Pierre Coutil

de celles et ceux qui marchent avec… (enfin qu’essayent).

  • En France, un enfant tué tous les cinq jours par ses parents ou leurs proches
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/26/en-france-un-enfant-tue-tous-les-cinq-jours-par-ses-parents-ou-leurs-proches

    En se penchant d’une part sur les 363 meurtres d’enfants commis « en milieu intrafamilial » entre 2012 et 2016, et d’autre part sur 45 dossiers judiciaires précis, les auteurs soulignent « l’impérative nécessité de mieux organiser l’échange des informations au sein de chaque service médico-social, de l’éducation nationale, de la police ou de la justice et entre ces services ».

    « Les morts d’enfants au sein de leur famille ne diminuent pas ces dernières années », déplorent les rapporteurs, avec en moyenne 72 victimes par an, soit « un peu moins de 10 % » du nombre total d’homicides en France. Le rapport suggère de mettre en place dans chaque département une commission d’experts qui serait chargée d’examiner a posteriori les cas de décès, afin d’analyser « ce qu’il s’est passé, ce qui aurait pu être fait différemment et comment les situations similaires peuvent être identifiées et prévenues ».

    #infanticide #enfant

  • Pédagogies alternatives: élitistes ou émancipatrices? (Alter Echos)
    https://www.alterechos.be/pedagogies-alternatives-elitistes-ou-emancipatrices

    Le regain d’intérêt pour ces pionniers est évidemment lié à un questionnement sur le rôle de l’école, mais plus encore à la conscience que nous vivons une époque de profondes mutations, entre l’omniprésence d’Internet et le défi écologique, les nouveaux modes d’organisation du travail et les questionnements sur l’exercice de la démocratie. À cela, il faut ajouter l’apport des neurosciences qui semblent confirmer les intuitions des pédagogues de l’Éducation nouvelle.
    […]
    En admettant que ces méthodes pédagogiques favorisent l’apprentissage, le bien-être et l’émancipation des élèves, reste à savoir si ces qualités se retrouvent à parts égales dans chacune de leur mise en œuvre. « Nous manquons de données scientifiques dans le monde francophone. Il faudrait réaliser une grande étude d’envergure pour évaluer ces pédagogies de manière globale », estime Elsa Roland. Toutes pédagogies confondues, les études disponibles ont permis de montrer qu’un enseignement de qualité peut être défini par trois caractéristiques : un climat positif et soutenant, une gestion structurée de la classe, des tâches d’apprentissage stimulantes sur le plan intellectuel. Si les pédagogies alternatives semblent généralement marquer plus de points sur le premier critère, ce sont les pédagogies traditionnelles qui l’emporteraient sur le second. Quant au troisième volet, on pourrait parier sur une forme d’ex aequo, si l’on admet que les tâches répétitives et de pure restitution appartiennent à un autre temps.
    […]
    De manière générale, on sait que moins l’enseignement est explicite, moins il est favorable aux enfants de milieux défavorisés, qui sont plus distants des « attendus » de l’école : lors de la manipulation d’objets destinés à préparer certains apprentissages mathématiques, les enfants de milieux favorisés comprennent le statut de cette activité, tandis que les plus défavorisés ont tendance à penser qu’il s’agit d’un jeu ou de bricolage. À ces « malentendus sociocognitifs » s’ajoute le fait que les enfants issus de milieux précarisés seront moins bien accompagnés dans leurs apprentissages en dehors de l’école. Or les pédagogies actives, telles que pratiquées dans certains établissements, semblent supposer une plus grande implication des parents, en vertu de l’idée qu’il n’existe pas de frontière stricte entre l’école et la maison…

    #éducation #pédagogies_alternatives #neuropédagogie #inégalités #Belgique

  • En France, des milliers d’enfants privés d’accès à l’école (La Croix)
    https://www.la-croix.com/Famille/Education/En-France-milliers-denfants-prives-dacces-lecole-2019-04-23-1201017272

    La Commission consultative nationale des droits de l’homme (CNCDH) pointe du doigt, dans un rapport publié mardi 23 avril, les difficultés d’accès à l’école de milliers d’enfants basés en Outre-mer, de jeunes roms ou encore de mineurs isolés.

    #éducation #pauvreté #inégalités

  • Education : le libéral Institut Montaigne, maître à penser de Macron (Libération)
    https://www.liberation.fr/france/2017/06/07/education-le-liberal-institut-montaigne-maitre-a-penser-de-macron_1575198

    Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, est un fidèle de ce think tank proche du CAC 40 et très influent pendant la campagne du nouveau président.

    #éducation #Institution #JeanMichelBlanquer #LaurentBigorgne #CélineAlvarez #InstitutMontaigne #AgirPourLÉcole

  • L’école rurale, au seuil de l’éducation prioritaire (La Croix)
    https://www.la-croix.com/Famille/Education/Lecole-rurale-seuil-leducation-prioritaire-2019-04-18-1201016593

    Isolement géographique et culturel, freins psychologiques à la mobilité, faible taux de réussite aux examens, décrochage scolaire… les zones rurales cumulent les difficultés. À l’heure où le gouvernement réfléchit à la prise en compte du critère de ruralité dans l’éducation prioritaire, La Croix est allée enquêter dans les Ardennes, l’un des départements les plus ruraux de France.

    #éducation #école #école_rurale #territoires #inégalités

  • Plongée dans les dérives des écoles hors contrat (Challenges)
    https://www.challenges.fr/education/plongee-dans-les-derives-des-ecoles-hors-contrat_653365

    Pédagogie et programmes farfelus, business sans scrupule… Ces établissements 100 % privés se sont multipliés sans réel contrôle. L’Etat réagit depuis peu.

    Mic-mac à Espérance Banlieues (Challenges)
    https://www.challenges.fr/politique/mic-mac-a-esperance-banlieues_652392

    Suite à un rapport d’audit sévère, que Challenges a pu consulter, le réseau d’écoles ultra médiatiques pour les enfants des banlieues est sous le coup d’une plainte contre X pour « abus de confiance ». La Fondation pour l’école, qui abrite le projet depuis l’origine, réunit son conseil d’administration mardi 9 avril, pour décider de l’avenir d’Espérance Banlieues, qui compte aujourd’hui 16 écoles et quelque 600 élèves.

    Mauvaise passe pour les écoles de banlieue financées par les grands patrons (Le Point)
    https://www.lepoint.fr/societe/mauvaise-passe-pour-les-ecoles-de-banlieue-financees-par-les-grands-patrons-

    Pas de reprise de cette information dans les autres médias à ma connaissance. Pas de nouvelles sur ce Conseil d’Administration du 9 avril.

