• Zlatti71 sur Twitter :
    https://twitter.com/djuric_zlatko/status/1678666360396685312

    US dropped 270 million cluster bombs on Laos

    This number is equivalent to a full cargo load drop every 8 minutes, 24 hours a day, for 9 years.

    From 1964 to 1973, American B-52s dropped an entire plane with cluster bombs on Laos. Today Laos is the most heavily bombed country in the world.

    Barack Obama during his visit to the country said that the bombs on Laos “poured like rain.” But he did not apologize for the bombing.

    About 288 million cluster munitions and about 75 million unexploded bombs remained in the land of Laos. 50 years later, civilians are still blown up by American ammunition.

    #états-unis #victimes_civiles #impunité « #nos_valeurs »

  • Palestinian boy killed by Israeli sniper in Jenin was unarmed, CCTV suggests
    https://www.thetimes.co.uk/article/palestinian-boy-killed-by-israeli-sniper-in-jenin-was-unarmed-cctv-sugge

    Video has emerged of the moment a 16-year-old unarmed Palestinian boy was shot dead by a sniper during the Jenin military operation there last week, exploding Israel’s claims that only combatants were killed.

    The video, which The Times has verified with eyewitnesses, as well as with the parents of the dead teenager, appears to capture the moment Abdulrahman Hasan Ahmad Hardan died as he stood in front of the al-Amal hospital, after responding to a call from the mosque in his village to donate blood.

    #criminels #sionisme #victimes_civiles #impunité #vitrine_de_la_jungle

  • #Yassine_Bouzrou, #avocat : « Il n’y a pas de problème policier en France, il y a un problème judiciaire »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/05/yassine-bouzrou-il-n-y-a-pas-de-probleme-policier-en-france-il-y-a-un-proble

    Pour moi, il n’y a pas de problème #policier en France, il y a un problème #judiciaire. Tant que la justice protégera d’une manière aussi flagrante les policiers, ils n’auront aucune raison de modifier leur comportement. La responsabilité est d’abord judiciaire. Si, demain, la justice décidait, comme elle le fait en matière de #violences_policières, de prononcer des non-lieux dans toutes les affaires de stupéfiants par exemple, on risquerait d’avoir une explosion du trafic de stupéfiants en France. Dans les faits, comme il y a une #impunité_judiciaire presque complète, il est logique que les actes de violences policières se multiplient. Or, il y a eu une #aggravation des violences policières illégitimes ces dernières années, avec l’impunité totale dans les dossiers de « #gilets_jaunes » éborgnés au #LBD [lanceur de balles de défense], avec l’augmentation du nombre de morts du fait de la loi de 2017 sur les refus d’obtempérer. La justice n’a jamais été aussi radicale dans l’#exonération des policiers.

    Pour moi, l’#IGPN, c’est un faux problème. Conduire des enquêtes pénales suppose de faire appel à des officiers de police judiciaire, eux seuls peuvent placer en garde à vue et conduire des investigations importantes. Remplacer l’IGPN signifiera qu’on changera de nom, c’est tout. Le problème, c’est que l’IGPN ne travaille pas pour les #avocats, mais pour les procureurs, et travaille surtout pour le ministère de l’intérieur. Comme l’IGPN a la double casquette, administrative et judiciaire, ils disent, dans leurs conclusions, s’il y a eu ou non une faute commise, donc ils portent un jugement. Ensuite, il est très facile pour un magistrat de se ranger derrière l’avis de l’IGPN, en expliquant qu’aucune faute n’a été commise, et donc de classer sans suite ou de rendre un non-lieu.

    • En quoi c’est un faux problème puisque dans pas mal de pays l’IGPN locale ne dépend pas du même ministère, c’est vraiment indépendant. C’est bien une énorme différence que juste le nom, de pas dépendre de la même hiérarchie du tout et d’avoir un organisme plus indépendant (dans la mesure du possible, ça reste le même gouvernement).

    • Des premières communications des parquets jusqu’à l’utilisation de l’#IGPN ou des expertises, tout est fait pour criminaliser nos clients et protéger les forces de l’ordre. Nous avons un mal fou à obtenir les dossiers des policiers. Cela serait pourtant important. Ont-ils déjà fait usage de leurs armes ? Ont-ils déjà été l’objet de plaintes ? D’enquêtes ? Dans l’affaire Traoré, il a fallu cinq ans pour obtenir, non pas les dossiers, mais une synthèse de l’#IGGN [inspection générale de la gendarmerie nationale] sur leur parcours. Dans l’affaire Zineb Redouane, nous n’avons rien. Dans un dossier de tir de LBD dans la tête d’une enfant à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), nous avons demandé que l’ADN soit prélevé sur le projectile – que la famille avait remis à la police. La justice a refusé. Puis elle a conclu à un classement sans suite pour défaut d’identification du tireur.

      Nous sommes aussi confrontés à des faux sur les procès-verbaux. Dans un dossier à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), par exemple, d’un homme tabassé par un policier, ce dernier avait rédigé un PV – complètement faux – sans savoir qu’il était filmé. Il avait été renvoyé devant le tribunal correctionnel et non devant la cour criminelle. Il a fallu se battre pour obtenir qu’il soit jugé pour faux en écriture. Les peines, lorsqu’il y a un procès, sont aussi, très souvent, trop légères. Même lorsqu’ils sont convaincus de la culpabilité des policiers, les magistrats ont tendance à requérir du sursis. Le slogan « Pas de justice, pas de paix » a du sens. Or, il n’y a aucune justice en matière de violences policières illégitimes.

      https://justpaste.it/bnl4t

      #Police #justice #impunité #immunité

    • ce qu’il dit, @rastapopoulos, c’est que si la justice ne sanctionne pas ces fonctionnaires (au moyen de peines diverses, y compris des interdictions d’exercer, des interdictions d’utilisation d’une arme) il n’y aura - sauf exception et a minima -pas de sanction dont l’institution policière elle-même serait à l’origine en cas d’excès de pouvoir, d’abus, de délit ou de crime à l’encontre des justiciables, que c’est à la justice de protéger les justiciables et de traiter les fonctionnaires de policiers comme des justiciables.

      il essaie de creuser une brèche dans et contre la justice comme institution policière, de tordre ce bras de la police. c’est du moins -peut-être est-ce « optimiste » -ce que je comprends.

    • @rastapopoulos
      il me semble que le discours s’entende, voire est même stratégique. L’idée, comme détaillée par @colporteur, est que tant que la justice ne punit pas les mauvais élève, il n’y a aucune raison que cela change, quand bien même les enquêtes seraient menées sérieusement ou que l’IGPN serait un organisme indépendant (les juges sont libres ensuite de suivre, ou non, ses recommandations).

      Il est peut-être d’autant plus stratégique de raisonner ainsi, que les magistrats pourraient être sensibles à ces critiques, issues de praticiens des cours de justice. En tant qu’avocat impliqué depuis plus de 15 ans sur ces cas de violences policières (avec notamment Arie Alimi), il estime en tout cas que c’est par cette brèche qu’il est plus probable de pouvoir avancer sur ces questions dans le cas français... je lui fait personnellement confiance et suis plutôt heureux de la médiatisation des arguments de la défense, qui est souvent relayée en second ordre.

    • Mort de Nahel : la troublante fiche de police qui relance la piste du mensonge
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/mort-de-nahel-la-troublante-fiche-de-police-qui-relance-la-piste-du-menso

      Versée à l’enquête judiciaire, une fiche d’intervention mentionne que l’adolescent a foncé sur le policier auteur du tir mortel. Un comportement depuis remis en doute par la vidéo des faits. La famille de la victime y voit la preuve d’un mensonge policier.

      #Paywall... #faux_en_écriture_publique

    • Un comportement depuis remis en doute

      Même face à l’évidence, notre journaliste ne parvient pas à écrire « ...depuis remis en cause... ». Parce que la parole policière ne doit pas être remise en cause. Remise en doute, à la limite, mais encore faut-il qu’un juge se laisse convaincre, et alors, alléluia, on pourra passer à autre chose et faire comme si la vidéo n’avait jamais existé. Ou l’inverse. L’important étant de passer à autre chose, avec sursis.

    • la presse se fait fort de souligner que la défense Nahel avait pointé un « faux en écriture publique » de manière erronée puisque les premiers éléments policiers ne résultaient que d’échanges radios et de leur résumé (et non de PV). or voici que ce crime spécifique ressurgit mécaniquement. le travail de défense juridique des policiers impliqués avait commencé. il fallait étayer un scénario mensonger qui ne pouvait reposer sur les seules déclarations des concernés par une parole assermentée (qui prend valeur de preuve).
      pas de bol. la défense police s’est effondrée et doit se reconstruire.

      l’expression police criminelle désigne une caractéristique générale de l’institution.

  • Tu m’appartiens ! - Racines d’un #féminicide

    À Hanovre, Vanessa a subi une attaque à l’#acide de son ex-petit ami ; à Berlin, Rebeccah a succombé aux #coups_de_couteau de son compagnon ; à Mérignac, près de Bordeaux, Chahinez a été #brûlée_vive par l’homme dont elle voulait se séparer... Partout en Europe, les #féminicides se succèdent et se ressemblent. En Espagne, le gouvernement a créé des tribunaux spécialisés dans les affaires de #violences_sexistes. À Barcelone, à l’été 2021, un garçon de 2 ans, Léo, est tué par son père, lequel a cherché à se venger de la mère de l’enfant dans un contexte de #divorce. Depuis cette affaire, le pays considère ce type d’#infanticide comme un #féminicide_par_procuration. En France, les violences faites aux femmes, déclarées « grande cause du quinquennat » par Emmanuel Macron, ne diminuent pas, et les défaillances de la #justice continuent d’indigner la population. Près d’une femme sur cinq morte sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint avait ainsi porté #plainte avant le drame. Outre-Rhin, le terme « féminicide » n’est pas encore véritablement entré dans le vocabulaire, et le fait qu’une femme ait voulu se séparer de son compagnon peut encore contribuer à atténuer la peine de l’homme devant un tribunal.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/65344_0

    #film #documentaire #film_documentaire
    #séparation #violences_conjugales #impunité #justice #machisme #crime_machiste #patriarcat #possession #tolérance #convention_d'Istanbul #VioGén #algorithme #contrôle #menaces #responsabilité #protection

  • #Casey sur la #colère

    "Si tu es en colère, c’est que tu n’es pas capable de raisonner logiquement puisque, en tout cas en Occident, la colère c’est l’ennemi de la #réflexion. Ça, c’est un truc paternaliste. C’est une façon de dire, en gros tu es #primitif, tu ne sais pas organiser ta pensée. Ça, c’est une façon de te disqualifier, une façon de disqualifier le #discours et c’est une façon aussi de s’assurer d’un certain #confort, c’est-à-dire : ’Je veux bien t’entendre, mais dis-le moi gentiment, que ça ne soit pas inconfortable’. Non, des fois c’est un crachat dans ta gueule que j’ai envie d’envoyer pour que tu comprennes. Ça, c’est réel, c’est aussi une envie de confort, c’est-à-dire que ton interlocuteur, dans sa toute puissance, dans sa grande #impunité, ce qu’il demande à l’oppressé c’est lui raconter son #oppression et sa #souffrance, mais vraiment en des termes qu’il puisse entendre, à savoir avec la douceur, l’amour et la gentillesse et la tendresse nécessaires.

    https://www.facebook.com/chloe.fraissebonnaud/posts/pfbid0bgHLuUR9PpFcx3wWVDkQUV35qoPYWt3YHAx3eB8MCXzuyuHDaUu6bwTQ74WG5Wmul
    (je ne trouve pas cette vidéo ailleurs que sur FB)

    #logique #paternalisme #disqualification #gentillesse #décolonial

    ping @cede @karine4 @_kg_

  • Mort de #Nahel : « Ils sont rattrapés par le réel »

    #Ali_Rabeh, maire de #Trappes, et #Amal_Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence, notre police assassine, reviennent dans « À l’air libre » sur la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, et les révoltes qui ont suivi dans de nombreuses villes de France.

    https://www.youtube.com/watch?v=euw03owAwU8&embeds_widget_referrer=https%3A%2F%2Fwww.mediapart.fr%2

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290623/mort-de-nahel-ils-sont-rattrapes-par-le-reel
    #violences_policières #banlieues #quartiers_populaires #naïveté

    • « #Emmanuel_Macron ne comprend rien aux banlieues »

      Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines), a participé à l’Élysée à la rencontre entre le chef de l’État et quelque 200 maires, le 4 juillet, pour évoquer la révolte des quartiers populaires. Il dénonce sans langue de bois l’incapacité du Président à comprendre ce qui se joue dans les banlieues et son manque de perspectives pour l’avenir.

