Partouze malsaine rue de Valois, entretien avec Jérémie Zimmermann

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    Partouze malsaine rue de Valois, entretien avec Jérémie Zimmermann

    http://ragemag.fr/partouze-malsaine-rue-de-valois-jeremie-zimmermann-quadrature-du-net

    Cofondateur de La Quadrature du Net, Jérémie Zimmermann passe 36 heures par jour à défendre les droits et les libertés des citoyens sur Internet. Il vient tout juste de recevoir le EFF Pioneer Award 2012, sorte d’oscar récompensant les militants pour l’émancipation des individus par l’informatique. Empêcheur de tourner en rond, ami de Julian Assange, défenseur de la neutralité du Net… Zimmermann cumule les tares, ce qui lui vaut le mépris des Hadopiens. Et il le leur rend bien. Rencontre avec cet épicurien à l’élocution parfaite, qui connaît ses dossiers sur le bout des doigts.

  • RAGEMAG
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    s-tu pour la gratuité de TOUT sur Internet ?

    Olala… On croirait entendre nos adversaires…

    Oui, aujourd’hui encore, la plupart des gens ne comprennent pas comment les artistes peuvent vivre si tout est gratuit… Alors ?

    Déjà, « gratuit », ça n’existe que dans le monde des bisounours. Quand bien même tu partagerais des fichiers sur Internet sans les payer, tu le fais avec un accès à Internet que tu payes 30 euros par mois, sur un ordinateur que tu as payé, avec des supports vierges que tu as payés, sur lesquels tu payes une redevances pour copie, etc. Et surtout tu dépenses du temps de cerveau disponible, de l’attention, qui est la vraie valeur, aujourd’hui, dans une économie de l’abondance.

    Par le passé, chaque fois que l’industrie a eu peur d’un usage qui était gratuit (la cassette vierge, qui allait tuer le 33 tours, etc…), on a trouvé des modes mutualisés de financement de la création. Sur la radio, l’émission est gratuite, la radio n’a pas à demander l’autorisation de passer un morceau et heureusement, parce qu’il y a une licence légale, qui fait qu’ils utilisent ce qu’ils veulent, sans demander à personne. 4 % de leur chiffre d’affaires est reversé par la suite, avec un prorata, pour les auteurs et les artistes. Ecouter de la musique à la radio, semble gratuit, mais il y a des revenus qui sont dégagés de cette activité. C’est exactement ce que l’on prône aujourd’hui avec le partage d’œuvres culturelles sur Internet. Il suffirait de prélever un montant sur les accès à Internet que l’on redistribuait comme si on redistribuait la redevance pour copie privée.

  • Partouze malsaine rue de Valois, entretien avec Jérémie Zimmermann (Ragemag)
    http://ragemag.fr/partouze-malsaine-rue-de-valois-jeremie-zimmermann-quadrature-du-net

    Cofondateur de La Quadrature du Net, Jérémie Zimmermann passe 36 heures par jour à défendre les droits et les libertés des citoyens sur Internet. Il vient tout juste d’être de recevoir le EFF Pioneer Award 2012, sorte d’oscar récompensant les militants pour l’émancipation des individus par l’informatique. Empêcheur de tourner en rond, ami de Julian Assange, défenseur de la neutralité du Net… Zimmermann cumule les tares, ce qui lui vaut le mépris des Hadopiens. Et il le leur rend bien. Rencontre avec cet épicurien à l’élocution parfaite, qui connaît ses dossiers sur le bout des doigts. Source : Ragemag

    • Exemple de chose à lire dans cet entretien :

      Il y a du coup un lobby hyper puissant qui est la SACD avec ses 350 millions d’euros par an. En musique, une des quatre majors, c’est Universal, qui est Vivendi-Universal, il s’agit des réseaux de la Lyonnaise des eaux, un lobbying très implanté, notamment dans les collectivités, et ultra-puissant, avec la lobbyiste en chef, Sylvie Forbin, qui est l’épouse de Pierre Sellal, lui-même diplomate, ancien représentant permanent de la France à Bruxelles et qui est aujourd’hui Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et européennes… Il y a un rapport incestueux entre ces industries, les organismes qu’ils représentent et les pouvoirs publics.

      Le ministère de la Culture, c’est les chaises musicales pour ne pas parler de partouze malsaine, avec ces industries. On se souvient, à l’époque de la DADVSI (ancêtre de la loi Hadopi, NDLR), de Martin Rogard, le fils de Pascal Rogard, le chef de la SACD, qui n’avait même pas été embauché au Journal officiel parce qu’officiellement il faisait un « stage » pour s’occuper du site web. Il était au cabinet du ministre et négociait les amendements de papa. Il est ensuite allé chez DailyMotion où il s’est retrouvé directeur. Il a ainsi géré la fusion avec France Télécom, où a été recasé Christine Albanel, l’ancienne ministre de la Culture. Où l’a rejoint Séverin Naudet, qui était au cabinet de Donnedieu de Vabre, etc, etc. Je ne prononcerais pas le mot de « corruption » parce que dès qu’on dit ça, on nous saute dessus… Oh et puis si, je le dis : c’est clairement une corruption rampante et structurelle des institutions décisionnelles en la matière et apparemment, le changement, c’est pas maintenant.

    • Ou encore :

      Tu as eu, récemment, des ennuis à la douane, lors de ton dernier voyage aux Etats-Unis, à cause de tes liens avec Julian Assange. Que s’est-il passé exactement ?

      En entrant aux Etats-Unis, par Boston, je me suis fait fouiller. Les douaniers ont conservé mes papiers, mon carnet de notes, mes cartes de visites etc. Quand je suis sorti du pays, par Washington, trois agents du FBI sont venus m’interroger sur mes liens avec Julian Assange et Wikileaks. Ils ont tenté de m’intimider : « Est-ce que tu as déjà été arrêté ? Es-tu déjà allé en prison ? »

      Ce à quoi j’ai répondu : « Si défendre mes valeurs implique d’aller en prison, embarquez-moi, mais le gouvernement américain aurait l’air ridicule. » Je leur ai dit que s’ils voulaient me parler, ce serait en présence de mon avocat. Ils m’ont laissé repartir. Ça montre une chose : être ami de Julian Assange et soutenir Wikileaks, aux Etats-Unis, c’est déjà quelque chose de suspect.

      Je signale au passage que Lady Gaga Had Dinner With Julian Assange For Some Reason http://nymag.com/daily/intel/2012/10/lady-gaga-and-julian-assange-had-dinner-together.html