• Deux dirigeants de Lev Tahor jugés pour enlèvement et exploitation d’enfants Luke Tress - Time of Israel
    https://fr.timesofisrael.com/deux-dirigeants-de-lev-tahor-condamnes-pour-enlevement-et-exploita

    Nachman Helbrans et Mayer Rosner risquent la prison à vie pour avoir enlevé une jeune fille de 14 ans et son frère afin qu’elle ait une relation sexuelle avec un homme adulte.


    Nachman Helbrans. (Capture d’écran : YouTube / Windsor Star)

    Mercredi 10 Novembre, le tribunal fédéral de New York a reconnu coupables d’exploitation sexuelle et d’enlèvement d’enfants deux hauts dirigeants du groupe juif extrémiste Lev Tahor.

    Nachman Helbrans et Mayer Rosner risquent une peine minimale obligatoire de 10 ans de prison et une peine maximale de prison à vie.

    La sentence sera prononcée ultérieurement par un juge du tribunal fédéral du district sud de New York.

    En attendant, plusieurs détails de l’affaire ont déjà été révélés.

    Le procureur américain en charge de l’affaire, Damien Williams, a ainsi expliqué : « Nachman Helbrans et Mayer Rosner ont effrontément enlevé deux enfants à leur mère au milieu de la nuit pour qu’une jeune fille de 14 ans entame des relations sexuelles illégales avec un homme adulte. Le verdict d’aujourd’hui montre clairement que notre bureau – et nos partenaires chargés de l’application de la loi – ne seront pas dissuadés de rendre justice aux victimes de l’exploitation sexuelle des enfants. »

    L’histoire s’est passée au Guatemala, l’un des principaux pays de résidence du groupe Lev Tahor. En 2017, Nachman Helbrans, l’un de ses dirigeants, a fait en sorte que sa nièce âgée de 13 ans soit « mariée » à un adulte de la secte, âgé lui de 19 ans – une union illégale car interdite par la loi mais bel et bien consommée.

    Un communiqué du ministère américain de la Justice précise que le couple a « immédiatement entamé une relation sexuelle dans un but de procréation ».

    Une démarche conforme aux pratiques habituelles du groupe, poursuit le communiqué qui ajoute que les dirigeants de Lev Tahor « exigeaient des jeunes mariées qu’elles aient des relations sexuelles avec leurs maris, qu’elles disent aux personnes extérieures à Lev Tahor qu’elles n’étaient pas mariées, qu’elles prétendent être plus âgées et qu’elles accouchent chez elles plutôt qu’à l’hôpital, afin de cacher au public le jeune âge des mères ».

    En 2018, craignant pour la sécurité de ses enfants, la mère de la fillette a fui le complexe du groupe au Guatemala pour se réfugier aux États-Unis. Un tribunal de Brooklyn lui a accordé la garde exclusive des enfants et a interdit au père des enfants, un dirigeant de Lev Tahor, de communiquer avec eux.


    Des filles de la communauté Lev Tahor, à Chatham, en Ontario, en décembre 2013. (Capture d’écran : YouTube)

    Nachman Helbrans et Mayer Rosner, tous deux citoyens américains, ont ensuite conçu un plan pour rendre la jeune fille de 14 ans à son « époux » de 20 ans. En décembre 2018, ils l’ont enlevée, elle et son frère de 12 ans, alors qu’ils résidaient avec leur mère dans le village de Woodridge, dans le nord de l’État de New York. Ils ont fait passer clandestinement les enfants par la frontière américaine pour les emmener au Mexique.

    Pour y parvenir, ils ont utilisé des déguisements, des pseudonymes, des téléphones, de faux documents de voyage et des logiciels cryptés.

    Finalement, après trois semaines de recherches et le déploiement de centaines de membres des forces de l’ordre, ils ont été interceptés au Mexique et les enfants été renvoyés à New York. Lev Tahor a fait d’autres tentatives d’enlèvement d’enfants en 2019 et 2021. Plusieurs autres personnes ont été arrêtées et inculpées dans cette affaire.

    Nachman Helbrans, 39 ans, et Mayer Rosner, 45 ans, ont été reconnus coupables de tous les chefs d’accusation, y compris de complot pour transporter un mineur dans l’intention de le livrer à une activité sexuelle criminelle et d’enlèvement parental international.

    Lev Tahor est une secte ultra-orthodoxe extrémiste. Elle a été fondée par le père de Nachman Helbrans, le rabbin Shlomo Helbrans, à Jérusalem dans les années 1980. Le groupe a fui au Canada, puis au Guatemala en 2014, après avoir fait l’objet d’une surveillance intense de la part des autorités canadiennes pour des allégations d’abus et de mariages d’enfants. Le plus jeune Helbrans a pris les rênes du groupe en 2017 lorsque son père s’est noyé au Mexique et Mayer Rosner a servi de « top lieutenant », selon les documents judiciaires.

    Le nom du groupe signifie « cœur pur » en hébreu.


    Le fondateur de Lev Tahor, le rabbin Shlomo Helbrans, quitte la Cour suprême de l’État à Brooklyn, New York, après une audience, le 13 avril 1994. (Crédit : AP Photo/Betsy Herzog)

    Les mouvements, les machinations et les plans du groupe sont tous obscurs. On pense actuellement qu’il tente de se rendre en Iran via le Kurdistan. Des membres du groupe antisioniste ont demandé l’asile politique en Iran en 2018. Des documents présentés à un tribunal fédéral américain en 2019 ont montré que les dirigeants de la secte avaient demandé l’asile à la République islamique et ont juré allégeance au guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.

    Le mois dernier, les autorités guatémaltèques ont empêché deux bus transportant des membres du groupe de traverser la frontière avec le Mexique, d’où ils prévoyaient apparemment de rejoindre l’Iran pour demander l’asile.

    Le Guatemala a également empêché les membres de quitter le pays par avion pour se rendre en Iran, à la demande des autorités israéliennes et américaines, qui craignent que les membres du groupe ne soient utilisés comme monnaie d’échange par Téhéran. Les autorités kurdes auraient également arrêté certains membres du groupe et les auraient expulsés vers la Turquie.


    Capture d’écran d’une vidéo censée montrer des membres de la secte ultra-orthodoxe extrême Lev Tahor dans un bus qui a été arrêté par les autorités guatémaltèques, le 17 octobre 2021. (Crédit : B’Hadrei Haredim)

    Le groupe a été décrit comme une secte et comme un mouvement « taliban juif », car les femmes et les filles de plus de 3 ans doivent s’habiller de longues robes noires couvrant tout leur corps, ne laissant que leur visage visible. Les hommes passent la plupart de leurs journées à prier et à étudier la Torah. Le groupe adhère à une lecture extrême des lois juives.

    Les « mariages » entre mineurs et membres plus âgés sont courants.

    Les membres du groupe sont estimés à 200-300 personnes, dont des dizaines d’enfants.

    #viol #pédophilie #violophilie #religieux #culture_du_viol #religion #exploitation_sexuelle #enlèvement #talibans #secte #ultra-orthodoxe #USA #Israel #Guatemala #Iran #Kurdistan #Mexique #Canada #LP

  • En France, un prêtre condamné pour atteinte sexuelle sur mineur officie la messe en direct sur France 2
    https://soirmag.lesoir.be/404739/article/2021-11-05/en-france-un-pretre-condamne-pour-atteinte-sexuelle-sur-mineur-offici

    Scandale en France : un prêtre condamné pour atteinte sexuelle sur mineur a célébré la messe en directe sur France 2. Il avait été condamné à 10 mois de prison avec sursis en 2007.

    C’est un nouveau scandale qui secoue la France. Le dimanche 24 octobre, comme à son habitude, France 2 diffuse la messe dans le cadre son émission « Le Jour du Seigneur ». Parmi les trois prêtres officiant la messe, A., un homme condamné pour atteinte sexuelle sur mineur à 10 mois de prison avec sursis en 2007, rapportent nos confrères de Libération.


    Les faits se sont déroulés dans la paroisse de Notre-Dame du Perpétuel Secours à Asnières-sur-Seine, non loin de Paris. La veille, les équipes avaient répété pendant trois heures la messe, afin d’éviter le moindre couac. Pourtant, alors que tout était au point au niveau de la technique, c’est ailleurs que le scandale s’est produit. Directement devant l’autel. Ce sont des catholiques du diocèse de Nancy qui ont réalisé que l’un des trois prêtres était cet homme, déjà condamné.

    Le tout à peine, quelques semaines après la publication du rapport de la Ciase sur la pédocriminalité dans l’Église. Il s’agit de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, qui révèle, entre-autres, que plus de 3.500 Français auraient été victimes d’abus.

    #culture_du_viol #catholicisme #eglise #religion #prêtres #viol #déni #pédophilie #violophilie #élites #victimes #diocèses #victimes #justice #CIASE #LP #France #Télévision

  • #Pédocriminalité en #espagne « Il m’a violé tous les jours pendant presque un an »
    http://www.lessentiel.lu/fr/news/europe/story/il-m-a-viole-tous-les-jours-pendant-presque-un-an-28138647

    En Espagne, l’Église catholique refuse d’anticiper et d’ouvrir elle-même une enquête de fond sur les violences sexuelles commises sur des mineurs par des prêtres.

    En France, l’Église a mis en place une commission indépendante sur la pédocriminalité qui a identifié au moins 216 000 victimes de religieux depuis 1950. En Allemagne, le clergé a financé une étude qui a révélé 3 677 cas entre 1946 et 2014. Mais l’Espagne, pays où l’église catholique a longtemps été toute puissante, ne recense officiellement que 220 cas depuis 2001 et exclut d’enquêter « de sa propre initiative » sur les violences sexuelles.


    L’Église espagnole exclut toute enquête sur le sujet semblable à ce qui a été fait en France. (photo : AFP)

    « Le cas de l’Église espagnole est honteux », affirme à l’AFP Fernando García Salmones, guide touristique de 60 ans qui fut victime de viols dans son adolescence, alors qu’il étudiait dans un collège catholique de Madrid. « Ils n’ont aucune envie que la vérité éclate », poursuit-il, évoquant un calvaire qui, dit-il, l’a « détruit » et l’a fait se sentir « sale », « coupable » et comme « une merde ». « J’étais au collège Claret de Madrid, j’avais 14 ans et le prêtre (...) s’en est pris à moi et m’a violé tous les jours pendant presque un an », raconte le sexagénaire.

    « L’entourage le savait et le protégeait »
    Il se dit convaincu que « l’entourage le savait et protégeait » son bourreau. Ce n’est que des années plus tard, « vers 40 ans », après avoir fait une thérapie, qu’il a pu enfin évoquer les faits. Mais les délits étaient prescrits et son violeur est mort en 2009 « sans avoir été un seul moment inquiété », regrette-t-il. Si l’établissement a pris des mesures pour éviter d’autres cas similaires, « la première réaction de la Conférence épiscopale espagnole (CEE) a été de nous dire que nous faisions ça pour de l’argent », se souvient M. García Salmones.

    L’Église « a l’air d’agir, mais n’agit pas », fustige Juan Cuatrecasas, président de l’association d’aide aux victimes « Enfance Volée » (« Infancia Robada »), qui l’accuse d’« obstruction » et même de « négationnisme ». La CEE, qui a décliné la demande d’interview de l’AFP, a simplement affirmé par mail qu’elle avait mis en place « des protocoles en cas d’abus avérés et une formation spécifique sur le sujet pour les personnes qui travaillent avec des jeunes et des enfants ».

    « Autant de victimes qu’en France, voire plus »
    Elle indique « avoir connaissance de 220 cas ayant donné lieu à une enquête depuis 2001 » et avoir ouvert dans chaque diocèse un bureau « de protection des mineurs et de prévention des abus » afin de recevoir les plaintes, aider les victimes et « enquêter, dans la mesure du possible, sur les circonstances dans lesquelles ils (les abus) ont eu lieu ». Elle a également procédé à quelques indemnisations, mais les victimes critiquent les montants et affirment que les sommes diffèrent d’une personne à l’autre sans raison apparente.

    Mais sur le fond, l’Église exclut toute enquête sur le sujet semblable à ce qui a été fait en France. « Nous n’allons pas lancer de manière proactive une mission d’enquête générale », avait déclaré à la presse fin septembre le secrétaire général de la CEE, Mgr Luis Argüello. Compte tenu du pouvoir de l’Église sous la dictature de Francisco Franco (1939-1975), « en Espagne, on pourrait facilement avoir un nombre (de victimes) similaire à celui de la France, voire plus », estime Jesús Zudaire, président de l’Association des victimes de violences sexuelles dans les centres religieux de Navarre, dans le nord du pays.

    Délai de prescription allongé
    En refusant d’avoir une démarche proactive pour enquêter sur ce fléau, l’Église « porte atteinte aux Droits de l’Homme », déplore Juan Cuatrecasas, dont le fils, aujourd’hui âgé de 24 ans, a été violé par son professeur de religion dans un collège catholique de Bilbao entre 2008 et 2010. Le prêtre a été condamné à 11 ans de prison en première instance, mais la peine a été ramenée à deux ans en appel, ce qui lui a permis d’éviter la prison, les peines inférieures à 24 mois ne donnant généralement pas lieu à emprisonnement en Espagne.

    Les associations demandent aussi à l’État d’intervenir, comme cela s’est produit dans d’autres pays. En mai, une loi de protection des mineurs a allongé le délai de prescription des violences sexuelles, les victimes ayant désormais 15 ans pour dénoncer de telles violences à partir de leurs 35 ans. Les associations regrettent toutefois que la mesure ne soit pas rétroactive.

    #viol #déni #pédophilie #violophilie #élites #culture_du_viol #catholicisme #eglise #religion #prêtres #victimes #diocèses #victimes #justice #CIASE #LP

  • Lettre à Wajdi Mouawad

    http://www.crepegeorgette.com/2021/10/21/lettre-a-wajdi-mouawad

    Dans un texte publié le 19 octobre, vous vous indignez que la présence de Bertrand Cantat et Jean-Pierre Baro dans deux pièces au Théâtre national de la Colline que vous dirigez, suscite « une vive émotion ». Si vous défendez la liberté de créer, vous ne pouvez, au risque de vous désavouer, interdire la liberté de manifester et réagir aux créations que vous avez choisies de créer et de produire.
    Vous ne pouvez attendre des réactions unanimes à vos choix de programmation sauf à appeler de vos vœux ce que vous fustigez ; une société totalitaire. Vous nous parlez d’ « inquisition » mais que faites-vous en nous demandant de nous taire ? Vous auriez la liberté de produire mais nous aucune de ne pas apprécier vos choix ?
    Vous dites "adhérer sans réserve" aux combats pour l’égalité entre hommes et femmes mais n’avez pas un mot pour celles qui témoignent, courageusement, avec #MeTooThéâtre.

