Affamés de #terres : Les petits producteurs nourrissent le monde avec moins d’un quart de l’ensemble des terres agricoles
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GRAIN a étudié les données en profondeur pour voir ce qui se passe réellement, et le message est limpide. Il est urgent de remettre les terres aux mains des petits producteurs et de placer la lutte pour la réforme agraire au cœur de la lutte pour de meilleurs systèmes alimentaires.
Malgré les lacunes inhérentes à ces données, c’est avec assurance que nous pouvons tirer six conclusions principales :
La grande majorité des fermes dans le monde aujourd’hui sont petites et se réduisent encore
Les petites fermes sont actuellement contraintes d’occuper moins d’un quart des terres agricoles mondiales
Nous perdons rapidement des fermes et des agriculteurs dans de nombreux endroits du monde, tandis que les grandes exploitations s’agrandissent
Les petites fermes demeurent les principaux producteurs de denrées alimentaires dans le monde.
Les petites fermes sont en général plus productives que les grandes
La plupart des petits producteurs agricoles sont des femmes
Plusieurs de ces conclusions peuvent paraître évidentes, mais deux éléments nous ont frappés.
Le premier réside dans l’ampleur de la concentration actuelle des terres, un problème que les programmes de réforme agraire du 20e siècle étaient censés avoir résolu. Ce que nous voyons se produire actuellement dans de nombreux pays est une sorte de réforme agraire inverse, qu’il s’agisse de l’accaparement de terres par de grands groupes en Afrique, du récent coup d’état piloté au Paraguay par l’agroalimentaire, de l’expansion massive des plantations de soja en Amérique latine, de l’ouverture de la Birmanie aux investisseurs étrangers, ou de l’extension de l’Union européenne et de son modèle agricole à l’Est. Dans tous ces processus, les petits producteurs et leurs familles voient le contrôle de leurs terres usurpé, tandis que des élites et de puissantes entreprises les poussent à se retrancher sur des parcelles de plus en plus petites, ou à simplement quitter leurs terres pour aller grossir des camps ou rejoindre les villes.