• Pôle emploi accusé de dérives dans sa gestion des recrutements pour les JO de Paris 2024 - Capital.fr
    https://www.capital.fr/votre-carriere/pole-emploi-accuse-de-derives-dans-sa-gestion-des-recrutements-pour-les-jo-d

    20.000 à 30.000. C’est le nombre de recrutements d’agents de #sécurité visé pour assurer la bonne tenue des Jeux olympiques de Paris 2024. Pour y parvenir, Pôle emploi a été mobilisé pour proposer des offres d’emploi et des formations aux demandeurs d’emploi souhaitant s’orienter vers les métiers de la sécurité. Mais selon Christophe Moreau, membre du bureau national du SNU Pôle emploi FSU, une organisation syndicale représentant les agents de Pôle emploi, “une pression est mise sur les équipes pour recruter à tour de bras dans le domaine, et un peu n’importe comment”.

    D’après un mail envoyé à ses collaborateurs par une responsable d’équipe d’une agence #Pôle_emploi des Hauts-de-Seine, que Capital a pu consulter, il est prévu que tous les demandeurs d’emploi “qui ont les pré-requis” assistent à un atelier de découverte des métiers de la sécurité, de 30 minutes seulement. À l’issue de cet atelier, ceux “immédiatement intéressés” ne font pas la “détection de potentiel” (un atelier permettant aux demandeurs d’emploi “d’explorer leur potentiel d’habilité et de découvrir des secteurs d’activités porteurs”, d’après le site de Pôle emploi) et sont directement inscrits en formation.

    Sans attendre la fin de leur formation, les annonces disponibles dans le secteur de la sécurité sont enregistrées comme étant des “offres raisonnables d’emploi” (#ORE) dans les projets personnalisés d’accès à l’emploi (PPAE)* des demandeurs d’emploi concernés. Dans le cadre d’un PPAE, un demandeur d’emploi et son conseiller fixent les critères permettant de déterminer ce qu’est une “offre raisonnable d’emploi” (formation et qualifications du demandeur d’emploi, sa situation personnelle et familiale, la nature et les caractéristiques de l’emploi recherché…). Dans notre cas, l’inscription du demandeur d’emploi comme cherchant un poste dans le secteur de la sécurité signifie que s’il refuse deux annonces dans le domaine, considérées alors comme offres raisonnables d’emploi, il risque une #sanction, telle qu’une #radiation des listes de Pôle emploi.

    Pour les demandeurs d’emploi “indécis”, après l’atelier de découverte des métiers de la sécurité (30 minutes), il est prévu de les rediriger vers la détection de potentiel (atelier de 45 minutes). S’ils ont encore besoin de réflexion, “une prise de rendez-vous est à prévoir” par les agents de Pôle emploi, d’après le mail de la responsable d’équipe. Et pour les demandeurs d’emploi finalement intéressés par le secteur après la détection de potentiel, ils sont inscrits en formation, dans les mêmes conditions que les demandeurs d’emploi directement intéressés par les métiers de la sécurité, les annonces dans le domaine de la sécurité étant aussi considérées comme des offres raisonnables d’emploi pour eux, malgré la potentielle inadéquation entre leur situation et les attentes des employeurs.

    “Enregistrer une offre raisonnable d’emploi sur un métier pour lequel la personne n’a pas encore fait la formation et n’a pas encore la carte professionnelle en cours de validité… Ou comment faire du chiffre” ....

    #Paris #JO #chômeurs

  • Proposition de loi sur la « ferme France » : « L’objectif du texte du Sénat n’est pas d’œuvrer pour l’agriculture française, mais d’élargir la fenêtre d’Overton », Stéphane Foucart
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/21/proposition-de-loi-sur-la-ferme-france-l-objectif-du-texte-du-senat-n-est-pa

    Porté par les sénateurs Laurent Duplomb (Les Républicains, LR, Haute-Loire), Pierre Louault (Union centriste, Indre-et-Loire), Serge Mérillou (Parti socialiste, Dordogne) et Sophie Primas (LR, Yvelines), le texte « consacre une vision délirante, dogmatique, rétrograde » de l’agriculture, selon l’agronome Jacques Caplat, de l’association Agir pour l’environnement. Pour Alain Bazot, le président de l’UFC-Que choisir, il n’est autre qu’une « véritable lettre au Père Noël de la FNSEA » – la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles.
    L’expression n’a rien d’exagéré. Le texte entend permettre le retour des épandages aériens, par exemple, et la mise en balance de la santé humaine avec d’éventuels bénéfices économiques dans le choix d’autoriser ou non le recours à tel ou tel pesticide.

