• 8 mai 1945 : le massacre de Sétif, Guelma et Kherrata en Algérie - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/05/08/8-mai-1945-le-massacre-de-setif-guelma-et-kherrata-en-algerie-2

    Le 8 mai 2024, dans un pays racorni autour de débats xénophobes et d’un roman national frelaté, il reste difficile de parler des crimes commis par l’État français dans ses colonies. Et le gouvernement français soutient « inconditionnellement » d’autres massacres coloniaux, en Palestine cette fois-ci, tout en réprimant implacablement les voix anticoloniales sur son sol.

    #colonialisme #Algérie #Sétif #massacre #mémoire

  • « Apologie du terrorisme ». Les Pères fouettards des tribunaux jouent à faire peur | Meriem Laribi
    https://orientxxi.info/magazine/apologie-du-terrorisme-les-peres-fouettards-des-tribunaux-jouent-a-faire

    Soutenues bruyamment par les ministres de la justice, de l’intérieur et de l’enseignement supérieur, des centaines de procédures-bâillons ont été lancées en France pour des propos ou des écrits considérés comme soutenant le terrorisme. Ces procédures sont dans la plupart des cas en suspens, mais menacent des centaines de personnes. Et au-delà, l’expression de la solidarité avec les Palestiniens. Source : Orient XXI

  • Encore d’excellentes nouvelles en provenance de la seule vraie startup nation, celle qui permet aux jeunes entrepreneurs de devenir riches en participant à un génocide. Il faudrait vraiment être bouché à l’émeri pour ne pas avoir envie d’investir dans une telle innovation – déjà testée avec succès sur le terrain.

    Xtend raises $40m after drone success in Gaza
    https://en.globes.co.il/en/article-xtend-raises-40m-after-combat-drone-success-in-gaza-1001478330

    Israeli assault and surveillance drone manufacturer Xtend has completed a $40 million Series B financing round after the drones it has developed have proven their capabilities in the Gaza war in dense urban fighting by IDF units. The company has not disclosed its valuation in the financing round but according to industry sources its valuation has risen to $110 million. Last month Xtend was chosen as one of “Globes” 10 most promising Israeli startups of 2024.

    Xtend’s drones are distinguished by their intuitive control interfaces, comprising a joystick and reality glasses that transmit live the point of view of the drone. This feature makes the drones easy to use by soldiers accustomed to computer games.

    #drone_success_in_gaza #soldiers_accustomed_to_computer_games

  • Karim Emile Bitar et Béligh Nabli analysent l’offensive israélienne à Rafah . - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=zfvTAoVSZjg

    Les interventions sur le conflit à Gaza se succèdent sur les plateaux Tv mais ne se ressemblent pas , deux intervenants à retenir selon moi .
    Invités de France 24, Karim Emile Bitar, professeur à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et Béligh Nabli , professeur des Universités analysent l’offensive israélienne à Rafah .

    Karim Emile Bitar « Offensive sur Rafah : » C’est un double doigt d’honneur du cabinet de guerre israélien adressé aux familles des otages et aux alliés internationaux d’Israel,lequel organise un massacre à huis clos pour faire le sale boulot loin des caméras ( ...) « Netanyahou favorise le financement du Hamas via le Qatar, s’assure auprès de l’administration Trump que cet argent ne soit pas considéré comme une aide au terrorisme et se présente ensuite en Occident comme l’opposant aux islamistes »
    (...)Il faut déradicaliser la classe politique et la société israélienne , on assiste à une dérive messianique et suprémaciste sans précédent .
    (...)Il faut déradicaliser la classe politique et la société israélienne , on assiste à une dérive messianique et suprémaciste sans précédent .
    (...) Yair Lapid aujourd’hui ,Théodore Herzl hier ( même si ouvertement athée ) lors de la fondation du mouvement sioniste mobilisait des arguments messianiques ( Israel : Terre promise ) . Il faut revenir à une lecture profane de ce conflit .
    (...) Dépeindre les étudiants qui protestent comme des sympathisants du Hamas c’est trivialiser les crimes du Hamas , dépeindre la critique du Gvt israélien comme de l’antisémitisme , c’est trivialiser l’antisémitisme(...)les mots ne veulent plus rien dire" .
    Béligh Nabli sur l’offensive israélienne à Rafah :
    « Israel a ignoré les mises en garde de ses propres alliés et continue à violer le droit international. Le déplacement forcé de civils est un crime de guerre »
    (...) Le contrôle de Rafah par l’armée d’ Israel bloque l’acheminement de l’aide humanitaire, ce qui viole l’ordonnance de la CIJ qui souligne pourtant le risque plausible de génocide à Gaza"
    (... Le Hamas & le Gvt d’Israel partagent une même forme de cynisme à l’égard de leurs propres civils. C’est néanmoins plus problématique pour un Gvt qui se prévaut de son caractère démocratique"
    (...) Une fois cette guerre terminée, on devra constater le consensus de société politique israélienne autour de la colonisation (de la Cisjordanie) de plus en plus animée par des considérations religieuses"
    (...) Le monde est traversé par la mobilisation des sociétés civiles et de la jeunesse étudiante, parce Israel n’est pas à la hauteurs des valeurs et principes démocratiques (respect des droits fondamentaux) dont il se revendique"
    (... ) La question palestinienne a refait surface avec force, alors qu’elle tendait à être marginalisée et étouffée sur la scène internationale comme sur la scène politique israélienne. Or elle continue à être appréhendée à l’aune de la sécurité et de la colonisation israéliennes"

  • Écologie : comment sortir du blocage ? | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/090524/ecologie-comment-sortir-du-blocage

    Quand l’État recule et reporte les réformes structurantes nécessaires pour arrêter l’écocide, que faut-il faire ? Démanteler soi-même les infrastructures toxiques, planifier la transition écologique ou inventer de nouvelles formes de démocratie ? Discussion dans « À l’air libre ».

