Le Pare, une entreprise travailliste à la française

?id_article=3184

  • À Radio France comme ailleurs, refondation "sociale" patronale for ever ?

    Dominique-Jean #Chertier vient d’être nommé "#médiateur" par le gvt au 23e jour de #grève à #Radio_France. Longtemps responsable du personnel chargé de la #restructuration de grandes #entreprises (Renault, Sacilor, Air Inter), conseiller social à Matignon de 2002 à 2003 (sous Raffarin), puis Directeur général de l’#Unedic pendant 10 ans :

    ... il a géré deux grandes #réformes du régime d’#assurance chômage : la #dégressivité des #allocations de #chômage au début des années 1990, puis la création du plan d’aide au retour à l’#emploi (#PARE) mis en œuvre en 2001. Il est devenu en 2002, #DRH Snecma, puis pdt du C.A de #Pôle_emploi.

    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/04/09/radio-france-pellerin-a-missionne-dominique-jean-chertier_4613288_3236.html

    Sur le PARE, acte décisif de la #refondation_sociale_patronale, auquel il a contribué, des éléments d’analyse :

    Refondation sociale » patronale : Le gouvernement par l’individualisation, Maurizio Lazzarato
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3279

    Refondation « sociale » patronale : Le Pare, une entreprise travailliste à la française
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3184

    Refondation sociale patronale : L’éthique du bouffon, Valérie Marange
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3183

    • Ah oui, c’est pas Jean-Dominique, #merci. Du coup je rectifie, en espérant que ce seenthis et les prolongements critiques qu’il propose continue à circuler par touitaire et falsebook. C’est important de savoir à quoi ce type a dédié sa vie, en particulier parmi les grévistes de RF mais aussi parmi ceux qui auraient conservé quelque indulgence pour le #PS.

    • Le recours à un médiateur avait été posé comme préalable par les #syndicats de Radio France à la reprise des discussions avec la direction et préconisé par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui avait nommé Mathieu Gallet à la tête de la radio au début de l’année dernière.
      (...)
      « La première étape de ma mission est terminée. » Dominique-Jean Chertier, le médiateur chargé de dénouer la crise sociale à Radio France, a quitté la Maison de la radio dimanche 12 avril dans la soirée, après avoir remis son texte à la direction et aux syndicats. « Sans attendre leur réponse », a-t-il précisé.
      Ces propositions sont l’aboutissement de discussions menées depuis vendredi avec les deux parties pour trouver une issue au conflit qui se poursuit depuis 25 jours. (...)

      Les syndicats sont en effet apparus un peu surpris et globalement déçus par l’issue de ces négociations [sic...] et la teneur du document de 3 pages remis par le médiateur. « On a l’impression que le médiateur n’a pas servi à grand-chose », a estimé Guillaume Baldy, du syndicat Unsa. « Nous allons soumettre en #assemblée_générale et à nos adhérents le texte, qui comporte des points de #blocage », a-t-il ajouté, regrettant par exemple que la mutualisation des programmes des stations locales de France Bleu, contestée par les syndicats, « reste possible ».
      Les syndicats s’opposent à plusieurs mesures du plan stratégique du président de l’entreprise publique, Mathieu Gallet, qui prévoit notamment une « réduction nette d’effectifs de 250 à 330 équivalents temps plein », avec 300 à 380 #départs_volontaires.

      Pour Jean-Paul Quennesson, délégué SUD, ce document donne « peu de garanties » sur la question de l’emploi. « A ce stade, on émet beaucoup de réserves », a-t-il dit, tout en reconnaissant que cette médiation avait permis des avancées, notamment en donnant la parole aux syndicats.

      « On a une impression amère », a commenté Jean-Eric Ziolkowski, de la CFDT, pour qui ces trois jours de discussions avec le médiateur se sont apparentés à une « thérapie de groupe ».

      http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/04/12/radio-france-vers-une-sortie-du-conflit_4614610_3236.html

    • Fleur Pellerin a mis fin, lundi 13 avril dans la soirée, aux derniers espoirs des grévistes de Radio France, qui lui avaient demandé, plus tôt dans la journée, une nouvelle négociation sur leurs préavis de grève, après 26 jours de blocage. Venue en personne à la Maison de la radio pour y rencontrer la direction et les syndicats grévistes, la ministre de la culture a expliqué que le document de compromis élaboré pendant le week-end par le médiateur qu’elle avait missionné ne changerait pas. Mais elle s’est aussi portée garante du respect durable de ce document et d’un dialogue social sincère dans l’entreprise.
      Cette garantie suffira-t-elle à permettre la levée des préavis de grève ? La réponse sera donnée, mardi, lors d’une assemblée générale des salariés de Radio France, convoquée à 15 heures. (...)

