person:emmanuel todd

  • Don Siegel et le mystère de nos “profanateurs de sépulture“
    http://www.dedefensa.org/article/don-siegel-et-le-mystere-de-nos-profanateurs-de-sepulture-1

    Don Siegel et le mystère de nos “profanateurs de sépulture”

    Evoquons Notre-Dame. La dislocation du bloc des cathos-zombies (expression d’Emmanuel Todd) qui subissent les destructions de leurs églises sans réagir est exemplaire. Ils n’en construisent plus depuis des siècles, et ils les regardent brûler les unes après les autres, en pleurnichant ou glosant savamment sur la christianophobie... Ces morts-vivants nous émerveillent, qui ont même perdu avec ce pape, « vieille idole qu’on adore par habitude » (comme dit déjà Montesquieu dans ses Lettres perçantes) le semblant de mastoc démographique qui était leur caractère peu auparavant. Le fait de faire beaucoup de gosses puis de les envoyer dans des écoles privées ne suffit pas à faire des chrétiens.

    On l’aura au moins dit une fois.

    Mais faisons le point. On (...)

  • Emmanuel Todd et Marcel Gauchet : Comprendre Macron - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Kw7i5rGOMAQ

    Critique de la raison européenne recevait Emmanuel Todd et Marcel Gauchet le 26 mars 2019 pour une conférence intitulée « La France sous Macron : de la fracture sociale à l’explosion ? ».

    Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, la société française a basculé dans une situation de crise inédite. Et qui de plus approprié pour analyser la crise sociale actuelle, penser son avenir et celui du quinquennat d’Emmanuel Macron, que les deux penseurs à l’origine du concept de « fracture sociale » ? Il devient urgent de se demander vers où va la France astreint à la politique d’Emmanuel Macron : est-elle au bord de l’explosion ?

    • Emmanuel Todd : Mais pourquoi l’oligarchie française a t’elle cette fascination pour l’Allemagne, pays qui a poussé l’antisémitisme au maximum, avec l’extermination des juifs ?
      Une des remarques Emmanuel Todd, et il y en a d’autres

  • Les #gilets_jaunes ont renversé la table et ce n’est pas fini...
    https://nantes.indymedia.org/articles/43993

    Dans toute la France, les Gilets Jaunes prolifèrent et s’organisent avec leurs propres façons de faire. Endosser ou pas son Gilet Jaune ne change en rien nos révoltes et le ras-le-bol du système capitaliste.

    #Répression #Resistances #contrôle #social #/ #actions #directes #antifascisme #lutte #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #Répression,Resistances,contrôle,social,/,actions,directes,antifascisme,lutte,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement,gilets_jaunes

    • Les 7 éclatantes victoires des Gilets jaunes saison 1

      1. « Le régime Macron a été brisé psychologiquement » (Emmanuel Todd).
      2. Les “grands” médias sont apparus dans leur vérité crue : de vulgaires et détestables officines de propagande arcboutées dans la défense grotesque de leur caste.
      3. Les vieilles organisations politiques et syndicales d’opposition de façade ont été ringardisées, marginalisées.
      4. Les vieilles élites intellectuelles de gauche, éternelles donneuses de leçons à deux balles, se sont ridiculisées : le soupçon de manipulation des GJ par l’extrême droite, la curée stupide contre Étienne Chouard et son supposé “confusionnisme”…
      5. Parallèlement à ces destructions salubres des derniers vestiges du vieux monde, les GJ ont réinventé une nouvelle manière du vivre ensemble en redonnant fierté et espoir à toutes les couches populaires de leur pays (leur plus belle victoire, selon moi) .
      6. Les GJ ont jeté les bases saines d’une reconstruction politique du pays : le RIC.
      7. Enfin, les GJ ont redonné une visibilité positive de la France sur la scène internationale où beaucoup se sont empressés de les imiter.

      https://yetiblog.org/les-7-eclatantes-victoires-des-gilets-jaunes-saison-1

    • Pardon @marielle mais ce texte est exactement le genre de « relativisme » que je n’apprécie pas, justement, et qui fait que je partage peu de choses sur le sujet.
      Oui, Chouard aide au confusionnisme et c’est tout sauf une victoire. Non ce n’est pas une nouvelle manière de vivre ensemble, mais c’est un retour au vivre ensemble, qui, petit à petit, adoucit les mœurs et affermi la morale de ce soulèvement... (enfin j’espère !)
      Non le RIC n’est pas « une base saine », juste un outil qui sera manipulé à l’envie de la même manière que les référendums et autres consultations précédentes...
      etc.

  • Arnaud, Jessica, Faustine, et les lecteurs du Monde | Daniel Schneidermann
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/arnaud-jessica-faustine-et-les-lecteurs-du-monde

    Armée de ces édifiantes leçons de vie, Faustine Vincent est allée faire réagir une sociologue et un spécialiste des inégalités. “Ceux qui sont choqués sont issus des classes supérieures [surreprésentées parmi les lecteurs du Monde]. Cela relève d’une haine sociale et d’un mépris de classe” estime Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Quant à Arnaud et Jessica, « ils appartiennent à une catégorie de plus en plus identifiée : les classes moyennes fragiles, explique Jeanne Lazarus. Ils cherchent à s’accrocher au mode de vie de la classe moyenne : être bien habillé, avoir une part de plaisirs, ne pas être uniquement dans la contrainte. » Or, ce que leur renvoient les commentaires, c’est qu’ils ne devraient pas s’autoriser ces “petits plaisirs”. “C’est très violent, socialement. C’est une façon (...)

    • Arnaud, Jessica, Faustine, et les lecteurs du Monde - Par Daniel Schneidermann | Arrêt sur images
      https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/arnaud-jessica-faustine-et-les-lecteurs-du-monde

      C’est l’histoire d’un couple de Gilets jaunes, Arnaud et Jessica, rencontrés par Le Monde à Sens, dans l’Yonne. Il est cariste dans l’aéronautique, elle est mère au foyer, où elle s’occupe de leurs quatre enfants. Ils sont à découvert dès le 15 du mois. A Faustine Vincent, journaliste au Monde, ils ont dévoilé leur budget. Son salaire net, à lui, de 1493 euros. Leurs 914 euros mensuels d’allocations familiales. Et les APL. Et la prestation d’accueil du jeune enfant. Et leurs conclusions : ils n’y arrivent pas. Le reportage est paru le 15 décembre.

      Aussitôt, dans les commentaires du journal, les lecteurs se sont déchainés contre le jeune couple, et accessoirement contre la journaliste qui en a fait une incarnation du mouvement. Dans le viseur des lecteurs du Monde, deux signes extérieurs de richesse : le chien, et les vêtements de marque que les jeunes parents persistent à offrir à leurs enfants ("les enfants sont tellement méchants entre eux s’ils ont des sous-marques" disait Jessica). Aux yeux des lecteurs, Arnaud et Jessica sont de faux pauvres, de mauvais pauvres, qui ne savent pas gérer leur budget. C’est le sens de la grande majorité des 1087 commentaires (à l’heure où j’écris).

      Outre la moisson de souvenirs personnels (c’est fou le nombre de lecteurs et lectrices qui ont porté les anoraks de leur grande soeur, ou les pulls moches tricotés par leur maman) , c’est une profusion de diagnostics psycho-sociologiques -"le problème de cette famille semble effectivement le manque d’intégration sociale, de capital relationnel, de modèle et d’ambition bien plus que le manque d’argent" de conseils de vie -"Si ils le voulaient, ils pourraient revenir a l’ecole en cours du soir et se former, ce qui leur donneraient de meilleures perspectives d’emplois avec de meilleur salaires" "Ce couple exige davantage de la solidarité nationale mais pourrait organiser une garde partagée avec d’autres pour permettre à la mère de travailler à temps partiel" "Quand on n’est pas capable de faire vivre plusieurs enfants, on ne les créent pas." ou de tutos-conso : "Indécent, c’est bien le mot à employer. Des forfaits de téléphone à meilleur prix existent. Les vêtements de marque ? Mais on rêve ! Il existe d’excellents vêtements hors des grandes marques et abordables". 

      Armée de ces édifiantes leçons de vie, Faustine Vincent est allée faire réagir une sociologue et un spécialiste des inégalités. "Ceux qui sont choqués sont issus des classes supérieures [surreprésentées parmi les lecteurs du Monde]. Cela relève d’une haine sociale et d’un mépris de classe" estime Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Quant à Arnaud et Jessica, « ils appartiennent à une catégorie de plus en plus identifiée : les classes moyennes fragiles, explique Jeanne Lazarus. Ils cherchent à s’accrocher au mode de vie de la classe moyenne : être bien habillé, avoir une part de plaisirs, ne pas être uniquement dans la contrainte. » Or, ce que leur renvoient les commentaires, c’est qu’ils ne devraient pas s’autoriser ces "petits plaisirs". " C’est très violent, socialement. C’est une façon de dire qu’ils doivent se satisfaire de leur place ", poursuit la sociologue.

