• Egypt Academics, Researchers Caught In State Crosshairs

    Clutching his passport and ticket to Seattle, #Waleed_Salem had a sinking feeling he would be prevented from boarding his flight from Cairo because of his academic research. His hunch proved right.

    The political science doctoral candidate at the University of Washington had already tried to fly out in May last year to see his 13-year-old daughter but authorities confiscated his passport and he missed the flight.

    Last month, “I went with the knowledge that I might be turned back ... I was optimistic but without any certainty. I’ve done nothing wrong so I shouldn’t be worried,” Salem told AFP, after he was stopped again.

    Salem, who was doing fieldwork on how courts have tried to resolve political disputes in Egypt and Pakistan since the 1950s, was arrested, blindfolded and handcuffed for five days in May 2018.

    He was later accused of “joining a terror group” among other charges.

    “At the national security prosecution, I was asked about the intricacies of the thesis. Who was my supervisor? What were the chapter titles? Who did you meet? They told me basically: ’You’re saying the judiciary is politicised,’” he explained.

    He had already spent over six months in Egypt’s notorious Tora prison before being released in December 2018 on probation, having to report to a police station twice a week.

    “I cannot wrap my mind around the unspeakable cruelty of preventing me from seeing my daughter for over three years for no reason. No one ever has given me a reason for all of this.”

    #Ilyas_Saliba, a research fellow at the Berlin-based Global Public Policy Institute, said academics were vulnerable.

    “In a country in which the security services aim to control public debate on political issues, scholars who contradict the official state narrative can quickly find themselves on the target list,” he said.

    Under the rule of long-time autocrat Hosni #Mubarak, Egypt’s academic freedoms were already restricted but they have narrowed dramatically since President Abdel Fattah #al-Sisi took office in 2014.

    Egypt ranks in the lowest group on the Academic Freedom Index.

    “An array of legal and regulatory changes aimed ... at increasing political control” has led to a deterioration of freedom to teach and research, said Saliba, who co-authored the latest index.

    The interior ministry did not respond to AFP’s requests for comment on researchers jailed.

    #Patrick_Zaki, who took a quick break from postgraduate studies at Italy’s Bologna University to see his family, was detained upon arrival in Cairo in February 2020 and promptly jailed.

    “I pleaded with him to come because I missed him. He’s my elder son and I have a close relationship with him. I just wanted to see him for a few days. I blame myself that I made him come,” Zaki’s mother, Hala Sobhy, told AFP.

    Zaki’s detention revived painful memories of the disappearance and murder of an Italian researcher in Cairo five years ago.

    The badly mutilated corpse of #Giulio_Regeni, a Cambridge University doctoral student whose thesis examined labour unions in Egypt, was found on the outskirts of Cairo eight days after his disappearance in January 2016.

    Last month, Rome ordered the trial in absentia of four senior Egyptian security personnel implicated in his murder. Cairo has resolutely refused to hand them over.

    Thousands in Italy have signed petitions calling for Zaki’s release, and the country’s senate in April voted to grant him Italian citizenship to receive consular support.

    Sobhy’s son is languishing in jail charged with “harming national security” and “incitement to overthrow the state”. His detention has just been renewed for another 45 days.

    “When I imagine his confinement, I feel like I’m suffocating ... We thought he’d be jailed for a few weeks, but it has gone on for over a year,” she said.

    In a similar case, #Ahmed_Samir, a master’s student at the Central European University in Vienna, also came to Egypt on a family visit and was arrested in February.

    He has been accused of “broadcasting false news” and is due to appear in a state security court again next week.

    Other young Egypt-based researchers have also been detained, including #Kholoud_Amer, head of the translation unit at Alexandria Library, and #Shaima_Sami, a Cairo-based researcher with the Arab Network for Human Rights Information.

    https://www.barrons.com/news/egypt-academics-researchers-caught-in-state-crosshairs-01622943313
    #répression #Egypte #recherche #université #persécution

  • Malgré le cessez-le-feu, peu de laissez-passer médicaux pour les Gazaouis Par Aaron Boxerman
    De nombreux traitements, dont la chimiothérapie, sont indisponibles à Gaza ; Tsahal (l’armée israeliene) déclare que seuls les cas "urgents" sont autorisés en Israël au vu de la situation sécuritaire.

    En dépit d’un cessez-le-feu fragile ayant mis fin aux combats entre Israël et les terroristes du Hamas, de nombreux Gazaouis autorisés à entrer en Israël pour un traitement médical n’ont toujours pas pu le faire mercredi.


    Israël délivre des permis aux Gazaouis, qui sont ensuite orientés vers des hôpitaux en Israël et en Cisjordanie pour des traitements qui ne sont pas disponibles dans l’enclave.

    L’armée israélienne a fermé les points de passage entre Israël et Gaza pendant la guerre de 11 jours du mois dernier. Suite au cessez-le-feu, le ministère de la Défense a annoncé que les Gazaouis cherchant à se faire soigner en Israël seraient à nouveau autorisés à entrer.

    Mais des responsables israéliens ont par la suite précisé que seuls les Gazaouis ayant besoin d’un traitement « vital » seront autorisés à rentrer à l’heure actuelle.

    « Au vu de la situation actuelle, les seuls patients pouvant entrer en Israël depuis Gaza sont ceux qui ont besoin de soins médicaux vitaux et ceux dont la vie est en danger immédiat », a déclaré l’agence de liaison de l’armée avec les Palestiniens, connue sous son acronyme COGAT.

    Salwa, une résidente de Gaza atteinte d’un cancer, détient un permis d’entrée de trois mois qui lui permet d’entrer et de sortir d’Israël pour subir des séances de chimiothérapie à l’hôpital Augusta Victoria de Jérusalem.

    Depuis la guerre, Salwa – dont le nom a été changé pour protéger son identité – a tenté à plusieurs reprises d’entrer en Israël, mais a été refoulée. Sa dernière séance de chimiothérapie était prévue pour le 23 mai, mais elle l’a manquée en raison des nouvelles restrictions.

    « Chaque jour, nous les appelons ou nous nous rendons au poste de contrôle, pour nous entendre dire que nous ne pouvons pas passer aujourd’hui non plus. C’est terrible de la voir se détériorer lentement et de savoir que nous ne pouvons rien y faire », a déclaré le mari de Salwa, qui a demandé l’anonymat, lors d’un appel téléphonique depuis le nord de la bande de Gaza.

    Le mari de Salwa a démenti l’idée que la chimiothérapie de sa femme n’était pas « urgente ». « Ce sont des traitements complexes, et ils doivent être entrepris à temps. Si elle ne reçoit pas son traitement, son état pourrait se détériorer davantage », a-t-il déclaré.

    Israël et l’Égypte bloquent l’enclave côtière depuis 2006, imposant des restrictions strictes à la circulation des personnes et des biens pour empêcher les terroristes du Hamas de constituer une menace encore plus grave pour la sécurité.

    Les groupes de défense des droits de l’homme déplorent l’impact que les restrictions ont eues sur la population civile de Gaza. De nombreux hôpitaux de Gaza sont mal équipés et de nombreuses procédures médicales – telles que la chimiothérapie pour les patients atteints de cancer – ne sont tout simplement pas disponibles dans l’enclave.

    Au cours de la récente série de combats entre Israël et le groupe terroriste Hamas, Israël a fermé tous les points de passage avec la bande de Gaza. Seules quelques exceptions ont été faites pour que des convois d’aide spécifiques pénètrent dans l’enclave côtière pendant les combats. Des terroristes palestiniens ont bombardé ces convois, blessant un soldat.

    Dans le même temps, les autorités israéliennes ont accepté beaucoup moins de dérogations de Gazaouis cherchant des soins d’urgence depuis les récentes violences.

    Selon le groupe de défense des droits de l’homme Physicians for Human Rights-Israel, seulement 7 % des demandes urgentes ont été acceptées par les autorités israéliennes entre le 25 et le 31 mai. Avant l’escalade actuelle, le taux d’acceptation était d’environ 66 %.

    Lundi, Ahmad Abd al-Harati, 62 ans, habitant de Gaza, est décédé après que son transfert vers les urgences de l’hôpital al-Makassed de Jérusalem-Est lui ait été refusé. Abd al-Harati souffrait d’une tumeur à la langue et à la gorge, selon PHR-I.

