• #Covid_long : qu’en savent les scientifiques aujourd’hui ?
    https://theconversation.com/covid-long-quen-savent-les-scientifiques-aujourdhui-179817

    Contaminées par le coronavirus SARS-CoV-2, certaines personnes sont victimes d’affection post-Covid-19, communément dénommée par les patients « Covid long », qui se caractérise par la persistance, des mois voire des années durant, de divers symptômes invalidants. Cette affection peut concerner des patients ayant fait une forme initiale légère comme une forme sévère, voire toucher aussi des personnes qui n’ont présenté initialement aucun symptôme.

    En raison du nombre important de patients qui ont été infectés dans le monde par ce coronavirus, le Covid long constitue un problème de santé publique émergent, et un enjeu majeur pour les autorités de santé.

    À l’heure actuelle, trois causes principales possiblement impliquées dans le Covid long font l’objet de recherches intensives : la persistance du coronavirus SARS-CoV-2 dans l’organisme des patients, le maintien d’un état inflammatoire après l’infection et la formation de microcaillots.

    Deux ans et demi après le début de la pandémie, voici ce que les scientifiques qui étudient ces différentes pistes ont appris.

    #post-covid

    • Le 8 Septembre 2022, a été lancée « The Long Covid Research Initiative ». Forte d’une première dotation de 15 millions de dollars émanant de fonds privés, cette initiative de recherche mondiale, impliquant des scientifiques et cliniciens d’institutions prestigieuses ambitionne notamment d’éclaircir le rôle de la persistance virale, en identifiant les réservoirs du virus, en décryptant les mécanismes du Covid long et en menant des essais thérapeutiques.

      https://lc19.org/introducing-lcri

  • Le Sénégal cherche à garder ses meilleurs bacheliers sur ses terres
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/19/le-senegal-cherche-a-garder-ses-meilleurs-bacheliers-sur-ses-terres_6142303_

