« J’essaie de me rassurer en me disant que les gens pleurent davantage l’assassinat d’une partie de leur enfance (RécréA2) qu’un torchon réac »
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J’espérais me débarrasser de mon malaise en 140 caractère et pouvoir retourner à mon code, mais comme je vois que tout le monde a retrouvé aujourd’hui le mode d’emploi de son carnet, je m’en voudrais de ne pas apporter ma voix à la cacophonie.
Les histoires d’A…
J’ai commencé à acheter Charlie Hebdo et le Canard Enchainé un mercredi matin au printemps 1994. Une élection approchant, j’avais décidé de m’intéresser un peu à la politique. Je n’ai plus la moindre idée de pourquoi mon choix s’est porté sur ces deux titres. Je leur ai de ce jour été fidèle tous les mercredis pendant des années.
J’ai acheté Charlie pour la dernière fois le 17 janvier 2001, date du mythique éditorial de Philippe Val décrivant les internautes comme « des tarés, des maniaques, des fanatiques, des mégalomanes, des paranoïaques, des nazis, des délateurs, qui trouvent là un moyen de diffuser mondialement leurs délires, leurs haines, ou leurs obsessions ».
Entre les deux… Charlie a très largement contribué à l’éclosion de ma conscience politique. Je suis à peu près sûr que c’est grâce à lui que j’ai découvert les contacts qui m’ont mis sur la voie d’une grosse décennie de militantisme politique. Une vrai histoire d’amour qui s’est mal finie. À mesure que je me formais une conscience, les leçons serinées par Val à longueur d’édito me paraissaient de plus en plus pesantes. Il y eu son soutien à l’OTAN pendant la guerre du Kosovo. Son lâchage dégueulasse de Patrick Font (quels que soient les crimes que celui-ci ait commis). D’autres trucs que j’ai oubliés. Et bien sûr son aversion pour le Net alors que la blogosphère vivait son âge d’or.
Un amour déçu, donc, par la faute d’un individu (je sais que toute le rédaction était loin de partager ses opinions, mais c’est lui qui tenait la barre et emmenait le navire vers des eaux qui ne m’intéressaient plus)