    Rappelons qu’avant de devenir Ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer frayait avec ce réseau très ancré dans une Droite conservatrice voire traditionaliste et accessoirement catholique.
    Hors contrat : le changement de pied de Jean-Michel Blanquer (Luc Cédelle, Blog)
    http://education.blog.lemonde.fr/2018/02/21/hors-contrat-le-changement-de-pied-de-jean-michel-blanquer

    Nous en avions régulièrement parlé sur #Seenthis :
    https://seenthis.net/messages/682881#message682884

    #éducation #école #privatisation #écoles_alternatives #Espérance_Banlieues #laïcité #école_privée #abus_confiance

  • Le Ministère de l’Enseignement Supérieur a manipulé les chiffres de Campus France (Blog, Le Club de Mediapart)
    https://blogs.mediapart.fr/le-rollier/blog/070419/le-ministere-de-l-enseignement-superieur-manipule-les-chiffres-de-ca

    Alors que le Ministre de l’Éducation accuse les syndicats de propager des « bobards », celle de l’Enseignement Supérieur truque les chiffres.

    Selon eux, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation aurait changé les règles de décompte de candidatures étrangères pour pouvoir multiplier artificiellement leur nombre. L’objectif ? Prouver une stabilité dans le nombre de Demandes d’Acceptation Préalable (DAP) pour montrer que la hausse des frais d’inscriptions ne fait pas fuir les étudiants extra-communautaires.

    #éducation #supérieur #fakes_news

    Pour mémoire : https://seenthis.net/messages/761501

  • #Parcoursup. Pourquoi faut-il payer pour faire certains vœux de formation ?
    https://www.ouest-france.fr/education/etudiant/parcoursup/parcoursup-pourquoi-faut-il-payer-pour-faire-certains-voeux-de-formatio

    Elle épaule sa fille, en terminale S, dans ses démarches sur la plateforme Parcoursup et ne s’attendait pas à débourser de telles sommes. Certes, les élèves boursiers en sont exonérés, mais ce n’est pas son cas… 37 € multipliés par dix vœux, cela fait un budget. Et encore, si elle se borne aux écoles nationales d’architecture publiques. « L’université technologique de Compiègne demande 95 €. Du coup, ma fille n’a pas émis de vœu. » Car la lycéenne n’a aucune garantie d’être retenue.

  • « Les opposants à la “théorie du genre” disposent de relais politiques puissants » (David Paternotte, Le Monde, 29.03.2019)
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/29/david-paternotte-les-opposants-a-la-theorie-du-genre-disposent-de-relais-pol

    Depuis le début des années 1990, le Saint-Siège, la droite populiste et l’extrême droite affirment que le concept de #genre déconstruit l’ordre des sexes. Entretien avec un sociologue de l’Université libre de Belgique qui a dirigé un ouvrage collectif sur les campagnes #antigenre en Europe.

    Ils s’attaquent principalement aux #droits à la #reproduction, au #mariage et à la #parentalité des #homosexuels, #lesbiennes et #bisexuels, ainsi qu’aux droits sexuels et reproductifs des #femmes. En de nombreux endroits, ils ont aussi remis en cause l’#éducation_sexuelle ainsi que l’éducation contre les #stéréotypes de genre. S’est ensuite greffée à ces combats la remise en cause de la légitimité des études de genre à l’université.
    Les militants des campagnes antigenre se présentent souvent comme des sauveurs de la démocratie : ils disent lutter contre le totalitarisme moderne de la #pensée_unique et du #politiquement_correct. Ils affirment se battre pour la #liberté_religieuse, mais aussi la #liberté_d’expression, limitée selon eux par la jurisprudence en matière de discours de #haine. En Europe, il serait, à les croire, de plus en plus difficile d’être chrétien et d’invoquer sa conscience pour refuser de marier des homosexuels ou de pratiquer des #avortements.

    #PayWall

  • Meurthe-et-Moselle : chanson polémique dans une école, un syndicat de police porte plainte (Le Figaro)
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/03/29/01016-20190329ARTFIG00055-meurthe-et-moselle-chanson-polemique-dans-une-eco

    France Police a décidé de porter plainte contre l’Éducation nationale et le directeur d’une école primaire de Ludres à cause de la chanson choisie pour le spectacle de fin d’année. D’après le syndicat, les paroles « appellent à la haine ».

    Fichtre, de quoi s’agit-il exactement ?

    Dans la classe de CE1 de l’école primaire Jacques-Prévert à Ludres (Meurthe-et-Moselle), les enseignants et la direction ont choisi d’apprendre aux enfants des chansons de l’artiste Guillaume Aldebert pour le spectacle de fin d’année. Mais les paroles de l’une d’elles ont déplu à certains parents d’élèves.
    […]
    L’auteur de chansons pour enfants écrit aussi : « faire pipi sur un policier », « prendre en otage ma petite sœur », « faire sauter la salle de classe à la dynamite ».
    L’un des parents, qui s’est livré à L’Est Républicain, considère que ce texte est « contraire aux valeurs de la République telles que doit les promouvoir l’école ». Il estime également que « dans le contexte que nous vivons, apprendre ce texte à des enfants de 7 ans (...) semble pour le moins inapproprié. »

    #LeGorafi_encore_plagié

    #éducation #école #spectacle_de_fin_d'année

    Le communiqué du syndicat de policiers
    Source : https://www.facebook.com/SyndicatFrancePolice/posts/2094137410704702

    Syndicat France Police policiers en colère
    28 mars, 13:25 ·

    Le syndicat France Police - Policiers en colère dépose plainte contre le directeur de l’école Jacques Prévert à Ludres et l’Education Nationale en tant que personne morale pour incitation au terrorisme, provocation d’un mineur à commettre un crime ou un délit et diffamation.

    Dans cette école de la « République » de Meurthe-et-Moselle, l’Education nationale a décidé d’intégrer dans ses programmes pédagogiques, l’apprentissage aux enfants de « l’œuvre » d’un « artiste » très engagé.

    Voici les paroles que les enseignants font apprendre à leurs élèves :

    « Faire pipi sur un policier […], prendre en otage ma p’tite sœur […], faire sauter la salle de classe à la dynamite […] Pour louper l’école ».

    Le ministre de l’Education Nationale Jean-Michel Blanquer n’a pour l’heure pas réagi ni d’ailleurs le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

    Notre syndicat étendra le champ de sa plainte pénale à la personne du ministre Blanquer pour complicité si ce dernier ne fait pas immédiatement cesser les infractions.

    Guillaume Aldebert serait, semble-t-il, un artiste de référence dans de nombreuses écoles.. Il est vrai que là il y a du niveau..

    Laisser l’école de la République se transformer en école de la haine témoigne du niveau de déliquescence de nos Institutions et du degrés de responsabilité ou d’irresponsabilité de nos politiciens.