    Un certain nombre de groupes de défense des droits de l’homme, dont PHR-I, ont demandé à la Cour suprême de revoir la nouvelle politique. La date d’une audience n’a pas encore été fixée.

    #Gazaouis #génocide #santé #soins #chimiothérapie interdite #israël #Égypte #ghetto #ghettos #racisme #Palestine #Gaza #ségrégation
    Source : https://fr.timesofisrael.com/malgre-le-cessez-le-feu-peu-de-laissez-passer-medicaux-pour-les-ga

    • L’armée israélienne recommande d’épaissir les pièces fortifiées dans la périphérie de Gaza
      Face au "développement des capacités" des terroristes gazaouis, le chef de la Défense passive veut que des plaques d’acier plus épaisses soient placées sur les fenêtres des abris

      Le chef du commandement du front intérieur de Tsahal a déclaré mardi, aux chefs municipaux des communautés proches de la bande de Gaza, qu’il recommanderait que des plaques d’acier plus épaisses soient placées au-dessus des fenêtres des abris anti-bombes, dans les maisons situées à proximité de l’enclave côtière.


      Selon un communiqué de Tsahal, suite à la recommandation du général de division, Uri Gordin, les plaques d’acier dans les communautés situées dans un rayon de sept kilomètres de la frontière, seront remplacées par des plaques d’au moins 32 millimètres d’épaisseur, en raison du « développement des capacités » des terroristes palestiniens dans la bande de Gaza.
      . . . . . . . . .
      La suite : https://fr.timesofisrael.com/larmee-recommande-depaissir-les-pieces-fortifiees-dans-la-peripher

  • هل سرّع انتِصار غزّة تحرّك الدولة المِصريّة لاستِعادة قِيادتها الإقليميّة؟ وما هي الأسباب السّبعة التي تَقِف خلف هذا التّحوّل المِصري؟ ولماذا لا نَستبعِد أن تكون المُقاومة الفِلسطينيّة الذّراع الضّارب لمِصر في حرب سدّ النهضة في حالِ اشتِعال فتيلها.. وكيف؟ - رأي اليوم
    https://www.raialyoum.com/index.php/%d9%87%d9%84-%d8%b3%d9%91%d8%b1%d8%b9-%d8%a7%d9%86%d8%aa%d8%b5%d8%a7%d8%b

    Je signale, juste parce que c’est un point de vue totalement ignoré à ma connaissance dans la presse francophone, cet édito d’Abdelbari Atwan qui analyse le dernier conflit entre Palestiniens et Israël à travers le prisme du retour de l’Egypte comme grande puissance régionale.

    #égypte #palestine

  • Webinaire 42 / À l’épreuve des murs : géographies de la sécurisation au Caire

    Durant la révolution​ égyptienne​, la lutte pour l’occupation des espaces urbains a été un enjeu majeur aussi bien pour les contestataires révolutionnaires que pour les forces de l’ordre et le régime autoritaire. À partir de 2013, ce dernier a renforcé la #répression des opposants politiques et la #sécurisation​ des rues du Caire​ à travers un dispositif législatif et matériel composé d’#infrastructures_militaires (murs, #checkpoints, etc.), mais également de #politiques_sécuritaires et d’aménagements urbains. Dans ce webinaire, #Laura_Monfleur, analysera comment ces dispositifs sécuritaires remettent en cause la dimension politique des espaces urbains, effaçant en même temps la #mémoire révolutionnaire dans le centre-ville cairote.

    https://www.youtube.com/watch?v=_h8Ty92hDb8


    #conférence #murs #Caire #Le_Caire #Egypte #géographie_urbaine #urbanisme #murs_intra-urbains #frontières #révolution #printemps_arabes #printemps_arabe #séparation #sécurisation #répression #ligne_de_front #front #espace_public #partition #fortification #espace #zone-tampon #risques #barbelés #militarisation #art_et_politique #appropriation #portes

    Une #carte :


    #cartographie #visualisation

    Quelques captures d’écran tirées de la conférence :

    Des #graffitis :


    #street-art #art_de_rue #trompe_l'oeil #fresques

    Lors de la #parade_des_momies :


    –-> #Parade_dorée_des_Pharaons :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Parade_dor%C3%A9e_des_Pharaons

    @cede :

    Dans ce webinaire, #Laura_Monfleur, analysera comment ces dispositifs sécuritaires remettent en cause la dimension politique des espaces urbains, effaçant en même temps la #mémoire révolutionnaire dans le centre-ville cairote

    #traces #invisibilisation #in/visibilité

    • ‪À l’épreuve des murs. Sécurisation et pratiques politiques dans le centre-ville du Caire postrévolutionnaire (2014-2015)‪

      La révolution égyptienne de 2011 s’est caractérisée par une lutte pour l’appropriation de l’espace public. Elle a été analysée comme une démocratie en actes où les révolutionnaires se sont réappropriés par leurs pratiques et leurs stratégies un espace trop longtemps sécurisé par le gouvernement de Moubarak. Cet article vise à étudier en contre-point les stratégies territoriales de l’État pour le contrôle des espaces publics depuis 2011 et en particulier depuis 2013 avec le renforcement de la répression envers les Frères musulmans et l’arrivée au pouvoir des militaires. Ces stratégies sont mises en évidence dans le cas du centre-ville, épicentre de la révolution mais aussi de la représentation et de l’exercice du pouvoir politique. Elles se caractérisent par des pratiques de cantonnement des manifestations et par l’instauration de barrières et de checkpoints dans le centre-ville du Caire, constituant un véritable dispositif territorialisé et planifié de contrôle des rassemblements publics et des revendications politiques. Cet article vise donc également à analyser les conséquences de ce contrôle sur les pratiques politiques des opposants au régime à l’échelle locale du centre-ville du Caire à travers la restitution d’observations et d’entretiens menés entre 2014 et 2015.

      https://www.cairn.info/revue-egypte-monde-arabe-2017-2-page-39.htm?contenu=resume

  • Révélations : la France signe en secret la vente de Rafale à l’Egypte
    https://disclose.ngo/fr/article/la-france-signe-en-secret-la-vente-de-rafale-a-legypte

    Selon des documents confidentiels obtenus par Disclose, Paris et Le Caire ont signé fin avril un méga-contrat portant sur l’achat de trente avions de chasse. Montant du deal : 3,95 milliards d’euros.

  • « Si je ne parle pas à voix haute, qui le fera ? » : en Egypte, le combat de Laila Soueif pour les prisonniers politiques
    Mère de deux militants emprisonnés, la « matriarche » du clan des militants politiques refuse de se résoudre au silence face à la répression.

    Par Laure Stephan(Le Caire, envoyée spéciale)
    Publié le 20 avril 2021 à 11h01, mis à jour à 08h08
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/04/20/en-egypte-le-combat-de-laila-soueif-pour-les-prisonniers-politiques_6077401_

    Laila Soueif est arrivée la première au rendez-vous fixé dans un grand hôtel du Caire. Elle fume une cigarette. Les conversations sont joyeuses alentour. Elle, la « matriarche » du clan des militants politiques, rit souvent, mais son propos est grave. Parmi les dissidents au pouvoir du président Abdel Fattah Al-Sissi, certains préfèrent, par prudence, la discrétion ou le silence. Elle, refuse de se taire.

    « C’est une question de responsabilité. Je suis connue. J’ai un immense soutien de ma famille élargie. Je sais pouvoir compter sur celui de tant d’avocats qui étaient proches de Seif [Ahmed Seif Al-Islam, son mari, avocat et pionnier de la lutte pour les droits de l’homme en Egypte, mort en 2014]. Cela me place dans une position très privilégiée. Si je ne parle pas à voix haute, qui le fera ? » Regard cerclé par des lunettes, Laila Soueif, 64 ans, interrompt souvent ses phrases. Une pause, avant de mieux préciser. « De quoi avoir peur ? J’ai deux enfants en prison », dit-elle avec un triste sourire.

    Alaa Abdel Fattah, l’aîné, 39 ans, développeur de logiciels et blogueur, l’un des visages de la révolution de 2011, est incarcéré à la prison de haute sécurité de Tora, en banlieue du Caire, en détention provisoire. Sous contrôle judiciaire, après cinq années en prison, il a été de nouveau arrêté à l’automne 2019 : à cette époque, un vaste coup de filet, visant protestataires ainsi qu’intellectuels, opposants de gauche ou libéraux, a suivi des manifestations inattendues contre le pouvoir.