      Ce second article, titré " Pourquoi le quotidien d’un couple de Gilets jaunes dérange les lecteurs du Monde ", a explosé le record des commentaires du premier : 1303 (toujours à l’heure où j’écris). En appel, le commentariat du Monde confirme son verdict contre Arnaud et Jessica. Quant à Faustine Vincent, elle voit sa peine aggravée, sur le mode " est-il logique qu’une journaliste du Monde se permette de donner des leçons à son lectorat qui paye pour son salaire ? " (je n’invente pas, c’est le deuxième commentaire par ordre antechronologique ce matin).

      Il arrive souvent, dans la presse en ligne, que les commentaires soient aussi intéressants que les articles commentés : c’est le cas ici. Ce torrent de réactions illustre parfaitement ce que nous décrivions dans notre deuxième émission sur les Gilets jaunes, avec Emmanuel Todd : le décrochage entre les "petites" classes moyennes, hantées par la chute dans la paupérisation (où elles ne sont pas encore) et ceux qui n’ont pas besoin de regarder les étiquettes de prix au supermarché. Simple décrochage ? Incompréhension, plutôt, hostilité, voire guerre froide. La télé n’a cessé, depuis un mois, de montrer la "violence" des Gilets jaunes. Arnaud et Jessica nous révèlent la violence silencieuse de tous les sans-gilet.

      Accessoirement, si je peux me permettre un mot personnel, cela me confirme dans la conviction qu’il faut savoir déplaire à ses lecteurs. C’est une marque de respect envers eux.

      Pourquoi le quotidien d’un couple de Gilets jaunes dérange les lecteurs du Monde
      https://seenthis.net/messages/745927

    • L’article du Monde sur le sujet :
      Pourquoi le quotidien d’un couple de « gilets jaunes » dérange des lecteurs

      Le portrait, dans « Le Monde », de jeunes parents mobilisés dans le mouvement a suscité un déluge de commentaires désobligeants à leur égard.

      Par Faustine Vincent Publié aujourd’hui à 14h28, mis à jour à 16h07

      Dès la parution de l’article du Monde, ce fut un déferlement. Le portrait d’Arnaud et Jessica, un couple de jeunes parents mobilisés dans le mouvement des « gilets jaunes » et témoignant de leurs fins de mois difficiles, a suscité plus de 1 000 commentaires sur le site du Monde, et des centaines d’autres sur Twitter et Facebook.

      Une écrasante majorité d’entre eux expriment une grande hostilité à l’égard du mode de vie de cette famille, installée dans l’Yonne. Tout leur est reproché : le fait qu’ils aient quatre enfants à 26 ans, qu’ils touchent 914 euros d’allocations familiales, que la mère ne travaille pas – même si c’est pour éviter des frais de garde trop élevés –, le montant de leurs forfaits téléphoniques, le fait qu’ils aillent au McDo, qu’ils achètent des vêtements de marque à leurs enfants, et même qu’ils aient un chien.
      Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Gilets jaunes » : Arnaud et Jessica, la vie à l’euro près

      La virulence des commentaires sur Internet n’est ni une nouveauté ni représentative de l’ensemble de la population. Pour autant, le déluge d’attaques dont le couple fait l’objet interroge. Pourquoi tant d’hostilité ? « Si l’article était paru dans la presse locale, cela n’aurait pas suscité de réaction, car c’est ce que les gens vivent. Il décrit simplement le quotidien d’une famille populaire, observe Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Ceux qui sont choqués sont issus des classes supérieures [surreprésentées parmi les lecteurs du Monde]. Cela relève d’une haine sociale et d’un mépris de classe », estime-t-il. Parmi les commentateurs figurent également des partisans d’Emmanuel Macron. L’un d’eux affirme ainsi que « rien ne démontre que la politique menée par [le président] et son gouvernement leur ait enlevé un centime de pouvoir d’achat ».
      « Ils ne savent pas gérer leur budget »

      Beaucoup ont sorti leur calculatrice pour se pencher sur les comptes du jeune couple, en additionnant le salaire d’Arnaud (1 493 euros) et les aides dont il bénéficie, moins les dépenses figurant dans l’article – lequel ne se voulait pas exhaustif et ne mentionnait donc pas certains frais comme la cantine des enfants, les transports en commun, la mutuelle, la redevance télé, l’abonnement à Internet, etc. Or, une fois le calcul fait, les lecteurs sont formels, « ils ne savent pas gérer leur budget ».

      « Désolé, mais je n’arrive pas à comprendre, écrit l’un d’eux. Revenu total : 2 700 euros. Loyer + électricité : moins de 600 euros. Ça fait donc plus de 2 100 euros pour faire vivre 2 adultes + 4 jeunes enfants. Moi aussi je regarde les prix et il n’est pas compréhensible d’être à découvert dès le 15 du mois. » La question les taraude : que font-ils du reste ?
      Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Les classes sociales n’ont jamais disparu. Avec les “gilets jaunes”, elles redeviennent visibles »

      « Se demander si les pauvres ne font pas n’importe quoi avec leur argent est une question très ancienne », rappelle Jeanne Lazarus, sociologue au CNRS. Elle a émergé au XIXe siècle lors de la révolution industrielle, lorsque les familles d’ouvriers ont quitté les campagnes, où l’argent liquide ne circulait quasiment pas, pour les villes. « Les patrons ont alors réfléchi à la façon de leur donner de l’argent, craignant qu’ils dépensent tout en boisson. » Gérer correctement son budget repose alors sur une logique érigée en modèle : savoir faire des restrictions et planifier le futur. Il s’agit d’être « raisonnable », d’agir « en bon père de famille » – une notion supprimée du droit français en 2014.

      Ces accents paternalistes se retrouvent chez certains lecteurs ayant ausculté les comptes du jeune couple. « Il y a dans ces commentaires un rapport de classe très fort, analyse Mme Lazarus. C’est une façon de dire : “Nous, nous savons bien ce qu’il faut faire avec l’argent, car nous en avons plus, et ne faisons pas n’importe quoi.” »
      « Faux pauvres » ou « mauvais pauvres »

      D’autres vont plus loin en les accusant d’être de « faux pauvres ». Avec ses 2 687 euros de revenus, aides incluses, la famille de Jessica et Arnaud se situe pourtant juste en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 2 770 euros pour ce type de famille, selon l’Insee. « A titre de comparaison, le revenu médian, pour un foyer de deux adultes et quatre jeunes enfants, est de 4 300 euros, rappelle Louis Maurin. On est donc très loin des revenus de ce couple. Mais les gens ne se rendent pas compte des niveaux de vie de la population française. » Et, comme il s’agit d’argent, tout le monde a un avis. « Les gens adorent en parler, surtout de l’argent des autres, car ils peuvent se projeter et ont l’impression de pouvoir classer les gens plus facilement », explique Jeanne Lazarus.
      Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Gilets jaunes » : la révolte des ronds-points

      Avec Jessica et Arnaud, la curiosité se double de la conviction d’avoir un droit de regard sur leurs finances puisqu’une partie importante de leurs revenus vient des allocations, versées grâce aux impôts de la collectivité. Les choix qu’ils font au quotidien irritent d’autant plus que l’argent venant des aides est considéré comme « peu légitime, non mérité, contrairement à celui qui vient du travail », selon la sociologue.

      « Ma compagne et moi payons (avec plaisir) environ 1 200 euros d’impôts par mois… Je ne suis pas sûr d’être content d’apprendre qu’ils servent à ce couple à se payer des forfaits trop chers et des vêtements de marque. Cette révolte [des “gilets jaunes”] est définitivement celle des assistés », écrit ainsi un lecteur. Les classes supérieures bénéficient pourtant, elles aussi, d’aides – tout le monde a notamment droit aux allocations familiales –, mais elles sont moins visibles dans l’immédiat, parce qu’elles passent beaucoup par la défiscalisation.

      Au final, si ces « gilets jaunes » agacent tant une partie des lecteurs, c’est parce qu’ils sont à leurs yeux de « mauvais pauvres » faisant de « mauvais choix ». C’est déjà ce qui était reproché, dans un autre contexte, à une habitante de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), que la reporter du Monde Aline Leclerc avait rencontrée en 2010. Les lecteurs s’étaient plus offusqués de voir qu’elle avait un écran plat chez elle malgré ses petits revenus que de savoir que des trafiquants avaient tiré des coups de feu en bas de son immeuble.

      « C’est très violent, socialement »

      Ce que revendiquent Jessica et Arnaud apparaît ainsi comme illégitime aux yeux des commentateurs. Car, au fond, ce que le couple demande, comme tant d’autres « gilets jaunes », c’est de pouvoir vivre sans se serrer la ceinture en permanence, comme nous l’avons beaucoup entendu autour des ronds-points.