    • Le syndicat France Police – Policiers en colère dépose plainte contre le directeur de l’école Jacques Prévert à Ludres et l’Education Nationale en tant que personne morale pour incitation au terrorisme, provocation d’un mineur à commettre un crime ou un délit et diffamation
      https://france-police.org/2019/03/28/le-syndicat-france-police-policiers-en-colere-depose-plainte-contre-l

    • Le texte ne s’adresse pas aux filles ni aux grandes soeurs, les paroles sont au masculin stricte et les références très virilistes (armée, gars, chatouiller une panthère...). Je ne voie aucun encouragement adressé aux filles dans ce texte, à part des encouragements à subir encore la violence des garçons dans l’espace publique et privée.
      J’ai été voire les paroles complètes. Je croyais que c’etait une vieille chanson de machos des années 80, mais vu la référence à Fortnite et au Wifi c’est du masculinisme bien contemporain.

      Paroles de la chanson Pour louper l’école par Aldebert
      Pour louper l’école
      Je ferais n’importe quoi
      Pour louper l’école
      Moi j’irais jusqu’à…

      Faire le tour de la maison
      En pyjama pour chopper froid
      Manger des tartines au goudron
      Pour avoir mal à l’estomac

      Faire mon service militaire
      Traverser la manche en bouée
      Chatouiller une panthère
      Faire pipi sur un policier

      Pour louper l’école

      Je ferais n’importe quoi
      Pour louper l’école
      Moi j’irais jusqu’ ?

      Pour louper l’école
      Je ferais n’importe quoi
      Pour louper l’école
      Moi j’irais jusqu’à…

      Devenir magicien
      Pour me faire disparaître
      Prier pour que les martiens
      M’enlèvent sur leur planète

      Prendre en otage ma p’tite sœur
      Terminer mes choux d’Bruxelles
      Manger des crayons de couleur
      Pour vomir un arc en ciel

      Sans arme contre un gladiateur
      Je serais prêt à me battre
      Imiter les cascadeurs
      Espérer finir dans le plâtre

      Avaler deux cents limaces
      Pour effrayer les instits
      Faire sauter la salle de classe
      A la dynamite

      Pour louper l’école
      Je ferais n’importe quoi
      Pour louper l’école
      Moi j’irais jusqu’à…

      Pour louper l’école
      Je ferais n’importe quoi

      Pour louper l’école
      Moi j’irais jusqu’à…

      Pour moi c’est pire que le bagne
      Et lorsqu’il l’eut inventé
      Ce sacré Charlemagne
      Aurait du rester couché

      Comptez pas sur moi les gars
      C’est sympa mais c’est sans moi !
      Oui j’ai eu cette idée folle
      Un jour d’éviter l’école

      – Bon allez là faut y aller maintenant
      – On n’veut pas y aller, on n’y va pas
      – Ha si si vous y allez
      – Mais pourquoi ?
      – Mais vous avez signé, vous y allez

      – On n’a rien signé du tout c’est faux, arrête !

      On veut pas y aller
      On préfère rester couchés
      Haut les mains, peau d’lapin
      La maîtresse en maillot d’bain

      On veut pas y aller
      On préfère rester couchés
      Les cahiers : au feux
      La maîtresse au milieu ! »

      jouer à Fortnite sur les mains
      Emménager à la cantine
      Chanter du Black M en latin
      Me faire tatouer les canines

      Passer la nuit sans WIFI
      Me parfumer au Roquefort
      Compter jusqu’à l’infini
      Faire la teuf en Corée du Nord

      Sauter dans l’compost tout nu
      Tester les Kebabs au chlore
      Siffler le gars d’la sécu
      Avoir comme coloc’ un croque-mort

      Courir dans l’désert de doudoune
      Faire mon anniv’ aux urgences
      Traiter Dark Vador de clown
      Regarder le tour de France

      Pour louper l’école
      Je ferais n’importe quoi
      Pour louper l’école

      Moi j’irais jusqu’à…

      Pour louper l’école
      Je ferais n’importe quoi
      Pour louper l’école
      Moi j’irais jusque .....là !

      –------

      Je n’apprendrais pas la chanson d’Aldebert

      Je ferais foiré le spectacle de fin d’année
      J’irais crevé les ballons de foot à la récré
      J’étranglerais mes camarades à la corde à sauté
      et je les enverrais tous se faire émasculer.

      Même sous qualifiés les gars serons mieux payer
      alors vous pouvez bien jouer à fortnite
      puisque vous aurez des bonniches gratuites
      une fois que vous nous aurez engrossés.

      Moi j’irais nulle part, même pas au spectacle de fin d’année.

    • OK sur le « les gars » peu inclusif mais je ne savais pas que chatouiller une panthère était réservé aux hommes... On a donc aussi hâte qu’après les flics, des associations féministes portent plainte aussi, et puis pourquoi pas des vegans, car c’est scandaleux évidemment de manger des limaces pour se faire vomir, sans parler d’embêter des panthères qui n’ont rien demandé. Je pense aussi que fort légitimement, les Nord Coréens seraient autorisés à s’émouvoir qu’on sous-entende des choses fort peu sympathiques sur leur compte. Sans compter les producteurs de choux de Bruxelles, de roquefort, de crayons de couleur, de goudron puis les descendants de Charlemagne, les instits et les tenanciers de kebab qui pourront se porter partie civile. #flic_de_la_pensée

    • OK sur le « les gars » peu inclusif mais je ne savais pas que chatouiller une panthère était réservé aux hommes... On a donc aussi hâte qu’après les flics, des associations féministes portent plainte aussi,

      Qui parle de porter plainte ??? Je donne mon analyse de ce texte qui n’est pas « peu inclusif » (non merci pour ta litote) mais explicitement masculiniste. Chose qui n’avait pas été remarqué, pas même par les profs qui ont choisi de faire chanter cette chanson sexiste.
      A part ca merci d’avoir mentionner que texte est aussi spéciste.

      #spécisme #déni #fraternité

    • explicitement masculiniste

      , rien que ça ! C’est vrai qu’il y a un appel à un féminicide, via un bûcher qui plus est ! Mais finalement, ces parents d’élève et les flics, ils ont carrément raison de s’insurger !
      #ironie
      @aude_v si on prend la chanson au pied de la lettre, oui forcément c’est horrible et dans le lot des femmes en prennent pour leur grade. Effectivement l’auteur est un homme et prend le point de vue d’un petit garçon lambda, c’est assez genré dans le style (mais vraiment pas au point de considérer ça comme masculiniste pour ma part) et oui c’est vrai, ce n’est pas un tract féministe (et pas d’écriture inclusive non plus, je ne l’utilise quasiment pas moi même donc ça me choque pas). La défense des enseignants par rapport à la plainte est juste, à mon sens : il s’agit d’étudier l’ironie et le second degré ici donc je suppose qu’en classe l’enseignant doit précisément expliquer à ces élèves qu’il ne faut pas faire ce que la chanson incite à faire. C’est quand même terrible (et ridicule) de devoir expliquer ça à des adultes... En plus je suis pas du tout fan d’Aldebert mais vraiment des procès d’intention comme ça, qu’ils viennent de flics ou autres adeptes de moraline dénués du moindre humour, c’est juste dégueulasse. Tiens y a ce hashtag aussi que personne n’a mis : #censure

    • pour la censure c’est en rapport avec la plainte et le fait que l’école a donc décidé de ne pas utiliser cette chanson pour éviter les coûts d’une procédure (ce que je peux comprendre). Sur le côté « boys will be boys », encore une fois, c’est aussi un préjugé d’associer tout acte violent à quelque chose de forcément masculin.