    Vous comparez ensuite les mouvements féministes à des tenants d’un « catholicisme rance ». Le catholicisme et le puritanisme ne sont pas du côté des droits des femmes. Lorsque Marie Trintignant a été tuée par Bertrand Cantat, nombre de puritains l’ont accablée, elle, en disant que cette pécheresse avait bien mérité ce qui lui était arrivé. Le catholicisme n’a jamais, non plus, prétendu se préoccuper des droits des victimes de violences sexuelles ; le récent rapport Ciase le démontre une nouvelle fois. Le catholicisme condamne ce qui lui parait amoral (l’homosexualité, le sexe hors mariage, certaines pratiques sexuelles) mais pas les violences sexuelles, ni celles plus particulièrement faites aux femmes.

    Programmez Tartuffe, cela ne vous mettra pas à l’abri des critiques, mais vous y gagnerez en cohérence.

    Aux actes graves, grandes responsabilités. Bertrand Cantat a tué Marie Trintignant, il a été condamné et a purgé sa peine. Cela n’a jamais impliqué que ses actes soient effacés. Comme on attendrait d’un politique pris dans des malversations financières qu’il renonce à toute représentation publique, on peut attendre d’un Cantat qu’il fasse de même. Parce que le symbole d’être applaudi est énorme. Parce que le symbole d’être un personnage public avec ce que cela véhicule d’admiration est énorme.

    Vous nous parlez d’ « inquisition » ; mais qui avons-nous torturé ? Quel bûcher avons-nous allumé ? Vous comparez nos protestations à des « coups de couteau » ; mais quel sang a coulé après nos mots ? Critiquer vos choix, vos castings, vos programmations, serait inquisitoire ? Êtes-vous certain que ce n’est pas, plutôt, blasphématoire ?
    Personne n’interdit à qui que ce soit ce que vous appelez la « liberté de créer » ; est-elle d’ailleurs si pure et si totale au sein d’un théâtre subventionné par l’état ? Sont critiqués vos choix en tant que directeur de théâtre et que metteur en scène. Choisir c’est renoncer ; c’est aussi une forme de censure. Choisir Cantat et Baro c’est ne pas en choisir d’autres, sans doute aussi talentueux. Vous les avez choisis, souffrez qu’on critique ce choix.

    #grand_homme #violophilie #féminicidophile #fraternité

  • Interview de Françoise Nimal, pasteure : L’UTÉRUS DE DIEU ET LES VERGES DU PATRIARCAT Claude Semal

    Si une bombe avait explosé au chœur de la cathédrale de Reims, elle n’aurait pas pu faire plus de dégâts dans l’Église Catholique de France.
Commandité par l’Église elle-même, le rapport de la CIASE (Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église) a en effet comptabilisé plus de 330.000 victimes d’abus sexuels depuis 1950 au sein de cette institution.
Un chiffre qui donne le vertige.
Dix abus sexuels par jour, tous les jours, depuis septante ans !
     
En soulignant en outre son caractère “systémique”, “qui se poursuit aujourd’hui”, les vingt-deux membres de cette commission indépendante, dirigée par Jean-Marc Sauvé, ont laissé l’Église de France en état de KO technique.


    D’autant que ces crimes à répétition ont souvent et longtemps été cachés par l’Église Catholique elle-même, ce qui pourrait en faire la plus grande et la plus ancienne organisation criminelle de France.


    Il est donc totalement ahurissant que la première réaction des Évêques de France, par la bouche de leur porte-parole, Eric de Moulin-Beaufort, ait été de monter au filet pour défendre “le secret de la confession, qui s’impose à nous“, qui est “en ce sens-là, plus fort que les lois de la République“.


    Ce type se rend-t-il au moins compte de ce qu’il raconte ?
Sait-il que les complicités dans des affaires de viol, ainsi que les manœuvres d’obstruction à la justice, sont punies en France par des peines de prison ?
Faut-il les jeter derrière les barreaux pour qu’enfin “le franc tombe” ?
Ou s’estiment-ils, une fois pour toutes, au-dessus des lois de la République, quand bien même le caractère massif et systémique de ces crimes a aujourd’hui été révélé au grand jour ?

    Il m’a semblé intéressant de voir comment une “femme d’église” pouvait réagir à la dénonciation d’aussi anciennes et aussi massives pratiques.
Pasteure de l’Église Protestante Unie à Verviers, mais issue d’une famille catholique, se définissant elle-même comme “féministe, mère de famille monoparentale et militante LGTB” (1), avec une formation de théologienne, de psychologue et de journaliste, Françoise Nimal a sans doute un profil aujourd’hui atypique dans les milieux chrétiens. Je doute fort qu’elle ne soit jamais en odeur de sainteté au Vatican.


    Mais cela lui donne aussi une liberté de ton et de parole qui devrait aujourd’hui pouvoir être entendue face à l’assourdissant silence d’une Église Catholique en état de choc et de sidération. Avec qui d’autre sinon aurais-je pu parler de l’utérus de dieu ?
    Claude Semal, le 14 octobre 2021

    La suite de l’interview : https://www.asymptomatique.be/interview-de-francoise-nimal-pasteure-luterus-de-dieu-et-les-verges-du-patriarcat/?shared=email&msg=fail

    #viol #pédocriminalité #déni #pédophilie #violophilie #élites #France #culture_du_viol #catholicisme #eglise #religion #prêtres #victimes #diocèses #victimes #justice #contrôle_social #CIASE

  • « Les écarts d’âge homme/femme dans les castings irritent une critique de plus en plus attentive à leur signification sociale … »

    Pourquoi on n’ira pas voir le film Eiffel avec Romain Duris et Emma Mackey
    https://www.numero.com/fr/cinema/eiffel-romain-duris-emma-mackey-sexisme

    En tête du box-office cette semaine, le film français Eiffel a beau être d’une ambition monumentale, il nous donne surtout envie de monter dans les tours. Et ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un énième biopic…

    Il faut l’avouer : la bande-annonce d’Eiffel de Martin Bourboulon, avec ses gros plans sur la majestueuse tour parisienne en construction et ses acteurs en costumes presque aussi monumentaux que la Dame de fer, s’avère vertigineuse. Comme ses premières images mirobolantes, le biopic à 23,4 millions d’euros sur l’inventeur Gustave Eiffel a séduit les spectateurs, puisque, d’après Le Film Français, il a attiré la matinée de sa sortie, ce mercredi 13 octobre, plus de 1610 curieux. Une prouesse par temps de pandémie qui place le film en tête du box-office hexagonal, devant Le Dernier duel de Ridley Scott, Julie (en 12 chapitres) et tous les autres long-métrages qui étaient très attendus cette semaine.

    Le problème c’est que si l’on apprécie particulièrement Romain Duris et Emma Mackey, l’héroïne rock de Sex Education, l’idée de les voir réunis à l’écran pour vivre une folle liaison ne nous réjouit pas vraiment. Dans cette histoire romancée de Gustave Eiffel, l’ingénieur centralien français se lance dans un projet pharaonique pour l’Exposition universelle de 1889 qui aura lieu à Paris. Il veut construire une tour « haute de plus de mille pieds » en forme de A (comme amour), symbole phallique et dominant s’il en est, pour impressionner celle qui le passionna dans sa jeunesse et qu’il retrouve enfin. Nous sommes en 1887 et Eiffel, âgé de 55 ans à ce moment-là, est incarné par Romain Duris, qui en a 47. L’objet de son affection est, pour sa part, joué par Emma Mackey qui n’a que 25 printemps. On vous laisse imaginer, s’il s’agit de son amour de jeunesse, l’âge qu’elle avait lors de leur première rencontre, sans doute celui d’une adolescente donc. Dans la vraie vie, l’inventeur de génie à l’égo aussi surdimensionné que sa création et celle qui l’aimantait, Adrienne Bourgès, n’avaient que neuf ans d’écart. Et non pas plus de vingt, comme dans cette version romancée.

    Ce choix de casting agace d’autant plus qu’il est devenu systématique et ce même après #MeToo et les plaintes des actrices de plus 40 ans sur leur manque d’opportunités. On continue de donner des rôles de compagnes d’hommes de 50 ou 60 ans à des comédiennes de 20 ou 30 ans, comme si passé la ménopause, les femmes n’intéressaient plus personne. Si on s’attarde sur les sorties cinématographiques récentes, James Bond (Daniel Craig, 53 ans) craque pour Léa Seydoux (36 ans) dans les dernières aventures de l’agent 007. La même Léa Seydoux sera à l’affiche, le 29 décembre prochain, d’une adaptation de Philip Roth par Arnaud Desplechin, Tromperie. Et, quelle chance, l’actrice y entretiendra une relation avec Denis Podalydès, fringant jeune homme de 58 ans.

    Vous en voulez encore ? On pourra bientôt, en 2023, se délecter d’un nouveau film de Ridley Scott, Kitbag, dans lequel Jodie Comer (Killing Eve) incarnera Joséphine de Beauharnais, la compagne de Napoléon (interprété par Joaquin Phoenix). Historiquement, l’Impératrice avait 6 ans de plus que son illustre époux alors que Jodie Comer a presque 20 ans de moins que le héros du Joker (2019). Les casteurs et les cinéastes n’ont donc absolument aucune justification, autre que leur propres « daddy issues », pour continuer à nous abreuver de leurs remakes à peine déguisés et peu inspirés de Lolita qui n’excitent plus personne à part eux.

  • Le public est complice des agissements de R. Kelly | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/172257/musique-r-kelly-public-complice-agressions-sexuelles-viol

    Pendant les trois jours que j’ai passés à regarder Surviving R. Kelly, un documentaire en six épisodes diffusé sur la chaîne Lifetime et portant sur les décennies d’agressions sexuelles infligées par R. Kelly à des jeunes filles et femmes noires avec l’aide à la fois passive et active de larges pans de la société américaine, j’ai eu la chanson de Kelly « Ignition (Remix) » en boucle dans la tête.

    Surviving R. Kelly avance de façon convaincante –prouve, même– que la société a conclu un pacte impardonnable avec Kelly, génie musical capable de masquer son comportement ouvertement diabolique pendant des dizaines d’années parce que les victimes de ses crimes étaient des filles noires.

    Nous avons choisi d’ignorer ses actes, de les minimiser ou de rester délibérément dans l’ignorance afin de pouvoir continuer à profiter de sa musique. Nous avons donné la priorité à notre plaisir, à notre confort, à nos playlists aux dépens de la peine et des souffrances incommensurables, dont certaines sont encore d’actualité, de nombreuses adolescentes naïves et pleines d’espoirs. Nous avons fait un pacte avec le diable pour pas cher –laissez-nous garder cette chanson !– et avons permis que des gamines de 16 ans en payent le prix exorbitant.

    Puissant effet d’accumulation

    Ces filles, aujourd’hui des femmes, sont au cœur de Surviving R. Kelly, exemple extrêmement efficace de journalisme de divertissement –bien qu’il serait peut-être plus exact de le penser en termes de journalisme de divertissement activiste extrêmement efficace.

    Parfaitement accablante et puissamment dérangeante, c’est aussi une série captivante, mélange légèrement nauséeux qui colle tout à fait avec la ligne de Lifetime, une chaîne dont la spécialité a longtemps été de cultiver l’angoisse, le grand frisson et les mises en garde autour des femmes en péril.

    Comme à chaque fois lorsqu’il s’agit de crimes réels, la frontière est mince entre dévoiler la vérité et tomber dans le salace. Si Surviving R. Kelly la franchit de temps en temps –elle se complaît parfois dans la facilité, surtout dans les deux derniers épisodes, où elle semble vouloir créer un scoop plutôt que de l’illustrer–, elle le fait pour élaborer une thèse à charge à la fois répugnante et irréfutable contre Kelly.

    Ce sont de légères variations de la même expérience, qui devient de plus en plus horrible et incontestable à mesure qu’elle est racontée.

    On y voit moult longues interviews de victimes de Kelly, des « survivantes », selon la terminologie de l’émission : des femmes dont la plupart étaient mineures lorsqu’elles l’ont rencontré, qui racontent leurs expériences avec leur agresseur en n’épargnant aucun détail atroce. On voit ainsi se succéder Andrea Lee, l’ex-femme de Kelly ; Lizette Martinez, une lycéenne qu’il a rencontrée dans un centre commercial ; Lisa Van Allen, la plus jeune fille sur le plateau de tournage d’un clip ; Jerhonda Pace, qui a fait sa connaissance à 15 ans, lors de son procès pour pédopornographie.

    Elles et d’autres racontent que leur idole, un homme gentil et charmant, leur a promis de les aider à faire carrière avant de se transformer en monstre. Kelly les isolait, les punissait, exigeait qu’elles demandent l’autorisation de manger et d’aller aux toilettes, leur interdisait de regarder dans les yeux ou de parler à quiconque et les battait, tout en les soumettant à des pratiques sexuelles humiliantes qu’il filmait. Les détails de chacune de leurs histoires sont épouvantables, mais l’effet d’accumulation est puissant : ce sont de légères variations de la même expérience, qui devient de plus en plus horrible et incontestable à mesure qu’elle est racontée.

    Ces interviews sont ponctuées de commentaires de collègues, d’associés, de membres de la famille et du secteur de la musique, de journalistes et de spécialistes du traumatisme, qui produisent un récit collectif chronologique suivant Kelly de son enfance à aujourd’hui. Au cours de cette période, il a professionnalisé son mode opératoire, passant du repérage de jeunes filles devant son ancien lycée à des concerts où il les faisait monter sur scène avec lui, de l’échange de numéros de téléphone à l’emprisonnement de filles dans sa maison.

    Plus qu’une simple rumeur

    Comme tant de monstres dévoilés par #MeToo, pour R. Kelly, « tout le monde savait ». Cette affaire met en lumière à quel point l’expression est un grossier euphémisme. Dire « tout le monde savait » permet de passer très facilement sur le contenu de ce que l’on « savait » : qu’il agressait sexuellement, psychologiquement et physiquement des mineures.

    Cela fait des décennies que Kelly s’en prend à des jeunes filles, et cela fait belle lurette que l’on a dépassé le stade des rumeurs discrètement chuchotées. Certains de ses méfaits ont été extrêmement publics, comme ses relations sexuelles et son mariage avec sa protégée Aaliyah, alors qu’elle n’avait que 15 ans, sans parler de la vidéo où on le voit uriner dans la bouche d’une gamine de 14 ans et qui a longtemps été banalisée culturellement et évoquée comme un objet de rigolade. Et pourtant, cela ne fait que peu de temps que tout cela s’est figé en quelque chose de plus conséquent et accablant qu’une « rumeur ».

    Des dizaines de personnes l’ont aidé et soutenu, parfois sans faire exprès, parfois sciemment.

    Ce que Surviving R. Kelly fait extrêmement bien –et sans agressivité–, c’est démontrer, par le biais d’une lente accumulation plutôt que par des questions piège, tous les compromis, les décisions égoïstes et l’apathie qui ont contribué à protéger R. Kelly et lui ont permis de perpétuer ses crimes.

    Seules quelques personnes interviewées sont directement complices des agissements du chanteur : un assistant qui accompagnait Kelly dans les centres commerciaux pour trouver des filles, un employé de maison anonyme et le grand frère de l’artiste, qui est le seul à se demander ouvertement pourquoi le comportement de Kelly pose un problème. Mais des dizaines de personnes, sans parler des organisations et des acteurs de divers secteurs commerciaux, l’ont aidé et soutenu, parfois sans faire exprès, parfois sciemment.