    Sanaa Seif, la benjamine, 27 ans, monteuse de films, a, elle, été condamnée à dix-huit mois de prison en mars, notamment pour diffusion de « fausses informations » relatives au Covid-19. Elle avait été arrêtée à l’été 2020, après avoir manifesté avec sa mère et sa sœur devant la prison de Tora. (...)

    #Egypte

  • « Je dois être patient, attendre que les touristes reviennent » : en Egypte, les commerçants espèrent le retour des beaux jours
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/04/12/je-dois-etre-patient-attendre-que-les-touristes-reviennent-en-egypte-les-com

    Une poignée de clients fait face aux trois pyramides de Gizeh veillées par le Sphinx, assis au café situé sur le toit d’un hôtel sans cachet, dans une odeur de chicha. Sur le site archéologique, les touristes sont peu nombreux, loin de la foule d’avant la pandémie de Covid-19. Mais les habitudes ne changent pas : un selfie devant ces célèbres effigies de l’Egypte, une photo à dos de dromadaire… Les habitants du quartier des pyramides, qui dépendent du tourisme, disent avoir tenu le coup ces derniers mois grâce aux visiteurs égyptiens. « Et, depuis le début de l’année, on voit un peu d’étrangers : des Russes, des Ukrainiens… », détaille Islam Abou Taleb, le jeune patron de l’hôtel Cleopatra.C’est à l’automne 2019 qu’il a inauguré l’établissement. Il a eu quelques bons mois, puis vint le coronavirus. « Tout s’est écroulé. J’ai ouvert le café en janvier pour la clientèle locale. Mais la différence entre ce que dépensent Egyptiens et étrangers est semblable à celle entre la terre et le ciel. » Avec le début, mardi 13 avril, du ramadan, mois de jeûne et de célébration peu propice aux excursions, le nombre de promeneurs locaux va diminuer.
    Hormis les guides, le tourisme à proximité du Sphinx fait vivre vendeurs de souvenirs, chameliers… : toute une économie informelle – comme 50 % des emplois en Egypte – dont dépendent la plupart des 50 000 habitants du faubourg de Nazlet El-Semman, un quartier aux ruelles de sable jouxtant le site archéologique. « Une année de perdue crée des dommages pour plusieurs années », soupire Salah Awian, 51 ans, dans la vaste boutique familiale où sont exposés des flacons d’huiles essentielles ou de copies de fragrances connues. Les canapés, où les touristes se voyaient autrefois offrir thé ou café tandis que les prix se marchandaient, sont vides.
    Une chute des revenus de plus de 69 %
    L’Egypte a reçu 500 000 touristes au cours de ce premier trimestre, contre plus de 2,8 millions sur la même période en 2019. Cette année-là, le pays avait presque renoué avec les chiffres d’avant la révolution de 2011. L’activité est l’une des principales mannes du pays. L’année 2020 s’annonçait prometteuse : mais la pandémie a entraîné une chute des revenus de plus de 69 %, et une augmentation des licenciements. Des facilités – comme des prêts à taux réduit – ont été proposées à certains acteurs du tourisme, tels les hôtels. Un fonds d’urgence pour une aide ponctuelle aux travailleurs informels avait été créé en 2020 ; mais les interlocuteurs rencontrés affirment n’avoir compté que sur eux-mêmes.
    « Quand il y a des étrangers, ce sont des individus, pas des groupes. Le virus a sapé les règles du tourisme », déplore M. Awian. Comprendre : du tourisme de masse. Il ne veut pas d’un autre modèle, qui fait la joie actuelle des allergiques à la foule, mais le retour des tour-opérateurs. Aussi surveille-t-il la réponse sanitaire en Europe, d’où provient d’ordinaire le principal contingent de voyageurs. Lui est convaincu qu’une « bonne alimentation et le climat » le préservent de la maladie. « On est impuissants. Notre gouvernement aura beau dire “venez en Egypte”, cela n’aura pas d’impact tant que les pays limiteront les mouvements de leurs ressortissants. On guette. »Il est peu probable qu’un véritable redémarrage touristique ait lieu avant la fin de l’année – le temps que la vaccination avance en Europe. Dans l’intervalle, l’Egypte soigne son image de terre au riche passé : les autorités ont organisé, samedi 3 avril, une fastueuse « parade » de momies royales, en lui assurant un retentissement international. Des découvertes archéologiques sont régulièrement annoncées. Le tourisme domestique est en outre encouragé, avec des offres sur les vols internes.

    #Covid-19#migrant#migration#egypte#sante#tourisme#economie#retour

  • Turkey’s return policies to Syria & their impacts on migrants and refugees’ human rights

    –-> Chapitre 7 de ce rapport intitulé « Return Mania. Mapping Policies and Practices in the EuroMed Region » :

    https://euromedrights.org/wp-content/uploads/2021/03/EN_Chapter-7-Turkey_Report_Migration.pdf

    #renvois #expulsions #Turquie #réfugiés #asile #migrations #réfugiés_syriens #retour_au_pays #droits_humains #rapport #EuroMed_Rights

    –—

    ajouté à la métaliste sur les « retours au pays » des réfugiés syriens :
    https://seenthis.net/messages/904710

    ping @isskein @karine4 @rhoumour @_kg_

  • L’ #Histgeobox a invité #Coline_Houssais, spécialiste des cultures du monde arabe et auteure d’une très précieuse Anthologie des musiques du monde arabe (Le mot et le reste, 2020), à nous faire découvrir la richesse des musiques de cet espace.

    "Il y a tellement de genres musicaux dans le monde arabe" - Entretien avec Coline Houssais
    L’histgeobox, le 11 novembre 2020
    https://lhistgeobox.blogspot.com/2020/11/il-y-tellement-de-genres-musicaux-dans.html

    Avec cette playlist de 23 morceaux :
    https://www.youtube.com/watch?list=PLC4aXCnIeE1tT5R-s-9NCBfDUyXbWwxn2&v=vEQcgPWAciU

    Dont je retiendrai deux titres :

    #Abdel_Halim_Hafez - Gana El Hawa (1969) tirée de la comédie musicale égyptienne à succès Abi fawq al-chagara, dernier film avec Abdel Halim Hafez, connu à l’époque pour son grand nombre de baisers entre lui et #Nadia_Lutfi... La séquence de cette chanson se déroule lors d’un voyage du couple à #Beyrouth...
    https://www.youtube.com/watch?v=Dy8d_bg88ZY

    Le film en question, mais sans sous-titres :
    https://www.youtube.com/watch?v=W6XW_plS_dk

    Et #Vigon - Sidi H’bibi (2019)
    https://www.youtube.com/watch?v=HlJfPgjttk8

    Contrairement à ce que dit l’article, la version funk de ce classique de la musique arabo-andalouse ne date pas des années 1960, où le marocain Vigon chantait effectivement déjà de la soul, mais de son retour sur le devant de la scène en 2019, avec le groupe de Didier Marty... Vous en connaissiez peut-être aussi la reprise punk de La Mano Negra en 1989 ? Par Renaud en 1990 ?

    Deuxième article de Coline Houssais, complémentaire :

    #Fayrouz - Al Qouds Al Atiqa (La vieille ville de Jérusalem) (1967)
    L’histgeobox, le 11 novembre 2020
    https://lhistgeobox.blogspot.com/2020/11/fayrouz-al-qouds-al-atiqa-la-vieille.html
    https://www.youtube.com/watch?v=zeotb4UrmAo

    #Musique #Musique_et_politique #Musique_Arabe #Egypte #Maroc #Liban #Palestine #Jérusalem

    Je ne sais pas pourquoi @bricabraque ne l’a pas annoncé ici, du coup je le découvre en retard...

  • Égypte : des archéologues découvrent ce qui serait « la plus vieille » #brasserie au monde
    https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/egypte/des-archeologues-decouvrent-ce-qui-serait-la-plus-vieille-brasserie-au-

    Les Égyptiens buvaient de la bière il y a plus de 5 000 ans… Une grande brasserie, qui pourrait être « la plus vieille » au monde, a été découverte en Égypte par une équipe égypto-américaine, sur le site archéologique d’Abydos, a annoncé samedi 14 février le ministère du Tourisme au Caire. La boisson favorite de l’#Égypte_ancienne était brassée sur ce site funéraire, selon le communiqué publié par le ministère.