  • Amiante à l’école : « Une bombe sanitaire à retardement » (Libération)
    https://www.liberation.fr/france/2019/03/19/amiante-a-l-ecole-une-bombe-sanitaire-a-retardement_1716225

    Plus de vingt ans après le premier scandale, rien ou presque n’a été fait dans la plupart des établissements. L’usure du parc scolaire demande des solutions urgentes que personne ne semble disposé à prendre, mettant en danger élèves et personnel.

    Amiante à l’école : « Pour la sieste, les matelas sont posés sur des dalles amiantées » (FranceInfo)
    https://www.francetvinfo.fr/sante/affaires/scandale-de-l-amiante/amiante-a-lecole-pour-la-sieste-les-matelas-sont-poses-sur-des-dalles-a

    Ce matériau cancérogène est interdit en France depuis 1997. Pourtant de nombreux établissements scolaires seraient encore infestés. Des associations dénoncent une bombe sanitaire à retardement.

    Amiante dans les écoles : Jean-Michel Blanquer réagit à l’enquête de Libé (Libération)
    https://www.liberation.fr/direct/element/amiante-dans-les-ecoles-jean-michel-blanquer-reagit-a-lenquete-de-libe_95

    « […] Notamment parce qu’il doit y avoir un diagnostic technique amiante dans chaque établissement (construits avant 1997, ndlr). [...] Nous vérifions ça », dit le ministre. Vraiment ? Alors comment expliquer que, selon l’enquête de l’observatoire national de la sécurité des établissements scolaires (la seule donnée publique à ce jour), de 2016, un tiers des écoles primaires n’avait toujours pas de diagnostic amiante ?

    #éducation #amiante #santé_publique #collectivités_locales #locaux_scolaires

  • Loi contre le voile à l’école : l’heure des bilans (Libération)
    https://www.liberation.fr/debats/2019/03/18/loi-contre-le-voile-a-l-ecole-l-heure-des-bilans_1715972

    Les données montrent cependant que si, jusqu’en 2004, le taux d’obtention du bac était plus faible pour les jeunes filles du premier groupe [père est né au Maghreb ou au Moyen-Orient], il augmentait régulièrement et tendait à se rapprocher de celui de la population générale ; mais ce taux baisse brutalement pour les jeunes filles d’origine musulmane nées après 1984, et donc encore scolarisées lorsque la loi fut mise en application.

    […] les auteures montrent également que le nombre de jeunes filles déclarant avoir été victimes de racisme ou de discrimination s’est accru, que la confiance dans l’école a diminué, et que le sentiment d’identité nationale s’est accru, les jeunes enquêtées déclarant un attachement plus fort au pays d’origine, mais aussi, ce qui peut sembler paradoxal, à leur identité française. En poussant chacune à se définir selon cette dimension, la loi pourrait avoir contribué à renforcer l’importance de la question identitaire, et encouragé une forme de polarisation. Quant aux différences de parcours à l’âge adulte entre celles assez âgées pour avoir échappé à la loi et celles qui y ont été confrontées, elles sont importantes et vont toutes dans le même sens : les secondes sont plus souvent inactives, ont davantage d’enfants, vivent plus souvent chez leurs parents, et exercent moins fréquemment un emploi.

    #éducation #laïcité #voile #stigmatisation

  • Etats-Unis : « C’est l’ensemble du système des admissions à l’université qui est truqué » - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/03/15/etats-unis-c-est-l-ensemble-du-systeme-des-admissions-a-l-universite-qui-

    Inédit, ce scandale jette une lumière crue sur le processus d’admission ultra-compétitif dans les grandes universités du pays, avec des parents, même issus de la classe moyenne, prêts à des investissements financiers massifs, dans un pays où les inégalités ne cessent de se creuser. Il matérialise l’injustice de l’éducation supérieure d’élite et privée aux Etats-Unis, qui représente pour la classe moyenne un sacrifice financier considérable : 44 millions de jeunes Américains doivent rembourser de colossaux prêts étudiants, contractés pour régler des frais de scolarité toujours en augmentation (ils varient de 35 000 à 60 000 dollars par an pour les meilleures universités). La dette étudiante frise aujourd’hui les 1 500 milliards de dollars.

  • Neurosciences : comment Blanquer veut entrer dans la tête de vos enfants (L’Obs)
    https://www.nouvelobs.com/education/20190121.OBS10418/neurosciences-comment-blanquer-veut-entrer-dans-la-tete-de-vos-enfants.ht

    Les évaluations de CP et CE1, dont la deuxième session démarre cette semaine, sont la partie visible d’une révolution qui n’ose pas dire son nom.

    La lecture de cet article au titre effrayant est édifiante. Quelques extraits, à mon sens, significatifs :

    1. Les neurosciences de Stanislas Dehaene, cette nouvelle phrénologie

    Ces images, ce sont celles de l’activité cérébrale de nos enfants : rouge vif quand les synapses s’affolent, bleu profond quand elles sont au repos. Elles nourrissent les travaux du chercheur sur les différentes régions du cortex dévolues aux apprentissages – « bosse des maths » ou « boîte aux lettres » de la lecture.

    La « bosse des maths » est une expression qu’on doit à la phrénologie, une pseudo-science du XIXème siècle qui associait capacités cognitives et formes du crâne (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Phr%C3%A9nologie). « La Bosse des Maths » est d’ailleurs le titre d’un livre de Stanislas Dehaene qui semble revendiquer lui-même une forme de filiation (cf. https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences/mathematiques/bosse-des-maths_9782738125248.php).
    Stanislas Dehaene, psychologue cognitiviste et neuroscientifique, qualifié par ses détracteurs le « Raspoutine de Blanquer », est le Président du Conseil scientifique de l’Éducation nationale (https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_scientifique_de_l%27%C3%89ducation_nationale).

