Adolfo Kaminsky, résistant [#faussaire] et photographe, est mort, une nécro
▻https://justpaste.it/64xju
#hacker #clandestinité #réprographie #résistance #photographie
Non ancêtres maitrisaient des choses qu’ils n’ont pas manqué de nous enseigner. Là nous devon faire la même choses avec les outils de notre époque.
et avec son rep se souvenir qu’il est désormais dur de faussoyer ▻https://seenthis.net/messages/986254
(leur falsification a gagné contre les nôtres)
Bof, les systèmes de surveillance sont toujours entourés du mythe absurde d’infaillibilité. En ce qui concerne la qualité d’un faux on ne doit pas oublier qu’il n’a jamais suffi de fabriquer de faux papiers parfaits, la crédibilité de leurs utilisateurs est toujours un facteur plus important que leur qualité technique. Puis si tu as l’impression de manquer de moyens sophistiqués il te faut un peu de chuzpa et tu passes partout en te servant des moyens de bord. En principe il s’agit d’emmener des surveillants à ne pas respecter les consignes.
Si par exemple tu obtiens l’accès a des personnes possédant quelques privilèges anodins tu peux obtenir sans problème de vrais faux papiers. Aujourd’hui c’est nettement plus simple qu’en 39-45 car il n’est plus nécessaire de posséder le talent et la perfection artisanale du fausseur d’antan. Des compétences de ce type sont toujours utiles mais on se débrouille très bien sans.
A l’époque du mur de Berlin on s’intéressait beaucoup aux possibilités de le passer sans en avoir l’autorisation officielle. Au fond c’était facile si tu n’avais pas besoin de retourner en RDA. La solution qui marchait à tous les coups était de traverser la frontière dans le coffre d’une voiture alliée parce qu’il était interdit aux douaniers et gardes frontière de la contrôler. Après il y avait pas mal de plans moins évidents mais sans danger mortel.
Déjà à l’époque c’était une mauvaise idée de faire appel aux passeurs professionnels. D’abord car ils n’étaient pas si professionnels que ca et se faisaient régulièrement prendre. Puis ils n’étaient pas tellement intelligents et ne proposaient pas d’itinéraires originales. Alors ils tombaient sous la règle que tu as de grandes chance de réussir un truc s’il n’est pas trop bête et si tu es le premier à l’essayer. Si tu as du succès qui n’est pas seulement dû au hasard tu peux refaire le coup, mais à partir de la troisième tentative les chances de te faire prendre augmentent considérablement.
Là tu peux passer le tuyaux à d’autres intéressés et trouver de nouvelles idées pour toi même. Les pros on tendance à ignorer cette règle car il essayent de tirer un profit maximal d’un plan qui marche. Comme toutes le bonnes idées tôt ou tard la méthode commence à être connue. Puisque dans ce domains il n’y a pas de brevet, l’utilisation de la méthode se généralise et c’est le moment quand le premier se fait prendre.
Plus tard j’ai vu comment avec chaque étape d’amélioration des systèmes de surveillance les techniques de contournement sont devenues de plus en plus banales. J’en tire la conclusion qu’il ne faut jamais rester là immobile comme le lapin devant le serpent mais regarder ailleurs et développer une vue d’ensemble qui permet d’identifier les failles dans les murs.
Pour finir cette diatribe j’insiste sur l’importance des réseaux solidaires composés d’hommes et de femmes fiables qui n’ont pas peur des réprésailles que le pouvoir en place fait peser sur chacune et chacun qui fait partie d’une organisation humanitaire aussi inexistante soit-elle. Il faut connaitre quelqu’un qui peut ... c’est la condition éternelle de la convivialité qui se moque des normes et identités imposées par le pouvoir et ses idéologies infâmes. Apprenons à nous connaitre, à reconnaitre celles et ceux qui sont de véritables êtres humains prêts à agir en dehors des normes imposées par la société de concurrence et du mérite. Je ne vous parle même pas des structures racistes et xénophobes qui encerclent notre quotidien. Soyons humains.
#Rocé : « Mon projet est mis à disposition, il faut que les gens s’en emparent, c’est un outil, un projet de patrimoine. Aujourd’hui, il n’y a pas de projet de société qui aide à l’épanouissement du peuple. »
▻https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/par-les-temps-qui-courent/roce-je-redonne-la-voix-a-ces-artistes-qui-n-etaient-destines-qu-a-chuch
Adolfo Kaminsky, un faussaire contre les fossoyeurs
▻https://blogs.mediapart.fr/jonas-pardo/blog/100123/adolfo-kaminsky-un-faussaire-contre-les-fossoyeurs
Il travaille avec les résistants de tout bord (...). Concentré sur sa mission, il tait son identité Juive lorsqu’il entend les remarques antisémites de certains de ses « camarades ».
(...) l’OAS tentera de l’assassiner, ce qui le poussera à déménager en Algérie où il deviendra professeur de photographie et mettra fin à son activité de faussaire.
Une redif en février après sa mort, d’une interview faites longtemps avant, 10 ans plus tôt, mais avec sa femme Leila cette fois ! (ce qui est plus rare)
▻https://www.rfi.fr/fr/podcasts/en-sol-majeur/20230225-adolfo-et-le%C3%AFla-kaminsky-hommage
Rocé, enfant des luttes
▻https://pan-african-music.com/roce-enfant-des-luttes
Le rappeur français prépare un nouvel album sous son nom, Youcef Kaminsky. En attendant, il expose des vinyles qui racontent une histoire des luttes d’émancipation et se produit en concert au festival Banlieues Bleues le 09 avril à Montreuil. Interview.
Pourquoi Youcef Kaminsky plutôt que Rocé ? En fait Rocé ne me définit pas c’était important pour mon père que j’ai un prénom sud-américain, mais en réalité ce que je suis, mon ADN, c’est russe et algérien. C’est l’histoire de mon père est de ma mère, qui est une histoire d’engagements. Ma mère en Algérie qui lutte pour l’indépendance de l’Angola, mon père russe qui finit en Algérie parce qu’il a combattu avec le FLN : ces engagements pluriels font que moi je suis Youcef Kaminsky et que je m’intéresse à la fraternité des luttes et au romantisme des perdants magnifiques et moi c’est ça que je trouve cohérent, et aujourd’hui ça me tient plus à cœur qu’on me définisse comme Youcef Kaminsky plutôt que comme Rocé alors qu’avant je ne voyais pas ça. Aujourd’hui, c’est ce que j’ai choisi qu’on voit.