    Lorsque l’on regarde Surviving R. Kelly, on voit des producteurs qui savaient que Kelly faisait quelque chose de répugnant mais qui ne sont pas intervenus, et des employés qui ont fait ce qu’on leur demandait parce qu’ils étaient payés pour ça. Surtout, on voit des familles qui ont laissé leurs filles « travailler » avec R. Kelly parce qu’elles estimaient que c’était bénéfique pour leur carrière, et qui ont préféré penser –marchant ainsi dans les traces de l’industrie du disque, d’autres célébrités et même de l’Église noire et des autorités– qu’il n’était pas si méchant que ça. Ce que l’on ne voit pas, en revanche, ce sont beaucoup des célébrités qui ont récemment travaillé avec R. Kelly et qui regrettent peut-être déjà ne pas avoir participé.

    Souvenirs souillés

    Lorsqu’il était gênant de regarder la vérité en face et de faire ce qui est juste, les gens ont choisi de fermer les yeux et de continuer à écouter ses chansons –comme je l’ai fait moi pendant de nombreuses années.

    J’imagine que continuer à écouter ses chansons va devenir difficile pour une grande partie des personnes ayant visionné Surviving R. Kelly, si ce n’était pas déjà le cas. Mais cela ne deviendra pas impossible pour autant : après la diffusion du documentaire, l’écoute des chansons de Kelly a augmenté de 16% sur Spotify.

    Je me plais à imaginer que celles et ceux qui l’ont écouté essayaient de faire comme moi, lorsque je n’arrivais pas à me retirer « Ignition (Remix) » de la tête, et voulaient associer la chanson aux histoires abominables que je venais d’entendre.

    Mais comme le soulignent les spécialistes apparaissant dans le documentaire, pour beaucoup, la musique de R. Kelly évoque des évènements positifs de leur propre vie –diplômes, fêtes, anniversaires. Et ces personnes n’ont sans doute aucune envie que ses actes ne viennent souiller leurs souvenirs. Pourtant, regarder Surviving R. Kelly les souillera. Il suffit de se repasser le documentaire mentalement, en boucle, jusqu’à la nausée.

    • Reconnu coupable de « trafic sexuel », R. Kelly voit ses ventes d’albums augmenter de 517% | Slate.fr
      http://www.slate.fr/story/217332/r-kelly-reconnu-coupable-trafic-sexuel-ventes-dalbums-augmenter-517-pourcents

      Le 27 septembre R. Kelly a été reconnu coupable de kidnapping, exploitation sexuelle d’enfants et racket. Mais cela n’a pas freiné les ventes d’albums du chanteur, bien au contraire. Une semaine après la décision de justice, la demande pour la musique de R. Kelly a augmenté de 517%, faisant grimper en flèche les revenus du rappeur. Dans le même temps, les flux audio sur les plateformes de streaming ont atteint +22%, tandis que les flux vidéo ont pris +23%.

      Ce n’est pas la première fois que les revenus de R. Kelly augmentent du fait de la médiatisation des accusations de trafic sexuel dont il a été reconnu coupable. En 2019, lorsque le documentaire Surviving R.Kelly a été diffusé, les ventes de sa musique ont doublé. Des faits surprenants, alors que le documentaire présente des femmes victimes de viols et séquestrées dans la secte sexuelle tenue par le rappeur.

      La même année, une interview de R. Kelly, accusé à l’époque de séquestration et d’agressions sexuelles, alimente également la demande musicale pendant plusieurs semaines. Pourtant lors de l’émission, il semble montrer la face cachée de sa personnalité : devant la journaliste Gayle King, co-animatrice de CBS This Morning, il s’emporte de manière violente, se lève de sa chaise et lance son poing en l’air.
      Faire disparaître son contenu des plateformes ?

      La question est posée ici ou là : les plateformes de streaming doivent-elles supprimer la musique et les vidéos de R. Kelly, qui risque une longue peine de prison ? Depuis 2017, le hashtag #MuteRKelly circule sur les réseaux sociaux, ce qui a fait réagir certains diffuseurs. Des titres célèbres comme « I believe I can fly » et « The world’s greatest » ne sont plus diffusés à la radio ni dans certaines publicités, rapporte Quartz.

      Après la diffusion du documentaire Surviving R. Kelly, le label Sony a décidé de lâcher le chanteur. Les organisateurs des tournées musicales ont suivi le pas. Mais les plateformes comme Spotify et Apple Music traînent dans leurs décisions. Les contenus de R. Kelly ont été supprimés des listes de lecture, mais toute sa discographie est disponible. C’est également le cas chez Amazon. YouTube, qui a supprimé les chaînes officielles RKellyTV et RKellyVevo, ne supprimera pas ses chansons sur YouTube Music.

      Comme c’est très souvent le cas dans la procédure pénale aux États-Unis, la condamnation de R. Kelly ne sera rendue officiellement que plus tard, le 4 mai 2022. Actuellement en détention provisoire, le chanteur risque la prison à vie.

  • Abus sexuels dans l’Église : le Nord - Pas-de-Calais particulièrement concerné
    https://actu.fr/societe/abus-sexuels-dans-l-eglise-le-nord-pas-de-calais-particulierement-concerne_4545

    Le nombre de 216 000 victimes de crimes sexuels par des prêtres de 1950 à 2020 en France a été mis en avant par la CIASE, commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, qui vient de rendre son rapport (appelé rapport Sauvé). Quels sont les chiffres par région, par diocèse ? Le rapport présente plusieurs cartes. Le Nord et le Pas-de-Calais, terres catholiques, sont particulièrement concernées.

    Les régions les plus touchées sont les plus pratiquantes
    « La carte des violences répertoriées recoupe assez bien la carte des diocèses de France selon leur degré de pratique religieuse » dit le rapport Sauvé en page 138 (consultable en ligne ici sur 485 pages https://www.ciase.fr/medias/Ciase-Rapport-5-octobre-2021-Les-violences-sexuelles-dans-l-Eglise-catholique- ). C’est-à-dire que ce sont les diocèses avec le plus fort nombre de prêtres et de catholiques qui ont connu le plus d’abus sexuels en nombre.

    Le Nord et le Pas-de-Calais font partie des diocèses dits « de chrétienté », ce qui signifie les plus marqués par la présence chrétienne.

    Ainsi, « sur l’ensemble de la période, les 12 diocèses ‘de chrétienté’ regroupent le plus grand nombre d’affaires par diocèse (16,3 affaires par diocèse, contre 11,9 par diocèse de tradition chrétienne, et 14 affaires par diocèse ‘détaché’) ».

    Un nombre de prêtres abuseurs plus élevé qu’ailleurs…
    Trois périodes sont retenues : de 1950 à 1970 ; de 1970 à 1990 ; de 1990 à 2020.

    Côté chiffres, les départements du Nord et du Pas-de-Calais, référencés comme terres chrétiennes, sont particulièrement touchés :
    • 1950-1970 : plus de 20 cas de prêtres abuseurs recensés dans le Pas-de-Calais, une dizaine pour le Nord ;
    • 1970-1990 : plus de 20 cas dans le Nord ; entre 5 et 10 dans le Pas-de-Calais ;
    • 1990-2020 : plus de 20 cas dans le Pas-de-Calais ; une quinzaine dans le Nord.

    Quelques dizaines de cas, cela semble peu, mais en fait, ce sont les chiffres les plus élevés en France. Ce qui fait des départements du Nord et du Pas-de-Calais des départements particulièrement concernés par la pédo-criminalité au sein de l’Église.

    Le Nord et le Pas-de-Calais sont très concernés par les abus sexuels dans l’Eglise, avec les chiffres les plus élevés par rapport au reste de la France. (©Rapport CIASE)

    … mais moins de victimes par prêtre
    Avec une précision : à l’inverse, ce sont les diocèses moins chrétiens qui ont un nombre d’abus par prêtre plus élevé. « S’il y a plus d’affaires en valeur absolue dans les diocèses de chrétienté, il y a plus d’affaires par prêtre, en valeur relative, dans les diocèses ‘indifférents’. »

    Cela veut dire qu’il y a plus de victimes par prêtre dans les départements moins chrétiens.

    Précisément, « les ratios mesurant la prévalence du phénomène, qu’il s’agisse du rapport entre le nombre d’affaires et le nombre d’habitants (ratio de mis en cause), ou du rapport entre le nombre d’affaires et le nombre de prêtres (ratio de condamnés) sont respectivement 1,3 (pour les mis en cause) à 4 fois (pour les condamnés) plus forts que dans les terres de chrétienté ». 

    Le rapport émet des hypothèse quant aux causes de ce moindre nombre de cas par prêtre dans les diocèses les plus christianisés. « Du côté des diocèses de chrétienté, on peut se demander si la moindre proportion d’affaires et de condamnations ne procède pas d’un moins grand nombre de situations de violences sexuelles, procédant d’un plus grand contrôle social des clercs (par la population et l’institution), d’une plus grande capacité ecclésiastique à influencer le cours de la justice, voire d’une plus grande tolérance des jurys de cours d’assises envers les clercs. Le nombre supérieur d’acquittements, lors des affaires pénales, dans les diocèses de chrétienté, pourrait aller dans ce sens. »

    Le profil des prêtres condamnés
    Sur l’âge des prêtres abuseurs : « Les condamnés, dans les diocèses de chrétienté, sont nettement plus jeunes, et ils sont jugés, pour presque la moitié d’entre eux, dans les 10 années suivant leur ordination. Ailleurs, les condamnés sont majoritairement des hommes mûrs, allant entrer ou déjà entrés dans la cinquantaine, avec un étalement jusqu’à la fin de la soixantaine pour les diocèses ‘indifférents’. » 

    #Nord #Pas_de_Calais #Régions #viol #pédocriminalité #déni #pédophilie #violophilie #élites #France #culture_du_viol #déni #catholicisme #eglise #religion #prêtres #victimes #diocèses #ratios #victimes #justice #jurys #cours_d’assises #contrôle_social #CIASE

    • Rapport Sauvé sur les crimes de pédophilie dans l’église catholique :
      L’église catholique et le Gouvernement macron/darmanin pris à leurs propres pièges !
      https://www.fnlp.fr/2021/10/11/léglise-catholique-et-le-gouvernement-macron

      Le rapport Sauvé est un véritable séisme qui risque d’emporter l’église catholique toute entière dans l’abime, d’où l’effroi, les erreurs, les provocations des éminences qui s’accrochent à l’autel pour ne pas disparaitre. Chacun essaie de tirer son épingle du jeu et la crise se développe.Pourtant, tout avait été fait pour limiter le scandale. A l’instar de ce qu’elle avait déjà fait pour l’Affaire touvier, l’église catholique mettait en place une commission pour noyer le poisson : la Commission Sauvé, en espérant que cela arriverait au même résultat que pour le milicien Touvier :


      L’église catholique n’était en rien responsable, seuls quelques individus en marge étaient en cause.Mais patatras, c’est le poisson qui noyait le pêcheur et le « pécheur » était bien fautif en la matière.La Commission Sauvé (et il faut lui rendre hommage pour cela, contrairement aux premières craintes de la Libre Pensée) a fait remarquablement son travail. Le scandale était si énorme, les victimes si nombreuses, l’horreur si grande, que plus rien ne pouvait empêcher la lumière de se faire jour.

      Dès le mois d’août 2021, le Congrès national de Voiron de la Libre Pensée analysait ainsi les choses :
      « Ce n’est pas un hasard, nous l’avons souvent souligné, que cela soit aux Etats-Unis que les affaires de pédophilie dans le clergé catholique ont été mises au grand jour. C’est l’impérialisme et ses subsidiaires qui ont fait éclater les affaires pour domestiquer le vatican. L’épiscopat catholique des USA est exsangue, il a été saigné à blanc par les indemnités qu’il a dû verser aux victimes des crimes du clergé.

      Et c’est au tour de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne. Tout cela va déferler et rien ne pourra l’empêcher. Le vatican risque d’être emporté par la tourmente financière. Pour pouvoir tenir face à cette déferlante, le pape n’a pas d’autre choix que de faire le ménage sur tous les plans, pour tenter de résister.D’où les procès au sein de la curie, d’où les tentatives d’en finir avec la pédophilie et les scandales,notamment financiers.

      Et c’est là, que la Libre Pensée a un rôle à jouer. La Commission Sauvé sur les crimes de pédophilie dans le clergé français semble tétanisée pour remettre son rapport. La ligne de conduite est claire : il va falloir payer beaucoup pour faire taire les victimes. Qui va payer ? L’église aimerait bien, comme à l’accoutumée,que cela soit les autres.

      Mais déjà les résistances se dévoilent. Au sein même des fidèles, commence à se constituer un mouvement de refus : pourquoi les brebis devraient cracher au bassinet pour les fautes du berger ? Le clergé faute,les fidèles paient. Cela a du mal à passer.

      Bien entendu, l’église va tendre la sébile auprès des pouvoirs publics pour qu’ils paient à sa place. Déjà, émmanuel macron a décidé de faire passer la déduction fiscale pour le denier du Culte de 66% à 75%.Mais cela ne suffira pas. Il faut s’attendre, pour arracher à l’église et aux autres religions dans la foulée un certain soutien à sa politique, que macron mette en œuvre une série de mesures pour financer les cultes,afin, entre autre, d’acheter leur silence sur les entorses au libre exercice du culte, mises en œuvre par la loi dite « Séparatisme ». Passe–moi la rhubarbe, je te passerai le séné. C’est pourquoi, émmanuel macron est contraint d’aller à lourdes faire le pitre comme un premier communiant, une première depuis Pétain, pour tenter de donner du baume au cœur des Evêques. Tout cela confine au ridicule et à la dérision.

      Nous avons décidé de proposer au Congrès national qu’il décide (ce qui a été décidé) que les Fédérations départementales s’engagent dans une grande enquête, sur tous les fronts, pour mettre à jour les biens de l’église, à combien ils se montent, quelle est la richesse exacte du clergé. L’objectif est par cette enquête d’intérêt public d’empêcher que l’Etat finance les réparations aux victimes à la place des Evêques. L’église a les moyens, qu’elle paie le prix de ses turpitudes ! Nous avons déjà envoyé aux Fédérations un certain nombre d’éléments et d‘outils de travail pour cela

      Si la Libre Pensée veut faire cela, ce n’est pas par simple anticléricalisme de bon aloi, c’est que cette question va devenir une affaire de défense de la République, de la laïcité des institutions, des libertés démocratiques qui veulent que la justice s’applique aux justiciables, ce n’est pas aux innocents de payer. On connaît le vieil adage catholique : l’église ne connait pas le péché, elle ne connait que les pécheurs.Mais là, cela risque d’être une autre affaire. »

      Faisons ensemble l’inventaire des biens de l’église :
      L’église peut payer, l’église doit payer !

      A peine connu le Rapport Sauvé que chaque prélat, chaque mitré y allait de son repentir. Au même moment, Médiapart dévoilait que l’archevêque de Strasbourg, qui faisait aussi son numéro de repentir, avait préservé et préserve toujours la réputation d’un agresseur, accusé d’abus sexuel. Que ta main droite ignore ce que fait ta main gauche.

