La photographe était une femme – Sexisme ordinaire

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    Avant tout, soyons clairs : J’adore mon métier.
    Si j’allais voir aujourd’hui la Chloé de 8 ans, ou celle de 14 ans, ou celle de 18 ans, et que je leur disais : « Tu sais quoi ? Quand tu seras grande, tu seras photographe »… Je pense qu’elles me répondraient respectivement « Oh qu’c’est bath ! » (oui, j’avais un certain amour du ringard, à l’époque), « Trop bien ! » et « Naaaaan tu déconnes ? ».
    Elles me demanderaient certainement aussi comment j’ai fabriqué ma machine à voyager dans le temps, et pourquoi je l’ai pas fait breveter pour vivre en rentière jusqu’à la fin de mes jours.
    Mais c’est une autre histoire (Ce qui ne signifie pas que je n’ai pas ma réponse à la question).


    http://chloevollmerlo.wordpress.com/2013/10/14/la-photographe-etait-une-femme-sexisme-ordinaire

    #photographie #genre #

  • La photographe était une femme – Sexisme ordinaire | Le Petit Laboratoire
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    Attention, je vais enfoncer des portes ouvertes à grands coups de gros sabots, mais c’est un passage obligé.
    En guise d’introduction, donc, je veux bien concéder que l’appareil photographique n’est pas si éloigné de l’appareil génital (géographiquement non plus, d’ailleurs). Qu’on peut en faire, des blagues, à base de gros objectif et tout et tout.
    Vous savez quoi ? Même que des fois ça me fait rire.

    Et si je n’ai rien contre l’humour potache, néanmoins, je peux vite trouver cet aspect de la photographie un poil glauque.

    Petite expérience :
    Il y a quelques années, je me rends au Salon de la Photo, à Paris, pour pouvoir tester du matériel, voir des expos et des amis. Je pénètre alors dans un monde totalement différent… Et totalement WTF.
    Population essentiellement masculine, pas forcément dans la fleur de l’âge, trimballant des appareils affublés d’ENORMES téléobjectifs… Portés évidemment autour du cou mais beaucoup trop bas, de sorte que j’ai l’impression de débarquer dans une convention nudiste pour victimes d’éléphantiasis avancé.
    Pour le dire de façon moins imagée : la connotation phallique crève les yeux. D’autant plus que les mecs en question se jaugent du coin de l’oeil pour vérifier qui a le plus gros, caressent machinalement ledit objectif…
    Honnêtement, je vous le dis, c’est ahurissant comme spectacle. Je me retrouve propulsée au milieu d’une meute de clichés ambulants. Et je dois avouer que je suis un peu mal à l’aise, tellement ces mecs respirent le truc malsain.
    (Et puis, entre nous : pourquoi trimballer un téléobjectif hors de prix dans un salon comme celui-là ?? Pour prendre en photo les stands ?? Come on…)

    • Voilà la femme telle qu’elle existe (la majeure partie du temps) à travers la photographie grand public (par là, j’entends sans engagement et démarche artistique forts et revendiqués) : la femme est jeune, la femme est belle, la femme est mince, la femme est lisse, les seins de la femme ne connaissent pas la gravité. En dehors de ces canons, pas d’existence photographique ou presque.
      Evidemment, je vous enfonce des portes ouvertes là, bien sûr que vous avez regardé les magazines de mode et déploré le règne de la femme-objet et de la femme plastiquement impossible… Mais je vous parle ici de photo plus ou moins amateur, de photo-loisir : ce qui montre bien que ce regard sur le corps de la femme est bien plus insidieux, qu’il atteint un large public, dans une sphère relativement privée. C’est un automatisme de pensée, pas seulement une image dont on s’indigne dans les médias.

      #photographe #photographie #femmes #sexisme
      cc @sloumpy