#Rocé #émancipation #vinyle #musique #politique #musique_et_politique #exposition #Histoire #années_60 #années_70
Une heure durant, l’une des belles plumes du rap français prend les rênes de notre programmation. Respect !
Club Jazzafip 2023
▻https://www.radiofrance.fr/fip/podcasts/club-jazzafip/carte-blanche-a-roce-le-rappeur-et-producteur-engage-6118544
Sur le ring avec Rocé
https://dailleursetdici.news/sur-le-ring-avec-roce
Cela ne m’intéresse pas que des gens qui ne vivent qu’entre riches et qui ont fait les mêmes écoles totalement inaccessibles pour nous viennent nous expliquer ce qu’est le vivre ensemble, et nous conseiller de vivre ensemble. Alors qu’eux-mêmes ne vivent pas avec nous. Moi, le vivre ensemble, ce n’est pas mon projet. Cela ne m’intéresse pas. Nous, on a vécu ensemble, mais ça ne compte pas si y’a que nous qui le faisons. On nous l’a foutu sur les épaules, et la charge est lourde. Il faut casser ces espèces de mots-clés sans substances, qui n’ont pas de poids ni de réalités. Parler de vivre ensemble, c’est faire en sorte de l’imposer dans les institutions de pouvoir. C’est un mot pour les banlieues. Mettons ce mot pour les élites, l’Elysée, le Parlement, laissons les banlieues tranquilles, puis on en reparlera.
#musique #politique #musique_et_politique #Rocé #rap #hip-hop #vivre-ensemble
En mai 2017, dès la première action de casse des droits, @sinehebdo inaugurait le tag #EnMarcheVersLeFN. Mais à l’époque c’était surtout parce qu’ils continuaient directement et en pire, toutes les destructions sociales qui faisaient qu’ensuite l’extrême droite montait de plus en plus.
Depuis cette année le tag prend un nouveau sens, encore pire (comme quoi on peut toujours et toujours faire pire), rappelé par #Rocé sur FB :
En mai Macron appelle Zemmour.
En juillet JM Blanquet voit Laurent Bouvet au ministère de l’éducation.
En décembre, Bruno Roger-Petit, « conseiller mémoire » voit Marion Maréchal.
Rocé - Tenir debout
▻https://www.youtube.com/watch?v=RIdrrUYnQWo
Où sont nos histoires on ne sait rien de nous
Des peuples sans mémoire deviennent des peuples de fous
On perd tout espoir on a que du dégoût
Couteau dans le cou il faut tenir debout
lutte contre le #colonialisme
Episode I : Convergence des luttes | Radio Campus Paris
▻https://www.radiocampusparis.org/episode-i-convergence-des-luttes
Émission signalé par Rocé en disant qu’ils ont parlé de #musique_et_politique
Dans ce numéro vinyle trip, l’émission qui mélange vinyle et culture retrace l’histoire d’un disque mythique, de Miriam makeba, et son engagement de l’époque toute en faisant le lien avec la compilation par les damné.e.s de la terre, réalisée par le rappeur français Roce qui était l’invite de ce numéro, pour un échange passionnant, avec plusieurs morceaux en bonus
#Rocé #Miriam_Makeba #panafricanisme #musique #politique @sinehebdo
Miriam Makeba - Ifriqiya
▻https://www.youtube.com/watch?v=onLpojmMHrc
ELO#370 - Rocé
Dror, Entre Les Oreilles, le 24 avril 2019
▻https://entrelesoreilles.blogspot.com/2019/04/elo370-roce.html
A mon tour de participer à une émission de radio d’une heure sur le projet de Rocé, Par les Damnés de la Terre, sur la radio CKUT de Montréal, le 18 avril dernier, avec Stefan Christoff...
►http://www.drorlist.com/Tadamon/Dromotexte180419.mp3
On y a passé les extraits suivants :
1) Dansons avec les travailleurs immigrés - Versailles (France et Tunisie 1974) 03:03
Chansons anti-brutalité policière, suite à la mort de Mohamed Diab, tué par un policier dans un commissariat de Versailles
2) Jean Marie Tjibaou - Discours (Kanaki 1974) 00:31
Explique l’importance de la culture dans la lutte anticoloniale, résumé du concept du disque !
3) Groupement Culturel Renault - Cadences (France 1973) 05:21
Chanson soul à la Isaac Hayes, écrite à l’occasion d’une grève dans les usines Renault contre les cadences infernales. Le chanteur est Jean-Pierre Graziani, que Rocé a rencontré, anarchiste et ancien métallurgiste chez Renault, qui a monté ce groupe et une maison de disque pour produire des chants de luttes !
4) Léon Gontran Damas - Il est des nuits (Guyane) 01:10
Léon-Gontran Damas, l’un des fondateurs de la Négritude, mais aussi ami de Guy Tirolien, grand père de la chanteuse montréalaise Malika Tirolien...
5) Malika Tirolien, Emrical et Rawn Cana - Revolution (Guadeloupe, Haïti, Montreal 2014) 03:29
Seule chanson de cette émission qui ne fait pas partie de l’album produit par Rocé...
6) Manno Charlemagne - Le mal du pays (Ayiti 1984) 02:17
Peu de gens en France connaissent ce musicien haïtien décédé en 2017, alors qu’il y a une rue à son nom à Miami où il est mort. Connu par la diaspora haïtienne du monde entier, opposant à la dictature de Duvalier, il avait du s’exiler aux États-Unis d’où il écrit cette chanson en 1984. Après la dictature, il retourne à Haïti et sera brièvement maire de Port-au-Prince.
7) Abdoulaye Cissé - Les vautours (Haute Volta / Burkina Faso 1978) 04:56
Avant l’arrivée au pouvoir de Thomas Sankara, Abdoulaye Cissé évoque ici les vautours, les colonisateurs et les exploiteurs. Abdoulaye Cissé était un compagnon de Thomas Sankara et il participera à son gouvernement. Le pays changera de nom et s’appellera Burkina Faso, mais les vautours, encore aujourd’hui, n’ont pas disparu.