      Le Président de la Conférence des Evêque de France déclarait même que les lois de dieu étaient aussi au-dessus de la République et qu’en conséquence, il ne fallait pas violer le secret de la Confession auriculaire. Comme la Libre Pensée l’établit dans la note d’analyse ci-jointe à ce communiqué, le « secret de la confession » est une auguste fadaise qui ne s’impose à personne au nom d’une quelconque autorité, quelle qu’elle soit. Le « secret de la confession » est une convenance personnelle passée entre personnes qui l’acceptent. C’est une convention purement privée. Elle n’a aucune force de loi.

      Ce secret est de même nature que celui que sont « obligés » de respecter, en « vertu de la loi morale », les Francs-Maçons. Cela ne peut servir en aucun cas à camoufler et à taire des crimes, surtout contre des enfants. D’ailleurs, l’église catholique ne s’est pas toujours pliée au respect du secret de la confession. Le nombre de victimes de l’Inquisition est là pour en témoigner.
      Le gouvernement macron/darmanin a mis en œuvre la loi « Séparatisme » contre les présupposés musulmans. Le ministre de l’Intérieur a même dit à cette occasion : « Les catholiques n’ont rien à craindre ». On ne lui conseille pas de se recycler comme voyante, ses prédictions n’ont pas fait flores, loin s’en faut.

      Nous rappelons que la loi « Séparatisme » et le projet de décret rendu public prévoit que si un membre d’une association religieuse tient des propos séditieux (et le Président de la CEF en a tenu incontestablement), le gouvernement est tenu d’engager un processus de dissolution de l’association concernée.

      Monsieur Darmanin va-t-il dissoudre l’église catholique ?

      Si le Ministre de l’Intérieur devait traiter autrement l’église catholique que les associations musulmanes qu’il a fait dissoudre, que faudrait-il en conclure ? Que nous sommes à nouveau dans Les animaux malades de la peste : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir. » ?

      Par la loi « Séparatisme », le gouvernement et sa majorité parlementaire aux ordres a mis en route une véritable machine de guerre civile contre la population, pour mieux la diviser pour la réprimer. On en voit toutes les prémices aujourd’hui.

      L’heure des comptes est en train de sonner ! Abrogation de la loi totalitaire et xénophobe dit « Séparatisme » !

      La Bastille, le 11 octobre 2021

      #secret #confession #fadaise #scandale #indemnités #loi #secret de la #confession #séparatisme #associations_religieuses #affaire #touvier #Strasbourg

  • Affaire Gabriel Matzneff : l’annulation du procès de l’écrivain pour « apologie » de la pédocriminalité confirmée en appel
    https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/affaire-gabriel-matzneff/affaire-gabriel-matzneff-l-annulation-du-proces-de-l-ecrivain-pour-apol

    Il n’y aura pas de procès pour « apologie » de la pédocriminalité. La cour d’appel de Paris a confirmé, mercredi 6 octobre, l’annulation pour raisons de procédure d’un procès contre l’écrivain Gabriel Matzneff pour « apologie » de la pédocriminalité, initié par l’association de protection de l’enfance l’Ange bleu.

    L’écrivain Gabriel Matzneff à Bordighera (Italie), le 16 février 2020. (VALERY HACHE / AFP) _

    L’Ange bleu avait fait appel d’une décision en mai dernier du tribunal correctionnel de Paris. Ce dernier avait invalidé sa citation à comparaître visant l’écrivain et annulant la tenue de son procès fixé au 28 septembre 2021.

    Trois articles dans lesquels il évoquait sa relation avec une mineure
    En janvier 2020, l’association avait cité l’écrivain en lui reprochant d’avoir fait l’apologie d’actes pédocriminels « et précisément du crime de viol aggravé » en évoquant sa relation avec Vanessa Springora (alors que celle-ci était mineure) dans trois articles parus dans L’Obs, le Parisien et l’Express. Cette dernière venait de publier un livre, Le Consentement, dans lequel elle mettait en cause Gabriel Matzneff, aujourd’hui âgé de 83 ans, pour ses relations sexuelles avec des mineurs.

    Le tribunal correctionnel de Paris avait estimé que la citation devait être déclarée nulle car l’association n’avait pas mentionné d’adresse à Paris. Il n’avait pas examiné les autres arguments soulevés par l’avocat de Gabriel Matzneff.

     #matzneff #grand_homme #viol #pédocriminalité #déni #grands_hommes #pédophilie #gabriel_matzneff #violophilie #élites officielles lamentables de la #France et encore plus de #paris #culture_du_viol #déni #phallosophe #lolita

  • Il y a eu « entre 2 900 et 3 200 pédocriminels » dans l’Eglise catholique en France depuis 1950, selon le président de la commission d’enquête, Jean-Marc Sauvé

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/10/03/il-y-a-eu-au-moins-2-900-a-3-200-pedocriminels-au-sein-de-l-eglise-catholiqu

    Le président de la commission indépendante qui enquête sur la pédocriminalité dans l’Eglise depuis presque trois ans précise qu’il s’agit là d’une « estimation minimale ». Les conclusions de son rapport, long de 2 500 pages, seront dévoilées mardi.

    #catholicisme #violophilie #violences_sexuelles #culture_du_viol #pedocriminalité

    • Travailler sur l’Église Commission Sauvé : les violences sexuelles sous le regard des sciences sociales
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/10/03/commission-sauve-les-violences-sexuelles-sous-le-regard-des-sciences-sociale

      Pour mener à bien sa mission, la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise a mené trois enquêtes. La première s’intéresse aux victimes, la deuxième a exploré les archives de l’Eglise, tandis que la dernière s’est penchée sur le traitement par la presse de ces affaires.

      L’une des spécificités de l’énorme travail effectué en deux ans et demi par la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) catholique est l’importance accordée à la recherche en sciences sociales. En cela, elle innove par rapport aux commissions qui l’ont précédée dans d’autres pays occidentaux. Sous son égide, deux grandes enquêtes ont été conduites en un temps record. L’une, pilotée par la sociologue et démographe Nathalie Bajos avec l’Inserm, porte sur les victimes et la prévalence de ces actes dans l’Eglise. L’autre, conduite par l’historien et sociologue Philippe Portier en partenariat avec l’Ecole pratique des hautes études (EPHE), a exploré les archives de l’Eglise pour étudier les profils des prêtres agresseurs et de leurs victimes ainsi que la manière dont l’institution avait géré ces violences.

      Une troisième a débouché sur une étude de la couverture par la presse de ces affaires, à l’initiative de l’anthropologue Laëtitia Atlani-Duault avec la Maison des sciences de l’homme. Au total, la combinaison des approches procure « un regard absolument incroyable sur le phénomène des violences sexuelles dans l’Eglise catholique en France depuis 1950 », assure Mme Bajos. « Ce travail de recherche très approfondi permet d’articuler les préconisations [de la Ciase] et l’objectivation des faits, la réalité », fait valoir Philippe Portier. Ces travaux de recherche seront publiés in extenso en annexe du rapport de la Ciase, mardi 5 octobre.
      Avant même la composition de la commission, Nathalie Bajos a plaidé auprès de Jean-Marc Sauvé pour que, étant donné l’absence totale de données, une approche scientifique permette de cerner le phénomène des agressions sexuelles dans l’Eglise. « Il fallait d’emblée prévoir une approche quantitative complétée par une approche qualitative avec des entretiens de recherche semi-directifs. Il fallait aussi pouvoir comparer l’ampleur des violences dans cette institution par rapport à ce qui se passait ailleurs », explique la chercheuse. « J’ai souligné la tension qui ne manquerait pas de survenir entre le temps de la recherche et le temps de la commission », ajoute-t-elle.

      Pour l’épauler dans ce lourd travail, elle recrute, avec des contrats de recherche signés par la Ciase, deux sociologues, Julie Ancian et Josselin Tricou, et une démographe, Axelle Valendru.

      Obtenir un profil exact

      Leur travail de recherche repose sur trois sources. La première est un questionnaire rempli par certaines (un peu plus de 1 600) des personnes victimes qui ont répondu à l’appel à témoignages de la Ciase. Rempli par Internet, il a été mis sur pied par son équipe et discuté avec des associations de victimes et avec Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), qui a une longue fréquentation des religieuses abusées. La deuxième source est tirée d’entretiens conduits par les chercheurs avec certains des répondants de l’appel à témoignages. A l’arrivée, l’analyse sera basée sur quarante-cinq entretiens de personnes agressées lorsqu’elles étaient mineures et vingt-quatre de personnes agressées lorsqu’elles étaient majeures considérées comme « vulnérables » par la Ciase – en majorité des religieuses.

      Mais les répondants à l’appel à témoignages ne peuvent être considérés, a priori, comme un échantillon représentatif de toutes les victimes de prêtres ou de religieux. La suite de l’enquête démontrera, par exemple, qu’y sont surreprésentées celles qui ont conservé un lien avec l’Eglise catholique et celles appartenant à des catégories favorisées socialement et scolairement. Pour obtenir un profil exact, la chercheuse pensait pouvoir utiliser les données d’une grande enquête périodique sur les sexualités en France, conduite par l’Inserm. L’épidémie de Covid-19 ayant retardé sa mise en route, la Ciase a décidé de faire réaliser une enquête en population générale auprès de 30 000 personnes. Celle-ci permet d’estimer le nombre total de personnes agressées, leurs profils, leurs réactions, les évolutions au cours du temps.

      Cette opération a une autre vertu : elle permet, pour la toute première fois, de situer ce qui s’est passé dans l’Eglise par rapport aux violences sexuelles sur mineurs intervenues dans d’autres sphères de socialisation. « L’enquête française est la seule qui permet de comparer ce qui se passe en population générale, dans la famille, dans l’Eglise, dans les clubs de sports, les colonies de vacances… », souligne Nathalie Bajos. Les résultats de cette enquête, achevée en janvier 2021, tombent lorsque la Ciase est dans la dernière ligne droite de ses travaux. Et ils n’ont pas constitué la moindre de leurs surprises.

      35 diocèses et 17 congrégations

      Parallèlement au travail de l’Inserm, M. Portier est chargé de l’investigation dans les archives de l’Eglise. Ce travail s’impose pour évaluer le nombre d’agresseurs et de victimes connus de l’institution et pour étudier leur « traitement » par cette dernière. Pour cela, il faut avoir accès aux dossiers des prêtres et des religieux pour y chercher les éléments – indication de l’évêque ou du supérieur, lettres de témoignages, procès canoniques ou civils éventuels – qui pourraient témoigner de faits d’agressions sexuelles.
      Pour ce sociologue et historien spécialiste du catholicisme et de la laïcité, c’est bien sûr une perspective stimulante, mais non dénuée d’une pointe d’angoisse initiale : « Je ne savais pas ce qu’il y aurait dans ces archives et donc si je pouvais aboutir à un travail satisfaisant. Et si tout s’était réglé par oral, sans laisser de trace ? » Pour l’épauler, il recrute, par contrat de recherche, une politiste, Anne Lancien, et deux historiens, Thomas Boullu et Paul Airiau.

      Il faut commencer par faire un « repérage ». Le 30 mai 2019, une lettre du président de la Ciase, Jean-Marc Sauvé, adresse à tous les évêques et aux supérieurs majeurs des quelque 350 à 400 congrégations et instituts de vie religieuse présents en France un questionnaire rédigé par les chercheurs. Il leur est demandé combien il y a eu d’agresseurs dans leurs rangs, de victimes, à quelles périodes, et s’ils disposent d’archives sur lesquelles travailler. Tous les diocèses acceptent, sauf un. Les réponses des diocèses et des congrégations sont « contrôlées » au moyen des données trouvées dans la presse, les archives de la justice et l’appel à témoignages.

      A partir des réponses, Philippe Portier et son équipe sélectionnent 35 diocèses (soit un tiers du total) et 17 congrégations (qui regroupent 80 % des cas d’agressions sexuelles) dans les archives desquels ils se plongent. De ce point de vue, la circulaire obtenue de la chancellerie par Jean-Marc Sauvé pour avoir accès aux archives de la justice « a beaucoup fait pour conduire les diocèses et des congrégations à ouvrir la porte de leurs archives », explique Véronique Margron.

      « Des archives extrêmement nourries »

      Au tout début, l’équipe de chercheurs redoute de tomber sur des fonds maigrichons. Mais rapidement, elle découvre « des archives extrêmement nourries, avec des niveaux d’expurgation qui ne mettaient pas du tout en cause la véracité, l’extensivité quantitative des documents dont nous disposions », se félicite Philippe Portier. L’Eglise, qui a pour règle interne de purger partiellement ses archives dix ans après la mort d’un prêtre, par exemple, ne l’a pas toujours fait, loin de là. « Par exemple, sur un prêtre abuseur qui a sévi dans deux diocèses, témoigne le chercheur, j’ai 120 pages : des lettres d’évêques, des dénonciations, ses réponses, les rapports des psychiatres, les jugements – canoniques et civils quand ils existent… Avec ça, on peut repérer des profils psychologiques. » Ils ont aussi accès aux archives des associations qui se sont occupées des prêtres « en difficulté » (alcooliques, dépressifs, pédophiles…) et, au niveau national, aux archives retraçant la politique de l’Eglise.

      Le chercheur a la surprise de constater que si la fréquence des agressions correspond aux zones de forte implantation de l’Eglise catholique en valeur absolue, ce n’est pas nécessairement le cas en chiffres relatifs. Autrement dit, le nombre d’agresseurs rapporté au nombre de catholiques pratiquants est supérieur dans les diocèses où la pratique est moindre, sauf exception. « On peut l’expliquer par le fait que, sauf certains cas, lorsqu’on a un maillage catholique très fort, on a aussi davantage d’instances de régulation. On ne fait pas n’importe quoi car l’institution est là pour vous surveiller. Quand le maillage est plus souple, il est plus facile d’échapper à son contrôle. » Cette logique se vérifie au sein des diocèses de forte empreinte chrétienne : les agressions y sont plus fréquentes dans les zones « de mission », moins pratiquantes.

      Chemin faisant, Philippe Portier a aussi conduit des études parallèles. L’une porte sur les prêtres agresseurs, dont certains ont accepté de témoigner. C’est sur eux que les archives sont les plus bavardes. « Je peux vous dire d’où ils viennent, quels ont été leurs bulletins scolaires… En comparant les abuseurs et les non-abuseurs d’une même promotion, on voit des différences, dans les notes, les appréciations. Les abuseurs ont plus de difficultés. Ce sont statistiquement de moins bons élèves, et on sent surtout chez eux un renfermement. » Une autre étude porte sur la formation délivrée aux séminaristes et son évolution depuis 1950.

      #église

    • Ouf, l’honneur est sauf :

      Autrement dit, le nombre d’agresseurs rapporté au nombre de catholiques pratiquants est supérieur dans les diocèses où la pratique est moindre, sauf exception.

      C’est-à-dire que là où il y a plus de pédophiles, il y a moins de pédophiles, et inversement. Sauf exception.