    Pour en parler :

    Benoît Feuillu et Léna Lazare : membres des Soulèvements de la terre ;
    Loïc Blondiaux, professeur de science politique à l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne ;
    Claire Morgane Lejeune : doctorante à Sciences Po et coresponsable du département planification écologique de l’Institut La Boétie.

  • A Fight About Viruses in the Air Is Finally Over. Now It’s Time for Healthy Venting | Scientific American
    https://www.scientificamerican.com/article/a-fight-about-viruses-in-the-air-is-finally-over-now-its-time-fo

    After four years of fighting about it, the World Health Organization has finally proclaimed that viruses, including the SARS-CoV-2 virus that causes COVID, can be spread through the air.

    The operative phrase here is “through the #air.” It’s plain language that anyone can understand, and this switch from jargon such as “airborne” and “aerosol” may finally clear the way for researchers to get funding to study better, real-life ways to protect people from a range of infectious diseases.

    And just maybe governments, retailers, school authorities and others can now start to get solid information about ways they can clean indoor air. While it is going to take more than a wordy WHO statement to persuade gym owners that fogged-up windows mean too many people are huffing out potentially infectious air, the new wording does provide a better explanation of why it’s gross and unhealthy.

    #aeérosols #virus #OMS

  • Gaza : la complicité écœurante de la bourgeoisie française
    https://www.frustrationmagazine.fr/gaza-bourgeoisie

    Pendant que France Télévision diffusait la nuit des Molières de la Comédie française, l’armée israélienne a déclenché son offensive tant redoutée contre Rafah. Les premiers rapports font état de bombardements extrêmement intenses, de multiples familles totalement éradiquées, de 54 morts et d’une centaine de blessés. Un bilan provisoire qui ne prend pas en compte les enfants […]

    • Le même soir, une autre soirée mondaine
      https://contre-attaque.net/2024/05/07/diner-du-crif-communion-colonialiste

      Bernard Henri Levy a même tweeté des photos de la soirée avec le commentaire : « Sur Rafah : on n’éteint pas un incendie aux 3/4 en laissant brûler le dernier quart. » « Le dernier quart », vous l’avez compris, c’est ce qu’il reste de Gaza. 1,7 million de personnes réfugiées à Rafah qui risquent de mourir dans les prochains jours sans réaction immédiate de la communauté internationale. Voilà ce qu’est la barbarie ordinaire, sûre d’elle, toute puissante.

  • La mythique flamme des JO | Libé | 07.05.24

    https://www.liberation.fr/sports/jeux-olympiques/flamme-olympique-de-paris-2024-couts-relayeurs-parcours-tout-savoir-sur-l

    La mythique flamme des JO est allumée en Grèce pour chaque olympiade avant d’être précieusement acheminée vers le pays hôte, où elle se déplace de torche en torche. Cette coutume du relais de la flamme, inventée par l’Allemagne nazie à l’occasion des Jeux de Berlin en 1936, suscite un fort engouement, comme la célébration d’une religion laïque.

    • Allumée le 16 avril dans le sanctuaire d’Olympie, en Grèce – raté, le ciel nuageux n’a pas permis de l’enflammer grâce aux rayons du soleil, comme le veut la tradition – le précieux petit bout de feu d’abord rejoint Athènes où il a servi à allumer un chaudron dans le stade panathénaïque près de l’Acropole. Il a ensuite embarqué à bord du Belem, où il est nourri à la paraffine par ses trois gardiens qui doivent l’avoir à portée d’œil ou de main quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. A bord du fameux trois-mâts pour rallier Marseille, la flamme est conservée dans une lanterne mais deux autres allumées à Olympie ont été envoyées par avion à Paris. En cas de pépin sur le navire de la Fondation Belem Caisse d’Epargne, elles seront envoyées à Marseille pour le débarquement du Belem. C’est là que doit être allumée la première torche du relais. De Marseille, la flamme va circuler de torches en torches pendant soixante-neuf jours, sur 5 000 km et traverser 52 villes en métropole ou outre-mer.
      [...]
      Un autre parcours aura lieu pour les Jeux paralympiques, avec douze flammes qui convergeront vers Paris.

    • Arcelor (sponsor) a fabriqué les 2 000 torches olympiques, en formes de fuseau effilé, dessinées par le designer Mathieu Lehanneur et laminées à Florange. Une fente sur le côté de ces flambeaux d’acier crée un effet de drapeau de feu. Confidence : elles fonctionnent au gaz.
      [...]
      Les relayeurs se passent la flamme en allumant la torche du suivant. Mais elle empruntera aussi beaucoup la voiture ou l’avion pour se rendre d’une ville à l’autre.