8) Les colombes de la révolution - Hommage à Mohamed Maïga (Burkina Faso - 1985) 04:08
Morceau composé à la demande de Thomas Sankara, en hommage à Mohammed Maïga, journaliste et proche de Sankara, mystérieusement assassiné en 1984. Interprété par Les colombes de la révolution, l’un des groupes qui accompagnait Thomas Sankara. Rocé a trouvé ce morceau dans les archives de la radio du Burkina Faso et a eu l’autorisation de l’utiliser. Le fille de Mohammed Maïga, la comédienne Aïssa Maïga, ignorait l’existence de cette chanson.
9) Dane Belany - Complexium - After Aimé Césaire (France & USA 1975) 04:03
Dane Belany est une française d’origine turque et sénégalaise, exilée à New-York au début des années 1970 où elle rejoint le mouvement de la fierté noire et des musiciens de jazz expérimental, dont Ornette Coleman, Errol Parker, Dewey Redman ou Sirone. Pour ce projet, Rocé a rencontré Dane Belany qui lui a raconté son histoire et l’a autorisé à reproduire ici ce morceau...
#Musique #Musique_et_politique #radio #Rocé #Histoire #damnés_de_la_terre #colonisation #historicisation #Entre_les_oreilles #shameless_autopromo
Suite du projet longuement discuté ici :
►https://seenthis.net/messages/706642
Super ! Et bientôt un truc sur les booboozzz à ce que je vois ;-)
Ah et sinon Rocé il a plus de 40 hein :p
Haha, à son avantage :)
Et aussi : Hors-cadre, c’est le label indé tenu par Rocé lui-même
►https://horscadres.net
Oui, ça en revanche je savais mais j’ai pas réussi à le caser. Quant aux Booboozzz, ce que tu verras ressembleras à Seenthis, alors merci !
Super série
#Saveur_Bitume (2/10) - En mission | ARTE
▻https://www.arte.tv/fr/videos/083402-002-A/saveur-bitume-2-10
#kaminski #rocé
#arte #video
Rocé : L’un, le multiple et les damné.e.s de la terre
Cases Rebelles, Épisode n°85, Avril 2019
▻http://www.cases-rebelles.org/episode-n85
▻http://www.cases-rebelles.org/episode_85.mp3
Suite du projet longuement discuté ici :
►https://seenthis.net/messages/706642
#Musique #Musique_et_politique #Rocé #Histoire #luttes_sociales #damnés_de_la_terre #colonisation #chanson #spoken_word #slam #historicisation
Excellente interview #politique merci !
#digging #panafricanisme
Eh mais ya aussi une sacré exclue que j’avais entendu nulle part : ya possiblement un documentaire qui ferait suite, dans l’idée de Sugarman ! wooo
Jusqu’au 28 avril Point Ephémère (200 Quai de Valmy, P10): ROCÉ & HORS CADRES DISQUES EN LUTTE, CE QUE LES POCHETTES NOUS DISENT
▻https://pointephemere.org/event/roce-and-hors-cadres-disques-en-lutte-H1sNbSRDE
J’aime bien le passage aussi où il rend hommage à sa mère et relativise le parcours de son père !
superbe projet
►https://www.youtube.com/playlist?list=PL05iN1xcv94NuQ6KObz50gVQtKUDRgUWr
#Rocé : « Par les #damné.e.s_de_la_terre est un mode d’emploi des #luttes pour les jeunes générations » - Bondy Blog
▻https://www.bondyblog.fr/reportages/aux-arts-citoyens/roce-par-les-damne-e-s-de-la-terre-cest-un-mode-demploi-des-luttes-pour-le
►http://jefklak.org/par-les-damne%C2%B7es-de-la-terre-je-voulais-montrer-la-base-du-cri
« Il y a eu beaucoup de bouche-à-oreille, de recherches sur internet, d’écoutes, de discussions. Il a fallu faire des choix : des morceaux engagés, ça peut vouloir dire plein de choses. Je viens du rap, donc ça me tenait à coeur que le projet soit fidèle à l’engagement qu’on peut retrouver dans le rap, c’est-à-dire être dans l’action, parler de préoccupations de l’instant présent, faire des constats et porter des messages, plutôt que d’être dans des morceaux évasifs ou juste poétiques. Il fallait que ce soit vraiment des morceaux d’espoirs puisqu’ils parlent d’une époque où les peuples essayaient de se libérer, de luttes ouvrières… Je voulais aussi que le projet ait des sonorités rap, soul, funk, disco… Il était important aussi que les morceaux soient beaux, parce que l’engagement ne se justifie pas tout seul : c’est le beau qui est transmis. L’idée était de renverser les a priori par rapport à la musique engagée et de dire : ne vous en faites pas, c’est pas chiant ! »
Pas mal de liens ici aussi:
►https://seenthis.net/messages/706642
PAR LES DAMNÉ·ES DE LA TERRE : « JE VOULAIS MONTRER LA BASE DU CRI »
Entretien avec Rocé sur une autre histoire de la chanson en langue française
Par Nathalia Kloos et Ferdinand Cazalis
▻http://jefklak.org/par-les-damne·es-de-la-terre-je-voulais-montrer-la-base-du-cri
De 2002 à 2013, de Top départ à Gunz N’Rocé , quatre albums de haute volée : des mots choisis avec patience, des beats qui cognent avec élégance, un flow qui s’invente avec rage. En 2018, surprise, le rappeur Rocé opte pour le pas de côté : « Avec ce recueil, je déplace mon ego sur un projet de transmission », nous a-t-il expliqué quand nous l’avons rencontré. Le résultat a pour titre Par les damné·es de la terre. Des voix de luttes 1969-1988 , sur le label indé Hors Cadres. Un travail de collecte long d’une décennie, pour réunir chanteurs et chanteuses de langue française qui, durant des années de révolte et de soul, ont proposé autre chose que de la variété. Des chants de lutte en usine, des voix contre la colonisation, des timbres d’exil… Accompagnées d’un livret réalisé par les historien·nes Amzat Boukari-Yabara et Naïma Yahi, les 24 pistes à découvrir dès ce vendredi 2 novembre entonnent autant de micro-histoires de la France, un autre rythme pour nos luttes à venir.
Pas mal de liens ici aussi:
►https://seenthis.net/messages/706642
Poétique politique, une histoire des chansons de luttes francophones.
Pendant une semaine, Rocé explique sa recherche de plusieurs années sur l’histoire des musiques de luttes francophones, par les damnés elleux-mêmes, les colonisés, les ouvriers. Avec pas mal de femmes aussi dedans. Une redécouverte de slam et spoken word en français, depuis longtemps avant que le rap n’arrive de ce côté de l’océan. C’est un énorme projet ! Qui sort en septembre.
