• https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/electricite-pourquoi-les-factures-vont-continuer-de-flamber-983992.html

    Électricité : pourquoi les factures vont continuer de flamber
    Alors même que les prix de l’électricité ont baissé sur les marchés, les tarifs payés par les consommateurs vont à nouveau connaître une hausse de 10% au 1er février 2024, a confirmé ce jeudi le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, sur FranceInfo. Surtout, d’autres « hausses régulières » devraient suivre. Et pour cause, depuis près d’un an, le gouvernement met progressivement fin à son bouclier tarifaire, ce qui fait mécaniquement gonfler les factures.

    https://justpaste.it/befcl

    #EDF #marché_de_l'électricité #ARENH #TRV

  • Perte et dette records : EDF dans un gouffre financier malgré le retour des clients
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/perte-et-dette-records-edf-dans-un-gouffre-financier-malgre

    AFP parue le 17 févr. 2023 - 09h30

    (...)

    Avec la flambée générale des prix de l’électricité, EDF a vu revenir de nombreux clients français, mais n’a pas pu assez produire avec ses centrales : le groupe a dû acheter à prix d’or de l’électricité sur les marchés.

    (...)

    (...)

    Car pour contenir la facture des Français grâce au bouclier tarifaire, l’Etat, actionnaire majoritaire et bientôt unique, a obligé le groupe à vendre en 2022 davantage d’électricité à bas prix à ses concurrents, fournisseurs d’électricité alternatifs. Une mesure au coût exorbitant pour l’opérateur historique : 8,34 milliards d’euros.

    (...)

    (...)

    (...)

    On t’explique au beau milieu de toutes les causes qu’on aimerait te faire reconnaître comme les causes importantes, que bon, EDF a été contrainte à vendre à perte de l’électricité à des concurrents qui ne devaient pas perdre d’argent, eux.

    On oublie à chaque fois de te dire qu’EDF a été contrainte à verser des dividendes dans les 13 dernières années, et à décaler les phases de maintenance, et à réduire les coûts de sous-traitance, etc.

    • #ARENH : avoir obligé EDF à brader sa production d’électricité aux "opérateurs alternatifs et la contraindre à racheter des kWh aux prix du marché ... Et maintenant, on te dit que l’état va se renflouer avec l’épargne des particuliers (CNE-livret A) pour remettre à flot la production des centrales nucléaires.

      Géré conjointement par la Caisse des dépôts et les réseaux bancaires, le Livret A sert essentiellement à financer le logement social.
      « Je suis convaincu que l’épargne populaire, du Livret A, du Livret de développement durable et solidaire, du Livret d’épargne populaire qui, au total, atteint 500 milliards d’euros aujourd’hui, peut davantage encore financer la transformation de notre appareil de production énergétique », a récemment affirmé devant le Parlement le patron de la CDC Eric Lombard.

      Contactée mercredi soir par l’AFP, la Caisse des dépôts a indiqué que « les choix sur le modèle économique et la structure de portage sont prévus pour 2023 et à la main des pouvoirs publics ».

      https://www.bfmtv.com/economie/le-gouvernement-lorgne-l-epargne-du-livret-a-pour-financer-son-projet-nucleai

      C’est moi qui psychote ou ça sent la #banqueroute ?

    • Les comptes d’EDF sont dans le rouge depuis plus de 20 ans et sévèrement depuis 15 ans il me semble.
      Tous les ans il y a un ou plusieurs d’articles qui s’en alarment...puis tout le monde oublie.

      L’État ne laissera jamais la gestion des centrales à une autre entreprise, on est typiquement là dedans :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Too_big_to_fail
      Clairement la nationalisation serait moins hypocrite mais ça ferait pas sérieux auprès de Bruxelles donc ils feront pas non plus.

      Il y a souvent des raisons agitées pour expliquer ça. En vrai il suffit de voir ce que les PDG d’EDF réclament depuis plusieurs dizaines d’années pour voir le problème : le prix de l’électricité vendue par EDF ne compense pas le prix de production. Et comme personne ne veut prendre le risque d’augmenter ce prix...EDF ne peut pas avoir les comptes au vert.
      Gadonneix a été viré (en 2009) pour l’avoir dis un peu trop fort...

