organization:conseil national du numérique

    • ""Pour revenir à l’article de Wikipédia, l’ajout a été fait par quelqu’un qui est familier de Wikipédia, puisque, j’ai fait le test, il n’est pas possible d’obtenir ce code depuis l’éditeur visuel :

      Cette affirmation fallacieuse a été retirée le 14 décembre, le même jour, donc, à 16:15, soit cinq heures après avoir été fielleusement ajoutée. Cinq heures d’erreur, à l’échelle d’une encyclopédie, ce n’est pas grand chose, mais voilà, ce sont cinq heures pendant lesquelles le public, intrigué par l’affaire du Conseil National du Numérique, est venu sur la page se faire une idée. Ce jour-là, l’article Rokhaya Diallo a été affiché 9500 fois, ce qui est loin d’être négligeable et en a fait la 29e page la plus consultée du site — affluence sans commune mesure avec le jour précédent (où la page ne figure pas parmi les cent plus fréquentées) ni avec le jour suivant (où elle a eu trois fois moins de lecteurs). On peut imaginer que cet ajout, réalisé à un moment optimal, a influencé le portrait qu’un nombre considérable de gens se font de Rokhaya Diallo, d’autant que « l’information » a été immédiatement répercutée par de nombreux sites et des particuliers, abusés de bonne foi.""

    • Il y a au moins une idée dans son texte avec laquelle je souscris (sur certains sujets je fais pareil) :

      On m’a rapporté souvent que des enseignants du secondaire interdisent à leurs élèves de recourir à Wikipédia, disant qu’il faut impérativement chercher d’autres sources, parce que Wikipédia n’est pas fiable, ou bien n’est pas d’une qualité suffisante pour répondre aux critères d’un devoir scolaire [...] la consigne anti-Wikipédia est un peu hypocrite car rares sont ceux d’entre nous qui n’utilisent pas l’Encyclopédie libre comme porte d’entrée pour explorer un sujet, ou en tout cas, qui ne s’en satisfont pas pour obtenir tel ou tel renseignement factuel.

  • Pour Rokhaya Diallo, contre l’ethnicisation de la République
    16 déc. 2017 Par Jean Baubérot Blog : Laïcité et regard critique sur la société
    https://blogs.mediapart.fr/jean-bauberot/blog/161217/pour-rokhaya-diallo-contre-l-ethnicisation-de-la-republique

    Je n’aime pas accuser celles et ceux auxquels je me heurte dans le débat, de « faute morale ». Je préfère, de beaucoup, tenter de faire en sorte que ce débat puisse être un échange d’arguments rationnels. Mais il est des moments où cette expression s’impose et où il faut prendre date face à l’Histoire.

    Il me semble très clair que l’exclusion de Rokhaya Diallo du Conseil National du Numérique constitue un événement que les historiens du XXIIe siècle retiendront comme un des indices des tentatives répétées d’ethnicisation de la République française qui, je l’espère, seront mises en échec dans la longue durée.

    Personne ne demande à personne de partager les idées de Rokhaya Diallo. Pour ce qui me concerne j’ai des connivences avec elle depuis que nous avons, ensemble, écrit un petit livre Comment parler de laïcité aux enfants (Le baron perché, 2015). Cet ouvrage se situe complètement dans la lignée de la laïcité de 1905 et je défie quiconque de prouver le contraire. Pour autant, nous ne sommes pas, Rokhaya et moi, des clones. Mais justement, ce qui a été intéressant, ce fut la rencontre de deux itinéraires différents. De montrer, à notre manière, le visage de la France, qui n’est pas « une et indivisible » comme le prétendent ceux qui n’ont pas lu la Constitution, mais « indivisible, laïque, démocratique et sociale ». (...)