      Vous avez été reçu mardi 4 juillet à l’Élysée par le président de la République avec des dizaines d’autres maires. Comment ça s’est passé ?

      Ali Rabeh : Le Président a fait une introduction très courte pour mettre en scène sa volonté de nous écouter, de nous câliner à court terme, en nous disant à quel point on était formidable. Puis ça a viré à la #thérapie_de_groupe. On se serait cru aux #alcooliques_anonymes. Tout le monde était là à demander son petit bout de subvention, à se plaindre de la suppression de la taxe d’habitation, de la taille des LBD pour la police municipale ou de l’absence du droit de fouiller les coffres de voiture… Chacun a vidé son sac mais, à part ça et nous proposer l’accélération de la prise en charge par les #assurances, c’est le néant. La question primordiale pour moi n’est pas de savoir si on va pouvoir réinstaller des caméras de surveillances en urgence, ou comment réparer quelques mètres de voiries ou des bâtiments incendiés. Si c’est cela, on prend rendez-vous avec le cabinet du ministre de la Ville ou celui des Collectivités territoriales. Mais ce n’est pas du niveau présidentiel.

      Quand on parle avec le président de la nation, c’est pour cerner les #causes_structurelles du problème et fixer un cap afin d’éviter que ça ne se reproduise. Et là-dessus on n’a eu #aucune_réponse, ni #aucune_méthode. Il nous a dit qu’il avait besoin d’y réfléchir cet été. En fait, Emmanuel Macron voulait réunir une assemblée déstructurée, sans discours commun. Il a préféré ça au front commun de l’association #Ville_&_Banlieue réunissant des maires de gauche et de droite qui structurent ensemble un discours et des #revendications. Mais le Président refuse de travailler avec ces maires unis. Il préfère 200 maires en mode grand débat qui va dans tous les sens, parce que ça lui donne le beau rôle. En réalité, on affaire à des #amateurs qui improvisent. Globalement ce n’était pas à la hauteur.

      Le Président n’a donc rien évoqué, par exemple, de l’#appel_de_Grigny ou des nombreuses #propositions déjà faites par le passé sur les problématiques liées aux #banlieues et qui ne datent quand même pas d’hier ?

      Non. Il a fait du « Macron » : il a repris quelques éléments de ce qu’on racontait et il en fait un discours général. Il avait besoin d‘afficher qu’il avait les maires autour de lui, il nous a réunis en urgence pendant que les cendres sont brûlantes, ce qu’il a refusé de faire avant que ça n’explose. Et ce, malgré nos supplications. Pendant des mois, l’association Ville & Banlieue a harcelé le cabinet de Mme Borne pour que soit convoqué un Conseil interministériel des villes conformément à ce qu’avait promis le Président. Cela ne s’est jamais fait. Macron n’a pas tenu sa parole. On a eu du #mépris, de l’#arrogance et de l’#ignorance. Il n’a pas écouté les nombreuses #alertes des maires de banlieue parce qu’il pensait que nous étions des cassandres, des pleureuses qui réclament de l’argent. C’est sa vision des territoires. Elle rappelle celle qu’il a des chômeurs vus comme des gens qui ne veulent pas travailler alors qu’il suffirait de traverser la route. Emmanuel Macron n’a donc pas vu venir l’explosion. Fondamentalement, il ne comprend rien aux banlieues. Il ne comprend rien à ce qu’il s’est passé ces derniers jours.

      A-t-il au moins évoqué le #plan_Borloo qu’il a balayé d’un revers de main en 2018 ?

      Je m’attendais justement à ce qu’il annonce quelque chose de cet acabit. Il ne l’a pas fait. Il a fait un petit mea-culpa en disant qu’à l’époque du rapport Borloo, sur la forme il n’avait pas été adroit mais il affirme que la plupart des mesures sont mises en œuvre. Il prétend, tout content de lui, qu’il y a plus de milliards aujourd’hui qu’hier et que le plan Borloo est appliqué sans le dire. C’était #grotesque. J’aurais aimé qu’il nous annonce une reprise de la #méthode_Borloo : on fait travailler ensemble les centaines de maires et d’associatifs. On se donne six mois pour construire des propositions actualisées par rapport au rapport Borloo et s’imposer une méthode. Lui a dit : « J’ai besoin de l’été pour réfléchir. » Mais quelle est notre place là-dedans ?

      Dans ses prises de paroles publiques, le Président a fustigé la #responsabilité des #parents qui seraient incapables de tenir leurs enfants. Qu’en pensez-vous ?

      Qu’il faut commencer par faire respecter les mesures éducatives prescrites par les tribunaux. Pour ces mamans qui n’arrivent pas à gérer leurs enfants dont certains déconnent, les magistrats imposent des éducateurs spécialisés chargés de les accompagner dans leur #fonction_parentale. Or, ces mesures ne sont pas appliquées faute de moyens. C’est facile après de les accabler et de vouloir les taper au porte-monnaie mais commençons par mettre les moyens pour soutenir et accompagner les #familles_monoparentales en difficulté.

      Le deuxième élément avancé ce sont les #réseaux_sociaux

      C’est du niveau café du commerce. C’est ce qu’on entend au comptoir : « Faut que les parents s’occupent de leur môme, faut les taper aux allocs. Le problème ce sont les réseaux sociaux ou les jeux vidéo… » Quand on connaît la réalité c’est un peu court comme réponse. On peut choisir d’aller à la simplicité ou on peut se poser la question fondamentale des #ghettos de pauvres et de riches. Pour moi l’enjeu c’est la #mixité_sociale : comment les quartiers « politique de la ville » restent des quartiers « #politique_de_la_ville » trente ans après. Or personne ne veut vraiment l’aborder car c’est la montagne à gravir.

      Vous avez abordé cette question lors de votre intervention à l’Élysée. Comment le Président a-t-il réagi ?

      Il a semblé réceptif quand j’ai évoqué les ghettos de riches et les #maires_délinquants qui, depuis vingt-deux ans, ne respectent pas la #loi_SRU. Il a improvisé une réponse en évoquant le fait que dans le cadre des J.O, l’État prenait la main sur les permis de construire en décrétant des opérations d’intérêt national, un moyen de déroger au droit classique de l’#urbanisme. Il s’est demandé pourquoi ne pas l’envisager pour les #logements_sociaux. S’il le fait, j’applaudis des deux mains. Ça serait courageux. Mais je pense qu’il a complètement improvisé cette réponse.

      En ce moment, on assiste à une #répression_judiciaire extrêmement ferme : de nombreux jeunes sans casier judiciaire sont condamnés à des peines de prison ferme. Est-ce de nature à calmer les choses, à envoyer un message fort ?

      Non. On l’a toujours fait. À chaque émeute, on a utilisé la matraque. Pareil pour les gilets jaunes. Pensez-vous que la #colère est moins forte et que cela nous prémunit pour demain ? Pas du tout. Que les peines soient sévères pour des gens qui ont mis le feu pourquoi pas, mais ça ne retiendra le bras d’aucun émeutier dans les années qui viennent.

      Vous avez été dans les rues de Trappes pour calmer les jeunes. Qu’est-ce qui vous a marqué ?

      La rupture avec les institutions est vertigineuse. Elle va au-delà de ce que j’imaginais. J’ai vu dans les yeux des jeunes une véritable #haine de la police qui m’a glacé le sang. Certains étaient déterminés à en découdre. Un jeune homme de 16 ans m’a dit « Ce soir on va régler les comptes », comme s’il attendait ce moment depuis longtemps. Il m’a raconté des séances d’#humiliation et de #violence qu’il dit avoir subies il y a quelques mois de la part d’un équipage de police à #Trappes. Beaucoup m’ont dit : « Ça aurait pu être nous à la place de Nahel : on connaît des policiers qui auraient pu nous faire ça. » J’ai tenté de leur dire qu’il fallait laisser la justice faire son travail. Leur réponse a été sans appel : « Jamais ça ne marchera ! Il va ressortir libre comme tous ceux qui nous ont mis la misère. » Ils disent la même chose de l’#impunité des politiques comme Nicolas Sarkozy qui, pour eux, n’ira jamais en prison malgré ses nombreuses condamnations. Qui peut leur donner tort ?

      Il se développe aussi un discours politique extrêmement virulent sur le lien de ces #violences_urbaines avec les origines supposément immigrées des jeunes émeutiers. Qu’en pensez-vous ?

      Quand Robert Ménard a frontalement dit, dans cette réunion des maires, que le problème provenait de l’#immigration, le président de la République n’a pas tiqué. Une partie de la salle, principalement des maires LR, a même applaudi des deux mains. Il y a un #glissement_identitaire très inquiétant. Culturellement, l’extrême droite a contaminé la droite qui se lâche désormais sur ces sujets. Ces situations demandent de raisonner pour aller chercher les causes réelles et profondes du malaise comme l’absence d’#équité, la concentration d’#inégalités, d’#injustices, de #frustrations et d’#échecs. C’est beaucoup plus simple de s’intéresser à la pigmentation de la peau ou d’expliquer que ce sont des musulmans ou des Africains violents par nature ou mal élevés.

      Comment ces discours sont-ils perçus par les habitants de Trappes ?

      Comme la confirmation de ce qu’ils pensent déjà : la société française les déteste. Dans les médias, matin, midi et soir, ils subissent continuellement des #discours_haineux et stigmatisant de gens comme Éric Zemmour, Marine le Pen, Éric Ciotti, etc. qui insultent leurs parents et eux-mêmes au regard de leur couleur de peau, leur religion ou leur statut de jeune de banlieue. Ils ont le sentiment d’être les #rebuts_de_la_nation. Quotidiennement, ils ont aussi affaire à une #police qui malheureusement contient en son sein des éléments racistes qui l’expriment sur la voie publique dans l’exercice de leur métier. Ça infuse. Les jeunes ne sont pas surpris de l’interprétation qui est faite des émeutes. En réalité ils l’écoutent très peu, parce qu’ils ont l’habitude d’être insultés.

      D’après vous, que faut-il faire dans l’#urgence ?

      Il faut arrêter de réfléchir dans l’urgence. Il faut s’engager sur une politique qui change les choses sur dix à quinze ans. C’est possible. On peut desserrer l’étau qui pèse sur les quartiers en construisant des logements sociaux dans les villes qui en ont moins. Moi, je ne demande pas plus de subventions. Je veux que dans quinze à vingt ans, on me retire les subventions « politique de la ville » parce que je n’en aurai plus besoin. C’est l’ambition qu’on doit porter.

      Et sur le court terme ?

      Il faut envoyer des signaux. Revenir sur la loi 2017 car cela protégera les policiers qui arrêteront de faire usage de leurs armes à tort et à travers, s’exposant ainsi à des plaintes pour homicide volontaire, et cela protégera les jeunes qui n’auront plus peur de se faire tirer comme des lapins. Il faut aussi engager un grand #dialogue entre la police et les jeunes. On l’a amorcé à Trappes avec le commissaire et ça produit des résultats. Le commissaire a fait l’effort de venir écouter des jeunes hermétiquement hostiles à la police, tout en rappelant le cadre et la règle, la logique des forces de l’ordre. C’était très riche. Quelques semaines plus tard le commissaire m’a dit que ses équipes avaient réussi une intervention dans le quartier parce que ces jeunes ont calmé le jeu en disant « on le connaît, il nous respecte ». Il faut lancer un #cercle_vertueux de #dialogue_police-population, et #jeunesse en particulier, dans les mois qui viennent. La police doit reprendre l’habitude de parler avec sa population et être acceptée par elle. Mettons la police autour de la table avec les jeunes, les parents du quartier, des éducateurs, les élus locaux pour parler paisiblement du ressenti des uns et des autres. Il peut y avoir des signaux constructifs de cet ordre-là. Or là on est dans la culpabilisation des parents. Ça ne va pas dans le bon sens.

      https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues
      #Macron #ignorance

    • Entre Emmanuel Macron et les banlieues, le #rendez-vous_manqué

      En 2017, le volontarisme du chef de l’Etat avait fait naître des #espoirs dans les #quartiers_populaires. Malgré la relance de la #rénovation_urbaine, le rejet du plan Borloo comme son discours sur le #séparatisme l’ont peu à peu coupé des habitants.