    • J’avais employé le terme "banqueroute" dans le sens où il traduit la gestion frauduleuse d’une entreprise et que cette gestion constitue un délit.

      Le terme banqueroute nous vient de l’expression italienne banca rotta (« banc cassé ») : en Italie durant l’époque médiévale, les financiers officiaient dans les marchés où ils s’installaient derrière une table de comptoir qu’on appelait à cette époque la banca (à l’origine du mot « banque ») qui leur permettait d’accueillir leurs clients et d’y négocier leurs affaires1. Lorsqu’un banquier n’était plus en mesure de régler ses dettes, il était alors déclaré fallito (insolvable, en faillite) et ne pouvait plus exercer son métier. Le banquier déchu devait alors casser publiquement sa banca pour montrer aux habitants son interdiction d’exercer toute activité financière : l’expression banca rotta finit par se répandre dans le langage courant comme celle traduisant la situation d’insolvabilité d’un banquier.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Banqueroute_(France)

      Contrairement à la faillite d’une entreprise qui résulte des aléas économique, la banqueroute désigne des agissements volontaires frauduleux qui ont pour conséquence d’aggraver la situation de l’entreprise. Ainsi, le délit de banqueroute, ou de banqueroute frauduleuse, sera retenu contre la personne qui a volontairement commis une ou plusieurs infractions dont il résulte une instabilité financière.
      https://www.legalstart.fr/fiches-pratiques/entreprises-en-difficulte/banqueroute

  • Électricité : le tarif réglementé d’EDF va bondir de 108% en février, mais la hausse sera limitée à 15%
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/electricite-le-tarif-reglemente-d-edf-va-bondir-de-108-en-fevrier-mais-la-

    Le TRVE, ce fameux tarif « bleu » d’EDF encadré par les pouvoirs publics, connaîtra une hausse impressionnante de 108% hors taxes (99% TTC) dès le 1er février, a fait savoir le régulateur. Même si, pour l’instant, les ménages ne le ressentiront presque pas dans leurs factures, puisque le bouclier tarifaire de l’Etat limitera l’augmentation à +15% TTC, le rattrapage à venir promet d’être douloureux. Cela s’explique notamment par la construction de ce TRVE, auquel les concurrents d’EDF, qui ne produisent pas toujours d’électricité, doivent pouvoir s’ajuster en permanence.

    https://justpaste.it/culpo

    #EDF #ARENH #marché_de_l'électricité #TRVE

    • ça parait énorme

      ⚠️ Mais le pire, c’est qu’il se cache une autre arnaque encore plus grosse. En effet, les quotas Arenh dont dispose chaque acteur alternatif sont le fruit d’un savant calcul.
      En effet, le quota Arenh est calculé au nombre de clients sur les heures creuses, week-end et jours fériés et surtout sur les mois de juillet et août.
      Donc, l’acteur alternatif a « intérêt » à avoir le maximum de clients l’été, puis en quelque sorte qu’ils partent en septembre pour avoir le maximum d’Arenh.
      👉Pourquoi, me direz-vous ? Par exemple, l’acteur alternatif X dispose de 10.000 clients en été et de 5.000 en hiver. Ils bénéficient d’un bon quota Arenh calculé sur 10.000.
      Mais l’hiver, il ne reste que 5.000 clients à facturer ; donc, pas besoin de racheter de l’électricité plus chère sur le marché libre. En se débrouillant bien, il restera même de l’Arenh.
      💪 Et là, formidable : il peut aller revendre son surplus, acheté 42 euros, sur le marché libre à… 430 euros actuellement. De l’argent facile sur notre dos collectif !