Rocé, aux origines de la recherche
▻http://nova.fr/podcast/nova-stories/roce-aux-origines-de-la-recherche
(Je ne sais pas comment trouver les mp3 de l’émission comme sur radio france depuis les RSS ping @intempestive)
Le rappeur Rocé livre les coulisses de son projet Par les damnés de la terre, qui va faire l’objet d’une compilation à la rentrée de septembre. Une recherche de plusieurs années, de rencontres de hasard en flair attentif, il est parti à l’origine du spoken word à la française, via les « chansons de luttes » depuis la fin des années 1960. On part dans le XIXe arrondissement de Paris, au Cameroun, au Burkina, à Haïti, à New York... « C’est important de réunir avec cohérence cette énergie du passé si présent dans nos quotidiens, ces voix qui résonnent aujourd’hui dans le rap et ailleurs, les voix des vaincus, des subalternes, des damnés de la terre », nous dit Rocé.
Des morceaux qui servaient pour les luttes sociales ou anticoloniales. Une quête subjective, qui l’a mené de rencontres en rencontres. Selon lui, on trouve là une des sources d’un spoken word francophone, qui a nourri plus ou moins directement le slam et le hip-hop français. Comme une branche de l’arbre pas encore totalement découverte.
2ème : L’esthétique et la politique
▻http://nova.fr/podcast/nova-stories/lesthetique-et-la-politique
Parti du free jazz, conseillé par un ami disquaire, mais passé aussi par un underground sans œillère et l’écoute de francs-tireurs multiples, le projet de Rocé se nourrit de multiples racines. Ce qui lui parle : le mélange d’une teneur politique, mais esthétique forte : funk, blues... « Je cherche les Last poets à la française », dit Rocé. « Le proto-rap, le rap avant le rap ». La playlist du jour va de Francis Bebey aux chants de luttes sociales de la Régie Renault à la fin des années 1960.
3ème : Un nom en entraîne un autre
▻http://nova.fr/podcast/nova-stories/un-nom-en-entraine-un-autre
En partant d’une pochette de disque, Rocé trouve des noms de labels, puis des figures comme François Tusques, pièce maîtresse du free jazz français, et enfin des noms qui restent clandestins et compliqués à trouver. À l’écoute, notamment : « Déménagement », par Salah Sadaoui, « Le Mal du pays », par Manno Charlemagne...
4ème : Dane Belany, l’aventure américaine
▻http://nova.fr/podcast/nova-stories/dane-belany-laventure-americaine
Le projet a permis à Rocé de retrouver des artistes oubliés. Dane Belany en faire partie. Chanteuse noire d’origine turque et sénégalaise, qui chantait dans les cabarets de Pigalle, elle côtoyait du beau monde parisien, avant de partir à New York. Là-bas elle a rencontré Thelonious Monk, Miles Davis, croisé James Baldwin. Une maladie lui fait perdre sa voix. Elle s’est mise à clamer des textes en français, de David Diop, Aimé Césaire... Ce qui donne un disque dédicacé à Frantz Fanon. Rocé l’a retrouvée...
5ème : Un chapitre africain
▻http://nova.fr/podcast/nova-stories/un-chapitre-africain
On termine cette Nova Story par un zoom sur la partie africaine des recherches de Rocé. Qui commence par un morceau d’Abdoulaye Cissé, figure de la musique burkinabè, mandaté par le président Thomas Sankara, créateur à sa demande de deux groupes : Les chanteurs au poing levé et Les Colombes de la Révolution. Rocé retrouve Abdoulaye Cissé, qui l’aide aujourd’hui dans ses travaux.
#musique #Rocé #Histoire #luttes_sociales #damnés_de_la_terre #colonisation #chanson #spoken_word #slam #radio #audio #Radio_Nova #historicisation
génial, merci, je vais écouter ça petit à petit...
#Musique_et_politique
L’épisode 3 avec l’anarchiste corse, métallurgiste, éditeur de musique et livre, est assez savoureux…
@intempestive peux tu modifier le proxy google des liens, par exemple pour le 2 ça donnerait
▻https://podcast.nova.fr/sites/default/files/podcast-episode/2018-07/NovaStories-PoetiquePolitique-EP02.mp3
les urls sont des redirections du proxy google, il faut donc cliquer sur celles que tu as données pour les retrouver ! (ce qui permet à google d’enregistrer qui va écouter quoi avant de te laisser l’accès)
L’album arrive ! Premier extrait ! (et on peut le commander)
▻https://horscadres.bandcamp.com/album/par-les-damn-e-s-de-la-terre
Je fais partie de cette génération qui a vu naître le rap français, et avec lui l’énorme engouement pour cette musique des enfants de la deuxième et troisième génération d’immigrés. J’ai voulu creuser au-delà du rap, fouiller les artistes de la langue française qui véhiculent la poésie de l’urgence, la poésie à fleur de peau, engagée malgré elle parce que le contexte ne lui donne pas le choix. La poésie des « damné.e.s de la terre ». Dans l’ombre des chanteurs à texte médiatisés existent des femmes et des hommes devenus artistes juste le temps d’un disque.
Inutile de chercher dans ce recueil le morceau « exotique et funky », extrait du folklore destiné à la métropole. Rythmes et textes sont vêtus de leur propre « blues » dur et sincère. La langue française réunit des régions du monde qui portent des fardeaux communs. Géopolitique et sentiments se mêlent. Les paroles des anciens résonnent jusque dans les oreilles des enfants d’aujourd’hui, ceux des diasporas. Un bon nombre des artistes présent.e.s dans ce recueil n’a pas eu la chance de croiser son public à l’époque, je pense que le contexte actuel des migrations et des questionnements identitaires donnera une résonance toute particulière à ces textes et à ces musiques.
Deux historiens, Naïma Yahi et Amzat Boukari-Yabara, écrivent le livret du disque, ils décrivent les contextes de l’époque et des pays dont proviennent les morceaux.
