Étiquetage de la viande : prend-on les consommateurs pour des veaux ? | Contrepoints
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l paraîtrait que nos concitoyens, les plus démunis bien sûr ou les jeunes, qui se fournissent en viande dans les grandes surfaces, aux rayons viandes préemballées, ne comprendraient pas ce que signifient les mots « filet, bavette, plat de côtes, collier, échine, tendrons, escalopes… »
Heureusement l’État est là : un arrêté à valeur réglementaire, remplacera ces mots « archaïques », qui n’ont aucun sens, dixit le représentant de l’Union des consommateurs sur une antenne de radio matinale par un « système simple et transparent » : une étoile, deux étoiles, trois étoiles ; on suppose que même les consommateurs illettrés savent compter jusqu’à trois et comprendront que trois étoiles, c’est mieux qu’une !
Et de justifier le remplacement des mots poétiques, poire, merlan, hampe, basse côte, gîte, paleron, filet mignon, onglet par une « vraie évaluation de la qualité » ! On se demande d’ailleurs si ce brave représentant ne prend pas les consommateurs pour des imbéciles, quand il critique le fait que le morceau dit « poire » ait un nom de fruit ou merlan un nom de poisson. On ne sait jamais avec les gens du peuple, ils pourraient croire qu’ils achètent des filets de poisson !
Le système est simple, simpliste même : aux morceaux à griller les trois étoiles, aux morceaux à bouillir l’étoile unique et aux intermédiaires, escalope ou morceau à braiser, deux étoiles. La qualité d’une viande disait ce brave homme, c’est sa tendreté et son moelleux. C’est tout !
Oublieux de deux choses : selon le mode de cuisson, un morceau de basse côte lentement braisé ou un morceau de gîte cuit longuement dans un bouillon de légumes acquièrent une tendresse égale et conservent souvent un goût incomparable. Par ailleurs, les qualités de la viande, son goût, sa saveur, sa tendresse sont liés à la qualité de l’élevage (nourriture et mode de pacage de la bête), à la découpe (savoir faire des maîtres bouchers) et à la conservation de la viande au moins autant qu’au type de morceau de la bête.....
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Et ceci au profit d’un fantasme d’étiquetage généralisé pour illettrés ne sachant plus distinguer un pot au feu d’une daube et une pièce de bœuf d’une escalope de veau.
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Ce qui est triste, c’est de voir disparaître tout un pan de notre culture gastronomique
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