• http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2012/12/la-n%C3%A9crophilie-nest-pas-condamn%C3%A9e-par-la-loi-fran%C

    
Mes recherches m’ont permis de constater que l’identité du cadavre subissant l’acte nécrophile joue un rôle de modulateur dans les réactions suscitées. Lorsqu’il s’agit de cadavres de petites ou de jeunes filles en particulier, une forme de compassion à l’égard de la défunte et de sa famille est mise en avant dans les sources qui relaient l’affaire. Si le corps mort mérite le respect, celui des enfants est quasi-sacré, et s’en prendre sexuellement à de très jeunes enfants ou à des jeunes filles mortes vierges apparaît alors comme une atrocité supplémentaire (un traitement relativement similaire existe aussi pour les crimes sexuels). Dans les cas où les cadavres ne sont pas identifiés, ou pas identifiables, cette victimisation des corps tend à s’effacer. Mais dans tous les cas, l’acte en lui-même suscite l’indignation générale, le préjudice moral dépasse largement le cadre des proches. L’acte nécrophile n‘est pas seulement considéré comme un acte sexuel déviant, c’est avant tout une transgression majeure, qui bafoue un interdit si évidemment ancré qu’il n’est jamais édicté, un interdit qui touche à la fois à la sexualité, mais aussi au rapport entre deux mondes distincts et supposés ne communiquer qu’exceptionnellement : celui des morts et celui des vivants.

    #mort #nécrophilie #jurisprudence