobbyisme, comment l’industrie place des scientifiques à sa solde au niveau de l’agence européenne de sécurité sanitaire, comment on fait pour corrompre les gens qui sont dans les comités d’évaluation des pesticides et des additifs… Tout ça, personne ne l’explique.

    #paywall

  • Affaire du lait contaminé : de nouvelles révélations accablent Lactalis AFP - 30 Novembre 2018 - Le figaro
    http://www.lefigaro.fr/conso/2018/11/30/20010-20181130ARTFIG00075-affaire-du-lait-contamine-de-nouvelles-revelation

    Contrairement à ce que le géant de l’agroalimentaire affirmait, des boîtes de lait auraient été remises sur le marché alors qu’elles ont été produites dans une unité de production contaminée par les salmonelles, selon des documents de la Direction générale de la Santé (DGS), consultés par l’AFP. Toutefois, le géant de l’agroalimentaire conteste ces affirmations.

    Nouveau rebondissement dans l’affaire Lactalis. Alors que le groupe a été autorisé en septembre dernier à remettre ses laits en poudre pour #bébé dans les rayons des supermarchés et des pharmacies, un nouveau scandale vient accabler le groupe. Deux types de salmonelles ont été retrouvés dans des produits fabriqués par la tour n°2 de l’usine de Craon en Mayenne, alors même que le groupe a toujours maintenu que cette unité de production a été préservée par l’affaire du lait contaminé. Un argument qui avait d’ailleurs en partie justifié la reprise de la commercialisation des produits. D’autant que ces révélations émanent de découvertes faites lors d’autocontrôles réalisés par le groupe peu avant le début de l’affaire du lait contaminé, selon des documents de la Direction générale de la Santé (DGS), consultés par l’AFP. Selon des comptes-rendus de réunions hebdomadaires de sécurité sanitaire organisées sous l’égide de la DGS entre le 6 décembre 2017 et le 7 février 2018, le groupe Lactalis a étendu, le 20 décembre 2017 son retrait-rappel « à l’ensemble des produits fabriqués sur le site de Craon depuis le 15 février 2017 à la suite de la mise en évidence de Salmonella mbandaka et Salmonella agona dans des produits fabriqués par la tour n°2 lors d’autocontraintes environnementales en novembre ».

    Toutefois, Lactalis « conteste fermement » les documents de la Direction générale de la Santé (DGS), indique Lactalis dans un communiqué. « Nous confirmons qu’en aucun cas il n’y a eu, avant l’arrêt de la tour n°2 début décembre 2017, de résultat positif de #salmonelle dans les produits issus de cette tour n°2, ce qui peut être vérifié notamment auprès de la DDCSPP (Direction départementale de la Cohésion Sociale et de la protection des populations) », affirme le groupe laitier. « S’il y a bien eu des autocontrôles positifs dans l’environnement de la tour n°2 en aucun cas il y a eu mise en évidence de salmonelle +dans les produits fabriqués par la tour n°2+ » de l’usine de Craon (Mayenne) « avant déclenchement de la crise début décembre », assure Lactalis. Le groupe laitier estime avoir été mis en cause dans une information tirée « d’une phrase inexacte d’un compte-rendu de la Direction Générale de la Santé du 27 décembre 2017 », et regrette la reprise d’une « information erronée (...) qui lui porte préjudice ». Lactalis a toujours assuré que le phénomène de contamination était limité à la tour n°1. La tour n°2 a elle repris sa production en juillet. En octobre dernier, le groupe a tenu à rappeler que « le phénomène de contamination a toujours été limité aux fabrications de la tour 1 de l’usine de Craon, provoquant d’ailleurs l’arrêt définitif de cette tour et son démantèlement ».

    En tout état de cause, « ces nouvelles informations confirment ce que l’on pensait depuis le départ, à savoir que l’ensemble de l’usine était complètement contaminé par des salmonelles, ce qui justifiait nos demandes de fermeture d’usine », dénonce Quentin Guillemain président de l’association des familles victimes du lait contaminé (AFVLCS). « Cette tour n° 2 est un élément majeur nouveau dans la mesure où Lactalis a toujours assuré que le phénomène de contamination était limité à la tour n°1 » de l’usine, qui a été depuis définitivement fermée. La tour n°2 a elle repris sa production en juillet. « C’est sur l’absence de contamination dans la tour n°2 que le groupe s’appuie pour justifier la réouverture de l’usine de Craon », a ajouté Quentin Guillemain. « Lactalis a menti depuis le début, avec la complicité des autorités qui savaient depuis le mois de décembre. C’est ce que nous apprennent les derniers documents. Plus aucun produit ne doit sortir de cette usine, elle doit être fermée », ajoute ce dernier.

    Craintes de nouveaux cas de contaminations
    Les réunions de sécurité sanitaire réunissent chaque semaine plusieurs services de l’État, dont l’Agence nationale de santé publique (ANSP), l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) ou la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGGCCRF). Dans le rapport de la commission d’enquête du Sénat du 5 avril 2018, la directrice générale de la DGCCRF évoquait déjà la détection de salmonelle dans « l’environnement » de la tour n° 2. « Le 21 décembre 2017, suite à la détection de la bactérie dans l’environnement de la tour n° 2, le groupe Lactalis annonce généraliser le retrait-rappel à l’ensemble des produits fabriqués ou conditionnés sur la partie du site Lactalis Nutrition Santé depuis le 15 février 2017 », expliquait-elle aux sénateurs.

    Ces nouvelles révélations vont attiser la colère des associations, d’autant que la reprise de la commercialisation des laits infantiles de Lactalis était mal passée auprès de l’association de consommateurs Foodwatch, qui la jugeait « inacceptable ». « Nous n’avons aucune garantie que les nombreux dysfonctionnements dans l’affaire Lactalis, qui vont bien au-delà des aspects sanitaires, ne vont pas se reproduire », soutenait Karine Jacquemart, directrice de l’ONG #foodwatch. « L’enquête judiciaire préliminaire est toujours en cours. Et les conclusions de la Commission d’enquête parlementaire n’ont même pas encore été prises en compte. Il serait très grave que Lactalis et tous les acteurs impliqués s’en tirent en toute impunité », affirmait-elle. Pour rappel, l’ONG a porté plainte en février dernier avec plusieurs parents pour exiger la totale transparence dans cette affaire.

    Depuis le début de la crise, Lactalis a notamment été accusé d’avoir manqué de transparence et d’avoir tardé à réagir, ne retirant ses produits qu’à la fin 2017, alors que la salmonelle a été détectée en août et novembre de la même année. L’indignation a ensuite été décuplée par les ratés des distributeurs qui ont continué à vendre les boîtes de lait pourtant interdites. Les excuses tardives du discret président du groupe, Emmanuel Besnier, en février puis celles des enseignes de la grande distribution n’ont pas apaisé les familles des victimes ni les services de l’État.

    #Emmanuel_Besnier #lactalis #multinationales  #alimentation # #santé #agriculture_et_alimentation #grande_distribution #crapules #agroalimentaire #En_vedette #Actualités_françaises

  • La planète Lait Réalisateur Andreas Pichler - 2017

    En Europe, en Asie ou en Afrique, le #lait s’impose comme le symbole de la croissance démesurée d’une production mondialisée. Comment les vaches sont-elles devenues les fournisseurs d’une industrie hautement technologique ?
    Qui trouve-t-on derrière ce marché ?
    Existe-t-il des alternatives ?
    Quels sont les bienfaits du lait ?
    Ce film part à la rencontre des agriculteurs, des représentants de la filière laitière, des politiques, des lobbyistes et des scientifiques sur plusieurs continents en quête de réponses.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=Z8LjZOEhPX0

    Version française

    https://rutube.ru/video/7919deb969c0e869b71c1721cb874701/?pl_type=user&pl_id=1299361

    https://rutube.ru/video/9da565d25d7dad48f2cc26f2b6ff526c/?ref=search

    #agriculture #alimentation #santé #élevage #agroalimentaire #quelle_agriculture_pour_demain_

  • Risques de contamination : le spectre d’un nouveau scandale sanitaire en Bretagne - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290818/risques-de-contamination-le-spectre-d-un-nouveau-scandale-sanitaire-en-bre

    Le géant agroalimentaire Triskalia a tenté de cacher à un éleveur breton de 240 bovins qu’il lui avait fourni des aliments contaminés par des antibiotiques non autorisés. La production est partie sur les circuits de consommation.

    #paywall (si jamais..)

    • La coopérative agroalimentaire Triskalia, qui détient les marques Paysan breton, Régilait ou Mamie Nova, a tenté de cacher à un éleveur breton de 240 bovins qu’elle lui avait fourni en début d’année des aliments contaminés par des antibiotiques non autorisés chez les ruminants, selon des documents et témoignages réunis par Mediapart. La production de l’éleveur est pourtant partie sur les circuits de consommation.

      Décidé à faire toute la lumière sur une possible contamination alimentaire dont il aurait été l’acteur à son insu, l’éleveur en question, Christophe Thomas, a saisi un cabinet d’avocats spécialisé dans la criminalité environnementale et industrielle, et a déposé le 3 août 2018 une plainte auprès du parquet de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).

      Triskalia, qui regroupe 16 000 agriculteurs avec un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros (en 2016) et 16 millions d’euros de bénéfices, traîne déjà derrière elle plusieurs scandales liés à des produits chimiques.

      Le 21 mars 2018, à Moustéru, petite commune des Côtes-d’Armor, un transporteur d’aliments du groupe Triskalia livre chez Christophe Thomas, producteur de viande et de lait, 2,5 tonnes de granulés « blancs », c’est-à-dire sans médicaments, pour la nourriture de son bétail. C’est, du moins, ce que croyait l’éleveur. Trois jours plus tard, en ouvrant son silo, il découvre que les granulés, d’ordinaire marron, sont mélangés cette fois-ci à des granulés de couleur verte.

      Il prévient immédiatement un technicien de la coopérative. Selon ce dernier, il aurait reçu par erreur un aliment pour lapin contenant des antibiotiques. « Une erreur, ça peut arriver, mais le hic c’est que c’est moi qui ai dû suggérer à la coopérative de suspendre la collecte du lait, le temps de faire des analyses », explique aujourd’hui Christophe Thomas.

      Au bout de quelques jours, Triskalia revient chercher le lait sur la ferme. Il ne présente aucune trace d’antibiotiques, selon la multinationale, qui lance néanmoins une analyse sur l’aliment douteux.

      Dans le même temps, l’éleveur observe des signes inquiétants chez ses bêtes : des diarrhées et une baisse de la production laitière. Dans les mois qui suivront, Christophe Thomas va constater chez ses bovins des mortalités, des avortements, ainsi que des écoulements de sang par les naseaux.

      Par prudence, et sans avertir sa coopérative, l’éleveur décide alors d’envoyer lui aussi un échantillon de l’aliment pour lapin (le Rafal Tonic Optima) reçu par erreur – qu’il a précieusement conservé – à un laboratoire proche de chez lui. Dès le lendemain, il apprend qu’une présence d’antibiotiques y est « détectée ». Si ce test basique ne lui indique pas de quels antibiotiques il s’agit, une chose est au moins certaine : l’aliment ingéré par ses vaches était médicamenteux, donc dangereux pour les bêtes et potentiellement proscrit s’il intègre le circuit de consommation alimentaire pour les humains.

      Sa surprise est donc totale quand un cadre de Triskalia l’informe par téléphone des résultats obtenus par le groupe – le message a été enregistré : « Il n’y a absolument rien dans l’aliment. Tu auras le double de l’analyse hein, y aura tout ce qu’il faut. On a certainement été au-delà de toutes les sécurités qu’on pouvait prendre. (…) Donc moi je suis très heureux ce soir ! »

      Le groupe est-il en train de mentir à l’éleveur ? Celui-ci demande copie des analyses effectuées, y compris en présence d’un huissier auquel il fait appel. En vain.

      Il décide alors de faire, à ses frais, des analyses plus approfondies de ses échantillons d’aliment. Stupeur : elles révèlent la présence de six antibiotiques, dont deux non autorisés chez les ruminants et les animaux produisant du lait destiné à la consommation humaine, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES). De plus, l’un des deux « ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments vétérinaires ». Soit précisément ce qui s’est passé dans la ferme de Christophe Thomas.