Ce projet, musical et de patrimoine, répond à un besoin : (re)donner la voix aux nouvelles générations qui évoluent en France avec une absence d’identification, un oubli de l’histoire de leurs parents dans le paysage politique et culturel qu’elles traversent en grandissant. Il écrit une autre histoire de la musique en français. A la jonction des luttes de libération des pays d’origines, des luttes ouvrières, des exils, il cristallise une époque où les luttes bâtissaient des fraternités, des affirmations, de la dignité, des liens entre les peuples opprimés et des convergences que l’Histoire des livres scolaires ne dit pas. Il est important à mes yeux de transmettre ces moments de tous les possibles afin d’en imprégner la morosité dans laquelle grandissent les nouvelles générations.
Les enfants des diasporas et ceux des travailleur.euse.s ouvrier.ère.s ont besoin d’avoir des espaces de transmission de l’histoire de leurs parents. Ces parents qui ont sacrifié des années dans des luttes ou dans l’exil et qui ont choisi pour leurs enfants une intégration dans la discrétion et pointée vers un futur sans le poids d’une lourde mémoire. Le passé ne se transmet pas facilement lorsqu’il est emprunt de tabous et qu’on pense ses enfants libres, sauvés, car nés en France. Mais les combats de nos aînés, à la vue des luttes actuelles, sont précieux et utiles. Le présent se débrouille mieux lorsqu’il a de la mémoire.
Ce disque est donc un constat, un bout de mémoire qui montre que le champ des possibles était ouvert un court moment, avant d’être refermé, nous plongeant dans l’individualisme, le court terme, l’absence de projets de société. L’absence des ces histoires dans l’Histoire nous prive de l’espoir, des notions de fraternité, de résistance, de modes d’emplois d’autodéfense. L’époque actuelle nous impose ses fictions dystopiques, des histoires d’échecs et d’impasses.
Le sillon fossilisé dans le disque m’a permis de découvrir des artistes et intellectuels qui ont transmis des solutions multiples. On connaît trop peu le personnage de Frantz Fanon, ce Martiniquais qui a épousé la cause algérienne, on connaît trop peu le grand Franklin Boukaka, artiste congolais qui rend hommage dans une chanson à Mehdi Ben Barka, homme politique marocain. Il a existé un soutien entre étudiants guadeloupéens pour l’indépendance de la Guadeloupe et un militant corse du FLNC qui a décidé d’héberger sur son label leur musique.
Nous pouvons être tous d’accord, ça ne sert à rien s’il n’y a pas de projet commun. Je ne sais pas comment sera demain, ce que je sais c’est qu’avec la mémoire nous pouvons additionner la force et l’union des peuples d’hier aux diasporas et subalternes d’aujourd’hui. Nous placer au centre de l’histoire que l’on nous conte afin de rompre avec la logique impérialiste.
« Voir ce qui n’avait pas lieu d’être vu, faire entendre comme discours ce qui n’était entendu que comme un bruit. » Jacques Rancière
Rocé
L’HISTOIRE S’ÉCRIT AUSSI EN CHANSON - ROCÉ
▻https://www.youtube.com/watch?v=gYjbFx4SIq0
1/2 d’interview sur Le Média
Dans une compilation, le rappeur Rocé, à l’oeuvre incontestée et incontestable parmi les vrais aficionados du genre, remet à l’honneur des artistes oublié.e.s, qui racontent une autre histoire de France, dans les usines ou dans ses anciennes colonies.
▻http://www.bboykonsian.com/Emission-Frontline-du-26-octobre-2018-autour-du-projet-Par-les-damne-e-
Voici l’émission « Frontline » du 26 octobre 2018 avec Rocé et Mogniss H. Abdallah de l’Agence IM’média pour le projet « Par les damné.e.s de la terre - Des voix de luttes 1969-1988 » disponible dès le 02 novembre 2018.
Yes ! et vendredi 2 novembre, à l’occasion de la sortie du projet tant attendu, grand entretien avec Rocé sur www.jefklak.org ! Le livret, le projet et les sons/chansons sont plus qu’indispensables !
Par les damné·es de la terre : « Je voulais montrer la base du cri » Nathalia Kloos et Ferdinand Cazalis, Jef Klak, le 1 novembre 2018
►https://seenthis.net/messages/733022
Ecoute possible ici :
►https://www.youtube.com/playlist?list=PL05iN1xcv94NuQ6KObz50gVQtKUDRgUWr
Rocé : « Par les damné.e.s de la terre est un mode d’emploi des luttes pour les jeunes générations »
Sarah Smaïl, Bondy Blog, le 02 novembre 2018
►https://seenthis.net/messages/733580
10 minutes à la télé :
Diasporas : Rocé, nouvel album, les voix militantes du monde francophone
Le journal Afrique sur TV5MONDE, le 29 octobre 2018
▻https://information.tv5monde.com/archives/les-jt/afrique?date=2018-10-29T20%3A00Z#edition0
Pour celles et ceux qui ont aimé Par les damné·es de la terre collecté par monsieur @Roce, on pourra continuer le chemin avec
MOBILISATION GENERALE/ Protest and Spirit Jazz from France 1970-1976
Commande & écoute ici : ▻http://www.bornbadrecords.net/releases/bb057-va-mobilisation-generale-protest-and-spirit-jazz-from-france-1
1968. France société anonyme. L’incendie est déclaré et tout l’immeuble est entrain de s’effondrer. On ne sauvera rien. Des décombres du vieux monde les enfants de Marx et de Coca Cola surgissent pour arracher le bleu et le blanc au drapeau tricolore. Le fond de l’air est rouge et la musique n’adoucira plus les mœurs. Le chantier peut commencer.
Si les Stones, les Who, les Kinks ou le MC5 composent la bande son de la revolution à coups de singles Molotov, ce sont des noirs américains qui ont fait sauter les digues durant les sixties. Contre le jazz à papa et la tradition occidentale Ornette Coleman, Cecil Taylor, Eric Dolphy, Albert Ayler ou Archie Shepp libèrent alors la note, explosent les formats, se lancent dans des improvisations furieuses qui redessinent un territoire sans frontières, aussi spirituel que politique. Avec le free jazz, le saxo devient lui aussi une machine à détruire l’ordre établi.