    .... Les dispositions les plus controversées du texte, si elles venaient à être effectivement inscrites dans la loi, ne survivraient sans doute pas à une interprétation raisonnable de la jurisprudence et du droit européens, ou à l’application du principe de précaution, constitutionnalisé en 2005. .... A quoi peut bien servir un texte dont une part est inapplicable, et une autre sans réelle application ?

    https://justpaste.it/8eami

    #écologie #agriculture #santé #pesticides #mégabassines #eau #eau_non_potable #engrais #entreprise_France

    • Overton sans doute, et puis, quand même, sur un malentendu ou sur un coup de chance, y’a p’tet des bouts qui passeront ; ils font certainement de la politique probabiliste, comme certains commerciaux font de la vente.

      Le 2eme paragraphe de l’article :

      [le texte] prévoit :

      – la possibilité pour le ministre de l’agriculture de passer outre les décisions de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses),

      – la sanctuarisation des projets de mégabassines au nom d’un prétendu « intérêt général majeur »,

      – veut lutter contre de supposées « surtranspositions » de la réglementation européenne qui porteraient préjudice à la compétitivité de la « ferme France »

      Ça, pourquoi ça passerait pas ?

  • Refroidir encore les eaux glacées du calcul égoïste

    Réforme du #travail : ce que prépare Macron | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/reforme-du-travail-ce-que-prepare-macron-1782116

    « Au retour de l’été, après discussions avec les partenaires sociaux, le gouvernement va soumettre un texte », a expliqué Emmanuel Macron, précisant : « C’est un tout, car il y a la réforme de l’assurance-chômage, la valorisation des acquis de l’expérience, la qualification ». Il a évoqué également la réforme du #lycée_professionnel et de l’#apprentissage, l’#emploi_des_seniors et la création de #France_Travail.

    Dans le gouvernement d’Elisabeth Borne a été créé un poste de ministre chargé de l’Enseignement et de la Formation professionnels sous double tutelle, celle des ministres du Travail et de l’Education nationale.
    C’est Carole Grandjean, macroniste de la première heure jusqu’ici députée LREM de Meurthe-et-Moselle, membre de la commission des Affaires sociales, et ex-responsable ressources humaines chez Elior, qui en a hérité.

    #entreprise_France #chômage #rsa #rua #économie #exploitation #retraites #winter_is_coming_once_again

  • « Si Macron ne fait pas d’urgence un geste social fort, alors son arrogance peut lui faire perdre un second tour contre Le Pen », Thomas Piketty

    Pour que la gauche retrouve le pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle, il lui faudra réconcilier les classes populaires de différentes origines, aujourd’hui profondément divisées, observe l’économiste dans sa chronique.

    Chronique. Lors du premier tour de la présidentielle de 2017, quatre candidats avaient réalisé entre 20 % et 24 % des voix : autant dire que de nombreux seconds tours étaient possibles et auraient pu se produire, au sein d’un paysage politique et idéologique profondément morcelé. Jusqu’au dernier moment, les électeurs de 2022 ont, eux aussi, à faire face à des incertitudes considérables, et en particulier à un choix entre un second tour entre l’extrême droite et la droite (Le Pen contre Macron, que la grande majorité des électeurs placent désormais et assez logiquement à droite) ou entre la droite et la gauche (Macron contre Mélenchon). Ce choix est tout sauf anodin, et il emporte avec lui des conséquences considérables sur le type de délibération publique qui occupera le pays pendant deux semaines (et peut-être davantage) : un débat centré sur la chasse aux immigrés et aux musulmans dans le premier cas, ou bien l’espoir d’une discussion portant sur les salaires et les conditions de travail, la santé et l’éducation, la justice sociale et fiscale, les énergies renouvelables et les services publics dans le second.