      Il n’y a « pas de solution miracle ». Surtout pas « avec plus d’argent », a prévenu le chef de l’Etat devant quelque 250 maires réunis à l’Elysée, mardi 4 juillet, sur l’air du « trop, c’est trop » : « La santé est gratuite, l’école est gratuite, et on a parfois le sentiment que ce n’est jamais assez. » Dans la crise des violences urbaines qui a meurtri 500 villes, après la mort du jeune Nahel M. tué par un policier, le président de la République a durci le ton, allant jusqu’à rappeler à l’ordre des parents. Une méthode résumée hâtivement la veille par le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, sur France Bleu : « C’est deux claques, et au lit ! »

      L’urgence politique, dit-on dans le camp présidentiel, est de rassurer une opinion publique encore sous le choc des destructions et des pillages. « Une écrasante majorité de Français se raidit, avec une demande d’autorité forte, confirme Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Déjà sous Sarkozy, l’idée dominait qu’on en faisait trop pour les banlieues. Les dégradations réactivent cette opinion. Emmanuel Macron est sur une crête difficile à tenir. »

      Ce raidissement intervient sur fond de #fracture territoriale et politique. « L’opposition entre la France des quartiers et celle des campagnes nous revient en pleine figure. Si on met encore de l’argent, on accentuera la fracture », pense Saïd Ahamada, ex-député de la majorité à Marseille. « Les gens en ont ras le bol, ils ne peuvent plus entendre que ces quartiers sont abandonnés », abonde Arnaud Robinet, maire de Reims, qui abrite sept #quartiers_prioritaires_de_la_politique_de_la_ville (#QPV), et membre du parti d’Edouard Philippe.

      (#paywall)

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/06/entre-emmanuel-macron-et-les-banlieues-le-rendez-vous-manque_6180759_823448.

  • Guinéen tué en #Charente : le #policier mis en examen pour #homicide_volontaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/29/guineen-tue-en-charente-le-policier-mis-en-examen-pour-homicide-volontaire_6

    Le policier, auteur du tir mortel contre un Guinéen de 19 ans lors d’un contrôle routier le 14 juin à Saint-Yrieix (Charente), a été mis en examen mercredi 28 juin pour homicide volontaire, a-t-on appris auprès du parquet d’Angoulême.

    Cette « mise en examen a été accompagnée de réquisitions de placement sous contrôle judiciaire avec une interdiction de détention d’arme et une interdiction d’exercice professionnel », a annoncé mercredi soir la procureure de la République d’Angoulême Stéphanie Aouine, dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire pour « homicide volontaire. »

  • #Vidéo sur l’#externalisation des #politiques_migratoires européennes

    Migreurop documente depuis sa création l’externalisation des politiques migratoires européennes. Ces politiques d’externalisation ont pour objectif de tenir les exilé·e·s au plus loin de l’espace européen en sous-traitant la gestion des mouvements migratoires aux pays dits « tiers » (d’origine ou de transit), quelles qu’en soient les conséquences sur les droits des personnes migrantes. Par le biais d’un #marchandage, l’UE et ses États membres se déchargent ainsi sur des pays non-membres des obligations qui leur incombent en vertu des conventions internationales qu’ils ont ratifiées.

    L’externalisation fonctionne selon quatre principes :

    - #Délocalisation : Les pays européens délocalisent le #contrôle_frontalier et exportent leurs politiques migratoires répressives dans des États dits « tiers » qui ne sont pas soumis aux mêmes lois et obligations en matière de respect des droits des personnes. Ils déplacent ainsi de fait les frontières européennes au-delà du territoire européen.

    - #Sous-traitance : L’UE délègue le contrôle migratoire à des États non-membres, transformés en garde-frontières d’une Union européenne qu’ils aspirent à rejoindre (comme les pays des Balkans) ou dont ils sont en partie dépendants (comme le Maroc, le Niger ou la Turquie).

    #Privatisation : Les États délèguent également de nombreuses prérogatives à des acteurs privés, comme les #compagnies_aériennes qui deviennent elles aussi garde-frontières, tandis que les demandes de #visas sont gérées par des sociétés privées, tout comme la #sécurité dans les camps d’exilés.

    - #Déresponsabilisation : En externalisant leurs politiques migratoires dans des pays non-signataires des principaux textes internationaux de protection des personnes migrant·e·s et réfugié·e·s, l’UE et les États européens contournent le droit. Ils cherchent à invisibiliser les violations des droits des personnes migrantes et fuient leurs #responsabilités.

    L’externalisation bafoue en toute impunité les droits des personnes exilées et met leurs vies en péril. Elle n’empêche pas les migrations, mais les rend plus dangereuses. Stop à l’externalisation et à l’#impunité des États !

    https://vimeo.com/838312263

    #migrations #asile #réfugiés #frontières #externalisation_des_frontières #droits_humains #refoulements #principe_de_non-refoulement #marchandage #droits_fondamentaux #responsabilité #ressources_pédagogiques

  • Huwara: The settler attack on this West Bank town was called a ’#pogrom' by Israel’s military. Videos show soldiers did little to stop it | CNN
    https://www.cnn.com/2023/06/15/middleeast/huwara-west-bank-settler-attack-cmd-intl/index.html

    “This is a severe incident that took place under our responsibility and should not have happened,” Israel’s top military officer, Lt. Gen. Herzi Halevi, said in a statement in March.

    […]

    CNN found that, not only did the forces fail to stop the riots in Huwara, they did not protect residents as settlers set fire to Palestinian homes and businesses and blocked emergency services from responding. Instead, when residents threw rocks in reaction to the settlers’ aggression, Israeli forces fired at the Palestinians with tear gas and stun grenades, according to analysis of the footage and eyewitness accounts.

    #sionisme #vitrine_de_la_jungle
    #impunité

  • Pesticide firms withheld brain toxicity studies from EU regulators, study finds | Pesticides | The Guardian
    https://www.theguardian.com/environment/2023/jun/01/pesticide-firms-withheld-brain-toxicity-studies-from-eu-regulators-stud

    En toute #impunité

    Apolline Roger, a lawyer at ClientEarth, contrasted the lack of penalties for non-disclosure of toxicity studies with those imposed for breaches of EU data protection and competition laws, which can lead to fines of significant percentages of a company’s annual turnover.

    “You don’t have [penalties] like that for this process, even though what is at stake is the dispersion of potentially very harmful substances in the environment, and therefore in our food, water and bodies,” she said. “What does it say about us when we place a higher value on digital data and consumer protection than on health and the environment?”

    #sans_vergogne #pesticides #ue

  • Depuis Macron, la police n’exclut plus les fonctionnaires violents - FLAGRANT DENI
    https://www.flagrant-deni.fr/depuis-macron-la-police-nexclut-plus-les-fonctionnaires-violents

    Exclu Flagrant déni. Depuis 2018, il n’y a plus du tout d’exclusions disciplinaires pour les policiers violents. Brutalement, les sanctions ont été divisées par dix. Sébastian Roché (CNRS) y voit un véritable « changement de standards ». Décryptage.

    #police #impunité_policière

  • Au Sénégal, des familles face au mur de l’impunité policière
    https://afriquexxi.info/Au-Senegal-des-familles-face-au-mur-de-l-impunite-policiere

    Deux ans après la répression des manifestations de mars 2021, les proches des victimes dénoncent l’immobilisme de la justice. Au moins 12 personnes sont tombées sous les balles des forces de sécurité lors de ces journées d’émeutes. Mais les enquêtes sont au point mort dans un pays où les mécanismes de l’impunité policière sont anciens.

    #Sénégal #Droits_humains #Répression #Impunité

  • Une course-poursuite finit en drame : la police accusée d’avoir percuté trois ados sur un scooter | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1681753326-course-poursuite-drame-police-accuse-percute-trois-ados-coma

    Méline, 37 ans, les aperçoit. Elle descend la rue des Pyrénées depuis la place Gambetta à bord de sa Twingo. Arrêtée à un feu rouge, elle voit le scooter « suivi de près par une voiture de police » remonter en sens inverse et tourner à gauche dans la rue de Bagnolet. « Quand je les vois de profil, je me rends compte qu’ils sont trois et que ce sont des enfants, ils ont de tout petits corps », se souvient cette livreuse et chauffeuse routière. Elle s’engage juste derrière la voiture de police, dans la rue de Bagnolet.

    « Le scooter des petits roule droit, il ne fait pas de zigzags, la route n’est pas mouillée », affirme Méline, encore « sidérée » parce qu’elle voit ensuite :

    « La voiture de police se met sur la gauche du scooter et ouvre une portière côté droit, tout en roulant, pour essayer de les déséquilibrer. Ça ne marche pas. Quelques secondes après, ils mettent un coup de volant sur la droite pour les percuter volontairement. Ils tapent entre l’aile droite et la portière avant droite. Les passagers sont projetés du scooter et tombent sur le trottoir. »
    Menacés avec un pistolet

    Dans sa note vocale, Ilan se rappelle que le véhicule de police leur a d’abord mis « un coup de pression » en se plaçant juste derrière le scooter. « On ne peut vraiment pas freiner, sinon on se fait tamponner par la voiture. » Il se souvient que la voiture se positionne ensuite sur la gauche du scooter. « La policière qui était à l’arrière, porte droite, nous a menacés avec un pistolet, je crois. Ensuite, ils reviennent derrière nous très peu de temps, et se remettent à côté. J’entends un bruit de portière. Je crois qu’ils ont ouvert leur portière, qu’ils l’ont fermée et qu’une seconde après ils nous ont tamponnés avec l’avant de leur voiture. Ils ont mis un coup de volant pour nous tamponner le scooter. » (...)
    Juste après l’accident, selon les récits de tous ces témoins, les trois policiers descendent de leur voiture. Méline décrit « un policier black, un Européen et une femme » qui se penchent sur Safyatou et Salif, pendant qu’Ilan « sautillait parce qu’il avait mal à la jambe ». Un autre équipage, également composé de trois policiers, arrive presque aussitôt en renfort. Ilan est menotté.

    Les vidéos tournées par les témoins commencent à cet instant. Sur l’une d’entre elles, on entend Méline s’adresser directement aux six policiers présents : « Ils les ont percutés volontairement ! Appelez les pompiers, n’enlevez pas le casque, ne les mettez pas plus en danger, c’est pas normal ce qui se passe. C’est des enfants ! » Sur une autre, c’est Almamy qui dit « les policiers, ils les ont fait tomber. (…) Ils les ont percutés de ouf. Oui oui, j’ai vu ça, oui oui. »

    Méline, Almamy, Camille et son mari Alban demandent aux policiers de faire attention à leurs gestes sur les blessés et d’attendre les pompiers. Tous tiennent à rester sur place pour pouvoir apporter leur témoignage. Ils affirment en avoir été dissuadés par les policiers, qui leur ont demandé de s’écarter et de circuler, sans prendre leurs coordonnées.

    (pourvu que Méline ne soit pas subito arrêtée suite à un grave délit routier ou en possession d’un kilo de coke)

    #police #Paris #impunité_policière

  • [Plein la tête pour pas un rond] Fatima Ouassak
    https://www.radiopanik.org/emissions/plein-la-tete-pour-pas-un-rond/fatima-ouassak

    Politologue et activiste, Fatima Ouassak a formulé dans son premier ouvrage (La puissance des mères. Pour un nouveau sujet révolutionnaire, 2020) et avec l’ouverture de la maison Verdragon à Bagnolet, une proposition politique écologiste à partir d’un point de vue apparemment minoritaire et périphérique : celui des mères des quartiers populaires comme sujets politiques.

    Avec son nouvel ouvrage, Pour une #écologie pirate, elle revient plus spécifiquement sur l’instrumentalisation de l’écologie contre les habitants des quartiers populaires, et sur les obstacles politiques et symboliques à renverser pour qu’émergent d’autres trajectoires écologiques, menées à partir de ces territoires.

    Les mondes de nos ancêtres se sont déjà effondrés. Et pourtant nous sommes là, nous rions avec nos enfants. Nous résistons (...)

    #quartier_populaire #justice #migation #justice_environnementale #écologie_populaire #écologie,quartier_populaire,justice,migation,justice_environnementale,écologie_populaire
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/plein-la-tete-pour-pas-un-rond/fatima-ouassak_15683__1.mp3

  • Cisjordanie : des milliers de colons israéliens marchent jusqu’à l’avant-poste d’Eviatar
    Publié le : 10/04/2023 - Avec notre envoyée spéciale à Beita, Alice Froussard
    https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20230410-cisjordanie-des-milliers-de-colons-isra%C3%A9liens-marchent-jusqu-%C3%A

    Les colons israéliens ont marché ce lundi 10 avril par milliers au cœur de la Cisjordanie occupée, jusqu’à l’avant-poste israélien d’Eviatar, à proximité de la ville de Naplouse, où 53 familles israéliennes qui s’y étaient installées illégalement avaient été évacuées il y a deux ans.

    Dans le cortège, il y a des drapeaux israéliens, des soldats tous les dix mètres, des familles avec des poussettes, des étudiants des yeshivas. Tous sont venus en bus des quatre coins du pays ou des colonies alentours. Beaucoup sont armés, lourdement, pistolets à la ceinture, fusil d’assaut en bandoulière. On trouve aussi parmi les marcheurs sept ministre du gouvernement, ainsi qu’une vingtaine de membres de la Knesset, le Parlement israélien.