      Sinon, est-ce que la comparaison entre la prévalence de la pédocriminalité parmi les prêtres catholiques et celle dans la population masculine générale est publiée ? Et est-ce que le nombre de victimes de cette secte a été réévalué (en mars dernier, on parlait de « au moins 10 000 mineurs ») ?

      Et sinon sinon, comment on gère ça, dans le fan-club de « les racines chrétiennes de la France » ?

    • Ils cherchent encore à produire une évaluation du nombre de victimes, c’est très épineux pour pas dire n’importe quoi (comment rendre visible ce qui se situe sous le sommet de cet iceberg), et veulent préserver le crédit de leurs travaux
      Le journal veut sans doute dire que moins il ya de présence de l’église et de pratiquants, plus la proportion d’agresseurs est élevé. C’est pas l’honneur qui sauf, la bombe est trop dévastatrice, mais le raisonnement couramment appliqué à l’islam, plus c’est encore, lemieux ils sont formés, moins il y a de soucis. Une défense de l’institution appelée à se réformer (ha ah ah).

      À défaut d’un « examen de conscience » excédant la dimension individuelle auquel il est cantonné par le rite qui conduirait l’Église de France a décider son auto-dissolution, ce taff contribue à policer cette zone de non droit.

      Je sais pas quoi faire pour payer le loyer mais on dirait qu’un créneau s’ouvre pour vendre des prestations « foi et prédation » à une église qui se doit d’envisager son avenir au regard de ces pratiques massives. Après tout, ces crimes sont moins fréquents chez/parmi les croyants que parmi les pratiquants, voilà qui impose d’entreprendre une analyse institutionnelle. Et d’appeler la puissance publique à la rescousse pour fermer certains lieu de culte, de formation, de vie communautaire, à limage de ce que la gestion de l’islam nous a appris à faire.

      #Sauvé, telle est la promesse. Et ça turbine nucléaire.
      Certain que ça perturbe bien des réunions pâtisserie au sortir de la messe aujourd’hui : - )

    • Sur la dissolution ou l’auto-dissolution, les questions de responsabilité… je découvre un aspect intéressant dans les documents publiés sur le site de la Ciase :
      https://www.ciase.fr/wordpress/wp-content/uploads/Note-du-Pr.-Laurent-Aynes-sur-la-responsabilite-de-leveque-et.ou-de-lassociati

      Or l’Eglise catholique n’est pas une personne morale. Sans doute comporte-t-elle en son sein de nombreuses personnes morales : associations diocésaines, associations cultuelles, congrégations, associations déclarées ou simples, fondations... ; mais chacune de celles-ci a un objet propre et n’est pas l’Eglise. Si l’Eglise n’est pas une personne juridique, ce n’est pas qu’elle ait négligé de se constituer en une telle personne ; c’est que sa nature propre -assemblée du peuple de Dieu- l’empêche d’être une telle personne : elle n’est pas un groupement de personnes réunies volontairement par une adhésion qui en déterminerait les membres car elle est constituée de tous ceux qui simplement se reconnaissent d’Eglise ; elle inclut potentiellement tous les humains. Elle n’a pas d’intérêts collectifs, de volonté collective permettant la défense de ces intérêts ; elle n’a pas de but ni d’objet, mais constitue seulement un peuple.

      L’appartenance à ce peuple ne nécessite aucun acte et ne se manifeste pas nécessairement par un signe ; elle est dénuée de tout effet juridique, et n’a de conséquence que dans l’ordre personnel et spirituel. Parler de « responsabilité de l’Eglise » -dont sont au demeurant membres les auteurs des crimes aussi bien que les victimes et un grand nombre d’innocents- n’a pas de sens juridique. De même que l’affirmation selon laquelle les prêtres agiraient « pour le compte de l’Eglise » ou se verraient confier par l’Eglise « la mission de prendre soin de ses fidèles », comme si l’Eglise était un organisme doté de préposés affectés au service de ses usagers, est une facilité langagière dénuée de toute signification juridique, qui masque à peine une méconnaissance de la nature de l’Eglise.

      De même, les diocèses, qui sont une Eglise particulière, ne sont pas des personnes juridiques. Certes, les associations diocésaines le sont, mais leur personnalité est limitée par leur objet : non pas exercer le culte catholique mais subvenir aux frais et à l’entretien du culte catholique sous l’autorité de l’évêque, en communion avec le Saint-Siège et conformément à la constitution de l’Eglise catholique (statuts-type approuvés par l’autorité civile).

      De même encore, les paroisses ne sont pas des personnes juridiques.

    • Trouvé un article qui avance un nombre de victimes bien supérieur au rapport de l’année dernière : Pédocriminalité dans l’Eglise : plus de 100.000 mineurs concernés selon le rapport Sauvé
      https://www.europe1.fr/societe/pedocriminalite-dans-leglise-plus-de-100000-mineurs-concernes-selon-le-rappo

      Selon plusieurs sources au sein du gouvernement et de la commission, le nombre de victimes serait largement au-dessus de 100.000. C’est au moins dix fois plus que le chiffre évoqué dans le dernier rapport d’Etat de Jean-Marc Sauvé au printemps 2020. Ce dernier rapport avançait le chiffre de 10.000 victimes. Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France a déjà parlé d’un phénomène « insoupçonné dans son ampleur » qui allait forcer l’Eglise à réagir.

      Si c’est confirmé, ça ferait 100 000 victimes pour 3 000 pédocriminels, c’est-à-dire une moyenne de 33 victimes par pédophile. Ce qui ne serait possible qu’avec une impunité quasi totale des auteurs.

    • Oui, c’est la reprise du nom de cette commission, crée par les évêques français.
      https://www.ciase.fr/mission-de-la-commission
      Pour cette opération transparence, l’église a dégoté un saint. La bio wikipedia de Sauvé propose une (discrète ?) hagiographie d’un grand serviteur de l’État (comme on dit), mentionnant qu’il dit avoir voulu abolir la peine de mort à 12 ans, et que novice chez les Jésuites il " a pu éprouver des « expériences uniques que peu de personnes de [son] milieu professionnel ont pu faire : s’occuper d’autistes pendant plusieurs mois, vivre avec une famille de gitans, être employé de libre-service »" avant de quitter le noviciat. Tardivement au PS (au "début des années 80"...), il est dans le staff du Badinter des débuts de l’alternance, puis sera secrétaire général du gouvernement sous quatre 1ers ministres de droite. Expérience catholique, passage par la gauche, carrière peu perturbée par les changements de majorité politique, si ce n’est une convocation par Sarkozy après l’annulation de l’élection de Corbeil Essone en 2008.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marc_Sauvé

  • Amicale du Nid : Rapport du groupe de travail sur la prostitution des mineur·es
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/09/17/amicale-du-nid-rapport-du-groupe-de-travail-sur-la-pros

    L’Amicale du Nid salue le travail remarquable mené par le groupe de travail présidé par Catherine Champrenault, Procureure Générale près la Cour d’Appel de Paris durant 8 mois, et son rapport remis le 13 juillet à Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat en charge de l’enfance et des familles.

    L’Amicale du Nid était partie prenante de ce groupe de travail, en y apportant son expertise, notamment issue de ses actions professionnalisées de prévention auprès des jeunes, de sensibilisation, de formation, d’« aller-vers » dans l’espace public et numérique, d’accueil, d’accompagnement, d’hébergement, d’insertion socio-professionnelle. En outre, l’Amicale du Nid dispose de missions mineures, à Paris, dans les Hauts-de-Seine, à Lyon, Marseille, Montpellier et en Seine-Saint-Denis, et conduit une action de prévention auprès des mineur·es sur internet « Je n’suis pas à vendre ». Enfin, l’Amicale du Nid est la première association d’accompagnement de personnes en parcours de sortie de prostitutions depuis sa création par la loi de 2016 et constate que 26% d’entre elles étaient déjà en situation de prostitution mineur·es (7% à moins de 14 ans, 19% entre 15 et 18 ans).

    L’Amicale du Nid, très impliquée dans l’Hérault, avec une mission de prévention et d’accompagnement des mineur·es en danger ou situation de prostitution, avec son service « LE FIL », s’est constituée partie civile lors d’un procès à Béziers contre l’exploitation de deux jeunes filles âgées de 16 ans.

    Les deux prévenus, hommes, faut-il le préciser, âgés de 45 et 32 ans, ont été condamnés début juillet pour les faits de recours à la prostitution de mineures :

    Le premier à la peine de 12 mois d’emprisonnement avec sursis et 3000€ d’amende.

    Le deuxième à la peine de 1 mois d’emprisonnement avec un sursis probatoire pendant 2 ans (obligation de soins, de travail, interdiction d’entrer en contact avec les victimes et obligation d’indemniser) et 1000€ d’amende.

    La première mineure : 7000€ de dommages et intérêts et 1500€ pour chaque parent.

    La deuxième mineure : 7000€ de dommages et intérêts.

    L’Amicale du Nid a été reçue dans sa constitution de partie civile (1€ symbolique de dommages et intérêts et 500€ pour les frais d’avocat).

    L’Amicale du Nid souhaite s’appuyer sur cette peine, hélas inférieure aux requêtes du Parquet, pour rappeler l’interdit de l’achat d’actes sexuels, aggravé lorsqu’il s’agit de mineur·es.

    La prostitution est une atteinte grave à la dignité des personnes et aux droits humains les plus élémentaires et les violences qui en sont constitutives ont de terribles conséquences sur la vie et la santé physique, psychique et sexuelle des personnes. Les acheteurs d’actes sexuels, communément appelés « clients », sont les vrais auteurs de la prostitution, que la victime soit mineure ou majeure. Sans eux, il n’y aurait plus de prostitution, plus de proxénètes, plus de trafiquants d’êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle. Comme toute violence sexuelle, la prostitution doit être combattue et c’est pourquoi la loi française interdit l’achat d’actes sexuels et protège les victimes.

    L’Amicale du Nid rejoint le groupe de travail dans ses recommandations et notamment pour l’inscription dans la loi de mesures éducatives envers les mineur·es capté·es par la prostitution.

    L’Amicale du Nid attend par ailleurs du législateur que tout achat d’acte sexuel à l’encontre d’un·e mineur·e de moins de 18 ans soit qualifié de viol, et pas seulement pour les moins de 15 ans comme l’instaure la loi du 21 avril 2021.

    Les mineur·es capté·es par la prostitution doivent pleinement bénéficier d’une protection spécifique du fait de leur âge. L’ensemble des enfants doit avoir une éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, et une information sur les dangers de la prostitution. Toutefois, il convient de garder à l’esprit que le système prostitutionnel est le même pour les adultes et les jeunes, qu’il est toujours fait de violences alliant Sexisme, Racisme, Pauvreté, Domination et que de nombreuses personnes adultes en situation de prostitution l’étaient déjà adolescentes.

    C’est pourquoi il importe d’insister sur l’intérêt d’une sensibilisation de l’ensemble de la population française pour qu’elle sache la réalité de la prostitution qui est bien éloignée de la vision glamour et très banalisée qu’en ont aujourd’hui la plupart des gens et des media. Cette sensibilisation a aussi pour objectif de faire connaître la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées.

    C’est pourquoi nous réclamons à nouveau que cette sensibilisation soit complétée par la pleine application des mesures énoncées dans la loi, notamment la poursuite des acheteurs d’actes sexuels. Selon le rapport inter inspections générales de décembre 2019 relatif à l’évaluation de la loi :

    Seulement 1185 contraventions délivrées aux acheteurs d’actes sexuels en 2018.

    Baisse des poursuites engagées concernant les délits de recours à la prostitution des mineur·es ou personnes vulnérables, passant de 67 en 2016 à 34 en 2018, alors que la prostitution des mineur·es atteint un niveau préoccupant, pour reprendre les termes du rapport.

    Comment des enfants peuvent-ils comprendre les dangers de la prostitution et les interdits posés par la loi si les adultes ne sont pas inquiétés quand ils achètent des actes sexuels ?

    Même si le chiffrage de la prostitution des mineur·es est difficile, il est une réalité qui doit conduire à une politique publique coordonnée, avec des moyens à la hauteur des enjeux : le secteur associatif évalue le nombre de mineur(e)s prostitué(e)s dans une fourchette entre 7 000 et 10 000, mais cela reste très approximatif et peut être en deçà de la réalité.

    L’Amicale du Nid rejoint le groupe de travail qui conclut que pour faire avancer les choses réellement, il importe d’agir sur tous les paramètres :

    La définition d’un cadre de gouvernance national et territorial, à l’échelle du département ;

    Le déploiement d’une politique de prévention primaire ambitieuse en direction des enfants, des adolescent·es et de leurs familles ;

    L’amélioration du repérage des situations d’exploitation sexuelle des mineur·es ;

    L’amélioration du traitement judiciaire et de l’accompagnement éducatif des mineur·es ;

    La mise en œuvre d’une politique de formation interdisciplinaire et à l’attention de tous les professionnel·les ;

    Le renforcement de la protection des mineur·es sur internet et les réseaux sociaux.

    Dès lors, la stratégie la plus efficace paraît être la conduite de ces différents chantiers dans le cadre d’un plan national de lutte contre la prostitution des mineur·es, ce qui permettra d’assurer une action dans la durée, en cohérence, avec la mobilisation de l’ensemble des acteurs, professionnels et associatifs. L’Amicale du Nid répondra présente pour participer à l’élaboration de ce plan qui devra s’accompagner de moyens à la hauteur des enjeux.

    Amicale du Nid

    https://www.50-50magazine.fr/2021/08/25/amicale-du-nid-rapport-du-groupe-de-travail-sur-la-prostitution-des-mi

    #violences_sexuelles #violences_masculines #prostitution #proxenetisme #viol #violophilie #féminisme #injustice #justice

  • Faites entrer l’accusé : Luc Tangorre, innocent à tout prix
    https://www.youtube.com/watch?v=623qspTqaKc

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaires_Luc_Tangorre

    Les affaires Luc Tangorre sont des affaires criminelles françaises médiatisées pour lesquelles Luc Tangorre (à qui l’opinion publique attribue le fait d’être « le violeur des quartiers sud de Marseille »), né en 1959 à Saint-Étienne, est condamné une première fois en 1983 à quinze ans de réclusion criminelle pour neuf agressions sexuelles et viols sur les dix-sept qui ont été commis dans la cité phocéenne à cette époque, il bénéficie d’un non-lieu pour six autres et est acquitté pour une dernière.

    En 1982, un comité de soutien se constitue pour obtenir la révision de procès. Il compte des intellectuels et des personnalités politiques françaises, parmi lesquels l’écrivaine Marguerite Duras, l’historien Pierre Vidal-Naquet, Albin Chalandon, garde des Sceaux, et le parlementaire Dominique Baudis. Grâce à son action, Luc Tangorre est gracié partiellement, en 1987, par François Mitterrand, président de la République française. Cette grâce présidentielle entraîne sa libération.

    En août 1988, le viol de deux étudiantes américaines vaut à Tangorre une nouvelle incarcération. Quatre ans plus tard, la cour d’assises de Nîmes le condamne à dix-huit ans de réclusion criminelle avec circonstances atténuantes. Il n’a jamais reconnu les faits.

