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  • Voyage dans l’Amérique en guerre (1/4) : unis dans le patriotisme

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/03/voyage-dans-l-amerique-en-guerre-1-4-unis-dans-le-patriotisme_5057161_3222.h

    Au nom de la lutte contre le djihadisme, le 11-Septembre a précipité les Etats-Unis dans quinze années de combats. Premier volet de notre reportage autour de la guerre d’Irak.

    La planète a peur. Quinze ans après que les Etats-Unis ont été frappés un lumineux et meurtrier matin de septembre, l’impression est que le monde vit dans un état d’indescriptible chaos. Le mouvement djihadiste continue de s’étendre géographiquement, le Proche-Orient est à feu et à sang, et partout des attentats rappellent à intervalles plus ou moins fréquents la dangerosité de la menace. A New York même, symbole du basculement du monde en 2001, des bombes artisanales ont explosé une semaine après la quinzième commémoration du 11-Septembre.

    Pour beaucoup de citoyens de ce monde troublé, les Etats-Unis sont aussi fautifs qu’Al-Qaida, ses partisans et successeurs. Leur réaction à l’attaque aussi spectaculaire qu’inattendue de New York et Washington aurait fortement contribué à amplifier le tourment dont ils furent la cible. Un tourment qui s’est propagé sur la planète et dont nul ne voit plus la fin.

    Les Américains, eux, ne savent plus que penser. Ils ne savent plus qui croire, de ces deux présidents, George W. Bush et Barack Obama, qui leur ont fait emprunter des sentiers de la guerre très différents, ni de leurs opposants, ni des commentateurs. La promesse de se désengager des conflits lointains fut l’une des raisons de l’élection d’Obama. La guerre qui continue est aujourd’hui l’une des raisons du vote mû par la peur et le protectionnisme en faveur de Donald Trump, qui va prendre les commandes des Etats-Unis le 20 janvier.

    L’Afghanistan, où vivaient à l’époque le chef d’Al-Qaida, Oussama Ben Laden, et ses partisans, est désormais le théâtre de la guerre la plus longue de l’histoire de l’Amérique, plus longue que celle du Vietnam (1964-1975). Peu d’Américains le perçoivent. Une actualité chasse l’autre. La « une » des médias aujourd’hui, c’est l’organisation Etat islamique (EI) et le homeland terrorism, le « terrorisme intérieur » qu’elle tente d’inspirer, ces attaques perpétrées par de jeunes islamistes radicaux nés ou réfugiés aux Etats-Unis.

    Quinze ans. Une éternité, déjà. Après quinze ans à parcourir les lignes de front afghanes et irakiennes, les rues de Kaboul et de Bagdad, à tenter de comprendre la spirale des conflits qui opposent les Etats-Unis aux organisations djihadistes, le moment était venu d’aller de nouveau arpenter les routes d’Amérique. A la recherche à la fois de ceux qui ont combattu et de ceux qui sont restés au pays, à la recherche d’Américains rencontrés à travers le monde et de nouveaux visages. A la recherche de réponses aux questions qu’eux-mêmes se posent : comment l’Amérique a-t-elle changé ? Comment la société a-t-elle évolué ? Et comment se fait-il que ce conflit soit devenu une long war, une « guerre longue », puis, pour certains, une unending war, une « guerre sans fin » ?

    L’histoire aurait pu être différente. Il était impossible de prévoir, ce 11 septembre 2001, que la guerre d’Afghanistan allait durer si longtemps. Car tout aurait peut-être pu se jouer en quatre-vingt-deux jours… Le 26 septembre 2001, l’agent de la CIA Gary Schroen entre, avec six hommes, en Afghanistan, afin de préparer, avec les moudjahidin de la vallée du Panchir, au nord de Kaboul, l’offensive qui va renverser le gouvernement taliban, hôte ­d’Al-Qaida. Le 16 décembre 2001, Oussama Ben Laden, accompagné des 300 derniers combattants djihadistes encore en vie, s’enfuit d’Afghanistan, échappant à l’étau qui se resserre autour de lui dans les montagnes de Tora Bora, vers les « zones tribales » pachtounes du Waziristan, au Pakistan.