      Mais l’éleveur n’est pas au bout de ses surprises. Sur la fiche de fabrication de l’aliment pour lapin qu’il a reçu, il s’avise que ce dernier – le Rafal Tonic Optima – ne devrait contenir que deux antibiotiques, et non six. Autrement dit, l’aliment pour lapin lui-même ne serait pas conforme.

      « Six antibiotiques dans un aliment pour lapin, c’est dingue ! », s’indigne un vétérinaire d’une coopérative laitière bio interrogé par Mediapart. Celui-ci ajoute que ce phénomène est alarmant pour les animaux, leur flore intestinale étant susceptible de développer des résistances à plusieurs familles d’antibiotiques. Il est aussi inquiétant pour la santé humaine, car l’éleveur est exposé à ces bactéries, qui peuvent donc se propager ensuite à sa famille et à d’autres personnes… « Elles peuvent se développer, rendre malades les gens et derrière en traitement : on n’a rien », dit-il. L’antibiorésistance est en passe de devenir l’une des premières causes de mortalité au monde, selon l’ONU.

      L’éleveur Christophe Thomas dénonce un manque de transparence de Triskalia dans cette affaire dont les conséquences ont été tragiques pour son bétail. Sept de ses vaches ont avorté, cinq sont mortes, d’autres sont malades. Toutes ont consommé un cocktail de médicaments aux conséquences inconnues. Or, d’après lui, Triskalia ne lui a proposé aucune indemnisation, estimant que le lien entre l’état de santé du cheptel et la livraison erronée était encore à démontrer.

      Le dossier recouvre un enjeu de santé publique important. L’éleveur refuse désormais d’envoyer ses bêtes sur les chaînes de consommation : « Quand j’ai reçu les aliments médicamenteux, certaines vaches à l’engraissement mangeaient jusqu’à quatre kilos de granulés par jour. Depuis, elles perdent du poids, leurs selles sont toujours liquides, elles dépérissent. Leur flore intestinale est flinguée, pas besoin d’être vétérinaire pour le voir. Même moi je n’en voudrais pas dans mon assiette », déplore-t-il.

      Où est parti son lait et sous quelle(s) enseigne(s) ? La préfecture garde le silence. « Adressez-vous à l’éleveur », répond-elle. Mais l’éleveur n’en est, lui-même, pas informé. Seule donnée disponible : c’est l’entreprise Sodiaal (Entremont, Yoplait, Candia…) qui récolte le lait de Christophe Thomas. Or Sodiaal, qui n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations, livre entre autres l’usine de lait en poudre infantile Synutra, située à Carhaix (Finistère).

      Si le lait a été commercialisé pour les nourrissons, ce serait « un scandale encore plus grave que l’affaire Lactalis », estime René Louail, agriculteur, syndicaliste et ancien élu au conseil régional, qui soutient l’éleveur tout comme Serge Le Quéau (Sud-Solidaires) et le Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest.

      Dans son combat, l’éleveur peut également compter sur son vétérinaire personnel, qui a informé les autorités préfectorales le 21 juin dernier : « Une application rigide de la loi conduirait, selon nous, à écarter ces animaux de la production (…) Or le lait produit actuellement par les vaches est collecté, et l’éleveur aurait des bovins à faire partir pour la viande », a-t-il écrit.

      Selon les informations recueillies par Mediapart, la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), rattachée à la préfecture, envisage de dresser un procès-verbal à la multinationale pour avoir manqué à ses obligations : elle devait informer les autorités sanitaires de la contamination dès le mois de mars, ce qui aurait notamment permis de suspendre la commercialisation des produits. Cependant, l’autorité sanitaire estime qu’il est trop tard pour enquêter sur la contamination passée et a adressé à Christophe Thomas, le 13 juillet, le courrier suivant : « Compte tenu du délai écoulé depuis la livraison (…) il n’existe aucune contre-indication à ce que les produits issus de votre cheptel (lait et viande) soient commercialisés pour la consommation humaine. »

      Contactée, la préfecture des Côtes-d’Armor affirme que l’absence de signalement par l’éleveur aux autorités sanitaires dans un délai de trois mois rend aujourd’hui inutile toute analyse de lait ou de viande. Raisonnement tout aussi valable pour Triskalia, qui n’a pas signalé l’incident.

      Depuis ses premières mésaventures, Christophe Thomas a reçu d’autres livraisons de granulés dont la couleur était inhabituelle. La DDPP est venue à sa demande prélever un échantillon d’aliment lors de la première livraison, mais n’a ni suspendu la production de lait, ni livré de résultats d’analyse à l’éleveur. Interrogée sur ce point, la préfecture répond que « la DDPP réserve ses conclusions pour une éventuelle instruction du dossier au pénal et ne peut donc pas communiquer sur ce point ». Lors de la deuxième livraison douteuse, le signalement de l’éleveur est resté lettre morte.

      Certains acteurs de la filière agricole s’inquiètent d’un possible étouffement du scandale. Ce ne serait pas la première fois en Bretagne, selon Denis Lagrue, vétérinaire à la retraite, qui évoque l’affaire de la salmonelle à l’abattoir de porcs de la Cooperl (premier abattoir de porcs en France, situé dans les Côtes-d’Armor). « Mon collègue a alerté sa hiérarchie à la DDPP pendant plus d’un an, en vain. En attendant, des milliers de tonnes de viande contaminée ont été écoulées. C’est en alertant plus haut, auprès d’une brigade de la Direction générale de l’alimentation (DGAL), que l’affaire a éclaté et que la Cooperl a été condamnée [en 2015 – ndlr]. À la préfecture, on ne l’a pas félicité, au contraire, on lui a suggéré de changer de département », témoigne Denis Lagrue.

      Même son de cloche chez Pierre Hinard, ingénieur agronome et auteur du livre Omerta sur la viande (Grasset, 2014), qui déplore des manquements réguliers des autorités face aux scandales sanitaires.

      « Si c’était moi qui avais commis cette erreur [la contamination de l’aliment par un cocktail d’antibiotiques inappropriés – ndlr], l’élevage aurait été fermé. Les mêmes règles ne semblent pas s’appliquer aux agriculteurs et aux industriels », soupire l’éleveur Christophe Thomas. Il faut dire que Triskalia, actuellement engagée dans un processus de fusion avec le groupe d’Aucy, est le plus gros pourvoyeur d’emplois directs et indirects de la région. Après la fusion, le groupe comptera 20 000 agriculteurs et 9 000 salariés.

      Dans l’affaire des vaches contaminées de Christophe Thomas, Triskalia a reconnu le 29 août, dans Ouest-France, un « dysfonctionnement lors de la livraison d’aliment chez l’éleveur », mais dément toute contamination de son bétail. La coopérative n’a pas donné suite aux sollicitations de Mediapart.

      « Je suis au bout du rouleau, mais je dois sortir de ce système fou », soupire quant à lui Christophe Thomas.

  • Boycott au Maroc : quelles sont les mesures annoncées par le PDG de Danone 5 Juillet 2018 - RTBF avec Brut
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_boycott-au-maroc-quelles-sont-les-mesures-annoncees-par-le-pdg-de-danone

    Depuis des mois, les Marocains protestent contre la vie chère en boycottant certains produits de Danone. La raison ? “Ils en ont ras-le-bol des prix qui sont très élevés par rapport à leur pouvoir d’achat“, explique une boycotteuse.

    Débuté sur les réseaux sociaux au travers de hashtags, le mouvement a très rapidement pris de l’ampleur. Depuis le mois d’avril, cette campagne de boycott massive cible en effet plusieurs entreprises, dont les produits laitiers de la filiale Danone appelée “Centrale Danone“.

    Respecter le pouvoir d’achat des citoyens
    Pour les boycotteurs, il ne fait nul doute que le mouvement a pour but de “servir les intérêts du citoyen marocain“. Aucun autre objectif n’est mis en avant si ce n’est la volonté de “respecter le pouvoir d’achat du citoyen“ . De son côté, le PDG de Danone respecte ce mouvement de boycott. “Je le regrette profondément“, a-t-il assuré lors d’une rencontre avec l’activiste à l’origine du boycott.

    Mais Emmanuel Faber craint que cela mette en péril les emplois des salariés de l’entreprise. “Si on continue à perdre de l’argent tous les jours, un jour l’entreprise s’arrête“.

    Et en effet, les conséquences financières de ce mouvement social sont loin d’être négligeables : Danone a annoncé une perte de 20 % de son chiffre d’affaires au Maroc sur le premier semestre 2018, par rapport à l’année dernière.

    Plus aucun profit sur cette marque ?
    Malgré cela, l’entreprise a indiqué qu’elle souhaitait rester au Maroc et a défendu la qualité de ses produits. Lors de sa rencontre avec les Marocains, Emmanuel Faber a ainsi annoncé que “le lait Centrale restera ce qu’il est et ce qu’il a toujours été : un lait naturel, complètement issu d’élevages marocains“. Le patron de la filiale en a profité pour “démentir les rumeurs“ de la présence d’antibiotiques et de conservateurs dans les laits pasteurisés, avant d’annoncer une série de mesures comme rendre le lait plus abordable en prix. “Nous ne ferons plus aucun profit sur cette marque en lait frais pasteurisé“.

    #Maroc #Boycott #danone #alimentation #prix #agroalimentaire #corruption #collusion

    • Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a plaidé qu’il fallait un texte « qui marche sur ses deux jambes » et souligné « le rôle de régulateur du CSA » qui peut « travailler sur les contenus », « sans que nous ayons besoin d’inscrire des choses par trop contraignantes dans la loi ».

      Si le CSA peut régulé pourquoi ne le fait il pas déjà ?

      Les labos feront des bénéfices pharmamineux avec tous ces insulo-dépendant·es, sans compter le business des assurances puisque que la liquidation de la sécurité social est sur la route de ces marcheur·euses au talons de fer.
      #cynisme #thanatocratie #diabète

    • Il manque une info interessante sur ouest-france
      cette loi refusé n’était pas seulement sur la pub, mais comportait une partie sur les information présentes sur l’étiquette

      L’Assemblée nationale s’est refusée, dimanche 27 mai, au terme d’un débat animé, à inscrire dans la loi l’interdiction des publicités pour des produits alimentaires trop gras, trop sucrés ou trop salés à destination des enfants, ainsi qu’à rendre obligatoire l’étiquetage Nutri-Score.
      Des amendements défendus notamment par Olivier Véran (LRM, ex-PS) et d’autres « marcheurs », ainsi que des MoDem et LFI, pour rendre obligatoire la mention du Nutri-Score (étiquetage avec un code couleur) sur tous les supports publicitaires pour les denrées alimentaires ont subi le même sort, par 45 voix contre 18. « Quand on vous dit : “mange ces céréales et le Tigre est en toi”, ce qu’on oublie de vous dire (…) c’est qu’il y a aussi 50 grammes de sucres ajoutés et 30 grammes de graisse saturée », a notamment observé M. Véran, médecin, notant qu’il ne s’agit pas d’interdire mais de « donner une juste information ».

      Mais le ministre a notamment invoqué le « risque » européen que cela ferait peser sur l’expérimentation en cours concernant cet étiquetage, « une belle démarche » mais basée sur le volontariat.

      Le rapporteur, Jean-Baptiste Moreau (LRM), a aussi invoqué « l’impossibilité juridique » de rendre le Nutri-Score obligatoire, disant craindre « un sort funeste » pour l’ensemble du dispositif par « effet boomerang ». Martine Leguille-Balloy (LRM), avocate, qui a dit « travailler pour Fleury-Michon », a appelé à ne « pas agacer des gens qui peut-être demain vont mettre [la mesure] au niveau européen ».

      En savoir plus sur https://www.lemonde.fr/sante/article/2018/05/27/l-assemblee-nationale-rejette-l-interdiction-des-publicites-pour-aliments-tr

      A part ca je compend pas ce que dit Martine Leguille-Balloy. Quant on est députée on peut travaillé encore pour Fleury-michon ?
      http://www2.assemblee-nationale.fr/deputes/fiche/OMC_PA722008

      –----

      Yves Gonnord, ancien patron de Fleury Michon (3 900 salariés), a retiré son soutien à Wilfrid Montassier pour l’apporter à Martine Leguille-Balloy.

      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/les-herbiers-85500/legislatives-vendee-le-bocage-de-centre-droit-seduit-par-macron-5058169

    • En ce moment, je fais mes exercices devant Sauvons le capitalisme, un doc sur Netflix au sujet du livre de l’ancien secrétaire au travail de Clinton, Robert Reich. Ce matin, il racontait précisément son dégout quand, en 1971, alors en poste dans une administration de protection des consommateurs, il s’était retrouvé avec tous les pas encore lobbies agroindustriels sur le dos pour avoir demandé une loi visant l’interdiction des pubs d’aliments pour enfants… Personne n’en avait rien à foutre de santé publique, tout le monde voulait juste augmenter les profits.
      Le résultat, on le connait.

