Sombre

“Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself. The masses have to be won by propaganda.” (Hannah Arendt) IN GIRUM IMUS NOCTE ECCE ET CONSUMIMUR IGNI

  • Quand Nancy se prend pour Davos | Le blog de SuperNo
    http://www.superno.com/blog/2014/06/quand-nancy-se-prend-pour-davos

    Merci pour les précisions sur l´Allemagne. Merci de prendre le contrepied de la propagande éhontée dont se servent en France, et sans doute ailleurs, les admirateurs de la soi-disant « locomotive » économique de l´Europe. La locomotive qui écrase tout sur son passage, impose ses règles de bonne conduite financière et met la Grèce à genoux. En effet, la croissance est nulle (faut-il le regretter ?), seules les exportations permettent au gouvernement Merkel de jeter de la poudre aux yeux des dirigeants et chefs d´entreprises étrangers ébaudis par tant de réussite. Ce qu´ils appellent du moins réussite dans leur langage d´avides profiteurs. Pas de salaire minimum, des jobs à 400 euros par mois ou à 1euro de l´heure (l´esclavage à la teutonne), des chômeurs tombés dans l´aide sociale, le fameux Hartz IV, du nom de Peter Hartz, un ancien manager de Volkswagen condamné pour de multiples affaires de corruption, une paupérisation galopante de certaines couches sociales qui sont devenues le « Lumpenproletariat » de l´Allemagne réunifiée. Les « heureux bénéficiaires » du Hartz IV ne peuvent plus en sortir, et c´est avec 700 euros par mois qu´ils essayent de ne pas crever. Personne ne les aide à retrouver un emploi, les statistiques ont besoin de leur masse anonyme. Les chicanes sont monnaie courante, leur vie est mise à nue dans une paperasserie digne de Kafka, c´est jusqu´au nombre de rouleaux de PQ qu´ils sont tenus de déclarer. Et dans l´opinion publique allemande, « Hartz IV » est devenu une insulte, une expression méprisante employée par les « gens de bien », les braves, les convenables, ceux qui travaillent, paient des impôts, lisent « Bild » ou « die Zeit » (le Bild des bobos), et qui souhaiteraient, sans oser se l´avouer, voir disparaître les « parasites flemmards » qu´ils « engraissent » de leurs deniers.
    Je vis dans le pays depuis plus de trente ans, je n´ai jamais vu autant de monde faire la queue devant les centres qui distribuent de la nourriture. Retraités, chômeurs, femmes seules avec leurs enfants, étudiants, la réalité de la vie quotidienne ne colle absolument pas avec l´image flatteuse que les décideurs politiques se plaisent à donner de leur économie. Parle-t-on dans les discours dithyrambiques de la presse hexagonale des « écumeurs de poubelles », de ceux qui, la nuit tombée, fouillent dans les paniers à ordures, à la recherche de bouteilles consignées jetées par mégarde, ou dans les conteneurs des supermarchés ? Parle-t-on du fait qu´il se trouve de moins en moins d´étudiants issus de familles modestes, l´évolution montrant clairement que seuls les enfants des classes sociales aisées pourront à l´avenir user leurs fonds de culottes sur les bancs des amphithéâtres ? Les autres devront se contenter plus tard de leur servir de larbins chichement payés.

    Voilà le paradis version Schröder, reprise et affinée par Angie !
    Et vécu par une Hartz IV !

    Du nième coup de gueule de Superno, j’ai retenu ce commentaire ... Édifiant !