    • Intervention de Fabien Gay (directeur de l’Humanité et sénateur du 93) :

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1564531790467010561/pu/vid/720x720/pGU1vwLCwg1lUMq8.mp4?tag=12

      Biographie :

      Né dans le quartier populaire de Bacalan à Bordeaux, Fabien Gay est issu d’une famille ouvrière. Ses parents étaient ouvriers métallurgistes et travaillaient dans l’usine SAFT à Bordeaux, qui produisait des batteries. Ils étaient syndicalistes CGT et communistes tous les deux. Son père fut même un des responsables de l’Union Départementale CGT de Gironde pendant deux décennies et membre du bureau national des métallos.

      https://www.fabien-gay.fr/%C3%A0-propos-de-fabien-gay

    • Il fut un temps où les économistes estimaient que la fourniture d’électricité relevait d’un monopole naturel et devait être organisée par des opérateurs publics. À la suite de l’Acte unique de 1986, l’Union européenne a entrepris de créer un grand marché européen régulé par la concurrence. Le secteur de la production électrique fut divisé en trois branches.
      https://lagedefaire-lejournal.fr/la-crise-du-marche-europeen-de-lelectricite

      La gestion du réseau restait un monopole, tandis que la production et la distribution d’électricité étaient ouverts à la concurrence. L’idée était de faire fonctionner le marché de l’électricité comme celui des fruits et légumes : un marché de gros accessible aux producteurs, un marché du détail au sein lequel les distributeurs vendent aux particuliers l’électricité achetée aux producteurs.
      À terme, les autorités de Bruxelles espéraient que les distributeurs finiraient par se lancer dans la production en construisant des centrales électriques, notamment des éoliennes ou des centrales à gaz, dont le coût de construction est abordable. Pour cela, il fallait assurer aux distributeurs privés une certaine rentabilité. C’est ce que la France organisa avec la loi de 2010 qui instaura un mécanisme (l’ARENH) qui impose à EDF de revendre aux distributeurs privés, à prix bradé, un quart de son électricité nucléaire.
      Des fournisseurs incapables de produire

      Pendant plus de dix ans, l’ARENH a protégé les concurrents d’EDF des fluctuations du marché de gros. Mais au lieu d’en profiter pour investir dans la production, la plupart ont préféré rester de purs commerçants, se contentant de négocier des contrats sur le marché des producteurs et de revendre l’électricité ainsi acquise. Résultat, la France – comme le reste de l’Europe – a très peu construit de nouvelles centrales depuis que le marché a été libéralisé.
      La guerre en Ukraine a complètement chamboulé le marché européen. Incapables de produire leur propre électricité, les fournisseurs privés étaient menacés de faillite du fait de l’explosion des prix. En France il fallut étendre le volume d’électricité nucléaire vendu à prix bradé pour les sauver. Prise au moment où de nombreux réacteurs étaient à l’arrêt, cette décision devrait coûter au moins 8 milliards d’euros à EDF. Ce sont ces pertes catastrophiques qui expliquent l’annonce de sa renationalisation totale, l’entreprise publique n’étant plus capable d’investir dans de nouvelles centrales.
      En fin de compte, l’introduction forcée de la concurrence dans un monopole naturel aura nui à l’investissement et coûté très cher à tout le monde, sauf à quelques malins qui sont parvenus à spéculer sans prendre de risque et sans avoir jamais produit la moindre électricité.

      David Cayla, économiste atterré pour le journal l’âge de faire.

  • EDF renfloué par l’État au début d’une année 2022 difficile
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/edf-renfloue-par-letat-au-debut-dune-annee-2022-difficile-2

    EDF a annoncé vendredi un « plan d’actions » avec un renflouement de l’État pour renforcer ses finances alors que l’année 2022 s’annonce difficile avec des problèmes dans la production nucléaire et les mesures du gouvernement pour limiter la hausse des factures d’électricité.

    Toutes les entreprises d’énergie font des bénéfices records, mais EDF doit être renflouée.
    Y-aurait pas comme une fuite qq part ?