    Pour autant, quelle que soit l’issue de l’élection, on peut déjà être sûr d’une chose : nous n’assisterons pas au paisible retour d’un rassurant clivage gauche-droite. D’abord parce que la droitisation générale du paysage politique et l’émergence d’un puissant bloc électoral antimigrants correspondent à une tendance lourde, que le macronisme au pouvoir a dangereusement accentuée. Ensuite, car il faudra un long travail pour que les forces de gauche parviennent à s’unir et à accéder au pouvoir.

    Tropisme fondamental

    Commençons par le premier point. Les choses sont maintenant écrites. En s’appropriant le programme économique de la droite, le centrisme macronien a aussi contribué à droitiser le pays, en poussant la droite républicaine à une course-poursuite sans issue avec l’extrême droite sur les questions identitaires. Le plus dangereux est l’arrogance du président candidat, qui prétend être réélu sans débat ni programme, ou bien avec des mesures bâclées trahissant son tropisme fondamental : gouverner d’abord et toujours pour les premiers de cordée, en misant sur les divisions de ses adversaires.

    La palme du cynisme a été atteinte avec la question des retraites. Rappelons que, pour avoir droit à une retraite à plein taux, il faut remplir deux conditions : atteindre l’âge légal minimum (actuellement 62 ans) et valider la durée requise de cotisations, qui augmente régulièrement et atteindra bientôt quarante-trois annuités (à partir de la génération 1973). Autrement dit, pour tous ceux qui font des études supérieures et commencent à travailler à 22 ans ou au-delà, le fait de porter l’âge légal à 65 ans n’aura strictement aucun effet : dans la législation actuelle, ils devront déjà attendre 65 ans ou au-delà pour avoir une retraite pleine.

    En revanche, pour ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans, il faudra désormais attendre 65 ans, soit 47 années de cotisations, alors même que leur espérance de vie est plus faible que celle des premiers. Proposer une telle réforme, tout en prétendant que les carrières longues seront épargnées, alors même que ce sont par définition les seules qui seront touchées, constitue un grossier mensonge. En se comportant de la sorte, Macron permet à Le Pen de se présenter à peu de frais comme défenseuse des classes populaires et de ceux qui travaillent dur.

    Même chose quand Le Pen propose de réintroduire (à dose homéopathique) l’impôt sur la fortune financière. La mesure est largement hypocrite, puisqu’elle prévoit dans le même temps d’exonérer entièrement les résidences principales : les multimillionnaires possédant un château à Saint-Cloud auront droit à une forte baisse de leur impôt sur la fortune immobilière, alors que les Français ordinaires subissent des hausses de taxe foncière. Mais tant que Macron se refusera à réimposer les hauts patrimoines financiers, cela permet là aussi à Le Pen de se présenter à bas coût comme candidate populaire.

    Mea culpa sincère

    Ce cocktail politique détonnant, à base de violents discours antimigrants et de mesures sociales pour les classes populaires blanches, a déjà fonctionné avec succès en Pologne et en Hongrie. Plus loin de nous, c’est aussi ce qui a permis aux démocrates de retrouver le pouvoir après la guerre civile aux Etats-Unis, avec une plate-forme ségrégationniste vis-à-vis des Noirs, mais plus sociale que les républicains vis-à-vis des Blancs (y compris face aux migrants irlandais et italiens). Le risque aujourd’hui est qu’une telle posture sociale-différentialiste (ou sociale-raciste) l’emporte en France. Concrètement, si Macron ne fait pas d’urgence un geste social fort, sur les retraites et la justice fiscale, alors son arrogance peut lui faire perdre un second tour contre Le Pen.

    Venons-en au second point. Pour que la gauche retrouve le pouvoir, il lui faudra réconcilier les classes populaires de différentes origines, aujourd’hui profondément divisées, et donc ramener vers elles ceux qui ne croient plus aux promesses sociales et économiques et qui s’en remettent à des mesures antimigrants pour changer leur sort. Cela passera par un programme ambitieux de redistribution des richesses et un mea culpa enfin sincère sur les errements au pouvoir. Cela prendra du temps, car la rupture avec les classes populaires vient de loin. Les différents partis (« insoumis », socialistes, écologistes, communistes, etc.) devront dépasser leurs rancœurs et se retrouver dans une nouvelle fédération populaire, démocratique et internationaliste. On ne peut pas critiquer le présidentialisme tout en refusant la démocratie interne quand il s’agit de choisir son candidat. On ne peut pas prôner l’internationalisme tout en limitant sa défense de la démocratie aux frontières nationales. Raison de plus pour s’y atteler dès maintenant.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/08/thomas-piketty-si-macron-ne-fait-pas-d-urgence-un-geste-social-fort-alors-so

    méthode : faire précéder in extremis une tribune à venir par des articles qui confèrent une consistance au pluralisme équilibré dont la démocratie et ses organes se parent. on pourra exhiber tel ou tel sommet de l’iceberg (ben non, tout se décide pas chez Mc Kinsey) :

