« La hausse du vote frontiste est de plus en plus plausible »

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  • « La hausse du vote frontiste est de plus en plus plausible »

    http://www.liberation.fr/politiques/2013/05/09/la-hausse-du-vote-frontiste-est-de-plus-en-plus-plausible_901880

    INTERVIEW La politologue Céline Braconnier commente la montée de l’abstention, sur fond de crise et d’affaires. Pae JONATHAN BOUCHET-PETERSEN

    Professeure de sciences politiques à l’université de Cergy-Pontoise, Céline Braconnier (photo) est l’auteure, avec Jean-Yves Dormagen, de La Démocratie de l’abstention (Gallimard, 2007).

     

    Alors que se profilent des élections municipales et européennes en 2014, une partie de la population ne vote plus…

    Au cours des vingt dernières années, la hausse de l’abstention est forte et affecte la quasi-totalité des scrutins. On a enregistré des records historiques successifs d’abstention à l’occasion des dernières municipales (34% en 2008), des dernières européennes (59,5% en 2009) comme des dernières législatives (43% en 2012). La présidentielle étant pour l’instant épargnée, c’est surtout la progression du vote intermittent et très intermittent qui est notable, plus que le décrochage complet d’une catégorie de citoyens. Bien des inscrits ne se déplacent plus qu’à l’occasion des scrutins de très forte intensité, emmenés vers les urnes par les campagnes les plus mobilisatrices. Et si seulement 7% de la population électorale potentielle n’est pas inscrite, jusqu’à 25% des inscrits - parce qu’ils ne se sont pas réinscrits près de chez eux après un déménagement - doivent fournir un effort supplémentaire pour voter. Cette « malinscription » alimente largement l’abstention.

  • Céline Braconnier : « La progression du vote intermittent et très intermittent »
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    Comme les abstentionnistes, les votants les plus intermittents appartiennent aux catégories les plus jeunes, les plus fragiles économiquement et les moins diplômées. Aux dernières municipales, plus d’un jeune de 18-25 ans sur deux n’a pas voté, alors que c’était le cas de moins de deux citoyens âgés de 55 à 65 ans sur dix. L’abstention était aussi deux fois plus forte dans la catégorie des chômeurs et des travailleurs intermittents que chez les fonctionnaires. A chaque fois que l’abstention est forte, (...)