L’Art Ensemble of Chicago qui atterrit à Paris en 1969 au Théâtre du Vieux Colombier allume une nouvelle mèche. Le quintette intègre au linup traditionnel une multiplicité de « petits instruments » dénichés un peu partout (de la sonnette de bicyclette aux wind chimes en passant par le steel drum, le djimbe ou le vibraphone : rien ne leur échappe) dont ils usent en fonction de leur inspiration. Sur scène le groupe détonne en arborant boubous et peintures de guerre afin de célébrer les pouvoirs d’une musique libre et hypnotique, en connexion directe avec ses racines africaines. La rencontre avec le label Saravah (fondé en 1965 par Pierre Barouh), alors aux avant postes d’une world music qui ne porte pas encore de nom, est évidente. L’album Comme à la radio de Brigitte Fontaine enregistré en 1970 à l’issue d’une série de concerts donnés au Théâtre du Vieux Colombier scelle l’union de cette héritière d’une chanson française, poétique et engagée (Magny, Ferré, Barbara) avec le jazz voodoo de l’Art Ensemble of Chicago et la tradition arabe perpétuée par son compagnon Areski Belkacem.
Un ovni vient de se poser sur les platines des ados français qui découvrent la culture underground via Actuel, Libération, Charlie Hebdo, Rock’n Folk et une free press en pleine ébullition. Une jeunesse qui est de tous les combats : aux cotés des paysans sur le plateau du Larzac, des ouvriers de l’usine Lip, contre le nucléaire à Creys-Malville, la guerre du Vietnam, la peine de mort, les discriminations subies par les femmes, les homosexuels et les immigrés. Faire de la musique quand on a 20 ans au début des années 70, c’est faire de la politique. On ne prend pas un micro pour devenir une rock star mais pour faire avancer ses idées. Tandis que le prix du baril s’enflamme et que Pompidou bétonne à tout va en développant les grands ensembles et en « adaptant la ville à l’automobile », on prend la route pour se réfugier à la campagne. Des communautés qui se forment aux quatre coins de l’hexagone naissent des groupes (ou plutôt des collectifs) à géométrie variable qui mélangent allégrement musique, happening théâtral et agit prop sous une bonne dose d’acide. Le grand n’importe quoi est souvent de mise (le prog rock est la tarte à la crème de l’époque), mais ceux qui empruntent le sentier dessiné par le spiritual jazz planent vers d’autres cieux. La véhémence (voir la grandiloquence) des propos est alors portée et transcendée par la finesse et l’inspiration du jeu. La France de Claude François n’a jamais entendu ça. À la fois spatiaux, pastoraux et tribaux, les morceaux réunis ici font la jonction parfaite entre un certain héritage psychédélique, le space jazz de Sun Ra et l’Afro Beat qui se met alors en place à Lagos avec Fela, ils sont autant des incantations (l’usage du spoken word est récurrent), des cris de guerre, des poèmes que des tracts.
1978. Giscard est à la barre. Le punk et la disco décapitent les derniers hippies. Si le sang bout toujours, il est déjà trop tard. La guerre est finie, elle a été perdue sans que personne ne s’en aperçoive, et l’on a beau se battre encore contre des moulins à vent, faire parfois parler la poudre et le plomb dans des luttes sans issues (du rêve au cauchemar il n’y a qu’un pas), on sait que la parenthèse enchantée vient de se refermer, que les lendemains qui chantent sont désormais derrière nous et qu’on ne laissera que quelques disques à nos enfants. Le spectre d’un single prophétique peut alors ressurgir des speakers. Brigitte Fontaine y interroge Areski : « Hey mais je pense à un truc, on ne va pas mourir dans une minute ? »
Découverte, du coup, de :
Dansons avec les travailleurs immigrés - Versailles (1971)
►https://www.youtube.com/watch?v=OWHHL0Xkfs4
A rajouter à la compilation de chansons consacrées aux flics, keufs, condés, poulets, cognes, porcs, cafards et argousins :
►https://seenthis.net/messages/576637
Rap : Rocé se fait l’archiviste de la langue en action
Stéphanie Binet, Le Monde, le 19 novembre 2018
►https://seenthis.net/messages/733580
Très bonne interview : ▻http://dialna.fr/interview-par-les-damne-e-s-de-la-terre-lhommage-aux-luttes-du-passe-de-roce
Évocation de #archivage_militant (mais au final tout le projet en est question)
Cet album est aussi possible car ces luttes ont été gravées sur vinyles, ou sur bandes. D’après toi, que garderons-nous de nos luttes actuelles ?
Rocé : Je pense que c’est un peu le problème de notre époque. Tu peux le voir avec notre consommation de la musique, des photos, etc .. Aujourd’hui tu changes de téléphone, tu perds tes photos. Avant tu avais moins ce problème. On a beaucoup plus de choses aujourd’hui, mais on les transporte beaucoup moins longtemps avec nous. Je ne sais pas ce qu’il advient des albums photos de famille, plus personne n’en a. C’est tout con, mais on fait une confiance aveugle en la technologie mais l’obsolescence fait qu’on peut tout perdre du jour au lendemain. Il y a des morceaux qui cartonnent grâce à des plateformes de téléchargement, mais tout ne tient qu’à ces plateformes. J’ai réédité mon premier album qui date de 2001. Le graphiste de l’époque avait gardé un disque dur avec les morceaux, la pochette, etc. Le disque dur ne démarrait pas quand on l’a branché. On a dû reprendre la pochette vinyle et allait la faire une reproduction de la photo. Encore une fois, le vinyle a sauvé l’affaire, c’est du sillon gravé. Le numérique, c’est limité. Que va-t-il advenir de nos luttes d’aujourd’hui ? On va y arriver mais ça va être moins simple.
Rocé chez Zoé Varier pour « Une journée particulière », la moitié sur le premier disque de rap français, et la moitié sur son dernier disque
▻https://www.franceinter.fr/emissions/une-journee-particuliere/une-journee-particuliere-02-decembre-2018
Longue recension dans le New York Review of Books !
▻https://www.nybooks.com/daily/2019/01/22/rapping-with-fanon
Rocé : L’un, le multiple et les damné.e.s de la terre
Cases Rebelles, Épisode n°85, Avril 2019
▻https://seenthis.net/messages/774461
A mon tour de participer à une émission de radio d’une heure sur le projet de Rocé, Par les Damnés de la Terre, sur la radio CKUT de Montréal, le 18 avril dernier, avec Stefan Christoff...