  • Le gouvernement demande le départ de Rokhaya Diallo du Conseil national du numérique
    http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2017/12/13/32001-20171213ARTFIG00323-le-gouvernement-demande-le-depart-de-rokhaya-dial

    Le Conseil national du numérique a besoin de « sérénité ». C’est en tout cas l’argument avancé par Mounir Mahjoubi pour en réclamer sa recomposition. Le secrétaire d’Etat au numérique a annoncé mercredi soir qu’il avait demandé à Marie Ekeland, présidente du CNNum, de revoir sa copie, quelques jours à peine après avoir dévoilé son équipe. Le gouvernement réclame le remplacement de la militante antiraciste Rokhaya Diallo. La nouvelle composition du CNNum doit être dévoilée la semaine prochaine.

    « Ce conseil a pour rôle d’orienter les politiques du gouvernement sur les aspects numériques et de penser les transformations du monde. (...) Nous avons souhaité, par souci de bonne gouvernance et afin que le débat démocratique puisse avoir lieu, que le Conseil puisse agir en indépendance, compte tenu de l’importance des sujets à traiter. Dans ce contexte, la présidente du Conseil a pu, ce qui est inédit, composer son équipe, en intégrant des points de vue dont certains peuvent être différents de ceux du gouvernement », écrit Mounir Mahjoubi. « Cependant, et eu égard encore une fois à l’ampleur des enjeux qui sont les siens, le Conseil National du Numérique a besoin de sérénité pour travailler, et les derniers échanges sur la composition du Conseil soulignent que ces conditions ne sont pas pleinement réunies. »

    #racisme #racisme_d'etat

  • Le CNNum publie son avis “Prédiction, chiffrement et libertés” - Conseil National du Numérique
    https://cnnumerique.fr/avis-chiffrement

    Le Conseil s’était saisi de la question du chiffrement à l’été 2016. Cette autosaisine faisait suite aux annonces conjointes de Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, et de son homologue allemand Thomas de Maizière, visant à « armer nos démocraties sur la question du chiffrement ». Près d’un an plus tard et dans une situation sécuritaire toujours critique, le chiffrement reste au cœur de la tension entre protections des données personnelles, innovation technologique et surveillance. Dans une déclaration commune avec la Première ministre britannique Theresa May, le président de la République Emmanuel Macron s’est une nouvelle fois prononcé en faveur d’un meilleur accès aux contenus chiffrés, « dans des conditions qui préservent la confidentialité des correspondances, afin que [les] messageries ne puissent pas être l’outil des terroristes ou des criminels ». L’Union européenne doit examiner l’opportunité d’une législation sur le sujet à l’automne.

    À l’occasion de l’examen, par la nouvelle Assemblée, du nouveau projet de loi antiterroriste, le Conseil explicite dans cet avis sa position sur le chiffrement et élargit sa réflexion à la protection des droits et libertés sur Internet, face à une trajectoire sécuritaire qu’il juge préoccupante.

  • CNNum : Pourquoi le Privacy Shield doit être renégocié - Conseil National du Numérique
    https://cnnumerique.fr/communique-de-presse-privacy-shield

    L’accord « Privacy Shield » organise une partie du transfert des données entre l’Union européenne et les États-Unis. Il fait actuellement l’objet d’une évaluation annuelle.

    En prévision de cette échéance, les membres du Conseil ont reçu une délégation américaine durant l’été pour échanger sur les différents enjeux du dispositif et formuler leurs interrogations. Le Conseil s’associe aux vives inquiétudes déjà exprimées par le G29, la délégation de la commission des libertés civiles (LIBE) du Parlement européen et un grand nombre d’associations de défense des droits : le « Privacy Shield » présente un trop grand nombre de zones d’ombre et ne donne pas suffisamment de garanties à la protection des données personnelles des Européens. Conformément à l’engagement du candidat Emmanuel Macron, cet accord doit être renégocié pour organiser une circulation des données sécurisée, respectueuse de nos droits et libertés et favorable aux entreprises. L’économie européenne a besoin d’avoir un cadre équitable et stable, et non pas d’un accord faible, susceptible d’annulation sur les mêmes fondements que son prédecesseur. Une telle mesure serait préjudiciable, tant pour les citoyens que pour les entreprises françaises et européennes, qui ont besoin de sécurité juridique.

