• Luc Guillemot et Jacques Lévy • L’espace-Obama.
    http://www.espacestemps.net/document.php?id=9768

    Obama confirme sa géographie de 2008 : une majorité fondée sur des réseaux face à une forte minorité républicaine appuyée sur des territoires.

    http://www.espacestemps.net/docannexe/image/9768/img-1.jpg

    Inversement, la carte de Romney est nettement territoriale : elle comprend une immense nappe « rouge » continue allant de la Pennsylvanie à l’Arizona, en passant par les Appalaches, les Grandes Plaines, le Texas et les Rocheuses. Cette continuité territoriale résulte de l’addition de deux grands types de situations : petites villes et grandes banlieues, auxquelles s’ajoutent les étendues presque vides d’hommes de l’Ouest intérieur, que le cartogramme, logiquement, rend peu visibles.

    On comprend bien le message et la logique mais visuellement, est-ce que la carte ne montre pas l’inverse : des réseaux en rouge et des points isolés en bleu ? Qu’en pense @reka ?
    #cartographie
    #Obama
    #élection

  • Migrations Mali Côte d’Ivoire Afrique de l’Ouest

    La migration malienne entre crises et rapatriement en Côte d’Ivoire.

    http://www.espacestemps.net/document.php?id=9596
    Bakary Fouraba Traoré

    La migration est un thème diversement traité dans les traditions orales du Wagadou, ancienne appellation de l’empire du Ghana, premier grand empire du Sahel occidental, et de son ancienne zone d’influence. Ce phénomène a pris dans le temps et l’espace des dimensions nationale et internationale. Ainsi, selon la Commission mondiale sur les migrations internationales (Cmmi, 2005, p. 1), il y avait sur la planète près de 200 millions de migrants en 2005 soit 3% de la population mondiale et leur nombre a été doublé depuis 25 ans. Ces statistiques sont à mettre en relation avec le rendement économique et le rôle que ce phénomène joue dans la vie des pays en développement. En effet, les migrants interviennent dans la vie socio-économique de leurs pays d’origine en y réinvestissant ou transférant une bonne partie du pécule gagné à l’étranger. Déjà en 2004, la Banque mondiale estimait à 126 milliards de dollars américains les versements formels vers les pays pauvres réalisés par les migrants travaillant dans les pays riches (World Bank Report, in Doucet, Favreau, 2003, p. 5).

    Notre réflexion ici s’attachera principalement à un cas de migration internationale : la migration transfrontalière entre le Mali et la Côte d’Ivoire. La persistance des difficultés économiques, les inégalités sociales dans la redistribution de la richesse nationale et les effets des grandes famines de 1970 et 1980 ont contribué à installer le Mali dans une situation de crise socioéconomique particulière, qui a engendré le renforcement des flux migratoires vers la Côte d’Ivoire alors pays prospère et stable. Ce pays avait alors besoin de bras valides dans ses plantations de café et de cacao, dans les activités maritimes et l’exploitation des ressources halieutiques, tout comme dans le secteur des transports. Intervenant dans ces secteurs vitaux de l’économie ivoirienne, les immigrés maliens pouvaient constituer une importante rente économique, dont le rapatriement au Mali servait à amorcer le développement local des communautés, notamment rurales. Cependant, suite à la crise politico-militaire de 2002 en Côte d’Ivoire, plusieurs de ces migrants ont décidé de retourner dans leur pays, par le biais d’un programme de rapatriement volontaire. Des sous-préfectures comme Sikasso, Kadiolo, Kolondieba, Bougouni, Yanfolila, etc., et la ville de Bamako ont été alors prises d’assaut par des milliers de rapatriés maliens et de réfugiés de diverses nationalités (ivoiriens, guinéens, burkinabés et, dans une moindre mesure, sénégalais et mauritaniens) pour servir de nouvelles terres d’asile. Avec le concours de l’État malien et des organisations caritatives, du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et des populations locales, le rapatriement a été organisé et des cars réquisitionnés pour aider les victimes de cette crise à rejoindre le Mali. Fin novembre 2002, plus de 2000 Maliens avaient pu rejoindre leurs régions d’origine sur 10’000 volontaires inscrits. Dans le sud du Mali, zone agricole et minière par excellence, une vague de migrants allochtones s’est alors ajoutée aux populations et résidents locaux, occasionnant une explosion démographique qui s’est répercutée sur la gestion des ressources naturelles, l’emploi, l’éducation et la santé. Ce rapatriement massif et brusque a causé d’énormes problèmes tant sur le plan national que local, notamment en termes de réinsertion socio-économique.