    Election présidentielle 2022 : comment le lobby des grandes entreprises a influencé les programmes des candidats
    https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/04/07/presidentielle-2022-comment-le-lobby-des-grandes-entreprises-a-influence-les

    Baisse des impôts de production, refonte des lycées professionnels, pouvoir d’achat… Les promesses des prétendants à l’Elysée ont pour certaines été fortement colorées par les organisations patronales.

    Les patrons s’en félicitent : on a peu parlé des entreprises dans cette campagne. Même les superprofits de Total, cible idéale dans un contexte de flambée des prix du pétrole, ont suscité assez peu de réactions chez les responsables politiques. Geoffroy Roux de Bézieux, le président du #Medef, l’admet lui-même : « On est moins attaqués qu’en 2017, l’entreprise est moins attaquée. Ce n’est pas elle qui a servi de ligne de partage des eaux. » Les batailles idéologiques ont été moins clivantes que lors des deux derniers scrutins, juge-t-il, citant la taxe à 75 % sur les très hauts revenus de François Hollande en 2012 ou les 500 000 suppressions de postes de fonctionnaire de François Fillon en 2017. Une « voie médiane » se serait dégagée.

    Pour autant, les #entreprises ont, comme à chaque élection, veillé à défendre au plus près leurs intérêts ces derniers mois. Le Medef et la Confédération des petites et moyennes entreprises, mais aussi les très grandes entreprises, réunies dans l’Association française des entreprises privées (#AFEP), organisation plus discrète et moins connue du grand public, mais très influente dans la sphère publique : tous ont joué un rôle dans la fabrication et l’évolution des programmes des candidats en matière économique.

    C’est à l’issue d’un effort de lobbying important que les entreprises ont ainsi obtenu la promesse d’une nouvelle baisse des impôts de production. Cet ensemble de taxes et cotisations représente plusieurs dizaines de milliards d’euros, et les différents impôts qui le composent, plus élevés en France qu’ailleurs en Europe, sont décrits comme pénalisants pour l’industrie, parce qu’ils pèsent sur le chiffre d’affaires, le foncier ou la valeur ajoutée. Un argument très puissant dans le contexte post-Covid, qui a remis les questions de souveraineté industrielle au cœur du débat, même si la nocivité de ces impôts pour l’industrie est débattue entre économistes. L’exécutif actuel a déjà commencé à les réduire de 10 milliards d’euros par an à l’occasion du plan de relance de l’automne 2020.

    Relais au Parlement

    Il y a cinq ans pourtant, aucun candidat n’en parlait, à l’exception de François Fillon, qui l’évoquait de façon un peu vague. La priorité était à la réduction de l’impôt sur les sociétés, censée répondre à un objectif de compétitivité – le taux a depuis été ramené de 33 % à 25 %. Cette année, à droite et à l’extrême droite, tous ont repris l’idée de la baisse des impôts de production, dans des configurations variées.

    C’est aussi le cas d’Emmanuel Macron, alors que son programme en 2017 n’en faisait pas mention, qui propose en 2022 de supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), l’un des impôts les plus décriés par les entreprises et qui rapporte 7 milliards d’euros par an. « C’est curieux d’avoir retenu la CVAE, car elle ne cible pas plus spécifiquement l’industrie que d’autres impôts sur la production, commente l’économiste Clément Malgouyres. C’est un impôt qui a été peu évalué, mais qui, a priori, a peu d’incidence sur le comportement des entreprises ». Ses travaux pour l’Institut des politiques publiques montrent que tous les secteurs paient la CVAE, y compris les services, les banques et les assurances, et que les petites entreprises en sont pour l’essentiel exonérées puisqu’elle n’est due qu’à partir de 500 000 euros de chiffres d’affaires et que son taux est progressif.

