L’euro, ou la haine de la démocratie

/2015-06-29-L-euro-ou-la-haine-de-la-dem

  • « Sarkozy, Hollande et Bayrou : les traîtres de Lisbonne »

    http://contrelacour.over-blog.fr/article-sarkozy-hollande-et-bayrou-les-traitres-de-lisbonne-1

    « Sarkozy, Hollande et Bayrou : les traîtres de Lisbonne »

     http://l-arene-nue.blogspot.fr/2015/05/10-ans-le-referendum-vole-de-2005ou-le.html Coralie Delaume :

    « Les Français n’ont pourtant été ni les seuls ni les premiers
    à faire l’amère expérience que leur voix comptait désormais pour presque rien dans l’inexorable déploiement de l’a-démocratie européenne. »

    Référendum de 2005 - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/-Referendum-de-2005-
    http://www.acrimed.org/article4676.html

    « 10 ans après, retour sur le traitement médiatique du référendum sur le TCE »

    #Médias #Référendum #Démocratie #Médias_Démocratie
    #Démocratie #UE #Vème_République #Référendum #UMP #PS

    L’arène nue : Il va pleuvoir ! France3 réalise un documentaire honnête sur le référendum de 2005 !!
    http://l-arene-nue.blogspot.fr/2017/03/il-va-pleuvoir-france3-realise-un.html
    https://youtu.be/_UBMIh8mvws

    De l’art d’ignorer le peuple, par Anne-Cécile Robert (Le Monde diplomatique, octobre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/10/ROBERT/56457
     ??

    « Symbole, passé relativement inaperçu, de ce hiatus : le 19 janvier 2006, le Parlement européen avait voté une résolution demandant qu’on trouve un moyen de contourner les référendums français et néerlandais sur le traité constitutionnel européen… »

    Du traité constitutionnel à Syriza : l’Europe contre les peuples
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2015/02/02/31001-20150202ARTFIG00405-du-traite-constitutionnel-a-syriza-l-europe-contr

    "Pour Jean-Claude Juncker, « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens déjà ratifiés ». Coralie Delaume rappelle qu’il n’y a pas non plus de choix qui permette qu’un traité européen ne soit pas ratifié ..."

    "Au début des années 2000, l’Union européenne veut se doter du traité de Nice. L’Irlande, en vertu de ses institutions, doit convoquer ses électeurs aux urnes pour une ratification référendaire. Le référendum a lieu en juin 2001 et... 54% des votants irlandais rejettent le texte. On laisse alors passer un peu de temps Les peuples, c’est connu, sont oublieux. Un an et demi plus tard, le corps électoral irlandais est à nouveau mobilisé et, cette fois, il vote en faveur du traité de Nice. Du coup, puisque l’entourloupe a réussi une fois, pourquoi ne pas en abuser ? Ce sera chose faite avec le traité de Lisbonne. En 2008, les Irlandais sont appelés à se prononcer sur celui-ci et répondent par la négative à 53% Un vote qui sera « corrigé » l’année d’après par un re-vote, afin que le « oui » l’emporte enfin."

    "à la question « Êtes-vous pour ou contre l’approbation par les Pays-Bas du traité établissant une constitution pour l’Europe ? », les Néerlandais avait répondu « contre » à plus de 61% en 2005. Trois ans plus tard, leur Parlement votait sans moufter le même texte, rebaptisé pour faire bien « traité de Lisbonne »."

    "Pour l’occasion, les parlementaires du Parti socialiste apportèrent un soutien touchant à leurs collègues de l’UMP, puisque 142 d’entre eux décidèrent de s’abstenir. N’écoutant que leur enthousiasme, trente environ allèrent jusqu’à voter pour. Un coup de pouce bien sympathique, qui permit à Nicolas Sarkozy d’obtenir la majorité des trois cinquièmes au Congrès dont il avait besoin pour nous glisser le traité."