    Unis par le 11-Septembre

    Entre ces deux événements, quatre-vingt-deux jours se sont écoulés. La guerre d’Afghanistan aurait pu soit être définitivement terminée, si Ben Laden et ses hommes avaient été tués à Tora Bora, soit se poursuivre quelques jours ou semaines de plus au Pakistan – où Ben Laden sera finalement tué par une unité américaine des forces spéciales, la Navy SEAL Team Six, dix ans plus tard.

    Peu après l’entrée à la Maison Blanche de ­Barack Obama, en 2009, une commission du Congrès, sous la direction de John Kerry, a mené une enquête remarquable sur l’épisode de Tora Bora, publiée dans un rapport intitulé « Tora Bora Revisited ». La commission parlementaire racontait que le capitaine américain des forces spéciales, qui entendait la voix de Ben Laden dans son talkie-walkie et réclamait d’urgence des troupes supplémentaires pour prendre d’assaut la montagne, n’a jamais reçu ni réponse ni renforts. La raison principale était que le chef d’état-major, le général Tommy Franks, était trop occupé à établir des plans d’invasion de l’Irak, qu’il devait rendre à la Maison Blanche quelques jours plus tard.

    Personne peut-être n’a lu « Tora Bora Revisited ». C’était inutile, trop tard. Ben Laden sera bien tué deux ans plus tard, Obama ayant recentré la guerre américaine en priorité contre Al-Qaida, mais, entre-temps, Bush et son équipe avaient choisi l’occupation de l’Afghanistan, l’invasion et l’occupation de l’Irak, la war on terror, la « guerre au terrorisme » qui allait multiplier par centaines de milliers le nombre de djihadistes sur la planète au lieu d’anéantir l’ennemi initial.

    « CE JOUR A RENFORCÉ LA NATION AMÉRICAINE, CAR NOUS N’ÉTIONS QU’UNE GÉNÉRATION DE JOUEURS DE JEUX VIDÉO ET NOUS AVONS SOUDAINEMENT APPRIS À SERVIR UNE CAUSE : NOTRE PAYS », DÉCLARE LE VÉTÉRAN JASON MCCARTHY

    En ce 11 septembre 2016, New York se souvient… Pendant cette cérémonie de commémoration des attentats d’Al-Qaida, aucun New-Yorkais ne songe évidemment à ce qu’aurait pu être une guerre de quatre-vingt-deux jours. D’abord, il y a l’émotion à l’évocation de l’effondrement des tours du World Trade Center et à l’appel des noms des morts. Ensuite, il y a cette impression légitime que rien n’est fini, que la guerre dure, qu’un partisan d’Al-Qaida ou de l’organisation Etat islamique peut surgir au coin d’une rue.

    Alice Greenwald a accueilli des dizaines de milliers d’Américains survivants du 11-Septembre ou proches des victimes de 2001, et une pléiade de politiques, dont Hillary Clinton et Donald Trump en campagne pour l’élection présidentielle. La directrice du ­Mémorial du 11-Septembre est fière de son musée, ouvert il y a deux ans, qui a déjà reçu sept millions de visiteurs.

    « Le 11-Septembre a eu deux conséquences principales aux Etats-Unis : la prise de conscience de la vulnérabilité de l’Amérique, une nouvelle perte de l’innocence des Américains, et par ailleurs un extraordinaire moment d’unité, raconte Alice Greenwald. Ce musée tente de restituer ce sentiment d’unité qui a suivi le 11-Septembre. C’est un musée sur la réponse à l’événement. Que fait-on après que des gens diaboliques ont tué tant d’innocents ? Que fait-on individuellement ? »

    Sur les murets qui cernent les deux bassins creusés sur les empreintes des tours disparues, et qui reflètent le vide, l’absence, les noms des 2 977 victimes du 11-Septembre – dont 2 753 morts à New York – sont gravés. Les passants y déposent des fleurs.