      1971… l’année de ma naissance…

      Bref, ces gorets savent pertinemment ce qu’ils font, ils connaissent les conséquences de leur cupidité.
      Et ils s’en foutent.

  • Pour vendre des Rafale à la Malaisie, la France autorise l’huile de palme dans le carburant
    https://reporterre.net/Pour-vendre-des-Rafale-a-la-Malaisie-la-France-autorise-l-huile-de-palme

    Feu vert pour la « bioraffinerie » Total de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône. C’est ce qu’a décidé la préfecture avec l’assentiment du ministère de la Transition écologique et solidaire, ce mercredi 16 mai. La production de 500.000 tonnes de « biodiesel » devrait donc démarrer à l’été. Pourtant, le projet, parce qu’il va induire une importation massive d’#huile_de_palme, suscite de sérieuses inquiétudes à cause de ses conséquences sur la #déforestation des #forêts tropicales. Pourtant, le ministre Nicolas Hulot s’était prononcé à l’été 2017, lors de la présentation de son plan #climat, pour la fin des importations de produits agricoles ou forestiers contribuant à la déforestation des « trois plus grandes forêts tropicales du monde ». « La déforestation est responsable de 10 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales », avait-il alors considéré.

    L’huile de palme, un produit miracle pour les industriels : peu cher et facile à transformer. Source de graves atteintes à l’#environnement, il perd de plus en plus de crédibilité auprès des consommateurs. Ainsi, son utilisation dans l’#agroalimentaire chute (- 1,1 million de tonnes de 2010 à 2014). Mais son intégration dans les #agrocarburants ne cesse d’augmenter, de 8 % à 45 %. En France, 75 % de l’huile de palme consommée l’est sous forme de carburant. L’Indonésie et la Malaisie sont les principaux producteurs d’huile de palme. Dans ces pays, une déforestation massive conduit au remplacement de la forêt tropicale par des #plantations de palmiers à huile. Des plantations prennent également place sur les tourbières, des écosystèmes d’une grande biodiversité et qu’il est nécessaire de sauvegarder face à l’enjeu climatique car ils captent une grande part du carbone qui ne finit pas en gaz à effet de serre.

    #industrie_palmiste

  • L’histoire de la #Coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) créée en 1985, en pleine crise du #canard, donne à voir des #solidarités nouvelles et de nouveaux rapports : temps, produit, #environnement, genre, etc. En bref, une aventure humaine et professionnelle ! (#film-recherche)

    https://sms.hypotheses.org/4475

    #coopérative, #CUMA, #canard, #solidarité, #solidaire, #emploi, #travail, #entreprise, #rapports_sociaux, #temps, #produit, #environnement, #genre, #aventure, #exploitation, #résistance, #agriculture, #élevage, #concentration, #agroalimentaire, #consommation, #grande_distribution, #montesquieu-volvestre

  • Interpellation de l’industrie française de la viande : les impacts dramatiques de la culture du soja en Amérique latine - SHERPA
    https://www.asso-sherpa.org/interpellation-de-lindustrie-francaise-de-viande-impacts-dramatiques-de

    Une nouvelle enquête internationale, « Quand la #déforestation s’invite à notre table », menée par Mighty Earth, Rainforest Foundation Norway et Fern, révèle que la production mondiale de #viande entraîne en #Argentine et au #Paraguay une déforestation massive, des atteintes à la #santé ainsi que des violations des #droits_humains. Mighty Earth, France Nature Environnement (FNE) et Sherpa interpellent 20 entreprises de l’industrie #agroalimentaire et de la grande distribution française sur les conséquences désastreuses du #soja utilisé dans l’#alimentation des animaux d’#élevages et les rappellent à leur « devoir de vigilance » sur leurs sources d’approvisionnement.

    #forêt

  • Canada : Des travailleurs agricoles du Honduras se réfugient dans une église Le Devoir - Sarah R. Champagne
    - 9 Avril 2018

    https://www.ledevoir.com/societe/524760/travailleurs-agricoles-sept-honduriens-refugies-dans-une-eglise

    Sept travailleurs migrants agricoles du #Honduras se sont réfugiés dans une église de Granby. Ils ont tous quitté entre la mi-janvier et la mi-mars l’entreprise d’attrapage de #volailles Équipe Sarrazin et dénoncent les conditions de travail, des atteintes à leur dignité, des lésions professionnelles et des heures de transport non payées.
    Ils espèrent pouvoir rester au #Canada pour obtenir justice devant leur employeur, qu’ils accusent de les avoir poussés à partir, une version démentie par le propriétaire, Yves Sarrazin.
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    Les travailleurs dénoncent plutôt une industrie où le #travail est extrêmement difficile et faiblement rémunéré. Le travail consiste à attraper jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de #poulets par quart de travail, dans des poulaillers appartenant à divers producteurs, et à les mettre dans des cages qui serviront au transport jusqu’à l’abattoir.

    « C’est notre dignité qui souffre », raconte Ronny Asael Miranda. En novembre dernier, il a commencé à vomir et à avoir des vertiges durant un quart de travail de nuit. Le rapport fourni à la CNESST indique qu’il a souffert d’une « infection à campylobacter », une inflammation analogue à la #gastro-entérite causée par le contact avec des volailles.
    Il reproche à son employeur de ne pas avoir fourni de vêtements de protection, ni harnais pour certaines tâches en hauteur, ni gants, ni masque.
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    Ever Alexis Mendoza Mateo a aussi arrêté le travail durant un mois à cause de sévères maux de dos, une douleur lombaire qui irradiait dans sa jambe droite, décrit-il. En arrêt de travail à partir du 4 décembre, il a ensuite repris le 9 janvier. Près d’un mois plus tard, en février, il a demandé à son chef d’équipe une journée de congé, « pour calmer la douleur qui était revenue ». La journée même, « à quatre heures de l’après-midi, la secrétaire m’a dit que Michel avait pris la décision de me renvoyer dans mon pays et elle m’a envoyé le billet d’avion. C’est là que j’ai décidé de partir de mon côté », relate-t-il, en présentant le message vocal laissé par celle-ci.
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    Rémunération
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    Le prix est établi à 3,60 $ pour 1000 poulets et augmente en fonction de la grosseur des volailles. Le travail s’effectue souvent de nuit, quand les #volatiles sont engourdis par l’obscurité. « Doit pouvoir soulever un poids pouvant aller jusqu’à 15 kilos par main, travail répétitif », indique une offre d’emploi actuellement affichée en ligne par l’Équipe Sarrazin.

    Ainsi, pour 30 000 poulets attrapés en une nuit de six heures et demie, selon son bulletin de #salaire du début janvier, M. Mendoza Mateo a par exemple reçu 108,27 $.

    Pour en arriver à la cadence demandée, il faut faire sept fois par minute ce même mouvement : attraper 5 poulets dans chaque main, 10 au total, et les mettre dans les cages en destination de l’abattoir.
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    Rappelons que les permis de travail temporaire en milieu agricole sont rattachés à un seul employeur. En quittant cet employeur, les travailleurs se retrouvent sans visa de travail et, rapidement, sans statut au Canada.

    Exposés à des persécutions au Honduras et vu la grave crise politique qui s’y déroule, les sept travailleurs réfugiés dans l’église ont aussi déposé des demandes d’asile pour des motifs individuels, indique leur avocate, Me Susan Ramirez. Ces demandes sont présentement en traitement.

    #Canada #Agriculture #esclavage #abattoirs #élevage #alimentation #agro-industrie #viande #agroalimentaire #agrobusiness #civilisation

    • #Canada : Un syndicat de travailleurs agricoles révoqué après désistement des migrants Le Devoir : Lia Lévesque - La Presse canadienne - 13 Avril 2018

      https://www.ledevoir.com/societe/525112/un-syndicat-de-travailleurs-agricoles-revoque-apres-desistement-des-migran

      Le Tribunal administratif du travail a dû révoquer l’accréditation d’un syndicat de #travailleurs_agricoles, après que tous les travailleurs migrants eurent signé une lettre disant ne plus vouloir être syndiqués. C’est l’employeur qui avait déposé la requête pour faire révoquer le syndicat, en leur nom.

      La section locale 501 du syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce, affilié à la FTQ, avait contesté la requête, affirmant qu’il y avait eu ingérence de l’employeur, Les serres Sagami, et que les lettres n’avaient donc pas été signées de façon libre et volontaire.


      Dans sa décision, le Tribunal s’étonne du fait que ces travailleurs guatémaltèques affirmaient ne plus vouloir du syndicat, notamment parce qu’il leur en coûtait 40 $ par mois, alors qu’ils étaient représentés par une avocate devant le tribunal.

      « Il est étonnant que les salariés démissionnaires, qui ont entrepris les procédures de révocation dans cette affaire, ignorent le montant des honoraires professionnels qu’ils auront à débourser et qu’aucun état de compte ne leur ait été transmis », écrit la juge administrative Irène Zaïkoff.

      Elle a aussi souligné que le témoignage de ces travailleurs devant le tribunal avait été « parfois difficile à suivre, hésitant et comporte des contradictions », qu’ils étaient « à l’évidence intimidés d’être appelés à témoigner ».

      De plus, elle a noté que les travailleurs guatémaltèques avaient joué au soccer, le 4 février en soirée, le jour même de leur désistement collectif du syndicat.

      Le syndicat y voyait « une récompense de la part de l’employeur » pour avoir signé une lettre de désistement — qu’on appelle en droit du travail une lettre de démission du syndicat.

      Pas de preuve
      Malgré cela, le tribunal juge que même s’il fallait conclure que l’employeur a appuyé les travailleurs qui se sont désistés, cela ne fait pas pour autant la preuve qu’il est intervenu avant les démissions et a influencé leur décision.

      Malgré tout, le tribunal a cru les travailleurs, qui ont témoigné du fait qu’ils voulaient se désister parce qu’ils payaient trop d’impôt, que les cotisations syndicales coûtaient 40 $ par mois et qu’ils étaient mécontents du syndicat. Ils ont aussi témoigné du fait qu’il n’y avait pas eu ingérence de la part de l’employeur.

  • Belgique : Bio : la consommation augmente, mais les producteurs n’en profitent pas forcément RTBF - Odile Leherte - 5 Avril 2018
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_bio-la-consommation-augmente-mais-les-producteurs-n-en-profitent-pas-for

    Le Belge consomme de plus en plus de #produits_bio. C’est ce qui ressort d’une enquête menée à la demande du Centre flamand de l’ #agroalimentaire et de la pêche (le VLAM). L’Institut GfK a suivi la manière dont 5000 ménages faisaient leurs courses pendant un an.

    Si l’on compare ce que le #consommateur belge dépensait en 2008 et en 2017 pour du bio, on remarque que ses dépenses ont plus que doublé. Rien que pour l’année 2017, le Flamand a dépensé 11 % de plus qu’en 2016 pour du bio, le Wallon a dépensé 8 % de plus, alors que le Bruxellois par contre, a dépensé 7 % de moins pour des produits bio. Du côté de Bruxelles, il faut toutefois tenir compte d’une augmentation fulgurante entre 2008 et 2017 : la consommation de bio du Bruxellois avait triplé.
    Rencontre avec Pia Monville, elle est maraîchère bio à Court-Saint-Etienne depuis 10 ans. Elle nous accueille dans son champ.


    Qui profite de cette augmentation de la consommation du bio ?
    « Pas le petit producteur, en tout cas », avance Pia Monville. Elle produit du bio à Court-Saint-Etienne depuis 10 ans. « Ici, dans la région où on est, la croissance a été très forte jusqu’il y a 4, 5 ans.

    Maintenant, on continue à croître mais beaucoup plus doucement. Par contre, dans la région, on assiste en effet à une explosion du nombre de commerces zéro déchets, bio, des petits, des gros. Tout cela a en effet explosé et répond manifestement à une demande parce que ces commerces ne font pas faillite. Mais notre réalité économique, c’est que nous ne profitons pas de cette croissance-là ».