  • Pesticides : « Avec son nouveau plan Ecophyto, le gouvernement persiste dans une politique d’immobilisme vieille de vingt ans »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/07/pesticides-avec-son-nouveau-plan-ecophyto-le-gouvernement-persiste-dans-une-

    Rappelons les faits. Il existe une forte présomption d’un lien entre l’exposition à plusieurs #pesticides et le développement de #cancers de la prostate, de lymphomes et de leucémies. L’exposition aux pesticides in utero ou au cours de la petite enfance dans un contexte professionnel ou domestique accroît aussi le risque de certains #cancers_pédiatriques. Les populations les plus vulnérables sont celles vivant à proximité des zones d’épandage. Ainsi, la densité des surfaces viticoles dans un rayon d’un kilomètre autour des habitations augmente la probabilité de leucémies infantiles.

    Les pouvoirs publics ont inscrit ces cancers de l’adulte aux tableaux des maladies professionnelles. Pour être clair, si un agriculteur qui a été exposé au moins dix ans à un pesticide souffre d’un lymphome ou d’un cancer de la prostate (ou même d’une maladie de Parkinson), il pourra demander une indemnisation à la Sécurité sociale et à son employeur le cas échéant. Il pourra également accéder au fonds d’indemnisation des victimes des pesticides, créé en 2020.

    L’imprégnation des Françaises et des Français reste inquiétante, puisqu’on a pu identifier des insecticides pyréthrinoïdes et organochlorés dans, respectivement, 99 % et 90 % des échantillons biologiques prélevés sur nos concitoyens. En outre, le glyphosate a été détecté dans les urines de 17 % de la population et l’AMPA (l’acide aminométhylphosphonique), un produit de dégradation biologiquement actif, chez plus de 70 % des adultes et de 93 % des enfants testés. Enfin, plus de 12 millions de Français ont consommé en 2021 une #eau non conforme aux critères de qualité en raison de la présence de pesticides dépassant les normes sanitaires.

    Pollution persistante

    Les tragédies passées, comme celle de la contamination de la population antillaise par le #chlordécone, un pesticide utilisé dans les bananeraies, auraient dû instruire nos dirigeants quant à l’étendue de leurs responsabilités. L’inaction des autorités sanitaires et politiques de l’époque, malgré les données disponibles sur la toxicité de ce produit pour les humains, a engendré une pollution persistante de toute la chaîne alimentaire associée à une multiplication de pathologies graves, dont des cancers de la prostate. Le constat est accablant, et l’Assemblée nationale a d’ailleurs reconnu la responsabilité de l’Etat dans les préjudices subis par les Antillais.

    Lancé en 2008, le premier plan #Ecophyto, censé réduire de moitié la consommation de pesticides en dix ans, s’est soldé par un échec. Il en va de même pour les plans Ecophyto II et Ecophyto II +, qui visaient le même objectif à l’horizon 2025 puis 2030. En février, le gouvernement a jugé bon de suspendre le plan Ecophyto III. Il décide maintenant, dans le nouveau plan dévoilé le 6 mai, de le relancer en modifiant l’indicateur d’usage des pesticides (NODU, nombre de doses unités) qui avait pourtant fait ses preuves. Il sera remplacé par un outil de mesure européen insuffisant, l’indicateur de risque harmonisé (HRI-1).
    Avec son nouveau plan Ecophyto, le gouvernement persiste dans une politique d’immobilisme vieille de vingt ans. L’exposition délibérée, que ce soit des agriculteurs et de leurs familles ou de la population en général, à des substances nocives (ou dont la nocivité est encore inconnue pour les pesticides en cours d’agrément) va perdurer. La proposition d’un « dispositif d’indemnisation des riverains » telle qu’elle est présentée par le gouvernement, même si elle est indispensable, ne peut être considérée comme une politique préventive visant à protéger l’ensemble de nos concitoyens contre l’exposition à des produits agrochimiques.

    Limiter les sources d’exposition

    Il ne s’agit évidemment pas de nier ici la crise profonde que traverse le monde agricole et les situations désespérées qu’elle peut engendrer. Cependant, encourager une #agriculture_productiviste fondée sur l’utilisation de substances chimiques toxiques, au détriment de la santé des exploitants, des ouvriers agricoles, des riverains et de la population dans son ensemble, ne résoudra pas les maux du monde rural. La création, en 2011, par des agriculteurs de l’association Phyto-Victimes atteste que le monde paysan est aussi conscient de la dégradation de ses conditions sanitaires du fait de l’usage massif des pesticides.

    Ce dont nous avons besoin, c’est une politique volontariste et courageuse. Le nombre de cancers ne cesse d’augmenter en France, avec 433 000 nouveaux cas par an, soit un doublement en trente ans. Quarante pour cent de ces cancers sont évitables, c’est-à-dire qu’ils n’apparaîtraient pas si l’exposition aux facteurs de risque connus était prévenue, aux premiers rangs desquels le tabagisme et la consommation d’alcool. L’Institut national du cancer a placé la prévention parmi les priorités de sa stratégie décennale de lutte contre les cancers, mais celle-ci doit s’accompagner d’un engagement fort des pouvoirs publics pour limiter les sources d’exposition aux agents cancérogènes, que ce soit dans l’environnement professionnel ou domestique.