  • Cartographie Perception Imaginaire CInéma

    La carte comme modèle de perception du monde.
    Teresa Castro, La pensée cartographique des images. Cinéma et culture visuelle, 2011.

    http://www.espacestemps.net/document.php?id=9604

    Eudes Girard

    Image1Notre environnement est aujourd’hui saturé d’images et d’écrans. Qu’elles soient cinématographiques, télévisuelles, vues sur le Net ou sur nos iPhones, ou encore sous forme d’affiches publicitaires qui envahissent nos villes, l’image est devenue un élément central de la culture occidentale. S’interroger sur le regard et son évolution au cours du temps, et plus généralement sur la culture visuelle, constitue aujourd’hui un champ de recherches prometteuses. Se demander ce qui peut relever de l’approche et de la pensée cartographique dans l’expression visuelle, qu’elle soit photographique ou cinématographique, définit ainsi le principal axe de recherche, assez audacieux, qu’entreprend Teresa Castro. Après avoir défini dans un premier chapitre ce que l’on appelle communément une carte et mit en place la notion de pensée ou de raison cartographique Teresa Castro explore les liens, que l’on pourrait qualifier de subliminaux, si l’on veut rester dans le registre de l’image, qui relient prise de vue d’une part et pensée cartographique d’autre part, à travers la pratique des panoramas, des vues aériennes, et des atlas.

  • Romain Liagre et Magali Nonjon • Une cartographie participative est-elle possible ?

    Ressorts et usages de la « cartographie » dans les projets d’aménagement urbain.

    Romain Liagre et Magali Nonjon

    http://www.espacestemps.net/document.php?id=9495

    Depuis quelques années, de nombreux acteurs issus d’horizons divers (géographes, architectes, urbanistes, etc.) se sont attachés à développer et à promouvoir, dans des guides méthodologiques ou des essais, l’importance de la maîtrise des techniques de cartographie comme support essentiel de mobilisations collectives et de participation des habitants dans les projets de réaménagement urbain. À tel point que certains de ces acteurs se sont aujourd’hui professionnalisés sur cet enjeu et proposent tout un panel de prestations et de formations autour des usages de la cartographie (Nonjon, 2006). La cartographie est alors présentée comme « participative », ou encore « militante », dans la mesure où la maîtrise des outils de représentation de la ville permettrait à la population, dans son ensemble, de participer à la construction des projets d’aménagement, de s’y opposer, ou encore d’y résister.

  • Hervé Regnauld • Même un hégélo-lacanien-léniniste déprime à la fin.
    http://www.espacestemps.net/document.php?id=9395
    stimulant compte rendu.

    Voici donc un livre exceptionnel. [...] Il subsiste cependant dans ce livre un noyau dur de prises de positions politiques radicales qui méritent qu’on les prenne en considération.

    Žižek nous dit que le capitalisme est global et que le multiculturalisme n’est qu’une illusion destinée à faire oublier la force universellement aliénante du capital. Il ajoute que le capital aliène aussi radicalement qu’une maladie altère physiquement un cerveau. Une thèse forte est que le prolétaire prenant conscience de son aliénation ne se désaliène pas pour autant et qu’il n’y a aucun critère pour juger d’un degré d’aliénation. De cela, Žižek déduit qu’il faut penser le changement politique radical sous le contrôle d’un concept universaliste du citoyen et que ce citoyen est un être non absolument rationnel. Il faut alors penser le changement sans théorie de la société idéale, sinon qu’elle est composée de citoyens irrationnels et égaux. C’est évidemment déprimant, mais qui pourrait dire que c’est faux ?

    La géopolitique peut — peut-être — rendre optimiste. Il est clair que Žižek pense le changement politique à partir de la constitution d’un sujet révolutionnaire individuel (lénino-hégélo-lacanien), mais il est clair aussi que, en ce moment, le changement a lieu avec la colère d’un sujet collectif (tunisien-libyen-égyptien). Passer de l’individu, même aliéné, au groupe n’est pas immédiat ni évident. Et comment savoir si, en renversant un dictateur, on renverse aussi le signifiant maître ? On attend donc que son prochain livre en fasse état en croyant, très fort, que l’avenir n’est pas écrit, ni dans un livre religieux, ni dans un livre déprimant.