    Le gâteau, quoiqu’un peu plus grand, est à partager en un nombre d’acteurs beaucoup plus important. De plus, beaucoup de #consommateurs de produits bio cherchent à se les procurer sans forcément changer leurs habitudes d’achat. Ils vont donc en grandes surface. Le #supermarché classique reste le canal de vente le plus répandu pour les produits bio. Ils optent aussi pour des supérettes bio. « Moi, ce qui m’importe, nous explique une cliente, c’est la proximité géographique ». « Personnellement, ce qui est important pour moi, c’est de pouvoir faire mes courses le soir, après le boulot »  ajoute cette autre habituée d’une supérette brabançonne.

    Le gérant de la supérette nous confirme que le profil des acheteurs s’est fortement diversifié ces dernières années. « On voit des gens qui ont des moyens, mais aussi des gens qui en ont moins. Ce n’est plus un frein. On a même des étudiants. Il faut dire que le bio est de plus en plus accessible. Un exemple, les pommes de terre, qu’on arrive à avoir à moins d’un euro le kilo ».

    Les prix à la baisse, pour quel bio ?
    Cette pression sur les prix est plus importante encore dans les grandes surfaces. Même le hard discount s’est mis au bio et enregistre une très forte progression de ses ventes de bio. « Le bio du #hard_discount, c’est aux antipodes de ce qu’on fait, réagit Pia Monville. Il faut voir d’où ça vient et prévenir le consommateur des conditions dans lesquelles ce type de légumes ou fruits biologiques ont été produits. On vend deux choses différentes, à deux prix évidemment différents. C’est vrai que parfois, ça nous fait un pincement au cœur, ou cela provoque chez nous une grosse colère quand on voit qu’on utilise l’image du petit producteur, avec son chapeau de paille et ses sabots, pour vendre un produit qui vient en fait de grossistes, ou même pas de Belgique, d’Italie, de Grèce, d’Espagne. On ne sait pas comment il est produit. Et le consommateur, lui, il est noyé dans un flot d’informations continu et il croit peut-être acheter des légumes de petits producteurs alors que ce n’est pas vrai  ».

    Pia Monville, comme d’autres cultivateurs avec lesquels nous avons été en contact, refusent de vendre leur production aux grandes surfaces. « Je dis non chaque fois que j’ai le sentiment qu’au bout du compte on va m’utiliser, qu’on va utiliser mon image et que je ne vais plus pouvoir être maîtresse de ce que je propose, et du prix dont j’ai besoin pour vivre. Avec le risque de réserver une partie de ma production à ce type de commerce et par conséquent d’être prisonnière du prix qu’on m’imposera au bout du compte. Car au début, le prix est généralement attractif, mais une fois que vous êtes dans le circuit, le prix baisse. On vous demande aussi de calibrer vos légumes, de faire telle ou telle variété. Moi je veux travailler avec des variétés anciennes et je ne fais pas de calibrage de mes produits  ».

  • Le poulet ukrainien, vous connaissez ?
    Extraits d’un article d’Ouest France

    https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/doux-qui-est-mhp-le-repreneur-ukrainien-dont-personne-ne-veut-5652205

    L’Ukrainien #MHP se positionne comme potentiel repreneur du vollailler breton Doux. Avec 566 000 tonnes de viande de poulet produites en 2017, MHP - Myronivskyi Khliboprodukt (Produit de Pain de Myronivskyi, en ukrainien) et sa marque principale Nacha Ryaba (Notre Poulet) couvre plus de 55 % du marché ukrainien de la volaille et exporte vers 67 pays, dont 17 membres de l’Union européenne (UE).

    En 2017, l’Ukrainien a entamé l’agrandissement de son usine géante, près de la ville de Vynnytsia, dans le centre du pays. Un investissement dans deux lignes de production, d’où devraient sortir 260 000 tonnes de poulet par an. De quoi optimiser le chiffre d’affaires du groupe, d’environ un milliard de dollars par an, et sa cote sur la place boursière de Londres, où il est entré en 2008. A noter que le groupe est fiscalement basé à Chypre, Etat membre de l’Union européenne (au contraire bien entendu de l’Ukraine), par ailleurs notoirement connu pour être un paradis fiscal, prisé notamment des oligarques russes.

    Verticalement intégré, de la production de grain (maïs, tournesol, soja, blé) à la transformation de la viande, MHP contrôle 380 000 ha de terres en Ukraine. L’essentiel est loué, en raison d’un moratoire sur le négoce de la terre en place depuis les années 1990. Il conforte néanmoins la position dominante du groupe agro-alimentaire sur le marché ukrainien, garanti par la stature de son fondateur et actionnaire majoritaire, Iouriy Kosiouk.


    La nouvelle usine de MHP, en cours d’achèvement, à Vinnytsia. | DR

    Milliardaire du poulet
    A 49 ans, celui-ci est un proche collaborateur du président Petro Porochenko. Si ce dernier s’est bâti une fortune en tant que « roi du chocolat », Iouriy Kosiouk est incontestablement le « milliardaire du poulet ». Sa fortune est aujourd’hui estimée à 1,5 milliard de dollars par le magazine Forbes, ce qui en fait la cinquième personne la plus riche d’Ukraine.

    Émergeant dans les années sauvages qui ont suivi l’effondrement de l’URSS, Iouriy Kosiouk a développé les goûts de luxe de la nouvelle classe d’hommes d’affaires post-soviétique. On lui attribue jets privés et hélicoptère, un yacht estimé à 120 millions de dollars et une villa impressionnante dans le sud de Kiev. Selon des enquêtes de journalistes ukrainiens, les travaux de ce « petit Versailles » auraitent été entrepris sur un site archéologique protégé. Jamais remis en cause, le permis de construction laisse sous-entendre des soutiens politiques.

    Aucun scandale de corruption ne vise directement Iouriy Kosiouk. Mais force est de constater qu’il a habilement su utiliser ses relations politiques. Un temps adjoint au chef de l’administration présidentielle, au plus fort de la crise de 2014 et du début de la guerre dans l’est de l’Ukraine, il a conservé une influence appréciable dans les hautes sphères du pouvoir. Plusieurs sources indiquent qu’il est particulièrement actif sur les questions liées à l’importation et à l’exportation de produits alimentaires. MHP a par ailleurs ouvert une usine de traitement de viande aux Pays-Bas, afin de contourner les obstacles des droits de douane de l’UE.

    Avec la perte du complexe minier-industriel dans l’Est en guerre, le groupe agro-alimentaire a largement bénéficié du transfert des subventions d’Etat. En 2017, MHP a reçu 35 % des aides publiques du secteur, soit l’équivalent de 42,6 millions d’euros. L’aide de l’Etat à un grand groupe bénéficiaire, solide financièrement, avait soulevé un certain nombre de critiques en Ukraine.
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    #Ukraine #Union_européenne #Poulet #Volaille #alimentation
    #agriculture
    #poulet
    #viande
    #élevage
    #économie
    #santé
    #agroalimentaire

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  • Comment nourrir 10 milliards de bouches | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/nourrir-10-milliards-de-bouches/00083687

    Hors situations de crise humanitaire, la #malnutrition est pour l’essentiel un problème de #pauvreté au Sud et elle se concentre en milieu rural. Les trois quarts de ceux qui souffrent de la #faim appartiennent à des familles paysannes dont la production est à la fois très faible et très peu rémunérée, car concurrencée par des agriculteurs « modernes », incomparablement plus productifs. La lutte contre la faim nécessite ainsi de rendre le travail agricole plus attractif, dans un contexte où le développement des activités dans les services et l’industrie n’est pas suffisant pour absorber une main-d’oeuvre rurale sous-employée.[...]

    Au final, le potentiel d’accroissement de la production mondiale est réel, mais limité. Il est surtout incompatible avec une généralisation à l’ensemble de la planète du modèle alimentaire occidental, où un adulte consomme près de 80 kilos de viande par an : les surfaces que mobilise l’alimentation animale et les émissions de gaz à effet de serre associées à cet #élevage ne sont pas soutenables. Un système #agroalimentaire durable passe par une modération de la part de la #viande dans les assiettes, ce qui est aussi un enjeu de #santé publique, dans un monde qui pourrait compter bientôt autant d’obèses que de sous-alimentés.

    #démographie (l’éducation des filles, la formation des femmes font partie de la solution) #alimentation #agrochimie

  • Pourquoi l’industrie doit changer ses pratiques - Action contre la Faim
    https://www.actioncontrelafaim.org/a-la-une/pourquoi-lindustrie-doit-changer-ses-pratiques

    Le rapport « #Stop_à_l’incitation », publié ce 27 février, met en avant un autre problème de confiance lié à l’#industrie_de_l’alimentation_infantile. Six ONG expertes de la nutrition, dont Action contre la Faim, révèlent que partout dans le monde – et notamment dans les pays en développement – les grandes entreprises #agroalimentaires ont recours à des pratiques de marketing agressives, variant de la #publicité à la #désinformation, pour vendre leurs produits au détriment des besoins des #nourrissons. Pourtant, aujourd’hui, l’ensemble de la communauté scientifique s’accorde à dire que promouvoir et protéger l’#allaitement est primordial pour lutter contre le fléau majeur que représente la sous-nutrition. Dans de nombreux pays, les mauvaises pratiques liées à l’utilisation de #laits_infantiles – tels que le mélange avec de l’#eau non potable, la trop forte dilution du lait de substitution, ou l’utilisation de biberons non stérilisés – exposent les jeunes enfants à des risques de #maladie, de #sous-nutrition voire de #décès.

  • La mort programmée du véritable camembert de Normandie ? - L’Express Styles
    https://www.lexpress.fr/styles/saveurs/la-mort-programmee-du-veritable-camembert-de-normandie_1987373.html

    Véronique Richez-Lerouge : Contrairement à ce qui semble ressortir des éléments de langage communiqués ce jour par les protagonistes de la filière qui ont écrit ce nouveau cahier des charges, c’est bien un assouplissement de l’#AOP qui va s’opérer, je dirais même un renoncement aux valeurs de l’appellation. Ce dont rêvait Lactalis en 2006, lui est offert sur un plateau d’argent : la possibilité de fabriquer un #camembert industriel au #lait_pasteurisé dans le cadre de l’appellation.

    À l’époque, rappelons que le prétexte avancé était le danger de faire un fromager à pâte molle au lait cru en grand volume. Il semblerait donc que cet argument ait eu gain de cause, on fera donc du camembert AOP pasteurisé de Normandie en grand volume au prétexte que faire du lait cru, « c’est compliqué, c’est coûteux et que les éleveurs n’y arrivent pas... Les normes sont trop strictes et même, les salmonelles résistent à la stérilisation alors imaginez en lait cru... » La réalité, c’est qu’on a donné les clés de l’AOP à #Lactalis !

    Ça va devenir difficile de trouver des fromages au lait cru !
    Pour rappel

    La #pasteurisation confère au produit un goût neutre, une texture molle qui ne garantit pas une totale #protéolyse (càd la transformation de la matière crayeuse en crème). En stérilisant 1 litre de lait, beaucoup de bonnes et mauvaises #bactéries seront détruites ; Pas toutes ! surtout les bonnes, celles nécessaires au mûrissement et à l’auto protection du #fromage.

    Et comme la nature a horreur du vide, celles subsistant ont donc ainsi plus de place pour se multiplier avec un risque accru pour quelques indésirables ! On comble ce manque d’immunité naturelle par l’utilisation de conservateurs.

    Les fromages pasteurisés ont ainsi toujours une date limite de consommation , en général 30 jours, bien avant que les produits crus arrivent sur le marché. ( durée de vie relative à l’utilisation de #conservateurs)

    #crapules #agroalimentaire

  • Des scènes d’émeute pour du Nutella dans des Intermarché
    http://www.leprogres.fr/loire-42/2018/01/25/la-guerre-pour-du-nutella

    L’enseigne proposait, ce jeudi matin, des pots de Nutella de 950 grammes à 1,41 euro seulement, soit près de 70 % de réduction. Résultat : des scènes d’émeute un peu partout.

    (...)

    A Saint-Chamond, le magasin est assez petit, c’est un Intermarché Contact. Mais les 300 pots sont partis en un quart d’heure aussi. « Ça se battait. On a vendu ce qu’on vend en trois mois. Sur les tapis des caisses, il n’y avait que du Nutella », témoigne une salariée, qui assure n’avoir jamais connu ça en seize ans.

    (...)

    A l’Intermarché de Saint-Cyprien, les gens se sont battus, ils se sont jetés sur la personne qui transportait les pots de Nutella sur une palette.