    Si les organisations patronales crient victoire, elles n’avaient pas toutes les mêmes objectifs en début de campagne. Seule l’AFEP avait ciblé explicitement la CVAE, dont elle espère la suppression dès le budget 2023. L’organisation, qui fuit la lumière, est connue pour sa capacité à faire avancer son agenda grâce à des relais au Parlement et dans les administrations, et à sa capacité à formuler des demandes qui tiennent compte des contraintes de l’Etat, notamment budgétaires. Certaines de ses propositions, comme les baisses de charges sur les salaires des cadres, ont séduit le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Mais, sentant l’Elysée peu allant, l’organisation lui a préféré la voie plus consensuelle des baisses d’impôts. Les charges sociales attendront.

    Mesure amendée

    L’AFEP, comme les autres, militait aussi pour une refonte des lycées professionnels, qui a été retenue par Emmanuel Macron, candidat à sa réélection. Avant la campagne, elle avait en outre plaidé pour un relèvement du plafond des donations défiscalisées de 100 000 à 150 000 euros par enfant et par parent – un seuil poussé par les chefs d’entreprise à titre personnel. L’idée, d’abord écartée par l’exécutif, a finalement été portée par le candidat, qui en a fait une mesure « classes moyennes ». Le rôle du lobby patronal dans la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) – un sujet très important pour ses adhérents, dont près de la moitié sont des entreprises familiales – avait aussi été souligné au début du quinquennat.

    Selon plusieurs sources, c’est enfin l’AFEP, avec le Medef, qui est à l’origine de la correction apportée à l’une des mesures-phares du projet de Valérie Pécresse : la promesse d’une augmentation de 10 % des salaires inférieurs à 2,2 smic. Une proposition qui supposait de contraindre les entreprises à des augmentations. Après intervention des organisations patronales, la mesure a été amendée et, dans sa dernière version, était financée intégralement par des fonds publics.
    Les grandes entreprises n’ont toutefois pas gagné sur toute la ligne. Le « dividende salarié » promu par Emmanuel Macron inquiète ces dernières. Même si elles ont toutes des dispositifs d’intéressement et de participation, elles en redoutent l’idée sous-jacente, visant à conditionner la rémunération du #capital à un effort financier spécifique en direction des salariés. Le message a été passé avant l’annonce du programme. En vain, pour l’instant.

    #pestilentielle #droits_sociaux #fiscalité #retraites #salaire #entreprise_France #économie #État

    • Conseils d’intellectuels de gauche et d’humanistes prodigués dans le journal de l’extrême-centre, suite : « Il incombe à Emmanuel Macron de faire refluer l’abstention qui menace de faire passer Marine Le Pen »

      Une quinzaine d’intellectuels de gauche parmi lesquels la directrice de la revue « Esprit » Anne-Lorraine Bujon et l’historien Benjamin Stora, affirment, dans une tribune au « Monde », qu’ils voteront pour Emmanuel Macron au second tour, mais l’appellent à revoir son programme pour éviter « la catastrophe ».

      Tribune. Le Rassemblement national est aux portes du pouvoir. Dimanche 24 avril, Marine Le Pen peut gagner l’élection présidentielle. On peut aussi craindre que le second tour soit marqué par un fort taux d’abstention. Bien entendu, on peut comprendre les motivations de celles et ceux que cet affrontement ne passionne pas, et qui voudraient se retirer du jeu. Mais, qu’ils ou elles le veuillent ou non, ils ou elles en sont partie prenante, et l’abstention viendra mécaniquement renforcer le score du mieux placé des deux candidats. C’est pourquoi si, comme le dit justement Jean-Luc Mélenchon, « pas une voix ne doit aller à Marine Le Pen », cela ne suffit néanmoins pas. C’est pourquoi nous voterons Emmanuel Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle.

      Mais c’est à ce dernier qu’il incombe au premier chef de faire refluer l’abstention qui menace de faire passer Marine Le Pen : en 2002, Jacques Chirac a fait mine de ne pas voir que son immense succès du second tour ne valait pas soutien à sa personne et à son programme, mais signifiait le rejet de son adversaire. Même chose avec Emmanuel Macron en 2017, qui a cru pouvoir confondre légitimité institutionnelle du président élu et soutien à son programme. Il ne peut en être de même en 2022, sauf à courir à la catastrophe.