    Deux ans après l’évacuation des familles qui s’étaient installées à l’avant-poste d’Eviatar, les colons demandent le droit de revenir y vivre et poussent pour la légalisation du lieu, construit sur les terres palestiniennes des villages voisins de Beita et Qabalan. « Nous sommes ici pour renforcer Israël, pour renforcer les colonies, et pour dire à ceux qui ne nous aiment pas que nous sommes là pour rester, explique Elad Lepkifker, 40 ans, qui a fait le déplacement de Jérusalem. C’est notre seul pays. Et ici, nous sommes entourés de nombreux villages arabes, c’est possiblement plus dangereux. Alors, c’est très important d’avoir nos armes avec nous. » (...)

    #colonialisme_de_peuplement

  • Maintien de l’ordre : le Conseil d’Etat refuse d’imposer au ministère des mesures d’identification des policiers
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/05/maintien-de-l-ordre-le-conseil-d-etat-doit-se-prononcer-en-urgence-sur-la-di

    Saisie en urgence, la plus haute juridiction administrative n’a pas jugé nécessaire d’exiger du ministère de l’intérieur qu’il renforce l’obligation du port du RIO, qui permet d’identifier policiers et gendarmes pendant les opérations de maintien de l’ordre.

    edit c’est cru. qui légifère peut enfreindre la loi légalement

    #police #impunité

    • Last December, the US navy proudly announced that its next amphibious assault ship will be named “ Fallujah ”. This may seem shocking, but it is part and parcel of settler-colonial culture. Apache, Lakota, Cheyenne and other names of native tribes still suffering the ongoing effects of American settler-colonialism are now the names of lethal weapons. A million lives later, this is what American terrorism has done to Iraq.

      #sans_vergogne

    • 20 Years Ago: U.S. Invasion of Iraq — Based on Lies
      https://the-spark.net/np1173802.html

      The United States invaded Iraq on March 20, 2003, after an enormous propaganda campaign.

      We were told that Iraq had “weapons of mass destruction” … whatever that exactly meant, coming from the U.S., the only country to have ever used nuclear weapons in a war. The U.S. had given Iraq chemical weapons during the Iran-Iraq war in the 1980s. But after the invasion, no WMDs were ever found.

      We were told that Iraq was linked to terrorists. Without saying so exactly, President George W. Bush and those around him implied that Iraq had something to do with the 9/11 attacks. But in fact, there was NO connection between Iraq and 9/11. No al Qaeda members were even active in Iraq—until after the U.S. invasion.

      We were also told that Iraq’s president, Saddam Hussein, was a brutal dictator. This was true—but all the propaganda conveniently left out the U.S. role in helping Hussein take and consolidate power, as well as the U.S. role in arming his regime against Iran.

      The Bush government’s lies and misinformation were exposed before the U.S. attacked. And yet, Democrats and Republicans both lined up for war. Even those in Congress who voted against authorizing the invasion continued to vote to fund it, year after year after year.

      The result for the Iraqi people was a disaster, with hundreds of thousands killed, ethnicity set against ethnicity, and the economy wrecked.

      The working class in this country also paid a heavy price. Thousands of soldiers were killed and wounded, both mentally and physically. Huge sums of money were drained from our taxes and from the services we need. And deep moral damage was inflicted on the U.S. population that went along with this dirty imperialist war based on lies.

      As the volume of the war propaganda drums increases once again, this time against Russia and China, we have every reason to remember the lies behind the Iraq war. As the old saying goes, fool me once, shame on you. Fool me twice, shame on me.

  • Israeli troops fired into group of Palestinian civilians in Nablus - Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/investigations/interactive/2023/palestine-shooting-nablus-videos

    Israeli security forces in an armored vehicle fired repeatedly into a group of civilians sheltering between a mosque and a clinic after a Feb. 22 raid in the occupied West Bank city of Nablus, killing two people, including a teenager, and wounding three others, according to witnesses and a visual reconstruction of the event by The Washington Post.

    #crimes #criminels #impunité #vitrine_de_la_jungle #sionisme #civils #victimes_civiles

  • Affaire Palmade : la caste veut garder ses privilèges - Vu du Droit Régis de Castelnau - vududroit.com

    L’affaire Palmade qui ne quitte pas la première page des gazettes nous donne finalement une leçon très politique. Nous avions dit dans ces colonnes ce que l’on pouvait en penser moins en ce qui concernait la dimension « faits divers » et les conséquences judiciaires de la tragédie que sur ce qu’elle pouvait révéler concernant certaines mœurs des couches supérieures de la société, pas seulement dans le domaine du show-business. Et puis il y a eu également la réaction de la caste face à la réaction de l’opinion publique.

    On assista d’abord à un regroupement visant à minorer la responsabilité du comédien en le présentant comme une victime. Puis devant l’horreur des conséquences de l’accident et l’avalanche de révélations témoignant d’une manifeste dépravation physique et morale, la peur de l’amalgame provoquait l’abandon en rase campagne de Pierre Palmade, présenté comme indéfendable. Nettoyage urgent des réseaux sociaux pour faire disparaître toutes les photos compromettantes, déclarations vengeresses, compassion surjouée pour les victimes : vite, vite, prenons nos distances avec le boulet. C’est qu’il ne fallait surtout pas que le bon peuple s’imagine que la consommation de cocaïne et de stimulants chimiques pour accompagner des pratiques sexuelles (« chemsex ») étaient généralisées et monnaie courante dans certains milieux, et pas seulement dans le showbiz.

    Peine perdue, parce que la première question qui venait à l’esprit à poser aux belles âmes était simple : vous saviez tout, pourquoi n’avez-vous rien fait, alors que vous prétendez aujourd’hui être étrangers à ces pratiques et ses comportements ? Et en fait, la réponse est tout aussi simple, les couches supérieures de la société et en particulier celles du monde politique, des médias et du spectacle sont profondément gangrenées. D’abord par des modes de vie ou la transgression est considérée comme normale. Ensuite parce que cette transgression est traitée comme telle par un système qui nourrit un sentiment d’impunité, les comportements illégaux étant vécus comme un privilège lié à la position sociale. Alors certes, Pierre Palmade usait de ces dérives de façon paroxystique, mais son milieu semblé n’y voir d’inconvénient puisqu’il tolérait ça très bien et se gardait surtout d’intervenir. Dans l’enchaînement de ses responsabilités, finalement, la chose la plus choquante, c’est qu’alors qu’il était sous l’emprise de drogues multiples, il avait fait le choix ce soir-là de prendre le volant. Sans bien sûr qu’aucune des personnes qui l’accompagnaient ne l’en dissuade. Comme aucun de ses amis ne s’était ému qu’il le fasse régulièrement et constitue un danger public. Car ce n’était pas seulement une tolérance mais également une protection car nombreux dans ces milieux sont ceux qui font exactement la même chose.

    Deux exemples récents établissent l’existence de cette protection est de ces privilèges, y compris sur le plan judiciaire. C’est Emmanuel Pellerin, parlementaire macroniste, cocaïnomane avéré et reconnu, qui fait l’objet d’un signalement pour avoir mis son fils en danger, et qui voit l’enquête sur ses infractions prestement classées sans suite par le parquet, pendant que le ministère de la Justice viole la loi sur le secret de l’enquête, en le faisant prévenir de l’existence de celle-ci ! Affaire proprement ahurissante, et rapidement étouffée par les médias dits « mainstream ». Quelques jours après la tragédie provoquée par Pierre Palmade, ce sera la cérémonie des Césars consacrant triomphalement Benoît Magimel, autre consommateur de cocaïne et d’héroïne. Celui-ci a été deux fois condamné pour conduite sous l’emprise de stupéfiants, dont une fois après avoir provoqué un accident et renversé un piéton. Le quantum des peines infligées par la justice était simplement risible. Dans le milieu du cinéma, et d’ailleurs dans bien d’autres, être l’objet d’une accusation, fût-elle fantaisiste, de sexisme, vaut proscription perpétuelle. Renverser des gens sur des passages cloutés sous l’emprise de la cocaïne semble à l’inverse considéré comme vétille à oublier.

    Même si les addictions dont il souffre sont assimilables à une maladie, il est désormais peu probable que Pierre Palmade rencontre la même indulgence judiciaire que Benoît Magimel. Utilisée jusqu’à l’écœurement par des médias soucieux d’audimat et pas fâchés de la diversion médiatique en ces temps de lutte contre la réforme des retraites, son affaire a pris trop d’importance. Et comme tous ses amis l’ont lâché, la justice va devoir faire normalement son travail, et c’est tant mieux. C’est la seule voie qui doit être utilisée pour traiter cette affaire. Mais pour autant, le bloc élitaire ne devrait pas se tenir pour quitte.

    Alors face à la colère populaire, les belles âmes souhaitant conserver privilèges et impunité passent leur temps pour dénoncer cet horrible « populisme », cette terrible tentation du lynchage qu’ils prétendent voir dans ce qui est qu’on le veuille ou non une colère contre la France d’en haut. On ne les entend pas lorsque les médias font de la surenchère dans le traitement des faits divers dès lors que les cibles des campagnes n’appartiennent pas à leur monde. Mais là une des incarnations de cette connivence entre le showbiz et la politique s’est précipitée pour condamner sans appel ceux qui s’indignent de cette corruption étalée.

    Roselyne Bachelot, sorte de rombière tantôt ministre, tantôt chroniqueuse, toujours soucieuse de montrer qu’elle appartient à la France d’en haut en mélangeant politique et showbiz, est venue se plaindre des réactions de l’opinion. « La société française est traversée par une sorte de haine des riches ». Vous avez raison, Madame Bachelot, les couches populaires, qui sont sûrement pleines de défauts, sont quand même attachées à ce que Jean-Claude Michéa, reprenant l’expression de George Orwell, appelle la « décence ordinaire ». Et elles ont parfaitement compris tout ce que l’affaire Palmade révèle de turpitudes et de corruption, et par conséquent de détestable. L’aversion qu’elles ressentent et qui vous chagrine tant renvoie, que vous le vouliez ou non, à quelque chose qui s’appelle la lutte des classes.

    Et dont les manifestations vont se loger partout.

    Source : https://www.vududroit.com/2023/03/affaire-palmade-la-caste-veut-garder-ses-privileges

    #caste #haute_bourgeoisie #moeurs #chemsex #cocaïne #drogue #pratiques_sexuelles #monde_politique #médias #riches #spectacle #turpitudes #corruption #impunité #privilèges #émmanuel_pellerin #benoît_magimel #roselyne_bachelot #lutte_des_classes

  • #Canada : Orphelinats catholiques : la grande noirceur de l’information Daniel Tremblay -Priscilla Plamondon Lalancette - Martin Movilla

    Alors que des élus, des citoyens et des survivants d’orphelinats catholiques réclament une enquête publique sur les violences extrêmes et parfois mortelles infligées à des enfants, Québec continue de restreindre l’accès aux documents disponibles pour protéger l’État de poursuites civiles.

    Les informations gouvernementales qui filtrent au compte-gouttes montrent que, depuis trois décennies, l’argent est la principale préoccupation dans le dossier des orphelins de Duplessis et des enfants victimes de sévices dans les établissements religieux.

    “Le gouvernement doit arrêter de se protéger et aider les survivants”, estime Rod Vienneau qui préside le Comité Enfants Grande Noirceur. Celui qui représente environ 1500 survivants dénonce l’opacité du gouvernement. “Ce sont aujourd’hui des personnes âgées, mais il ne faut pas oublier que ce sont des enfants qui ont été torturés, ou même tués, et qui veulent connaître la vérité.”

    Au cours des dernières semaines, l’équipe d’Enquête a essuyé des refus presque systématiques à ses demandes d’accès à l’information. Les archives demandées visaient notamment à documenter ce que Québec sait sur l’ampleur des cas d’abus et de morts suspectes d’enfants dans les orphelinats catholiques autrefois financés par l’État.

    « La vérité reste cachée. C’est comme si le gouvernement attendait que les victimes soient toutes mortes. »
    -- Une citation de Rod Vienneau, président du Comité Enfants Grande Noirceur

    Caviarder l’histoire
    La loi oblige le gouvernement à rendre les délibérations du Conseil des ministres publiques après 25 ans. En mars 1995, la question des orphelinats a été abordée par le conseil exécutif du premier ministre Jacques Parizeau. Pourtant, de grandes parties du document sont caviardées parce que “la divulgation risquerait vraisemblablement d’avoir un effet sur une procédure judiciaire”, affirme le gouvernement actuel.