  • http://www.desordre.net/bloc/images/miche.gif

    J’ai vu la fin du monde se produire sous mes yeux. Dans une boulangerie de la place de Jaude à Clermont-Ferrand c’est là que cela s’est produit. La boulangère, quand je lui tendais la pièce de mon pain m’a prié d’insérer cette dernière dans une fente tout exprès d’un robot, le montant de ma pièce s’est affiché sur un petit écran LCD, la boulagère a alors appuyé sur une touche du robot et la monnaie qu’elle me devait est tombée dans un petit réceptacle en bout de rigole. Je sais, je dois sûrement débarquer, comme souvent. Et pourtant il me semble que l’on vient de franchir ici un pas qui est autre que symbolique, celui justement de ne plus se préoccuper de ce que c’est que d’échanger de l’argent pour du pain, ce qui, à mes yeux, fonde notre société, et d’une certaine façon l’humanité-même, dans ce qu’elle est capable de se partager les tâches, sans doute pas équitablement, pour que les uns produisent je ne sais quoi (dans mon cas ce n’est peut-être pas très glorieux, je répare des programmes informatiques la nuit, il n’empêche) pendant que d’autres font cuire le pain, ce qui permet, ton grandiloquent, que nous puissions envisager de vivre et non de survivre. C’est en tout cas, de cette façon pas tous les jours consciente, que je dépose habituellement une pièce dans la main de ma boulangère et qu’elle me donne du pain (et qu’elle le fait tellement grâcieusement d’ailleurs quand je lui envoie Nathan avec une patience dont on m’a rapporté qu’elle était angélique) à hauteur de la valeur de cette pièce qui est passée de ma main à la sienne et le pain connaissant le chemin inverse qui va de sa main à la mienne.

    Si on défait cela, c’est bien simple, on est cuit.

    Et d’ailleurs, cela ne me surprend en rien, mais le pain que je viens d’acquérir de la sorte, ce pain-là n’est pas assez cuit, il est bien trop blanc pour être honnête.

    #it_has_begun (je suis sérieux)

    • Vu ça aussi dans une boulangerie du coin (mais je ne me souviens plus où), et ça m’a bien sidéré. Pour aller dans le sens de Philippe, c’est ma petite (trois ans) qui donne la pièce pour payer le pain, elle adore ça, « c’est moi qui donne, papa ! », une manière d’entrer dans le monde des grands, et d’entamer la petite conversation avec la vendeuse.

      Et là, la petite dont on refuse la pièce, indiquant qu’il faut la glisser dans un petit robot, ça casse carrément le début de socialisation. J’ai moi aussi trouvé ça glaçant.

      (Et donc, c’est un truc uniquement dans les boulangeries, cette connerie ? )

    • En Norvège c’est un système qui se généralise depuis un an presque partout, à l’aéroport de Gatwick, pour acheter ses sandwichs et son journal on est soi même le caissier ou la caissière (vu il y a deux jours) - en plus pour les chiottes, c’est au fond du Duty Free donc obligé de passé devant les smaries avec sa maramaille pour changer un couche ou pisser un coup. Telenor, la compagnie principale de téléphone en norvège fait régler les problèmes de connexion etc... par des robots et des voies de robots qui rappelle en disant : « cher M ; X votre problème est réglé ». La fin du monde ---> l’agnie a commencé il y a quelques années déjà.

      #it_has_begun_since_long_this_stuff

    • @monolecte

      Finalement, j’ai fait de cette petite humeur it_has_begunienne un article du Bloc-notes du Désordre , dans lequel je ne manque pas de renvoyer vers ton très bon billet.

      http://www.desordre.net/blog/?debut=2012-03-18#2963

      Je suis un peu rasséréné de constater que je suis moins seul à me désoler de ces petites choses qui ne sont pas si petites

    • J’avais moi-même l’idée de faire quelque chose, sur Visions carto, à propos de ça. Ce qui m’a décidé, c’est mon passage à Gatwick il y a deux jours, lorsque j’ai acheté mon sandwich et ma bouteille d’eau pour un « outrageous price » (13 pounds pour un sandwich minable et une bouteille), prix pour lequel de client de suis devenu caissier, emballeur et manutentionnaire (on me somme de ranger mon panier à une place loin de la « caisse automatique »).