ELO#370 - Rocé
Dror, Entre Les Oreilles, le 24 avril 2019
►https://seenthis.net/messages/776917
Anne Sylvestre J’aime les gens qui doutent
▻https://www.youtube.com/watch?v=KuLe4xiTNVM
Rapprochons des choses éloignées :
ROCÉ « Des Questions A Vos Réponses »
▻https://www.youtube.com/watch?v=R0Kvy_3GL04
Rocé : « Noyer le poisson dans l’identité »
Ballast, le 26 mai 2016
▻http://www.revue-ballast.fr/roce
Et, cité dans cet article :
« La victoire est dans la lutte ». Entretien avec Ahmad Rahman, ex-Black Panther
Thomas Frontline, Quartiers XXI, le 30 novembre 2015
►http://quartiersxxi.org/rahman
Ce qui me désole, c’est que cette époque qui consomme et consume les révoltes a besoin de mettre en avant des révoltés au bord de l’hystérie plutôt que des militants de l’ombre. On mettra en avant un Mesrine au même niveau que des personnages qui ont placé l’humanisme, ou une préoccupation politique, avant leurs intérêts personnels. Ces personnages ont pourtant souvent des parcours encore plus trépidants et courageux. Je parle de mon père, mais je découvre tous les jours des personnages qui mériteraient qu’on fasse des blockbusters hollywoodiens sur eux ; je pense notamment à George Mattei, à Ahmad Rahmad et Olympe de Gouges. Mais on nous propose sans cesse des films de coléreux apolitiques. Le monde de la culture rate quelque chose et c’est dommage. On est en train de construire l’Histoire sur des personnalités individualistes alors qu’elle est faite d’un tas de personnages passionnants par leur générosité, leur humanisme, leur conscience politique.
Dee Nasty - Pour même pas un billet Feat. Rocé
▻http://www.novaplanet.com/novamag/son-pour-meme-pas-un-billet-feat-roce
Je brûlerais pas un billet à la télé. Mais je brûlerais la télé pour même pas un billet.
▻http://www.novaplanet.com/sites/default/files/ressources/sons/02%20Pour%20Me%CC%82me%20Pas%20Un%20Billet%20%28Featuring%20Roce%CC%81%2
SURL | Casey et Virginie Despentes, la rencontre (1ère partie)
►http://www.surlmag.fr/casey-et-virginie-despentes-interview-part-1-2015
Beaucoup de choses ont été dites sur la rappeuse Casey et Virginie Despentes, l’écrivaine. Complexes, provocatrices, engagées, viscérales, il n’y a qu’une chose qu’on peut affirmer sans avoir peur de se tromper : les deux sont à l’image de leur plume. Deux femmes ancrées dans leur temps, mais nées trop tard ou trop tôt pour accepter de vivre conventionnellement. On a souhaité provoquer leur rencontre, parce que leurs oeuvres racontent comme peu l’état de notre monde, et parce que dans leurs textes rôdent la mort, la violence, la politique et l’amour. La vie, en somme.
#Virginie_Despentes #Casey #interview #rencontre
via #Rocé autre part
cc @supergeante ! :)
Mortel ! Merci @rastapopoulos. A l’occase, quand j’ai le temps, on reprend le fil sur la common decency ... J’ai avancé dans mes lectures :P
Virginie Despentes, la fureur dans le sexe, Florence Aubenas (le titre est peut-être de la rédac’)
▻http://www.lemonde.fr/festival/article/2015/07/31/virginie-despentes-la-fureur-dans-le-sexe_4705817_4415198.html
Dans cette mouvance, les filles traînent dans les mêmes endroits pourris que les hommes. Elles gazent les contrôleurs de la RATP et se font taper aux manifestations. Elles dirigent leurs propres groupes. Elles s’imposent, massivement, grandes gueules, envoyant se coucher la pin-up que l’imagerie classique du rock cantonne à la figuration à l’arrière des motos.
Il va falloir que les mères arrêtent d’être amoureuses de leur fils.
haha
@tintin Oui j’ai tiqué sur le même passage. C’est triste de voir que même dans des paroles un peu lucides t’as quand même des piques sur les mères dans le même temps que les pères restent dans un angle mort. Les deux interviewées ont des propos très juste sur les questions de classe, de racisme, de genre/sexualité, mais visiblement on dirait que dans leurs schémas le patriarcat s’arrête à la parentalité, comme si c’était une zone à part, alors que justement la parentalité dans un modèle patriarcal c’est pas anodin, et c’est d’autant plus injuste vis à vis des mères de leur faire des reproches sans parler en même temps du rôle des pères.
Je crois que c’est aussi, et avant tout, parce que là maintenant, très concrètement, ce sont en majeure partie les mères qui s’occupent des gosses. Genre elle considère que les pères de maintenant, déjà adultes donc, on peut peut-être en changer quelques uns à la marge mais c’est pas ça qui change grand chose. Et qu’il faut changer les enfants à la base, dès le départ, donc avec les personnes qui s’en occupent.
Mais bon peut-être que j’interprète trop…
(M’enfin je crois me rappeler que ça recoupe avec ce qu’elle disait à la BBC dernièrement : ▻http://seenthis.net/messages/391551)
euh... moi j’ai pas tiqué, ça m’a fait rire parce que j’ai été élevé comme ça (presque, ok), et sans père, donc euh voilà... Ça m’a saoulé et je l’ai souvent reproché à ma mère. Mais c’est vrai que maintenant je ne sais plus trop quoi en penser... Dans le fond, tout le monde lui reprochait ça (d’être amoureuse de moi, surprotectrice, méditerranéenne), et moi je jouais peut-être le jeu de tout le monde, comme un petit con. D’autant plus que finalement, je crois pas être devenu un gros con de macho (même si bon, ça me traverse hein) et qu’elle a plutôt bien fait son taf dans des conditions parfois assez hostiles... En même temps, parfois, c’était juste l’enfer la #Big_Mother, donc voilà, la question tourne et j’ai pas trop de réponse...
Faut pas oublier que Casey est d’origine martiniquaise, et que chez « nous » c’est la mère la boss, c’est le potomitan, souvent le seul point commun dans les fratries... Et que, bon, ça ne les empêche pas d’engendrer des petits machos de base, en vaste majorité, alors qu’on pourrait, dans un contexte comme ça, matrifocal, espérer autre chose. Mais, j’extrapole aussi :)
chanmé ce texte d’Aubenas dis-donc @colporteur , l’évolution de son regard sur le viol...
C’est arrivé à Despentes aussi. Elle avait 17 ans. Aux psys, elle balance systématiquement, comme un bras d’honneur : « Ça ne m’a pas marquée plus que ça.
[...]