    « Je voulais venger mon pays »

    A 8 h 46, l’heure où un avion a frappé la première tour il y a quinze ans, la foule, rassemblée dans le sud de Manhattan, observe une minute de silence. Le vétéran Jason McCarthy vient de dire quelques mots à la vingtaine d’amis et collègues qui l’ont accompagné de Floride pour la commémoration new-yorkaise. Des paroles solennelles sur le service du pays. « Le 11-Septembre, je voulais venger mon pays. Je me suis engagé, j’ai servi, j’ai combattu, raconte Jason McCarthy, qui fut soldat des forces spéciales durant cinq ans. Je pense honnêtement que ce jour a renforcé la nation américaine, car nous n’étions qu’une génération de joueurs de jeux vidéo et nous avons soudainement appris à servir une cause : notre pays. Cet esprit continue de vivre aujourd’hui. »

    Beaucoup, à 8 h 46, ont les larmes aux yeux. Tous regardent vers le ciel, vers les deux tours absentes, vers cette désormais tour unique bâtie à côté du Mémorial du 11-Septembre, le One World Trade Center, la plus haute tour de New York, culminant à 541 mètres, soit 1 776 pieds, en référence à l’année de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis.

    Toute la journée, la ville commémore. Les familles des victimes ont un accès réservé au Mémorial. Une chorale, au Musée des pompiers, chante un bouleversant Amazing Grace en mémoire des 343 soldats du feu qui ont perdu la vie en tentant d’en sauver d’autres, juste avant l’effondrement des tours jumelles.

    EN CE 11 SEPTEMBRE 2016, LE PRÉSIDENT OBAMA LOUE « LA RÉACTION D’UNE GÉNÉRATION D’AMÉRICAINS QUI S’EST DRESSÉE POUR SERVIR ET QUI A RISQUÉ ET DONNÉ SA VIE POUR AIDER À [LES] PROTÉGER »

    Le soir venu, dans une caserne de pompiers, devant un public de vétérans et d’amis, Jason McCarthy fait une intervention publique et raconte « comment devenir un meilleur homme grâce au 11-Septembre ». « Ce n’est pas un processus facile que de s’imaginer tuer un autre être humain. De plus, on m’a envoyé en Irak alors que je m’imaginais traquer Ben ­Laden en Afghanistan. Cela dit, à ce stade, c’était devenu de la sémantique. L’important était le service en lui-même. Servir l’Amérique. Mourir pour l’Amérique. Servir et mourir pour ses camarades. L’addiction à servir, à accomplir quelque chose de plus grand que soi, le culte du “Send me !” [« Envoyez-moi ! »] des forces spéciales ont changé ma vie et fait de moi un homme meilleur. »

    Devant le mémorial près de l’emplacement du World Trade Center, le 11 septembre 2016.
    Le président Barack Obama, ce jour-là, commémore comme chaque année le 11-Septembre au Pentagone, à Arlington (Virginie), où un troisième avion piloté par les hommes d’Al-Qaida s’était abattu. Il est au quartier général de ce que l’Amérique vénère le plus : ses hommes en armes. Le Pentagone est aussi le premier symbole de la réaction américaine au 11-Septembre, Washington ayant militarisé sa politique étrangère : quinze ans après, l’armée américaine mène officiellement des opérations de guerre dans sept pays (Afghanistan, Irak, Libye, Pakistan, Somalie, Syrie, Yémen) et est présente dans une cinquantaine d’autres sur la planète.

    Le président Obama loue « la réaction d’une génération d’Américains qui s’est dressée pour servir et qui a risqué et donné sa vie pour aider à [les] protéger ». Il remercie ces Navy SEAL qui ont fait « justice » en supprimant Oussama Ben Laden, dont la mort restera comme l’un des principaux succès de sa présidence. Il parle d’une Amérique ouverte sur le monde et tolérante. Et d’une Amérique qui affronte de nouveaux dangers : de Boston à San Bernardino et à Orlando, ce sont désormais des citoyens américains ou résidents aux Etats-Unis qui portent des coups mortels, « inspirés par les idéologies de la haine ».

    En ce jour de commémoration, le président veut unir l’Amérique. Rien n’évoque les controverses des quinze dernières années. Rien n’indique ses désaccords profonds avec la politique de Bush, ni qu’il y ait eu une différence fondamentale entre la guerre d’Afghanistan – où Al-Qaida avait trouvé refuge – et celle d’Irak – un pays qui n’avait pas davantage de liens avec Al-Qaida que d’armes chimiques menaçant le monde.