      Il y a donc les caisses automatiques dans tous les supermarchés de Norvège, les rendeurs de monnaie automatique, les call center robots - pas tellement mieux que les calls centers réel d’ailleurs qui sont souvent de « dead ends » desquels on ne peut absolument rien obtenir, cf. Orange par exemple). C’est la mise en place ici d’un monde dans lequel le client, mais aussi le citoyen est mis dans une situation de grande solitude... Tout est fait pour l’éloigner du responsable de l’administration, du commerçant, de clui qui rend et fait le service ; la Police ici commence le même cirque pour les dépots de plaintes, lezs services municipaux pour les inscriptions dans les écoles, les Impôts pour les déclarations et les réclamations, il est désormais, depuis trois mois, impossible de trouver quelqu’un dans les services des impôts pour discuter de la manière de déclarer, a

    • J’avais moi-même l’idée de faire quelque chose, sur Visions carto, à propos de ça. Ce qui m’a décidé, c’est mon passage à Gatwick il y a deux jours, lorsque j’ai acheté mon sandwich et ma bouteille d’eau pour un « outrageous price » (13 pounds pour un sandwich minable et une bouteille), prix pour lequel de client de suis devenu caissier, emballeur et manutentionnaire (on me somme de ranger mon panier à une place loin de la « caisse automatique »).

      Il y a donc les caisses automatiques dans tous les supermarchés de Norvège, les rendeurs de monnaie automatique, les call center robots - pas tellement mieux que les calls centers réel d’ailleurs qui sont souvent de « dead ends » desquels on ne peut absolument rien obtenir, cf. Orange par exemple). C’est la mise en place ici d’un monde dans lequel le client, mais aussi le citoyen est mis dans une situation de grande solitude... Tout est fait pour l’éloigner du responsable de l’administration, du commerçant, de clui qui rend et fait le service ; la Police ici commence le même cirque pour les dépots de plaintes, lezs services municipaux pour les inscriptions dans les écoles, les Impôts pour les déclarations et les réclamations, il est désormais, depuis trois mois, impossible de trouver quelqu’un dans les services des impôts pour discuter de la manière de déclarer, alors que c’était le cas avant.

    • Bien entendu Madame @Monolecte, j’oubliais les stations essence ici aussi en Norvège, le pire du pire. Partout les caisses automatiques, partout on transforme le citoyen en caissier, manutentionnaire - en Angleterre on a même proposé aux voyageurs de devenir contrôleur de billets contre une réduction sur leur propre billet !!! (j’ai vu à Londres dans le métro une pub qui disait « It is easy to spot a ticket controler, they look like you ! ». Ce processus se fait doucement, comme la colonisation de l’espace public par les espaces privés et commerciaux (aéroports Duty Free Shop, gare, certaines rues privatisée) ce qui fait qu’on l’accepte beaucoup plus facilement. On arrive à accepter ce qui en distance est tout à fait inacceptable. Voilà, début du débat.

    • Oui, il faut se désoler de ces petites choses qui n’ont l’air de rien ; les petits effets ont parfois de grandes causes. Pour ma part, en Bretagne, je n’ai encore jamais vu ça... Mais je dirais comme Agnès, pourquoi ne pas refuser tout net ? Je crois que si ça m’arrivait je changerais de boulangerie, en expliquant courtoisement la raison de ce choix. De la même façon que je refuse d’utiliser les caisses automatiques au supermarché.

      En attendant, on a une boulangerie bio où le boulanger n’utilise pas de caisse enregistreuse et fait ses calculs de tête à une vitesse impressionnante.

    • Refuser, oui, mais au Carrefour du 13e, où il y a des caisses automatiques, j’ai discuté avec un cadre qui prétend que ça « libère » les caissières d’un boulot aliénant pour leur permettre de faire - dans le magasin - des tâches plus valorisantes... Je vous ai dit, le débat est ouvert...

    • Justification après-coup. Tu crois vraiment qu’ils dépensent des millions pour installer des caisses automatiques juste pour libérer les caissières d’un sale boulot et de leur permettre de faire des trucs plus valorisant dans le magasin ?
      Je discute assez avec les caissières pour savoir que leur confort, leurs besoins et tout ça, ça ne revêt aucune espèce d’importance pour les managers et/ou la direction. Des postes de travail inadaptés depuis de nombreuses années, des postures nocives, des courants d’air glacial, des horaires fractionnés, des pauses-pipi chronométrées et rationnées...
      Franchement, tu y as cru une seule seconde au baratin du cadre ?