      « Ils appartiennent à une catégorie de plus en plus identifiée : les classes moyennes fragiles, explique Jeanne Lazarus. Ils cherchent à s’accrocher au mode de vie de la classe moyenne : être bien habillé, avoir une part de plaisirs, ne pas être uniquement dans la contrainte. Et quand tout s’effrite, c’est par la consommation qu’on trouve une place dans la société. » Or, ce que leur renvoient les commentaires, c’est qu’ils ne devraient pas s’autoriser ces « petits plaisirs ». « C’est très violent, socialement. C’est une façon de dire qu’ils doivent se satisfaire de leur place », poursuit la sociologue.

      Recontacté après la parution de l’article, Arnaud assure que les commentaires virulents « lui passent complètement au-dessus ». A ceux qui les jugent, il répond simplement ceci : « Si les gens veulent échanger, je prends leur vie sans hésiter. »

      Faustine Vincent
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/20/pourquoi-le-quotidien-d-un-couple-de-gilets-jaunes-derange-une-partie-des-le

  • Emmanuel Todd : « L’Etat ne peut pas être incarné par un enfant… or Emmanuel Macron est désormais perçu comme un gamin par les Français » (Atlantico)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15394-emmanuel-todd-l-etat-ne-peut-pas-etre-incarne-par-un-enfant-or-emma

    Est ce que les Français vont enfin remettre en cause le dogme européiste ? En ce qui me concerne je discute avec les gens dans la vie réelle et on sens un réel changement de position sur l’Europe. Quand à Emmanuel Macron, ce billet de Todd est pas mal.

    Atlantico : Dans un contexte marqué par l’émergence du mouvement des Gilets jaunes, quel est aujourd’hui le principal défi auquel est confronté Emmanuel Macron ?

    Emmanuel Todd : Au-delà de tous les problèmes économiques, sociaux, politiques, européens, qui vont se poser dans l’année 2019, qui s’annonce terrible, Emmanuel Macron va être confronté à un problème de légitimité absolument nouveau. Max Weber avait utilisé le concept de pouvoir charismatique ; un individu, un chef, qui fascine d’une façon subliminale et irrationnelle mais qui (...)

  • De Pompidou à Macron, le système Rothschild tire toujours profit de la dette publique… – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/09/de-pompidou-a-macron-le-systeme-rothschild-tire-toujours-pro

    Depuis la loi de 1973, dite « loi Rothschild », du nom de la banque dont était issu l’ancien président de la République, Georges Pompidou, l’État est obligé de passer par le système des banques privées pour financer son endettement.

    Aujourd’hui, Emmanuel Macron, issu lui aussi de la banque Rothschild, ne compte pas bien sûr remettre en cause cette loi, préférant faire des coupes sombres dans les budgets sociaux pour réduire le déficit de l’Etat… 

    Depuis 1973, le Trésor public ne peut plus présenter ses propres effets à l’escompte de la Banque de France. En clair, l’État est condamné à se financer par des emprunts, contre intérêts, auprès de banques privées, au lieu de continuer à emprunter sans intérêt auprès de la Banque de France.

    Comment en est-on arrivé là ? En 1973, après de 30 années de création monétaire, l’économie française était remise à flot. Dans l’esprit de l’ancien président de la République, Georges Pompidou, et des hauts fonctionnaires qui l’entouraient à l’époque, la France était désormais reconstruite suite aux destructions de la deuxième guerre mondiale. 

    Il semblait donc plus aussi nécessaire de laisser persister des mécanismes qui s’étaient avérés bénéfiques pour le financement de dépenses d’investissements structurels, d’autant plus que ces mécanismes de création monétaire avaient été souvent utilisés pour financer le fonctionnement courant de l’Etat. 

    Il s’agissait avant tout d’instituer un garde-fou afin de préserver le pays de l’inflation et des dévaluations de la monnaie en s’imposant une discipline budgétaire. Il apparut souhaitable à la fois d’encadrer les dérives potentielles de l’Etat et de sortir d’une ère d’économie administrée en établissant un autre système de financement.

    Mais le problème, c’est que ces bonnes intentions finirent par faire le jeu du monde de la finance qui a vite vu l’intérêt qu’il pouvait retirer d’un système par lequel l’État devait obligatoirement passer pour emprunter. De ce point de vue, la loi de 1973 fut également le fruit d’un habile lobbying bancaire visant à neutraliser tous ceux qui étaient favorables au système en vigueur jusqu’ici.

    Cette loi a été abrogée en 1994 mais après avoir été étendue et confortée au niveau de l’Union européenne par les traités de Maastricht (à compter du 1er novembre 1993, article 104) et Lisbonne (à compter du 1er décembre 2009, article 123) que la France appliquer à la lettre depuis cette date.

    Les critiques de la loi de 1973

    Contrairement à ce qu’escomptaient les initiateurs de la loi de 1973, l’endettement public non seulement s’est poursuivi mais a augmenté considérablement, l’État étant progressivement devenu l’otage d’un système financier privé. 

    On le voit aujourd’hui en France mais aussi en Grèce, en Irlande, au Portugal, en Espagne, en Italie, ce ne sont plus les états qui gouvernent mais la « troïka » (Union européenne, Fond monétaire international et Banque centrale européenne) qui resserre toujours davantage son emprise financière sur les pays, notamment du Sud de l’Europe.

    La critique de cette loi a notamment été porté par Étienne Chouard qui a préfacé le livre de l’essayiste altermondialiste André-Jacques Holbecq « La dette publique, une affaire rentable », publié en 2008.

    Le webdocumentaire « L’Argent Dette » (documentaire sur la création monétaire, 2008) de de Paul Grignon, fustige le fait que les États empruntent de l’argent et payent des intérêts, alors qu’ils pourraient créer l’argent. Diffusé en streaming sur le web et en DVD, il nous montre à l’aide d’animations et d’explications claires la façon dont est créé l’argent. Et contrairement à ce que l’on peut croire, la monnaie créée par l’État ne représente que 5% de l’argent en circulation contre 95% créée par quelqu’un signant une reconnaissance de dette à une banque. 

    Gabriel Galand et Alain Grandjean, membres de l’association « Chômage et Monnaie », créée en 1992, ont dénoncé eux aussi cette loi dans un livre de 1996, » La monnaie dévoilée « , aux Editions L’Harmattan. 

    Dans le documentaire franco-allemand d’Arte, « La dette, une spirale infernale ? », le pouvoir des banques de créer de l’argent à partir de rien, contre une promesse de remboursement y est critiqué également par le regretté Bernard Maris qui expliquait notamment : « L’argent, qui était devenu un bien public – c’est-à-dire que l’État gérait la création monétaire – est redevenu un bien privé, créé par les banques, de grandes puissances autonomes, dans les années 1970, et après ça n’a fait que s’amplifier ».

    C’était aussi l’avis de Michel Rocard qui estimait que cette loi a « interdit à l’État de se financer sans intérêt auprès de la banque de France » et l’a obligé à « aller se financer sur le marché financier privé à 4 ou 5 % ».

    Dans son livre « L’Arnaque du siècle » de 2012, Nicolas Dupont-Aignan écrit « Comment pouvons-nous accepter d’avoir transféré la création monétaire au secteur privé, c’est-à-dire aux banques privées ? […] Est-il normal, pour construire une autoroute, pour financer le haut débit, d’emprunter à 3 % à des banques ou par des obligations alors que la banque centrale publique prête à 1 % ? […] Alors même que l’on pourrait, comme la France l’a fait jusqu’en 73 […] financer à un taux abordable nos équipements publics ? ».

    Des critiques, comme Emmanuel Todd, vont jusqu’à considérer que la dette est illégitime et ne doit pas être remboursée.

    Des chiffres méprisés par Emmanuel Macron

    Si les taux d’intérêt ont fortement diminué ces dernières années, s’établissant à moins de 1% en moyenne ou même négatifs à certaines périodes de l’année depuis 2012, ils ont été très élevés par le passé.

    Dans les années 80, le taux d’intérêt moyen à 10 ans était de 11,9%, dans les années 90 de 6,3%, dans les années 2000 de 3,9%. En 2011, les taux d’intérêt à dix ans notamment sur les emprunts d’Etat de la Grèce ont atteint des niveaux record, jusqu’à 17,68 % ! La tension sur la Grèce a poussé à la hausse les taux des autres pays fragiles de la zone euro : les rendements à dix ans de l’Irlande ont atteint jusqu’à 11,31 % et ceux du Portugal 10,46 %.

    En 1978, la dette publique de la France représentait 72,8 milliards € et 21,2% du PIB.

    En 1988 : 302,8 milliards € et 33,3% du PIB.

    En 1998 : 787,4 milliards € et 59,6% du PIB.