    Le Sénégal cherche à garder ses meilleurs bacheliers sur ses terres
    Avec l’ouverture de deux classes préparatoires, le pays souhaite désormais conserver ses élèves les plus brillants et tenter de casser la dynamique de la fuite des cerveaux.
    Par Mustapha Kessous
    Publié le 19 septembre 2022 à 19h00
    Ils ne verront pas Paris, Lyon ou Valenciennes. Pas cette année. Le Sénégal a décidé de ne pas envoyer ses meilleurs bacheliers dans une classe préparatoire française lors de la prochaine rentrée étudiante. Ce pays d’Afrique de l’Ouest a fait le choix d’ouvrir pour la première fois, le 3 octobre, deux classes préparatoires scientifiques au sein de l’école polytechnique de Thiès, ville située à 70 kilomètres à l’est de Dakar, afin de former 50 élèves directement aux concours d’entrée des grandes écoles.
    « Ce n’est pas une spécificité de notre pays que d’avoir des prépas, c’est donc un véritable changement culturel, note Emile Bakhoum, chef du service de gestion des étudiants sénégalais à l’étranger, rattaché à l’ambassade du Sénégal à Paris. Notre pays gagnera à garder son élite sur ses terres. »
    C’est en 2016 que le Sénégal a signés des conventions avec six lycées français comme Louis-le-Grand et le réseau INSA (Institut national des sciences appliquées). Ces accords prévoient qu’une cinquantaine de jeunes élèves puissent intégrer, chaque année, ces prestigieux établissements – sans passer par Parcoursup – pour les préparer aux grandes écoles. Une fois les meilleurs éléments du pays sélectionnés par l’Etat sénégalais (sur des centaines de demandes), les élus bénéficient d’une aide enviée par tant d’étudiants : ils obtiennent la bourse d’excellence, dont la dotation mensuelle est de 650 euros afin qu’ils puissent se concentrer uniquement sur leurs études.
    C’est le double de la somme allouée à un boursier classique (373 euros à Paris, 297 euros en province), sept fois plus que le salaire minimum au Sénégal. Pour décrocher la « bourse des bourses », il faut une mention bien voire très bien au bac ou un prix au concours général, qui récompense chaque année les meilleurs élèves de première et de terminale. La décision de ne plus envoyer, dès la rentrée prochaine, de boursiers d’excellence en France met en sommeil les conventions « pour au moins un an et on verra pour la suite, explique Emile Bakhoum. Un étudiant, s’il le souhaite, peut toujours tenter d’intégrer une prépa en France, mais ça sera hors convention : il ne bénéficiera donc pas de la bourse d’excellence ».
    Pourquoi le Sénégal cherche-t-il désormais à conserver ses élèves les plus brillants ? « Si l’Etat a décidé de ne plus envoyer de boursiers d’excellence, c’est parce que les bacheliers sont jeunes, très jeunes, entre 17 et 19 ans. Et quand ils arrivent en France, il peut y avoir un problème d’adaptation, souligne le diplomate. Il y a une rupture trop brutale : ils passent de la chaleur familiale à un froid à tous les niveaux avec un risque d’isolement total. »
    Les découvertes d’une autre culture ou d’un nouveau système d’enseignement réputé intraitable et ultra-compétitif s’avèrent, pour certains, difficiles à gérer. « Parmi ces meilleurs élèves, il y en a qui échoue lamentablement à cause du dépaysement et de l’exigence que requièrent ces prépas », assure M. Bakhoum. Etudier dans de prestigieuses écoles françaises peut se faire ainsi au prix de dépression, de sacrifices et de burn-out. « On a eu énormément de remontées faisant état de ces difficultés », ajoute-t-il. Surtout depuis l’affaire Diary Sow, une étudiante, alors en deuxième année de classe préparatoire scientifique au lycée Louis-le-Grand, dans le Ve arrondissement de Paris, qui avait disparu le 4 janvier 2021 avant de réapparaître dix-sept jours plus tard à Dakar. Son absence avait fait couler des litres de larmes et d’encre entre les deux continents, mais cette fuite avait largement contribué à libérer la parole des boursiers d’excellence.Au Sénégal, cette affaire reste un traumatisme. « On ne peut pas nier que l’histoire de Diary Sow a joué dans la prise de décision, ajoute M. Bakhoum. Il est normal que le Sénégal, qui aujourd’hui se veut émergeant, puisse se doter d’outils pour former sa future élite. A Thiès, les élèves pourront bénéficier de la même qualité d’enseignement au Sénégal qu’en France. D’ailleurs, nous avons recruté deux néo-retraités de classes préparatoires françaises qui superviseront l’enseignement. Et en plus, les étudiants resteront non loin de leurs parents. »
    Ouvrir ces deux classes préparatoires a, également, un autre but : tenter de casser la dynamique de la fuite des cerveaux. « Chez nous, on pense que la réussite passe par l’étranger et qu’il faut impérativement partir après le bac », regrette Emile Bakhoum. « Nous prenons la crème de nos bacheliers, nous payons leur scolarité en France dans les meilleures écoles et, à la fin, la plupart des enfants ne reviennent pas au Sénégal. Ce flux migratoire est en défaveur de notre pays et de l’Afrique », constate le professeur Serigne Magueye Gueye. Ainsi, pour le directeur général du campus franco-sénégalais de Dakar, retenir au pays « la crème des bacheliers » permettra à ces jeunes de les protéger de situations de vulnérabilité, de gagner en maturité et de leur donner plus de temps pour forger leur projet de vie. « S’ils partent à l’étranger un peu plus âgé, ils seront plus enclins à revenir au pays, estime M. Gueye. Les plus belles réussites se construisent ici au Sénégal. »

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#etudiant#elite#circulation#braindrain#etranger#retour#vulnerabilite#santementale