      S’adresser à tous

      Dans tous les pays démocratiques, c’est à une large coalition des démocrates que l’on assisterait, comme on l’a vu plusieurs fois en Allemagne notamment. La logique institutionnelle française n’étant pas la même, une telle coalition n’est pas possible. Mais il faut que le candidat s’adresse à toutes et tous, alors que les gauches toutes confondues font 30 % des votants.

      En revanche, s’enferrer dans la défense de « son » projet, comme c’est le cas d’Emmanuel Macron et de ses représentants, c’est être aveugle à la nécessité de rassembler bien au-delà de son camp, pour la défense des valeurs de la démocratie et de l’Etat de droit. Pourtant, c’est la seule base sur laquelle peuvent se rassembler toutes celles et tous ceux qui refusent la perspective néfaste d’une victoire du Rassemblement national.

      Cela veut dire mettre l’accent sur la démocratisation de nos institutions, la reconnaissance du Parlement (ce qui signifie en finir avec l’absurde calendrier électoral actuel qui place les législatives dans la foulée de l’élection présidentielle, et revenir d’une manière ou d’une autre à des législatives à mi-mandat), faire confiance aux diverses collectivités territoriales, et faire vivre la démocratie sociale, en s’appuyant sur des partenaires sociaux, et/ou en inventant des formes nouvelles de consultation, comme aurait pu l’être la convention citoyenne pour le climat, si elle avait été suivie d’effets.

      Sur les retraites, dégager un consensus

      Consolider l’avenir des retraites – même si, selon le diagnostic du Conseil d’orientation des retraites, il n’y a pas péril imminent – exige de mettre les propositions des uns et des autres sur la table et de dégager un consensus, sans verrouiller le débat d’emblée par une proposition non discutable sur l’âge de départ.

      Même chose pour la question de l’insertion : on ne peut faire porter la responsabilité de l’insertion sur les seuls allocataires du RSA [revenu de solidarité active, croit devoir expliquer Le Monde]. Enfin, sur le chantier écologique et de lutte contre le réchauffement, les propositions de la convention citoyenne sur le climat, en 2020, sont la bonne référence, actualisée en fonction de la nécessité de se passer en Europe de l’apport du gaz et du pétrole russes.
      Rajoutons que la fin de toute subordination du parquet à l’exécutif et une gestion enfin apaisée de l’ordre public sont signes indispensables ; tout comme une France ouverte et apaisée, inclusive avec nos concitoyens musulmans, et ouverte à l’accueil des réfugiés, d’où qu’ils viennent.

      Ce ne sont là que quelques pistes : dans une telle situation, la consultation démocratique n’est pas une option mais la condition même de la réussite de réformes qui ne soient pas des armes de guerre des uns contre les autres. Au contraire, s’en passer serait confondre la nécessité de l’action avec une précipitation mal venue, et croire que la constance est identique à l’obstination.

      Pour faire barrage à Marine Le Pen, Emmanuel Macron doit faire le nécessaire afin de donner ­envie de voter et faire baisser l’abstention.

      Signataires : Olivier Abel, philosophe ; Anne-Lorraine Bujon, directrice de la revue Esprit ; Françoise Diehlmann, germaniste ; Jacques Donzelot, sociologue ; Bernard Manin, politologue, Philippe Marlière, politologue ; Jean-Pierre Mignard, avocat ; Hélène Milet, sociologue, Olivier Mongin, ancien directeur de la revue Esprit, Yann Moulier-Boutang, économiste, Joël Roman, philosophe ; Jean-Louis Schlegel, éditeur ; Lucile Schmid, politologue ; Benjamin Stora, historien ; Georges Vigarello, historien.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/14/il-incombe-a-emmanuel-macron-de-faire-refluer-l-abstention-qui-menace-de-fai

      #intellectuels #présidentielle #abstention

  • Transports en Ile-de-France : tensions et remue-méninges avant le déconfinement , Eric Béziat
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/22/transports-en-ile-de-france-tensions-et-remue-meninges-avant-le-deconfinemen
    Dans le métro parisien, le 7 avril 2020. Michel Euler / AP

    Moins présentable que ci-dessus : le 22 avril à 7h du matin, le métro est bondé de non citoyens qui respectent pas le confinement, des prolos (vidéo) :
    https://twitter.com/AnasseKazib/status/1253101480929824768

    La préparation du plan de transport à partir du 11 mai est l’occasion d’un bras de fer entre la RATP et son autorité de tutelle Ile-de-France Mobilités.