    En 2005 : 1147,6 milliards € et 66,8% du PIB. La charge de la dette (paiement des intérêts seuls) se montait à 47,4 milliards d’euros, soit la presque totalité de l’impôt sur le revenu payé par les Français. Cette charge était le deuxième poste budgétaire de l’État français, après celui de l’Éducation nationale et avant celui de la Défense. 

    En 2007 : 1211,6 milliards € et 64,2 % du PIB. La charge des intérêts se montait à plus de 50 milliards d’euros, soit l’équivalent du déficit public. 

    Fin 2013 : 1 925,3 milliards d’euros, soit 93,5 % du PIB. 

    A la fin du 1er semestre 2014, la dette a dépassé officiellement les 2 000 milliards €. 

    Fin 2015, lorsque Emmanuel Macron était encore ministre de l’Economie, de l’industrie et du Numérique, la dette est montée à 2 098 milliards € !

    Fin juillet 2017, la dette s’élevait à 2 226 milliards € (soir 35 441 € par habitant et 70 882 € par ménage)

    Un calcul précis révèle en outre que de 1980 à 2008, la dette a augmenté de 1 088 milliards €, les intérêts payés se montant à 1306 milliards d’euros ! Sans les intérêts encaissés par les financiers privés, la dette publique française se serait élevée, fin 2008, à 21,4 milliards d’euros au lieu de 1 327 milliards € ! 

    Une situation dramatique qui s’est encore aggravée depuis la crise de 2008 où, en volant au secours des institutions financières, l’État est également devenu le fournisseur en premier ressort de ces mêmes institutions qui lui reprochent son endettement et lui appliquent en conséquence des taux usuraires. 

    Aujourd’hui, Emmanuel Macron occulte systématiquement le problème du financement de la dette publique par des organismes bancaires privés à l’image des « éminents journalistes » que sont les Apathie, Barbier, Calvi, Demorand, Joffrin, Lechypre, Lenglet, Pernaut, Pujadas qui préfèrent parler de « l’insupportable fardeau de la dette », « la France en faillite », « les nécessaires sacrifices à faire », « la nécessité de ne pas vivre au-dessus de nos moyens » etc.

    C’est ainsi que s’imposent dans l’opinion françaises et européenne des vérités apparentes qui confortent l’inéluctabilité de l’austérité et la remise en cause le système des créanciers privés pour financer l’endettement des états…
    – Source : Les Moutons Rebelles                                                  Auteur : Lerebelle | Editeur : Walt | Dimanche, 09 Déc. 2018                        http://www.zejournal.mobi/index.php/news/show_detail/16467

  • #Cartographie_des_colères_françaises avec #Emmanuel_Todd
    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/cartographie-des-coleres-francaises-avec-emmanuel-todd


    Un sondage Elabe pour BFMTV publié la semaine dernière montre que 75% des Français approuvent le mouvement des « #gilets_jaunes ». Le mouvement semble dès lors parti pour durer, d’autant que les propositions formulées mardi dernier par Emmanuel Macron pour répondre aux revendications des « gilets jaunes » n’ont pas convaincu, et que la rencontre avec le Premier ministre qui devait avoir lieu vendredi a été largement boycottée par leurs représentants.

    Après la nouvelle manifestation de samedi dernier, nous nous penchons sur la complexité et la diversité sociale de ce mouvement. Peut-on savoir qui sont les « gilets jaunes » ?

    #france
    Pour en discuter, nous recevons Emmanuel Todd, historien et anthropologue, auteur de Après la démocratie (Gallimard, 2012) et Où en sommes-nous ? Une esquisse de l’histoire humaine (Seuil, 2017).

  • besancenot : macron « on ne va pas s’arreter là , on va lui apprendre la fléxibilité »
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/15341-besancenot-macron-on-ne-va-pas-s-arreter-la-on-va-lui-apprendre-la-

    De l’argent il y en as (informations complémentaires en bas d’article) il y a juste qu’a en donner moins aux actionnaires et au patronat et à sortir de l’Europe pour arréter le dumping sociale et l’évasion fiscale, voilà, ça fait déjà 200 milliards par an de récupéré.... Mais pour cela il faut destituer E. Macron. et faire un nouveau CNR avec tout les citoyens comme après la Guerre.

    Source : Youtube.com

    Informations complémentaires :

    Crashdebug.fr : L’Assemblée nationale entérine 40 milliards d’euros de cadeau fiscal au patronat

    Crashdebug.fr : Un porte-parole des Gilets Jaunes explique l’impuissance du gouvernement : « Rien ne changera tant que le peuple ne se soulèvera pas »

    Crashdebug.fr : Emmanuel Todd : « Le risque majeur n’est pas la révolution mais le coup d’Etat » (...)

    #En_vedette #Divers

  • « Même combat que les Gilets jaunes » : un syndicat de police dépose un préavis de grève pour samedi
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15340-meme-combat-que-les-gilets-jaunes-un-syndicat-de-police-depose-un-p

    Je trouve que ce syndicaliste est très bien, ça change des abrutis pro-gouvernement qu’ont voie continuellement sur tous les plateaux télés. Vous remarquerez que comme le craignait Emmanuel Todd précédement certaines force de police appel de leur voeux l’intervention des militaires.

    Des manifestants font face à des policiers lors d’une manifestation de Gilets jaunes à Strasbourg, le 1er décembre 2018.

    Appelant à être entendu par l’exécutif, le syndicat de police Vigi a déposé un préavis de grève illimitée à partir du 8 décembre concernant certains personnels du ministère de l’Intérieur. L’organisation affirme rejoindre le combat des Gilets jaunes.

    Le préavis de grève ne concerne que les personnels administratifs, techniques, scientifiques, ouvriers d’État et cuisiniers de la (...)

  • Emmanuel Todd : « Le risque majeur n’est pas la révolution mais le coup d’Etat »
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15338-emmanuel-todd-le-risque-majeur-n-est-pas-la-revolution-mais-le-coup

    Cette intervention d’Emmanuel Todd date d’avant l’annonce du moratoire sur les taxes. Mais, comme on l’a vu, un moratoire ne vaut pas une suppression et n’est en aucun cas de nature à calmer les esprits… Pour Todd, face aux Gilets jaunes, le gouvernement « cherche le chaos pour provoquer une rupture ». Je lui donne entièrement raison, et d’ailleurs le “mulet” est prêt.

    OD

    « L’historien et anthropologue Emmanuel Todd, invité de France Culture lundi 3 décembre 2018, accuse le président de la République de prendre le risque d’une guerre civile en France. Et estime que la seule issue pour Macron est un coup d’État.

    Todd : Honnêtement je ne crois pas Emmanuel Macron capable de comprendre intellectuellement ce qu’il se passe…

    France Culture : Ce n’est pas a priori quelqu’un de limité intellectuellement…

    Todd : (...)

  • La France est peut-être en train de redevenir la France avec les gilets jaunes, Emmanuel Todd, France Culture 3/12/2018

    Emmanuel Todd : « Le risque majeur pour la France n’est pas la révolution mais le coup d’Etat » - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=RvQc0TJUVdE

    Suite de notre entretien avec l’historien et anthropologue Emmanuel Todd, invité sur notre antenne pour dresser une cartographie des colères françaises incarnées par les #GiletsJaunes.

    • Lien et transcription partielle de l’entretien avec Emmanuel Todd du 3/12/2018 sur France Culture

      Cartographie des colères françaises avec Emmanuel Todd
      https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/cartographie-des-coleres-francaises-avec-emmanuel-todd


      Un sondage Elabe pour BFMTV publié la semaine dernière montre que 75% des Français approuvent le mouvement des « gilets jaunes ». Le mouvement semble dès lors parti pour durer, d’autant que les propositions formulées mardi dernier par Emmanuel Macron pour répondre aux revendications des « gilets jaunes » n’ont pas convaincu, et que la rencontre avec le Premier ministre qui devait avoir lieu vendredi a été largement boycottée par leurs représentants. 

      Après la nouvelle manifestation de samedi dernier, nous nous penchons sur la complexité et la diversité sociale de ce mouvement. Peut-on savoir qui sont les « gilets jaunes » ? 

      Pour en discuter, nous recevons Emmanuel Todd, historien et anthropologue, auteur de Après la démocratie (Gallimard, 2012) et Où en sommes-nous ? Une esquisse de l’histoire humaine (Seuil, 2017).

      Cartographie des « gilets jaunes » :

      La carte de la révolte des « gilets jaunes » ne correspond plus aux vieilles régions anthropologiques et religieuses… On a vraiment l’impression que la carte de ces mouvements de "gilets jaunes" est plutôt homogène sur le territoire national.