    Luc Tangorre est placé en garde à vue le 10 août 2014 pour une agression sexuelle sur mineure de quinze ans au Grau du Roi. Deux autres mineures portent plainte pour des faits similaires, la première un mois après avoir reconnu sa photo sur un article de presse, la seconde onze mois après. Il est condamné pour ces faits le 11 septembre 2019 par le Tribunal correctionnel de Nîmes à trois ans et demi de prison ferme. Il ne fait pas appel de sa condamnation, tout en persistant à nier catégoriquement les faits qui lui sont reprochés.

    En 2017, il est de nouveau placé en garde à vue puis incarcéré pour avoir été reconnu sur présentation de photos par une adolescente âgée de quatorze ans qui l’accuse de tentative de corruption de mineure. Toutefois deux autres témoins de cette tentative ne le reconnaissent pas, il est relaxé par le tribunal judiciaire de Lyon le 16 juillet 2020.

    #culture_du_viol #viol #violophilie

    • A partir de 1985, aucun média ne prit le parti de la Magistrature pour défendre l’opportunité du jugement contesté.

      Appuis politiques dans la mesure où les interventions auprès de la chancellerie, à gauche comme à droite, se succédèrent à un rythme soutenu : Michel Pezet, Gaston Deferre, Franck Serusclat, Georgina Dufoix, André Labarrere, Roland Carraz, Gérard Bapt, Jean-Claude Gaudin, Danielle Mitterrand, Lionel Jospin, Michel Noir, Dominique Baudis, Thierry Lajoie, Pierre Brana, Michel Rocard, Charles Hernu, Daniel Levis, Emmanuel Hamel, Pierre Bérégovoy. Même Alain Peyrefitte, ancien Garde des Sceaux R.P.R, père de la loi Sécurité-Liberté, décida de se pencher sur le dossier. L’éminent spécialiste se déclara lui aussi favorable à la révision non sans avoir, bien sûr, minutieusement disséqué le dossier. Aucune voix politique ne s’opposa non plus à ce concert révisionniste unanime.

      Appuis populaires au regard de comités capables de s’élargir jusqu’à gagner plusieurs pays d’Europe dont la Belgique, la Suisse, l’Italie et l’Espagne. Les amis de Tangorre firent preuve d’un dynamisme à toute épreuve : réunions ; concert de musique classique organisé au bénéfice de la cause ; jeûnes collectifs de trois jours mis en oeuvre à Toulouse, Marseille, Lille, Lyon et Saint-Etienne ; diffusion d’un journal de 24 pages, exclusivement consacré à l’affaire et distribué dans les gares ou les aéroports (80000 exemplaires furent ainsi ventilés aux quatre points cardinaux).

      https://justice-affairescriminelles.org/Affaire_Tangorre/pages_accueil/comitesoutien.html

  • Affaire Epstein : une Américaine porte plainte contre le prince Andrew pour abus sexuels
    https://www.letemps.ch/monde/affaire-epstein-une-americaine-porte-plainte-contre-prince-andrew-abus-sexue

    Une Américaine, qui accuse le prince britannique Andrew d’abus sexuels sous l’emprise du financier Jeffrey Epstein quand elle était mineure, a déposé une plainte, lundi, à New York, a indiqué la plaignante avec son avocat. Elle était âgée de 16 ans au moment des faits reprochés.

    La plainte, consultée par l’AFP, affirme que le duc d’York, deuxième fils de la reine d’Angleterre, est « l’un des hommes puissants » à qui la plaignante a été « remise dans un but sexuel », quand elle a été la victime entre 2000 et 2002 du vaste trafic sexuel pour lequel le financier Jeffrey Epstein a été inculpé et incarcéré. Ce dernier s’est donné la mort dans une prison de Manhattan, à l’été 2019.


    La plaignante Virginia Roberts Giuffre quitte le tribunal fédéral de New York, le 27 août 2019. — © EPA /ALBA VIGARAY

    La plainte a été déposée lundi au tribunal fédéral de Manhattan, en vertu d’une loi de l’Etat de New York sur les victimes mineures, qui donne un délai d’un an pour intenter une action pour abus sexuels, sans règle de prescription. Cette loi, entrée en vigueur en août 2019, laisse encore quelques jours aux victimes potentielles pour agir.

    Appel à la mobilisation des victimes du prince Andrew
    Le prince Andrew a déjà rejeté ces allégations. Il est accusé dans la plainte d’avoir « agressé sexuellement » la plaignante, alors mineure, à trois reprises : à Londres chez une très proche d’Epstein, Ghislaine Maxwell, et dans les propriétés de l’homme d’affaires à New York et dans les îles Vierges.

    « Je tiens le prince Andrew responsable de ce qu’il m’a fait. Les puissants et les riches ne sont pas exempts de rendre des comptes. J’espère que d’autres victimes verront qu’il est possible de ne pas vivre dans le silence et la peur », a indiqué l’accusatrice dans une déclaration transmise aux médias.

    Le duc plongé dans la tourmente
    Aujourd’hui âgé de 61 ans, le prince Andrew avait « catégoriquement » démenti de telles accusations dans une interview jugée calamiteuse à la BBC en novembre 2019. Il avait notamment émis des doutes sur l’authenticité d’une photographie très médiatisée le montrant avec la plaignante et, à l’arrière-plan, Ghislaine Maxwell, qui reste incarcérée dans l’affaire Epstein.

    Malgré ses dénégations, sa fréquentation de l’homme d’affaires américain l’avait plongé dans la tourmente et contraint à se retirer de la vie publique.

     #actualités_internationales #viol #jeffrey_epstein #epstein #pédophilie #culture_du_viol #ghislaine_maxwell #femmes #violophilie #grand_homme #prince_andrew #Angleterre

  • « Elle a joué avec le feu » : un tribunal suisse réduit la peine d’un violeur - Le Point
    https://www.lepoint.fr/monde/elle-a-joue-avec-le-feu-un-tribunal-suisse-reduit-la-peine-d-un-violeur-07-0

    Les propos de la présidente de la cour d’appel dénonçant le comportement d’une victime de viol provoquent un tollé en Suisse, rapporte « La Tribune de Genève ».

    « Il faut constater qu’elle a joué avec le feu. » Pour justifier une pleine plus clémente contre l’auteur d’un viol, la présidente de la cour d’appel de Bâle-Ville, en Suisse, a mis en avant le comportement de la victime, rapporte La Tribune de Genève.

    Cette décision a provoqué une vague d’indignation, de la part de personnalités politiques, de collectifs féministes, mais aussi de centres d’aide aux victimes. Tous reprochent à la juge d’avoir relativisé le viol subi par la victime. Pour la conseillère nationale Céline Amaudruz, interrogée par le quotidien, les propos de la présidente sont « une insulte majeure à toutes les femmes ».

    Les faits jugés se sont déroulés en février 2020. Alors qu’ils venaient de passer la soirée en boîte de nuit, deux hommes – un adulte et un mineur – ont agressé une femme alors âgée de 33 ans.

    Le prévenu majeur, de nationalité portugaise, a été condamné en première instance à cinquante et un mois de prison et à une expulsion du territoire de huit ans, relate de son côté le média suisse 20 Minutes. L’homme a fait appel et, fin juillet, la peine de prison est passée à trente-six mois, dont dix-huit avec sursis, tandis que l’expulsion du territoire a été abaissée à six ans.
    Des « signaux » envoyés aux hommes

    Selon la presse locale, la présidente a évoqué l’absence d’antécédents de l’agresseur, le fait que l’agression a duré très peu de temps, mais aussi que la victime ne souffrait pas de séquelles persistantes. La magistrate a ensuite évoqué le « comportement » de la Bâloise en discothèque, autant de « signaux », selon elle, envoyés « aux hommes ».

    Jeudi 5 août, l’autorité judiciaire a réagi à la polémique. Dans un communiqué cité par La Tribune de Genève, elle affirme que, « lorsqu’on examine comment l’accusé a interprété la situation, il ne s’agit que de mesurer la culpabilité de l’auteur et non de disqualifier la victime ».

  • Violences sexuelles : quatre rapporteurs de l’Onu dénoncent l’obstruction de l’Église
    19 juillet 2021 Par Julia Crawford, JusticeInfo.net

    Le mois dernier, les Nations unies ont rendu public le fait que quatre de leurs rapporteurs spéciaux sur les droits de l’homme se sont plaints au Vatican de l’absence de poursuites contre les auteurs d’abus sexuels en son sein et de réparation pour les victimes. Ils demandent plus de transparence et la fin des "pratiques obstructives". L’Église n’a pas répondu.
    Abus sexuels : quatre rapporteurs de l’Onu dénoncent l’obstruction de l’ÉgliseQuatre rapporteurs de l’Onu pour les droits de l’homme dénoncent l’opacité et l’impunité au sujet des abus sexuels contre les enfants au sein de l’Eglise catholique, qui n’a pas répondu à leur lettre.

    Il y a un an, le 16 juillet 2020, le Vatican a publié de nouvelles (mais non contraignantes) directives demandant aux évêques de signaler aux autorités civiles les cas d’abus sexuels commis par des clercs, même lorsque les lois locales ne l’exigent pas, comme c’est le cas dans certains pays et quelques États des États-Unis. Depuis son élection en 2013, le pape François a promis de s’attaquer à ces crimes dans l’Église catholique, qui s’étendent sur des décennies à travers le monde. Mais plusieurs rapporteurs spéciaux des Nations unies affirment que l’Église catholique fait toujours obstacle à la justice. Ils demandent au Vatican de renforcer ses mesures pour s’attaquer à ce fléau.

    Le 21 juin, l’Onu a révélé que quatre rapporteurs spéciaux avaient écrit au Saint-Siège (la représentation diplomatique du Vatican) en avril dernier pour demander instamment que les auteurs de ces crimes répondent de leurs actes, que les victimes obtiennent réparation, que la transparence soit renforcée et que les « pratiques obstructives » cessent. La lettre est restée confidentielle pendant 60 jours afin de permettre aux autorités ecclésiastiques de répondre, ce qu’elles n’ont pas fait.

    Fabian Salvioli, rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition, déclare dans une interview à Justice Info qu’il n’exclut toujours pas une réponse de la part de l’Église, car il ne s’agit pas de simples allégations. « Mais s’il n’y a pas de réponse », ajoute-t-il, « alors ce silence est très bruyant ».

    Salvioli a signé la lettre aux côtés des rapporteurs spéciaux des Nations unies sur la vente et l’exploitation sexuelle des enfants (Fatima Singhateh), sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants (Nils Melzer) et sur les droits des personnes handicapées (Gerard Quinn).

    Justice Info a écrit au Saint-Siège pour demander une réponse à leur lettre, en vain.
    La pression de l’ONU depuis 2014

    « C’est formidable que les rapporteurs spéciaux aient abordé l’impunité qui règne dans la plupart des cas d’abus du clergé dans le monde », appuie Victor Sande-Aneiros, chercheur spécialisé sur cette question à l’ONG Child Rights International Network (CRIN), basée à Londres. « Plus il y a d’organes et d’experts de l’Onu qui se penchent sur la question, plus elle suscite l’attention et la visibilité. »

    Mais il affirme également que le Saint-Siège a « l’habitude d’ignorer ces appels à la justice ». « Non seulement il n’a pas répondu aux rapporteurs spéciaux, mais il continue de nier toute responsabilité pour les abus perpétrés par des prêtres, arguant qu’il n’en est pas redevable, ainsi que lorsqu’ils sont commis à l’étranger en disant qu’il est dénué de juridiction. »

    Ce n’est pas la première fois que l’Onu s’exprime sur les abus d’enfants dans l’Église catholique, mais avec quatre rapporteurs spéciaux signant cette dernière lettre, Salvioli dit que c’est la première fois qu’elle lance un appel « transversal ». Leur lettre fait suite à une communication d’avril 2019 de la précédente rapporteuse spéciale des Nations unies sur la vente et l’exploitation des enfants, Maud de Boer-Buquicchio, et à son communiqué de presse en décembre de la même année, dans lequel elle exprimait des préoccupations similaires.

    La dernière lettre fait également référence à un rapport de 2014 du Comité des droits de l’enfant de l’Onu, selon lequel le Saint-Siège n’a pas reconnu l’ampleur des crimes commis par les membres du clergé, n’a pas adopté les mesures nécessaires pour s’attaquer au problème et poursuit des politiques et des pratiques qui perpétuent l’impunité et permettent aux abus de se poursuivre.

    Le Vatican est signataire des deux conventions des Nations unies sur les droits de l’enfant et sur la torture. Le comité de suivi de la mise en œuvre de la Convention sur la torture a également noté, en 2014, que les concordats (conventions entre le Saint-Siège et un État particulier qui définissent leurs relations sur certaines questions) et les accords qu’il a négociés avec d’autres États faisaient obstacle aux efforts de justice contre les auteurs présumés d’abus sexuels sur des enfants.
    « Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg »

    Une carte exclusive publiée par Justice Info en septembre 2020 donne un aperçu de ce problème de justice sans précédent, ainsi que des mesures de justice transitionnelle que certains pays commencent à mettre en place pour y faire face. En 2014, le CRIN a également publié un rapport sur les abus sexuels sur les enfants dans l’Église catholique, coïncidant avec le premier rapport de l’Onu, en près de 20 ans, du bilan du Vatican en matière de droits de l’enfant.

    On compte des dizaines de milliers de victimes à travers le monde, de crimes remontant à des décennies, voire des siècles. Les rapporteurs spéciaux des Nations unies ont rassemblé des plaintes de victimes et d’associations de victimes, de la documentation interne à l’Onu et de nombreuses sources à travers le monde. Leur lettre fait référence à des commissions d’enquête en Allemagne, en Belgique, en France, au Canada (Commission vérité sur les pensionnats indigènes gérés par l’Église), au Chili, au Mexique, en Colombie et en Argentine, révélant des milliers de cas et beaucoup plus encore de victimes.

    Lorsqu’on lui demande de chiffrer le nombre total de cas recensés, Salvioli se contente de dire que « le nombre est énorme » et que « ce n’est que la partie émergée de l’iceberg », car il est encore difficile pour les victimes de s’exprimer et que de nouveaux cas sont encore découverts. Il rappelle les récentes découvertes de fosses communes au Canada contenant les restes de près de 1 000 élèves d’anciens pensionnats indigènes gérés par l’Église, et affirme qu’ « il est possible qu’il y en ait davantage ». Il appelle à une enquête approfondie.

    Les auteurs de ces faits peuvent se trouver à tous les niveaux de l’Église, selon Salvioli. Les crimes incluent de nombreuses formes d’abus sexuels contre des enfants et des mineurs handicapés, ainsi que des adoptions forcées.
    Recommandé par la rédaction
    Abus sexuels dans l’Église : la carte mondiale de la justice
    Aucune information sur les procès menés par le Vatican

    Si les experts de l’Onu reconnaissent que le Vatican, sous l’égide du pape François, a fait quelques pas dans la bonne direction, ils affirment qu’il continue à faire obstacle à la justice, notamment en transférant vers d’autres juridictions les membres du clergé ayant commis des abus, en concluant des accords avec des États qui limitent leur capacité à poursuivre les auteurs présumés de ces crimes, et en faisant pression contre la suppression des délais de prescription pour ces crimes.