  • Le Niger voit l’arrivée d’une nouvelle vague de plus de 600 migrants refoulés d’Algérie
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/21/le-niger-voit-l-arrivee-d-une-nouvelle-vague-de-plus-de-600-migrants-refoule

    Le Niger voit l’arrivée d’une nouvelle vague de plus de 600 migrants refoulés d’Algérie
    Le 6 septembre, déjà, 847 personnes originaires d’Afrique subsaharienne étaient arrivées à Agadez en provenance du pays voisin.
    Plus de 600 migrants, originaires d’une dizaine de pays africains, sont arrivés dans le nord du Niger après avoir été refoulés d’Algérie, a appris l’AFP, mardi 20 septembre, auprès des autorités locales. Six cent soixante-neuf personnes – dont quatorze femmes et cinq mineurs – sont arrivées « à pied » le 17 septembre à Assamaka, ville nigérienne la plus proche de la frontière, après avoir été refoulées d’Algérie, ont indiqué à l’AFP les autorités locales. Parmi elles, 286 Maliens, 166 Guinéens, 37 Burkinabés, 27 Sénégalais, 25 Béninois, 22 Ivoiriens, 21 Gambiens, 21 Soudanais, 19 Nigérians, 14 Camerounais et 14 Sierra-Léonais, mais aussi deux Nigériens et des ressortissants du Tchad, de Mauritanie, de Guinée-Bissau, du Liberia et du Togo.
    L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a « confirmé » à l’AFP « l’arrivée de la vague de migrants » d’Algérie, sans toutefois avancer de nombre. « Nous sommes disposés à leur apporter une assistance. Les migrants qui souhaitent intégrer notre programme d’aide au retour volontaire peuvent être admis au niveau de notre centre de transit d’Assamaka », a assuré l’OIM. Le 6 septembre, 847 migrants, en majorité des Nigériens et parmi lesquels 40 femmes et 74 enfants non accompagnés, étaient arrivés à Agadez après avoir été refoulés d’Algérie, avait indiqué à l’AFP la municipalité de cette grande ville du nord du Niger. Début juillet, l’OIM avait annoncé avoir secouru 50 migrants ouest-africains, dont des femmes et des enfants, « bloqués » dans le nord désertique du Niger, près de la frontière avec la Libye. Considéré comme un eldorado et un point de transit vers l’Europe, l’Algérie a expulsé depuis 2014 des dizaines de milliers de migrants irréguliers originaires d’Afrique subsaharienne, selon les Nations unies. Certains de ces migrants tentent de survivre en Algérie, souvent en mendiant, mais un grand nombre cherche surtout à gagner l’Europe. En juin, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) avait dénoncé « les traitements inhumains » infligés à des migrants ouest-africains cherchant à gagner l’Europe, dont « environ 2 000 » sont « en moyenne mensuellement » refoulés d’Algérie et de Libye vers le Niger voisin. L’Algérie, qui n’a pas de législation en matière d’asile, a souvent démenti ces accusations, dénonçant une « campagne malveillante ».

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#niger#afriquesubsaharienne#refoulement#transit#agadez#migrationirreguliere#MSF#asile#violence#OIM#postcovid#libye#frontiere

  • En Chine, un accident de car a coûté la vie à 27 personnes envoyées en quarantaine, provoquant colère et critiques de la politique zéro Covid
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/09/21/en-chine-un-accident-de-car-symbole-des-derives-de-la-politique-zero-covid-d