      La position du gouvernement : 

      On peut imaginer que, dans une situation de chaos et d’inquiétude, cette sympathie générale de la population pour le mouvement cède devant la peur du désordre. Et je pense que le gouvernement cherche le chaos pour créer cette rupture.
      […]
      Je considère que Macron est à l‘offensive dans cette stratégie du chaos… la priorité d’un gouvernement républicain responsable dans cette ambiance de chaos qui est en train de s’installer, c’est d’abolir ces taxes sur les carburants.
      […]
      Macron n’a aucun pouvoir à cause de l’Euro. Il n’a le pouvoir que de contracter les dépenses… les Français ne s’en rendent pas compte…. La zone euro est devenue une zone de guerre commerciale maximale… On vit dans une société où le mot d’ordre est la compression de tout.

      L’éducation :

      Si vous regardez les stratifications du vote en termes de niveau d’éducation, les sondeurs se rendent compte que le meilleur prédictif du vote, ça va être le niveau éducatif atteint.

      Climat social : 

      Au stade actuel, on est dans un moment que les gens décrivent comme insurrectionnel, ce qui est exagéré. Mais il y a une certaine urgence à apaiser le climat social… Je pense que le risque majeur pour la France, ça n’est pas la révolution maintenant, c’est plutôt le coup d’Etat.

  • Conférence Gambetta : L’Europe selon Emmanuel Todd
    https://www.les-crises.fr/conference-gambetta-leurope-selon-emmanuel-todd

    La Conférence Gambetta a reçu Emmanuel Todd, le vendredi 9 novembre. Il a détaillé son jugement d’une “Europe post-démocratique” à partir d’analyses notamment démographiques. La conférence contient aussi des développements sur le populisme, le Brexit et le mouvement du 17-novembre. Arnaud Montebourg était présent et échange avec E. Todd en fin de vidéo. Introduction et […]

  • Je suis furax. #Thinkerview a invité #Laurent_Obertone... et lui permet de dérouler sa pensée (il se présente comme #libertarien) avec très, trop peu de contradiction. Le nombre d’assertions fausses et des approximations est énorme, les glissements et sous entendus aussi. Le #factchecking de #CaptainFact n’y suffira pas et bien peu iront voir la vidéo sur ce support : https://captainfact.io/videos/gKE3
    https://s14-eu5.startpage.com/cgi-bin/serveimage?url=https:%2F%2Fpbs.twimg.com%2Fmedia%2FDrYlU1oX4AED6d
    La plupart du public ira seulement sur youtube et passera à côté de toutes les #fakenews. Pire, le côté gentil débat montre un mec sympa qui papote peinard et se marre avec un autre mec qui lui pose autant de questions promotionnelles (parler de son boulot, de ses précédents bouquins) que de questions tranquilles, et bien peu de contradictions.
    Selon sa présentation, Thinkerview a pour objectifs :
    – Mettre à l’épreuve les idées/discours en décelant leurs failles, leurs limites.
    (bah là c’est loupé)
    – Écouter les points de vue peu médiatisés afin d’élargir nos prismes de lecture.
    (peu médiatisé, c’est vite dit vu l’activité de la faschospère sur le web)
    – Appréhender toute la complexité des enjeux actuels et futurs de notre monde.
    (à force d’amalgames douteux ?)
    C’était la deuxième interview fleuve de l’après-midi pour thinkerview, le journaliste est fatigué, il fait même une pause pipi en pleine interview et porte ensuite, enfin, un peu plus de la contradiction, mais essentiellement à coup de « quelles sont vos sources ? ». Tout sourire, Obertone déroule tranquillement son rejet de la migration et de l’intégration sous couvert des « faits historiques », de « chiffres scientifiques » et surtout, très fier, de « sources bien placées » (il insistera dessus plusieurs fois).
    Obertone peinait à promouvoir son livre. L’interviewer n’explique même pas leur choix... C’est une cata....
    J’explique ça ici parce que sur twitter c’est essentiellement la fachosphere qui fait la promo de l’émission. Et ça marche quand même : déjà 81k de vues contre 37k pour « Terrorisme ou Légitime défense ? » avec Thibault de Montbrial, enregistrée elle aussi en direct quelques heures plus tôt.
    C’est la honte de laisser ça en ligne comme ça, de ne pas prendre ses responsabilités au vu de ce qui est affirmé, la théorie du #grand_remplacement et de la disparition de la « race blanche »...
    Ouaip, je suis furax !

    #migration #immigration #confusionnisme #nationalisme #protectionnisme #souverainisme #racisme

    • Bigre ! ThinkerView doit être dans les parages puisque ce matin j’ai découvert qu’ils m’avaient bloquée sur twitter ! C’est ballot, je comptais pas en parler sur les réseaux sociaux pour ne pas faire de pub à l’autre mais là... #Groumph

    • Pour qu’on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas : ça ne me gêne pas que Obertone, Chouard et autres soient invités, ça ne me gêne pas d’entendre des opinions différentes des miennes. Je suis pour la liberté de s’exprimer quand bien même je tente de déconstruire la #kyriarchie (je viens de découvrir ce mot/concept et le trouve très pratique !) Ce qui me gène c’est que la chaine se présente comme capable de « Mettre à l’épreuve les idées/discours en décelant leurs failles, leurs limites » et qu’elle ne le fasse pas. Et ici c’est très grave. Sans cette #déconstruction et l’indication claire de toutes les #manipulations (je crois qu’il détient le record chez @Captainfact), j’estime que laisser s’exprimer de telles idées, c’est collaborer à leurs progressions.

    • La solution pour rendre ça acceptable (même si personnellement, je pense qu’un mec de cet acabit qu’on voit partout à la télé et qui distille le même discours que Zemmour n’a pas besoin qu’on lui serve de nouveau la soupe sur une émission un peu underground du net) c’est que thinkerview devrait faire une video debrief en présentant les principales failles relevées sur captain fact. Et puis l’interviewer devrait faire un peu moins le malin et mieux préparer les interviews plutôt que de tout laisser reposer sur du « fact checking » a posteriori, qu’effectivement peu de monde va regarder.

    • devrait faire un peu moins le malin et mieux préparer les interviews plutôt que de tout laisser reposer sur du « fact checking » a posteriori, qu’effectivement peu de monde va regarder

      Oui c’est ça le problème principal, genre « je le fais parler longtemps et ensuite on va tout décortiquer », sauf que la majorité des gens ne vont regarder que l’interview.

    • Tsss tsss @alexcorp ! C’est pas bien de me donner envie de retourner voir une de leurs vidéos !
      Ceci dit, ce billet coup de gueule me permet de prendre acte d’une vraie modification de l’impact des réseaux virtuels : publié initialement ici, il aurait eut, je crois, peu d’impact si Thinkerview ne m’avait pas bloquée sur twitter et ainsi mise en colère au point de le diffuser sur les #réseaux_sociaux, ce que je n’avais pas initialement prévu de faire. Je l’ai donc fait à la fois sur #facebook, #twitter et #mastodon. Et bien c’est sur mastodon qu’il a eut le plus d’impact, le plus de commentaires... Vient en second twitter puis, très loin derrière, facebook (où j’ai dû le publier en mode privé, mais ça n’aurait pas changé grand chose je crois).
      C’est aussi sur Mastodon qu’il a été évoqué une piste de réponse hyper intéressante, faisant justement référence à #Arrêt_sur_image et la technique de « la ligne jaune » de #Guy_Birendaum : https://mamot.fr/@sossalemaire/101040373765679230
      Et comme toujours c’est sur Seenthis que se prolonge le plus la réflexion <3
      Ceci dit ça continue de m’intriguer de savoir que c’est suite à ma publication ici que j’ai été bloquée par Thinkerview sur twitter... seraient-ils dans les parages ?

    • @whilelm : Non !!! J’ai été bloquée avant de le faire, j’ai même dû le faire à l’aveugle, ensuite. Mais en recherchant l’historique de mes interactions avec eux, je me dis que je les ai peut-être vexés le 24 septembre dernier : https://twitter.com/search?f=tweets&q=valkphotos%20(thinkerview%20OR%20thinker_view)&src=typd ;)

      @ninachani : je n’ai aucune envie de partir sur un autre débat ici et maintenant. Mettre les deux noms ensemble ne signifie pas forcément que j’estime qu’ils ont les mêmes pensées, mais surement que ce sont des noms qui entrainent souvent des polémiques autour du fait de leur donner la parole. Si tu veux en savoir plus, n’hésite pas à aller voir les nombreux articles sur #Chouard ou #Etienne_Chouard.

    • J’ai vu avec Schneidermann, et effectivement, c’est flagrant comment tu sens le journaliste chevronné, peu importe si on est d’accord avec lui ou pas, mais qui a la tradition de bosser ses sujets avant, etc. Et l’autre qui a 3/4 de questions très générales, enfin ça fait pas très travaillé, que ce soit amateur/bénévole n’étant pas vraiment une raison à partir du moment où le but affiché est plus haut que ça.

