Le sondage de trop - Les blogs du Diplo

/2013-01-29-Le-sondage-de-trop

    • Les internautes volontaires des échantillons spontanés seraient-ils les mêmes que ceux qui n’auraient même pas l’idée de répondre aux sondages en ligne ? Faute de pouvoir corriger ces distorsions, qui relèverait plus d’une opération de correction, tel que dans les sondages électoraux, que des redressements de la méthode des quotas, les sondages en ligne filtrent donc préalablement leurs sondés. Ils traquent les plus motivés financièrement, même pour une gratification ridiculement basse, les plus motivés politiquement, essentiellement à l’extrême droite, et toujours les plus enclins à répondre, puisqu’ils ne peuvent espérer gagner la gratification en s’abstenant, ou s’agitent pour dire ce qu’ils ont à dire.

      On pourrait ainsi dire que les sondages par Internet recrutent surtout les sots et les fachos. Au cours de l’histoire, la domination sur les esprits a trouvé bien des procédés. Les sondages par Internet ont inventé une recette si judicieuse qu’elle prêterait à rire, si elle n’était si pitoyable. (...)

    • Dans sa croisade contre les sondages, Alain Garrigou pèche un peu par excès.

      Contrairement à ce qu’il écrit, les quotas sont bien utilisés a priori. Les sondeurs ont constitué une base dite Access Panel dans laquelle, pour une enquête donnée, ils sélectionnent les individus auxquels ils soumettront le questionnaire.

      Les individus sélectionnés répondent (ou non) et si le profil de l’échantillon des répondants s’éloigne trop du modèle de quotas, les réponses seront redressées a posteriori.

      Il n’y a pas vraiment de saut conceptuel avec le sondage téléphonique. Dans lequel le sondé est (était !) tiré au hasard parmi les numéros d’une zone géographique déterminée (époque du téléphone fixe…), zones choisies pour reconstituer des quotas de lieu de résidence. Le sondé potentiel avait toute latitude de ne PAS répondre au sondage. Les problèmes à résoudre étaient donc les mêmes : taux de non réponse pouvant amener à redressement et surtout, horresco referens, autosélection des répondants : s’ils étaient dans l’échantillon, c’est qu’ils l’avaient bien voulu.

      Le sondage par internet n’est pas forcément plus monstrueux que les sondages « classiques ». Il a surtout une grande qualité, il coûte beaucoup moins cher…