  • CNNum : Pourquoi le Privacy Shield doit être renégocié - Conseil National du Numérique
    https://cnnumerique.fr/communique-de-presse-privacy-shield

    Il est essentiel de ne pas faire preuve de naïveté et de ne pas répéter les erreurs du passé. La position de prédominance des acteurs extra-européens sur le territoire de l’Union peut à ce titre justifier une approche prioritairement défensive.

    L’accord « Privacy Shield » doit ainsi être conçu comme un dispositif transitoire. Il est nécessaire de s’atteler à la négociation d’un accord plus robuste juridiquement, pour garantir la protection des données personnelles de tous les Européens, dans un cadre suffisamment stable pour nos entreprises. Il s’agit également de prendre la pleine conscience de l’asymétrie existante en matière de flux de données entre les États-Unis et l’Union européenne. L’entrée en vigueur, l’an prochain, du RGPD et l’harmonisation des législations nationales, doit permettre cette négociation sur des bases plus solides.

    #Transfert_données #Vie_privée #Economie_numérique

  • L’avis du CNNum (Conseil National du Numérique) sur les lois sécuritaires est court et plein de bonnes choses :

    Législations après législations, la logique du soupçon semble l’emporter.

    De ponctuelles et ciblées, les pratiques de surveillance deviennent permanentes et générales.

    Le chiffrement ne constitue pas un obstacle insurmontable pour les enquêtes. Il est possible de le contourner dans le cadre d’une surveillance ciblée. À ce titre, il est surtout un rempart contre la surveillance de masse.

    https://cnnumerique.fr/avis-chiffrement
    #algorithmes #chiffrement #cnnum

  • Le Conseil publie son avis “Prédiction, chiffrement et libertés”. - Conseil National du Numérique
    https://cnnumerique.fr/avis-chiffrement

    Le Conseil s’était saisi de la question du chiffrement à l’été 2016. Cette autosaisine faisait suite aux annonces conjointes de Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, et de son homologue allemand Thomas de Maizière, visant à « armer nos démocraties sur la question du chiffrement ». Près d’un an plus tard et dans une situation sécuritaire toujours critique, le chiffrement reste au cœur de la tension entre protections des données personnelles, innovation technologique et surveillance. Dans une déclaration commune avec la Première ministre britannique Theresa May, le président de la République Emmanuel Macron s’est une nouvelle fois prononcé en faveur d’un meilleur accès aux contenus chiffrés, « dans des conditions qui préservent la confidentialité des correspondances, afin que [les] messageries ne puissent pas être l’outil des terroristes ou des criminels ». L’Union européenne doit examiner l’opportunité d’une législation sur le sujet à l’automne.

  • Le CNNum publie son manifeste - Conseil National du Numérique
    https://cnnumerique.fr/manifeste

    Le CNNum a, dans un premier temps, analysé les grands sujets d’intérêt général. Il a expliqué les impacts économiques de la transition numérique et la nécessité de stimuler la création de valeur. Il a alerté sur la protection des droits et libertés des citoyens dans ce nouvel environnement. Il a défriché de grandes questions réglementaires (neutralité, fiscalité, portabilité, loyauté). Puis il a abordé des sujets essentiels de politique publique, citoyenneté numérique, éducation, santé, travail et emploi, transformation des PME. Il a, en particulier, été à l’initiative de la concertation en amont de la loi pour une République numérique. Ses travaux ont soutenu des valeurs liées au numérique : communs de la connaissance, innovation ascendante, solidarité et partage.

    Aujourd’hui l’accélération de la transformation, est lourde de conséquences sociétales. Elle est aussi riche d’opportunités. Parmi les sujets au cœur de ses réflexions et de ses propositions à venir : la reconfiguration de l’économie par les plateformes, la coexistence entre l’intelligence des machines et l’intelligence humaine, la régulation des données, les inégalités sociales et territoriales, la démocratie ouverte dans un monde dangereux, la convergence entre transformation numérique et transition écologique. L’accompagnement de ces reconfigurations, la transformation de l’éducation et de la formation tout au long de la vie figurent également au nombre de ses préoccupations majeures.