    […] Des archéologues britanniques avaient fait au début du XXe siècle des découvertes les portant à croire qu’une ancienne brasserie se trouvait dans le secteur, mais ils n’avaient pas été en mesure de la localiser précisément. L’équipe égypto-américaine a réussi à le faire. Matthew Adams affirme que des études ont montré que la #bière y était produite à grande échelle avec quelque 22 400 litres produits « en même temps ». La brasserie « a pu être construite à cet endroit spécifiquement pour les rituels royaux qui avaient lieu à l’intérieur des sites funéraires des rois d’Égypte ».

    Les preuves de la fabrication de bière en Égypte ancienne ne sont pas nouvelles. Des fragments de poteries utilisées par les Égyptiens, vieilles de plus de 5 000 ans, dont de larges bassines en céramique qui servaient à produire de la bière, avaient été découvertes sur un chantier de Tel-Aviv, avait annoncé en 2015 l’Autorité israélienne des Antiquités.

    #archéologie

  • OHCHR | UN experts call for removal of rights defenders Ramy Shaath and Zyad El-Elaimy from ‘terrorism entities’ list
    https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=26739

    GENEVA (11 February 2021) – UN experts urge the Egyptian authorities to remove Ramy Shaath and Zyad El-Elaimy from a “terrorist” list and to stop the systemic misuse of counter-terrorism powers. The matter was heard on appeal yesterday, and is scheduled to be decided on 10 March 2021.

    “We are deeply concerned about the impact on the rights of Mr. Shaath and Mr. El-Elaimy following this listing last year, including fair process, right to freedom of assembly and association, and the negative impact on their family life, their right to work and their right to participate in public affairs,” the experts said.

    The UN experts called on authorities to implement the recent opinion of the Working Group on Arbitrary Detention finding that Mr. Shaath was arbitrarily detained, and he should thus be immediately released. The Working Group found that the proceedings placing Mr. Shaath on a terrorist list violated the presumption of innocence, in breach of article 14 (2) of the Covenant.

    #Ramy_Shaath #Egypte

  • Le front pionnier agro-désertique égyptien, par-delà rural et ruralité ?
    http://journals.openedition.org/echogeo/20441

    Depuis le milieu du XXe siècle, les périphéries désertiques égyptiennes sont devenues le lieu de projection de l’avenir de l’agriculture nationale. Une véritable frontière agro-désertique a émergé, se déplaçant à des rythmes inégaux au cours des six dernières décennies. Cet article se propose d’éclairer la nature des nouveaux territoires agro-désertiques égyptiens et de comprendre en quoi ils interrogent les catégories de rural et de ruralité. La question du rapport au territoire de la nouvelle agriculture et de ses acteurs est posée, ceci depuis les parcelles de petits paysans au sein de villages créés ex-nihilo jusqu’aux exploitations agro-capitalistes contemporaines, parfois distantes de plusieurs centaines de kilomètres des principaux espaces de peuplement. Faut-il s’affranchir du concept de ruralité pour rendre compte des espaces du front pionnier égyptien ? Comment penser l’agricole sans rural et quelles catégories construire pour caractériser ces néo-territoires agro-désertiques ?

    #égypte #agriculture

  • Egypt’s Dystopia Is a Lesson for the World
    https://www.vice.com/en/article/n7v9pd/egypts-dystopia-is-a-lesson-for-the-world


    Protesters fill Cairo’s Tahrir Square in February 2011. Photo: Peter Macdiarmid/Getty Images

    “The narrative that what happened in Egypt was a total failure, that things just returned back to exactly where they started, is pushed by those who are unable to understand or accept the challenge posed by those 18 days,” says Professor Khaled Fahmy, an Egyptian historian now based at the University of Cambridge, referring to the period of revolutionary protest in Tahrir that brought Mubarak’s reign to a close. “It was an effort to imagine an alternative form of society, one that had implications not just for Egypt, but for societies everywhere. It tried to make a space where those conversations could happen, and in that it succeeded. It was possible. And precisely because it was possible, it was dangerous.”


    Tahrir Square, the beating heart of the revolution, pictured in November last year. Photo: Khaled DESOUKI / AFP

    A decade later, with a brief flurry of pro-revolution platitudes now long forgotten – “We should teach the Egyptian revolution in our schools,” remarked then-prime minister David Cameron in February of 2011, shortly before he made an “inspiring” visit to Tahrir Square as part of an arms-sales tour across the region – western leaders have reprised their role as staunch defenders of Egypt’s dictatorship, whose interests are increasingly entwined with their own.

    Sisi, Egypt’s current president and the man who oversaw the massacre of nearly 1,000 protesters during a single day in 2013 (shortly after he deposed Mohamed Morsi, who later died in jail), is a regular presence on the red carpet in European capitals. Considered a bulwark against both violent extremism and mass migration from the region, despite there being scant evidence of his effectiveness on either front, Sisi’s security forces are equipped with French fighter jets, Italian frigates, German submarines and British assault rifles,. Last month, President Emmanuel Macron awarded him France’s highest order of merit, the Légion d’honneur.

    “That year came with so much – so much promise, and so much trauma.”

    But for Sisi, even more vital than cutting-edge weaponry and prestigious photo-calls is the growing entrenchment of his regime in a globalised financial system, which helps ensure that his own stability – and, consequently, the suppression of any future revolutionary challenge – is aligned with the economic concerns of western states and some of the world’s biggest multinational forces. A huge surge in both international loans (Egypt’s external debt has doubled as a proportion of GDP since Sisi assumed power) and foreign direct investment, particularly in the oil and gas sector (BP, Britain’s biggest company, pours more money into Egypt than any other country), has helped drive rising inequality, as ordinary Egyptian taxpayers shoulder a disproportionate strain when it comes to paying back the interest-heavy loans and the related government cuts to social spending. Ten million Egyptians have been newly dragged down into poverty over the past half-decade; meanwhile, the number of “ultra high net worth individuals” in Cairo is rising faster than anywhere else on the planet.

    “The Egyptian government’s fiscal and economic policies are accelerating the transfer of wealth from lower and middle classes to itself and business elites, with likely devastating consequences,” warned Maged Mandour, an analyst for the Carnegie Endowment, in a report last year entitled “Sisi’s war on the poor”. He went on to note that higher levels of deprivation could be detected most clearly in areas like healthcare – where spending as a proportion of GDP has plummeted, leaving less money for doctors, nurses, hospital beds, COVID tests and oxygen tanks. None of this appears to trouble Egypt’s enthusiastic foreign backers; business media giant Bloomberg recently lauded the country as an “emerging market darling”.

    “At best,” says Fahmy, the historian, “we — the Egyptian people — are a nuisance to the regime. At worst, we are a danger. In either case, we are a burden.

    #égypte #révolution #révolutions-arabes #covid-19 #25janvier #sisi #morsi #mubarak #macron

  • Sudan declares full control of border territory settled by Ethiopians

    Sudan said on Thursday its forces had taken control of all of Sudanese territory in a border area settled by Ethiopian farmers, after weeks of clashes.

    Ethiopia, for its part, accused its neighbour of sending forces into its territory for attacks.

    Border tensions have reignited since the outbreak of a conflict in Ethiopia’s northern Tigray region in early November, which sent more than 50,000 mainly Tigrayan refugees fleeing into eastern Sudan.

    Clashes have occurred in recent weeks over agricultural land in the #al-Fashqa area, which lies within Sudan’s international boundaries but has been settled by Ethiopian farmers for years.

    On Saturday, Sudan said it had taken control of most, but not all, of the territory. Acting Foreign Minister Omar Gamareldin told a news conference on Thursday it had now taken the rest.

    Talks between the two countries over the border broke down last week. Sudanese officials say Ethiopia has not formally disputed the border, which was demarcated decades ago. But comments from Ethiopian officials suggest disagreement.

    At a news conference on Tuesday, Ethiopia’s foreign ministry spokesman Dina Mufti accused Sudan of sending troops onto its land.

    “The condition has reached a point where some (Sudanese) political leaders were saying it was their land, and they controlled their own land and they are not going to leave the land,” he said.