    Nous, patients, chercheurs, soignants, personnes impliquées dans des associations, des sociétés savantes, caritatives ou des institutions, qui nous battons au quotidien contre le cancer, ne pouvons accepter que la #santé_publique soit sacrifiée à des intérêts court-termistes. Apaiser la colère légitime du monde agricole en perpétuant son exposition aux pesticides n’est pas la solution. Il est encore temps pour le gouvernement de reconsidérer ses décisions qui mettent en danger la vie de nos concitoyens. Nos responsables politiques doivent avoir le courage de faire le choix de la santé publique, pas celui du cancer.

    Signataires : Corine Bertolotto, directrice de recherche à l’Inserm ; Marc Billaud, directeur de recherche au CNRS ; Fabien Calvo, professeur émérite pharmacologie à l’AP-HP ; Thierry Facon, président de la Société française d’hématologie ; Judith Favier, directrice de recherche à l’Inserm ; Gilbert Lenoir, professeur émérite génétique médicale à Paris-Saclay ; Fatima Mechta-Grigoriou, directrice de recherche à l’Inserm ; Daniel Nizri, président de la Ligue contre le cancer ; Julie Pannequin, directrice de recherche au CNRS ; Pierre Sujobert, professeur d’hématologie, hospices civils de Lyon ; Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm. Retrouvez la liste complète des signataires à cette adresse.

  • Heureusement qu’on a la presse libre du monde libre pour défendre #nos_valeurs

    Why Israel Must Take Rafah - It’s the last sanctuary for Hamas’s military battalions in Gaza - By The Editorial Board
    https://www.wsj.com/articles/rafah-battle-israel-hamas-gaza-cc8ba76b

    The battle for Rafah has begun in Gaza, and it’s an essential part of Israel’s war of self-defense against Hamas. The terrorist group’s leaders have dragged out negotiations for a cease-fire for months, with no intention of freeing hostages while President Biden shielded their stronghold from attack. Now the masterminds of Oct. 7 are learning that Mr. Biden can’t protect them.

  • Guadeloupe : le couvre-feu est entré en vigueur à Pointe-à-Pitre
    https://www.francetvinfo.fr/societe/guadeloupe-le-couvre-feu-est-entre-en-vigueur-a-pointe-a-pitre_6504110.

    Le 23/04/2024
    La mesure prévue pour un mois a été ordonnée lors d’une visite en Guadeloupe du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui entend lutter contre la violence des jeunes.

    Une opération « Mayotte place nette » lancée ce mardi : 400 policiers et gendarmes déployés - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/politique/une-operation-mayotte-place-nette-lancee-mardi-400-policiers-et-gendarmes

    Le 16/04/2024
    Pour lutter contre l’insécurité et l’immigration clandestine sur l’île, l’État met en œuvre Mayotte place nette qui va s’étendre sur plusieurs semaines. Elle devrait mobiliser jusqu’à la fin juin près de 1 700 membres des forces de l’ordre.

    Chaos en Haïti : le conseil de transition a choisi son nouveau président - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/international/chaos-en-haiti-le-conseil-de-transition-a-choisi-son-nouveau-president-30

    Le 30/04/2024
    Ce conseil, investi la semaine dernière, a pour lourde tâche de tenter de rétablir l’ordre public dans un pays ravagé par les gangs.

    Aujourd’hui, j’ai envie d’inventer un mot : la haïtisation d’un territoire, qui désignerait le processus de destruction de la société par l’abandon des services publics et son remplacement par des politiques uniquement basées sur la répression. L’absence de réseau d’eau potable en Guadeloupe et à Mayotte en sont un indice marquant, et l’abandon des gamins qui n’ont d’autres alternatives que de se réunir en gangs en est un autre.

    • On n’invente jamais rien.

      L’haïtisation ou la dégradation de la vie sociale en Guadeloupe et à Martinique ?
      https://www.profilayiti.com/2021/12/lhaitisation-ou-la-degradation-de-la.html

      Je ne sais par quel hasard, heureux ou malheureux, je suis tombé sur votre publication parlant de l’haïtisation de la Guadeloupe et de la Martinique qui connaissent toutes deux de vives tensions en ce moment. Mais, ce qui est sûr, c’est que le concept utilisé pour parler de la dégradation de la vie sociale ou politique dans ces deux départements parait choquant et même méchant dans un pareil contexte.

      Je sais pertinemment que vous n’avez pas inventé le mot, puisqu’avant vous, le géographe Paul Moral a déjà parlé, en 1965, de l’haïtisation des pays d’Afrique récemment sortis de la domination coloniale française, pour désigner l’affaissement progressif de leur économie. Cependant, l’utiliser ainsi, sans gêne, pour ouvrir une plaie séculaire qui peine déjà à se cicatriser dénote l’obstination de la France, du moins de certains français, à nier le poids du fait colonial dans le sous-développement de certains pays du sud, notamment Haïti.