    2. Une vision mécaniste des apprentissages

    Pour le scientifique, cela justifie d’adopter une méthode d’apprentissage explicite, répétitive et progressive : décoder des syllabes (ba, bo, bu), puis des pseudo-mots (tarba, rabata), puis des mots et des phrases entièrement décryptables – « la banane du bébé est belle ».

    3. Une idéologie et non une pédagogie

    Deux des membres du CSEN, Dehaene lui-même et le Marseillais Jo Ziegler développent des logiciels qui permettent aux élèves à besoin de s’entraîner « en fond de classe sans accaparer leurs enseignants ».

    Accaparer … tout est dit. Dehaene et Blanquer sont les meilleurs élèves du macronisme. Sous des propos consensuels ("aider les élèves les plus fragiles") et des argumentaires scientistes, il s’agit bien de construire une école efficace qui ne perd pas de temps avec les derniers de cordée à besoin .

    #éducation #neurosciences #apprentissage

    NB : L’article est sous #paywall, mais… on peut en retrouver l’intégralité dans la revue de presse (à la gloire) du Ministère qui gère moyennement le respect du droit d’auteur (ou de propriété ?), ici : https://www.ac-strasbourg.fr/fileadmin/public/Presse/Panorama_presse/Janvier_2019/Panoramanational_20190122.pdf

  • Les coachs d’orientation se positionnent sur le « nouveau lycée » (Le Monde)
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/14/les-coachs-d-orientation-se-positionnent-sur-le-nouveau-lycee_5435942_3224.h

    Grâce aux réformes Blanquer, le “Marché de l’angoisse” (et ses acteurs privés) est en pleine expansion.

    Pour y voir plus clair dans son orientation, Maxime, 15 ans, et sa famille ont fait appel à un cabinet privé. Une démarche qui arrive de plus en plus tôt dans la scolarité.

    […]

    Lui comme plusieurs coachs privés d’orientation interrogés par Le Monde observent ce mouvement : la cible de leurs clients s’est élargie. Si les jeunes de terminale restent majoritaires, des élèves de première, mais aussi de seconde viennent frapper à leur porte.

    #éducation #secondaire #baccalauréat #orientation

    • Il a fallu accélérer la cadence. « Quand nous avons vu qu’il fallait choisir dès cette année des spécialités pour la classe de première, on a décidé de faire appel à un cabinet d’orientation plus tôt que prévu », rapporte Laura, dont le fils, Maxime (les prénoms ont été changés à leur demande), 15 ans, suit son année de seconde au lycée Notre-Dame-du-Grandchamp, à Versailles.

      Mère, père et fils sont installés autour de la table, ce lundi 11 mars, dans une petite salle d’un appartement de bureaux d’un immeuble chic du 8e arrondissement parisien, pour clore le bilan d’orientation du jeune homme. « Nous allons regarder ensemble tes dominantes, parmi les 50 critères de personnalité qui ressortent de l’étude de potentiel que tu as remplie », expose Alexandre de Lamazière, costume noir rayé et chevalière au doigt, président du cabinet privé ODIEP depuis 2009, qui suit quelque 300 jeunes par an.

      Lui comme plusieurs #coachs privés d’orientation interrogés par Le Monde observent ce mouvement : la cible de leurs clients s’est élargie. Si les jeunes de terminale restent majoritaires, des élèves de première, mais aussi de seconde viennent frapper à leur porte. « On se pose la question de l’orientation de plus en plus tôt », estime Armelle Riou, PDG de Mental’O.

      « Inquiétude parentale »
      « Le #coaching_scolaire est une pratique qui date du début des années 2000, mais elle est montée en puissance ces dernières années, avec l’arrivée des “#coachs_d’orientation ” », constate Anne-Claudine Oller, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation à l’université Paris-Est-Créteil. Outre un « mouvement général de société mettant l’accent sur la performance et le développement personnel », la sociologue pointe un facteur double dans le monde de l’éducation : d’un côté « l’inquiétude parentale face à l’insertion sur le marché du travail », de l’autre « des réformes qui se succèdent et alimentent l’angoisse, d’APB [la plate-forme Admission post bac] à Parcoursup, en passant par le lycée réformé cette année ».

      Les voies générales S, ES, L vont disparaître à la prochaine rentrée, au profit de trois spécialités à prendre en classe de première, deux en terminale, adossées à un tronc commun. « Il va falloir développer des démarches stratégiques pour savoir comment choisir ces options », résume-t-elle.

      La question est au cœur des discussions entre le coach parisien et la famille de Maxime, second d’une fratrie de cinq enfants et au profil de bon élève. « Tu as un profil très créatif », décrypte le coach au regard du test de Maxime, qui a suivi trois autres rendez-vous depuis février, pour un coût de 700 euros. Avant d’évoquer différents parcours possibles pour rejoindre les métiers de la communication, du numérique, ou encore du graphisme.

      Une spécialité fait longuement débat : faut-il prendre les maths ? Le lycéen n’aime pas franchement la matière. « Mais si tu ne prends pas les maths, beaucoup de portes vont se fermer ensuite », juge Alexandre de Lamazière, alors que Maxime s’inquiète déjà du niveau difficile promis dans la discipline.

      « Stratégie complexe »

      « Les attendus du postbac, ils ont été dévoilés ? », interroge Laura. Un ange passe. « Mais pourquoi ils n’ont pas gardé les maths dans le tronc commun ? », s’interroge le père, commercial dans une entreprise en logiciel. Compromis va être in fine trouvé, en choisissant au moins les maths en première, « par sécurité ».

      Mais la réflexion n’est pas si simple. « Si tu abandonnes les maths, il te restera SVT et histoire-géographie en terminale, constate Laura, au regard des deux autres options envisagées par son garçon. Pas très cohérent… » « C’est vraiment de la stratégie complexe », lâche son mari, désarçonné. Exit les sciences de la vie et de la Terre donc, ce seront les sciences économiques et sociales.