    #politique_numérique #cnnum

  • « Information will be mine ! » : vers un droit de propriété sur les données en Europe ? | Calimaq
    https://scinfolex.com/2017/05/03/information-will-be-mine-vers-un-droit-de-propriete-sur-les-donnees-en-eu

    Le Conseil National du Numérique a rendu, il y a quelques jours, un avis à propos d’une consultation lancée en janvier dernier par la Commission européenne sur la question de la « libre de circulation des données en Europe ». Cela fait un moment que la Commission veut lancer une initiative en faveur du « Free Flow of Data » – la « fluidification des données » – dans l’optique de créer de nouvelles opportunités économiques au sein du Marché unique. Source : : : S.I.Lex : :

  • Fichier TES, le retour de l’affrontement final 2
    http://www.comptoir-hardware.com/actus/business/33465-fichier-tes-le-retour-de-laffrontement-final-2.html

    Ah le fichier TES, c’est un peu comme un feuilleton qui n’en finit pas, des rebondissements, des trahisons, du suspens, cette fois c’est le CNNum (Conseil National du Numérique) qui s’autosaisie et attaque le projet, l’accablant de critiques. Le fichier des titres électroniques sécurisés rassemble de nombreuses données biométriques de l’individu (incluant la couleur de son slip), créé depuis 2008, il contient 15 millions de jeux de données... [Tout lire]

    #Business_&_internet

  • Fichier #TES : le #Conseil_national_du_numérique publie son avis – Conseil National du Numérique
    https://cnnumerique.fr/fichier-tes-avis

    Le lundi 12 décembre 2016 et à la suite de son auto-saisine en date du 7 novembre 2016, le Conseil national du numérique publie son avis sur le décret n°2016-1460 prévoyant la création d’une base de données des “Titres électroniques sécurisés” (TES). Ce décret annonce la fusion de la base TES existante relative aux passeports et la base des cartes nationales d’identité et a été présenté avec un double objectif de lutte contre la fraude documentaire et de gestion simplifiée des titres. Une telle base de données devrait concerner à terme près de 60 millions de Français et contiendrait notamment des données sur l’état civil des personnes, sur leurs signes physiques distinctifs ainsi que des données biométriques.

    • Extraits de la première partie :

      Dès lors, le Conseil s’interroge sur la nécessité même de stocker ces informations sensibles. Il souhaite qu’une étude d’impact approfondie soit menée sur les éléments permettant de justifier la nécessité de conserver des données biométriques et de quantifier les avantages réellement tirés de l’extension de TES aux cartes d’identités.
      [...] Quelles que soient les garanties juridiques et techniques apportées, la création d’un dispositif centralisé de cette taille n’est jamais totalement exempte de risques d’attaque, de vol et de détournement. Les exemples étrangers sont à cet égard inquiétants et rappellent que le risque de fuite de données n’est jamais nul. [...] La difficulté structurelle à sécuriser le dispositif TES a été signalée par de nombreux chercheurs auditionnés par le Conseil. Le Laboratoire Spécification et Vérification (LSV), laboratoire d’informatique de l’ENS Paris - Saclay et du CNRS, affirme même ne pas connaître « de solution technique centralisée permettant de réaliser toutes les fonctionnalités prévues par le décret tout en garantissant la confidentialité des données des citoyens ».

      [...] De manière générale, les dernières années ont montré que la constitution de fichiers centralisés peut conduire à l’élargissement de leurs finalités initiales : ce fut le cas pour le système Eurodac des demandeurs d’asile, le fichier des demandeurs de visa ou encore le Système de traitement des infractions constatées (STIC). [...] Au regard de l’avis exprimé par la CNIL, le Conseil s’interroge sur la possibilité laissée par le décret d’utiliser un dispositif de reconnaissance faciale à partir de l’image numérisée de la photo. [...] En outre, des usages détournés, hors de tout contrôle, ne peuvent être exclus pour de tels dispositifs. Rappelons à cet égard que l’absence d’encadrement était jusqu’à une époque récente caractéristique de l’activité des services de #renseignement. Dès lors, penser que notre pays ferait exception revient à ignorer les leçons de l’histoire et des comparaisons internationales. Les reculs démocratiques et la montée des populismes, observés y compris en Europe et aux États-Unis, rendent déraisonnables ces paris sur
      l’avenir. La garantie constitutionnelle est donc un garde-fou important, mais à l’heure du numérique, les garanties légales doivent s’accompagner de traductions techniques.