    Que l’on considère l’occupation de l’Afghanistan, après la défaite rapide des talibans et la fuite de Ben Laden au Pakistan, comme justifiée ou non, l’Irak reste, avec la création de la prison de Guantanamo, le principal symbole des erreurs commises par les Etats-Unis dans leur réaction au 11-Septembre. Une erreur illustrée, le 9 avril 2003, jour de la chute de Bagdad, par un épisode très médiatisé à l’époque puis peu à peu tombé dans l’oubli.

    Le monde se souvient de la chute de la statue de Saddam Hussein, abattue place Al-Ferdaous (place du Paradis) par une centaine de Bagdadis aidés – leurs burins se révélant inutiles face au socle en béton – par une grue de l’armée américaine. Inaugurée l’année précédente pour le 65e anniversaire du raïs, la statue, représentant Saddam Hussein la main tendue vers Jérusalem, était la plus majestueuse du pays.

    « Capitaine Lewis, détruisez cette statue ! », hurle ce jour-là le colonel Bryan McCoy, l’officier des marines entré dans l’Histoire comme l’homme de la chute de Bagdad. Lewis, surpris, rappelle à son colonel que les ordres sont de laisser les Irakiens abattre seuls les statues de Saddam Hussein. « Aujourd’hui est un jour spécial, capitaine Lewis !, gronde McCoy. Détruisez cette statue ! » C’est ainsi, sous l’œil des caméras de télévision, que Bagdad tomba…

    SI, EN 2003, LES BAGDADIS REMERCIENT LES AMÉRICAINS D’AVOIR CHASSÉ LE TYRAN, ILS NE SOUHAITENT PAS QUE LEUR DRAPEAU FLOTTE SUR LE PAYS

    Peu en revanche se souviennent qu’un instant, lorsque la nacelle de la grue atteint le sommet de la statue, un drapeau américain est posé sur le visage du raïs par un homme du capitaine Lewis. Très brièvement, car la foule proteste immédiatement : si ces Bagdadis remercient les Américains d’avoir chassé le tyran, ils ne souhaitent pas que leur drapeau flotte sur le pays. Ils n’imaginent d’ailleurs pas que l’envahisseur devienne un occupant. Ils pensent que les soldats repartiront aussi vite qu’ils sont venus.

    L’histoire de cette arrogance dominatrice, de ce drapeau qui fait hurler la foule, remonterait au 11-Septembre, le jour où tout commence, le jour qui justifie tout. Ce 9 avril 2003, expliquant pourquoi ses hommes ont coiffé la statue de Saddam Hussein aux couleurs américaines, le colonel McCoy confie, la voix teinte d’émotion, que ce drapeau vient des décombres du Pentagone, où il a été trouvé entre les cadavres de camarades et les blessés. « Pour nous, il veut dire quelque chose. Nous l’avons apporté d’Amérique avec nous sur le champ de bataille… »

    Peut-être d’ailleurs McCoy le croit-il sincèrement, car Tim McLaughlin, le propriétaire du drapeau, était bien au Pentagone le 11-Septembre. Quinze ans plus tard, c’est dans un chalet de Concord (New Hampshire) que le bout de tissu réapparaît. « Ce drapeau est en bas quelque part… » Tim McLaughlin sourit. De longues recherches dans la cave et l’aide de son épouse s’avèrent nécessaires pour retrouver le célèbre drapeau, symbole place Al-Ferdaous du passage de libérateur à occupant, symbole peut-être de l’échec de tout ce que les Etats-Unis ont entrepris au Moyen-Orient depuis quinze ans, au lieu de traquer 300 combattants perdus au Waziristan.

    Lorsque l’avion percuta le Pentagone, Tim McLaughlin était militaire dans les marines et, à cause d’une jambe cassée, avait été muté à l’état-major le temps de sa rééducation. Il a aidé à évacuer des blessés. Un an plus tard, l’armée se consacre à ses préparatifs d’invasion de l’Irak. Un jour, une amie de sa belle-sœur, une jeune fille de Washington qui ne lui veut que du bien, lui offre un drapeau acheté au coin de la rue. Un porte-bonheur, en quelque sorte, avant de partir à la guerre. « C’était juste un drapeau. Je l’ai oublié. Puis il s’est retrouvé dans mon paquetage. »

    Le vétéran Tim McLaughlin, à Concord (New Hampshire), le 13 septembre 2016.
    Une fois l’unité arrivée à Bag­dad, place Al-Ferdaous, McLaughlin le donne à son officier supérieur. Et c’est ainsi que ce drapeau, qui n’a jamais connu le Pentagone ni ses décombres, se retrouve au sommet de la statue de Saddam Hussein.