      « Finalement, c’est un peu ce que je pensais au début », réagit le jeune homme, qui avait remis le matin même ses souhaits de spécialités à son lycée. « Maintenant, on en est sûr », ajoute Alexandre de Lamazière, tout en lui conseillant dans tous les cas de « bien “performer” » par la suite. « Même dans les établissements publics et les facs, c’est difficile de rentrer maintenant ! »

      Réforme du lycée : « Les professeurs font tenir un système qui engendre une #angoisse permanente » , TRIBUNE, Thibaut Poirot, Professeur d’histoire en lycée, 04 février 2019

      Le professeur agrégé d’histoire Thibaut Poirot réagit aux propos du ministre Jean-Michel Blanquer, qui a qualifié les enseignants sceptiques à l’égard de la réforme du lycée de « ventilateurs d’angoisse ».Publié le 04 février 2019 à 16h40 -

      Monsieur le Ministre,
      Vous avez qualifié les sceptiques à l’égard de la réforme du lycée de « ventilateurs à angoisse » dans votre interview au JDD du dimanche 3 février. Je tenais à vous faire part respectueusement d’un fait : j’en suis un. Comme des centaines de milliers d’agents du premier service public de France. Non par conservatisme professoral, qui relève du mythe. Oui, le baccalauréat doit changer. Mais je suis devenu un ventilateur, par accumulation. Les courants du doute font tourner de plus en plus rapidement les pales de mon angoisse. Parce que je vois comme d’autres que nous courons à la catastrophe, par habitude si française de préparer sans soutien et sans vrai temps de réflexion une réforme au pas de charge, sans prendre garde aux obstacles et aux difficultés, aux motifs sérieux d’inquiétude sur les motivations, sans entendre les questions concernant les moyens de sa mise en œuvre.
      Je suis bien un ventilateur à angoisse et je le regrette. Car comme nombre de mes collègues, je vois arriver avec un certain malaise les échéances d’une réforme illisible, mal préparée, tant pour le bac 2021 que pour le lycée professionnel.

      « Ventilateurs à angoisse ». Oui, Monsieur le Ministre. Il n’y a rien d’étonnant. Serions-nous dans un tel état si cette année n’avait pas enchaîné depuis le 1er septembre les annonces contradictoires, les décisions unilatérales de dernière minute ?

      Pas d’effet magique de la réforme
      Monsieur le Ministre, les professeurs sont des individus comme les autres : normalement constitués, dotés d’un cerveau et capables de s’en servir. Quand l’arrivée de la fameuse « DHG » (Dotation horaire globale, qui fixe les moyens d’un établissement) largement ignorée du grand public s’apparente cette année dans chaque lycée de France à une angoisse collective, oui, nous avons un problème. J’ai bien du mal à croire, Monsieur le Ministre, que nous n’aurons que 27 élèves par classe au lycée à la rentrée prochaine, comme vous le laissiez entendre. Il n’y a pas d’effet magique de la réforme.

      Quand votre consultation des professeurs n’entraîne aucun changement majeur des nouveaux programmes inapplicables du lycée, je suis angoissé. Quand vous balayez le vote du Conseil supérieur de l’éducation sur ces programmes, je suis angoissé. Quand nous ne connaissons toujours pas les modalités d’évaluation au baccalauréat dont les nouvelles épreuves commencent dès janvier 2020 (épreuve de contrôle continu), je suis angoissé. Quand nous n’avons pas de réponses à des questions essentielles à six mois d’une rentrée qui se veut une révolution au lycée, je suis angoissé. Quand nous ne savons pas à quoi nous préparons nos élèves, je suis plus qu’angoissé. Aucune heure de préparation au fameux grand oral, aucun moyen effectif sur l’accompagnement à l’orientation, aucune idée des formats d’épreuves. Le vide crée l’angoisse.

      Mais les enseignants ne la montrent pas, cette angoisse. Ils font tenir un système qui engendre pourtant cette angoisse permanente. Cette angoisse, ils la cachent aux familles. Ils conseillent, tentent d’anticiper les effets sur l’orientation. Car les parents, eux aussi, sont angoissés. Comme pour Parcoursup l’an dernier, les enseignants encaissent vos choix, avec l’espoir que cette fois-ci la méthode sera meilleure, les inquiétudes écoutées, le calendrier tenable. Vœux pieux. Pourtant, ils continuent d’être ce filet de sécurité social et politique dans une France de plus en plus angoissée.

      Désengagement des professeurs

      Monsieur le Ministre, je suis un citoyen comme les autres. Je vote (encore). Le corps professoral fait (faisait ?) encore partie de cette frange de la population dont le réflexe républicain à chaque élection est fort. Et depuis 2014, les enseignants ont été bien souvent (trop souvent) au cœur de ce « barrage contre l’extrême droite » qui sert aujourd’hui de mot d’ordre au président de la République.

      Mais voyez-vous, Monsieur le Ministre, tout ce qui concourt à faire passer une vérité auprès de l’opinion en balayant les alarmes, les alertes sur un manque de pilotage d’une réforme, je me dis que ce réflexe ne durera pas longtemps. Je le déplore, j’en ai des angoisses (encore d’autres angoisses…), mais c’est ainsi. Et il faudra encore de nombreuses années pour réparer les blessures, la vindicte, les mots qui n’ont rien à envier aux fameux « cyniques et fainéants » du président. L’angoisse n’est pas seulement un état, Monsieur le Ministre, elle est le terrain du désengagement des professeurs qui refusent de servir de vigies républicaines aux élections pour porter au pouvoir une politique qui renie l’idée même d’un système éducatif républicain, c’est-à-dire respectueux de ses agents.

      Je voudrais, nous voudrions du temps, du temps pour comprendre, pour préparer, pour accompagner. Ce temps, vous le refusez. Mais le temps, joue aussi contre le politique. Ce temps, c’est celui qui prépare les crises démocratiques.
      Par deux fois dans notre histoire récente, si l’extrême droite a pu accéder au deuxième tour de l’élection présidentielle, c’est parce qu’un gouvernement de gauche n’a pas su écouter ses professeurs. Certes, me direz-vous, vous n’êtes pas de gauche. Mais le passage de M. Allègre au ministère [de 1997 à 2000] comme la réforme des zones d’éducation prioritaire et la réforme du collège ont eu des conséquences démocratiques. Parce qu’aucune organisation n’avait mis quelque énergie à écouter ce que les enseignants avaient à dire. Dispersés, déboussolés, ils ont fait défaut à ceux qui pensaient être « le parti traditionnel des professeurs ».

      La leçon vaut pour la gauche, pour la droite, pour toute organisation politique. Je crois que demain, ces électeurs-là ne vous feront pas seulement défaut. Ils refuseront sans doute une nouvelle fois de servir de renfort démocratique quand le scénario politique du pire se reproduira encore. La France y perdra, votre réforme aussi. Monsieur le Ministre, donnez-nous du temps.

  • Lycée : Le « libre choix » des élèves soumis à la gestion des moyens
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/03/11032019Article636878872313563017.aspx

    Concrètement cette note confirme la priorité à la gestion donnée par la réforme. Les élèves seront obligés de remplir les spécialités que leur lycée offrira et cette offre pourra chaque année être ajustée en fonction des moyens accordés. Alors que le ministre parle d’un droit de choisir en fait l’administration trouve avec la réforme une souplesse de gestion nouvelle du fait de la suppression des filières.

    Le tri social permanent

    Le choix du lycée à l’issue de la troisième sera déterminant pour l’élève. Car le changement de lycée ou le suivi d’une spécialité en dehors du lycée sera très difficile. L’élève sera en fait attaché à l’offre de son établissement.