      Dans le cas du fichier TES, cette garantie technique se matérialise par la robustesse du lien unidirectionnel chiffré qui unit le compartiment de l’application contenant les éléments alphanumériques au compartiment contenant les données biométriques. L’analyse de l’ANSSI et de la DINSIC devrait notamment porter sur la robustesse de ce lien afin qu’il puisse être techniquement inviolable dans le temps. Certains contributeurs émettent toutefois d’ores et déjà des doutes sur son caractère unidirectionnel, rappelant que, d’un point de vue théorique, l’identification d’un citoyen à partir de ses données biométriques pourrait être effectuée en déroulant un test d’authentification sur l’ensemble de la base nominative.

    • Deuxième partie :

      L’évolution rapide des technologies de l’information nécessite l’application d’un principe de précaution numérique. Ce principe n’est rien d’autre que le principe de précaution appliqué au cas de l’identité dans un monde numérisé. Dans le cas présent, ce principe impose de ne pas faire de choix technique irrévocable dans la constitution d’une base qui, si dévoilée, ne pourrait pas être neutralisée (en raison de son volume et de son importance dans le bon fonctionnement des services de l’État).

      Solutions proposées :
      -- cachet électronique visible ;
      -- carte d’identité avec « support cryptographique contenant les données biométriques du détenteur » ;
      -- architecture à clefs multiples ;
      -- gabarit et non photographie des empreintes digitales ;
      -- BioHashing. (p. 14-15)

      Application des principes de protection de la vie privée dès la conception ( privacy by design ) et d’évaluation d’impact (p. 16).

      Dans ce contexte, le Conseil estime qu’il est indispensable de suspendre l’application du décret TES ainsi que les expérimentations en cours dans les Yvelines et en Bretagne jusqu’à ce qu’une comparaison précise de l’ensemble des architectures possibles, mesurant les bénéfices, les coûts et les risques des systèmes complets, soit rendue disponible, publiquement débattue avec des experts indépendants et devant l’opinion, et discutée au parlement. Ce travail de réflexion doit aussi porter sur la base actuellement utilisée pour les passeports.

      Au-delà de la question du fichier TES et compte tenu de l’application prochaine du règlement #eIDAS, il est urgent d’ouvrir une réflexion publique et globale sur la question de l’identité à l’heure du numérique.

      [...] Les sujets de l’identité administrative et de l’identité numériques sont traités séparément en France depuis plus de 10 ans. Néanmoins, la question de leur relation est appelée à prendre de l’ampleur dans les prochaines années. À court terme, il s’agit d’assurer le plus haut niveau d’interopérabilité prévue par la législation européenne et de tirer pleinement partie des avancées et des réflexions de la recherche ; à long-terme, il est question de penser un modèle pour notre société numérique. Il semble en particulier nécessaire de développer une réflexion sur les impacts profonds à long terme sur notre société d’une généralisation des procédures d’authentification pour accéder à tout service public ou privé, en France ou à l’étranger. Il s’agit d’un chantier multidisciplinaire de grande ampleur et essentiel à la construction de notre pays, qui ne peut être éludé par des prises de décisions partielles et bornées à des besoins opérationnels immédiats, et doit nous amener à nous poser au préalable des questions structurantes sur les visions sociale, politique, philosophique et économique de l’identité ?

      (p. 17-18)

    • 3e partie :

      La constitution d’une base de données visant à recenser près de 60 millions de
      Français ne peut s’analyser comme une décision administrative ou un simple
      aménagement technique ; il s’agit ni plus ni moins d’un choix de société. La controverse entourant l’élargissement du fichier TES est révélatrice d’une difficulté structurelle : l’État et ses organes doivent poursuivre leur adaptation
      pour prendre les meilleures décisions technologiques possibles au regard, notamment, de leurs implications politiques, économiques et sociétales. Bien que le problème soit identifié depuis plus d’une décennie, les dernières années ne semblent pas avoir permis d’avancer suffisamment en ce sens.

