L’armée turque autorisée à agir contre Daech

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  • Öcalan, leader emprisonné du PKK turc et probablement du PYD syrien - les deux organisations qui fournissent le gros des combatants du YPG, la force kurde qui combat Da3ech au sol - menace la Turquie de cesser les négociations de paix avec le gouvernement Erdögan si Da3ech prenait la ville syrienne de Kobané/3aïn al-arab :
    http://english.al-akhbar.com/content/pkk-leader-threatens-end-peace-talks-turkey-if-isis-massacres-kur

    Jailed Kurdish militant leader Abdullah Ocalan has warned that peace talks between his group and the Turkish state will come to an end if Islamic State in Iraq and Syria (ISIS) militants are allowed to carry out a massacre in a predominantly Kurdish town on the Syrian border.
    ISIS militants have besieged the border of town of Kobani for more than two weeks, sending more than 150,000 Syrian Kurds fleeing to Turkey and piling pressure on the NATO member to intervene.
    “If this massacre attempt achieves its goal it will end the process,” Ocalan, leader of the Kurdistan Workers Party (PKK), said in a statement released by a pro-Kurdish party delegation which visited him in jail on Wednesday.

    Si l’accusation de collusion entre Da3ech et le gouvernement n’était pas assez claire :

    A PKK leader, Dursun Kalkan, also appealed for “all Kurds to unite their forces,” accusing the Turkish government of “collaboration” with ISIS radicals.

    Le tout dans un contexte où la Turquie parle de créer une zone tampon - donc d’envahir le territoire syrien - en utilisant le prétexte de Da3ech, le parlement turc majoritairement acquis à l’AKP d’Erdögan devant être consulté bientôt sur la question d’une implication directe des forces turques sur le terrain :
    http://seenthis.net/messages/298008

    • Sur le thème d’une éventuelle alliance objective entre le gouvernement turc et Da3ech, voici ce qu’en dit l’opposant syrien Haytham al-Manna (représentant à l’étranger du CNCCD) :
      http://www.madaniya.info/2014/09/29/turquie-principal-beneficiaire-du-petrole-extrait-par-daech

      La coalition occidentale baigne dans la contradiction. Ainsi la Turquie entretient à ce jour des relations avec Da’ech. Comment se convaincre que la Turquie est hostile à Da’ech, alors qu’Ankara est le principal bénéficiaire de la commercialisation du pétrole extrait par Da’ech. Certes, la Turquie a retiré 1.000 combattants de Syrie, mais en a maintenu 18.000 dans les villes, les villages et les quartiers.
      Avec l’intensification des raids sur Raqqa et Abou Kamal, la question qui se pose est de savoir quelle force succédera à Da’ech dans les zones qu’il a évacuées. La question est prématurée car la carte politique et militaire est évolutive.
      La confusion est grande sur le terrain. L’on nous annonce le bombardement des positions du khorrassan (subdivision de Da’ech spécialisée dans les opérations extérieures) et l’on constate que les cibles visées n’avaient aucun rapport avec les groupements djihadistes ni avec Jobhat An Nosra, ni avec Al-Qaida.

    • Déjà un train de retard : le parlement turc a autorisé le déploiement de forces turques en Syrie :
      http://www.lefigaro.fr/international/2014/10/02/01003-20141002ARTFIG00359-l-armee-turque-autorisee-a-agir-contre-daech.php

      Le Parlement turc a approuvé jeudi à une très large majorité une motion autorisant l’intervention de l’armée turque en Syrie et en Irak, permettant à la Turquie de rejoindre la coalition internationale formée contre l’État islamique. Le texte permet à Ankara, s’il le juge nécessaire, de déployer des soldats en Syrie et en Irak et d’accueillir sur son sol des troupes étrangères « qui seront utilisées dans un cadre à définir par le gouvernement ».

      Mais contrairement aux attentes des pays de la coalition, cette motion ne signifie pas pour autant que la Turquie fera partie des forces de frappe des opérations aériennes et terrestres contre l’État islamique. À la veille du vote, le président Recep Tayyip Erdogan donnait le ton. « Nous sommes prêts à toute sorte de collaboration pour combattre le terrorisme. Mais tout le monde doit savoir que la Turquie ne se laissera pas utiliser dans des recherches de solutions temporaires », affirmait-il. Avant le vote, il avait fait savoir deux conditions qu’il considère « indispensables » : l’établissement d’une « zone de sécurité » et d’une zone d’exclusion aérienne au nord de la Syrie. Car pour Ankara, les priorités sont avant tout la chute de régime de Bachar el-Assad et éviter une éventuelle autonomie du Kurdistan syrien, contrôlée par le YPG, branche syrienne du PKK.