    • @val_k ben non j’ai pas envie d’aller voir des articles SUR chouard. Je cherche des trucs problématiques (vu ce que tu dis) qu’il aurait dit ou écrit pas ce que des gens disent de lui : du 1ère main en quelque sorte. Comme j’ai écouté beaucoup d’audios/vidéos de lui sans que rien ne me pose problème, au contraire, j’aimerais savoir sur quoi se fonde le fait que par exemple tu le cites comme quelqu’un à qui il ne faudrait pas donner la parole. Et je dis ça sans aucune intention de polémiquer mais peut-être de changer d’avis sur quelqu’un dont je trouve la pensée pertinente, mais quelque chose aurait pu m’échapper.
      Je viens de regarder vite fait ton lien hashtag sur seenthis et je vois qu’il y a eu des discussions à n’en plus finir avec une réprobation générale. Et pourtant impossible de savoir ce qui fait qu’il est classé dans l’extrême-droite. Ça serait pas un phénomène un peu « moutonnesque » cette histoire s’il n’y a personne qui peut dire ce qui le gêne concrètement dans ses propos ? Je suis perplexe ! Les vidéos en lien soit ne répondent pas à mon interrogation, soit ne sont plus visibles.

      Quant à Thinkerview, moi j’ai toujours trouvé le gars qui interview totalement insupportable. Et le fait qu’ils te bloquent à la première critique, qui est quand même argumentée et plutôt constructive, ça me laisse sur le cul ! En fait c’est le moment où on comprend qu’ils sont juste dans la posture et rien de plus profond. Leurs vidéos sont intéressantes quand l’invité a de la matière sinon ils sont vides !

    • Ah c’est exactement ça

      Leurs vidéos sont intéressantes quand l’invité a de la matière sinon ils sont vides !

      et

      le gars qui interview totalement insupportable

      à couper l’interviewé au milieu d’une réponse construite avec une question débile ou une private joke quand il connaît personnellement l’invité...

    • C’est assez amusant au final parce que ce qui est reproché à Thinkerview est de la même famille que ce qui est reproché à Chouard : donner une tribune sans suffisamment souligner les problèmes que posent certaines assertions ou certains choix.
      Je vais donc faire un énorme effort, @ninachani , (si, si, je t’assure, mon niveau d’épuisement à ce sujet est total, et ton insistance me rappelle à quel point les « Gentils Virus » ont failli tuer plein demodérateur-ices quand iels ont débarqué).
      Voici donc une vidéo qui exprime pas mal ma pensée, elle est nuancée, étayée et provient en plus d’une personne qui apprécie beaucoup Chouard dans un premier temps, elle est donc d’autant plus audible : Usul / mes chers concitoyens : https://youtu.be/QVFTC7MngDI


      Mais je vais être très claire : si ensuite tu reviens ici pour parler de Chouard plutôt que de Thinkerview, ma fatigue extrême m’obligera à te bloquer, non pour t’empêcher de parler, tu le pourras toujours, mais pour ne pas relancer la charge mentale de la modératrice / administratrice de réseaux que je suis dans l’ombre (plusieurs comptes twitter et facebook) : je ne verrai ainsi plus tes publications.
      En tout cas ton analyse finale en une phrase assassine de Thinkerview m’a bien fait rire : merci !

    • @ninachani je sais que c’est un lien vers un article (qui date un peu) mais cette discussion Ruffin/Chouard donne un aperçu des limites du bonhomme (faut descendre de 50/60 lignes pour trouver le passage utile) : http://www.fakirpresse.info/L-air-du-soupcon.html
      Mon opinion : Chouard n’est pas « facho » mais il est assez peu critique de l’extrême droite et leur donne parfois de la visibilité (en étant méchant, on pourrait appeler ça un idiot utile à l’extrême droite).

    • @val_k

      si ensuite tu reviens ici pour parler de Chouard plutôt que de Thinkerview, ma fatigue extrême m’obligera à te bloquer

      étant donné que c’est toi qui a cité Chouard dans ce fil de conversation, je trouve ça assez gonflé de me dire ça. Pourquoi tu lui donnes de la visibilité en le citant alors ?
      Je préfère m’arrêter maintenant, je déteste les menaces et ce n’est certainement pas avec ce genre d’échange que je reverrai mon jugement. Bye bye et bonne continuation.
      @alexcorp merci pour le lien. Le problème c’est que le racisme de Ruffin s’est clairement exprimé dans sa prise de parole en public quand on lui a demandé de s’engager pour défendre Adama Traoré. Par conséquent si c’est Ruffin qui est censé donner la leçon ou servir d’exemple de bonnes pratiques contre l’extrême droite, ça va pas le faire !

    • Une personne capable de nier les limites et les souffrances de l’autre autant que des explications étayées en inversant les rôles agressif/agressée, tout ça afin de protéger ses croyances, c’est plutôt, hélas, assez courant. Je sais, désormais, qu’il n’y a pas grand chose à faire face à la #dissonance_cognitive...

    • Qui se cache derrière Thinkerview, la chaîne YouTube qui surfe sur le mouvement des « gilets jaunes » ?
      https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/qui-se-cache-derriere-thinkerview-la-chaine-youtube-qui-surfe-sur-le-mo

      Un fond noir, un simple fauteuil et un invité qui répond aux questions d’un mystérieux intervieweur pendant une à deux heures, voire plus. La recette de Thinkerview paraît minimaliste, mais le succès est au rendez-vous. Lancé avec peu de moyens il y a plus de six ans, le concept de ces longs entretiens, diffusés en direct et relayés sur les réseaux sociaux, a trouvé son public.

      .

      Les invités viennent d’horizons divers avec une petite préférence pour les intellectuels iconoclastes et les contestataires de tous bords, de l’ancien ministre grec Yanis Varoufakis à l’historien et essayiste Emmanuel Todd, en passant par les journalistes Natacha Polony et Laurent Obertone ou encore la coqueluche des « gilets jaunes » Etienne Chouard. « On est au milieu de toutes les communautés qui s’écharpent sur internet, de l’extrême droite à l’extrême gauche, explique Sky. On cherche à créer un terrain neutre pour que tout le monde puisse échanger. »

    • La France est une aubaine pour QAnon

      À leur arrivée en France, les théories de #QAnon ont également pu compter sur le savoir-faire et le public de Léonard Sojli. Le jeune homme d’origine albanaise a pris son élan sur Internet en 2011 en lançant J’ai un doute, un site d’agrégation de documentaires mainstream (Cash Investigation, Les Nouveaux chiens de garde…) dont le but était de « poser des questions » et « développer l’esprit critique » des internautes. Il affirme aussi avoir co-fondé ThinkerView, une chaîne YouTube de débat accusée de tendances complotistes ou de sympathies d’extrême droite par certains observateurs, et présidé l’association dont elle dépendait pendant trois ans.

      Léonard Sojli croit que son implication dans J’ai un doute et ThinkerView lui a coûté la nationalité française. « Ils trouvaient ça louche, explique-t-il sans plus de précisions. Un péquin lambda avec un diplôme de mécanicien automobile qui finit par interviewer l’ancien patron de la DGSE… Ça m’a posé beaucoup de problèmes. [...] Je me suis dit, pays des droits de l’Homme de mon cul. Si tu n’es pas d’accord avec ceux du haut, on te coupe les bras. Du coup, j’ai tout arrêté. »

      https://www.vice.com/fr/article/4aykwb/la-france-est-une-aubaine-pour-qanon

  • Duc de Saint-Frippon

    Conformément aux prédictions d’Emmanuel Todd, le clergé médiatique, sachant possible la fin prochaine du règne d’Emmanuel le cramé, tentait de ressusciter un faux débat droite /gauche. Tant était grand leur désarroi qu’ils en étaient à soupeser un remake de 2007.