    Les rapporteurs spéciaux prennent note de l’annonce des premières poursuites devant la Cour pénale du Vatican pour abus sexuels et dissimulation. Mais Salvioli souligne qu’ils ne disposent d’aucune autre information. « Je veux voir les résultats de ces procès et la possibilité pour les victimes d’y participer », déclare-t-il à Justice Info. « Et je veux voir quelles sont les peines, quelles sont les réparations pour les victimes, avant de pouvoir donner une conclusion sur le fait que ces procès respectent ou non les normes internationales. » La lettre des rapporteurs spéciaux demande au Vatican de transmettre des informations complètes à ce sujet, ainsi que sur toutes les autres mesures qu’il aurait pu prendre pour lutter contre les abus sexuels sur les enfants dans l’Église.

    Étant donné l’obstruction de l’Église à la justice, Sande-Aneiros, du CRIN, estime que la situation « soulève la question de la responsabilité des États où l’Église catholique est présente. Si davantage de pays avaient le courage d’enquêter sur les abus commis à grande échelle sur des enfants par l’Église, nous n’aurions pas besoin d’attendre la réponse du Vatican ».

    Interrogé sur les pays les plus entreprenants, Salvioli répond qu’il y a eu des progrès, et que l’approche de chaque pays est différente. Il salue le rapport de la Commission vérité au Canada et les excuses présentées par le Premier ministre canadien. Mais à ses yeux, cela n’est pas suffisant car il faut aussi des poursuites et des réparations.
    L’obstruction à la justice, une attaque délibérée et systématique

    Si les victimes ont témoigné devant la Commission canadienne, toute la vérité reste complexe à obtenir. « C’est tellement difficile parce qu’en général, les auteurs se taisent, ce qui est courant avec les auteurs de crimes contre l’humanité », dit Salvioli.

    La question de savoir si l’intention et l’ampleur des abus sexuels dans l’Église constituent un crime contre l’humanité fait l’objet d’un débat controversé parmi les juristes. Dans le droit pénal international actuel, il faudrait qu’ils soient qualifiés comme « faisant partie d’une attaque généralisée ou systématique dirigée contre une population civile, en connaissance de cette attaque », note Salvioli. Il souligne qu’ils se sont pas qualifiés comme tel par le statut de la Cour pénale internationale, « mais que peut-être, à l’avenir, ils pourraient être considérés comme un crime contre l’humanité ».

    Salvioli ne croit pas que les abus sexuels sur les enfants relèvent d’une attaque délibérée et systématique de l’Église, mais qu’il en est différemment, dit-il, de l’obstruction à la justice – du moins jusqu’à ce jour.

    https://www.justiceinfo.net/fr/79981-abus-sexuels-quatre-rapporteurs-onu-denoncent-obstruction-eglise.

    #catholicisme #violophilie #pédophobie #viols #violences_sexuelles #violences_masculines #pédocriminalité

  • Une pétition demande à Darmanin l’inventaire des forces de l’ordre auteurs de violences conjugales

    Lancée fin juillet et soutenue par une douzaine d’associations et des élues, une pétition, déjà signée près de 24.000 fois, demande au ministre de l’Intérieur un recensement des policiers et gendarmes auteurs de violences conjugales.
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/une-petition-demande-a-darmanin-l-inventaire-des-forces-de-l-ordre-auteurs-

    « Monsieur le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, savez-vous combien il y a de policiers et gendarmes violents envers leurs (ex) conjointes, collègues femmes ou plaignantes ? » Une pétition lancée sur la plateforme Change.org demande une « enquête exhaustive pour connaître le nombre de policiers et gendarmes mis en cause dans des affaires de violences faites aux femmes et/ou enfants » et leur mutation à un autre poste. Le texte est à l’initiative du collectif Abandon de famille-Tolérance zéro et soutenu par douze associations. En date du 4 août, il a récolté plus de 23.600 signatures. En parallèle, le #MeTooFdO a été lancé sur les réseaux sociaux, et un formulaire est disponible pour les victimes voulant témoigner.

    Stéphanie Lamy, présidente du collectif Abandon de famille, explique avoir été « indignée que le policier chargé de prendre la plainte de Chahinez Daoud (tuée à Mérignac par son mari violent en juillet, NDLR) était lui-même auteur de violences conjugales, condamné, et encore en poste ». Selon elle, une telle situation biaise le travail de la police : « Ce n’est pas acceptable (...) On veut que soit compté le nombre d’auteurs, car si on l’a, on a une idée de l’ampleur du phénomène et de l’omerta. » Pour Stéphanie Lamy, un auteur de violences n’aura pas la bonne appréciation « pour recueillir la plainte d’une victime et évaluer la dangerosité d’un homme ». Un avis partagé par Sandrine Bouchait, présidente de l’Union nationale des féminicides de France : « Le fait de savoir qu’elles (les victimes, NDLR) peuvent potentiellement être auditionnées par un auteur de violences va rendre la démarche, déjà difficile, encore plus compliquée ».
    « Quelque chose qui n’est pas pensé par les autorités »

    La journaliste Sophie Boutboul avait compilé des témoignages de femmes victimes de leur conjoint gendarme ou policier dans le livre Silence, on cogne (Grasset) en 2019. Pour elle, « c’est quelque chose qui n’est pas pensé par les autorités ou qui les intéresse... D’ailleurs, c’est ce qu’il y a dans la réponse de Darmanin au Parisien : une vingtaine de condamnations définitives, dit-il. Mais en fait, il faut s’intéresser, au-delà des condamnations, aux personnes qui sont recrutées alors qu’elles ont des plaintes contre eux pour violences » conjugales ou familiales.

    Toujours selon elle, les représentants de la loi « vont utiliser le pouvoir qu’ils vont avoir pour menacer » les plaignantes : « C’est moi la loi » ou « je connais le juge » sont des phrases souvent entendues. Elle évoque également des « traitements de faveur » dont bénéficieraient les forces de l’ordre accusées. « Par exemple, on avait laissé le téléphone au mis en cause lors d’une garde à vue alors que c’est interdit. Et ce genre de comportements va empêcher les condamnations. Il y a une double responsabilité de la justice et des autorités sur ce sujet », explique Sophie Boutboul. Pour elle, les familles et les victimes alertent en vain depuis des années : « On n’arrive même pas à accéder au nombre de plaintes pour violences conjugales ». Contacté par nos soins, le ministère de l’Intérieur n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
    Suspendre le port d’armes et former les personnels

    En mars, la députée Fiona Lazaar (LREM) avait formulé une question au gouvernement, restée sans réponse à ce jour, pour connaître l’ampleur des violences intrafamiliales commises par des policiers et gendarmes. Selon elle, il y a plusieurs enjeux : « En cas de signalement, l’aménagement de poste pour ne plus permettre l’accueil du public (au fonctionnaire) et la suspension du port d’arme doivent être traités prioritairement ». Pas question d’être dans un discours anti-police pour autant, assure l’élue. « Les policiers et gendarmes sont les premiers à intervenir (…) mais les violences conjugales traversent toute la société, y compris les forces de l’ordre ».

    Pour la sénatrice centriste Annick Billon, qui soutient l’initiative derrière la pétition, il faut « former les personnels » et mettre les moyens. « On ne sait pas comment » les mesures annoncées par Gérald Darmanin vont être mises en place ou efficaces, s’inquiète-t-elle. Et d’ajouter : « Mettre plus d’effectifs policiers, c’est bien, mais comment va-t-on désengorger les tribunaux ? Il faut aussi accompagner, avec des hébergements, un travail (car souvent, on le quitte), redonner un horizon possible » aux victimes.

    Contrairement à d’autres pays comme les États-Unis, la France n’a pas de statistiques sur le sujet. La Fédération nationale solidarité femme avait recensé 115 appels à la ligne d’écoute 3919 de conjointes de policiers ou militaires en 2016, soit 10% des fiches où la profession était renseignée.

    #police #violences_intrafamiliale #viol #acab #femmes #sexisme #violophilie #famille #deni #sexisme_d'etat

  • Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan : une réforme pour « durcir » les chefs - Bretagne - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/bretagne/academie-militaire-de-saint-cyr-coetquidan-une-reforme-pour-durcir-les-


    Un nouveau commandant, une formation qui évolue et un nouveau nom : l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan prépare ses chefs de demain aux futurs conflits.
    Photo archives Emmanuel Nen

    Changement de nom, évolution de la formation : à Coëtquidan (56), le creuset des officiers de l’Armée de Terre se met en ordre de bataille pour préparer ses futurs chefs aux prochains conflits.

    « Les dangers qui nous guettent se rapprochent de nous », a glissé le général François Lecointre aux députés qui l’ont auditionné une dernière fois, début juillet. Passé relativement inaperçu, son avertissement en dit long sur le cadre dans lequel les armées françaises, dont la mission est d’anticiper les menaces pour s’y préparer, envisagent l’avenir des relations internationales.

    Sur terre comme sur mer ; dans les airs, l’espace ou le cyberspace. Partout, s’accordent les stratèges, les manifestations de puissance s’expriment dans un « continuum compétition-contestation-affrontement (…) qui nous oblige collectivement à envisager toutes les hypothèses d’engagement, et surtout les plus exigeantes », insiste le nouveau chef d’état-major des Armées, le général Thierry Burkhard, dans son premier « Ordre du Jour » daté du 22 juillet.

    Ces deux dernières années à la tête de l’Armée de Terre, ce légionnaire parachutiste avait fixé pour priorité de « durcir » et « d’épaissir » ses rangs. Il avait, notamment, confié au général Patrick Collet, le patron des écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan, à Guer (56), le soin de repenser le cursus des jeunes officiers en ce sens. En ce 31 juillet, il lègue à son successeur, le général Hervé de Courrèges, une nouvelle matrice qui met l’accent sur la « singularité du chef militaire » et « l’esprit guerrier ».

    Un retour aux fondamentaux
    Le général Collet explique : « Ce nouveau canevas sera plus réaliste et plus exigeant sur les plans physique, technique, moral. Il permettra à nos élèves de relever quatre défis clés : la combativité du soldat, l’autorité du chef, l’intelligence de l’officier, l’humanité de l’homme ». C’est un retour aux fondamentaux pour l’institution créée en 1802 par Napoléon Ier.. Il n’y a pas si longtemps encore, ses chefs évoquaient volontiers « une grande école de management*Des séances d’entraînements musclées

    Les promotions qui rejoindront la lande bretonne fin août seront les premières à bénéficier de la réforme. Dès cet hiver, les plus jeunes, les Saint-Cyriens, vingt ans en moyenne, seront immergés trois mois (contre un auparavant) comme sergents dans l’un des Centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM) de l’Armée de Terre. Une plongée qui leur permettra de découvrir son quotidien et leur métier. Pour tous, les séances de sport, d’aguerrissement ou de tir seront musclées. Et les périodes de « mise en situation » multipliées, à l’occasion de vrais exercices organisés autour de Coëtquidan avec des unités opérationnelles. Il y a quelques mois, ce fut, par exemple, le cas avec les légionnaires de deux compagnies du 2e régiment étranger d’infanterie (REI) qui rentraient du Mali.

    Stratégie et philosophie
    La nouveauté se situe enfin au plan académique. Les trois écoles s’enrichissent d’une couche supplémentaire commune baptisée « Culture militaire et art de la guerre ». Elle comprendra notamment une introduction à la stratégie, confiée au général Vincent Desportes, l’ancien patron de l’École de guerre, auteur d’une réflexion abondante et originale - la stratégie, expliquera-t-il à ses élèves, « est d’abord l’art de se poser les bonnes questions »… Ou encore d’un cycle de conférences données par la philosophe Alexandra Laignel-Lavastine autour des questions qu’elle aborde dans son dernier essai intitulé : « Pourquoi serions-nous encore prêts à mourir » (Cerf).

    En gestation depuis deux ans, le nouveau Saint-Cyr séduit déjà au-delà des jeunes ayant la vocation de servir. L’année dernière, sa formation au leadership conçue pour les étudiants des grandes écoles de commerce, d’ingénieur et de sciences politiques a été prise d’assaut. Ils furent 150 candidats pour 30 places.

  • Un sondage révèle l’ampleur des actes sexistes dans l’édition
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/07/01/un-sondage-revele-l-ampleur-des-actes-sexistes-dans-le-milieu-de-l-edition_6

    Une consultation menée par Ipsos et « Livres hebdo » montre que six répondants sur dix ont déjà été victimes d’agissements sexistes ou sexuels dans la profession.

    Les actes sexistes sont massifs dans le milieu de l’édition : plus de huit professionnels sur dix ont déjà été témoins d’agissements sexistes ou sexuels et six personnes sur dix en ont été victimes, selon les principaux résultats que révèle, ce jeudi 1er juillet, LH Le Magazine, le mensuel de Livres hebdo, publication destinée aux professionnels du livre. Première enquête sur cette question dans le milieu du livre, cette large consultation en ligne, menée conjointement par Ipsos et LH Le Magazine, du 19 au 25 mai, a recueilli 1 000 réponses en moins de quarante-huit heures, 1 221 en une semaine. « Rarement un questionnaire en ligne avait reçu autant de témoignages, à en croire notre partenaire Ipsos, indique le mensuel. Cet engouement illustre un besoin, une urgence de parler. »

    Les chiffres décrivent un phénomène massif : 84 % des répondants affirment avoir déjà été témoins d’au moins un acte sexiste au cours de leur carrière. Parmi eux, 76 % ont été témoins de remarques déplacées, 57 % d’une discrimination sexiste et 51 % de gestes déplacés ; 61 % des professionnels de l’édition déclarent avoir été victimes d’agissements sexistes et sexuels – majoritairement des femmes.

    Ces données viennent confirmer ce que dénoncent depuis deux ans de nombreux acteurs du secteur dans différentes pétitions, tribunes et témoignages publiés sur les réseaux sociaux et dans les médias. C’est en février 2020, dans la foulée de la publication du Consentement, de Vanessa Springora (Grasset), qui décrit la relation traumatisante qu’a subie l’écrivaine avec l’écrivain Gabriel Matzneff, qu’un collectif d’autrices, mené par Caroline Laurent, publie une première tribune sur le site de Franceinfo pour réclamer « la fin de la loi du silence » qui protège les « tartuffes aux mains moites et dons Juans à la braguette souple » qui sévissent impunément dans le milieu littéraire.

    En mai, après une enquête de Mediapart sur les agissements de Stéphane Marsan, PDG des éditions Bragelonne, une nouvelle tribune était publiée dans Libération pour déplorer le fait que « tout le monde savait » et pour dénoncer un paradoxe : « Alors que l’édition s’enrichit de la publication des récits des victimes de violences sexistes et sexuelles, qu’en est-il au sein du milieu ? »

    « C’est vraiment énorme »
    « On avait des témoignages épars, mais pas de données chiffrées, explique Anne-Laure Walter, l’actuelle rédactrice en chef de Livres hebdo. On a donc voulu faire un état des lieux précis, fournir une photographie la plus large possible de la situation. » Le questionnaire mis en ligne à la fin du mois de mai a été ouvert à tous les professionnels du livre : auteurs, éditeurs, attachés de presse, chefs de fabrication, commerciaux, graphistes… « Nous avons été un peu surpris par les résultats. Six répondants sur dix qui se déclarent victimes, c’est vraiment énorme », observe Anne-Laure Walter.