    Manifestation d’orphelins de Duplessis

    Les seules bribes d’informations disponibles montrent qu’en pleine année référendaire, Québec a déjà en main des demandes d’enquête publique, d’indemnisation des victimes, d’excuses nationales et de correction des dossiers médicaux d’enfants faussement étiquetés comme “aliénés mentaux”.

    Le conseil était divisé sur le sujet. Des ministres soulignaient que des excuses pourraient conduire à payer des compensations aux survivants. François Gendron, alors ministre des Ressources naturelles, mentionnait qu’il ne faut pas fermer les yeux, puisque des victimes “lui ont fait part de choses de toutes natures, allant de sévices sérieux à des délits sexuels”. Jacques Parizeau soulevait un enjeu moral et disait “avoir l’impression que ces gens souhaitent surtout une indemnité”. Impossible toutefois de connaître le fond de sa pensée, puisque la proposition formulée par le premier ministre a été censurée au moment de nous remettre le document.

    Chose certaine, en 1998, le dossier des enfants abusés traînait toujours. Des documents provenant des archives privées de l’ex-premier ministre Lucien Bouchard et auxquels il nous a donné accès montrent que c’était une patate chaude et que le Conseil des ministres n’était pas “réceptif à l’idée d’indemniser” les orphelins.

    Le 14 octobre 1998, le chef de cabinet adjoint du premier ministre, Pierre-Luc Desgagné, écrivait qu’un mémoire circulait depuis plusieurs mois sur les enfants de Duplessis et qu’il fallait régler la question des diagnostics erronés et “l’indemnisation possible”. Le conseiller politique enchaînait : “Même si je discute avec leur avocat depuis plusieurs mois [pour gagner du temps], nous en sommes rendus à un point où nous devons décider et rendre publique notre décision quant à l’indemnisation. Le pire des scénarios serait de commencer une campagne électorale sans aucune décision dans ce dossier. De petites manifestations seraient à prévoir et il s’agit d’un dossier sympathique pour la population”.

    En mars 1999, Lucien Bouchard a finalement prononcé des excuses nationales aux orphelins et orphelines de Duplessis. Il a toutefois rejeté l’idée d’offrir une compensation financière aux victimes pour les sévices subis.

    Préoccupé par l’effet boule de neige
    C’est en 2001 que le gouvernement de Bernard Landry a mis sur pied la première mouture du Programme national de réconciliation avec les orphelins de Duplessis. Les enfants “dits illégitimes” et orphelins qui ont été internés ont pu recevoir une moyenne de 25 000 $ en aide financière. Dans le cadre de ce premier volet consacré aux orphelins traités comme des fous, 26 millions de dollars ont été versés à 1500 Québécois.


    Des communautés religieuses sont visées par des allégations de violences physiques, sexuelles et parfois même mortelles sur des enfants.

    En 2004, Québec a analysé l’idée d’élargir le programme aux victimes de l’orphelinat d’Huberdeau, puisque des enfants placés dans cet établissement avaient aussi été abusés physiquement, psychologiquement et sexuellement. Or, le gouvernement craignait de créer un précédent pour des victimes dans tous les établissements religieux. Le document daté du 9 janvier indiquait qu’“il est certain que la mise en place d’un tel programme relancerait les revendications de divers groupes de pression réclamant du gouvernement des mesures similaires pour les ex-résidents d’autres institutions semblables”.

    En 2006, le gouvernement de Jean Charest a finalement instauré le second volet du Programme national de réconciliation, mais cette fois pour les enfants maltraités dans les orphelinats. L’aide financière de 15 000 $ est toujours en vigueur. En septembre dernier, 67 millions de dollars avaient été versés à près de 4500 personnes. Mais plus de 2000 anciens pensionnaires ayant présenté une demande n’ont rien reçu.

    Le gouvernement n’a jamais rendu publique la liste complète des établissements admissibles du programme. Il y en a plus d’une centaine à travers le Québec. Impossible de connaître le nombre de victimes reconnues par établissement, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité affirme qu’il ne comptabilise pas ces données.

    D’après Pierre Trudel, professeur et membre du Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal, les motivations du gouvernement pour rendre ce programme accessible au plus grand nombre de survivants ne sont pas claires. “Ça devrait être plus transparent. Normalement, un programme gouvernemental devrait prévoir de façon très transparente ce qui est permis, ce qui est visé et qui a droit à quoi”, explique-t-il.

    Selon Rod Vienneau, il ne fait aucun doute que les montants octroyés sont dérisoires. “Ce n’est pas une réparation pour les gens qui ont perdu leur vie”, insiste-t-il. L’homme dit recevoir des dizaines d’appels de survivants en pleurs chaque semaine. Il croit qu’une commission d’enquête serait libératrice pour les victimes et que le gouvernement doit en faire davantage pour les aider à guérir.

    Le secret professionnel
    Obtenir des renseignements du gouvernement relève d’un chemin de croix. En plus de se protéger des poursuites, Québec invoque le secret professionnel pour éviter que des documents capitaux dans la compréhension de l’histoire des victimes des orphelinats ne soient rendus publics.

    Pour recevoir l’aide financière du programme de réconciliation, qui ne tient pourtant compte ni des sévices subis ni des séquelles, les survivants ont dû signer une quittance qui les empêche de poursuivre leurs bourreaux et les responsables des orphelinats.

    Il s’agit en effet d’une aide financière et non d’une compensation. Un ancien haut fonctionnaire indique que les avocats du gouvernement refusaient d’utiliser le terme “indemnisation” pour éviter de reconnaître la responsabilité civile de l’État.

    Enquête a d’ailleurs voulu comprendre pourquoi Québec a instauré une quittance qui protège le gouvernement, mais aussi l’Église et les communautés religieuses de poursuites judiciaires. D’autant que l’Église catholique n’a offert aucune compensation financière aux victimes.


    L’Église n’a jamais demandé pardon aux victimes des orphelinats catholiques.

    Le ministère de la Justice dit posséder quatre documents relatifs à cette quittance, mais nous en refuse l’accès. Le cabinet du ministre Simon Jolin-Barrette répond qu’il “est essentiel que le gouvernement puisse bénéficier du respect du secret professionnel au même titre, d’ailleurs, que toute personne qui recourt aux services d’un avocat”.

    Selon le professeur Pierre Trudel, le gouvernement a tendance à multiplier les exceptions à la loi pour refuser l’accès à des documents. “Il est affligeant que l’on invoque le secret professionnel pour camoufler des situations qui se sont déroulées il y a longtemps. Lorsque l’enjeu est plus corsé, il arrive souvent qu’il invoque presque toutes les exceptions prévues dans la loi pour justifier [son] refus”, observe-t-il.

    Dans ce cas-ci, Pierre Trudel estime que Québec se trouve coincé entre la diffusion d’information publique et la protection des intérêts de l’État.

    La quête de justice
    Depuis 2020, il n’y a plus de prescription pour intenter des poursuites civiles liées à des agressions sexuelles ou à des violences subies dans l’enfance. Les demandes de recours collectifs contre des congrégations religieuses et des diocèses se sont donc multipliées au Québec.

    Dans un Québec sous l’emprise de la religion catholique, les enfants dits illégitimes étaient arrachés aux mères ou abandonnés dans les orphelinats.
    Photo : SHS -F0170-S6-P2768-3

    Deux actions collectives ont été autorisées contre des congrégations religieuses. Un recours civil vise les Soeurs de la Charité de Québec et le CIUSSS de la Capitale-Nationale pour des abus survenus à l’orphelinat de Mont-d’Youville. L’autre action collective est dirigée contre les Sœurs de la Charité pour de présumées agressions commises à l’orphelinat catholique de Montréal, à la crèche d’Youville et à l’école Notre-Dame-de-Liesse. Dans les deux cas, les anciens pensionnaires réclament des dommages pouvant atteindre 500 000 $.

    Ces recours excluent les personnes qui ont reçu l’aide financière de 15 000 $ du Programme national de réconciliation avec les orphelins de Duplessis.


    Les Soeurs de la Charité de Québec et le CIUSSS de la Capitale-Nationale sont poursuivis pour des sévices physiques, sexuels et psychologiques qui auraient été commis par une centaine d’agresseurs à l’orphelinat de Mont d’Youville.

    Une autre demande de recours collectif des enfants de Duplessis vise le gouvernement et huit congrégations religieuses. Refusée en Cour supérieure et en Cour d’appel, elle est maintenant entre les mains de la Cour suprême. Les demandeurs réclament jusqu’à 875 000 $ pour les survivants et espèrent faire annuler la quittance qui empêche des victimes d’obtenir justice. “Il faudrait que le dossier se règle une fois pour toutes”, soutient Rod Vienneau qui agit comme coordonnateur auprès des anciens pensionnaires provenant de partout au Québec.

    Des documents introuvables
    Radio-Canada a identifié plusieurs documents décisionnels qui étaient cités dans les archives de différents ministères et les a réclamés en vertu de la Loi sur l’accès à l’information. Mais les réponses obtenues indiquent souvent qu’ils sont désormais inexistants, détruits ou perdus. C’est le cas du mémoire sur les orphelins qui circulait au gouvernement en 1998.

    Une grande noirceur flotte donc toujours sur les horreurs commises dans les orphelinats catholiques.


    L’orphelinat de l’Immaculée a ouvert ses portes le 4 novembre 1931 à Chicoutimi.

    Il est notamment impossible de savoir combien d’orphelins sont morts à l’orphelinat de Chicoutimi ni ce qui advenait des dépouilles. Le gouvernement assure n’avoir aucun document en sa possession, même s’il s’agissait d’un établissement subventionné par des fonds publics.

    Radio-Canada a découvert qu’en 1993, des morts suspectes d’enfants avaient été signalées à la Sûreté du Québec par des orphelins de Duplessis. Cinq enquêtes criminelles ont été menées sans qu’aucune accusation formelle ne soit portée. Aucun appel à témoins n’a été lancé par les policiers ou par les pouvoirs publics en lien avec des meurtres allégués. Il ne s’agit pas des cas de blessures mortelles dévoilés par Enquête à l’orphelinat de Mont d’Youville de Québec et à l’orphelinat de Chicoutimi. En 2007, un citoyen dont le nom a été caviardé a aussi signalé au ministère de la Solidarité sociale qu’il avait été témoin d’un meurtre dans un orphelinat.

    En 1964, la journaliste et criminologue Alice Poznanska Parizeau avait révélé que des documents ultra-secrets du gouvernement portaient sur des morts mystérieuses d’enfants maltraités.

    De nouveaux témoignages
    Depuis la diffusion du reportage « Sacrée impunité », Enquête a reçu de nombreux nouveaux témoignages de survivants, d’employés et de familles d’anciens pensionnaires qui ont séjourné dans d’autres établissements aux quatre coins de la province.

    Robert raconte avoir été ébouillanté dans les années 1960 à la crèche de Saint-François d’Assise de Pointe-aux-Trembles. “Deux mois avant mon quatrième anniversaire de naissance, j’ai été soi-disant mis accidentellement dans un bain d’eau bouillante. C’est une histoire que je n’ai jamais crue et que je ne croirai jamais. Je vis avec des séquelles permanentes comme des brûlures, tremblements et boiteries depuis ce jour”, écrit-il.

    Daniel se souvient d’avoir fêté son 10e anniversaire à l’orphelinat de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, après le décès de son père. “Ce fut la plus triste et horrible année de ma vie. Nous devions appeler les religieuses "mères"”. Mais l’une d’elles était un monstre, selon lui. “Toutes les excuses étaient bonnes pour me frapper à coups de poing. Mon matricule était le GG-3 [grand garçon no 3]. Ce genre de détails ne s’oublie pas.”


    Plus de 12 000 enfants abandonnés, orphelins ou placés pour diverses raisons, comme la maladie d’un parent, sont passés par l’orphelinat de l’Immaculée Conception. Photo : Société historique du Saguenay/SHS-P002-S07-SS1-P09998-1

    Quelques témoignages, dont celui de Lise, portent sur l’Institut Monseigneur Courchesne de Rimouski. “Il y a de ces mauvais souvenirs qu’on essaie d’enfouir au plus profond de notre mémoire, mais qui refusent de mourir et qui remontent à la surface”, explique la dame. “Combien de ravages ces supposées bonnes et chrétiennes personnes ont pu causer ? Combien de vies détruites ? Combien d’enfants morts en dedans ? Combien de suicides ?”, se questionne-t-elle. “Nous avons tous nos blessures. Parfois elles cicatrisent mais, pour d’autres, elles refusent de fermer”, déplore cette survivante.

    Lise raconte qu’elle a vécu à l’orphelinat Ville-Joie du Rosaire à Sainte-Marthe-du-Cap-de-la-Madeleine de l’âge de 5 à 8 ans. Les révélations sur les orphelinats catholiques “ont réveillé en moi des souvenirs amers et de nombreux questionnements”, écrit-elle. Lise recherche d’anciens pensionnaires pour l’aider à remettre en place les morceaux du casse-tête qui a hanté le reste de sa vie et influé sur lui.