      [...] L’affaire du fichier TES apparaît donc comme le symptôme d’un processus décisionnel qui, en matière technologique, n’intègre pas suffisamment les exigences d’une vision politique de long terme. La question de la proportionnalité (la constitution d’un fichier centralisé d’une telle ampleur est-elle le seul moyen de parvenir aux objectifs ?) comme celle de l’anticipation des risques (quelles garanties techniques et juridiques exceptionnelles peut-on apporter ?) n’ont pas été traitées avec la profondeur et la transparence nécessaire aux différentes étapes de la prise de
      décision. Paradoxalement, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) créée en 2009 et la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (DINSIC), créée en 2014, visaient précisément à mieux configurer cette gouvernance technologique et à pallier cette absence de vision stratégique de long terme. Or il semble que ni l’une ni l’autre n’ont été saisies de manière approfondie en amont de la publication du décret, alors même que ces deux institutions sont fortement concernées par le sujet de l’identité numérique : l’ANSSI travaille depuis plusieurs mois à l’implémentation du règlement « eIDAS » tandis que la DINSIC anime un écosystème très actif autour de FranceConnect. À l’inverse, si la CNIL a bien été consultée (le recueil de son avis motivé est obligatoire pour les traitemen
      ts mis en œuvre pour le compte de l’État qui portent sur des données biométriques), cette dernière n’a eu que 9 jours
      pour se prononcer sur ce fichier aux implications conséquentes pour la protection des données des ressortissants français. Par ailleurs, cette saisine est intervenue très tardivement, dans la mesure où l’avis du Conseil d’État est daté du 23 février 2016, soit 7 mois plus tôt, et que le dispositif semble avoir été finalisé depuis plus longtemps encore. Cette situation conduit de nombreux contributeurs à la consultation menée par le Conseil à regretter la réduction des prérogatives de la CNIL suite à la réforme du 6 août 2004 et à s’interroger sur l’importance accordée par le Gouvernement aux avis et délibérations de la CNIL. Le ministre de l’Intérieur a par la suite décidé de la saisine a posteriori de l’ANSSI et de la DINSIC pour les charger d’auditer publiquement le
      dispositif et de rendre un avis conforme. Cette démarche — positive — doit être saluée mais plus encore : elle doit faire école

      « La prise de décision publique en matière numérique devrait ainsi évoluer : »
      -- plus d’ouverture, notamment dans le cadre du partenariat pour un gouvernement ouvert ;
      -- « s’interroger sur les implications politiques, économiques, sociales et sociétales des choix technologiques qu’elle est amenée à prendre » ;
      -- renforcement des rôles de la CNIl, de l’ANSSI et de la DINSIC ;
      -- « exigence d’innovation dans son fonction »

  • Conférence-débat : « Le travail à l’heure des plateformes numériques : Digital labor, luttes et régulation »
    http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article764

    L’Université Populaire de Toulouse en partenariat avec ComUniTIC invite Antonio A.Casilli le Mercredi 12 octobre à 20H30 à la Bourse du Travail, place Saint Sernin, Toulouse. Cette soirée débat s’inscrit dans note cycle « Critique du numérique ». "Déplorablement ignoré lors de la rédaction de la loi El Khomri, le rapport 2016 du Conseil National du Numérique sur les nouvelles trajectoires du travail avait le mérite de préconiser la reconnaissance des droits des travailleurs basée sur une double prise de (...)