    « Beaucoup de gens ont dit que tout ça, la chute de la statue, le drapeau, était organisé, planifié… », sourit McLaughlin. Dans la vie, et particulièrement dans la guerre, les choses se déroulent souvent autrement que selon des plans et des complots. De même que la mission de McCoy n’était pas d’aller jusqu’à la place Al-Ferdaous ce jour-là et qu’il a accéléré la cadence en comprenant que la ville était ouverte, aucun soldat américain ne pouvait prévoir qu’une centaine d’Irakiens tenteraient d’abattre cette statue, que McCoy ordonnerait malgré ses consignes de les aider, et qu’un McLaughlin allait sortir de son sac un drapeau offert par une amie de sa belle-sœur.

    « J’ai souffert au retour d’Irak »

    Cela ne change rien au destin tragique que connaît l’Irak depuis ce jour, de la guérilla antiaméricaine à la guerre civile entre sunnites et chiites, du chaos à la fragmentation du pays. Aux Etats-Unis, ce n’est cependant pas le problème des vétérans. Ils pensent d’abord à eux-mêmes et à leurs proches.

    Tim McLaughlin raconte honnêtement son retour, sous le regard attendri de son épouse. « Aujourd’hui j’ai une belle famille, un excellent job de juriste et une superbe maison, mais j’ai souffert au retour d’Irak. Les cauchemars, la nuit. Les traumatismes, les problèmes mentaux et les médicaments. Il est difficile, après l’armée, après la guerre, de se replonger dans une société individualiste et matérialiste, où les gens n’aiment pas le risque, où Hollywood fait des films de guerre qui ne reflètent aucunement la réalité, où les politiques veulent juste des votes, et les médias des clics. »

    Comme beaucoup de vétérans, Tim McLaughlin est engagé dans des associations au service de sa communauté. Lui fait des lectures de L’Odyssée d’Homère à des soldats un peu paumés. « Les gens nous arrêtent dans la rue, lorsque nous sommes en uniforme, et nous disent : “Thank you for your service” [« Merci pour ­votre service »]. Mais ils n’ont aucune idée de ce pour quoi ils nous remercient. Aucune. »

    Deuxième épisode : « Thank you for your service »

    Montrer l’Amérique sous surveillance

    Les images de notre série « Voyage dans l’Amérique en guerre » sont signées Tomas van Houtryve. Le photographe américano-belge a accompagné notre reporter sur les routes des Etats-Unis équipé d’une caméra thermique clipsée sur son smartphone. Un procédé technique qu’il avait déjà utilisé dans sa série « Packing Heat » (expression d’argot qui signifie « porter une arme »), réalisée après que la police de New York eut annoncé, en 2012, son projet – finalement abandonné – de s’équiper de scanners infrarouges pour repérer les armes à feu dissimulées sous les vêtements. Il avait alors sillonné la ville, qui dispose d’un des systèmes de surveillance les plus sophistiqués du pays, pour « voir comment une technologie conçue pour la surveillance captait le corps humain ».

  • What if the FBI Tried To Crack An Android Phone? We Attacked One To Find Out | IFLScience

    http://www.iflscience.com/technology/what-if-fbi-tried-crack-android-phone-we-attacked-one-find-out

    The Justice Department has managed to unlock an iPhone 5c used by the gunman Syed Rizwan Farook, who with his wife killed 14 people in San Bernardino, California, last December. The high-profile case has pitted federal law enforcement agencies against Apple, which fought a legal order to work around its passcode security feature to give law enforcement access to the phone’s data. The FBI said it relied on a third party to crack the phone’s encrypted data, raising questions about iPhone security and whether federal agencies should disclose their method.

    But what if the device had been running Android? Would the same technical and legal drama have played out?

    We are Android users and researchers, and the first thing we did when the FBI-Apple dispute hit popular media was read Android’s Full Disk Encryption documentation.