    A Rive-de-Gier, les portables étaient de sortie pour filmer l’émeute : « Ils se sont acharnés comme des animaux. Une femme s’est fait tirer les cheveux, une dame âgée a pris un carton sur la tête, une autre avait la main en sang. C’était horrible », témoigne une cliente qui a assisté à la scène.

    • Michel Cymes évoque le sucre et ses dangers, à la faveur de la sortie en salle du passionnant documentaire « #Sugarland ». Le médecin campe sur sa position : le #sucre est une substance ultra-addictive, au même titre que la drogue.
      http://www.rtl.fr/actu/bien-etre/michel-cymes-persiste-et-signe-le-sucre-est-hautement-addictif-7791976607

      Huile de palme + sucre + 70% de réduction, un cocktail d’Intermarché qui occasionne partout en France des scènes inédites de cette concurrence entre fauchés dont se soutient la #guerre_aux_pauvres
      #nutsy

    • @ninachani

      Ça me donne envie de pleurer !

      Pareil. Et c’est souvent cette même envie de pleurer quand je fais les courses d’épicerie. les monceaux de saloperies que je vois dans les caddies de mes semblables et qui disent à la pauvreté de goût et les maladies futures. Des fois quand je vois des personnes hésiter et que j’ai une recette en tête avec ce qu’ils tiennent dans les mains, j’essaie le plus simplement du monde de leur donner cette recette, parfois ce sont les caissiers et les caissières qui m’interrogent à propos de tel ou tel produit un peu exotique sur le tapis, et alors-là je suis intarissable des choses que l’on peut faire avec du nioc man, des pois cassés ou encore du mascarpone, et j’insiste toujours sur le fait que cela ne coûte pas plus cher et cela prend à peine plus de temps que d’ouvrir un truc tout fait et de le faire réchauffer. Ou encore de repérer ans leur caddie un truc tout cuisiné mais qu’on peut améliorer facilement.

      Il n’y a pas longtemps une cassière m’a dit : « on doit bien manger chez vous mais on ne doit pas rigoler beaucoup », ça m’a fait rire, puis ça m’a un peu secoué, cette idée de riz complet = tristesse

      Par petits gestes comme ça, aimables paroles, je me demande si on ne grignote pas un peu de terrain et puis c’est une avalanche de Nutella à -70% qui emporte tout.

    • Il n’y a pas longtemps une cassière m’a dit : « on doit bien manger chez vous mais on ne doit pas rigoler beaucoup », ça m’a fait rire, puis ça m’a un peu secoué, cette idée de riz complet = tristesse

      Ça me rappelle cette discussion avec de jeunes universitaires à qui je racontais que ne consommais jamais de coca cola. L’un m’a répondu que c’était une chose de boycotter les marques qu’on estime prédatrices, mais que là c’était de la frustration. Ben non, aucune frustration de ne pas boire cette merde.

    • @philippe_de_jonckheere
      Maître Mô


      Personne ne s’est battu pour du Nutella.
      Mais on s’est battu parce du luxe est bradé (de 4 € 50 a 1 € 40 !) et donc exceptionnellement accessible.
      En fait on s’est battu parce que trois euros c’est beaucoup d’argent, pour beaucoup de gens : la voilà la tristesse.

    • @unagi Ce n’est pas mon impression. Le nutella il y en a chez les pauvres même si c’est effectivement assez cher. Je pense qu’on s’est battu pour la marque parce que le marketing est très, très bien fait et aussi pour la satisfaction de faire une bonne affaire, pas forcément d’économiser de l’argent. Lordon l’explique très bien, les grandes marques sont très efficaces pour attiser notre désir de nous procurer leur produit, c’est normal ils paient plein de gens très compétents pour étudier nos bas instincts et y répondre. Le capitalisme et la pub qui en est indissociable convainquent plein de gens que le bonheur c’est d’acheter telle marque et si on peut, en plus, avoir l’impression qu’on a été malin, qu’on a eu accès à un prix réservé à une petite minorité, qu’on fait partie des gagnants en quelque sorte, là c’est le top du top. Les gens ils ne vont pas faire d’économie forcément. Si j’achète 4 pots d’un coup je vais manger encore plus de nutella que d’habitude parce que je vais me dire qu’en plus ça coûte beaucoup moins cher cette fois ci alors pourquoi m’en priver, puisqu’il y a 4 pots d’avance. Ça aussi c’est calculé, c’est comme les grands conditionnements. Et en plus on crée ainsi un niveau de consommation + grand qui sera éventuellement maintenu par la suite même quand il n’y aura plus la promotion.

    • Nutella, révélateur de notre temps

      Dans les pots de Nutella, nous le savons désormais, on trouve du sucre, de l’huile, mais aussi de l’humiliation, du cynisme et une bonne dose de mépris de classe. Regardez-donc ces pauvres (non, pardon, ces beauf) qui s’écharpent pour des pots des Nutella ! Les cons ! Mais ils ne le savent pas, que le Nutella c’est mauvais pour la santé, plein de graisse et que ça détruit les écosystèmes des Orangs Outans ? Bien entendu, qu’ils le savent. On le leur a expliqué, à la télé, dans les journaux, à l’école, ou lors de la sortie annuelle au zoo de Beauval. Seulement voilà, c’est bon le Nutella. Et quand il n’est pas cher, pourquoi se priver de pouvoir revenir le soir avec une petite (ou grosse) surprise pour les enfants ? C’est compliqué, de résister, quand on sait qu’on fera plaisir aux gosses, ou qu’on se fera plaisir à soi, ce soir ou demain, avec une tartine de Nutella pas chère.

      Evidemment, l’attitude des gens, accentuée par les films et les commentaires des réseaux sociaux, est rapidement un peu ridicule. Quelle époque, je vous jure, s’entre-tuer, ou presque, pour du Nutella ! Quelle idée ! Et bien je trouve pour ma part qu’il y a plus inquiétant, et sans doute plus révélateur encore des dérives de notre temps : l’attitude des commentateurs. Je lis sur Twitter et sur Facebook énormément de commentaires très ironiques, très méprisants, à l’égard des gens que l’on voit sur ces films. « des têtes à regarder l’Amour est dans le Pré », des « cassos », des « beaufs », des « Groseille » (version plus cinéphile de la même réalité), des « gros veaux trop cons pour ne pas savoir que le Nutella c’est de la merde ». Et j’en passe. Mais franchement... Qui sommes nous, derrière nos écrans (le plus souvent mais - bizarrement - pas toujours, cachés derrière un confortable anonymat) pour juger ces gens et se moquer d’eux ? Il y a sur ces films un concentré de cette France que certains, par calculs politiques, appelaient la France d’en bas, celle des petits, des sans grade. Il y a là des gens qui sont ce que nous avons été, pour beaucoup d’entre nous, ou ce qu’ont été nos parents, nos grands-parents, nos amis d’enfance. Et personnellement, ces commentaires me mettent mal à l’aise. Certains me font mal.

      Ne jugeons pas. Essayons plutôt de comprendre. Comment en arrive-t-on à de telles situations ? Comment en arrive-t-on à se battre dans un magasin pour payer moins cher de la pâte à tartiner ? Fait-on cela par plaisir ? Mais aussi, comment en arrive-t-on à rire collectivement de l’humiliation des plus fragiles d’entre nous qu’apportent ces images ? Comment ne pas voir (et s’il se trouve quelques commentateurs pour en parler ici ou là, ils sont une très faible minorité) que derrière ces images, se cache en réalité le cynisme de Ferrero, qui s’offre une publicité gratuite pour son produit phare ? Comment ne pas voir l’indifférence et le cynisme des responsables de grande surface qui trouveront bien, demain, le moyen de dénoncer les dégradation qui nuisent à l’image de leurs établissements, après avoir réussi en quelques secondes une opération promotionnelle hors norme ?

      C’est là, à mon sens qu’est le vrai enjeu : comprendre comment, une fois de plus, nous acceptons et cautionnons que ceux qui sont peu de choses se moquent de ceux qui sont moins encore, sous le regard amusé et intéressé de ceux qui tirent les bénéfices (au sens premier du terme, sans doute) de ce lamentable épisode ? Sans doute m’accusera-t-on de vivre au pays de Oui-Oui. Peu importe, je l’assume. J’assume, en tout cas, de vouloir vivre dans un monde où décidément, non, se payer des gorges chaudes sur les effets de la pauvreté et du déclassement n’est pas quelque chose d’acceptable.

      https://blogs.mediapart.fr/lionel-jeanjeau/blog/250118/nutella-revelateur-de-notre-temps

    • Dans « la paix sociale », pour quoi peut on encore se battre ? Ces scènes en rappellent d’autres lors de #black_friday où il peut s’agir de produits très coûteux.

      @objectifocean signale :

      Au dela de « Ouh, les cassos, ils se battent pour un pot de #Nutella... »
      Regardez le taux de chômage autour des #intermarché en question.
      Ostricourt 20%
      Roubaix 30%
      Wingles 20%
      Marles-les-Mines 27%
      Saint-chamond 20%
      Saint-Cyprien 25%
      Rive-de-Gier 20%
      Voilà...
      (source Insee 2014)

      La marque, ça compte, c’est pas seulement une aliénation. J’imagine que ceux qui mange du Nutella le préfère aux « pâtes à tartiner » qui l’imitent. Et puis un enjeu de reconnaissance (ici, je suis chômeurs mais je peux quand même filer du Nutella aux mômes comme un salarié intégré, et tant pis si les vrais « gens bien » font aujourd’hui éviter le sucre à leurs enfants, ce modèle là ne se diffusera que lentement, vu les intérêts en jeu). Qui d’entre nous n’a pas vécu une scène où c’était pas le bon jeans, les bonnes chaussures, le bon gâteau, parce que c’était pas assez cher, ou pas assez connu, où c’était moins bien qu’une norme

      Sinon, @philippe_de_jonckheere, c’est sûrement un désastre mais il me parait faux de dire que cela prend pas plus de temps de faire à manger. C’est au minimum 15 minutes, et plutôt une demi heure tous quart d’heure, sauf repas exceptionnel (à lire tes seens je me demande d’ailleurs toujours comment tu fais pour trouver le temps, varier autant, etc.). Pour beaucoup de monde, où bien selon les moments, cuisiner n’a malheureusement rien d’une activité de détente, créatrice, oblative, plaisante, c’est une corvée, du travail domestique.
      En milieu populaire, le repas a pu être un moment important (supposant cuisine). Ce n’est très souvent plus le cas au quotidien mais seulement par exception. Le travail-emploi des femmes et bien d’autres facteurs ont joué. Non seulement, ça dégèle du surgelé plus que ça ouvrait des boites, mais en plus le moment commun du repas a souvent laissé place à l’ingestion post moderne ou chacun tend à manger à sa façon et à son heure (spectacle affreux si il en est).

      Le prix au kilo et au litre ça compte grave. Les promos c’est l’occasion de stocker/consommer des produits de « qualité » standard et pas des produits bas de gamme. Je dois être bien daronisé comme disent les djeuns, mais il y a plein d’articles de supermarché de centre ville que je n’achète que lorsqu’ils font l’objet de réduction et coûtent ainsi le prix du bas de gamme, voire moins. Il peut m’arriver d’acheter 10 paquets de café d’un coup parce qu’il est correct mais à 2€ au lieu de 3, ou trois fois trop de pâtes potables, il n’y a qu’à stocker.

      La conso populaire, elle oblige aussi bien souvent à disposer d’un congelo, pas juste pour le transformé et l’ultra transformé de l’#agrolimentaire mais aussi pour stocker du périssable lorsqu’il est disponible pas cher, en saison, en promo. Pour ma part j’achète souvent pour les congeler des produits bruts soldés pour cause de date de péremption (par exemple des poulets moins pourris que le bas de gamme), ou je prend chez le poissonnier plus de poisson en promo que ce que je cuisinerais de suite, etc.

      #économie_domestique #abondance (s’en donner l’impression)

    • Les prix exceptionnellement bas et la promesse d’une vie meilleure

      @ninachani dit

      Je pense qu’on s’est battu pour la marque parce que le marketing est très, très bien fait et aussi pour la satisfaction de faire une bonne affaire, pas forcément d’économiser de l’argent.

      et je pense qu’elle a raison, elle a indentifié l’essence du fait divers.

      Pour comprendre l’importance de l’idéologie et du marketing il faut éliminer tous les facteurs biologiques. On peut alors tester si l’idéologie est capable d’exercer un influence assez grande pour pousser des adultes à se comporter comme le décrit l’article.