  • Solidaire de Guillaume Meurice, “la bande à Charline” défie la présidence de Radio France
    https://www.telerama.fr/radio/solidaire-de-guillaume-meurice-la-bande-a-charline-defie-la-presidence-de-r

    La bataille de l’humour s’est engagée à Radio France, et l’équipe du Grand dimanche soir a fièrement combattu hier soir, en solidarité avec son camarade Guillaume Meurice. Ce dernier a été suspendu jeudi par la présidence de Radio France, qui l’a convoqué le 16 mai. La semaine précédente, il s’était félicité que la plainte le visant pour avoir qualifié le Premier ministre israélien d’« espèce de nazi, mais sans prépuce » ait été classée sans suite.

    « Un seul être vous manque, et c’est Guillaume Meurice, qui n’a pas le droit d’être avec nous ce soir », a déploré Charline Vanhoenacker en préambule d’une émission dans laquelle le nom (et la vanne) du chroniqueur était de tous les sketchs et de toutes les chroniques. « J’ai une pensée émue pour le procureur qui a classé la plainte », a insisté la maîtresse de cérémonie de l’émission, qui a aussi expliqué le choix de prendre l’antenne malgré cette mise à pied. « On a la chance d’avoir un micro, on le garde, parce que c’est important de défendre la liberté d’expulsion… Euh, d’expression ! », a-t-elle lancé. Vendredi, dans une tribune commune, producteurs et journalistes de la station se sont inquiétés du « virage éditorial » décelé dans cette suspension, mais aussi de la suppression de certains programmes pour la rentrée, ainsi qu’une perte d’un tiers du budget de l’émission de Charline Vanhoenacker.

    « Je reconnais qu’on est allés trop loin. En voulant mettre des blagues dans des chroniques, on a dépassé les limites. Mais je ne sais pas dans quel club on te prive de ton principal attaquant trois jours avant le match, a continué l’animatrice. En matière de liberté d’expression, même s’il faut monter sur le terrain sur une seule jambe et les yeux bandés, on va le jouer ce match, non ? Alors ce soir, on vous promet pas de marquer des buts, mais on a à cœur de montrer que la solidarité, ça existe encore, et c’est la meilleure défense. » Tandis que dans la salle, de nombreux chroniqueurs de l’émission étaient venus en soutien, le casting de la semaine n’a pas manqué de faire ressortir l’absence criante de Guillaume Meurice. Aymeric Lompret donnait la réplique en lieu et place de son collègue, y compris pour son habituel micro-trottoir – allant jusqu’à expliquer la blague du « nazi sans prépuce » à la direction de Radio France.

    Coup de théâtre, l’humoriste Djamil Le Schlag a démissionné en direct, s’adressant lui aussi aux hautes sphères. « Vous pensez faire peur à qui avec vos menaces de mise à pied ? Perso, je suis un Arabe en France, j’ai toujours été menacé d’être viré, et ça depuis ma naissance, j’ai le cuir solide, a-t-il lancé. J’ai pris ma décision il y a une heure, je suis passé devant le bureau de la directrice de Radio France et j’ai vu un poster Macron 2027, j’ai dit non, il est temps de se barrer », a-t-il expliqué, taxant de « Jospinade » sa décision « de se retirer du service public ». Coup de grâce, la chanson de Giedré, comme d’habitude chantée sur un air très léger, a clos l’émission sur ces paroles : « Il arrive que des décisions juridiques ne soient pas respectées par le service public, parfois quand on défend les droits de l’homme ça finit aux prud’hommes. »

    Charline Vanhoenacker a précisé à deux reprises que la décision de mise à pied de l’humoriste émanait de Sibyle Veil, présidente de la Maison ronde, et non d’Adèle Van Reeth, directrice de France Inter. Le bras de fer s’engage ainsi avec la présidence, qui semble aujourd’hui isolée d’une partie de ses équipes.

    • présidence, qui semble aujourd’hui isolée d’une partie de ses équipes.

      erm, c’est le contraire, non ? 🤣 De toute manière, « on » comptait pas les garder.

      J’imagine.

  • La France et la Suisse tempèrent les ardeurs du CERN sur le futur collisionneur XXL - Le Temps
    https://www.letemps.ch/suisse/geneve/la-france-et-la-suisse-temperent-les-ardeurs-du-cern-sur-le-futur-collisionn

    Des documents obtenus par « Le Temps » indiquent que les deux pays posent un regard mitigé sur la faisabilité, en l’état, de ce projet hors norme. Ils émettent des recommandations et s’interrogent sur sa compatibilité avec la législation

    https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/ebf3c1d5-c49a-461f-964a-34cf9a86a844/large.avif

  • Bienvenue dans le mystère de l’objet de Hoag : des images étonnantes dévoilent cet étrange phénomène cosmique !
    https://www.tameteo.com/actualites/actualite/bienvenue-dans-le-mystere-de-l-objet-de-hoag-des-images-etonnantes-devoilen

    L’objet de Hoag est une galaxie étrange et extrêmement rare, en forme d’anneau, située à 600 millions d’années-lumière de la Terre et découverte en 1950 par l’astronome Arthur A. Hoag (1921-1999). Elle est légèrement plus grande que notre Voie lactée et a un diamètre d’environ 120 000 années-lumière. Après plusieurs décennies, cet événement cosmique capturé par le télescope spatial Hubble (NASA) continue d’intriguer les scientifiques quant à son origine. Pourquoi ?