    En Chine, un accident de car a coûté la vie à 27 personnes envoyées en quarantaine, provoquant colère et critiques de la politique zéro Covid
    Le drame a eu lieu de nuit, et dans de mauvaises conditions, dans la province du Guizhou. L’affaire scandalise les réseaux sociaux, où le sujet a été vu plus de 600 millions de fois.
    Par Frédéric Lemaître(Pékin, correspondant)
    Publié hier à 12h41, mis à jour à 07h23
    Malgré le quasi-silence des médias officiels, l’accident de bus qui, sur une autoroute de la province du Guizhou, dans le sud-ouest de la Chine, a provoqué la mort de vingt-sept passagers et en a blessé vingt autres, dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 septembre, scandalise la population.
    Le sujet a été vu plus de 600 millions de fois sur les réseaux sociaux. Ces passagers étaient en effet des gens a priori en parfaite santé mais qui étaient envoyés en quarantaine, à plus de 200 kilomètres de chez eux, parce qu’ils vivaient à Yunyan, un district de Guyang, la capitale régionale, où des cas positifs de Covid-19 avaient été signalés. Ils étaient donc, selon la terminologie chinoise, des cas contact directs ou indirects.
    Bien que la circulation des bus soit interdite entre 2 heures et 5 heures dans ces régions montagneuses, l’accident s’est produit à 2 h 40. C’est donc que les autorités n’ont pas hésité à s’affranchir de leurs propres règles en faisant évacuer des gens nuitamment au nom de la stratégie zéro Covid.
    Par ailleurs, des photos montrent le bus avec le chauffeur revêtu d’une combinaison intégrale, d’un masque et d’une visière de protection. Beaucoup d’internautes se demandent comment il est possible de conduire un bus avec un tel équipement. Surtout que dans ces bus, au nom de la politique zéro Covid, il est interdit d’ouvrir les fenêtres, de mettre l’air conditionné et de faire la moindre pause.Une rumeur affirme que les autorités de Guyang avaient décidé le 16 septembre de tout faire pour mettre fin à la circulation du virus avant le lundi 19. « Les responsables régionaux et locaux qui ont donné l’ordre d’atteindre le zéro virus en trois jours sont pénalement responsables des vingt-sept morts », écrit un internaute. « Cet accident est en train de dilapider la confiance de toute la société », témoigne un deuxième. L’accident est d’autant moins accepté que le virus « n’a tué que deux personnes dans la province du Guizhou » depuis 2020, rappelle un troisième.
    Selon les autorités, dimanche, environ 10 000 personnes étaient placées dans ces centres de quarantaine régionaux. Gao Yu, un des dirigeants du média en ligne Caixin, a posté sur les réseaux sociaux un commentaire qui pourrait lui valoir des ennuis mais résume le ras-le-bol de la population : « Réveillons-nous, revenons à la normale. Opposons-nous résolument aux tests systématiques de la population, au zéro Covid et à la fermeture du pays », écrit-il. En revanche, Hu Xijin, éditorialiste du Global Times qui a expliqué, dimanche, qu’il fallait dissocier l’accident de la politique zéro Covid, se fait sévèrement insulter. Parmi les commentaires les plus populaires, celui-ci : « Hu Xijin, si tu n’oses pas critiquer les autorités en t’exprimant au nom de la population, s’il te plaît, tais-toi. Pourquoi faut-il toujours que tu mentes pour plaire aux méchants ? » Comme c’est désormais souvent le cas, les autorités locales se sont vaguement excusées et trois responsables locaux ont été licenciés, mais cela n’a pas suffi à calmer la colère de la population. Celle-ci est comparable à celle qui avait explosé lors de la mort du docteur Li Wenliang à Wuhan en février 2020, ce lanceur d’alerte qui avait été condamné quelques semaines plus tôt pour avoir dénoncé l’arrivée du Covid-19. « Le docteur Li va-t-il rencontrer au paradis les vingt-sept morts d’aujourd’hui ? », écrit d’ailleurs un internaute.
    Ces témoignages sont d’autant plus impressionnants qu’ils contournent une censure sévère. Aucune information ne filtre sur l’identité ou l’âge des victimes, et les journalistes étrangers qui cherchent à entrer en contact avec les familles en passant par les réseaux sociaux se font copieusement insulter. Cet accident de bus pourrait avoir des conséquences politiques. La secrétaire du Parti communiste dans le Guizhou, Shen Yiqin, est pressentie pour entrer au bureau politique du Parti au mois d’octobre et y succéder à Sun Chunlan, chargée des questions de santé.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#pandemie#zerocovid#mortalite#confinement#deplacementinterne#centrequarantaine