      De ma propre observation je peux contribuer un événement qui s’est déroulé dans les nuits qui ont suivi le 9 novembre 1989 à proximité d’un point de passage entre Berlin-Ouest et l’Est. Il faut savoir que la situation alimentaire en RDA et Berlin-Est était comparable à celle à l’ouest à l’exeption des produit de luxe - on trouvait des croissants Lenôtre au grand magasin de luxe KaDeWe à Berlin-Ouest mais il fallait se contenter des Ost-Schrippen à l’Est. Il n’y avait donc pas de famine à l’est et les gens se nourrissaient d’une manière plus saine qu’on le fait chez nous actuellement - les plats cuisinés et industriels n’existaient simplement pas.

      Il devait être vers 22 heures le 10 ou le 11 novembre 1989 près du pont Bösebrücke qui menait vers le post de contrôle qui était ouvert depuis peu. Les douaniers de l’Est y vérifiaient encore les papiers mais il laissaient passer librement chacun avec une carte d’identité.

      Le large boulevard qui mène vers le pont du côté ouest est peu éclairé, prèsque noir. Un camion comme celui sur la photo s’arrête à cent mètres du pont et ouvre son hayon.

      Il faut savoir que Mon Chérie est une marque de Ferrero amplement annoncée dans les publicités télévisées. Il s’agit de chocolat contenant une cerise qui flotte dans une sorte de Cognac de mauvaise qualité très sucré.

      Du coup des centaines d’habitants de Berlin-Est se ruent vers l’arrière du camoin où des ouvriers distribuent des paquets de chocolat périmé comme si c’étaient des rations de riz pour les affamés du Sahel. Les gens sont sur leur chemin de retour après une visite de la partie ouest de la ville fermée pour eux jusqu’il y a quelques jours. Ils profitent de l’occasion pour s’emparer de quelques paquets de cette merveille devenue accessible d’une manière inattendue et miraculeuse.

      C’est la bagarre, la confusion dans la peinombre est totale, pourtant il me semble que malgré l’enthousiasme frénétique des pauvres gens personne n’est blessé. Le contenu du 40 tonnes part en espace de quelques minutes. Le conducteur ferme le hayon et s’en va après une cigarette bien méritée. Le calme retourne au boulevard Bornholmer Straße où les derniers visiteurs de l’est de dirigent vers leur quartier à Prenzlauer Berg et Weissensee .

      http://www.openstreetmap.org/node/268917019

      Volià ce que tu peux réussir avec un peu de publicité et des prix trés bas.

      #Berlin #mur #publicité

    • Sweet Movie
      https://www.youtube.com/watch?v=QO0BJi5j_wg

      Sweet Movie - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/Sweet_Movie

      She picks up the hitchhiking sailor Potemkin, though she warns him that if he falls in love, she will kill him. He ignores her many suggestions for him to leave and their relationship evolves. Eventually, in the state of love making, she stabs him to death in their nidus of sugar.

      #film

    • Longtemps j’ai pensé que seuls les marginaux s’éduquaient à échapper aux hallucinations collectives : celles de la morale et l’ordre.
      La publicité et le marketing s’occupent du désir comme la police de l’ordre.
      Résister mentalement aux injonctions sociales qui sont reprises par une foule, à la transe collective du désir (avoir ce que l’on n’a pas), c’est un effort mental auquel peu de gens sont préparés. Ce n’est pas tant une question d’argent que de ressort qui lâche.
      Je n’ai pas d’argent, j’aime modérement le Nutella, mais je souffre avant tout de la transformation en animal que cela pourrait opèrer sur moi.
      Je l’ai vu une fois, c’était un petit village en Normandie, bord de mer, les gens n’y sont pas pauvres, pas loin de Deauville, soir d’Halloween sous la halle du marché. Depuis la remorque d’un tracteur étaient jetés sur la foule des bonbons divers. Très vite, ce qui devait être une fête pour les enfants déguisés se transforme en cauchemar. Les parents veulent accumuler le plus possible de bonbons, ils sont venus avec des sacs, ils marchent sur les mains des enfants qui ont réussi à se baisser dans la cohue. Au départ on croit que c’est drôle, de gagner plus que les autres, mais ça se pousse, ça devient méchant, des petits se mettent à pleurer de peur.
      On a arraché les enfants de là vite fait, mais ils nous en ont voulu !

    • Sinon, @philippe_de_jonckheere, c’est sûrement un désastre mais il me parait faux de dire que cela prend pas plus de temps de faire à manger. C’est au minimum 15 minutes, et plutôt une demi heure tous quart d’heure, sauf repas exceptionnel (à lire tes seens je me demande d’ailleurs toujours comment tu fais pour trouver le temps, varier autant, etc.).

      Ah mais, d’abord je n’ai pas la télévision et je n’ai ni Facebook ni Twitter, et sinon je suis assez organisé comme gars.

      Et sinon en un quart d’heure : tu prends n’importe quel filet de poisson que tu déposes dans du papier alu avec des oignons, des carottes, de l’huile d’olive, du sel du poivre du citron, tu refermes le papier alu et tu colles ça au four pendant unq uart d’heure et c’est très bon. Si tu as un quart d’heure de plus tu fais du riz complet pour accompagner. Et pendant que le riz et le poisson cuisent tu découpes des quartiers de tomates de la feta ou de la mozarelle, de l’huile d’olive et du seul et hop !

      Je maintiens cela peut prendre un quart d’heure. Ensuite je mise beaucoup sur le fait que toute personne qui réaliserait un tel truc aussi facile et en tirer une insigne satisfaction va s’enhardir à faire d’autres trucs (comme des bricks à l’oeuf, une quiche avec de la pâte toute faite... et puis....

      Et puis c’est l’avalanche de Nutella à -70%).

    • @colporteur

      Pour ma part j’achète souvent pour les congeler des produits bruts soldés pour cause de date de péremption (par exemple des poulets moins pourris que le bas de gamme), ou je prend chez le poissonnier plus de poisson en promo que ce que je cuisinerais de suite, etc.

      Tu n’es pas obligé de stocker, continue de n’acheter que les trucs qui sont en promotion, de semaine en semaine il y a toujours des trucs en promotion et du coup ça t’oblige à varier (comme tu dis)

      Phil, hyper daronisé velu

    • Une superbe phrase d’une amie sur Facebook : « quand l’émeute montre la misère, l’imbécile regarde le Nutella ». Reprenez vous mes amis ! Ces femmes et hommes avaient enfin les moyens d’ offrir à leurs gosses une gourmandise qu’ils jugent désirable parce su’ ils en entendent parler sans y gouter jamais. Reprenez vous ! Vous ne pouvez pas reprocher aux pauvres les idées dominantes ni les standards de consommation de la societe de consommation. Ici ils font dans le bruit et la cavalcade ce que vous faites paisiblement et en silence parce que vous en avez les moyens. Et si vous ne le faites pas, comme moi, c’est parce que vous savez de quoi il s’agit. Mais pas eux. LES PAUVRES NE SONT PAS RESPONSABLES DE LEUR PAUVRETÉ QUELQU’EN SOIT LE DOMAINE. jlm

    • @philippe_de_jonckheere genré si tu veux mais c’est pas moi qui en décide, ça se passe comme ça, c’est les femmes qui font la bouffe tous les jours, sauf exception très exceptionnelle (il y a même des « ménages » ou la division routinière des taches c’est popote pour l’homme vaisselle pour la femme), si des hommes font la cuisine, c’est en général pour des exploits culinaires qui n’ont rien à voir avec l’ordinaire (ou bien le barbeuc d’été... sans cuisine).
      Oui, c’est un plaisir de ne pas laisser aux entreprises ce besoin vital, et d’y oeuvrer, un plaisir certainement de surprendre ses enfants par des repas. L’impression quand même que non seulement tu es organisé mais aussi très actif, et pas trop trop fauché.
      35h hebdo, ou temps partiel avec horaire en coupures, plus temps de transports, plus temps de travail domestique, c’est comme d’aller à l’usine, ça peut donner envie de se détendre, de se laisser aller à ne rien faire, voire ne plus laisser la force de faire davantage et chercher à réduire le temps de travail (domestique inclus, de mauvaises mères ! ou le choix de faire la lecture aux lardons le soir plutôt que de cuisiner, qui sait ? ). Et même de se vautrer devant la téloche (un bon neuroleptique) « pour décompresser ».
      Par ailleurs, plein de monde vit seul, ça incite pas à faire à manger lorsque personne ne se joint au repas.

      Si je stocke des promos c’est pour pas faire le chasseur cueilleur qui alterne période de disette et festin selon les arrivages (spécialement pour les protéines animales car je vais au marché régulièrement pour ce qui est végétal, mais ce que je dois y acheter ressemble souvent à de l’imitation de Nutella pour cause de fric). Et puis je trouvais dinque que ma grand mère qui avait connu la guerre ait toujours des kilos de sucre, et finalement moi c’est les pâtes, l’huile d’olive, les pois chiches ou les cornichons (et si quelqu’un apportait de la charcut ? n’en manquons pas) et je sais quoi encore. Je sais que je finirais toujours le mois.
      Plein de produit tiennent fort bien la congélation (à proscrire dans bien des cas). Il m’arrive y compris de stocker des surplus de récup sur le marché (légumes congelables sans trop de perte de qualité), ça demande un taff de mise en oeuvre (acheter des haricots verts ou des rondelles de courgette picard c’est plus vite fait, surtout si on se les fait livrer...). Et ça permet à quelqu’un de pas toujours très organisé de s’organiser autrement : avoir toujours de quoi manger, pour soi ou en cas de repas collectif impromptu. Bon j’arrête, je suis pas un modèle du tout :) et j’ai pas de théorie de la chose (vivre sous le capitalisme) sous la main.
      Faire gaffe aux promos, c’est aussi un boulot de bonne femme, et ça prend du temps (tout comme ça prend du temps de voler l’essentiel de ce que l’on mange). Je me souviens d’avoir vu des pauvresses trimbalant une grosse boite en carton avec les bons de réducs dans un supermarché U.S pour remplir le caddie « à bon escient ». Ce que je vois aujourd’hui au supermarché en bas de chez moi, c’est des femmes qui consultent des comparateurs de prix sur smartphones.

      Ne pas oublier. Ça aussi un petit goût de revanche (à défaut d’être « la » revanche de la chanson) : cette fois je me saignerais moins pour ces machins dont j’ai besoin. Sous les comptabilités ordinaires, le mégotage, ce « matérialisme » vulgaire, un refus de la mesure capitaliste, aussi.

    • Ça me rappelle cette discussion avec de jeunes universitaires à qui je racontais que ne consommais jamais de coca cola.

      Tout comme celles et ceux qui te regardent comme un Martien quand tu leur dis que tu ne bois pas d’alcool. Là aussi, l’injonction sociale est à la clef de la partition. Sauf que j’ai perdu l’envie de danser sur ce que la musique jouait et quand la musique joue trop fort, je me bouche les oreilles :-))

    • @colporteur

      Faire gaffe aux promos, c’est aussi un boulot de bonne femme

      euh, mais c’est pas possible d’écrire ça sur seenthis !
      Dire que c’est un rôle toujours dévolu aux femmes, mais dire « bonne femme », non, franchement, tu plonges … assume ta beauferie et utilise bobonne ou pouffiasse pendant que tu y es mais surtout ne va pas raconter derrière

      genré si tu veux mais c’est pas moi qui en décide

      Si si, c’est toi qui décide de mettre bonne femme, un terme méprisant et condescendant.

    • @touti, Si les guillemets implicites s’entendent pas, je les ajoute. ce que ça veut dire c’est que un taff que les mecs font pas, le soin, la reproduction, ça reste les femmes, en général, et très massivement, idem pour la gestion du budget domestique (promos incluses), sauf pour un homme sans femme, ce citron sans fusée spatiale.

    • Pourtant ces images ne sont pas rassurantes puisqu’elles nous mettent sous les yeux ce que c’est qu’être pauvre dans une société de consommation, ce que c’est que manquer de pouvoir d’achat dans une société d’abondance, au point de se battre pour des pots de Nutella.

      http://rf.proxycast.org/1394173213663043584/13983-26.01.2018-ITEMA_21568105-0.mp3

      https://www.franceculture.fr/emissions/lhumeur-du-matin-par-guillaume-erner/lhumeur-du-matin-par-guillaume-erner-vendredi-26-janvier-2018

    • @sombre

      Tout comme celles et ceux qui te regardent comme un Martien quand tu leur dis que tu ne bois pas d’alcool.