    We attempted to replicate what the FBI had wanted to do on an Android phone and found some useful results. Beyond the fact the Android ecosystem involves more companies, we discovered some technical differences, including a way to remotely update and therefore unlock encryption keys, something the FBI was not able to do for the iPhone 5c on its own.

    #sécurité #smartphone #FBI #Apple #Android

  •  » Pourquoi les Arabes ne veulent pas de nous en Syrie, par Robert F. Kennedy, JR
    Par ROBERT F. KENNEDY, JR
    http://www.les-crises.fr/pourquoi-les-arabes-ne-veulent-pas-de-nous-en-syrie-par-robert-f-kennedy-

    Ils ne détestent pas « nos libertés ». Ils détestent que nous ayons trahi nos idéaux dans leurs propres pays – pour du pétrole.

    Par ROBERT F. KENNEDY, JR

    En partie parce que mon père a été assassiné par un arabe, j’ai fait un effort pour comprendre l’impact de la politique américaine au Moyen-Orient, et particulièrement des facteurs qui motivent parfois des réponses sanguinaires de la part du monde islamique envers notre pays. Tandis que nous nous concentrons sur l’émergence de l’État Islamique et recherchons l’origine de la barbarie qui a pris tellement de vies innocentes à Paris et San Bernardino, nous pourrions vouloir regarder au-delà des explications confortables relatives à la religion et l’idéologie. Nous devrions plutôt examiner les explications plus complexes de l’Histoire et du pétrole et comment elles pointent un doigt accusateur vers nos propres rivages.

    Le peu glorieux registre d’interventions violentes américaines en Syrie, très peu connu des Américains mais cependant très bien connu des Syriens, a créé un terrain fertile à un djihadisme islamique violent qui complique toute réponse effective de nos gouvernements pour relever le défi de l’État Islamique. Aussi longtemps que l’opinion publique américaine et les politiciens ignoreront ce passé, les interventions à venir vont vraisemblablement se limiter à empirer la crise. Le secrétaire d’État John Kerry a annoncé cette semaine un cessez-le-feu “provisoire” en Syrie. Mais comme les moyens et le prestige des É-U en Syrie sont très faibles – et que le cessez-le-feu ne concerne pas des belligérants importants comme l’ÉI et al-Nosra – il est condamné à se limiter au mieux à une fragile trêve.

    traduction de l’article cité par @souriyam : http://seenthis.net/messages/465617

  • Attentats de Bruxelles : un ministre israélien accuse l’Europe d’avoir ignoré le danger
    AFP / 22 mars 2016 19h42
    http://www.romandie.com/news/Attentats-de-Bruxelles-un-ministre-israelien-accuse-lEurope-davoir-ignore-le-danger_RP/688173.rom

    Jérusalem - Un ministre israélien réagissant aux attentats de Bruxelles a accusé mardi l’Europe d’avoir ignoré le danger posé par des cellules terroristes islamiques sur son sol, préférant critiquer Israël.

    Je le répète : nombreux sont ceux en Europe qui ont préféré s’adonner à la folie qui consistait à condamner Israël, à étiqueter ses produits, et à le boycotter, (alors qu’au) même moment, sous le nez des citoyens du continent, croissaient des milliers de cellules terroristes (...), a affirmé le ministre des Sciences, de la Technologie et de l’Espace, Ofir Akounis, sur sa page Facebook.

    Le ministre s’est distingué par cette déclaration alors que le reste de la classe politique israélienne a exprimé sa solidarité avec le peuple belge et appelé à l’union contre le terrorisme.
    (...)
    Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé dans un message vidéo retransmis devant la convention annuelle du groupe de pression américain pro-israélien Aipac que le seul moyen de vaincre le terrorisme est de s’unir et de le combattre ensemble tout en présentant ses condoléances aux familles des victimes.

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    AIPAC 2016 : Netanyahou lie les attentats de Bruxelles aux attaques en Israël
    Par i24news | Publié : 22/03/2016 - 16:02,
    http://www.i24news.tv/fr/actu/international/107057-160322-aipac-2016-netanyahou-lie-les-attentats-de-bruxelles-aux-attaq

    Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’est exprimé lors de la conférence annuelle du puissant lobby juif américain Aipac mardi à Washington, quelques heures après les attentats de Bruxelles.