    • Bien sur que non, je mettais ça au pot pour dire que dans le débat, les initiateurs de ce merdier développent et vont développer des arguments auxquels il faudra être préraré si on veut les contrer. Ça ne manque pas de cynisme et de mauvaise foi, et pour bien lutter contre ça, bien connaître la stratégie de ses ennemis aide beaucoup.

    • On sait pourquoi les supermarché peuvent préférer les caisses automatiques : ça ne fait pas grève, ça ne prend pas de vacances ni de congés parentales, ça ne râle pas et ça ne traîne pas son patron devant les prudhommes.
      Avec les supermarchés, ce qui était auparavant un lieu d’échange sous toutes ses formes, le commerce donc, est maintenant un rituel au dieu consommation. Les fidèles y défilent pour y laisser leurs économies dans une ambiance peu propice à la discussion et au partage. Il faut aller vite, en cadence. Et chacun repart dans sa petite voiture, trajet durant lequel personne ne rencontre plus personne.
      @moderne il serait intéressant de savoir pourquoi cette boulangère utilise une machine à sous pour sa petite boutique. Ici je n’en ai pas encore vu même dans les plus grandes.

    • bien vu @monolecte je viens tout juste de terminer un bouquin sur les jardins (je ferai un seen). L’auteur parle d’un village au Maroc où des paysages fabuleux ont disparus à jamais sous les chenilles du btp : « J’ai compris ce qu’étaient ce développement et ce progrès le jour où je suis allé à l’ouverture d’un supermarché, construit là où, l’année précédente, je lisais encore allongé parmi les soucis, à l’ombre des chênes verts. La foule se pressait à l’entrée, retenue par des cordons de policiers et canalisée par des barrières [...] Mais les forces de l’ordre ne cherchaient pas des armes ou des explosifs. Ils voulaient vérifier que l’aspirant client avait en poche ou dans son sac assez d’argent pour faire des courses. »

    • De retour chez moi, à Fontenay, je suis allé de ce pas trouver ma boulangère ce matin et profitant de l’heure matinale, je lui ai demandé un peu de ce qu’elle en pensait de ces foutues caisses automatiques. Elle m’a confirmé ce que nous suspections tous, le démarchage agressif des vendeurs de ces saloperies. L’argument de vente est le suivant, l’argent est sale le pain doit rester propre, c’est bon pour l’hygiène, et puis plus bas les commerciaux glissent que cela évite tous les problème avec les employés qui distraient de la monnaie.

      Par ailleurs la boulangère m’a dit que ce type d’appareil coûtait une fortune.

      Elle-même, sainte femme, m’a dit qu’il était hors de question qu’elle ait recours à un truc pareil et qu’elle trouvait que j’avais raison de penser qu’il était essentiel que je lui remette l’argent en mains propres (parce que justement ma boulangère a les mains propres) et elle le pain dans ma main à moi.

      Sinon elle m’a dit aussi que Nathan, quand il allait chercher du pain, était toujours très poli, mais ça j’imagine que vous vous en moquez un peu, mais ça m’a quand même fait plaisir.

      Et son pain à ma boulangère il est vraiment cuit et ça c’est incomparable. En haut de l’avenue de la République à Fontenay-sous-Bois, il n’y a pas de raison qu’elle n’ait pas droit à sa réclame. Elle le mérite.

    • hé hé le fier papa ... Très bien Monsieur Philippe, en te lisant, je me remémore une des scènes les plus horribles que j’ai vécu dans le magasin de photo de mon père il y a de cela vingt ans... Lui qui était la générosité même, très ouvert, menait ce petit labo photo d’une main de maître, de nombreux photographes, artistes, simples amateurs éclairés aimaient tellement venir qu’ils n’auraient pour rien au monde changé de crêmerie.

      Un jour arriva deux requins. Enfin un requin et une requine. De chez Canon. Deux commerciaux, deux vendeurs qui voulaient placer une des premières photocopieuses en couleur. Mon père n’en avait pas besoin. Le prix de la location et le contrat obligatoire d’entretien était absolument obscène. Ils s’y sont donc mis a deux, à coup d’arguments violents, brutaux, ils ont pendant une heure massacré mon père. Ils l’ont détruit. Psychologiquement, il a fallu longtemps pour qu’il se remette de cette attaque en règle, convaincu qu’il était d’avoir fait l’erreur de sa vie... en refusant finalement l’offre de ces deux crapules.