  • En Tunisie, « partir clandestinement est désormais un projet collectif et assumé »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/22/en-tunisie-partir-clandestinement-est-desormais-un-projet-collectif-et-assum

    En Tunisie, « partir clandestinement est désormais un projet collectif et assumé »
    Dans un pays instable politiquement, où la situation économique est dégradée et les perspectives faibles, la migration illégale se banalise et touche tous les milieux et toutes les tranches d’âge.
    Par Lilia Blaise(Chebba (Tunisie), envoyée spéciale)
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    Des femmes voilées de noir, un mouchoir entre les mains. Des chaises éparpillées devant les maisons pour les visiteurs venus présenter leurs condoléances. A Bouhajla, dans le centre de la Tunisie, tout dit le deuil de ces familles qui attendent depuis des jours les dépouilles de leurs proches disparus lors du naufrage d’une embarcation clandestine, dans la nuit du 6 au 7 septembre, au large des côtes de Chebba (est).Dans cette ville agricole de 8 000 habitants, où le taux de pauvreté de 32 % représente le double de la moyenne nationale, presque chaque foyer du quartier d’El-Maki a été touché par ce drame, qui a fait treize morts, selon un bilan provisoire. Sept passagers n’ont pas encore été retrouvés. Rawiya Dhifaoui n’arrive toujours pas à croire à la mort de son jeune frère, Mohamed Dhifaoui, 21 ans, dont le corps a été repêché. Ce vendredi 16 septembre, elle se rappelle avec tristesse qu’il aurait dû fêter son anniversaire le lendemain. « Il travaillait dans la réparation de systèmes de climatisation. Il avait du mal à gagner sa vie, car il n’avait pas de contrat fixe, mais on ne s’attendait pas à ce qu’il parte de cette façon », raconte-t-elle. Mohamed lui parlait souvent de ses désirs de migration ; elle lui conseillait d’aller dans les pays du Golfe. « Mais il voulait avoir des papiers et, comme beaucoup d’autres, il était influencé par les réseaux sociaux, car ici tout le monde part vers l’Europe et en fait la publicité sur Facebook, du moment du départ jusqu’à l’arrivée », dit-elle.
    La migration clandestine s’est banalisée et touche tous les milieux et toutes les tranches d’âge, selon cette enseignante. Dans le quartier, deux lycéennes sont parties juste après leur baccalauréat, en juin. Quelques jours après la nouvelle du naufrage, une famille entière avec quatre enfants a tenté une traversée pour faire soigner à l’étranger l’un des fils en situation de handicap. Le phénomène a pris de l’ampleur, ces derniers mois, dans le pays. Depuis le début de l’année, 13 700 migrants tunisiens ont atteint les côtes italiennes, un chiffre en hausse de 18 % sur un an, expliquait, à la mi-septembre, le Forum des droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG tunisienne. La marine nationale a empêché les départs de près de 23 217 candidats à l’exil. Le chômage n’est plus l’unique cause de départ chez les jeunes, comme l’explique le chercheur Wael Garnaoui, auteur du livre Harga et désir d’Occident (Nirvana, 346 pages, 19 euros) : « La dégradation de la situation économique et l’incapacité de se projeter dans l’avenir avec l’instabilité politique du pays poussent à fuir, toutes couches socioprofessionnelles confondues. Il y a désormais des personnes avec un emploi, des femmes, et même des familles avec des enfants. » Si certains, comme dans le cas des migrants de Bouhajla, ont encore recours à des réseaux de passeurs, les jeunes des régions côtières se débrouillent désormais seuls pour éviter les escroqueries et les dangers d’un bateau surchargé, selon l’expert Matthew Herbert, auteur de plusieurs rapports sur la migration pour l’ONG Global Initiative. « C’est ce que l’on peut appeler “l’auto-passeur” : un jeune qui va acheter, avec un groupe d’amis, un bateau, ou le louer, trouver le moteur, l’essence et partir avec un GPS pour rejoindre les côtes italiennes », dit-il, ajoutant que ce nouveau phénomène, observé depuis la pandémie, contribue avec les réseaux sociaux « à démystifier la traversée. Le côté tabou ou honteux de partir clandestinement s’efface. C’est désormais un projet collectif et assumé ».