    De nouveaux témoignages dénoncent notamment des abus qui seraient survenus à l’orphelinat de Rimouski. Photo : Bibliothèque et archives nationales du Québec

    Richard se souvient de la phrase “Es-tu ici pour toujours ?” que les enfants prononçaient à l’orphelinat Saint-Joseph de Montréal pour savoir qui était abandonné. Il rapporte que des religieuses “violentes physiquement et "psychoaffectivement" contrôlantes” créaient un milieu de terreur quotidien. “Je suis en larmes en écrivant”, soutient l’homme.

    Une travailleuse sociale confie qu’elle a accompagné pendant 5 ans une ancienne pensionnaire victime de maltraitance qui était profondément marquée parce qu’elle aurait vu des religieuses enterrer un enfant.

    Le fils d’une victime de l’orphelinat d’Huberdeau raconte par ailleurs que son père est resté traumatisé d’avoir vu “un jeune qui, après une douche très chaude et une très froide, s’était jeté par la fenêtre du troisième étage de peur des coups qu’il recevrait”.

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1958890/orphelinats-quebec-acces-information-abus

    #meurtres #tortures #génocide #violences_physiques #violences_sexuelles #sévices #établissements_religieux #congrégations_religieuses #impunité #enfants #justin_trudeau couvre bien entendu les tortionnaires #Nations_premiéres #Inuits #autochtones #pauvres #racisme #orphelinats

  • #Canada : Un contrat fédéral pour McKinsey jusqu’en 2100 Radio Canada

    Un contrat en informatique du gouvernement fédéral a été octroyé en 2019 à la compagnie McKinsey pour une durée de 81 ans, soit jusqu’en 2100, a-t-on appris lundi lors d’une audience d’un comité parlementaire qui amorce son enquête sur des contrats d’une valeur de plus de 100 millions de dollars accordés par Ottawa à cette firme de consultants.


    À la question de la députée bloquiste Julie Vignola qui se demandait “ce qui justifie un contrat ouvert pendant les 81 prochaines années”, Amanda Clarke, professeure associée à l’École de politiques publiques et d’administration de l’Université Carleton, a répondu que l’idée d’un pareil contrat lui semblait “scandaleuse”.

    Mme Clarke pense que le recours à des sociétés de conseil en gestion au sein de la fonction publique “trahit” les principes d’une administration publique responsable.

    “Mes recherches suggèrent que la fonction publique fédérale enfreint de plusieurs façons les meilleures pratiques acceptables en matière d’administration publique responsable lorsqu’elle passe des contrats avec de grandes sociétés de conseil en gestion”, a-t-elle indiqué.

    Mme Clarke convient que des questions légitimes se posent quant aux pratiques de McKinsey en matière d’éthique, mais, à ses yeux, il s’agit là d’une question distincte de celle de l’externalisation du travail de la fonction publique.

    Fonction publique fragilisée
    Pour cette experte, le recours fréquent d’Ottawa à des firmes de consultants telles que McKinsey est “inévitable” étant donné le sous-financement en matière de rétention de spécialistes au sein de la fonction publique fédérale.

    “Dépenser beaucoup d’argent pour obtenir les services de consultants en gestion [...] n’est pas accidentel. C’est une dynamique inévitable au sein d’une fonction publique qui a souffert d’un manque d’investissements en recrutement de talents et en réforme des pratiques de gestion des ressources humaines”, a expliqué Amanda Clarke.

    Mme Clarke a été un des premiers témoins entendus dans le cadre de l’enquête parlementaire sur les contrats accordés au cabinet-conseil McKinsey.

    Pour sa part, Jennifer Carr, présidente de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada, a parlé de contrats coûteux dont se serait passée la fonction publique. Elle a décrit une “fonction publique fantôme” qui échappe aux normes en vigueur. “Cette fonction publique fantôme obéit à un ensemble de règles totalement différentes.”

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1952222/contrats-consultants-experte-resultat-sous-financement-fonction-pub

    #futur #corruption #irresponsabilité #impunité #incompétence #mckinsey #mckinseygate #cabinets_de_conseil #mac_kinsey #consulting #marketing #mckinseymacrongate #cabinets-de-conseil #privatisation #management #Canada #Justin_Trudeau #mondialisation #anticipation #futur

  • #Congrès annuel de #Lutte_Ouvrière (#LO), intervention de Combat ouvrier (#CO, Martinique et Guadeloupe) | 4 décembre 2022

    Poursuite de la mobilisation contre la suspension des soignants
    Après la révolte sociale de novembre 2021, la Martinique et la Guadeloupe n’ont pas connu cette année de nouvelles explosions de colère. Cette révolte était partie des grèves et de la colère des personnels soignants suspendus sans salaire pour ne s’être pas vaccinés contre le Covid. Ils tombaient et tombent encore sous le coup de la loi du 5 août 2021 sur l’obligation vaccinale.

    Pendant toute l’année, le gouvernement s’est concentré minutieusement sur la répression des bandes de jeunes qui avaient organisé des émeutes nocturnes à Pointe-à-Pitre et à Fort-de-France et tiré sur la police à balles réelles. Ils avaient aussi attaqué des casernes de gendarmerie. Plusieurs chefs de bande, ceux que la presse appelle les «  grands frères  », ont été arrêtés à leur domicile et emprisonnés dans l’Hexagone. D’autres purgent des peines de prison aux Antilles mêmes. Régulièrement, on apprend l’interpellation de l’un d’eux par la police. Ce fut le cas encore il y a encore huit jours. Au sein de ces bandes de jeunes, il existe une grande majorité de jeunes chômeurs, déclassés, marginaux qui tombent dans la drogue, la délinquance et les règlements de comptes. Ils n’ont plus peur de rien, ne craignent ni la prison ni la mort, estimant qu’ils n’ont plus rien à perdre dans cette vie pourrie. C’est un phénomène qui s’aggrave aux Antilles et en Guyane comme partout dans le monde. Les noms que se donnent elles-mêmes ces bandes sont révélateurs  : «  chyenlari  », les chiens de rue, «  section criminelle  » ou «  microbes mafia  ».

    En #Guadeloupe, les organisations du collectif contre l’obligation vaccinale, réunissant l’ensemble des syndicats et plusieurs organisations politiques, dont la nôtre, poursuivent leurs actions pour la réintégration des soignants suspendus.

    En #Martinique, le mouvement est moins actif sur ce point, après que l’unité syndicale s’est fissurée.

    En Guadeloupe, le collectif poursuit ses meetings hebdomadaires un peu partout et ses manifestations de rue. Plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers jours sur le site d’arrivée de la Route du rhum. Le 17 novembre, plusieurs centaines de manifestants ont défilé avec des torches et sont montés sur le podium de la Route du rhum. Ce sont toujours les organisations nationalistes de l’UGTG et du LKP qui dirigent ces manifestations. Notre groupe soutient le mouvement et participe le plus souvent possible à ses manifestations.

    Ce sont ces #manifestations incessantes qui ont provoqué le débat houleux il y a quelques jours à l’Assemblée nationale sur la réintégration des soignants suspendus. Le député Olivier Serva, favorable à la réintégration des soignants, qui avait lancé à son collègue opposant, en plein hémicycle, «  Toi tu vas la fermer  », a été acclamé par une foule venue l’accueillir en fanfare à l’aéroport de Pointe-à-Pitre. Depuis cette petite phrase, sa popularité est montée de plusieurs crans.

    Mobilisation contre l’empoisonnement de la population

    En Martinique, ce sont plutôt des mobilisations anti- #chlordécone qui ont eu lieu. Pour rappel, ce #pesticide avait été autorisé entre 1972 et 1993. Il était utilisé surtout par les gros planteurs békés dans les bananeraies des Antilles, empoisonnant ouvriers agricoles et population, #polluant eaux et productions agricoles, alors que sa toxicité et son pouvoir persistant dans l’#environnement étaient connus depuis les années 1960.

    Après une grande manifestation de plusieurs milliers de personnes en février 2021, il y en a eu une seconde le 28 mai 2022, regroupant un millier de personnes aux cris de «  Non à l’#impunité  », «  Condamnez les pollueurs-empoisonneurs, pas les militants  ».

    Dans cette affaire, le réquisitoire du parquet de Paris est tombé le 25 novembre dernier. Il se prononce comme on s’y attendait pour un non-lieu, favorable donc aux empoisonneurs et leurs complices  ! C’est-à-dire favorable à l’État et aux gros planteurs békés.

    Toujours en Martinique, la justice, si clémente avec les empoisonneurs-pollueurs, s’acharne contre les militants anti-chlordécone, ou militants rouge-vert-noir (couleurs du drapeau nationaliste qu’ils arborent). Plusieurs d’entre eux, auteurs ou pas ces dernières années d’actions contre les biens des possédants békés ou des symboles du colonialisme, sont poursuivis. Certains sont déjà condamnés. ##Combat_ouvrier dénonce la justice coloniale et est solidaire des militants lors des procès.

    Empoisonnement de l’eau

    Sur le plan social, la hausse des prix pèse énormément sur les classes populaires. Cette inflation vertigineuse est encore plus forte aux Antilles que dans l’Hexagone. Comme en France, la pauvreté augmente, avec un niveau de salaire et de revenu général encore plus bas aux Antilles.

    La tempête Fiona a fait beaucoup de dégâts matériels et humains. Le réseau d’adduction d’eau a particulièrement souffert, d’autant plus qu’il était déjà pourri. Les coupures d’eau ont redoublé et les interdictions de boire l’eau se multiplient. On savait déjà que l’on trouvait dans l’eau dite potable du chlordécone et des matières fécales, mais maintenant on y trouve de l’aluminium à un taux intolérable. Résultat, il vaut mieux ne pas boire l’eau du robinet du tout. Et le prix des bouteilles d’eau minérale a augmenté, comme tous les produits.

    Pendant la Route du rhum, des voix se sont élevées pour réclamer avec humour une Route de l’eau  !

    Un contre-feu politicien  : décentralisation et autonomie régionale

    Sur le plan politique, ce qui a marqué l’année a été l’Appel de Fort-de-France des élus des outre-mer français, hors océan Pacifique, le 17 mai dernier.

    En quoi consistait cet appel des dirigeants locaux de la Guadeloupe, de la Martinique, de Saint-Martin, de La Réunion, de Mayotte et de la Guyane  ?

    J’en cite un extrait  : «  Face aux situations de mal-développement structurel à l’origine d’inégalités de plus en plus criantes… les présidents ont rappelé l’urgence d’ouvrir une nouvelle étape historique pour nos territoires d’outre-mer.  »

    Ils poursuivent en proposant d’agir sans délai pour  :

    «  1° Refonder la relation entre nos territoires et la République par la définition d’un nouveau cadre permettant la mise en œuvre de politiques publiques conformes aux réalités de chacune de nos régions  ;

    2° Conjuguer la pleine égalité des droits avec la reconnaissance de nos spécificités, notamment par une réelle domiciliation des leviers de décision au plus près de nos territoires.  »

    Ces dirigeants d’outre-mer concluaient en réclamant avec urgence une rencontre avec le chef de l’État.

    Ils s’étaient succédé sur les ondes pour dire qu’ils ne voulaient pas de réunions petits fours. Car ils voulaient une véritable réunion de travail avec Macron.

    Alors ils eurent droit à un dîner à l’Élysée.

    Car, si Paris vaut bien une messe, il faut croire que Fort-de-France vaut bien une bonne table.

    Les élus eurent quand même droit avant ce dîner à une réunion avec Darmanin, qui est aussi ministre des Outre-mer.

    Et voilà nos dirigeants d’outre-mer sortis tous heureux de l’Élysée. «  Nous avons été entendus  », ont-ils déclaré  ! Ou encore  : «  Nous avons été reçus comme nous le voulions.  »

    Jusqu’à présent, personne ne sait exactement où l’État et les élus veulent en venir. Et peut-être ne le savent-ils pas eux-mêmes.

    Alors, nous en sommes réduits à supputer, à partir de ce que disent commentateurs et journalistes. Il serait question de révision de la Constitution pour revoir les différents statuts d’outre-mer, de la Nouvelle-Calédonie à la Guyane. En fait, ces changements vers une décentralisation plus poussée ne seraient pas uniquement destinés à l’outre-mer, mais aussi à la métropole. Déjà la loi 3DS (différenciation, décentralisation, déconcentration, simplification) votée en février 2022 prévoit d’étendre le pouvoir réglementaire des collectivités à de nouveaux domaines. Cette politique avait été conçue déjà, bien avant, comme une réponse au mouvement des gilets jaunes envers les «  territoires  » métropolitains.