    • La réforme du lycée est vendue comme une plus grande individualisation des parcours (fin des filières) et un respect des choix de formation des lycéen·nes. En fait, la contrainte des moyens (les options ne sont financées que s’il y a assez de demandes) et la gestion administrative fondée sur la réussite et le mérite dessine une toute autre réforme que celle annoncée.

      « Vous avez la liberté de choisir en suivant vos goûts et vos centres d’intérêts ». C’est ce que JM Blanquer promet aux lycéens dans une vidéo diffusée par le ministère de l’éducation nationale pour justifier la réforme du lycée. Or une note de la Dgesco en date du 6 mars 2019 éclaire « le traitement des choix des enseignements de spécialité de 1ère générale » par les établissements. Le principe du libre choix des élèves est en fait cadré par une règle bien plus forte : la gestion administrative. Les élèves ne sont libres de choisir que dans les spécialités que l’administration veut bien leur offrir et s’ils le méritent par leurs notes.

      #éducation #RéformeBlanquer #lycée #baccalauréat

  • Les lycéens privés d’éducation à la sexualité (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/12/07122018Article636797638384439406.aspx

    Dans le cadre des sciences de la vie et de la Terre (SVT), l’éducation à la sexualité (mise en place de l’identité sexuée de la fécondation jusqu’à la puberté en passant par le développement embryonnaire et fœtal, physiologie de la procréation intégrant la notion de système hormonal, contraception, méthodes de PMA palliant l’infertilité, IST, liens entre cerveau et plaisir sexuel…) qui faisait jusqu’alors l’objet d’un enseignement quasi identique quelle que soit la filière de la classe de première générale (S, ES ou L) sera transféré en classe de seconde. A l’heure où le premier rapport sexuel en France, selon la plupart des études, semble se situer entre 17 et 18 ans, il n’y a rien de choquant à aborder ces questions un peu plus tôt qu’auparavant.

    Malheureusement, tous les élèves n’auront pas droit à cet enseignement en SVT. Le problème réside dans le calendrier de mise en place de la réforme. Dans la mesure où celle-ci sera mise en œuvre dès la rentrée prochaine pour les élèves qui entreront en classe de première, ces derniers, qui auront donc suivi l’ancien programme de seconde dans lequel il n’est nullement question de sexualité (à part peut-être d’un point du vue évolutif…), ne recevront donc aucun enseignement scientifique relatif à celle-ci durant l’intégralité de leur scolarité au lycée (il semble peu probable en effet d’y revenir en classe de terminale).

    SVT : Quand le ministère reconnait l’oubli de l’éducation à la sexualité... (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/03/12032019Article636879715223299854.aspx

    Le ministère reconnait ainsi l’oubli de taille de l’éducation à la sexualité pour les élèves qui vivent la transition entre anciens et nouveaux programmes. Aux enseignants de réparer la légèreté avec laquelle les programmes du lycée sont conçus.

    #éducation #réforme_lycée #SVT #éducation_sexuelle

  • Julien Clerc, barbecue et manga : un manuel traque le sexisme invisible à l’école (L’Obs)
    https://www.nouvelobs.com/societe/droits-des-femmes/20190307.OBS1330/julien-clerc-barbecue-et-manga-un-manuel-traque-le-sexisme-invisible-a-l-

    L’école républicaine française a beau être gratuite, laïque et obligatoire, il reste encore pas mal de travail pour abolir les mille et un comportements sexistes au quotidien qui s’y manifestent. Ceci, d’autant qu’ils sont souvent invisibles aux yeux des profs, même dotés de la meilleure volonté du monde.

    Présentation de cet ouvrage :
    – Naïma Anka Idrissi, Fanny Gallot, Gaël Pasquier, “Enseigner l’égalité filles-garçons”, La Boite à Outils du professeur, Dunod, novembre 2018.
    https://seenthis.net/messages/738772

    #éducation #genre #stéréotypes #sexisme #ÉgalitéFG

  • Loi Blanquer : économies, défiance et volonté de contrôle (L’instit’humeurs)
    https://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2019/03/03/loi-blanquer-economies-defiance-et-volonte-de-controle.html

    Mais il apparait en réalité que le ministère a parfaitement joué sa partition, qu’il savait très bien où il allait, éparpillant les articles sans les lier, jouant avec les amendements, noyant les mesures essentielles parmi les accessoires, bien aidé dans son entreprise par les députés LREM. La création des EPSF en est l’exemple le plus édifiant : on pourrait s’étonner qu’une mesure à l’impact aussi important soit passée par un simple amendement. Mais le fait de passer par un amendement (déposé en commission, ce qui n’est pas tout à fait pareil qu’en lecture) a permis de faire l’économie d’un passage devant le Conseil d’état, d’éviter la consultation et de court-circuiter les corps intermédiaires (Conseil supérieur de l’éducation, syndicats), enfin de ne pas avoir à fournir une étude d’impact qui détaille la mesure et ses implications.
    […]
    Vainqueur d’une vraie partie d’échecs législative, le ministre-qui-avait-dit-qu’il-ne-ferait-pas-de-loi-à-son-nom est arrivé à ses fins. Sa loi se caractérise par au moins trois aspects saillants :
    – une obsession du contrôle, à travers une véritable reprise en main de tous les pouvoirs et leur centralisation au ministère […]
    – une vraie défiance envers les enseignants […]
    – la volonté de faire des économies, qui seront substantielles avec la possibilité offerte aux étudiants pré-recrutés de tenir une classe […]. Il ne faut jamais oublier que l’objectif plus ou moins avoué est de faire 50 000 postes d’économies dans l’école sur le quinquennat […].

    Et les élèves dans tout ça ? Quasiment pas un mot dans le texte de loi. Les élèves, après tout, c’est notre travail à nous, enseignants.

    #éducation #Réforme #Blanquer

  • Pierre Merle : Polémiques et fake news scolaires (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/02/22022019Article636864160256278980.aspx

    Sur l’école aussi : des faux-débats au service de diversions idéologiques et d’instrumentalisations politiques.

    Du vol des accents circonflexes au niveau qui ne cesse de baisser, les rumeurs, les fake news ont largement envahi l’univers de l’école. Même quand elles sont folles comme l’enseignement de l’arabe obligatoire ou l’apprentissage de la masturbation en maternelle. Comment peuvent naître et se développer de telles fake news ? Quelles conséquences pour l’École ? Pierre Merle élève le niveau en analysant plusieurs polémiques scolaires. Pour lui, il est urgent d’assurer une éducation aux médias mais aussi de bénéficier d’une évaluation indépendante de l’école. Car derrière ces fake news se distinguent des campagnes politiques et l’assujettissement de l’École au politique.