    A Bouhajla, la migration est parfois une question de vie ou de mort, « il n’y a pas une seule famille qui ne parle pas de ça », explique Rawiya Dhifaoui. En août, deux jeunes se sont suicidés après que leurs parents ont refusé de leur donner la somme d’argent nécessaire pour payer une traversée clandestine. Achref Selmi, lui, a réchappé de justesse du naufrage du 6 septembre. Cet homme de 28 ans avait décidé de partir avec sa fiancée, après avoir passé six ans à postuler à des concours pour travailler dans le secteur sécuritaire, sans succès. « J’ai tout essayé, mais on me met à chaque fois sur liste d’attente », explique-t-il. Il était déjà parti clandestinement plus tôt dans l’année. Arrêté dès son arrivée en Italie, il avait été expulsé. Les jambes abîmées par le séjour dans l’eau, il se remémore avec effroi les heures passées en mer, « les cris de ceux qui n’avaient pas de gilet de sauvetage, la peur que quelqu’un me noie sous l’effet de la panique ». Il raconte avec précision son traumatisme, sous le regard effaré de ses parents. « Il avait seulement parlé à sa mère de son projet, mais je le comprends : même s’il travaille en m’aidant dans le café que je tiens, il ne gagne pas assez pour se marier ou fonder une famille. Tout a tellement augmenté », explique son père, Abderrazak Ben Aoun Selmi. Le mari de sa sœur, 42 ans et père de deux enfants, avait pris le même bateau : dernièrement, ses emplois journaliers sur des chantiers ou des marchés ne lui permettaient plus de joindre les deux bouts. Son corps n’a pas été retrouvé.
    Le pays, en récession depuis la pandémie, doit désormais composer avec une inflation de plus de 8 %, nourrie par les répercussions du conflit russo-ukrainien. Tout augmente : les prix du logement (+ 8 % sur un an), ceux de l’alimentation, tout comme le carburant dont les tarifs ont déjà connu quatre hausses depuis le début de l’année. Le nombre de mineurs accompagnés et non accompagnés augmente également chaque année. En 2021, il avait quadruplé par rapport à 2017, selon le FTDES. Les familles misent sur le fait que les mineurs ne peuvent être expulsés avant leurs 18 ans, selon Wael Garnaoui : « Pour les adolescents qui viennent en France, il y a l’espoir qu’ils puissent régulariser leur situation une fois sur place, mais la réalité est qu’ils sont alors pris en charge par l’aide sociale à l’enfance et ne peuvent pas travailler ou s’intégrer dans la société », explique le chercheur, qui est également psychologue clinicien et a reçu de nombreux mineurs tunisiens en consultation, en France. Le marasme économique et social est l’un des talons d’Achille du président tunisien, Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021. Le double choc de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine a mis en péril les finances du pays et le gouvernement est en négociation avec le Fonds monétaire international pour tenter d’éviter la banqueroute. Outre le manque de perspectives économiques, la situation politique demeure aussi confuse : des élections législatives sont prévues le 17 décembre sur la base d’une loi électorale controversée instaurée par le président, mais plusieurs partis politiques ont déjà annoncé leur intention de boycotter le scrutin. En attendant, « comme à chaque crise, les mouvements migratoires s’intensifient », explique Wael Garnaoui, qui estime que la perte de confiance est aussi amplifiée par le départ massif des élites. « Lorsqu’un Tunisien voit les médecins et les ingénieurs partir légalement depuis des années et les infrastructures de base se détériorer, il ne croit plus à une amélioration de la situation et veut suivre le mouvement. » Entre 2015 et 2020, plus de 39 000 ingénieurs et près de 3 000 médecins ont quitté le pays légalement, pour aller travailler à l’étranger.