      – Désolé je ne bois pas d’alcool
      – quoi t’es breton et tu bois pas ?
      – oui, enfin j’ai bu mais je ne bois plus.
      – ah ben là oui, d’accord.

      Comme quoi la Bretagne est une terre d’alcooliques, une idée encore bien ancrée. yec’hed mat !

    • A Cologne on lance 300 tonnes de bonbons dans la foule - c’est le poids distribué le lundi gras (Rosenmontag) uniquement. Pourtant ca se passe d’une manière plutôt calme dans le cadre de la folie collective annuelle du carnaval.

      Auf der Jagd : Kids im Kölner Kamelle-Rausch (1:17)
      https://www.youtube.com/watch?v=AXIPePZOsm0

      Là c’est un rituel alors que les excès se produisent lors des situations extraordinaires.

      Rosenmontag
      https://en.wikipedia.org/wiki/Rosenmontag

      Celebrations usually include dressing up in fancy costumes, dancing, parades, heavy drinking and general public displays with floats. Every town in the Karneval areas boasts at least one parade with floats making fun of the themes of the day.[6] Usually sweets (Kamelle) are thrown into the crowds lining the streets among cries of “Helau” or “Alaaf”, whereby the cry “Kölle Alaaf” is only applied in the Cologne area – the exact meaning of Alaaf is disputed, it may stem from “alaf”, Celtic for “luck”, or “Alle af”, Ripuarian for “all [others] away”. Sweets and tulips are thrown into the crowd.

      The celebrations become quieter the next day, known as Veilchendienstag ("Violet Tuesday", Shrove Tuesday), and end with “Aschermittwoch” (Ash Wednesday).

      2018 date : 12 February

      reportage de la télévision régionale SR3
      http://www.ardmediathek.de/tv/aktueller-bericht/aktueller-bericht-27-02-2017/SR-Fernsehen/Video?bcastId=743232&documentId=40967918

      Buntes Treiben beim Umzug in Neunkirchen, Beamtenbesoldung unter dem Durchschnitt, Rosenmontagsumzug in Burbach, Rosenmontagsumzug in Saarwellingen und Illingen, Rosenmontagsumzüge in Freisen, Wadern und Losheim, Rosenmontagsumzüge in Merchweiler und Marpingen, Interview mit dem Kinderprinzenpaar, Rosenmontagsumzüge in Ommersheim und Reinheim, Rosenmontagsumzüge in Friedrichsthal, Riegelsberg und Schwalbach, Rückblick auf die Fastnachtsumzüge am Fastnachtssonntag.

      #carnaval

    • Les autorités sanitaires ont recensé six fois plus d’intoxications en 2016 qu’en 2010 suite à la consommation de cocaïne et à ses dérivés, dont le crack, a indiqué vendredi l’Agence du médicament.
      Une promotion proposant le pot de Nutella de 950 grammes à 1,41 euro au lieu de 4,50 euros a provoqué la cohue et l’hystérie dans des magasins.
      Dessin de #Chereau pour #Urtikan.net

      http://www.urtikan.net/dessin-du-jour/cocaine-nutella-chacun-ses-addictions
      https://seenthis.net/messages/556318

    • L’analyse de Jean Gadrey
      https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2018/01/27/ruees-sur-le-nutella-a-prix-casse-qui-sont-les-fauteu

      Mais ce n’est pas tout. L’oligarchie est certes d’abord constituée des super dealers que sont les multinationales et la finance, mais ses fondés de pouvoir dans les institutions publiques sont les plus hauts responsables politiques. Pas tous, mais certains, et nombreux. Ceux qui, entre autres, peuvent amplifier les inégalités de revenu et la pauvreté. Par exemple via une fiscalité qui privilégie les riches contre les pauvres, et via l’appauvrissement des services publics. Car la fiscalité, si elle est progressive, et les services publics gratuits ou à des tarifs très abordables, sont deux des grands réducteurs d’inégalités de revenus, avec bien entendu les prestations sociales, si elles ne sont pas réduites à une peau de chagrin, et avec des mesures qui seraient nécessaires pour limiter les écarts de salaires entre les plus hauts et les plus bas.

      Or la dernière période, y compris les derniers mois, ont vu une offensive de grande ampleur de l’oligarchie et de la macronarchie contre les plus modestes, les plus précaires, contre les services publics, contre la fiscalité progressive, contre les prestations sociales et, en préparation, contre le SMIC. Le nombre de pauvres au sens officiel a progressé d’un million en dix ans.

      Il ne s’agit pas de dire que « les pauvres » sont les seuls à participer, pour certains d’entre eux, à la ruée sur les soldes. Ce serait faux. Mais l’incitation à gagner plus de 3 euros sur un pot de Nutella est malgré tout autrement plus forte chez ceux qui doivent compter le moindre euro, ou à qui on vient d’enlever 5 euros d’APL par mois, que chez la plupart de ceux qui les critiquent en oubliant d’incriminer les dealers et les requins.

    • Je me permets d’ajouter une hypothèse : le assez banal phénomène de foule.

      Tu mets les gens dans un espace restreint, tu leur donnes une même destination, avec un même but, et tu regardes comment ça dégénère. Voir comment s’énervent très vite les gens qui se font doubler, ou qui ont l’impression de se faire doubler, ou juste l’impression qu’on va essayer de les doubler, pour ne pas trop théoriser les qualités du marketing du Nutella. Même pour aucun avantage pécunier (genre attendre son queue devant le rayon boucherie), si les gens font la queue dans le désordre, le ton monte vite.

    • Héhé ! Lemmings !!!
      https://www.techsupportalert.com/content/play-classic-lemmings-game-online-your-browser.htm

      Game fans of a certain age will surely remember Lemmings, which was one of the hottest games of the 1990s. Amazingly, someone actually managed to recreate a clone of the game as a Web-based application that you can play in your browser. It works just like the original, and is just as fun and addictive as you’ll remember it.

      To see for yourself, head to http://www.elizium.nu/scripts/lemmings

      Lemming
      https://en.wikipedia.org/wiki/Lemming#Behavior


      @arno ... banal phénomène de foule ... ;-)

      Lemmings have become the subject of a widely popular misconception that they commit mass suicide when they migrate by jumping off cliffs. It is not a mass suicide but the result of their migratory behavior.
      ...
      It is not known why lemming populations fluctuate with such great variance roughly every four years, before numbers drop to near extinction.

      Bah, comme chez l’Homme quoi. Reste à savoir si c’est mieux chez la Femme ;-)

      #it_has_begun

    • Après le Nutella, la vente de couches-culottes provoque des ruées dans un Intermarché
      http://www.bfmtv.com/societe/apres-le-nutella-la-vente-de-couches-culottes-provoque-des-ruees-dans-un-inte

      Après des rabais effectués sur des pots de Nutella allant jusqu’à -70% et provoquant des scènes d’émeutes, c’est au tour des couches-culottes Pampers de rendre les consommateurs hystériques, au sein de l’Intermarché de Metz Vallières.

      Un prix de 23,95 euros à 7,18 euros

      Ce mardi matin, le quotidien Le Républicain Lorrain fait état d’une émeute, ayant éclaté dès l’ouverture du magasin. En cause : une promotion exceptionnelle de -70% sur le paquet de couches Pampers, faisant passer le prix du paquet de 23,95 euros à 7,18 euros.

      Dans les colonnes du journal, la gérante du magasin raconte scène : « C’était l’horreur ! C’est devenu ingérable. Environ 250 personnes étaient présentes à l’ouverture spécialement pour acheter des couches. Des femmes se sont battues, nous avons été contraints d’appeler les forces de l’ordre. Le personnel était à bout ».
      Une enquête ouverte par la répression des fraudes

      La même opération sera toutefois reconduite dès demain matin mais avec la présence des forces de l’ordre afin d’éviter tout débordement. La Répression des fraudes (DGCCRF) a toutefois lancé une enquête sur ses rabais à 70 % sur le Nutella.

      Du café moulu faisait également partie de la liste des produits à prix réduits, dans le cadre de l’opération « Les quatre semaines les moins chères de France », durant lesquelles de nombreuses promotions ont lieu à travers toute la France. Une opération commerciale qui risque de donner lieu à de nombreuses scènes d’émeutes comme on a pu en voir ces derniers jours.

      70%, ça reste un ovni dans le monde des promos, souvent de 20 à 40%, ou, plus trompeur, de 40 à 70% sur le deuxième article identique acheté.
      Je croyais la #vente_à_perte encadrée.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Vente_à_perte
      #intermarché #pub

    • Sur les phénomènes de foule, il y a eu dans les années xxxx un système de surveillance qui détectait les comportements déviants. Je crois que vous tous qui critiquez le gout national pour le Nutella vous êtes bons pour être classés dans cette catégorie. D’éminents sociologues avaient œuvré pour étudier la foule dans le métro et pouvait ainsi déduire que celui ou celle qui ne courrait dans le sens opposé à la foule était déviant, tout comme rester 2 métros de plus sur le quai ou lever un bras (quand les autres ne le font pas). Grace à un logiciel informatique couplé à la vidéosurveillance, la RATP, grand laboratoire du contrôle de la foule, dit plus communément (voire politiquement pour ceux qui osent encore ce mot) #contrôle_social, créa #prismatica, ce fameux logiciel prêt à épingler ceux qui n’aiment pas le Nutella.

    • Emeutes au Nutella - Analyse de Mélenchon
      La Luciole Mélenchantée
      https://www.youtube.com/watch?v=AQ1e1LefyqU

      Les médias n’ont retenu que le tweet de Mélenchon à propos des émeutes causées par la promo sur le Nutella dans certains supermarchés de la grande distribution. Pourtant, il a émis une analyse complète de la société de consommation capitaliste où la pauvreté explose, notamment dans son livre L’ère du peuple .

      « La publicité est dans la démocratie ce que la propagande est dans la dictature »

  • Agroalimentaire : Seaboard Corporation, enquête sur le géant de la farine africaine – JeuneAfrique.com
    http://www.jeuneafrique.com/mag/509666/economie/agroalimentaire-enquete-sur-seaboard-corporation-le-geant-de-la-farine

    L’acquisition des actifs meuniers de #Mimran pour plus de 300 millions d’euros signe l’arrivée du groupe américain, #Seaboard Corporation au #Sénégal et en #Côte_d’Ivoire. L’entreprise familiale, qui cultive la discrétion, va y développer un modèle fondé sur l’#intégration_verticale avec l’ambition de confirmer son statut de numéro un.

    #petite_coopérative_du_Midwest #agroalimentaire #Afrique

  • « Cash Investigation ». Produits laitiers : où va l’argent du beurre ? - France 2 - 16 janvier 2018 - En replay
    https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/cash-investigation/cash-investigation-du-mardi-16-janvier-2018_2553523.html

    Impossible de rater le rayon #produits_laitiers dans les supermarchés : lait, beurre, fromages, yaourts… il compte près de 4 000 références ! Un marché gigantesque évalué à 27 milliards d’euros par an en France. Et alors que les profits des géants du lait battent des records inégalés, le nombre d’éleveurs français sur la paille n’a jamais été aussi important. En 2016, 10 000 producteurs de #lait auraient mis la clé sous la porte quand beaucoup d’autres croulent sous les dettes.

    Pour ce premier numéro 2018 du magazine « #Cash_Investigation » (Facebook, Twitter, #cashinvestigati), Jean-Baptiste Renaud a enquêté sur Lactalis, le numéro un mondial du secteur aux méthodes très contestées. Un empire familial opaque dirigé par le très secret Emmanuel Besnier, 116e fortune mondiale et 8e fortune de France. Et « Cash » a découvert que l’herbe n’est pas beaucoup plus verte chez Sodiaal, numéro deux du secteur…

    #lactalis #grande_distribution #agroalimentaire

    • Article 263 - Lactalis - l’organigramme du groupe Besnier et (suite) un ministre incompétent Benoit Boussemart - La richesse des Mulliez et les grandes fortunes - 15 Janvier 2018
      http://richessem.eklablog.com/article-263-lactalis-l-organigramme-du-groupe-besnier-et-suite-u

      _ Dans cet article, l’organigramme du groupe Besnier, les comptes sociaux et consolidés publiés en Belgique pour BSA International + une remarque à Monsieur le ministre.