      Le médiateur – et à travers lui, le #gouvernement – avait laissé aux grévistes un marché entre les mains - qualifié par plusieurs d’« #ultimatum » ou de « chantage ». En échange de la levée des préavis de grève, le médiateur s’engageait à être présent lors des trois prochains mois pour accompagner la préparation du contrat d’objectifs et de moyens (COM), où la stratégie de Radio France pour les cinq prochaines années sera consignée. Si les syndicats maintenaient leurs préavis, Dominique-Jean Chertier ne revenait pas.

      http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/04/13/a-radio-france-le-dilemme-des-grevistes_4615065_3236.html

    • Radio France : 4 syndicats sur 5 appellent à la reprise du travail
      http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/04/14/radio-france-la-greve-reconduite_4615824_3236.html

      Vingt-quatre heures de plus. Les grévistes ont voté, mardi 14 avril, pour la poursuite du mouvement lors de l’assemblée générale du personnel à la Maison de la radio. Du moins ceux qui s’étaient déplacés.
      Car quatre syndicats sur cinq – CFDT, SNFORT, sud, UNSA – avaient clairement appelé à l’arrêt du mouvement : contre l’avis de l’#assemblée_générale parisienne, mais en s’appuyant sur la consultation de leurs militants.
      La CGT a eu une position plus ambiguë : ses représentants ont voté pour la poursuite de la grève, mais l’un d’eux avait expliqué plus tôt que la CGT se rallierait aux autres organisations pour préserver l’unité syndicale. Ce qui maintient un doute sur la position finale de ce syndicat. Isolée, la CGT ne semble cependant pas en mesure de maintenir le blocage des antennes et la grève unitaire en vigueur depuis le 19 mars a donc vécu.

  • Denis Kessler, l’enfant terrible du patronat, fait son retour au Medef
    http://lemonde.fr/politique/article/2013/07/01/denis-kessler-l-enfant-terrible-du-patronat-fait-son-retour-au-medef_3439951

    « Il incarnait une droite dure du patronat », rappelle l’économiste Jacques Rigaudiat, ancien conseiller social de Michel Rocard et Lionel Jospin, qui garde toutefois pour lui une profonde sympathie : "Ce n’est pas le genre mec de droite pisse-vinaigre. Il est un adversaire sympathique : on peut échanger des cigarettes avec lui par-dessus les tranchées et monter ensuite à l’assaut et au combat."

    Volontiers provocateur, séducteur à ses heures, M. Kessler ne pratique pas la langue de bois, une particularité rare dans un monde patronal très balisé. À propos de la France ? "J’en viens à perdre la foi dans ce pays frappé d’hexagonalisme - le monde ne nous attendra pas." François Hollande ? "Il aurait dû davantage parcourir le monde, comme Dominique (Strauss-Kahn, ami très proche de M. Kessler) et moi l’avons fait depuis quarante ans, plutôt que de consacrer l’essentiel de son temps à la rue de Solferino."

    Kessler, #ex-mao, est l’un des initiateurs (#intellectuel_organique) de la refondation « sociale » patronale qui a donné naissance au MEDEF , et a débutée... par une #réforme du chômage (tout comme la rigueur socialiste en 1982), à ce propos :

    • « Refondation sociale » patronale : Le gouvernement par l’individualisation, #Maurizio_Lazzarato
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3279

    • L’éthique du bouffon, Valèrie Marange
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3183

    • Refondation sociale patronale : Le Pare, une entreprise travailliste à la française
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3184

    #Ewald #Denis_Kessler #Medef #précarité #chômeurs #assurance #HEC

  • Un continent littéraire inépuisable que sont les" dits et écrits" de Michel Foucault. Une pensée en mouvement qui ne cesse d’interroger et penser l’histoire,l’actualité, les idées... Paru à l’époque en quatre volumes, ils existent aujourd’hui en deux volumes dans l’excellente collection #Quarto chez #Gallimard
    http://www.ina.fr/video/I07302844

    Après un extrait de « Lecture pour tous » du 15 juin 1966, François EWALD présente les « Dits et écrits » de Michel Foucault , textes écrits par le philosophe de 1954 à sa mort en 1984, en France et dans le monde entier et rassemblés dans quatre volumes. #Arlette_FARGE parle du bonheur qu’elle a eu en lisant ces textes. #François_EWALD évoque le reportage de #FOUCAULT en Iran, dont il a soutenu la révolution de 1978. Avant de mourir, Michel FOUCAULT travaillait sur la notion de l’amitié. #Jean-Pierre_FAYE se souvient de son amitié avec FOUCAULT, de son rire, de l’affaire iranienne, de sa maladie, de l’affaire Klauss Croissant, de sa défaite par rapport à l’histoire qui a été plus rapide que lui.