    « L’avenir de l’Europe se discute à huis clos », par Christophe Deloire & Christophe Dubois (Le Monde diplomatique, septembre 2012)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/09/DELOIRE/48137

    En 2010, Sarkozy se rallie à l’idée de Merkel de sanctionner les pays ne respectant pas les critères financiers du Pacte de Stabilité et de Croissance de 1997 (Amsterdam) en suspendant leur droit de vote au Conseil de l’UE. Cette idée se fonde sur l’article 7 « du traité », qui prévoit cette sanction en cas de « violation grave et persistante » des valeurs de l’UE, relative au respect de la dignité humaine, à la liberté, la démocratie et l’égalité.

    Est-il encore nécessaire de commenter ?

    En 2011, la #Grèce avait échoué à organiser un référendum sur les mesures d’austérité | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/103581/grece-referendum-2011

    "un conseiller de Nicolas Sarkozy racontait que son patron était « furieux » en apprenant la nouvelle. Lui et les principaux dirigeants de la zone euro avaient fini par imposer à Athènes que la seule question sur laquelle un éventuel référendum pourrait avoir lieu serait l’appartenance ou non du pays à la zone euro. « Nous devons tuer ce référendum », avait déclaré José Luis Manuel Barroso, alors président de la Commission européenne, à l’ancien vice-président de la BCE Lucas Papademos.
    Papandréou avait finalement renoncé, le 3 novembre 2011, à son projet de référendum, après avoir obtenu un vote de confiance extrêmement serré de la Vouli et engagé des pourparlers avec l’opposition de droite. Des pourparlers qui avaient abouti à son départ du pouvoir et son remplacement par un gouvernement de technocrates emmené par Lucas Papademos."

    #Référendums #UMP

  • L’euro, ou la haine de la démocratie - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2015-06-29-L-euro-ou-la-haine-de-la-democratie

    Prononcer le mot « référendum », c’est en effet immanquablement faire resurgir le spectre du Traité constitutionnel de 2005, celui de l’acharnement jusqu’à ce que ça dise oui, ou du contournement si ça persiste à dire non. Celui du putsch également, à l’image du débarquement en 2011 de Georges Papandréou, ordinaire socialiste de droite qui n’avait rien de bien méchant, mais avait fini par s’apercevoir qu’on approchait des seuils où férule macroéconomique et tyrannie politique deviennent dangereusement indistinctes, et éprouvé le besoin d’un mandat légitime en soumettant le mémorandum à son peuple… par référendum. Appliquant une doctrine en fait formée de longue date puisqu’elle est intrinsèque à l’Union monétaire même, mais dont la formulation pleinement explicite attendra 2015 et l’inénarrable Juncker – « il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens »

  • L’euro, ou la haine de la démocratie - Frédéric Lordon - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2015-06-29-L-euro-ou-la-haine-de-la-democratie

    C’est qu’on peut difficilement porter la démocratie en bandoulière, en faire des chartes à enluminures ou des hymnes à la joie, un modèle offert au monde (éventuellement à coup de frappes aériennes), et la bafouer à ce point à domicile.

    (...)

    Car les 80 points de PIB de dette pris depuis 2008 ne sont pas, comme le répète l’éditorialisme en pilotage automatique, « la dette de la Grèce » : c’est la dette de l’impéritie européenne, la dette de la plus gigantesque erreur de politique économique de l’histoire du capitalisme, la dette de l’acharnement idéologique, dit plus brièvement : la dette de la zone euro – et par conséquent la dette dont il n’est que justice que la zone euro se la carre dans le train.

    (...)

    En écrivant en janvier que l’alternative de Syriza était de passer sous la table ou de la renverser( [7] et qu’il n’y aurait pas de tiers terme, en particulier que l’idée d’obtenir quoi que ce soit des institutions européennes, ou pire encore d’engager leur transformation de l’intérieur, était un rêve de singe, il faut bien avouer qu’on n’était pas prêt à parier grand-chose sur l’hypothèse du renversement. Hic Rhodus hic salta [8] comme dit l’adage latin. Et c’est là qu’on voit les vrais hommes politiques. Pour toutes les erreurs stratégiques qu’il a commises jusqu’ici, il se pourrait bien que Tsipras en soit un. C’est qu’il faut une sacrée consistance pour faire face à ce mélange de périls et de chances qui s’offre à lui aujourd’hui – qui s’offre à lui ? non, qu’il a fait advenir en se tenant au plus près de l’essence de la politique : la proposition faite au peuple de décider souverainement.