  • L’électricité bousculée par le coronavirus – {Sciences²}
    https://www.lemonde.fr/blog/huet/2020/04/24/lelectricite-bousculee-par-le-coronavirus

    La production nucléaire devait tout d’abord s’adapter aux risques sanitaires et au confinement. L’application par EDF des plans prévus depuis plusieurs années en cas d’épidémie a permis de conserver une capacité de production intacte avec des personnels réduits aux fonctions essentielles de pilotages des installations. Donc, pas de souci en ce qui concerne la quantité d’électricité disponible pour alimenter le pays. Mais il fallait plus : s’adapter aux évolutions de la consommation et à l’effet plus important des variations des productions éoliennes et solaires. La souplesse du nucléaire est visible sur ce graphique, où l’on voit qu’elle encaisse et compense les principaux sauts de la production éolienne durant les 22 premiers jours d’avril (avec les baisses de production vers les 5 et 6, puis les 13 et 14 lors des périodes de vents forts), ainsi que des suivis de plus petites amplitudes contribuant à ajuster production et consommation intérieure et exportations.

    #nucléaire #électricité #électricité_décarbonnée ...

    • À la lecture de cet article j’ai tiqué sur un passage :

      La réponse tient en deux flexibilités : celles de l’hydraulique et celle des réacteurs nucléaires, capables de faire varier leur puissance de 10% à 100% de leur puissance nominale en quelques heures à la commande.

      Or il se trouve que mon papa, retraité aujourd’hui, a bossé toute sa carrière à la conduite de centrales (thermique à flamme d’abord, puis nucléaire). C’est toujours un peu délicat de parler de ça avec lui car évidemment il a la position officielle sur le nucléaire, celle qu’on lui a apprise. Néanmoins, techniquement il sait de quoi il cause, et il me semblait me souvenir que justement, une tranche nucléaire, au niveau modulation de la puissance, ben c’est nase... C’est pas fait pour ça. Je lui ai donc posé la question. Et voici son retour.

      Pour l’hydraulique, ce que dit le journaliste est vrai. C’est souple, et c’est même ce qu’il y a de plus souple : on ferme un peu la vanne d’admission à la turbine, et la puissance chute quasi instantanément. Y’a pas mieux en terme de souplesse.

      Pour le nucléaire, ce que dit Sylvestre Huet est faux. Les modulations sont possibles dans une fourchette de plus ou moins 50MW. Par exemple (on suppose qu’on parle d’une tranche de 900MW), on descend à 800MW, et on module de plus ou moins 50MW, avec des gradients de variations. En effet, on ne peut pas faire de variations rapides car cela crée des contraintes et des déformations au niveau des crayons dans les assemblages de combustible, et c’est générateur de fissures des gaines des crayons de combustible.

      Par ailleurs, on ne peut pas non plus fonctionner en dessous d’une certaine puissance, car à basse puissance, on fait face à une distorsion du flux neutronique d’une part, et d’autre part on risque l’empoisonnement du coeur en Xenon 135 (ce qui oblique à stopper le réacteur le temps que que le Xenon135 disparaisse), surtout en fin de vie du coeur où la il n’y a pas trop le choix, il faut remonter en puissance.

      Voilà. Tout ça pour dire que cette histoire de nucléaire pour moduler la puissance c’est de la propagande EDF. Y’a pas moins souple qu’une tranche nucléaire en terme de modulation de puissance.

    • Merci @ericw pour cette confirmation fort bien étayée. Un très ancien exposé sur (contre !) le nucléaire à l’école m’avait permis de comprendre cela entre autres (en plus du plaisir d’obliger un prof de techno archi #pronucléaire de me filer une des bonnes notes de ma carrière d’élève, général scolairement moyen).
      On sait que l’éolien et le solaire tels qu’ils sont mis en oeuvre (centralisées) présupposent une production fixe nucléaire qui n’est pas modulable à loisirs.
      Depuis le début du Covid 19, avec les histoires de stop and go et leurs courbes hypothétiques, j’avais en tête une analogie avec le nucléaire quand à la difficulté de réguler la puissance de phénomènes qui relèvent de dynamique spécifiques (production nucléaire ou reprise de l’épidémie) difficilement maîtrisables (le nucléaire, ça « marche » bien, pas n’importe comment cf. ce que dit ton père, mais les « accidents », c’est ingérable, comme les déchets).