    Les changements iront-ils plus loin pour l’outre-mer  ? Par exemple vers une véritable autonomie, avec ou sans un zeste de pouvoir législatif  ? Certains représentants le demandent clairement. Mais ils sont très divisés sur ces questions. Le gouvernement se dit prêt à répondre «  à la carte  », selon chaque territoire.

    Il veut répondre aux révoltes sociales des outre-mer par des changements juridico-administratifs et constitutionnels. Il n’y parviendra pas, car les raisons des révoltes sont profondément sociales  : ce sont les bas salaires, la pauvreté accrue au sein des couches populaires, les difficultés quotidiennes pour faire face à la hausse des prix, la dégradation des services publics de santé, de la distribution de l’eau, du logement.
    Ce que disent les résultats électoraux

    Ce sont toutes ces raisons qui ont conduit l’électorat populaire et bon nombre de travailleurs d’une part à l’abstention massive, comme d’habitude, et d’autre part au rejet de Macron et de sa politique, aux élections présidentielle et législatives. L’électorat a très largement voté Mélenchon au premier tour et très largement Le Pen au deuxième tour. Le candidat lepéniste de la troisième circonscription de la Guadeloupe à l’élection législative a manqué son élection d’un millier de voix.

    Certes, c’était un vote d’opposition, mais au deuxième tour c’était quand même un vote pour l’extrême droite.

    Aux Antilles aussi, Marine Le Pen a réussi sa dédiabolisation.

    L’argument du racisme contre le RN ne marche plus. Marine Le Pen a maintenant des candidats et des électeurs noirs locaux et de milieu populaire. Ce ne sont plus uniquement des Blancs et de milieu aisé, comme dans le passé.

    En Martinique et en Guadeloupe, l’émigration haïtienne est forte et une bonne partie de la population en fait facilement un bouc émissaire de tous les maux qu’elle subit. Elle est confortée en cela par certains individus et aventuriers locaux qui se font une petite popularité en surfant sur la xénophobie. Et les grands partis de gouvernement laissent faire, quand ils n’en rajoutent pas eux aussi.

    Notre campagne présidentielle et législative s‘est bien déroulée, même si les résultats ne progressent pas. Sur les deux îles, nous avons obtenu 1,98 % à la présidentielle.

    Aux législatives, nous avons obtenu 1,18 % sur huit circonscriptions, c’est-à-dire sur la totalité des circonscriptions. Le fait un peu nouveau, et qui a été remarqué dans le public, c’est que nous avons présenté cinq jeunes sur huit candidatures en position de candidats titulaires. Mais surtout le fait de voir des jeunes à la télé a plu à la population, même si, encore une fois, cela ne s’est pas traduit dans les urnes, mais pas moins que d’habitude. Aux élections, nous brillons en effet par une remarquable stabilité.

    Autre nouveauté  : pour la première fois, le #Parti_communiste_guadeloupéen a appelé à voter Combat ouvrier dans toutes les circonscriptions où il n’avait pas de candidat en Guadeloupe, c’est-à-dire dans trois circonscriptions sur quatre.

    Je vous en parle juste à titre d’information, mais il n’y a absolument rien à en dire de plus.

    Les luttes dans les entreprises

    Certaines ont été longues et sont restées isolées. Ce fut le cas à Carrefour Market en Martinique où la grève a duré six mois, et à ArcelorMittal en Guadeloupe où la grève a duré une année. À Carrefour Market, les travailleurs n’ont pas obtenu tout ce qu’ils demandaient. Mais ils ont quand même gagné 2 % d’augmentation de salaire et l’augmentation de la valeur des tickets-restaurants. Chez ArcelorMittal, il n’y a pas eu de succès matériel, mais un gros succès moral contre un patron raciste et méprisant.

    Une grève vit une forme d’organisation plus poussée des travailleurs, à Datex. C’est une entreprise qui prépare des repas pour les collectivités, les écoles et collèges. Un comité de grève a été élu et a dirigé la grève. Après quinze jours de grève, le 28 octobre, les salariés ont obtenu 150 euros d’augmentation de salaire, le paiement des jours de grève et le bonus Bino. Il s’agit du bonus de vie chère instauré par l’accord Bino à l’issue de la grève générale de 2009. Il permet à certains salariés rémunérés jusqu’à 1,4 smic de bénéficier, sous conditions, d’une prime de 100 € net de la part de l’employeur. Cet accord Bino porte le nom du camarade de la #CGTG Jacques Bino, assassiné on ne sait par qui, pendant les émeutes à Pointe-à-Pitre, dans la nuit du 17 au 18 février 2009.

    Autre sujet de satisfaction  : nos camarades de la banane de l’habitation Bois-Debout à Capesterre ont gagné en Cour de cassation. La direction se trouve donc obligée d’accorder à 62 travailleurs le respect de la loi de mensualisation, de payer les arriérés de salaire, le 13e mois, le bonus Bino. Certes, c’est une victoire juridique, mais c’est aussi le prolongement d’une forte combativité sur le terrain depuis des années. Dans cette plantation, les travailleurs ne se laissent pas faire  : grèves, débrayages y sont fréquents chaque année. Car les conditions de travail sont ignobles. Les morts par accidents de travail y sont nombreuses. Le 22 avril dernier, un travailleur s’est écroulé, mort, avec un régime de 60 kg sur lui. On compte onze morts et plusieurs blessés sur cette plantation en trente ans.

    Avec cette victoire obtenue en cassation, les travailleurs de Bois-Debout se sont sentis vengés.

    Parmi les grèves notables, celle des agents de la CTM dans les collèges et lycées en Martinique. La CTM, collectivité territoriale de Martinique, gère la Martinique sous l’autorité de l’État. Les agents, à l’issue de leur grève en octobre, ont obtenu 12 postes. Ils ont obtenu aussi 22 contractuels et 100 agents sous contrat PEC (parcours emploi compétences). Certes, ces derniers ne sont pas des postes définitifs. Mais c’est déjà bon à prendre et c’est la lutte qui a permis d’obtenir ce résultat.

    Une autre grève a fait l’actualité aussi en Martinique, c’est la grève de chauffeurs de bus de plusieurs entreprises. Elle a permis des améliorations de leurs conditions de travail.

  • L’État sur le banc des accusés pour les blessures au Flashball du 8 juillet 2009 à #Montreuil ! | Se défendre de la police
    https://collectif8juillet.wordpress.com/2023/01/16/letat-sur-le-banc-des-accuses-pour-les-blessures-au-fla

    Il y a plus de13 ans, la police tirait au Flashball sur des manifestant·es venu·es soutenir les habitant·es expulsé·es d’une ancienne clinique occupée aujourd’hui détruite. Six personnes étaient blessées dont l’une à l’oeil, gravement.
    Après dix années de lutte dans la rue et les tribunaux, deux policiers ont finalement été condamnés à des peines symboliques – quelques mois de prison avec sursis, sans interdiction d’exercer ni amende ou indemnité à payer.

    Une autre procédure était cependant toujours en cours, devant le Tribunal administratif, visant cette fois non pas à condamner les policiers, mais l’instance qui les recrute, les habille, les forme, et enfin les arme, à savoir l’État.

    L’audience aura enfin lieu au Tribunal administratif de Montreuil le jeudi 19 janvier à 13h30.

    La récente relaxe aux Assises du policier qui a éborgné Laurent Théron en 2016 rappelle l’impunité judiciaire dont bénéficient les policiers au pénal. Et si seule une procédure pénale peut obliger un policier à justifier ses actes devant une Cour de justice, l’action devant le Tribunal administratif est un recours dont les victimes de la police peuvent se saisir pour faire condamner l’État et obtenir une indemnisation, même lorsque l’identité du policier les ayant blessé·es n’est pas prouvée. ....

    #police #justice #flashball #violence_policière #impunité #violence_d'État #maintien_de_l'ordre

  • Les contrats octroyés à McKinsey dépassent 100 millions de dollars sous Justin Trudeau Romain Schué - Thomas Gerbet
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1948188/firme-mckinsey-canada-ottawa-millions-contrats-ottawa

    Radio-Canada a trouvé de nouveaux contrats octroyés à la firme par Ottawa, notamment par la Défense nationale.


    L’implication de la firme McKinsey dans les affaires de l’État canadien est encore plus grande que ce qui avait été dévoilé jusqu’ici. De nouveaux contrats, signés au cours des derniers mois, portent le total octroyé au cabinet-conseil américain à plus de 100 millions de dollars depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux.

    La Défense nationale est le ministère qui a le plus eu recours à la firme. Depuis 2021, elle a versé à McKinsey au moins 34 millions de dollars, révèle une recension réalisée grâce à de nouvelles données disponibles, qui incluent les sociétés d’État.

    La firme a notamment joué un rôle dans la modernisation de la Marine royale canadienne, dans la promotion de la diversité culturelle à la Défense et dans le système de gestion des plaintes, notamment celles pour inconduite sexuelle dans l’armée.


    La firme américaine est un cabinet-conseil ayant 130 bureaux dans 65 pays qui emploient 30 000 consultants.

    Début janvier, une enquête de Radio-Canada https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1945915/mckinsey-influence-canada-trudeau-immigration-conseils démontrait que les libéraux avaient dépensé 30 fois plus pour les services de McKinsey que les conservateurs de Stephen Harper, pourtant restés plus longtemps au pouvoir. L’écart est finalement encore plus grand.

    Ces dizaines de contrats feront l’objet d’une enquête parlementaire, dont la tenue a été imposée par l’opposition, en position de force au sein du Comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Sous pression, le premier ministre Justin Trudeau a aussi demandé à deux ministres d’examiner l’octroi de contrats à McKinsey.

    En nous appuyant sur divers rapports financiers et contractuels, nous avons calculé que les sommes octroyées par le fédéral depuis 2015 dépassent désormais la barre des 100 millions de dollars.

    Dans une réponse fournie vendredi soir, Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), responsable de la plupart des achats de l’appareil fédéral, confirme avoir dépensé un montant total de 101,4 millions de dollars, pour 23 contrats signés au cours des 7 dernières années.

    De nombreux contrats sans appel d’offres
    De nombreuses ententes ont été signées par le fédéral avec McKinsey de gré à gré, sans appel d’offres. C’est le cas par exemple avec Emploi et développement social Canada, Exportation et Développement Canada, la Banque de développement du Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada ou encore la Défense nationale.

    Selon une explication fournie par SPAC, il s’agit notamment de “commandes subséquentes à une offre à commandes principale et nationale”. Ce processus “a été mis en place pour faciliter l’accès des ministères et des organismes gouvernementaux aux services d’étalonnage du secteur privé”.

    Aux yeux d’Ottawa, McKinsey “détient les droits exclusifs pour la fourniture” de certains services, permettant de “soutenir des programmes complexes, notamment la modernisation numérique et d’autres grandes initiatives de transformation”.

    Au moins 34 millions de dollars pour la Défense nationale
    Dans les derniers mois, c’est la Défense nationale qui a le plus sollicité la firme McKinsey, au point où le ministère est devenu celui qui a dépensé le plus d’argent pour les services du cabinet-conseil depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau en 2015.

    Au moins 15 contrats ont été signés depuis mars 2021, par le ministère directement ou par l’entremise de Services publics et approvisionnement Canada (SPAC), pour un total d’au moins 34 millions de dollars.


    McKinsey a fourni des services à la Marine royale canadienne.

    Par exemple, McKinsey a obtenu un contrat de deux millions de dollars pour “diagnostiquer l’état de préparation de la Marine à l’exécution d’initiatives numériques” et un autre contrat d’un million de dollars afin de développer “un outil de gestion du personnel de la flotte reposant sur l’intelligence artificielle pour affecter des équipages appropriés et optimaux aux navires partant en mer”.

    McKinsey a aussi été payée 4,5 millions de dollars par la Défense nationale pour des “orientations en leadership” et “pour faire progresser l’évolution culturelle au moyen de l’élaboration d’un cadre de diversité, d’équité et d’inclusion”.

    Selon l’un des documents consultés par Radio-Canada, les objectifs souhaités par la Défense avec ces contrats ont été “atteints”.

    Malgré plusieurs relances, la Défense nationale n’a pas répondu à nos questions. Quant à la firme McKinsey, elle a décliné nos demandes de précisions, affirmant avoir “pour habitude de ne pas faire de commentaires sur les affaires de nos clients”.

    Louise Arbour critique l’intervention de McKinsey au sujet de la gestion des plaintes dans l’armée
    Alors que les Forces armées canadiennes ont été secouées ces dernières années par plusieurs scandales de harcèlement et d’inconduite sexuelle, la firme McKinsey a aidé la Défense à “élaborer une solution moderne de traitement numérique des plaintes pour remplacer les technologies et les ensembles de données utilisés”.