    In an Independence Day address late on Thursday, the head of Sudan’s sovereign council said its troops had not left Sudan.

    “Sudan has not and will not cross international borders or violate our neighbour Ethiopia,” General Abdelfattah al-Burhan said late on Thursday. He said Sudan was looking to solve the issue of trespassing farmers through dialogue.

    Ethiopia has accused Sudan of carrying out attacks on the farmers starting in early November. Sudan has said the forces it has engaged with are trained and armed like regular troops.

    Ethiopian spokesman Mufti also blamed Sudan’s behaviour on an unnamed third country, which he said was seeking instability in the region and occupying Sudanese land. That appeared to be a reference to Egypt, which summoned the Ethiopian charge d’affairs to demand an explanation for Mufti’s remarks.

    Egypt, Ethiopia and Sudan have so far failed to end a three-way dispute over the filling and operation of the billion-dollar Grand Ethiopian Renaissance Dam, which Egypt sees as a threat to its agricultural economy, and which began filling in July.

    https://in.reuters.com/article/sudan-ethiopia-idINKBN2951BG?taid=5fee51e8e9b1eb00011de63a
    #Soudan #guerre #conflit #frontières #différend_frontalier
    #Ethiopie #Egypte #agriculture #eau #barrage_hydroélectrique #Nil #Tigré

    ping @reka @fil

  • La visite de Sissi à Paris ou la leçon de realpolitik selon Macron | Warda Mohamed
    https://www.middleeasteye.net/decryptages/la-visite-de-sissi-paris-ou-la-lecon-de-realpolitik-selon-macron

    Le pouvoir égyptien justifie sa politique répressive en faisant référence à ces violations des droits : si « le pays des droits de l’homme » soutient la politique de Sissi, qui peut la désavouer ? S’il réduit les libertés, qui pourrait reprocher à l’Égypte d’agir de même ? Source : Middle East Eye

  • Égypte : « Mon mari est détenu pour son militantisme politique », témoigne l’épouse de Ramy Shaath
    mardi 8 décembre 2020 - par Mathilde Munos
    L’invité de 6h20
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-6h20/l-invite-de-6h20-08-decembre-2020

    La visite en France du président Abdel Fattah al-Sissi pourra-t-elle changer quelque chose au sort du militant égypto-palestinien Ramy Shaath ? Son épouse, Céline Lebrun-Shaat, l’espère. Elle était l’invitée de France Inter mardi matin.

    #FranceEgypte

  • #Vente_d’armes : en secret, l’#exécutif déclare la guerre au #Parlement

    Une note classée « confidentiel défense » dévoile la stratégie du gouvernement pour torpiller les propositions d’un rapport parlementaire sur un contrôle plus démocratique des #exportations d’armement.

    Silence radio. Depuis la publication, le 18 novembre dernier, du #rapport_parlementaire sur les ventes d’armes françaises, l’exécutif n’a pas réagi. Du moins pas officiellement. Car, en réalité, le gouvernement a préparé la riposte dans le secret des cabinets ministériels. Objectif : torpiller le rapport des députés #Jacques_Maire (La République en marche, LRM) et #Michèle_Tabarot (Les Républicains, LR) et les pistes qu’ils suggèrent pour impliquer le Parlement dans le processus de #contrôle des exportations d’armement.

    Disclose a été destinataire d’une note de quatre pages rédigée par le #Secrétariat_général_de_la_défense_et_de_la_sécurité_nationale (#SGDSN), un service directement rattaché à Matignon. Classée « confidentiel défense » – le premier niveau du « secret-défense » –, elle a été transmise au cabinet d’Emmanuel #Macron mais aussi à #Matignon, au #ministère_des_armées, et à celui des affaires étrangères et de l’économie, le 17 novembre dernier. Soit la veille de la publication du #rapport_Maire-Tabarot.

    étouffer les velléités

    Sobrement intitulé « Analyse des 35 propositions du rapport de la mission d’information sur les exportations d’armement Maire-Tabarot », ce document stratégique révèle l’opposition ferme et définitive du gouvernement à une proposition inédite : la création d’une #commission_parlementaire chargée « du contrôle des exportations d’armement ». D’après Jacques Maire et Michèle Tabarot, « cet organe n’interviendrait pas dans le processus d’autorisation des exportations mais contrôlerait, a posteriori, les grands #choix de la politique d’exportation de la France ». Impensable pour le gouvernement, qui entend peser de tout son poids pour étouffer dans l’œuf ces velléités de #transparence.

    Newsletter

    Selon les analystes de la SGDSN, cette proposition doit constituer le « point d’attention majeur » du pouvoir exécutif ; autrement dit, celui qu’il faut absolument enterrer. Le document explique pourquoi : « Sous couvert d’un objectif d’une plus grande transparence et d’un meilleur dialogue entre les pouvoirs exécutif et #législatif, l’objectif semble bien de contraindre la politique du gouvernement en matière d’exportation en renforçant le #contrôle_parlementaire. » A lire les gardiens du temple militaro-industriel français, plus de transparence reviendrait à entraver la #liberté_de_commerce de l’Etat. Et la SGDSN de prévenir : ces mesures pourraient « entraîner des effets d’éviction de l’#industrie françaises dans certains pays ».

    protéger les « clients »

    Si la commission parlementaire devait malgré tout voir le jour, le note préconise qu’elle ne puisse « en aucun cas » obtenir un suivi précis des transferts d’armes. Les élus devront se contenter du rapport qui leur est remis par le gouvernement chaque année, lequel ne précise ni les bénéficiaires du matériel ni son utilisation finale.

    « Cette implication de parlementaires, alertent encore les auteurs, pourrait mener à une fragilisation du principe du #secret_de_la_défense_nationale (…) ainsi que du #secret_des_affaires et du secret lié aux relations diplomatiques avec nos partenaires stratégiques. » Le risque pour l’Etat ? Que « les clients » soient « soumis à une politisation accrue des décisions » qui nuirait aux affaires et provoquerait la « fragilisation de notre #crédibilité et de notre capacité à établir des #partenariats_stratégiques sur le long terme, et donc de notre capacité à exporter ». En ligne de mire, des pays comme l’#Arabie_saoudite ou l’#Egypte, le principal client de l’industrie tricolore en 2019 (https://disclose.ngo/fr/news/la-france-bat-des-records-en-matiere-de-vente-darmes).

    Selon les analystes de le SGDSN, la création d’un contrôle parlementaire sur les exportations aurait également « des conséquences pour le gouvernement, dont les différents ministres seraient exposés ». Comme ce fut le cas en 2019, lorsque la ministre des armées, #Florence_Parly, dû s’expliquer sur ses #mensonges répétés après les révélations de Disclose sur les armes vendues à l’Arabie saoudite et utilisées dans la guerre au #Yémen (https://made-in-france.disclose.ngo/fr).

    « effet de bord »

    Un autre élément semble susciter l’inquiétude au plus haut sommet de l’Etat : la volonté de convergence entre les représentants des différents parlements de l’Union européenne. Pour Jacques Maire et Michèle Tabarot, ce « #dialogue_interparlementaire » permettrait une meilleure coopération entre Etats membres. Trop risqué, selon le gouvernement, qui y voit « le risque d’un effet de bord qui exposerait notre politique à des enjeux internes propres à certains de nos voisins européens ».

    Sur ce point, l’analyse aurait pu s’arrêter là. Mais le Quai d’Orsay a voulu préciser le fond de sa pensée, comme le révèlent les modifications apportées au document d’origine. Le cabinet de Jean-Yves Le Drian précise, en rouge dans le texte, qu’une telle convergence entre élus européens serait « particulièrement préoccupante », en particulier concernant le Parlement allemand. « Nous n’avons aucun moyen de maîtriser les vicissitudes [de la politique intérieure allemande] »,et la « forte mobilisation, très idéologique, du Parlement [allemand] sur les exportations d’armement », souligne le ministère des affaires étrangères dans ce mail que Disclose s’est procuré.