    Source : https://twitter.com/MFrippon/status/1058059553013751810

  • جريدة الأخبار
    https://al-akhbar.com/Politics/260122

    #JeSuisGeorgesAbdalla

    Pierre Abi-Saab
    Pour ma génération, Georges Ibrahim Abdallah (Kobayat, Liban, 1951), toujours incarcéré au centre pénitentiaire de Lannemezan en France, sous le numéro d’écrou 2388/A221, est plus qu’une icône, plus qu’un symbole. Notre camarade, qui croupit en prison depuis 34 ans, dans le pays des droits de l’Homme, contre tous les principes du droit, subissant « un régime d’embastillement totalement arbitraire », comme le souligne un appel à sa libération lancé hier par l’Association France Palestine Solidarité, est tout simplement un héros national !
    Évidemment cela échappera toujours à ce que l’Indigène de le République Houria Bouteldja appelle « la Raison blanche », dans son pamphlet détonnant « Les Blancs, les Juifs et nous - Vers une politique de l’amour révolutionnaire » (La fabrique éditions - Paris, 2016). Dans le discours dominant, Georges Abdallah est censé être un terroriste ! Et comme l’a souvent rappelé Maître Jacques Vergès, avocat de Abdallah jusqu’à sa disparition en 2013, les pouvoirs dominants, les forces d’occupation et d’oppression, ont toujours qualifié les opposants et les résistants de « terroristes » ! L’ex-chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), fait partie de ceux-là : Il s’agit d’un résistant qui a forgé sa conscience politique sous l’occupation israélienne du Liban Sud, militant révolutionnaire internationaliste il se choisit de se battre pour la cause arabe, avec comme maître-mot la libération de la Palestine. Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, l’objectif était de « frapper l’ennemi partout où il se trouve ». Les FARL revendiquent l’assassinat de Charles Ray, attaché militaire américain à Paris, et de l’agent israélien Yacov Barsimentov, et blessent grièvement Robert Homme, consul américain à Strasbourg. C’est l’époque où Le Mossad assassine en Europe des dizaines d’intellectuels et de militants politiques, Palestiniens et Arabes, tels Mahmoud Hamchari, Majed Abou Charar et plus tard Atef Bseiso… Aujourd’hui, les stratégies de combat ne sont plus les mêmes peut-être, mais la lutte reste immuable contre la domination coloniale, contre l’occupation israélienne dont la barbarie s’est renforcée depuis. Et Georges Abdallah, pour les nouvelles générations de militants à travers le monde arabe, de Tunisie en Palestine, en passant par la France bien entendu, symbolise plus que jamais, par son engagement politique, sa lucidité, sa détermination et son refus du moindre compromis, la lutte contre la domination, pour la libération de la Palestine et l’émancipation des peuples arabes.
    Arrêté à Lyon le 24 octobre 1984 il n’est inculpé que de faux et d’usage de faux. Trois ans plus tard, il sera injustement condamné à perpétuité, pour complicité d’assassinat. Libérable depuis 1999, il a vu toutes ses demandes de libération (9 au total) rejetées. En 2013 Beyrouth se préparait à le recevoir en héros, la chambre d’application des peines de Paris s’étant prononcée en faveur de sa libération, en la conditionnant à un arrêté d’expulsion du territoire. Mais le gouvernement Fabius a cédé aux pressions des États-unis. On se souvient encore de la phrase assassine de Jacques Vergès : « La justice française se conduit comme la putain de l’Amérique ». Le préfet Yves Bonnet, qui a dirigé le renseignement français de 1982 à 1985, parlait, un an plus tôt, d’une « vengeance d’Etat lamentable », estimant qu’Abdallah « avait le droit de revendiquer les actes commis par la FARL, comme des actes de résistance », dans le contexte de guerre qui prévalait alors.
    Aujourd’hui, 34 ans plus trad, presque jour pour jour, Georges Ibrahim Abdallah, est devenu le doyen des prisonniers politiques en Europe. Mais il est surtout l’otage de la République Française. Une république coloniale qui fait prévaloir ses intérêts stratégiques sur ses valeurs ! Autrement dit, il subit un « traitement d’exception ». On croit savoir qu’une grande démocratie ne devrait pas connaître d’état d’exception, surtout pas la France qui n’a de cesse de donner des leçons d’humanisme au monde entier… Cependant, la France coloniale, qui est toujours là, revancharde et haineuse, s’affranchissant des valeurs républicaines, des règles et des principes qui régissent un État de droit, fait payer Georges non pour ses actes, mais pour ce qu’il est, pour ce qu’il pense. Et cela n’est possible que parce qu’il s’agit d’un métèque, d’un colonisé. S’il était « blanc », il aurait bénéficié des mêmes faveurs que ses camarades révolutionnaires qui ont connu des parcours similaires. Avec l’acharnement juridique et politique contre Abdallah en France, sous tous les gouvernements depuis 1999, on n’est pas loin de cette violence étudiée par le philosophe algérien Sidi Mohamed Barkat dans « Le corps d’exception » (Editions Amsterdam - Paris, 2005). On n’est pas loin du massacre du 17 octobre 1961 à Paris. Une violence exercée par le pouvoir colonial, contre le corps du colonisé, ce corps « sans raison, dangereux, déshumanisé, exclu du principe d’égalité, soumis à un régime légal d’exception permanente », en marge de l’Etat de droit.
    Emmanuel Todd nous a expliqué très bien « Qui est Charlie ? ». À présent tentons de dire qui est Georges Abdallah, que nous attendons à Beyrouth. Ce combattant de la liberté qui résiste de l’incarcération, à la violence coloniale. Qui nous rappelle qu’une grande démocratie occidentale, peut encore se comporter en preneuse d’otages, dès qu’il s’agit de ses intérêts coloniaux. On pense au traitement honteux réservé dans les médias français, à peu d’exceptions près, au crime d’Etat perpétré contre le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, dans le consulat de son propre pays à Istamboul. De ce côté « damné » du monde, nous sommes tous Georges Ibrahim Abdallah. Et comme l’écrit si joliment Houria Bouteldja : « Une grosse boule se forme au fond de la gorge de l’Indien et les larmes lui montent aux yeux. Mais comme sa foi est immense, il arrive que certains d’entre nous l’entendent frapper à leur porte ».

    • Et la version arabe :
      جريدة الأخبار
      https://al-akhbar.com/Opinion/260239

      #أنا_جورج_عبدالله

      رأي بيار أبي صعب الإثنين 22 تشرين الأول 2018 17:19

      بالنسبة لجيلي، يُعتبر جورج إبراهيم عبدالله (القبيات، لبنان، 1951)، نزيل سجن «لنموزان» الفرنسي تحت رقم 2388/أ221، أكثر من أيقونة، وأكثر من رمز. رفيقنا، القابع في السجن منذ 34 عاماً، في بلد حقوق الإنسان، ضدّ مبدأ القانون، والخاضع، كما يشير نداء لإطلاق سراحه صادر عن «جمعيّة التضامن الفرنسيّ الفلسطينيّ»، لـ «نظام احتجاز اعتباطيّ بالكامل»، هو بكلّ بساطة بطلّ قوميّ !

  • La sécession des « élites » ou comment la démocratie est en train d’être abolie, par Coralie Delaume
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/04/20/31003-20180420ARTFIG00185-la-secession-des-elites-ou-comment-la-democratie-

    Coralie Delaume analyse les raisons de la fracture qu’elle observe entre les « élites », une classe minoritaire de privilégiés, et la masse qui n’a pas accès aux études prestigieuses ou qui n’a pas son mot à dire dans les orientations économiques de l’Union européenne.

    La Révolte des élites et la trahison de la démocratie est le titre d’un livre du sociologue américain Christopher Lasch, publié à titre posthume en 1995. Bien sûr, l’ouvrage analysait l’Amérique de son temps. Pourtant, il s’applique parfaitement à la France et à l’Europe d’aujourd’hui, dont il semble avoir anticipé l’évolution des classes favorisées avec une acuité visionnaire.

    Le livre pose l’hypothèse que ce n’est plus la « révolte des masses » qui menace désormais la vie démocratique, mais la coupure de plus en plus prononcée entre le peuple et les « élites ». Une coupure tant économique et matérielle qu’éducative et intellectuelle, dont résulte le repli sur eux-mêmes des privilégiés. Ces derniers ne parlent plus qu’à leurs pareils, c’est-à-dire non seulement à ceux qui bénéficient d’un même niveau de richesses, mais également à ceux qui partagent le même niveau d’instruction. Ils adorent mettre en scène leur pouvoir et le font de mille façons : exhibition des signes extérieurs de richesse, bien sûr, mais également - et de plus en plus - de leur patrimoine culturel. Le discours, ahurissant de cuistrerie, du président Macron sur l’intelligence artificielle (29 mars 2018) en est un exemple qui confine au grotesque. En revanche, ils n’assument plus que de mauvaise grâce les charges et responsabilités qui devraient leur incomber, et préfèrent le service de leur intérêt bien compris à celui d’un « intérêt général », dont ils ne conçoivent même plus qu’il pût exister.

    Vingt ans après Lasch, le phénomène du séparatisme élitaire qu’il voyait poindre dans son pays vient de faire l’objet, pour la France cette fois, d’une étude chiffrée. Jérôme Fourquet a en effet publié, pour le compte de la Fondation Jean Jaurès, une note au titre évocateur : « 1985-2017, quand les classes favorisées ont fait sécession ». Il y explique notamment que la cohésion de la société française « est mise à mal aujourd’hui par un processus presque invisible à l’œil nu, mais néanmoins lourd de conséquences : un séparatisme social qui concerne toute une partie de la frange supérieure de la société, les occasions de contacts et d’interactions entre les catégories supérieures et le reste de la population étant en effet de moins en moins nombreuses ».

    Le dépérissement du cadre national permet aux « élites » de vivre de plus en plus dans une sorte d’alter-monde en suspension.