    #éducation #école #information #débats #rumeurs #fake_news

  • Enfants hyperactifs : nouvelle mise en garde sur l’usage massif de Ritaline (Le Parisien)
    http://www.leparisien.fr/societe/sante/enfants-hyperactifs-nouvelle-mise-en-garde-de-medecins-sur-l-usage-massif

    Certains spécialistes alertent contre l’usage de plus en plus important de ce médicament, utilisé notamment chez les enfants pour traiter les troubles de l’attention et l’hyperactivité.

    #Enfants #Santé #Ritaline #TDAH #Drogues

  • Comment McDonald’s « veut donner le goût de la lecture à des millions d’enfants » (Le Figaro)
    http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2019/03/04/37002-20190304ARTFIG00013-comment-mcdonald-s-a-donne-le-gout-de-la-lecture-

    Environ vingt millions de contes d’Alexandre Jardin ont été distribués par la grande chaîne de fast-food. Des récits fantastiques qui vont maintenant sortir en librairies. L’auteur revient sur ce projet qui participe de son ambition de construire une « nation de lecteurs ».

    #éducation #lecture #entreprise #fatigue #pensée_magique

  • Lorsque soudain s’incarne le concept de “vacataire”… (Vu à l’école)

    La réforme (et la disparition) des services publics passent par la casse des statuts des fonctionnaires. Actuellement, cette réforme s’appelle CAP2022 et est présentée ainsi par le gouvernement :
    “Action Publique 2022 : pour une transformation du service public” (Site Gouvernement.fr)
    https://www.gouvernement.fr/action/action-publique-2022-pour-une-transformation-du-service-public

    Cette réforme a été relancée il y a quelques jours par le gouvernement et prévoit notamment de « faciliter le recours aux contractuels » :
    “Le plan du gouvernement pour rendre la fonction publique plus flexible” (LePoint.fr)
    https://www.lepoint.fr/economie/le-plan-du-gouvernement-pour-rendre-la-fonction-publique-plus-flexible-14-02

    Dans l’Éducation Nationale, le « contractuel » est arrivé il y a quelques années sous le nom de « vacataire ».
    En effet, en raison d’un management souvent pitoyable, d’une crise des recrutements et de la dévalorisation d’un métier ressenti comme de plus en plus difficile, les professeur·es viennent à manquer, notamment en éducation prioritaire.
    “École cherche enseignants désespérément” (La Croix)
    https://www.la-croix.com/Famille/Education/Ecole-cherche-enseignants-desesperement-2016-10-18-1200797185
    “Entre 250 et 400 classes sans instit tous les jours en Seine-Saint-Denis” (LeParisien.fr)
    https://seenthis.net/messages/463194

    Pour pallier ce manque créé par les dysfonctionnement du système lui-même, il y eut l’arrivée des “vacataires” dans les écoles.
    La question fut peu médiatisée mais quelques médias s’étonnèrent malgré tout qu’on puisse devenir enseignant·e au contact des élèves sur un simple entretien, puisque c’est là la procédure très simple et peu sélective pour recruter un vacataire qui le lendemain s’occupera d’enfants dans une classe. Pour un salaire assez avantageux… pour l’État.
    “Devenir prof ? Rien de plus simple (Slate.fr)
    https://seenthis.net/messages/406000

    D’abord très présent·es dans le second degré sur des postes fractionnés ou en zone sensible, l’emploi de vacataires prend peu à peu de l’ampleur gagnant le premier degré et les zones rurales.
    “Cinq contractuels recrutés pour enseigner dans des classes de primaire de la Nièvre” (Le Journal du Centre)
    https://www.lejdc.fr/nevers/education/2018/11/28/cinq-contractuels-recrutes-pour-enseigner-dans-des-classes-de-primaire-de-la-n

    Le nombre de contractuels dans l’Éducation Nationale a ainsi doublé entre 2008 et 2018 et l’on en vient à embaucher « n’importe qui » :
    “Face à la pénurie, l’école parfois contrainte d’embaucher n’importe qui” (Libération)
    https://seenthis.net/messages/732310

    Et puis un jour, le concept du vacataire s’incarne. Concrètement. Brutalement.

    Extrait d’un message envoyé en février 2019 par une équipe enseignante d’une école de REP à sa hiérarchie :

    M <vacataire> remplaçait aujourd’hui Mme <enseignante>, dont il a pris la classe de CM2 […].

    Lorsque je suis descendue à la récréation, j’ai vu arriver 5mn après un premier flot d’élèves de CM2, venus m’interpeler tant ils étaient horrifiés par l’attitude du maître […].
    Le premier fait marquant qui m’a été rapporté, est que le maître a soulevé, pour renverser, le pupitre sur lequel <élève 1> était assis, de sorte à ce qu’il s’est retrouvé par terre, avec le pupitre renversé sur lui.
    Lorsqu’il s’est dégagé, le maître s’est avancé, menaçant, acculant <élève 1> à terre contre le mur, si bien qu’il s’est cogné la tête en reculant face à la menace. Suite à cela, le maître s’est tenu au-dessus de lui, enjambant <élève 1> toujours à terre, en lui demandant : « Alors, tu veux encore jouer ? »…
    M’ont été rapporté également :
    – qu’il aurait violemment empoigné deux élèves par le col,
    – qu’il avait exigé des élèves une posture rigidement rectiligne par rapport au pupitre : pas de jambes sur le côté, « sinon je t’arrache la jambe » (sic) ; aucun bras sous le bureau ni aucun coude appuyé sur le dossier « sinon je t’arrache le bras » (sic), pas le droit de se relaxer le poignet après avoir copié un moment, (menaces violentes sur les élèves les plus calmes, simplement parce qu’ils se tournaient le poignet après 1/4 d’heure de punition collective suite au chuchotement de 2 élèves…).
    Tous les élèves ont fait l’objet de punition collective, la tâche de tous étant de copier en silence, sans s’arrêter ni lever le nez, alors que la plupart étaient exempts de reproches.
    […]
    Par ailleurs, les CM1 qui ont donc eu ce Maître après la récréation m’ont rapporté les mêmes faits : menaces si tenue pas strictement droite, aucun bruit, propos menaçants violents « je t’arrache le bras » […].
    […] je suis montée récupérer les élèves de CM2 dans leur classe, pour les répartir entre les différents autre collègues. J’ai ensuite informé notre collègue remplaçant que : « compte tenu des incidents survenus dans la matinée, je ne pouvais plus lui confier ces élèves ».

    Quatre jours après, cette personne était toujours devant élèves.
    Dans une autre école.

  • Devenir prof ? Rien de plus simple (c’est après que ça se complique) | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/106129/devenir-prof-simple-apres-complique

    J’ai exercé plusieurs professions dans ma vie mais rien, dans toute mon existence, n’aura été plus simple que de devenir enseignante. Rien n’aura été aussi peu anticipé par mon employeur.