    Ce commentaire illustre les tensions sur ce sujet avec le voisin allemand, qui a mis en place en octobre 2018 un #embargo, toujours en cours, sur ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite à la suite de l’assassinat du journaliste #Jamal_Khashoggi à Istanbul. Une décision jugée à l’époque incompréhensible pour Emmanuel Macron. Les ventes d’armes « n’ont rien à voir avec M. #Khashoggi, il ne faut pas tout confondre », avait alors déclaré le chef de l’Etat, précisant que cette mesure était, selon lui, « pure #démagogie ». Une fois le problème allemand évacué, le Quai d’Orsay désigne enfin le véritable ennemi : les #institutions_européennes, considérées comme « hostiles à nos intérêts dans le domaine du contrôle des exportations sensibles ».

    ouverture en trompe-l’œil

    L’exécutif aurait-il peur du #contrôle_démocratique ? Il s’en défend et feint même de vouloir protéger les députés contre un piège tendu à eux-mêmes. « Les parlementaires impliqués dans le contrôle des exportations (…) ne pourraient pas répondre aux demandes de transparence » et se retrouveraient « de facto solidaires des décisions prises », explique le document. En d’autres termes, s’il leur prenait de vouloir contester la politique de ventes d’armes de la France, les élus seraient de toute façon soumis au « #secret-défense ». Inutile, donc, qu’ils perdent leur temps.

    Pour finir, les services du premier ministre formulent une liste de recommandations quant à la réaction à adopter face à cet épineux rapport. Première d’entre elles, « adopter une position ouverte » sur les propositions de « renforcement de l’information du Parlement ». Un trompe-l’œil, car l’essentiel est ailleurs. « Il convient, poursuit le texte, de confirmer avec les principaux responsables de l’[#Assemblée_nationale] » qu’ils s’opposeront à la plus importante proposition du texte, soit la création d’une #délégation_parlementaire.

    En guise de dernière suggestion, les auteurs de la note invitent l’exécutif à définir « une #ligne_de_communication » face à la médiatisation du rapport et les réactions des ONG. Une ligne de communication désormais beaucoup plus claire, en effet.

    La note « confidentiel défense » dont Disclose a été destinataire est protégée par l’article 413-9 du code pénal sur le secret de la défense nationale. Nous avons néanmoins décidé d’en publier le contenu car ces informations relèvent de l’intérêt général et doivent par conséquent être portées à la connaissance du public. Par souci pour la sécurité de nos sources, nous ne publions pas le document dans son intégralité.

    https://disclose.ngo/fr/article/vente-darmes-en-secret-lexecutif-declare-la-guerre-au-parlement
    #armes #commerce_d'armes #armement #France #UE #EU #démocratie

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  • #Vente_d’armes : en secret, l’#exécutif déclare la guerre au #Parlement

    Une note classée « confidentiel défense » dévoile la stratégie du gouvernement pour torpiller les propositions d’un rapport parlementaire sur un contrôle plus démocratique des #exportations d’armement.

    Silence radio. Depuis la publication, le 18 novembre dernier, du #rapport_parlementaire sur les ventes d’armes françaises, l’exécutif n’a pas réagi. Du moins pas officiellement. Car, en réalité, le gouvernement a préparé la riposte dans le secret des cabinets ministériels. Objectif : torpiller le rapport des députés #Jacques_Maire (La République en marche, LRM) et #Michèle_Tabarot (Les Républicains, LR) et les pistes qu’ils suggèrent pour impliquer le Parlement dans le processus de #contrôle des exportations d’armement.

    Disclose a été destinataire d’une note de quatre pages rédigée par le #Secrétariat_général_de_la_défense_et_de_la_sécurité_nationale (#SGDSN), un service directement rattaché à Matignon. Classée « confidentiel défense » – le premier niveau du « secret-défense » –, elle a été transmise au cabinet d’Emmanuel #Macron mais aussi à #Matignon, au #ministère_des_armées, et à celui des affaires étrangères et de l’économie, le 17 novembre dernier. Soit la veille de la publication du #rapport_Maire-Tabarot.

    étouffer les velléités

    Sobrement intitulé « Analyse des 35 propositions du rapport de la mission d’information sur les exportations d’armement Maire-Tabarot », ce document stratégique révèle l’opposition ferme et définitive du gouvernement à une proposition inédite : la création d’une #commission_parlementaire chargée « du contrôle des exportations d’armement ». D’après Jacques Maire et Michèle Tabarot, « cet organe n’interviendrait pas dans le processus d’autorisation des exportations mais contrôlerait, a posteriori, les grands #choix de la politique d’exportation de la France ». Impensable pour le gouvernement, qui entend peser de tout son poids pour étouffer dans l’œuf ces velléités de #transparence.

    Newsletter

    Selon les analystes de la SGDSN, cette proposition doit constituer le « point d’attention majeur » du pouvoir exécutif ; autrement dit, celui qu’il faut absolument enterrer. Le document explique pourquoi : « Sous couvert d’un objectif d’une plus grande transparence et d’un meilleur dialogue entre les pouvoirs exécutif et #législatif, l’objectif semble bien de contraindre la politique du gouvernement en matière d’exportation en renforçant le #contrôle_parlementaire. » A lire les gardiens du temple militaro-industriel français, plus de transparence reviendrait à entraver la #liberté_de_commerce de l’Etat. Et la SGDSN de prévenir : ces mesures pourraient « entraîner des effets d’éviction de l’#industrie françaises dans certains pays ».

    protéger les « clients »

    Si la commission parlementaire devait malgré tout voir le jour, le note préconise qu’elle ne puisse « en aucun cas » obtenir un suivi précis des transferts d’armes. Les élus devront se contenter du rapport qui leur est remis par le gouvernement chaque année, lequel ne précise ni les bénéficiaires du matériel ni son utilisation finale.

    « Cette implication de parlementaires, alertent encore les auteurs, pourrait mener à une fragilisation du principe du #secret_de_la_défense_nationale (…) ainsi que du #secret_des_affaires et du secret lié aux relations diplomatiques avec nos partenaires stratégiques. » Le risque pour l’Etat ? Que « les clients » soient « soumis à une politisation accrue des décisions » qui nuirait aux affaires et provoquerait la « fragilisation de notre #crédibilité et de notre capacité à établir des #partenariats_stratégiques sur le long terme, et donc de notre capacité à exporter ». En ligne de mire, des pays comme l’#Arabie_saoudite ou l’#Egypte, le principal client de l’industrie tricolore en 2019 (https://disclose.ngo/fr/news/la-france-bat-des-records-en-matiere-de-vente-darmes).

    Selon les analystes de le SGDSN, la création d’un contrôle parlementaire sur les exportations aurait également « des conséquences pour le gouvernement, dont les différents ministres seraient exposés ». Comme ce fut le cas en 2019, lorsque la ministre des armées, #Florence_Parly, dû s’expliquer sur ses #mensonges répétés après les révélations de Disclose sur les armes vendues à l’Arabie saoudite et utilisées dans la guerre au #Yémen (https://made-in-france.disclose.ngo/fr).

    « effet de bord »

    Un autre élément semble susciter l’inquiétude au plus haut sommet de l’Etat : la volonté de convergence entre les représentants des différents parlements de l’Union européenne. Pour Jacques Maire et Michèle Tabarot, ce « #dialogue_interparlementaire » permettrait une meilleure coopération entre Etats membres. Trop risqué, selon le gouvernement, qui y voit « le risque d’un effet de bord qui exposerait notre politique à des enjeux internes propres à certains de nos voisins européens ».

    Sur ce point, l’analyse aurait pu s’arrêter là. Mais le Quai d’Orsay a voulu préciser le fond de sa pensée, comme le révèlent les modifications apportées au document d’origine. Le cabinet de Jean-Yves Le Drian précise, en rouge dans le texte, qu’une telle convergence entre élus européens serait « particulièrement préoccupante », en particulier concernant le Parlement allemand. « Nous n’avons aucun moyen de maîtriser les vicissitudes [de la politique intérieure allemande] »,et la « forte mobilisation, très idéologique, du Parlement [allemand] sur les exportations d’armement », souligne le ministère des affaires étrangères dans ce mail que Disclose s’est procuré.