    Sur les images capturées par le télescope Hubble de la NASA, on peut voir un anneau lumineux composé de milliards de jeunes étoiles bleues qui forment un cercle parfait autour d’une sphère plus petite et plus dense d’étoiles rouges, probablement plus anciennes. Dans l’espace sombre entre les deux cercles d’étoiles, une autre galaxie en forme d’anneau, beaucoup plus éloignée de nous, se cache également.

    À ce jour, les astronomes ne savent toujours pas ce qui a provoqué ce phénomène cosmique extrêmement rare. Après tout, les galaxies à anneaux - comme l’objet de Hoag - représentent moins de 0,1 % de toutes les galaxies existantes. Mais qu’est-ce qu’une galaxie à anneaux ?

    En fait, les galaxies à anneaux sont des galaxies normales en forme de disque qui se sont déformées après une collision avec une petite galaxie il y a des milliards d’années.
    Les différentes théories sur la formation de l’objet Hoag

    Au moment de sa découverte, il a été suggéré que l’objet de Hoag pourrait être une nébuleuse planétaire, mais cette hypothèse a été rapidement écartée et il a été confirmé plus tard qu’il s’agissait en fait d’une galaxie.

    Arthur Hoag a proposé que la formation des anneaux ne soit qu’une illusion d’optique causée par l’effet de lentille gravitationnelle, un effet qui se produit lorsque des corps de grande masse courbent et amplifient la lumière. Cependant, des études ultérieures ont réfuté cette hypothèse.

    Une autre hypothèse suggère que l’objet de Hoag était autrefois une galaxie en forme de disque, suite à une collision avec une galaxie voisine plus petite, au cours des 3 derniers milliards d’années. La collision aurait produit une vague de densité dans le disque qui aurait abouti à une forme d’anneau caractéristique (imaginez un trou dans le « ventre » du disque), déformant de façon permanente sa force gravitationnelle.

    Cependant, si la collision s’est réellement produite au cours des trois derniers milliards d’années, les astronomes devraient pouvoir en observer les conséquences, mais aucune preuve n’a été trouvée. Si une collision cosmique avait vraiment eu lieu au centre de cette galaxie, elle se serait probablement produite il y a beaucoup plus longtemps, ce qui aurait fait disparaître toute trace.

    Ce qui est certain, c’est que les astronomes n’ont pas encore élucidé l’origine de cet intrigant phénomène cosmique. À ce jour, l’objet de Hoag est l’un des grands mystères de l’Univers, car personne ne sait avec certitude comment il s’est formé.

  • Entre Hertz et Tesla, le divorce est définitivement consommé !
    https://www.clubic.com/actualite-526209-entre-hertz-et-tesla-le-divorce-est-definitivement-consomme
    https://pic.clubic.com/v1/images/2209035/raw

    L’entreprise se retrouve au cœur d’une vaste réorganisation de sa flotte de véhicules électriques. Après avoir annoncé l’acquisition de 100 000 véhicules Tesla en 2021 pour électrifier sa flotte, la réalité économique semble avoir rattrapé la société.

    Le lundi 6 mai, Hertz a confirmé le retrait de 30 000 voitures électriques, un chiffre en hausse par rapport aux 20 000 initialement prévus. Ce revirement drastique est à mettre sur le compte de la dépréciation accélérée de ces véhicules et des coûts de maintenance élevés, forçant Hertz à reconsidérer son engagement vers l’électrification de son parc.

  • Opinion | The Alexandria Ocasio-Cortez You Don’t Know - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2024/05/04/opinion/alexandria-ocasio-cortez.html

    Dans cet article très intéressant (et très élogieux) sur la capacité de AOC à construire des alliances transpartisanes avec des Républicains sur des sujets plutôt techniques mais considérés comme « populaires », je partage ci-dessous l’analyse au sujet de son positionnement sur Gaza, la grosse épine dans le pied de Biden, où l’auteur de l’article voit / espère qu’elle puisse l’aider à rallier les pro-palestiniens et anti-génocide qu’il a déçu.

    On Gaza, too, she has been willing to buck other members of her party to pursue an agenda that a majority of voters support. She was one of the first Democrats to call for a cease-fire; within weeks, nearly 70 percent of Americans said Israel should call one and try to negotiate with Hamas.

    As the war has ground on and the death toll has mounted, it has tested her relationship with the far left. In March, Ms. Ocasio-Cortez was accosted by a handful of protesters who demanded that she call Israel’s war in Gaza a genocide. She had already been supportive of the Michigan activists encouraging voters to vote “uncommitted” rather than back the president in their state’s Democratic primary and had been working to persuade Democrats to support a cease-fire. But at the time, she had not yet said that Israel’s actions in Gaza amounted to genocide. The protesters wanted more.

    Less than three weeks later, Ms. Ocasio-Cortez did accuse Israel of genocide and chastised the White House for providing military aid to the country while it blockaded Gaza. “If you want to know what an unfolding genocide looks like,” Ms. Ocasio-Cortez said in a speech on the House floor, “open your eyes. It looks like the forced famine of 1.1 million innocents. It looks like thousands of children eating grass as their bodies consume themselves, while trucks of food are slowed and halted just miles away.” Last month, she voted against providing additional funding for Israel. Those were unpopular positions in Congress, where unconditional support for the country remains the norm, but they put her in line with a majority of Democratic voters.