  • Revisiter Picasso à l’ère de #metoo

    Peut-on aspirer à dépatriarcaliser nos musées ? De la même façon que des musées dans le monde procèdent à la décolonisation des pièces et œuvres volées ou obtenues sous la contrainte des différentes communautés, il faudrait d’après moi entamer une démarche de dépatriarcalisation des musées. Ainsi, comment planifier une exposition de l’œuvre de Picasso, un homme extrêmement violent et misogyne, à l’ère du mouvement #metoo ?

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/06/28/revisiter-picasso-a-lere-de-metoo

    #féminisme #art

  • « Sex Revolts. Rock’n’Roll, genre et rébellion » : le rock, cette idéologie masculine

    En précurseurs, Simon Reynolds et Joy Press analysaient en 1995 la misogynie comme fondement de cette contre-culture. Leur essai, aujourd’hui traduit en français, stimule et irrite.

    « A l’heure où nous écrivons ces lignes, le rock et la pop n’ont toujours pas vraiment connu leur moment MeToo. » Voici un livre dont la traduction en français tombe à point nommé, un quart de siècle après sa parution, les auteurs se congratulant dans la préface à la nouvelle édition de Sex Revolts. Rock’n’Roll, genre et rébellion, pour leur « prescience » en 1995. Simon Reynolds est un critique britannique qui s’illustra par de pénétrants livres sur le post-punk, l’électro ou le glam-rock, et surtout par Rétromania, comment la culture pop recycle son passé pour s’inventer un futur (Le Mot et le reste, 2012), analyse du post-modernisme actuel, nostalgique et numérique. Pour son deuxième ouvrage, il s’était associé à Joy Press, Américaine travaillant sur les questions de genre, notamment dans la sphère télévisuelle.

    Pour résumer : est féminin, ce qui est fin ; masculin, ce qui est bourrin

    Prêt à se fâcher avec les communautés de fans, le binôme s’est lancé à l’assaut d’une réalité si évidente qu’il n’est pas vraiment nécessaire de la démontrer, ce qui est pourtant fait dans une première partie consacrée aux « misogynies rebelles » : le rock est ontologiquement misogyne et sexiste, phallocrate et machiste. Les auteurs ajoutant, avec des accents quasi-complotistes, que cet antiféminisme connaîtrait une recrudescence et formerait la « pierre angulaire d’un projet politique international qui vise à réinstaurer les valeurs traditionnelles, y compris les hiérarchies de genre et les rôles sexuels ». Ils constatent avec davantage d’à-propos que ce fléau a migré aujourd’hui dans le rap, genre pourtant globalement écarté de la démonstration – le metal aussi – car trop criant de vérité. Et préfèrent tacler ceux qu’ils aiment et qu’on n’attendait pas là, comme Van Morrison ou Nick Cave. « Notre écoute est assombrie par ce que nous avons déterré », déplorent-ils, sans épargner au lecteur cet avis alarmiste et moralisateur : « Vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant. »

    Ces incises font de Sex Revolts un livre aussi irritant que stimulant. A des lignes subtiles pour l’étude des paroles et des postures se mêlent des interprétations et des conclusions à grand renfort de French theory – souvent tenue pour parole d’évangile – ou de psychanalyse. Dans laquelle se noie une deuxième partie axée sur la « féminité » du psychédélisme et de l’ambient, et du rêve masculin d’un retour à la matrice. Les Allemands de Can – rare référence musicale du livre, avec leurs compatriotes de Kraftwerk, qui ne provienne pas des Etats-Unis ou du Royaume-Uni – y sont salués pour avoir créé « la musique antifasciste ultime », « une musique “féminine” d’une certaine façon ». Pour résumer : est féminin, ce qui est fin ; masculin, ce qui est bourrin. Ou « protofasciste », adjectif dont le livre fait un usage immodéré et en l’employant régulièrement à mauvais escient – pour Mishima, par exemple.

    #musique #misogynie #domination #masculinisme #culture_du_viol #violophilie #rock

    Le journaliste est manifestement un masculiniste adepte de rock qui ne comprend rien au vocabulaire qu’il utilise dans son texte.

  • Picasso, séparer l’homme de l’artiste
    https://www.venuslepodcast.com/episodes/picasso,-s%C3%A9parer-l'homme-de-l'artiste

    Cet épisode a mis du temps à arriver, mais c’était le temps nécessaire pour digérer et retranscrire tout ce qu’il y a à dire sur Picasso (enfin presque). Figure du génie par excellence, Picasso est une icône quasi-intouchable, auréolée d’une mythologie qu’il a lui-même entretenue, que des centaines d’expositions et de records en salles de ventes continuent à alimenter. Au-delà de cette figure mythique... Source : Vénus s’épilait-elle la chatte ?

    • Au-delà de cette figure mythique, Picasso était un homme particulièrement violent et misogyne, qui a passé sa vie à écraser les personnes moins puissantes et moins privilégiées que lui. Le caractère destructeur de Picasso est loin d’être limité à sa vie privée, il a au contraire nourri une immense partie de son travail et c’est précisément pour ça qu’il est valorisé. Le cas de Picasso permet de réfléchir sur la façon dont les valeurs virilistes impactent tous les aspects de la culture occidentale, de l’esthétisation des violences sexistes et sexuelles à la fabrique des génies.

      On a parlé de tout ça avec mon invitée Sophie Chauveau, autrice de Picasso, le Minotaure, mais aussi de division sexuée du travail et de charge mentale, de Dora Maar et des artistes que Picasso a brisé·es, d’appropriation culturelle, de subversion et de l’impunité qu’on accorde aux hommes puissants.

      #misogynie #haine #violences_masculine #grand_homme #masculinité #virilité #art #amour #hétérosexualité #picasso #violophilie #boys_club #male_alphisme #homophobie #pédocriminalité #malegaze #sadisme #proxenetisme #viol #pédoviol #appropriation_culturelle

      La nature existe pour que nous puissions la violer

      Picasso

      Apollinaire s’est fait connaitre en écrivant sur Picasso, le geni et la notoriété en histoire de l’art ce sont des hommes qui écrivent leur admiration pour d’autres hommes. Plus tard Clouzot fera pareil avec « Le mystère Picasso » - le film est déclaré tresor national et il est toujours encensé.

      Paul Eluard offrit sa femme à Picasso en signe d’admiration- Picasso l’appelait (Paul) Madame Picasso pour marqué sa soumission à lui et le dévalorisé par le marqueur du féminin.

      Max Jacob vivait pendant un moment avec Picasso - les deux étaient en galère sauf que Max Jacob travaillait pour entretenir Picasso dont il était amoureux et le laisser peindre. Pendant la seconde guerre Max Jacob est déporté et Picasso qui aurait pu lui sauvé la vie a refusé de l’aider et l’a laisser mourir.

      Au moment ou il se met en couple avec Thérèse Walter qui à 17 ans il s’identifie au Minotaure et en fait l’image du violeur ( alors que c’est un monstre devoreur d’enfant et non violeur à l’origine) et il se représente en violeur - il y a plus de 50 oeuvres de Picasso intitulée le viol.

      L’intelligence de Dora Marre était un défi pour lui et il s’est employé à la brisé et la soumettre aussi bien psychologiquement, artistiquement et socialement. Il la battait jusqu’à évanouissement - c’est la série des femmes qui pleurent. Cette série est une sublimation des violences misogynes. Lassé de sa victime il la confie à Lacan qui la fait interné et subir des électrochocs. Après elle est entrée au couvent et à disparu.

      Il a remplacé Dora Marre par Françoise Gillot et lui a fait du chantage pour qu’elle vive avec lui, lui fasse deux enfants et mette sa carrière en suspend pour le servir et lui permettre de travailler 18h par jour sur ses oeuvre. Au moment ou Françoise Gillot devait accouché il a refusé qu’on l’hospitalise car il n’avait pas que ca à faire. A chaque fois qu’il détruisait une femme il y puisait une nouvelle inspiration. Les femmes lui servaient de servantes et d’objet à détruire pour y puiser l’art qui fera tant rêver les autres hommes.

      Picasso « fit cadeau » à un ami de deux jeunes filles mineurs dont il à voler les papiers d’identité. Il etait applaudit pour cela.

      L’idée que l’art est subversif est faux, la subversion est en fait l’exercice déchainé de la domination.

      Pour son interet sur l’art africain et précolombien, il est purement formel et jamais il ne s’est interessé à d’autres, autres cultures, autres personnes, tout est uniquement tourné vers son ego.

      après les centaines et les centaines d’expo sur Picasso, avec des approche toutes plus variées pour faire valoir son oeuvre et son geni, il est temps de montrer comment son oeuvre exprime ses crimes. Ses tableaux vendus des millions sont des trophées de viols de femmes et de mineures, de passages à tabac de femmes et de mineures, et on adore toujours ca comme du grand arts.

  • « Je tremble d’être définitivement chassée de ma vocation » : chez les dominicaines du Saint-Esprit, une religieuse dans la tempête
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/05/25/je-tremble-d-etre-definitivement-chassee-de-ma-vocation-chez-les-dominicaine

    Avec sa guimpe blanche, son voile noir et son rosaire pendu à la ceinture, mère Marie Ferréol semble échappée de La Religieuse (1966), le film de Jacques Rivette. Cette religieuse des dominicaines du Saint-Esprit garde sur son visage les restes de la bonne humeur qui, depuis cinquante-cinq ans, fait sa personnalité, mais elle a perdu 10 kg en quelques semaines, ses cheveux ont blanchi et elle se dit « terrorisée » depuis le 22 avril. Ce jour-là, le cardinal Marc Ouellet, l’un des hommes les plus influents de la curie romaine, a signé son décret de renvoi définitif de la communauté catholique dont elle est membre depuis trente-quatre ans.

    Cette sanction, assortie d’une interdiction de toute vie communautaire, est rarissime, on en compte moins d’une dizaine par an dans le monde. C’est encore plus rare quand le motif n’est pas celui de « mœurs scandaleuses ». « Jamais je ne me consolerai de me voir arracher mon habit, confie la religieuse, réfugiée dans une abbaye d’Auvergne où, sur les conseils de son avocate, elle a fini par accepter de rencontrer Le Monde, samedi 22 mai. Je tremble d’être définitivement chassée de ma vocation, qui est ma raison de vivre. » Il ne lui reste, en effet, que quelques jours avant l’expiration du délai d’examen de sa supplique (une lettre de deux pages) et de l’épais recours qu’elle a déposés auprès du pape. Surtout, elle assure n’avoir aucune idée de la « faute grave » dont on l’accuse et qui donne à cette affaire des relents de procès en sorcellerie.

    « Mère Marie Ferréol sait très bien ce qu’elle a fait. » Dom Nault est un grand homme brun au visage émacié mais toujours souriant, même lorsqu’il lâche ce genre de formules. Il nous reçoit dans la sublime abbaye normande Saint-Wandrille, près d’Yvetot (Seine-Maritime). Les amoureux d’histoire et de littérature savent que c’est ici, au tout début du XXe siècle, que s’étaient installés la comédienne Georgette Leblanc et l’écrivain Maurice Maeterlinck, futur Prix Nobel. Lui traversait le réfectoire et la salle du chapitre à patins à roulettes pour se détendre entre deux poèmes, tandis qu’elle montait des spectacles de théâtre dans les ruines de l’abbaye. Jean-Charles Nault préfère dire « que ce lieu est habité par la prière depuis quatorze siècles et que quarante moines y ont été canonisés ». Avant d’ajouter : « Tout ceci nous oblige. »
    « Audits externes »

    Dom Nault s’éloigne régulièrement de son abbaye pour mener des visites canoniques dans diverses communautés monastiques françaises. Et aussi, plus rarement, des visites apostoliques, commandées, elles, par le Vatican. « Des sortes d’audits externes, si vous voulez. Le droit canonique a tout inspiré. » C’est ainsi qu’en 2020 le pape en personne l’a « chargé », explique-t-il, de l’inspection des dominicaines du Saint-Esprit. Cet institut regroupe une centaine de religieuses qui rayonnent autour de la maison-mère de Pontcallec, dans le Morbihan, et de cinq autres communautés. L’ensemble est à la fois « intello » et très « traditionnel » : latin obligatoire dès la 6e, enseignement de préférence philosophique et littéraire (l’école ne prépare pas au bac scientifique), comme à Saint-Pie-X, son école de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), où Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen, fut élève et a « trouvé la foi », dit-elle, durant les messes en latin.

    #paywall #intégrisme #catholicisme #RN #civitas #misogynie #sexisme #manif_pour_tous #ivg #pédocriminalité #violophilie #fascisme

    Le "Dom Nault" décrit complaisamment comme "un grand homme brun au visage émacié mais toujours souriant, même lorsqu’il lâche ce genre de formules." n’est pas seulement un grand homme brun souriant, il est surtout aussi brun à l’intérieur qu’a l’extérieur puisque c’est un adepte de Jerôme Lejeune, promoteur du viol prolongé par gestation forcée.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Charles_Nault

  • Un policier insulte de « mytho » et de « délinquant » Tommi, victime de viol en garde à vue

    Poursuivant sur sa lancée, le policier explique que l’attitude de Tommi ne correspond pas au profil d’une victime de viol car «  quand on a été violé, on ne se balade pas sur les plateaux télé  ». Celui qui se dit être un fin expert des violences sexistes et sexuelles, affirmant avoir reçu des centaines de victimes pour les auditionner, reproduit pas à pas la stratégie de culpabilisation des victimes d’agression sexuelle en les réduisant à l’inaction et au silence face à ce qu’elles ont subies. Un discours qui vient illustrer de la pire des manières à quel point la police participe à la perpétuation des violences patriarcales en remettant en question la parole des victimes sous couvert d’enquête.

    https://www.revolutionpermanente.fr/Un-policier-insulte-de-mytho-Tommi-victime-de-viol-pendant-une-

    #police #culture_du_viol #violophilie #victime_blaming #culpabilisation #victime

  • Violences sexuelles sur un terrain d’enquête
    Cécile Cuny
    Dans Nouvelles Questions Féministes 2020/2 (Vol. 39), pages 90 à 106

    Dans les sciences sociales françaises, les violences sexuelles sur un terrain d’enquête sont, en dehors de certains domaines de spécialisation, un non-objet. Elles ne dérogent pas, en cela, au tabou qui touche les violences envers les femmes en général, malgré les statistiques qui attestent de l’ampleur du problème. Les manuels francophones utilisés pour l’enseignement de l’ethnographie ne traitent pas des violences sexuelles, alors qu’il existe une littérature en anglais sur cette question. Cet article propose de confronter l’expérience de l’autrice avec les résultats des enquêtes existantes. Il montre que le traitement des violences sexuelles nécessite d’articuler une réflexion méthodologique, épistémologique et politique.

    #femmes #inceste #violences_sexuelles #invisibilisation #culture_du_viol #violophilie #déni #indifférence #sexisme