    Comme Roosevelt se déclarait fier en 1936 d’être devenu objet de haine de l’oligarchie capitaliste qu’il avait décidé de défier carrément, Tsipras peut s’enorgueillir des tombereaux d’injures que lui réserve une oligarchie d’un autre type, le ramassis des supplétifs d’une époque finissante, et qui connaitront le même destin qu’elle, la honte de l’histoire. La première chose que Jean Quatremer a cru bon de tweeter consiste en photos de queues devant les distributeurs à billets. Et d’annoncer avec une joie mauvaise : « La Grèce sera donc en faillite mardi à minuit. Accrochez-vous ! ».

    On voudrait que quelque archiviste de talent, conscient de ce qui se joue d’historique ces jours-ci, s’attache à collecter tout ce qui va se dire et qui méritera de rester, tout ce que pense et dit l’oligarchie quand, à l’épreuve d’un moment critique, elle jette enfin le masque – car cette fois-ci le masque est bel et bien jeté. « La Grèce, c’est fini » titre le JDD du 28 juin, dirigé par Denis Olivennes, l’un des Gracques à qui l’on doit cette tribune à valeur de document quasi-psychiatrique publiée dans Les Echos, où l’on apprenait qu’il était urgent de « ne [pas laisser] Monsieur Tsipras braquer les banques » [9], textuellement, alors que le refus de restructurer la dette grecque jusqu’en 2012 n’a pas eu d’autres finalités que de sauver les banques allemandes, françaises, etc., ces banques où, précisément, prolifère la racaille Gracque, en effet la vraie racaille dans la société française – pas celle de Sarkozy –, ces « anciens hauts fonctionnaires socialistes » comme ils aiment à se présenter eux-mêmes, et qui en disent assez long sur l’état réel du « socialisme » français – pour ceux qui ne s’en seraient pas encore aperçus.

    #Grèce

    • sinon "Par un paradoxe qui doit tout aux coups de fouet de l’adversité, il se pourrait que cette avalanche de haine, car il n’y a désormais plus d’autre mot, soit le meilleur ciment des gauches européennes, et leur plus puissant moteur. Car la guerre idéologique est déclarée. Et il faudra bien cet état de mobilisation et de colère pour supporter ce qu’il va falloir supporter. Il ne faut pas s’y tromper : sauf à ce que tout l’euro parte en morceaux à son tour, hypothèse qui n’est certainement pas à exclure mais qui n’est pas non plus la plus probable, les yeux injectés de sang d’aujourd’hui laisseront bientôt la place à l’écœurant rire triomphateur des Versaillais quand la Grèce passera par le fond du trou. Car elle y passera. Elle y passera au pire moment d’ailleurs, quand Espagnols et Portugais, sur le point de voter, se verront offrir le spectacle du « désastre grec » comme figure de leur propre destin s’ils osaient à leur tour contester l’ordre de la monnaie unique. Ce sera un moment transitoire mais terrible, où, sauf capacité à embrasser un horizon de moyen terme, les données économiques de la situation n’offriront nul secours, et où l’on ne pourra plus compter que sur la colère et l’indignation pour dominer toutes les promesses de malheur. En attendant que se manifestent les bénéfices économiques, et plus encore politiques, du geste souverain."

    • Que le gouvernement Syriza, à l’encontre de ses propres engagements électoraux, ait accepté de se couler dans la logique du mémorandum et de jouer le jeu de l’ajustement budgétaire n’était pas encore assez : car la Troïka ne demande pas qu’un objectif global, mais aussi la manière. Il n’est pas suffisant que la Grèce s’impose une restriction supplémentaire de 1,7 point de PIB, il faut qu’elle la compose comme il faut. Par exemple l’augmentation du taux d’imposition sur les sociétés de 26% à 29%, ainsi que la taxe exceptionnelle de 12% sur les profits supérieurs à 500 000 euros ont été refusées par la Troïka au motif qu’elles étaient… de nature à tuer la croissance ! – ou quand l’étrangleur déconseille à ses victimes le port du foulard. En revanche la Troïka tient beaucoup à ce qu’on en finisse avec la petite allocation de solidarité servie sur les retraites les plus pauvres – le décile inférieur a perdu jusqu’à 86 % de revenu disponible de 2008 à 2012 [1] … c’est donc qu’il reste 14 bons pourcents : du gras ! Elle refuse la proposition grecque de taxer les jeux en ligne, mais demande la fin du subventionnement du diesel pour les agriculteurs – des nantis. Et tout à l’avenant.