    These stances haven’t been enough to quell the doubts from a faction of the left that helped get her elected. Over the past few weeks, some have accused her of caving in to pressure from moderate Democrats on Gaza, noting that she was the only founding member of the Squad to sign a statement saying that while she and the other signees opposed “supplying more offensive weapons that could result in more killings of civilians in Rafah and elsewhere,” they supported “strengthening the Iron Dome and other defense systems.”

    This pattern is, at this point, familiar to close followers of the Squad, whose members are routinely criticized from the left. Ms. Ocasio-Cortez has taken much of the heat from leftist activists who see her as a symbol of the contradictions and compromises inherent in the political system. It may not be realistic to expect absolute purity from her; she is, after all, a politician. But these critiques overlook the promise of what she’s doing behind the scenes.

    With six months left before Election Day, Democratic pollsters and strategists are searching for ways for Mr. Biden to win back Muslims and Arab Americans in swing states such as Michigan and Georgia, recent college graduates who hoped to have their student debt forgiven, immigrant-rights activists and Latinos. Some of the betrayal these voters feel was hardly the president’s fault; he was hampered on student loan debt by a federal judiciary stacked with judges sympathetic to conservative legal arguments, and Congress refused to pass the comprehensive immigration bill he supported in 2021, which would have provided legal status to as many as 11 million undocumented immigrants. Still, Mr. Biden has struggled to help voters understand the reasons for these failures.

    A more gifted orator might have been able to make the structural impediments in his way clear to voters, while also putting forth a proactive vision for dismantling the core problems baked into our politics.

    In that, someone like Ms. Ocasio-Cortez, who endorsed Mr. Biden for re-election in 2023, may be able to help. She’s the Democratic Party’s most charismatic politician since Barack Obama and its most ardent populist since Bernie Sanders. Crucially, she can offer voters something more substantial than a hollow rebuke of Trumpism. Last month, when the journalist Mehdi Hasan asked her how she’d respond to “a young progressive or Arab American who says to you, ‘I just can’t vote for Biden again after what he’s enabled in Gaza,’” Ms. Ocasio-Cortez said a vote for Mr. Biden didn’t necessarily mean an endorsement of all his policies. “Even in places of stark disagreement, I would rather be organizing under the conditions of Biden as an opponent on an issue than Trump,” she said. It was a shrewd political maneuver, designed to distance herself from Democrats who support Israel unconditionally, while meeting voters — some of whom have lost family members in Gaza — where they are. She was, in effect, acknowledging their pain and attempting to channel their righteous anger into a political movement.

    There are, of course, limits to this strategy. Some on the left see Ms. Ocasio-Cortez’s endorsement of Mr. Biden as a betrayal of progressive values, particularly in the wake of the climbing death toll in Gaza. The moderate Republicans who turned out for Mr. Biden in 2020 might shrink from a Democratic Party led by someone they consider an outspoken progressive. But for every moderate or leftist voter lost with a strategy like Ms. Ocasio-Cortez’s, the Democratic Party may be able to win someone new — from the pool of disillusioned Americans who feel shut out of the political process.

    #AOC #Gaza #Démocrates #Biden

  • « Machine », le kung-fu au service de la lutte des classes
    https://www.frustrationmagazine.fr/serie-machine

    Du kung-fu, du marxisme, des syndicalistes, des Gilets jaunes, dans une série TV grand public ? On croit rêver quand on découvre les descriptifs de la nouvelle série Machine, sur Arte. Lorsqu’on allume le téléviseur, c’est surtout par curiosité. On a tellement l’habitude des présentations misérabilistes des salariés au cinéma et de l’incapacité des scénaristes […]

  • Petites maternités : une offre de soins jugée « inadaptée » aux enjeux actuels, selon la Cour des comptes
    https://archive.ph/hLmBF#selection-2213.0-2213.467

    Faut-il fermer les petites maternités ? Renoncer aux structures n’atteignant pas un certain seuil d’accouchements à l’année, au nom d’une prise en charge sécurisée, ou laisser les établissements, les services ouverts, au nom d’un maillage territorial au plus proche des futurs parents ? La question s’invite régulièrement dans l’actualité, depuis plusieurs décennies, au gré des tensions dans l’offre de soins et des alertes lancées par les soignants et les médecins.

  • 7/20 pour recruter des flics de base, du wokisme au concours pour les commissaires...
    https://ricochets.cc/7-20-pour-recruter-des-flics-de-base-du-wokisme-au-concours-pour-les-commi

    Quand on voit la puissance politique et médiatique du système policier (qui nous assène ses obsessions tous les jours à la TV et tient dans sa main les gouvernements), l’inflation de ces moyens de surveillance et de fichage, il y a de quoi s’inquiéter du niveau très bas des concours de recrutement. Niveau en chute libre qui d’ailleurs explique peut-être en partie le caractère systémique et quotidien des violences d’Etat exercées par les nombreux agents surarmés et très majoritairement (...) #Les_Articles

  • « Le moindre mal, c’est toujours le mal » : Jean-Luc Mélenchon répond à Philosophie magazine sur Arendt
    https://www.philomag.com/articles/le-moindre-mal-cest-toujours-le-mal-jean-luc-melenchon-repond-philosophie-

    Mardi dernier, nous avons publié l’article « Mélenchon a-t-il bien compris Arendt ? », sous la plume d’Anne-Sophie Moreau, pour mettre en perspective ses propos polémiques sur le président de l’université de Lille, accusé d’agir comme le nazi Adolf Eichmann après avoir accepté d’interdire une conférence sur Gaza. Le dirigeant de La France insoumise, désormais poursuivi par le gouvernement pour « injure publique », a demandé un droit de réponse, que nous publions ici.