    #Critique_du_Numérique

    / #article_une

    « https://lectures.revues.org/19584 »
    « https://www.youtube.com/watch?v=m7VM3XSV25o

     »

  • Communiqué de presse – Thierry Mandon et le CNNum invitent l’ensemble des acteurs à contribuer au cycle de design participatif sur la transformation numérique de l’Enseignement supérieur – Conseil National du Numérique
    http://cnnumerique.fr/cpcycledesignparticipatif

    Le Secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Thierry Mandon, et le Conseil national du numérique (CNNum) lancent un cycle de design participatif autour du référentiel de transformation numérique. Une dizaine d’ateliers seront organisés d’octobre à décembre 2016, notamment avec les 3 grandes conférences de l’Enseignement supérieur et de la recherche (CPU, CGE, CDEFI).

  • Tribune – « Chiffrement et lutte contre le terrorisme : attention à ne pas se tromper de cible » – Conseil National du Numérique
    http://cnnumerique.fr/tribune-chiffrement

    Comme tout objet technique, le chiffrement est tout à la fois remède ou poison selon qu’il tombe entre de bonnes ou de mauvaises mains. Les applications de messagerie sécurisée utilisées par les terroristes – notamment Telegram – sont également très prisées par les politiques et au sein des ministères, par les entreprises et les citoyens ! Et pour cause : le chiffrement est essentiel à notre sécurité dans l’univers numérique.

    Chaque jour, le chiffrement protège des milliards d’individus contre des cybermenaces qui se font toujours plus redoutables. Il est donc le levier majeur de la confiance dans l’univers numérique. #c’est grâce au chiffrement que nous pouvons effectuer un virement bancaire en toute sécurité. C’est grâce au chiffrement que nous pouvons stocker nos données de santé dans un dossier médical (...)

  • affordance.info : Le 9 Mars ...
    http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2016/02/le-9-mars-.html

    La société de demain, la vraie, se dessine très précisément à la lisière de la lecture fortuite de ces 2 articles et d’un moment politique.

    Le premier, « Le Uber de la restauration débarque à Toulouse. L’indépendance c’est l’esclavage » nous raconte le volet sociétal d’un monde dans lequel « l’indépendance » et la fin du salariat comme système sont l’horizon que l’on nous vante à longueur de journée à grand renfort de storytelling, transformant les vices en autant de vertus et présentant comme « seule voie du succès » le refus obstiné d’en envisager d’autres.

    Le second est signée de Evgeny Mrozov dans le Diplo et est titré : « L’utopie du revenu garanti récupérée par la Silicon Valley ». Le texte de Morozov est limpide dans la manière qu’il a d’expliciter clairement le volet économique qui s’articule sur le volet social. La parole aux grandes firmes. Court extrait :

    « Pourquoi un tel engouement ? Bien sûr, il y a d’abord la vieille allergie libertarienne à l’Etat-providence, un spectre que le revenu universel, combiné à un démantèlement total des services publics, pourrait définitivement réduire à néant. Ensuite, l’automatisation croissante de l’industrie risque à terme de multiplier encore le nombre de chômeurs : le versement à tous d’un petit pécule garanti et sans conditions permettrait d’éloigner la menace d’un soulèvement populaire néo-luddite. Pour la Silicon Valley, chacun doit s’initier à la programmation informatique, se satisfaire des miettes du revenu garanti et ne poursuivre qu’un rêve : rencontrer un aventurier du capital-risque. (...)

    Un troisième calcul pourrait expliquer cet emballement soudain : la nature précaire des emplois serait mieux supportée si les employés disposaient par ailleurs d’une ressource stable. Conduire une voiture pour Uber serait alors vécu comme un loisir, agrémenté d’un petit bénéfice matériel. Un peu comme la pêche, mais en plus social. »

    Et le moment politique que j’évoquais en titre est évidemment celui du projet de loi Travail. Qui est un double aveu tant il atteste d’une absence de vision totale sur ces questions absolument déterminantes (qui avaient pourtant été signalée dans un récent rapport du Conseil National du Numérique) et tant il permet d’accompagner et d’organiser le lent délitement subséquent à « l’Uberisation » à la sauce libertarienne des GAFAM

    #uber #droit_du_travail

  • L’encyclique et le philosophe : attention danger, la disruption reste incomprise | Meta-media | La révolution de l’information
    http://meta-media.fr/2015/06/21/lencyclique-et-le-philosophe-attention-danger-la-disruption-reste-incompr