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#ue#pandemie#migrationirreguliere#economie#elite#personnemedical#mineur#santementale

  • Il parait que Biden a déclaré que la pandémie est finie… à près de 1000 morts/jours en pointe dans son bled, je trouve ça assez goutu.

    Covid-19 : Joe Biden juge que la pandémie est « terminée » aux Etats-Unis
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/covid-19-joe-biden-juge-que-la-pand-c3-a9mie-est-c2-ab-termin-c3-a9e-c2-bb-aux-etats-unis/ar-AA11Z2fs

    ESPOIR - Le président américain note que désormais « personne ne porte de masque, et tout le monde a l’air en plutôt bonne forme »

    L’épidémiologie au doigt mouillé…

    Selon les chiffres de l’université Johns Hopkins, il y a tout de même eu aux Etats-Unis la semaine dernière un cumul de 2.989 morts du Covid-19 et 440.044 nouveaux cas.

    C’est ça la nouvelle  : l’habituation au #carnage.

  • Some People Get Covid-19 and Never Feel a Thing: Why?
    https://undark.org/2020/08/24/covid-19-infection-asymptomatic

    Asymptomatic cases are not unique to Covid-19. They occur with the regular flu, and probably also featured in the 1918 pandemic, according to epidemiologist Neil Ferguson of Imperial College London. But scientists aren’t sure why certain people weather Covid-19 unscathed. “ That is a tremendous mystery at this point ,” says Donald Thea, an infectious disease expert at Boston University’s School of Public Health.

    [...]

    These experts are learning that the human body may not always wage an all-out war on viruses and other pathogens. It may also be capable of accommodating an infection, sometimes so seamlessly that no symptoms emerge. This phenomenon, known as disease tolerance , is well-known in plants but has only been documented in animals within the last 15 years.

    [...]

    At least 90 percent of those infected with the tuberculosis bacterium don’t get sick.

    [...]

    “With things like Covid, I think it’s going to be very parallel to TB, where you have this Goldilocks situation,” says Andrew Olive, an immunologist at Michigan State University, “where you need that perfect amount of inflammation to control the virus and not damage the lungs.”

    Some of the key disease tolerance mechanisms scientists have identified aim to keep inflammation within that narrow window. For example, immune cells called alveolar macrophages in the lung suppress inflammation once the threat posed by the pathogen diminishes.

    [..,]

    Studies show that their lungs often display damage on CT scans , yet they are not struggling for breath (though it remains to be seen whether they will fully escape long-term impacts). Moreover, a small recent study suggests that asymptomatics mount a weaker immune response than the people who get sick — suggesting that mechanisms are at work that have nothing to do with fighting infection.

    “Why, if they have these abnormalities, are they healthy?” asks Ayres. “Potentially because they have disease tolerance mechanisms engaged. These are the people we need to study.”

    [.,,]

    A 2018 experiment in Ayres’ lab offered proof of concept for that goal. The team gave a diarrhea-causing infection to mice in a lethal dose 50 trial, then compared tissue from the mice that died with those that survived, looking for differences. They discovered that the asymptomatic mice had utilized their iron stores to route extra glucose to the hungry bacteria, and that the pacified germs no longer posed a threat. The team subsequently turned this observation into a treatment. In further experiments, they administered iron supplements to the mice and all the animals survived, even when the pathogen dose was upped a thousandfold.

    #infection #asymptomatiques #immunité #tolérance