Frontières / 4. Autour de #Laetitia_Tura
Depuis une dizaine d’années, la photographe Laetitia Tura mène un projet photographique et audiovisuel autour de la mise en scène des frontières, l’invisibilité et la mémoire des parcours migratoires.
En présence de l’artiste et de Michel Lussault.
Projection-débat avec #Michel_Lussault, géographe, président du Conseil supérieur des programmes, directeur de l’Institut français de l’éducation (Lyon), professeur des universités à l’École Normale Supérieure de Lyon et #Chowra_Makaremi, docteure en anthropologie, chargée de recherche au CNRS.
Laetitia Tura présente notamment trois séries de photographies
« Linewatch », consacré au dispositif frontalier entre le Mexique et les États-Unis (2004-2006), où elle s’interroge sur la mise en scène de la frontière.
« Je ne suis pas mort, je suis là », travail consacré à la frontière Maroc / Melilla, où elle s’intéresse à la mise à l’écart et la disparition de migrants (2007-2012).
« Ils me laissent l’exil », série réalisée autour de la Retirada des Républicains Espagnols en 1939, où elle pose la question de la mémoire de cet exode.
Laetitia Tura appartient au collectif photographique « Le bar Floréal ».
▻http://www.dailymotion.com/video/x2v2gnn
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#guerre_d'Espagne #guerre_civile_espagnole #camp_d'internement #franquisme #Retirada #mémoire #loi_de_mémoire_historique #Espagne #déni
Quelques extraits qui me semblent particulièrement intéressants dans ce débat fort passionnant....
Michel Lussault : « Autant la frontière se voit, autant le passage se masque. La #traque en revanche se documente, se montre. (...) Le mur est partout, le passage nulle part » (minute 31’00)
Michel Lussault : « Le spectacle de la puissance que la frontière montre est toujours hanté par le spectre de l’impuissance. Et ce fantôme est le migrant »
Chowra Makaremi : Il faut parler de « drames du contrôle migratoire » et non pas de « drames de la migration »
Chowra Makaremi : « L’humanitaire est devenu une façon de regarder le monde, donc la mort est devenue une limite : la mort est devenue une limite : on ne peut pas supporter que des gens meurent, c’est publiquement insupportable. Et le sécuritaire aussi est devenu une façon de regarder le monde : on ne peut pas accepter que nos frontières s’ouvrent. On ne peut ni supporter de les voir mourir, ni supporter qu’ils circulent. Les frontières sont une ligne de #front politique, parce qu’il y a le risque de mourir, mais ’on le prend quand même’. L’enjeu est donc entre la vie et la mort, ce qui ramène à un enjeu révolutionnaire : risquer sa vie pour avoir une vie meilleure. C’est éminemment politique. C’est très rare que dans nos démocraties qu’on arrive sur des lignes de front pareil. La migration est une ligne de front de ce genre-là ».
La question du #monument aux morts aux frontières... 1’’19’00
Laetitia Tura fait un parallèle entre un éventuel monument aux morts aux frontières et l’Arc de Triomphe pour le #soldat_inconnu et elle dit : « On en est pas là, puisque la guerre, cette guerre qui n’est pas dite, a encore lieu. Personne, à part quelques rares individus dans des endroits donnés, par leur propre initiative, n’est en mesure de porter et de faire cet acte symbolique du monument »
La question de la guerre d’Espagne débute à 1’’22’00 —> « Ils me laissent l’exil »
(merci à @odilon de m’avoir signalé la vidéo)
@albertocampiphoto @marty @daphne : je vous conseille de le voir...