      Bonjour

      De nombreux lecteurs du blog m’ont demandé de mettre l’organigramme Besnier de manière plus visible (voir article 261). Ce qui est fait ci-dessous. Avec en complément les pourcentages de détention du groupe Lactalis par la famille Besnier.

      Télécharger « Organigramme Besnier.pdf »

      Bonne lecture.

      B. Boussemart

      PS - J’ai entendu hier l’interview du Ministre (sic) de l’agriculture qui avouait ne pas pouvoir obtenir les comptes de Besnier. Incroyable. Ce gars là est totalement incompétent ou menteur ... Lorsqu’on demande en y mettant les moyens les comptes d’une société à un Président du Tribunal de Commerce - en liaison avec le Procureur du la République du coin - on les obtient. J’en ai fait l’expérience très concrète avec la famille Mulliez, qui a été obligée de publier les comptes de "l’AFM". Il n’y a pas à dire ... les équipes de Macron sont de vrais professionnels ... en faveur des riches !!! Et il ne faudrait surtout pas que les agriculteurs puissent voir comment ils se font rouler dans la farine avec Lactalis. Les comptes français et la consolidation globale sont les seuls indisponibles ... Bizarre ! Non ?

      Voir ci-dessous les comptes sociaux et consolidés publiés en Belgique pour BSA International. Les comptes de Parmalat sont disponibles sur le site du groupe.

      Télécharger « BSAInternational2016ConsoBelg.pdf »

      Télécharger « BSAInternational2016SocBelg.pdf »

    • Lactalis est le nom de l’économie financiarisé.
      Un autre scandale alimentaire : "L’obésité, cette épidémie que les Etats-Unis propagent"

      Kenneth Rogoff, professeur d’économie et de sciences politiques à Harvard (Cambridge, Massachusetts), dénonce dans Les Echos la diffusion de la culture alimentaire américaine dans le monde.

      Aujourd’hui, 40 % de la population américaine est considérée comme obèse. En diffusant leur culture alimentaire au Mexique ou au Canada, via leurs accords commerciaux, les Etats-Unis ont une responsabilité considérable dans la progression de cette épidémie dans le monde. Il faut agir pour renverser la tendance.

      #santé_publique

  • Le méga projet agro-alimentaire de Mohamed Moctar Chleuh, PDG de SDC Holding Sénégal avance à grands pas
    https://www.lejecos.com/Le-mega-projet-agro-alimentaire-de-Mohamed-Moctar-Chleuh-PDG-de-SDC-Holding

    La crédibilité et la solidité du projet ont suscité un intérêt manifeste de la part de deux banques locales qui veulent financer les 70% restants du financement global du projet, renseignent des sources crédibles. Mais, rassure une source autorisée, le point de discorde réside dans le taux d’intérêt estimé élevé. Et pourtant vu l’expérience, le parcours, le sérieux du promoteur, qui est l’un des collaborateurs et partenaires stratégiques du leader mondial des commodities Groupe #Louis_Dreyfus et de sa marque connue pour sa qualité et sa présence régulière de plus de décennies en Afrique, les banques devaient offrir des taux préférentiels.

    #Sénégal #riz #agroalimentaire #agroindustrie

  • La fabrique du #silence : les citoyens
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/journal-breton-saison-2-610-la-fabrique-du-silence-les-citoyens


    Dans cet épisode, Morgan Large, conseillère municipale de Glomel, Sébastien Le Cam, habitant de Glomel, et André Ollivro, militant associatif à Hillion, simples citoyens, racontent les pressions, menaces, et injonctions au silence qu’ils ont rencontrées lorsqu’ils ont voulu parler des #pollutions produites par le système #agroalimentaire breton.

    #agro-industrie #algues_vertes

  • Olivier De Schutter sur le glyphosate : « La santé des Européens est en danger » Céline Biourge - RTBF - 12 Décembre 2017
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_olivier-de-schutter-sur-le-glyphosate-la-sante-des-europeens-est-en-dang

    Pour l’ancien rapporteur de l’ONU sur le droit à l’alimentation et professeur de droit à l’UCL, invité de Matin Première, « les Etats, mais aussi le #Parlement-européen peuvent attaquer le règlement d’exécution de la Commission européenne » concernant la prolongation du #glyphosate

    « D’abord ce règlement viole le #droit-à-la-santé, le droit à l’environnement, il viole le principe de précaution : en l’absence d’incertitude scientifique quant à l’impact du glyphosate, il faut s’abstenir de le réautoriser c’est aussi simple que çà ! », a déclaré sur nos antennes Olivier De Schutter. 

    « Il y a une mise en danger très clair de la santé des Européens » 
    Pour lui, le caractère #cancérigène du glyphosate a été conclu par un groupe d’experts qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé ( #OMS ) et qui travaille sous l’égide du Centre international de recherche contre le #cancer

    « Ce sont des #experts qui travaillent de manière tout à fait indépendante, qui se basent sur les études scientifiques indépendantes, qui ont abouti à cette conclusion que le glyphosate était probablement #cancérigène pour l’Homme », précise-t-il. « Et c’est en dépit de cette conclusion que l’Union européenne avance tête baissée vers le renouvellement des autorisations d’écouler sur les marchés européens le glyphosate et donc je pense qu’il y a une mise en danger très clair, consciente, de la santé des Européens dans ce dossier ».

    L’Union européenne nie le citoyen
    Olivier De Schutter estime qu’il y a aujourd’hui « une véritable mise en cause du principe de démocratie dans l’ #Union-européenne ».
    Le traité de Lisbonne (adopté en 2007, entré en vigueur en 2009) permet les initiatives citoyennes européennes, « si un million au moins de citoyens et Européens sur sept Etats membres au moins, signent une demande que la Commission européenne avance telle ou telle proposition, la #Commission-européenne doit répondre. Et la Commission européenne a reçu cette #initiative-citoyenne européenne ’Stop glyphosate’ qui a recueillie, à ce jour, 1,3 million signatures et la Commission européenne au lieu de répondre sur le fond, va de l’avant avec une proposition qui va à rebourd de ce que cette initiative demande. Donc pour moi, il y a une véritable mise en cause du principe de démocratie dans l’Union européenne ».

    C’est une des raisons pour lesquelles un Etat pourrait contester la prolongation du glyphosate devant la justice européenne. https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_un-etat-pourrait-contester-la-prolongation-du-glyphosate-devant-la-justi

    En tout cas, c’est un des arguments importants que le Parlement européen, les Etats membres qui veulent annuler cette décision, peuvent mettre en avant. Très clairement, le traité sur l’Union européenne donne au citoyen le droit d’introduire une initiative citoyenne européenne. C’est privé ce droit de tout effet utile, de toute effectivité que de prendre une décision sans même répondre sur le fond aux arguments que cette initiative met en avant", explique-t-il. 
    Il rappelle d’ailleurs qu’ « il y a quand même huit Etats, dont la Belgique, qui ont voté contre le renouvellement du glyphosate et j’espère que ceux qui ont déclarer leur opposition vont agir devant la justice européenne. J’espère aussi qu’au Parlement européen, une majorité va se trouver pour attaquer cette décision devant la justice européenne ».

    L’incompréhensible soutien des #agences-européennes
    L’ancien rapporteur de l’ONU sur le droit à l’alimentation affirme que l’OMS se retrouve « un peu isolée » dans ce dossier.

    « Et ce qui est tout à fait choquant, c’est que les agences européennes qui sont censées veiller sur la santé des Européens, l’Autorité européenne de la sécurité des aliments (EFSA), et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), ont toutes les deux conclu à l’absence de nocivité du glyphosate ». 

    Cela s’explique, selon Olivier De Schutter, par le fait que « ces agences prennent en compte les études faites par Monsanto, par les scientifiques de #Monsanto, sans mettre en doute l’indépendance avec laquelle ces études sont développées ; et en accordant à ces études le même crédit qu’à des études scientifiques indépendantes. Ce que refuse de faire l’OMS. La vraie différence entre ces différentes agences, c’est que l’OMS, elle, ne prend en compte que les études faites par les scientifiques indépendants et refuse de s’en remettre aux documents que lui remet l’industrie ».

    « Il est dans l’intérêt de #Bayer que Monsanto puisse continuer d’écouler ses produits »
    Olivier De Schutter confirme que le vote de l’Allemagne a été déterminant dans cette décision de l’Europe de prolonger le glyphosate.

    Et ceci s’explique par cela : « Monsanto est en train d’être racheté par Bayer pour 66 milliards de dollars, c’est une somme très considérable qui va donner à ce nouveau Bayer-Monsanto une place absolument dominante dans le secteur de l’agrochimie ».

    Pour lui, il n’est donc « pas étonnant » que le ministre #allemand de l’Agriculture, Christian Schmidt (CSU) ait voté en faveur du renouvellement du glyphosate. # « C’est l’intérêt évidemment de Bayer que de ne pas racheter une coquille vide », explique-t-il. « Donc le produit phare de Monsanto qui est le #Roundup est à base de glyphosate et bien entendu, il est dans l’intérêt de Bayer que Monsanto puisse continuer d’écouler ses produits ». 

    « Donc ce vote du ministre allemand de l’Agriculture, contre le vœux de la coalition allemande actuellement au pouvoir, ce qui dans n’importe quelle démocratie fonctionnant normalement aurait dû amener Christian Schmidt à démissionner, aussitôt, ce vote peut s’expliquer sans doute par la défense d’intérêts stratégiques allemands », _ précise-t-il.

    « Cela montre une certaine myopie des gouvernements »
    A la question de savoir comment on en est arrivé là, #Olivier-De-Schutter répond : _ « Le problème, c’est que l’on raisonne toujours dans le court terme comme s’il n’y avait pas d’alternatives à explorer, pour que dans le long terme, on aille vers des systèmes alimentaires plus durables. C’est choquant et cela montre une certaine myopie des gouvernements, comme d’ailleurs des entreprises. On ne peut pas continuer d’investir dans un système #agroalimentaire qui dépend autant des #énergies-fossiles, qui émet autant de #gaz-à-effet-de-serre, et qui, en plus, porte atteinte à la santé des hommes et des femmes ».

    « Les véritables alternatives existent » *
    Pour le professeur de droit à l’UCL, on en est là « parce qu’on n’explore pas les véritables #alternatives qui pourtant existent et qui ont montré leur efficacité ».
    Lui-même travaille au sein d’un groupe d’experts internationaux (iPES FOOD) pour développer ces alternatives et il affirme que l’ « on peut très facilement réduire de manière significative l’usage de pesticides et d’engrais chimiques par des méthodes culturales, des cultures associées, des légumineuses, de l’agroforesterie, des méthodes de contrôle biologique qui permettent d’utiliser moins de #pesticides en s’assurant que les cultures se protègent les unes des autres ». 
    Mais pour cela, « il faut un changement de mentalité chez les agriculteurs », précise-t-il. 
    Il rappelle d’ailleurs que l’alimentation et l’agriculture jouent un rôle vital dans la lutte contre le #réchauffement-climatique : « Les systèmes alimentaires c’est pratiquement un tiers des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. L’agriculture en elle-même, c’est 12-13%. Et les sols aujourd’hui ne fonctionnent plus bien comme puits de carbone. Ils pourraient être utilisés, exploités, de manière beaucoup plus compatible avec les changements climatiques », conclut-il.

  • Prix du #bio : la #Grande_distribution épinglée pour ses méga-marges
    https://multinationales.org/Prix-du-bio-la-grande-distribution-epinglee-pour-ses-mega-marges

    Comment expliquer que le panier de fruits et légumes bio soit, dans les grandes surfaces, presque deux fois plus cher que son équivalent en produits conventionnels ? Dans une étude publiée ce 29 août, l’association de #consommateurs UFC Que Choisir dénonce les sur-marges injustifiées de la #Grande_distribution. L’UFC s’est concentrée sur le prix de 24 fruits, et légumes, de l’abricot à la salade, représentatifs de la consommation des ménages français. Il ressort que tous les produits bio sont beaucoup plus (...)

    Actualités

    / Grande distribution, #Agroalimentaire, #France, #Agriculture_et_alimentation, Grande distribution, #alimentation, #agriculture, consommateurs, (...)

    « https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-fruits-et-legumes-bio-les-sur-marges-de-la-grande-distribution-n45900/?dl=27984 »
    « http://miramap.org »
    « https://www.bastamag.net/Plus-de-2000-Amap-en-France-le-boom-des-circuits-courts »
    « http://www.fnab.org »