    « e philosophe Bernard Stiegler, membre du Conseil National du #numérique, ardent défenseur des humanités numériques, qui – loin d’être lui-même un enfant de chœur— a lancé, cette semaine au Collège des Bernardins, un cri d’alarme face à une Europe tétanisée, qui, en s’abstenant d’analyser la disruption, « joue en ce moment sa survie ». En résumé, nos dirigeants ne sont pas à la hauteur des enjeux. »(Permalink)

    #philosophie #politique

  • Vendredi, lors des journées #contribuez du Conseil National du Numérique et de l’atelier Surveillances et lutte contre la criminalité en ligne, Louis Pouzin rappelait l’air de rien, presque en aparté, du bout de ses 83 ans et de son génie technique (Louis Pouzin fait juste parti des 3 ou 4 mecs qui ont conçu les bases de ce qu’est devenu l’Internet, cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Pouzin) que la technique, justement, n’était jamais une solution aux problèmes politiques. Il en appelait au social, simplement.

    C’est sans doute le moment de contribuer aussi :
    http://contribuez.cnnumerique.fr/debat/surveillances-et-lutte-contre-la-criminalit%C3%A9-en-ligne

  • “Jules ferry 3.0″ : récit d’une convergence
    http://www.internetactu.net/2014/10/13/jules-ferry-3-0-recit-dune-convergence

    Le Conseil National du Numérique vient de publier son rapport sur l’éducation, intitulé “Jules Ferry 3.0, bâtir une école créative et juste dans un monde numérique.” Je faisais partie de ce groupe piloté par Sophie Pène. Il s’y est passé quelque chose que je vois assez rarement arriver dans les débats sur l’éducation : entrés dans ce travail collectif avec…

    #éducation #CNNum

  • [DebatPublic] Neutralité des plateformes ?
    http://www.laquadrature.net/fr/debatpublic-neutralite-des-plateformes

    Billet publié le 18 juin 2014 par Philippe Aigrain (cofondateur de La Quadrature du Net) sur son blog, en réaction au rapport du Conseil National du Numérique sur la neutralité des plateformes. Pour rappel, le concept de la neutralité du Net garantit la non discrimination des communications sur Internet, que ce soit en fonction de la source, du destinataire ou de la nature même de l’information transmise.

    #actuweb_c

  • Droit d’auteur sur les données personnelles : les plateformes le contourneraient facilement | : : S.I.Lex : :
    http://scinfolex.com/2014/06/21/droit-dauteur-sur-les-donnees-personnelles-les-plateformes-le-contournera

    Cette semaine, j’ai publié un billet pour souligner que le Conseil National du Numérique, dans son rapport sur la neutralité des plateformes s’était prononcé contre l’idée d’instaurer un « droit d’auteur sur les données personnelles ». Certains estiment en effet que pour lutter contre l’exploitation abusive des données personnelles par les grandes plateformes sur Internet, un moyen efficace consisterait à créer un nouveau droit de propriété intellectuelle, à l’image de celui dont les auteurs bénéficient sur leurs créations. Dans mon billet, je me suis surtout placé du point de vue des principes, en essayant de montrer que les données relèvent d’un droit de la personnalité et qu’il serait très inopportun de les faire passer sous un régime de propriété.

    #données_personnelles

  • Le CNNum s’est prononcé contre l’instauration d’un droit de propriété privée sur les données personnelles | : : S.I.Lex : :
    http://scinfolex.com/2014/06/19/le-cnnum-sest-prononce-contre-linstauration-dun-droit-de-propriete-privee

    Le Conseil National du Numérique a publié la semaine dernière un rapport la neutralité des plateformes, proposant une série de mesures pour « réunir les conditions d’un environnement numérique ouvert et soutenable ». Ces travaux ont fait l’objet d’un certain nombre de critiques, en raison du caractère flou du concept de « neutralité des plateformes » notamment par rapport à celui de neutralité du net qui sort en prime malmené du rapport.

    #données_personnelles