    À partir de l’été 2021, trois contrats d’un total de six millions de dollars lui ont été confiés pour ce mandat. Et les conclusions du travail de McKinsey n’ont pas été au goût de l’ex-juge Louise Arbour, l’auteure du rapport exhortant l’armée à apporter de profonds changements. Louise Arbour y évoque “plusieurs préoccupations” et un système “voué à l’échec”.


    La juge Louise Arbour a déposé son rapport sur le harcèlement et les inconduites sexuelles dans l’armée en mai 2022.

    Dans ce document de près de 450 pages https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/organisation/rapports-publications/rapport-de-lexamen-externe-independant-et-complet.html , elle écrit : “D’après ce que j’ai compris, McKinsey a proposé un possible nouveau mécanisme de traitement des plaintes [...] sous la forme d’un ’’guichet unique de signalement’’ [...] conçu pour s’appliquer à l’inconduite sexuelle, au harcèlement sexuel, aux comportements haineux et aux griefs.”

    « Le système proposé par McKinsey est peu utile en ce qui concerne le harcèlement et l’inconduite sexuelle. »
    -- Une citation de Extrait du rapport de Louise Arbour, mai 2022

    “Le système proposé par McKinsey créerait le même conflit d’intérêts que celui qui existe actuellement”, écrit-elle, en parlant d’“obstacles importants” et de solutions qui “ne sont pas appropriées [pour] traiter de quelque question liée à l’inconduite sexuelle que ce soit”.

    Après la publication de ce rapport, McKinsey a obtenu en octobre dernier, un nouveau contrat, de deux millions de dollars, pour une “mise à jour” concernant la “transformation du processus de plaintes”.

    McKinsey présent dans le domaine militaire, à l’international
    La firme McKinsey a signé, depuis plusieurs années, des contrats avec différents gouvernements à travers le monde, pour des conseils concernant le milieu de la défense ou l’armement. Parfois même avec des pays concurrents ou qui ont des intérêts militaires divergents.

    Selon le livre When McKinsey Comes to Town, publié l’automne dernier par deux journalistes du New York Times, le cabinet a travaillé avec le département américain de la Défense entre 2018 et 2020, tout en ayant des liens avec la Chine. La chaîne américaine NBC https://www.cnbc.com/2022/05/21/mckinsey-co-worked-with-russian-weapons-maker-as-it-advised-pentagon.html a quant à elle découvert que McKinsey a conseillé au même moment un fabricant d’armes russe et le Pentagone. Plus tôt cette année, un journal allemand https://www.zeit.de/2023/01/mckinsey-beratungsunternehmen-bundesverteidigungsministerium-russland a dévoilé que McKinsey a collaboré à la fois avec le ministère allemand de la Défense et des entreprises d’armement russes.

    Un contrat pour analyser le potentiel de l’énergie atomique contre les GES
    À l’hiver 2022, McKinsey a été sollicité par Énergie atomique du Canada pour fournir des données sur la compétitivité des coûts de la technologie CANDU et sur “son rôle potentiel dans l’augmentation de la production d’électricité non émettrice pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre”. Le contrat a coûté 540 000 dollars.

    Preuve que McKinsey peut vendre ses conseils dans tous les domaines, la firme a aussi été recrutée par Destination Canada de 2018 à 2021 pour “repérer les tendances émergeant à l’échelle mondiale dans le secteur touristique” et “déceler les occasions qui s’offrent au Canada”.

    Pour près de trois millions de dollars, la firme a dressé “une feuille de route pour assurer un succès durable au secteur touristique canadien” et mené “des entrevues poussées avec des membres de l’industrie”. En outre, McKinsey a analysé “l’évolution des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur le secteur touristique canadien” et trouvé “des approches potentielles de réponses”.

    Trudeau ouvre la porte à des changements
    Dans les prochains jours, le Comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires demandera au gouvernement de dévoiler l’ensemble des documents et des échanges entre Ottawa et McKinsey. Plusieurs fonctionnaires et ministres devraient être interrogés.

    Il sera notamment question d’Immigration Canada, qui est le deuxième ministère à avoir le plus souvent fait appel à la firme McKinsey depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau, selon nos données. Près de 25 millions de dollars ont été dépensés pour la “transformation” de ce ministère.

    Par voie de communiqué https://www.mckinsey.com/ca/fr/overview/Statement-from-McKinsey-Canada , après avoir refusé dans un premier temps de commenter la première enquête de Radio-Canada, McKinsey Canada a indiqué réaliser un travail “entièrement non partisan” et rejette l’idée qu’elle puisse influer sur les politiques publiques, notamment en immigration.

    “Malgré ce qu’on a pu lire ou entendre récemment dans les médias, notre firme ne formule aucune recommandation sur les politiques en matière d’immigration ou sur quelque autre sujet que ce soit”, a soutenu l’entreprise.

    « Nous sommes fiers du travail que nous accomplissons au nom du gouvernement du Canada et des programmes qui ont été améliorés grâce à nos conseils. »
    -- Une citation de Déclaration de McKinsey Canada

    De son côté, Justin Trudeau a promis de “faire un suivi” afin de “nous assurer si [les ententes avec McKinsey ont été faites] de la bonne façon ou si on a besoin de modifier ou de changer les règles”.

    “Ça fait depuis toujours que des fonctionnaires cherchent des conseils experts pour améliorer la livraison de services des Canadiens, pour faire la modernisation de ce qu’ils sont en train de faire”, a-t-il déclaré.

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    • L’immigration, McKinsey et le diktat de la mobilité internationale Micheline Labelle
      https://www.ledevoir.com/opinion/idees/777732/idees-l-immigration-le-cabinet-conseil-mckinsey-et-le-diktat-de-la-mobilit

      Romain Schué et Thomas Gerbet viennent de dévoiler, le 4 janvier dernier, l’influence de la firme américaine McKinsey sur la politique d’immigration du gouvernement Trudeau et les coûts faramineux payés à cette entreprise. Cette firme aurait conseillé l’accueil de 465 000 immigrants en 2023 pour atteindre 500 000 en 2025, dont 60 % seraient de la catégorie économique. A-t-elle aussi conseillé l’augmentation fulgurante des travailleurs temporaires ? Le contrôle des frontières et des demandeurs d’asile ? Une transformation démographique du Canada postnational dont se vante Justin Trudeau ? Une réorganisation du système informatique, une meilleure gestion des passeports (ce serait alors une faillite) ? L’information est bloquée pour le moment. Mais de quel droit tout cela ?


      Jacques Nadeau archives Le Devoir « Il serait intéressant de savoir ce que pensent les conseillers de McKinsey sur les dysfonctionnements et l’éventuelle crise sociale qu’entraîne la mobilité incarnée par la traversée du chemin Roxham », écrit l’autrice.

      Faut-il s’étonner de ce recours à une multinationale pour influer sur les affaires internes canadiennes ? Non, si on le met en relation avec le développement hégémonique d’une théorie sociologique de la mobilité qui domine aujourd’hui au point de rendre les gouvernements dépendants des multinationales comme McKinsey.

      Pour comprendre ce changement de paradigme, un retour en arrière s’impose.

      Le paradigme de la mobilité adopté par le fédéral depuis des décennies
      Le paradigme de la mobilité (mobility studies) n’a fait que se renforcer depuis la fin des années 1990. En 2005, le sociologue John Urry publiait un texte édifiant et quelque peu délirant dans Les Cahiers internationaux de sociologie pour décrire le monde en mouvement : demandeurs d’asile, terroristes, touristes, diasporas, étudiants internationaux, entrepreneurs, sportifs, randonneurs, prostituées sont en mouvement, écrivait-il. Le sociologue reprochait à ses pairs d’avoir négligé le phénomène de la mobilité et d’avoir jusqu’ici insisté plutôt sur le rôle de structures sociales figées au sein de la société ou de l’État-nation obsolète.

      John Urry en appelait à une « reformulation de la sociologie dans sa phase post-sociétale », dont l’objet majeur ne serait plus les sociétés dans leur spécificité, mais « les diverses mobilités des peuples, des objets, des images, des informations et des déchets [sic] ». Depuis, ce paradigme concurrence diverses perspectives « post » , y compris la thèse de la superdiversité, très en vogue dans les universités anglophones, où l’on parle avec une délicatesse douteuse « d’itinérants transculturels ». Le multiculturalisme est pour ainsi dire dépassé, on nage désormais dans l’univers trans. Toutes remettent en cause les frontières politiques et symboliques des États-nations, ainsi que les significations de la citoyenneté et de l’appartenance.

      Cette mouvance est à mettre en relation avec la création du réseau international Metropolis fondé en 1996 à l’initiative du ministre Sergio Marchi, et dont Meyer Burstein a été codirecteur exécutif, ainsi qu’avec le discours du fédéral sur la rentabilisation du multiculturalisme et la stratégie d’innovation du Canada. En 2004, le document « Élaboration de l’analyse de rentabilisation du multiculturalisme » précisait que les transilient immigrants font partie d’une nouvelle « classe créative », apte à mobiliser leurs réseaux internationaux en vue d’investissements et de bonnes pratiques commerciales.

      Les immigrants et les « minorités visibles » y sont vus comme « un réservoir de compétences culturelles et linguistiques auquel les industries canadiennes peuvent faire appel pour leurs opérations à l’étranger ou pour prendre de l’expansion sur les marchés internationaux », écrivait déjà en 2004 l’ex et puissant directeur d’Immigration et Citoyenneté Canada, Meyer Burstein.

      Les liens que les diverses « communautés culturelles et raciales entretiennent avec presque tous les pays du monde sont synonymes de prospérité économique et ont contribué à susciter l’intérêt du gouvernement du Canada à l’égard du multiculturalisme », statuait à son tour Patrimoine canadien (2005). On ne peut donc s’étonner du recours aux tentacules internationaux de la firme McKinsey. Et Justin Trudeau ne peut être que d’accord avec ce niveau d’interférence dans un pays qu’il conçoit et présente comme postnational.

      Les effets pervers de la mobilité sur les personnes et le pouvoir des États
      L’immigration internationale concerne plusieurs catégories de personnes aux statuts social et politico-juridique différents. Or, les pays doivent choisir entre deux catégories principales de transfrontaliers sur le plan économique : les travailleurs étrangers qualifiés, hautement mobiles, et les travailleurs non qualifiés.

      La mobilité des premiers est vue comme un signe d’ouverture envers le pays d’accueil. Désirable sur le plan économique, elle ne pose pas de défis d’intégration, soutient-on à tort. Dans cette perspective, la chasse aux cerveaux (ou plutôt l’exode des cerveaux, vu sous un autre angle) apparaît souhaitable pour les États demandeurs et les institutions qui ont besoin de professionnels ou d’étudiants internationaux afin de favoriser l’investissement, la recherche et l’innovation.

      Au contraire, les mouvements de la main-d’oeuvre à bon marché et souvent déclassée sont à contrôler afin de ne pas provoquer un sentiment d’envahissement dans la société d’accueil. C’est la raison pour laquelle cette force de travail fait l’objet d’un sempiternel débat public sur la naturalisation, l’intégration civique et les exigences linguistiques. Sans compter qu’en Amérique du Nord, pour un immigrant indépendant jouissant du statut de résidence, on compterait une cinquantaine d’immigrants parrainés, compte tenu des réseaux et des liens transnationaux des migrants.

      Enfin, ce paradigme de la mobilité provoque également l’obligation de repenser les notions de citoyenneté et de souveraineté de l’État, jugées obsolètes dans un monde globalisé. Les chercheurs ont beau spéculer sur la beauté du transnationalisme, on peut pourtant constater que tous les États aspirent à contrôler l’immigration selon leurs intérêts propres en matière de sécurité et d’ordre public, de légalité, de réunification des familles, de dépenses publiques et de problèmes urbains, d’intégration sociale et politique, voire d’identité nationale. En ce sens, le paradigme de la mobilité véhiculé par des instances supraétatiques ne peut qu’entamer le pouvoir de l’État.

      Enfin, il serait intéressant de savoir ce que pensent les conseillers de McKinsey sur les dysfonctionnements et l’éventuelle crise sociale qu’entraîne la mobilité incarnée par la traversée du chemin Roxham. Les demandeurs d’asile qui arrivent par milliers aux frontières comptent-ils dans l’objectif des 465 000 à 500 000 migrants souhaités sur cinq ans ? En dépit du fait que ce système donne lieu à de l’exploitation, à un trafic reconnu et à des réseaux internationaux de passeurs bien organisés et sans doute sans pitié ? Une situation que le gouvernement Trudeau ne semble pas avoir le courage de regarder en face et devant laquelle le Québec semble impuissant.

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