      Je peux donc imaginer que ces méthodes soient généralisées et que nombreux sont ceux, non préparés, qui cèdent à ce chantage.

      De la même manière, je me suis retrouvé à signer un chèque de 300 euros juste pour avoir mon nom en gras dans les pages jaunes, il y a une quinzaine d’année... La commerciale qui s’était imposée dans mon petit bureau de carto parisien avait trouvé les bons arguments pour me faire céder.

      Ainsi va le monde de la consommation.

    • En Suède c’était assez répandu. Il y a des caisses automatiques (que je trouve quand même bien pratiques, car je parle rarement aux caissiers, je suis timide, et c’est quand même moins stressant je trouve), mais aussi des caisses « normales » avec ce dispositif. Ça ne me semble pas être fait pour supprimer les humains en tout cas, ou alors à long terme.

    • Et c’est pas tout : vous lirez ici que les internautes aussi seront enrolé pour le bien des multinationales :) je n’ai rien contre la cartographie collective, rien contre le crowd sourcing, mais pour que les résultats restent la propriété des citoyens... Maintenant, c’est la grosse récup.

  • Edoardo Boria • Mapping Time
    http://www.espacestemps.net/document.php?id=9218

    La production de cartes géographiques se fonde sur la pensée cartésienne, ce qui tend à limiter la valeur heuristique de ces dernières, en particulier lorsqu’il s’agit de comprendre et de transcrire l’idée de mouvement. Or, dans le monde actuel marqué par une société en flux constant, ces apriori restrictifs ont une incidence négative sur l’adéquation des cartes géographiques produites. À partir de cette constatation, et dans le but d’explorer des alternatives à l’approche rationaliste et à la géométrie euclidienne, cet article propose de tracer une rétrospective – suffisamment étendue à défaut d’être exhaustive – des diverses approches graphiques utilisées pour rendre compte du mouvement dans la représentation graphique de l’espace. Après avoir présenté une série d’exemples dans lesquels le mouvement est représenté au travers de solutions non conventionnelles, nous aborderons la période actuelle, marquée par la crise de la pensée unique et la nécessité d’accepter le caractère problématique de toute forme de savoir. Dans le domaine de la géographie, il s’agira donc de s’interroger sur la capacité interprétative de la carte géographique traditionnelle qui se révèle incapable d’offrir des solutions adéquates aux nouvelles exigences telles que la personnalisation, la dimension multi-échelle, l’animation et l’interaction avec d’autres langages visuels.

    #cartographie #géographie

  • Giuseppe Dematteis • Éloge de l’ambiguïté cartographique.

    http://www.espacestemps.net/document.php?id=9231

    Texte traduit de l’italien par Samantha Filippone.

    Image1Si « l’art ne reproduit pas le visible, mais le rend visible », comme Paul Klee l’a affirmé (1969, p. 34), la géographie et la cartographie ont quelque chose de commun à la fois avec l’art et avec les codes de lecture habituels. En effet, elles rendent visible un ordre qui échappe à ceux qui se limitent à observer les choses telles qu’elles apparaissent à la vue. Le cartographe et le géographe, comme l’artiste, interprètent : ils sélectionnent des faits et établissent des relations entre eux selon des critères plus ou moins optionnels, arbitraires, d’une certaine manière conventionnels et de toute façon subjectifs. La relation entre la réalité et la représentation cartographique peut faire l’objet d’interprétations différentes, fondamentalement ambigues, car multiples. La réalité représentée par une carte pourrait tout aussi légitimement être représentée d’une façon différente, traduisant ainsi la vision de celui qui observe la carte ou le tableau, ou de celui qui lit la description géographique.

    #cartographie #géographie

  • Emanuela Casti • Le tournant proxémique : de la représentation à la spatialité cartographique.
    http://www.espacestemps.net/document.php?id=9147

    En agissant justement sur ce que la critique a identifié comme la limite radicale de la carte — celle de ne pas représenter la réalité mais d’en constituer le modèle — la carte est assumée en tant qu’opérateur symbolique en mesure de nous exposer la modélisation de la spatialité mondialisée.

    #cartographie