J’imagine toujours pouvoir liquider l’événement (…). Impossible, il est fondateur, de ce que je suis en tant qu’écrivain, en tant que femme qui n’en est plus tout à fait une. C’est à la fois ce qui me défigure et ce qui me constitue.
L’entretien évoque les effets du passage du temps (ce que fait aussi le dernier Despentes). On peut vivre des moments paroxystiques, intenses comme dit l’une d’elles, et les regarder différemment selon les époques de sa vie. Nier l’importance d’un #événement (ici un viol) c’est (tenter d’)en triompher. Et puis #après_coup, le tableau initial s’enrichit (si il n’est pas gâché) d’autres touches. Les réminiscences réactualisent l’épreuve initiale. On gagne du champs, la surface se modifie. L’appropriation dure longtemps, surtout lorsqu’elle mutile (voilà ce que j’ai perdu, quand et comment j’ai perdu, une innocence, une confiance, ce soi que j’étais). L’expérience, « chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre », elle aussi ? Passant notre temps à reconstruire (cf la mémoire).
Ceci dit après boire, après avoir parlé ce soir avec un ami de moments brutaux que j’ai #vécu, et dont l’importance ne m’est apparue qu’avec le #temps. ’night.
@rastapopoulos ben justement, dans ce contexte rappeler aussi les pères à leur responsabilité me semblerait une réponse plus appropriée que de une fois de plus blamer les victimes en tapant sur les femmes sans plus de précision (et en laissant croire que les pères n’ont aucun rôle dans la reproduction des schémas patriarcaux).
Si on estime qu’on peut dès aujourd’hui appeler les mères à changer de comportement, pourquoi ne pourrait-on pas le faire dès aujourd’hui aussi pour les hommes ?
Les mères aussi sont déjà adultes là aujourd’hui, pourquoi estimerait-on forcément que c’est plus facile ou plus prioritaire qu’elles changent elles d’abord ?
Ah oui @supergeante ! ce terme de #potomitan m’avait été attribué par un ami antillais jusqu’à ce que je comprenne en questionnant que c’est le poteau central qui soutient la maison, celle qui porte l’ensemble du foyer domestique intérieur, famille ménage cuisine courses etc, tiens donc, jamais vu une poutre se plaindre … @chezsoi
@intempestive
Elle s’étonne de ce paradoxe de la société patriarcale, qui en laissant l’éducation des enfants aux femmes
J’ai plutôt l’impression que c’est surtout les soins de base (les moins valorisants) qui sont laissés aux femmes, l’éducation pas trop, d’autant moins à mesure que les enfants grandissent. Et ça fait beaucoup abstraction de l’influence du reste de la société, par rapport à laquelle les mères ont finalement une marge de manœuvre assez mince. La « possibilité à portée de main » elle me parait vraiment pas énorme. D’autant plus sachant la fatigue physique que sous-tend le fait de s’occuper d’un enfant, les double-journées, le travail domestique etc. C’est autant de temps et d’énergie qui ne sont pas disponibles pour s’informer, réfléchir, s’organiser etc.
@supergeante la potomitan a-t-elle vraiment une position de boss ou est-ce juste celle qui se ramasse le plus gros boulot ? Dans l’absolu matrilocal peut très bien fonctionner avec patriarcal.
@koldobika il faudrait que je recherche des références pour pas raconter trop de conneries. En fait, c’est la grand-mère ou la mère qui sont potomitan avec des pères absents, plusieurs différents pour une fratrie. La femme potomitan gère tout et tient aussi les cordons de la bourse (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas précarité ou qu’elle occupe une position sociale favorable). C’est pour ça que je parle de matrifocal et pas de matrilocal. Ceci n’empêche pas les violences conjugales pour autant, ni la reproduction du machisme.
les plus zélées reproductrices de la domination masculine me semblent plutôt être les femmes des classes supérieures,
Ah bon. Du coup ce serait à elles que Casey s’adresse ?
Je crois en revanche qu’un point important est le souci, pour toute mère ou tout père, de rendre son enfant capable de se défendre. Je pense que c’est largement à travers cette logique-là que la domination masculine se maintient : il faut faire un garçon fort pour qu’il puisse bien s’en tirer parmi les autres garçons.
Rendre une fille aussi capable de se défendre seule [...] c’est déjà travailler à miner ce modèle.
Ou au contraire à le cristalliser. Bien sûr dans certains cas savoir se défendre peut sauver et l’autodéfense est toujours utile, par contre instituer et généraliser la chose risque d’entériner encore plus dans les têtes le darwinisme social, de faire une société encore plus guerrière.
Sans oublier que ce serait, une fois de plus, une injonction faite aux victimes (celleux qui en prennent déjà plein la gueule on leur dit en plus de se former au combat), qui laisse de côté les dominants, voir qui valide leurs schémas en faisant implicitement de la violence sociale un invariant.
Une chose est d’apprendre des gestes qui sauvent, une autre est d’instituer dans les têtes le darwinisme social.
Une compil d’inédits de Rocé, datant de mars 2012
Spéciale ROCE | Conçu pour durer
▻http://www.concupourdurer.com/2012/03/speciale-roce
▻https://soundcloud.com/built-to-last/speciale-roce
#musique #hip-hop #rap #Rocé #compilation
T’es le héros du film, qui est à la production ?
▻http://quartiersxxi.org/t-es-le-heros-du-film-qui-est-a-la-production
Alors que les maîtres à penser invoquent un « roman national » garant de la cohésion sociale, il est tentant de revenir sur ce cinéma républicain forgé sur des images quasi immuables depuis l’époque coloniale. Mais les femmes et les minorités, jusqu’ici enfermées dans le rôle de la diversité, osent froisser le vieux scénario et prétendre à la co-réalisation. Ce n’était pas prévu. Source : Quartiers XXI
Une petite citation d’Arendt sur le twitter de #Rocé :
Ce qui maintient la cohésion des hommes après que le moment de l’action est passé (ce que nous apellons aujourd’hui « organisation ») et ce qu’en même temps ils préservent grâce à leur cohésion, c’est la puissance. Et quiconque, pour quelques raisons que ce soit, s’isole au lieu de prendre part à cette cohésion renonce à la puissance, devient impuissant, si grande que soit sa force, si valables que soient ses raisons.
– Condition de l’homme moderne, Hannah Arendt
#Charlie_Hebdo #Hannah_Arendt #volonté_de_puissance
Et une autre juste pour le fun sur le même fil :