    Ce commentaire illustre les tensions sur ce sujet avec le voisin allemand, qui a mis en place en octobre 2018 un #embargo, toujours en cours, sur ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite à la suite de l’assassinat du journaliste #Jamal_Khashoggi à Istanbul. Une décision jugée à l’époque incompréhensible pour Emmanuel Macron. Les ventes d’armes « n’ont rien à voir avec M. #Khashoggi, il ne faut pas tout confondre », avait alors déclaré le chef de l’Etat, précisant que cette mesure était, selon lui, « pure #démagogie ». Une fois le problème allemand évacué, le Quai d’Orsay désigne enfin le véritable ennemi : les #institutions_européennes, considérées comme « hostiles à nos intérêts dans le domaine du contrôle des exportations sensibles ».

    ouverture en trompe-l’œil

    L’exécutif aurait-il peur du #contrôle_démocratique ? Il s’en défend et feint même de vouloir protéger les députés contre un piège tendu à eux-mêmes. « Les parlementaires impliqués dans le contrôle des exportations (…) ne pourraient pas répondre aux demandes de transparence » et se retrouveraient « de facto solidaires des décisions prises », explique le document. En d’autres termes, s’il leur prenait de vouloir contester la politique de ventes d’armes de la France, les élus seraient de toute façon soumis au « #secret-défense ». Inutile, donc, qu’ils perdent leur temps.

    Pour finir, les services du premier ministre formulent une liste de recommandations quant à la réaction à adopter face à cet épineux rapport. Première d’entre elles, « adopter une position ouverte » sur les propositions de « renforcement de l’information du Parlement ». Un trompe-l’œil, car l’essentiel est ailleurs. « Il convient, poursuit le texte, de confirmer avec les principaux responsables de l’[#Assemblée_nationale] » qu’ils s’opposeront à la plus importante proposition du texte, soit la création d’une #délégation_parlementaire.

    En guise de dernière suggestion, les auteurs de la note invitent l’exécutif à définir « une #ligne_de_communication » face à la médiatisation du rapport et les réactions des ONG. Une ligne de communication désormais beaucoup plus claire, en effet.

    La note « confidentiel défense » dont Disclose a été destinataire est protégée par l’article 413-9 du code pénal sur le secret de la défense nationale. Nous avons néanmoins décidé d’en publier le contenu car ces informations relèvent de l’intérêt général et doivent par conséquent être portées à la connaissance du public. Par souci pour la sécurité de nos sources, nous ne publions pas le document dans son intégralité.

    https://disclose.ngo/fr/article/vente-darmes-en-secret-lexecutif-declare-la-guerre-au-parlement
    #armes #commerce_d'armes #armement #France #UE #EU #démocratie

    ping @reka @simplicissimus

  • #Jules_Grandin, cartographe du quotidien

    Oui, c’est possible de voir la carte de France dans une galette complète. La #géographie, c’était d’abord un truc d’explorateur. Puis c’est aussi devenu un truc d’artiste, et aujourd’hui c’est plutôt pour les analystes. Mais Jules Grandin, ce qui lui plait, c’est le côté #aventure.

    Cartographe presse, il a une mission : montrer au public que les #cartes c’est intéressant. Et c’est plutôt réussi, avec ses threads sur des parties du monde méconnues, ou avec ses #think-maps, il séduit les twitto·a·s qui lui envoient régulièrement leurs petites trouvailles. Il a récemment reçu une photo d’un caillou qui faisait une superbe carte de l’Afrique, et ça, c’est ses petits moments de joie de la journée.

    https://www.binge.audio/podcast/derriereletweet/jules-grandin-cartographe-du-quotidien

    #cartographie #podcast #audio

    compte twitter de Jules Grandin :
    https://twitter.com/JulesGrandin

    ping @reka @odilon

  • Covid-19 : le Maroc aussi veut son vaccin
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/11/13/la-maroc-dans-la-course-au-vaccin-anti-covid-19_6059679_3212.html

    Monté à la hâte début septembre dans le centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Rochd de Casablanca, le chapiteau de toile blanche était passé inaperçu jusqu’à cette annonce surprise du cabinet royal, lundi 9 novembre. Le Maroc s’apprête à lancer une opération massive de vaccination contre le coronavirus. Mais le chemin est encore long avant une vaccination de masse. Sous la grande tente du CHU, l’équipe du professeur Kamal Marhoum El Filali, chef de service des maladies infectieuses, procède jusqu’au 15 novembre aux dernières prises de sang qui permettront de vérifier le niveau d’immunité acquise par les 200 volontaires qui participent à la phase 3 de tests du candidat vaccin du chinois Sinopharm. Un essai vaccinal pour lequel le Maroc a signé un partenariat le 20 août et auquel participent l’Egypte, les Emirats arabes unis, Bahreïn, la Jordanie, le Pérou ou encore l’Argentine. De quoi rassembler une cohorte de plus de 50 000 participants. Et une première pour le royaume.
    Ce mardi d’octobre, une vingtaine de jeunes hommes et de femmes, badge autour du cou, patientent en silence. Principalement issus des services de sécurité, ils ont été tenus au secret et ont interdiction de communiquer avec les médias. Courant septembre et octobre, ils ont reçu deux doses du vaccin à trois semaines d’intervalle, selon le protocole de Sinopharm. Aujourd’hui, c’est la dernière étape. Tour à tour, ils passent derrière d’épais rideaux, où des infirmières prélèvent des échantillons sanguins. La même opération est réalisée au CHU Avicenne de Rabat et à l’hôpital militaire de la capitale. En tout, 600 ressortissants du pays se sont prêtés à ces essais en double aveugle.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#vaccin#chine#maroc#egypte#bahrein#jordanie#perou#argentine#emiratsarabesunis#recherche#circulationtherapeutique

  • Des parlementaires européens se mobilisent pour les prisonniers d’opinion en Egypte
    Hélène Sallon, Le Monde, le 21 octobre 2020
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/10/21/des-parlementaires-europeens-se-mobilisent-pour-les-prisonniers-d-opinion-en

    La mobilisation parlementaire s’intensifie en Europe et aux Etats-Unis autour des prisonniers de conscience en Egypte. Dans une lettre ouverte rendue publique mercredi 21 octobre, 222 députés européens exhortent le président Abdel Fattah Al-Sissi à libérer tous les opposants politiques, défenseurs des droits humains et voix critiques, détenus arbitrairement dans les geôles égyptiennes, avec des risques sanitaires aggravés par la pandémie de Covid-19. Lundi, une lettre similaire avait été adressée au président égyptien par 56 membres du Congrès américain. « Le ton se durcit du fait de l’autisme des autorités égyptiennes face aux critiques répétées contre les violations des droits de l’homme et les attaques contre les opposants politiques », commente l’eurodéputé Vert Mounir Satouri.

    « Depuis son accession au pouvoir [en 2014], le président Sissi a criminalisé toute organisation et expression politique. L’Union européenne a continué à soutenir l’Egypte, même financièrement, comme si la question des droits de l’homme n’existait pas. Or, ce qui se joue, ce sont aussi nos valeurs et notre Etat de droit », poursuit l’eurodéputé français, rapporteur spécial sur l’Egypte auprès de la commission des affaires étrangères du Parlement européen. En octobre 2019, Bruxelles avait déjà épinglé Le Caire pour la détérioration significative de la situation des droits de l’homme et appelé à une « révision en profondeur » des relations européennes avec l’Egypte. Des milliers de prisonniers d’opinion y croupissent en prison, passant souvent plus de deux ans en détention provisoire.

    Situation critique

    Alors que la répression s’est amplifiée, 82 eurodéputés ont signé cette lettre, aux côtés de parlementaires de sept pays européens, dont la France, l’Allemagne et l’Italie, alliées stratégiques du Caire. En France, 80 signataires – dont 66 députés, pour moitié issus de la majorité présidentielle – se sont joints à l’appel. « Il aurait pu y avoir un tournant dans le contexte Covid, mais l’Egypte n’a pas saisi cette occasion de relâcher des personnes qui vivent dans de mauvaises conditions sanitaires et qui sont en détention administrative », déplore la députée LRM Mireille Clapot, membre de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale.

    Sensibilisés par le cas du militant politique Ramy Shaath, arrêté en juillet 2019 et dont l’épouse française, Céline Lebrun-Shaath, a été expulsée d’Egypte, une dizaine de parlementaires avait manifesté en décembre 2019 en faveur des défenseurs des droits humains incarcérés. Et en janvier, 66 députés et eurodéputés français avaient signé une tribune dans Le Monde pour demander leur libération. Aujourd’hui, les signataires de la lettre ouverte réitèrent l’appel à relâcher tous les prisonniers d’opinion, dont une vingtaine sont nommés. « L’extrême surpopulation et le manque d’accès aux soins médicaux dans les lieux de détention et prisons ont créé une situation dramatique, et des informations sur des cas de Covid-19 parmi le personnel carcéral ont émergé », soulignent-ils.