    • (production nucléaire ou reprise de l’épidémie) difficilement maîtrisables (le nucléaire, ça « marche » bien, pas n’importe comment cf. ce que dit ton père, mais les « accidents », c’est ingérable, comme les déchets)

      On ne saurait mieux dire ! (c’est généralement là que la discussion devient tendue avec mon père).

      Oui je vois ce que tu veux dire dans ta comparaison. On est face à des systèmes dont la dynamique est complexe, et l’anticipation est loin d’être évidente. Quand en plus tu t’amuses à balancer un coup de barre dans un sens et un dans l’autre comme le font les pignoufs qui sont aux manettes de ce pays, il y a de quoi s’inquiéter. Si on veut filer l’analogie on peu essayer d’imaginer un macron aux commandes d’une tranche nucléaire...

    • Par ailleurs, je sais pas si ton père suit encore avec des collègues mais j’ai vu plusieurs échos (syndicaux et antinucléaires) inquiétants sur les difficultés actuelles de maintenance et de conduite des centrales en raison du manque de personnel en situation de crise sanitaire (on a des chiffres sur le chômage partiel et les arrêt de travail qui sont le plus souvent globaux, et énormes).
      Une centrale nucléaire aussi peut s’emballer...

      L’analogie centrale nucléaire (on produit tellement que l’on exporte de l’électricité d’habitude, merci les lignes THT) c’est l’impossibilité pour un super tanker de faire des virages en épingles à cheveux, et même de tourner autrement qu’avec des grosses contraintes, ou de réaliser un freinage d’urgence. Du côté de l’épidémie, des exponentielles mobiles, pire que les nuages de criquets (suffit pas juste d’arrêter l’aérien et le train, même si je n’ai pas vu comment l’exode francilien a agit en terme de diffusion du virus), et moins connues que les catastrophes météo dont on sait avec des marges d’erreur conséquentes décrire le fonctionnement/trajet à court terme. Un truc de fou, mais qui dépend pour une bonne part de comportements collectifs (la transmission par les voies respiratoire heureusement moins virulente que celle d’une rougeole sans vaccin), que seule une démarche active partagée, co-élaborée au sein de la population peut assumer pour de bon (sans garantie, sans imaginer du zéro mort, 0 séquelles), une politique de réduction des risques, en plus de toute la batterie des recherches diverses, de l’activation du système de santé dans son entièreté, d’un appui sur le « potentiel soignant du peuple », comme dirait l’autre. Rien à voir avec une conduite de centrale nucléaire, avec cette centralisation structurelle qui les fait tant jouir (des pseudos chefs de guerre partout) qu’ils ne s’intéressent à rien d’autre.
      On l’a noté, si la transmission du corona virus est plus aisée que celle du VIH, il y aurait quand même de quoi réfléchir à nouveaux frais à l’expérience d’Act up, par exemple.

    • @colporteur Il n’a plus vraiment de nouvelles fraîches (plus de 20 ans qu’il a quitté le boulot). Mais le problème de la sous-traitance n’est pas neuf dans le nucléaire. Il y a clairement un perte de connaissance par dilution de celle-ci auprès d’une myriade de sociétés de sous-traitance intervenant pendant les arrêts de tranche. À son époque la sous-traitance concernait essentiellement tout ce qui était décontamination-nettoyage. Déjà à l’époque le surnom des ouvriers qui bossaient là dedans c’était « la chair à neutrons », tout est dit...