    “Les attaques à Paris, à San Bernardino, à Istanbul, en Côte d’Ivoire et aujourd’hui à Bruxelles, tout comme les attaques journalières en Israël, font partie d’une bataille contre nous tous”, a déclaré Netanyahou

    Le Premier ministre a également présenté ses condoléances aux familles des victimes des attaques de Bruxelles.

    “Nous ne pouvons pas leur rendre Bruxelles, Istanbul, la Californie ou la Cisjordanie. Cela ne leur suffira pas car ils cherchent uniquement notre destruction et le contrôle totale. Leur exigence de base est que nous disparaissions”, a-t-il ajouté.

    “Il n’y a qu’une seule manière de les vaincre : par l’unité politique et la clarté morale”.

  • The Chilling Rise of Islamophobia in Our Schools
    http://www.motherjones.com/politics/2016/01/bullying-islamophobia-in-american-schools

    “WHAT DO YOU MISS about Syria the most?” I ask Nour on a rainy December afternoon in 2015, as we board a train after school. The soft-spoken 17-year old has invited me to join her at “I Stand with Arabs and Muslims,” a rally in San Francisco organized in the wake of the biggest spike in anti-Muslim violence in a decade, following deadly attacks in Paris and San Bernardino, California. Source: Mother Jones

  • État islamique contre #Al-Qaïda, la rivalité de l’horreur

    Beyrouth, Paris et San Bernardino, en Californie. En moins de deux mois, le groupe armé État islamique (EI) et ses adeptes ont ébranlé le monde et fait des centaines de victimes.

    En fait, l’EI est en train de l’emporter sur Al-Qaïda, explique Francesco Cavatorta, spécialiste du Moyen-Orient et professeur à l’Université Laval, à Québec, en ce qui concerne le recrutement et le financement, surtout chez les jeunes.

    En octobre dernier, le chef du Centre national américain de lutte contre le terrorisme, Nick Rasmussen, déclarait devant le Congrès des États-Unis que l’État islamique avait dépassé Al-Qaïda comme « leader mondial des mouvements extrémistes violents », soulignant que l’EI avait accès à un « grand réservoir de recrues potentielles dans les pays occidentaux ».

    http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/special/2015/12/etat-islamique-al-qaida/index.html
    #EI #Al-Qaida #ISIS #Etat_islamique

  • Un homme arrêté après l’incendie d’une #Mosquée en Californie
    https://www.mediapart.fr/journal/international/131215/un-homme-arrete-apres-lincendie-dune-mosquee-en-californie

    La police américaine a arrêté un homme de 23 ans soupçonné d’avoir allumé un incendie vendredi dans une mosquée du sud de la Californie en représailles au massacre de 14 personnes tuées par un couple de musulmans à San Bernardino dans le même Etat, ont rapporté samedi les autorités.

    #International #Fil_d'actualités #Amérique_du_nord #Etats-Unis #islamophobie

  • USA : 30 acteurs de 21 à 70 ans ont été demandés via le site Craigslit pour jouer pour la journée du 2 décembre à San Bernardino (jour de la tuerie !)
    http://www.brujitafr.fr/2015/12/usa-30-acteurs-de-21-a-70-ans-ont-ete-demandes-via-le-site-craigslit-pour-

    * Si vous pouvez écouter la vidéo en entier vous serez étonnés de constater à quel point la mise en scène comporte de graves erreurs. Pour la Craigslit, rendez-vous à 12:08. Ici une autre vidéo où vous pourrez voir un mec qui, le jour de la tuerie, nous...

  • Where 2015’s mass shootings have occurred, in 1 map

    In July, we created a map showing the locations of the year’s mass shootings to that point. That map used data collected by ShootingTracker.com, a crowd-sourced project attempting to catalog incidents in which four or more people were injured or killed by gunfire — a broader definition of the term “mass shooting” than the one used by the federal government.


    https://www.washingtonpost.com/news/the-fix/wp/2015/12/02/where-2015s-mass-shootings-have-occurred-in-1-map/?postshare=8651449090324627&tid=ss_tw
    #cartographie #visualisation #USA #Etats-Unis #armes #meurtres #meurtres_de_masse #fusillade