    La pandémie de Covid-19, qui a fait 6 142 morts en Egypte selon les chiffres officiels, a rendu la situation critique. Les signataires déplorent le refus des autorités de procéder à des libérations exceptionnelles, recommandées par l’Organisation mondiale de la santé, et les restrictions supplémentaires imposées à la population carcérale et à leurs familles : de mars à août, les prisonniers ont été privés de contacts avec leurs proches. Céline Lebrun-Shaath a ainsi eu droit à deux appels téléphoniques mais n’a toujours pas été autorisée à rendre visite à son époux, malgré la pression de Paris. « La forte mobilisation des parlementaires est réconfortante, dit-elle cependant. On espère que les autorités égyptiennes entendent cet appel. » Au moins un décès des suites de l’exposition au SARS-CoV-2 en détention a par ailleurs été confirmé, celui du journaliste Mohamed Mounir.

    Nouvelle vague d’arrestations

    Les parlementaires exhortent aussi Le Caire à faire cesser les représailles à l’encontre des défenseurs des droits humains plaidant leur cause, comme Bahey Eldin Hassan. Exilé en France depuis 2014, le directeur de l’Institut du Caire pour l’étude des droits de l’homme a été condamné, en août, à quinze ans de prison ferme par contumace pour ses prises de position en faveur des droits humains. « De plus en plus de prisonniers d’opinion sont poursuivis sur de fausses accusations de terrorisme, comme les médecins qui ont critiqué la gestion du Covid-19 par les autorités égyptiennes », alerte-t-il.

    Depuis le 20 septembre, une nouvelle vague d’arrestations – plus de 900, selon la Commission égyptienne pour les droits et les libertés – vise ceux qui ont défié le pouvoir lors de manifestations contre la dégradation de la situation socio-économique et pour marquer l’anniversaire d’une mobilisation anti-Sissi qui avait déjà déclenché, en 2019, plus de 4 000 interpellations.

    « L’accumulation des pressions des pays partenaires, qui font levier sur l’Egypte, donnera un jour des résultats », est convaincu Bahey Eldin Hassan. La dégradation de la situation socio-économique met à mal, à ses yeux, l’argument avancé par le président Sissi auprès de l’Europe et des Etats-Unis d’être « le garant de la stabilité de l’Egypte et en conséquence de l’Union européenne, en agitant la menace des migrants ».

    Alors que les députés européens appellent à un discours de fermeté vis-à-vis de l’Egypte, la mobilisation des membres du Congrès américain – 55 démocrates et le sénateur indépendant Bernie Sanders – sonne comme un avertissement : la relation avec l’Egypte, qui reçoit une aide militaire annuelle de 1,3 milliard de dollars (soit 1,1 milliard d’euros), pourrait être réévaluée à l’aune du respect des droits humains.

    #Ramy_Shaath #prison #Égypte #liberté_d'expression #parlementaires #USA #Europe

  • Le bien-être et la sécurité des travailleurs migrants au Liban se détériorent davantage depuis l’explosion de Beyrouth | Organisation internationale pour les migrations
    https://www.iom.int/fr/news/le-bien-etre-et-la-securite-des-travailleurs-migrants-au-liban-se-deteriorent-d
    https://www.iom.int/sites/default/files/styles/highlights/public/press_release/media/lebanon_0.jpg?itok=1bNqFxET

    Les communautés de travailleurs migrants étaient déjà aux prises avec les effets néfastes de l’aggravation de la crise économique et de la crise de la COVID-19 avant même que les explosions ne se produisent. À l’époque, l’OIM estimait que 24 500 travailleurs migrants avaient été directement touchés par l’explosion - ayant perdu leur emploi, leur maison ou leurs moyens de subsistance. Depuis, la situation s’est détériorée pour beaucoup d’entre eux.L’analyse d’une évaluation des besoins coordonnée par la Croix-Rouge libanaise avec le soutien de la DTM indique que les besoins post-explosion des familles de ressortissants étrangers - qui englobent les travailleurs migrants - divergent de ceux des ménages libanais.
    Les ressortissants étrangers ont déclaré que leurs besoins principaux sont l’argent et la nourriture, indiquant leur besoin urgent de services de base. En comparaison, le besoin le plus important des ménages libanais est la réparation des abris.
    Dans un autre sondage de la DTM ciblant uniquement les travailleurs migrants, 91 pour cent ont fait état de difficultés financières - beaucoup affirmant qu’ils ont besoin d’un soutien accru pour payer leur loyer et qu’ils ont du mal à trouver du travail dans un environnement économiquement de plus en plus précaire. Soixante-dix pour cent des personnes interrogées ont indiqué qu’elles souhaitaient retourner dans leur pays d’origine dans les trois prochains mois. « De plus en plus de travailleurs migrants se retrouvent à dormir dans la rue ou sont contraints de rester dans des lieux clos, souvent dans une seule et même pièce. Nous sommes très inquiets que la COVID-19 se répande parmi cette population », a déclaré Mme Godeau. Une évaluation de suivi - qui était centrée sur les migrants originaires du Bangladesh, d’Égypte, d’Éthiopie et du Soudan - a également révélé qu’un nombre croissant de migrants ne pouvaient pas accéder aux soins de santé, surtout par rapport aux Libanais qui sont également touchés.

    #Covid-19#migrant#migration#liban#bangladesh#egypte#soudan#ethiopie#sante#refugie#economie#vulnerabilite#travailleurmigrant#retour

  • 7/9/2020
    Crise : Déjà une pénurie de 50% des #médicaments
    https://libnanews.com/crise-deja-une-penurie-de-50-des-medicaments

    9/10/2020
    Des médicaments saisis à l’AIB [aéroport international de Beyrouth] remis au ministère de la Santé
    https://www.lorientlejour.com/article/1235774/des-medicaments-saisis-a-laib-remis-au-ministere-de-la-sante.html

    Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont annoncé vendredi que les médicaments qui avaient été saisis dimanche dernier à l’Aéroport international de Beyrouth, d’où ils devaient être envoyés illégalement vers l’#Egypte, avaient été remis au ministère de la Santé.…

    14/10/2020 :
    Des médicaments de contrebande à destination d’Égypte interceptés à l’aéroport de Beyrouth
    https://www.lorientlejour.com/article/1236379/des-medicaments-de-contrebande-a-destination-degypte-interceptes-a-la

    La brigade d’inspection des Forces de sécurité intérieure a de nouveau intercepté à l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth une grosse quantité de médicaments transportée par un voyageur égyptien qui se rendait au Caire en passant par Istanbul, a rapporté mer…

    #Liban

    Des produits vitaux sont indisponibles ; il faut savoir que pour celui qui dispose de devises étrangères les prix sont extraordinairement bas, dans la mesure où, pour l’instant, les médicaments sont subventionnés.

  • Egypt rocked by demos as protesters demand Sisi’s resignation
    Sunday, 27 September 2020
    http://www.presstv.com/Detail/2020/09/27/635121/Egypt-mass-protests-President-Abdel-Fattah-el-Sisi-resignation

    Egypt has been the scene of mass protests against the government of President Abdel Fattah el-Sisi over the past week, with demonstrators defying heavy-handed police crackdown across the North African country and demanding his resignation.

    The protests continued across Egyptian cities and rural areas for the seventh consecutive day on Saturday over corruption and deteriorating living conditions in the country, with protesters holding placards and chanting slogans against Sisi’s government.

    The demonstrations, which regularly start after noon prayers, have over the past days drawn thousands of people to the Egyptian capital of Cairo, and the governorates of Giza, Damietta on the Nile Delta and Luxor in southern Egypt.

    The rallies came a year after a limited protest movement was launched by Mohamed Ali, a prominent opposition figure and a former military contractor who accused Sisi’s government of wasting money on lavish construction projects.

    The protests last year sparked a wide-ranging crackdown by Egypt’s police and security forces, with Amnesty International saying at least 4,000 people had been arrested during the unrest.

    #Egypte_manifs #Egypte