    #Philosphie #Histoire #littérature #Politique #Ethique

    • Il me semble utile de préciser que l’un des intervenants sur cette #vidéo, le renégat François Ewald (http://fr.wikipedia.org/wiki/François_Ewald) est aujourd’hui directeur de l’École nationale d’assurances. Il fut l’un des tenants de la « justice prolétarienne » à la G.P, c’est-à-dire d’une conception punitive de la politique à laquelle il est en quelque sorte resté fidèle tout en changeant de côté de la barricade. Si il a travaillé avec Foucault, il a fait son chemin depuis, ce qui l’a conduit à devenir un #intellectuel_organique du patronat, l’un des initiateurs de la « refondation sociale » patronale qui a présidé à la transformation du CNPF en Mouvement des entreprises de France (#MEDEF) en 1998.

      L’éthique du bouffon, Valérie Marange
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3183

      Quand le philosophe François Ewald, colégataire de l’oeuvre de Foucault, et son compère Denis Kessler, numéro deux du Patronat, vilipendent en coeur la « démoralisation » contemporaine c’est pour faire l’éloge de l’« économie politique du #risque » et du contrat social qui « trouve sa vérité dans l’assurance » . Dans le détournement de la référence à Foucault, l’éthique de la « refondation sociale » patronale se révèle ainsi une véritable éthique du bouffon.

      "Refondation sociale" patronale : Le gouvernement par l’individualisation, #Maurizio_Lazzarato
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3279

      Peut-on définir la « refondation sociale » du Medef comme un projet bio-politique dans le sens foucaldien du terme ? Y a-t-il un transfert de souveraineté de l’État à l’entreprise, de ses fonctions biopolitiques ? Sommes nous confrontés à une sorte de privatisation de la biopolitique ? La refondation sociale annonce une volonté de « gouverner la société » en partant de l’entreprise. Elle affiche la détermination patronale à « gérer la vie » des individus du point de vue de la logique du profit.

      Refondation sociale patronale : Le Pare, une entreprise travailliste à la française
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3184

      Avec le Pare (Plan d’aide au retour à l’emploi) il s’agit de régler le marché du travail par le biais de restrictions dans l’accès au salaire socialisé, de prévenir et de circonvenir ainsi une mobilité qui est toujours un objet de conflit. Un dispositif qui s’inscrit parfaitement dans la volonté du Medef de définir pour toute la classe dirigeante une nouvelle discipline du travail

      Le projet du Pare (Plan d’aide au retour à l’emploi) découle directement du consensus politique autour de ce qui est communément appelé « l’activation des dépenses passives ». En ce sens, la réponse de Lionel Jospin au mouvement des chômeurs et précaires en 1997-1998 était très claire : quelques aides financières et un fonds d’urgence (« le milliard Jospin ») accompagnaient la réaffirmation d’une orientation de principe, à savoir, le choix d’ « une société fondée sur le travail et non sur l’assistance. »
      Cette réponse était une fin de non recevoir à la revendication d’un revenu garanti pour tous que portait le mouvement. Depuis, des changements au sein du patronat organisé ont permis à celui-ci de redevenir un acteur politique. Une fraction du patronat issue des « services » (assurance, banque) construit actuellement son hégémonie sur la faillite politique du patronat industriel fordien de la métallurgie. Le Medef succède ainsi au CNPF et propose un projet qui synthétise et approfondit la restructuration de l’organisation du travail et de ses marchés à l’oeuvre depuis 25 ans. Avec pour toile de fond la décomposition d’une droite en mal de projet, le Medef initie une « refondation sociale » qui a, logiquement, pour premier volet la réforme de l’assurance-chômage.

      #chômage #précarité #capitalisme #restructuration #individualisation #gouvernementalité #refondation_sociale

    • Oui ! Un échantillon (vous en trouverez davantage à l’url indiqué ci-dessus) :

      Jack Lang. (...) Protecteur des renégats
      Tu as la futilité des girouettes, et le je-m’en-foutisme élégant de l’apparatchik un peu marginal ; aussi tes « convictions » ne t’incluent-elles pas au nombre des véritables renégats, objets de ce livre. Mais tu fus, si trop futile même pour le reniement, le maquereau, le grand protecteur des nouveaux renégats. Grâce à toi, le plus fou-fou des ministres, « l’imagination au pouvoir » des murs de la Sorbonne a servi de devise et d’excuse pour le rachat, en vrac, des intellos et #artistes de toutes tendances ; pas si fou, au fond, tu as fait des écrivains, des peintres, des #journalistes, que tu as arrosés, décorés, traînés en avion de cocktails – plus du tout Molotov, sauf la vodka – en buffets-champagne, tes complices ou tes esclaves. D’accord, la « fête gauchiste » d’autrefois était un tantinet ridicule, mais le placage du verbalisme généreux sur le bal des #nantis, sur les mondanités du #Versailles #socialiste, ce fut odieux. Protecteur des Arts et Lettres, tu fus leur proxénète.

      #renégat