    • On pourrait se perdre à l’infini dans ces détails qui disent tous le délire idéologique additionné d’instincts sociaux meurtriers – au sens presque littéral du terme, car rompre avec le fléau du gouvernement par abstractions macroéconomiques demande de prendre connaissance du tableau des conditions concrètes d’existence de la population grecque à l’époque de l’austérité, entre baisse de l’espérance de vie, explosion du taux de suicide, effondrement de la qualité des soins, etc [2]. On pourrait dire tout ça, donc, mais on n’aurait pas dit l’essentiel, qui tient à une forme de haine politique, comme il y avait jadis des haines religieuses, mais, fait inédit, une haine politique institutionnelle, une haine portée par des institutions. Depuis le premier jour, les institutions européennes n’ont pas eu d’autre projet que de faire mordre la poussière au gouvernement Syriza, d’en faire, par un châtiment exemplaire, une leçon à méditer par tous les autres pays qui pourraient avoir à l’idée eux aussi de ne pas plier, comme s’il fallait annuler l’événement de la première authentique alternance politique en Europe depuis des décennies.

    • Juncker : « égoïsme et populisme ont pris le dessus » en Europe
      29 juin 2015
      http://francais.rt.com/international/3742-juncker-afflige-par-spectacle-europe-crise-gecque

      S’adressant directement au peuple hellénique, ce dernier lui a demandé de voter « oui » et ce « indépendamment de la question posée » de lors du référendum qui doit se tenir en Grèce le samedi 5 juillet. « Un "non" serait désastreux car cela signifierait un "non" à l’Europe », a martelé le président de la Commission. « Il ne faut pas se suicider parce que l’on a peur de la mort », a ainsi conclu Jean-Claude Juncker.

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      Alexis Tsipras
      ‏@tsipras_eu

      We have justice on our side. If we can overcome fear, then there is nothing left to fear. @ErtSocial #ert #Greece

    • "Tout est dit d’une passion anti-démocratique européenne devenue si écumante qu’elle ne parvient même pas à se tenir à son propre ordre légal : c’est que le refinancement des banques, grecques ou autres, est une mission de la BCE, assignée par les traités, et dont l’accomplissement est sans rapport avec les vicissitudes latérales de tel ou tel ordre, fussent-elles celles d’un plan de sauvetage. Que la terminaison du plan de sauvetage mardi 30 juin s’accompagne, comme il en est lourdement question, de la fermeture du guichet #ELA (Emergency Liquidity Assistance), où la totalité du système bancaire grec est vitalement suspendu, est une connexion dont la légalité est plus que douteuse eu égard à l’autonomie des missions de refinancement de la BCE. [Il faut vraiment convoquer les aruspices pour avoir le fin mot du communiqué publié dimanche 28 juin par la BCE, car l’annonce du maintien du programme #ELA pour les banques grecques n’est accompagnée d’aucune mention d’échéance… de sorte qu’il peut bien se trouver interrompu à tout moment. Cependant, contre la menace lourdement sous-entendue de fermer l’ELA en conséquence de l’arrêt du plan de sauvetage le 30 juin, il pourrait être politiquement rationnel pour la #BCE de ne pas aller jusqu’à se faire l’exécuteur anticipé des basses œuvres, et de maintenir son guichet ouvert jusqu’à l’échéance du référendum : c’est qu’on doit beaucoup compter dans les institutions européennes sur le fait que le contrôle des capitaux mis en place lundi 29 juin est un repoussoir électoral, et que la restriction de l’accès des déposants à leurs encaisses monétaires est le plus sûr moyen d’aiguillonner le vote « oui ».] http://blog.mondediplo.net/2015-06-29-L-euro-ou-la-haine-de-la-democratie