Ahmed Fouad Negm vient de mourir. Figure à part de la scène intellectuelle et culturelle égyptienne, ancien délinquant ayant connu la prison, il était devenu poète et a écrit des textes qui, repris par le chanteur aveugle Cheikh Imam, avaient été l’hymne des mouvements de contestation des années 1960 et 1970. Ses chants ont été repris lors des manifestations qui ont renversé le président Hosni Moubarak début 2011. Un film de fiction égyptien, « Al-Fagoumy », a été consacré à sa vie.
▻http://arablit.wordpress.com/2011/05/25/al-fagoumy-movie-about-colloquial-poet-ahmed-fouad-negm-opens-tod
Une compilation de ses chansons a été publiée en France par Chant du monde, intitulée « Les Yeux des mots » (titre de l’une d’entre elles).
▻http://www.discogs.com/Le-Cheikh-Imam-Chante-Negm/release/2240344
▻https://www.youtube.com/watch?v=1sAuyY3-lPU
« Un cri d’affamé », par Ahmed Fouad Negm (juillet 1981)
▻http://www.monde-diplomatique.fr/1981/07/NEGM/36273
« C’est un cri d’affamé que nous allons étouffer par indigestion », disait déjà M. Mohamed Hassanein Heykal à Nasser au sujet des poèmes de Fouad Negm. En effet, poète populaire et contestataire, Ahmed Fouad Negm chante depuis vingt ans en compagnie du musicien aveugle Cheikh Imam. Leur production commune compte plus de deux cents chansons, ballades ou pièces musicales consacrées tant aux espoirs et aux souffrances des Egyptiens qu’à l’émancipation des peuples dans le monde (Vietnam, Cuba, Chili, Angola, Palestine, Iran...). Bien que très populaire en #Egypte et dans le #monde_arabe, leur œuvre reste interdite dans la plupart de ces pays, où elle circule néanmoins sous le manteau. Negm totalise treize années de #prison sans aucune espèce de jugement. Condamné en 1978 à un an de travaux forcés pour un poème « humiliant » le président Sadate, il vivait depuis dans la clandestinité. Son témoignage nous est parvenu peu de temps avant son arrestation le 29 avril 1981.
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