    Le sondeur illustre ensuite. Il note que le cœur des grandes villes est massivement investi par les cadres, certains centres urbains leur tenant désormais lieu de ghettos dorés. Les CSP+ sont ainsi passés de 25 % à 46 % de la population parisienne en 30 ans, cependant que le pourcentage des ouvriers a décru, passant de 18 % à 7 %. Fourquet analyse ensuite la désertion de l’enseignement public et la scolarisation massive des enfants de cadres dans le privé, le séparatisme électoral des plus aisés ou, pour les cas extrêmes, l’exil fiscal, ce dernier signant le refus d’une partie de la population de financer le fonctionnement la collectivité dans son ensemble. Pour l’auteur de l’étude, nous faisons face à l’« autonomisation d’une partie des catégories les plus favorisées, qui se sentent de moins en moins liées par un destin commun au reste de la collectivité nationale ». On voit en effet combien le phénomène est lié au dépérissement du cadre national, dépérissement qui permet aux « élites » de vivre de plus en plus dans une sorte d’alter-monde en suspension, cependant que les autres sont rivés à un ici-bas qui commence à se changer en friche, et finira par se muer en jungle.

    Jérôme Fourquet n’est pas le premier à faire ce constat. L’anthropologue Emmanuel Todd l’a fait également, et donne dans son dernier ouvrage (Où en sommes nous, Seuil, 2017) une explication convaincante. Pour lui, c’est la fracture éducative qui est en cause, le développement de l’éducation supérieure ayant eu un effet pervers inattendu en tronçonnant le corps social en deux catégories de personnes : les éduqués supérieurs et les autres. Alors que la massification des éducations primaire et secondaire avait contribué à égaliser le niveau éducatif général et favorisé l’épanouissement de la démocratie, c’est à l’inverse qu’on assiste aujourd’hui. La raison en est simple : l’éducation supérieure ne s’est pas (encore ?) généralisée. « L’accès universel à l’instruction primaire puis secondaire avait nourri un subconscient social égalitaire ; le plafonnement de l’éducation supérieure a engendré, (...) un subconscient social inégalitaire », énonce le chercheur.

    De ce « subconscient inégalitaire », on perçoit chaque jour les effets. On constate que ne se mélangent plus guère ces éduqués supérieurs contents d’eux, étrangement persuadés de ne rien devoir qu’à leur talent. De toute façon, ils sont suffisamment nombreux pour pouvoir fonctionner en circuit fermé et pour ne plus avoir à s’adresser qu’aux autres « manipulateurs de symboles », ainsi que l’économiste Robert Reich qualifiait les gagnants de la mondialisation, ces diplômés, plurilingues, mobiles, à l’aise dans le domaine de la communication et qui font l’opinion. Car ce sont eux, bien sûr, qui tiennent les plumes et parlent dans les micros. Ils nous font partager leur manière propre d’appréhender la masse des « gens qui ne sont rien » comme dirait Macron, autrement dit des gens qui ne sont pas comme eux. Ils nous les peignent comme frileux, « réacs », hostiles de façon primitive et irrationnelle aux réformes ainsi qu’à tout type changement. Ils nous expliquent que s’ils votent « populiste », c’est parce qu’ils sont xénophobes, et que s’ils votent mal aux référendums c’est parce qu’ils ne comprennent pas les questions. Peut-être cette partition de la société devrait-elle nous conduire à reconsidérer le contour des classes sociales ? Si celles-ci existent encore (et c’est évidemment le cas) la sécession des « élites » n’est pas seulement le fait des « riches » et des propriétaires des moyens de productions. Elle est également celui des détenteurs d’un capital éducatif et culturel, lequel s’hérite de plus en plus d’ailleurs, sur fond de destruction de l’école publique et de dégraissage perpétuel du « Mammouth ».

    Le dégraissage concerne d’ailleurs l’ensemble de l’appareil d’État et des services publics, ceux-ci ayant le tort de présenter des vertus égalisatrices qui entravent le séparatisme élitaire. Pour leur régler leur compte, les pays européens membres de l’UE ont inventé un prétexte ingénieux et unique au monde : la nécessite de respecter les « critères de convergence » de Maastricht. Notamment celui des 3 % de déficit public, et c’est en son nom que les gouvernements détruisent ou vendent tout le patrimoine collectif. La France vient d’ailleurs de passer sous la barre fatidique (2,6 % pour 2017), avant même d’avoir fini de brader la SNCF.

    La construction européenne est un formidable outil de déresponsabilisation des « élites » nationales.

    D’une manière générale, la construction européenne est un formidable outil de déresponsabilisation des « élites » nationales, notamment des élites politiques. Celles-ci, toutes ointes qu’elles sont de la légitimité offerte par le suffrage universel, n’en assument pas pour autant les vraies charges. La capacité à faire les grands choix a été massivement transférée au niveau supranational, qui lui ne rend pas de comptes. Les dirigeants de la Banque centrale européenne ne rendent pas de compte pour la politique monétaire qu’ils conduisent. La Commission de Bruxelles ne risque pas d’affronter une grève pour s’être mêlée d’un peu trop près, dans le cadre du « Semestre européen », du contenu des budgets des États membres. La Cour de justice de l’UE ne risque pas la sanction des citoyens (de quel État au demeurant ?) pour les jurisprudences de dérégulation économique qu’elle pond à la chaîne. De toute façon, en « constitutionnalisant » les traités européens de sa propre initiative via des arrêts datant des années 1960, la Cour a très tôt permis que ces traités et tous les éléments de politique économique qu’ils contiennent, se situent au-dessus des lois dans la hiérarchie des normes des États-membres. C’est-à-dire hors de portée des Parlements, donc des électeurs.

    La manière dont est organisée l’UE a pour effet de décorréler les élections (qui ont lieu au niveau national) et la prise de décision (qui se fait à l’échelon supranational), ce qui en fait une véritable machine de défilement au service « d’élites » politiques en rupture de ban avec leurs nations d’origines - et qui ressemblent bien plus à une oligarchie qu’à une véritable élite désormais. Par ailleurs, l’UE offre de multiples possibilités d’évitement fiscal grâce à ses paradis fiscaux intégrés (Irlande, Luxembourg...). Enfin, la libre circulation du capital et du travail dans le Marché unique contribue à mettre les deux en concurrence au profit du plus mobile et du rapide (le capital) et au détriment du plus sédentaire (le travail). Le tout pour la grande joie des catégories possédantes, cette fois.

    Dans ce cadre, il n’est pas étonnant qu’un politiste spécialisé sur les questions européennes tel le Bulgare Ivan Krastev, consacre de longues pages de son dernier ouvrage (Le destin de l’Europe, Premier Parallèle, 2017), à décrire le phénomène de sécession des classes dirigeantes à l’échelle continentale. « Les élites aristocratiques traditionnelles avaient des devoirs et des responsabilités, et leur éducation les préparait à se montrer à leur hauteur », écrit-il. « En comparaison, les nouvelles élites sont formées pour gouverner mais sont tout sauf prêtes au sacrifice ». Pas même au sacrifice financier, aurait-il pu ajouter, en tout cas de moins en moins puisque l’optimisation fiscale est devenue l’un des sports phares de notre époque. Puis Krastev d’ajouter : « La nature et la convertibilité des compétences des nouvelles élites les affranchissent très concrètement de leur propre nation. Elles ne dépendent pas des systèmes éducatifs publics nationaux (leurs enfants étudient dans les établissements privés) ni des systèmes de protection sociale nationaux (elles peuvent se permettre les meilleurs établissements hospitaliers). Elles ont perdu la capacité de partager les passions et les émotions de leur communauté ».

    En même temps que l’on « dépasse » les nations et que l’on détruit l’État, c’est la démocratie qu’on abolit.

    Dès lors, la montée de ce qu’on appelle « les populismes » correspondrait avant tout à une quête de loyauté. D’ailleurs, le discours « souverainiste » ou anti-mondialisation desdits « populistes » est probablement l’une des clés de leur succès. Il correspond à un désir de plus en plus profond, de la part des peuples, de « rapatrier » leurs classes dirigeantes, afin qu’elles ne se défilent plus. Afin qu’il redevienne possible d’exiger qu’elles assument leurs devoirs autant qu’elles jouissent de leurs droits, et qu’elles rendent à la collectivité une part au moins de ce qu’elles ont reçu, c’est-à-dire beaucoup (sécurité des biens et des personnes, système de santé, système éducatif, etc.). Enfin et concernant le personnel politique, son « rapatriement » et le fait de refaire coïncider les mandats nationaux avec la conduite effective des politiques, est le seul moyen de rendre à nouveau possible l’exercice d’un contrôle démocratique normal.

    Cela est-il possible ? Le moins que l’on puisse dire est que pour l’heure, on n’en prend pas le chemin. À l’inverse et jour après jour, en même temps que l’on « dépasse » les nations et que l’on détruit l’État, c’est la démocratie qu’on abolit.

    pas encor lu