      Tout ce que je sais c’est qu’aujourd’hui la sous-traitance n’est plus cantonnée aux boulots de merde, mais s’accapare une partie de la connaissance sur le fonctionnement des installations. Et par conséquent EDF perd la connaissance globale. C’est dommageable de façon évidente à la maintenance, et donc à la pérennité des installations, mais aussi à la conduite : en cas de souci, si les gens chargés de la conduite n’ont pas le tableau exact de l’état du système, leurs décisions sont d’autant plus hasardeuses... Ça fait des lunes que pas mal d’agents gueulent contre ça, mais bon, ils naviguent en eaux troubles : leurs syndicats sont pour la plupart pro-nucléaires... Pas moyen de penser dans ces conditions...

    • Pour ce qui est de la #chair_à_neutrons (expression imagée que je découvre), le top c’est les #intérimaires, avec tous les trafics et trucages sur les mesures de radiations encaissées par les salariés, pour « respecter » les plafonds réglementaires.
      On se souvient que cette facette du productivisme a marché grâce à l’indéfectible accord du PCF et de la CGT énergie. Jamais la production électrique n’a été menacée par la grève. Et les sympathiques rodomontades des « Robin des bois » qui rétablissent le courant à des usagers victimes de coupures d’électricité n’y changent rien : les conducteurs de centrales nucléaire sont une aristocratie ouvrière radicalement corrompue par la logique capitaliste (c’est pas un jugement de valeur sur ton père c’est un fait socio_politique).

      Nucléaire, confinement, recours massif et illégal à la sous-traitance (qui emploie les intérimaires)
      https://seenthis.net/messages/848016

    • Don’t worry je ne le prends pas comme un jugement, je connais trop bien ce système (ai bossé chez EDF il y a longtemps, pas dans le nucléaire, dans l’info), et je confirme totalement tes dires. Ce qui est terrible dans cette histoire c’est la conjonction entre le système social construit autour d’un service public de l’énergie et la volonté politique sur le nucléaire (la bombinette, le CEA, la production de plutonium et son versant public du nucléaire civil présenté comme vertueux). Un véritable carnage en terme de dévoiement militant.

      Et oui bien sur, les trafics de dosimètres chez les sous-traitant... J’ai des copains qui ont bossé là dedans... Le bout de la chaîne du mensonge qui, par rapport à ce que je dis au dessus, ne pouvait de toutes façons pas émerger.

    • Impacts de la crise du Covid-19 sur le système électrique, France Stratégie, 21 avril 2020

      Les circonstances sanitaires actuelles ont engendré une situation proprement inédite d’un point de vue énergétique et en particulier électrique, en raison d’une cessation instantanée d’une grande partie de l’activité et donc de la consommation.
      Les chiffres de consommation journalière d’électricité révèlent une forte baisse de la demande, de l’ordre de 15 % à 20 % en moyenne les deux premières semaines du confinement par rapport à un mois de mars « classique ». La consommation en semaine s’apparente actuellement à ce qu’elle est un jour férié en temps normal. Cela s’explique avant tout par le ralentissement de l’activité économique. [...] Les systèmes électriques des pays européens étant largement interconnectés et les marchés couplés, les baisses de prix se sont généralisées sur le continent au fil des ordres de confinement.
      [...] Ce mouvement a été dans un premier temps amplifié par la chute concomitante du prix du carbone sur le marché européen, qui a perdu environ 40 % depuis début mars, passant de 25 €/t à 15 €/t environ.

      Cette baisse des prix et des quantités a un impact négatif sur les revenus des différents acteurs du secteur, les producteurs, les fournisseurs et les gestionnaires de réseau. Outre l’impact mécanique de la baisse des ventes à un tarif déjà fixé, les producteurs non soutenus (EDF, Engie en France) voient diminuer leurs revenus associés aux quantités qu’ils écoulent sur les marchés. En France, cette situation est amortie pour EDF dont la production nucléaire est rémunérée de manière administrée, soit dans le tarif réglementé, soit via le mécanisme de l’ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique). Ce mécanisme qui oblige EDF-producteur à alimenter les fournisseurs alternatifs en énergie nucléaire au prix régulé de 42 €/MWh (pour une quantité limitée à 100 TWh, soit un quart de la production nucléaire totale) se retourne à l’avantage d’EDF avec la crise.