    « Mélenchon a-t-il bien compris Arendt ? », interrogez-vous. Et vous ? M’avez-vous bien compris ? En effet, j’ai fait mienne sa description du mécanisme qui conduit à faire le mal le plus abominable en toute bonne conscience. Les controverses à propos du personnage d’Eichmann ne changent rien à ma conviction sur ce processus.

    La vie m’a permis de l’observer de près. C’était en Argentine, au procès du général Videla. J’y accompagnais deux femmes qui avaient été détenues au camp de torture “El Vesubio” à Buenos Aires. Les dictateurs Videla et Viola assassinèrent 30 000 personnes. Je n’entre ici dans aucun compte rendu, ni détail. Sauf un. Les militaires cités à comparaître avaient participé à la chaîne des meurtres depuis l’arrestation des “terroristes”, le vol de leurs affaires après leur exécution en passant par les séances de torture, le rapt de leurs enfants et les différentes étapes du transport par terre ou dans les airs pour les jeter à la mer. Mais ils plaidaient tous, sans exception, la non-culpabilité au nom du “devoir d’obéissance” consubstantiel selon eux à leur condition de militaire. Certes. Mais celui-ci ne les exempte jamais de l’impératif moral. Pourquoi ne l’ont-ils pas assumé ?

    C’était déjà un sujet de mes discussions de jeunesse sur la responsabilité morale dans l’action politique. Il ne nous suffisait pas de comprendre les conditions de la production du bien. Nous voulions connaître aussi celles du mal. Ne présupposions-nous pas naïvement : l’être humain “naît bon mais la société le corrompt” ? Comprendre la production du mal, c’est refuser la banalisation du mal comme essence humaine

    En utilisateur résolu du matérialisme historique, je sais comment la question “pourquoi” se résout en décrivant “comment”. Le “comment” tel que décrit par Hannah Arendt m’a semblé être une clef efficace. Je récuse donc l’idée que “la fin justifie les moyens”, ou à l’inverse que les conséquences ultimes n’impliquent pas les étapes qui y conduisent.

    Alors, si j’ai bien compris Hannah Arendt, pourquoi qualifier d’“abjecte” ma comparaison des conditions qui mènent au crime ? Empêcher de connaître une analyse du monde et du génocide qu’il voit s’accomplir n’est-il pas de l’ordre de la production banale du mal ? Surtout quand celui qui décide cette interdiction dénonce lui-même des pressions faites sur lui, alors même qu’il y cède ? Pourquoi dire que j’ai comparé les deux hommes ? J’ai comparé l’engrenage. Si je précise bien : “le président est sans doute un brave homme”, c’est que je ne vise pas la personne, mais le mécanisme dont il se fait une servitude volontaire d’être un rouage. Sa fuite devant le réel le conduit même à pleurnicher pour demander qu’on se contienne dans la critique qu’il prévoit pour cette interdiction. Comme s’il s’agissait d’un débat académique, et non de la dénonciation d’un génocide.

    Lisez son communiqué : “On ne peut que regretter, dans ce contexte, la pression exercée sur l’autonomie pédagogique et scientifique des établissements d’enseignement supérieur. […] À Lille, comme ailleurs, l’université continuera à défendre les valeurs de la science, du débat intellectuel et de l’écoute, loin des caricatures et des idées reçues. C’est pourquoi l’université de Lille invite chacune et chacun à la mesure dans les propos qui seront tenus afin de préserver le bien commun qui nous rassemble.” L’interdiction est la négation de ces péroraisons.

    Mon discours détaillait la production du mal par des gens ordinaires. Il alertait mes auditeurs sur les mécanismes qui conduisent à en être l’agent. Ma leçon était : sont criminels ceux qui commettent le crime, mais aussi ceux qui le laissent faire en sachant de quoi il s’agit. Mes mots y sont pesés, autant qu’ils peuvent l’être à l’oral quand on expose une idée philosophique sur une place publique, après deux interdictions de conférences dans la même journée. J’agis conformément à mon devoir politique et à ma compétence philosophique. Qu’est-ce que ma licence de philosophie, sinon une autorisation d’enseigner ? À ma manière, je cherche à le faire au fil de mes discours comme à Sciences Po Paris, car je me sens comptable devant la jeune génération.

    Vous dites au sujet de mes mots : “la justice tranchera”. Un philosophe ne peut le croire. La justice avait conclu à la culpabilité de Socrate. Sans me comparer à lui, j’en ai retenu combien la quête de vérité et de justice était d’un autre ordre que la simple application de la loi. Précisément parce qu’elle s’est faite trop souvent le véhicule de la “banalité du mal”, comme pour la rafle du Vel’ d’Hiv’.

    Interdire une conférence serait un moindre mal face au risque (d’ailleurs inexistant) de violences. Mais le moindre mal, c’est toujours le mal.