      En effet, les fournisseurs « alternatifs » – Total, Engie et d’autres – non seulement voient leurs ventes diminuer mais se retrouvent piégés par un « effet ciseau ». Les prix de marché en début d’année (environ 50-55 €/MWh) ayant été nettement supérieurs à celui de l’ARENH, ils avaient massivement opté pour ce mécanisme, en réclamant même une augmentation des volumes alloués. Certains d’entre eux, dont la liste n’est pas connue, demandent aujourd’hui l’activation de la clause de « cas de force majeure » pour suspendre leurs contrats d’approvisionnement et opter pour le marché qui atteint en moyenne 20 €/MWh. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a opposé une fin de non-recevoir à cette demande.

      #consommation_d'électricité #EDF #ARENH

  • Ouverture du marché de l’électricité : souriez ! Vous êtes piégé·es ! Deux articles des Échos qui t’expliquent que grâce à la « concurrence libre et non faussée », les tarifs de l’#électricité, tous fournisseurs confondus, vont encore augmenter. Elle est pas belle la vie (en Extrême-Libéralie) ?
    Et là, y aura pas de #BlackFriday. Juste un gros risque de #BlackOut.

    Le 22/11/2019
    https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/lelectricite-plus-chere-faute-dacces-au-nucleaire-1149881#xtor=CS1-26

    Les prix de l’électricité devraient à nouveau augmenter l’an prochain en France. La période pendant laquelle les concurrents d’EDF peuvent demander d’avoir accès à l’électricité d’origine nucléaire, à un prix fixe de 42 euros le mégawattheure (contre environ 48 euros sur le marché non régulé) s’est achevée jeudi 21 novembre. Or la probabilité est grande que leurs demandes aient largement excédé la limite des volumes prévus par la loi.

    Le 29/11/2019
    https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/les-concurrents-dedf-se-ruent-sur-lelectricite-nucleaire-1152531

    Comme prévu , les concurrents d’EDF ont explosé le plafond. Ils ont demandé à avoir accès à 147 térawattheures d’électricité au tarif de l’Arenh (l’accès régulé à l’énergie nucléaire historique), bien au-delà des 100 térawattheures prévus par la loi, a annoncé la Commission de régulation de l’énergie (CRE) ce vendredi soir. Les prix de l’électricité devraient encore augmenter l’année prochaine, même si l’impact exact de ce dépassement sur les tarifs réglementés n’est pas encore connu.

    #comme_prévu (en conchiant « la loi » pour faire plaisir aux copains) #CRE (Commission de régulation de l’énergie) #ARENH (Accès régulé à l’énergie nucléaire historique)

    • Électricité, le prix de la concurrence, par Aurélien Bernier (@mdiplo, mai 2019)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2019/05/BERNIER/59843

      Depuis la fin des années 1980, l’Union européenne s’attache à casser les monopoles dans le secteur des énergies de réseau que sont le gaz et l’électricité. Ces services publics ayant montré une grande efficacité, elle a dû appliquer une stratégie radicale, mise au point au Chili sous le régime dictatorial d’Augusto Pinochet, puis importée quelques années plus tard dans le Royaume-Uni de Margaret Thatcher.

      Le principe consiste à scinder les activités de production, de gestion du réseau et de fourniture (la vente au client final), auparavant réunies au sein d’une même entreprise publique. Ce découpage sépare les secteurs susceptibles de générer des profits rapides de ceux qui sont difficilement rentables. On introduit ainsi la concurrence directe dans la production et la fourniture, tandis que le transport et la distribution restent publics, mais doivent s’adapter pour favoriser la compétition entre les autres acteurs.

      Les directives européennes se succèdent pour organiser des marchés intérieurs unifiés, et la loi française s’adapte progressivement. À partir de 1999, des fournisseurs privés sont autorisés à concurrencer Électricité de France (EDF) en proposant des contrats d’approvisionnement aux entreprises. La dérégulation s’élargit aux particuliers en 2007.