    La stratégie pour le déconfinement dans les transports, à partir du 11 mai, fait l’objet d’intenses discussions et propositions devant déboucher sur une méthode qui sera exposée le 29 avril par le premier ministre, Edouard Philippe. L’enjeu est crucial en Ile-de-France, compte tenu à la fois du nombre de personnes transportées (5 millions de voyageurs par jour) et de la virulence, localement, de l’épidémie de Covid-19.

    Mardi 21 avril, une rencontre au sommet a abouti au lancement de quelques pistes pour l’organisation du retour des voyageurs dans les bus, trams métros et RER. Elle réunissait le secrétaire d’Etat aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, les patrons des grands opérateurs français (SNCF, RATP, Keolis, Transdev) ainsi que les autorités politiques comme Valérie Pécresse, présidente de la région et d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité organisatrice des transports, et Anne Hidalgo, la maire de Paris.

    « Il y a encore beaucoup de flou, regrette un participant. Même le port obligatoire du masque n’est pas définitivement acté par le gouvernement. » L’ensemble des opérateurs de transport fait front pour que le masque soit de rigueur « y compris dans les espaces publics , ajoute un haut cadre du transport. Nous sommes favorables à ce que nos agents de sécurité contrôlent et verbalisent, en plus de la police, ceux qui ne porteront pas de masque sur nos réseaux. Mais il faudra alors un texte d’habilitation car aujourd’hui, cela n’entre pas dans leurs attributions. »

    Agacement à la RATP

    En revanche, pas question pour les entreprises de transport de distribuer des masques aux usagers. « Nous n’en avons ni les moyens ni la possibilité, dit l’un de leurs responsables. L’usager devra apporter son masque, sachant qu’un masque en tissu aux normes françaises paraît acceptable. » Chez IDFM, on réfléchit toutefois à la possibilité pour les voyageurs d’acheter masque et gel hydroalcoolique dans les boutiques du réseau SNCF et RATP ainsi que dans les distributeurs automatiques. La mairie de Paris aimerait aussi installer des fontaines à gel désinfectant devant les bouches de métro.

    A cette « opération masques » s’ajoute un sujet porteur de tensions entre IDFM et les opérateurs, et en particulier la RATP. Il s’agit du niveau de circulation à partir du 11 mai. IDFM veut 100 % des circulations initialement prévues dès le début du déconfinement, seul moyen de transporter 1 million de passagers par jour – soit un seuil considéré comme minimal pour relancer l’Ile-de-France – tout en respectant la distanciation sociale.

    L’exigence agace dans les coulisses de la RATP. « L’entreprise a 8 500 absents pour garde d’enfants ou congé maladie, 30 % des effectifs, détaille un bon connaisseur du dossier. Dans ces conditions, il est impossible d’être à 100 % des circulations mi-mai, alors que nous sommes aujourd’hui à 30 % et que nous aurons seulement 14 jours après avoir reçu, le 29 avril, les consignes précises du gouvernement pour préparer le plan de transport. »

    Créativité administrative

    La question de la garde des enfants risque d’être cruciale. La RATP est en train d’évaluer le projet gouvernemental de réouverture scolaire pour voir dans quelle mesure cela peut libérer rapidement du personnel. Du côté d’IDFM, on a bon espoir que les rectorats franciliens acceptent de mettre en place des garderies d’enfant pour le personnel des transports comme il en existe pour les soignants.
    Les autorités cherchent aussi à étaler les heures de pointe synonymes de rames bondées. IDFM réfléchit à un système d’attestation de déplacement qui comporterait les heures de travail de l’usager et le contraindrait à se déplacer dans une plage horaire compatible avec son emploi du temps , le système impliquant que les entreprises fassent varier les heures de prise de poste et de fin de journée de leurs salariés.

    Au-delà de cette créativité administrative, les parties prenantes sont d’accord sur un point : « En autorisant le port du masque et en renonçant à la distance d’un mètre entre usagers dans les transports, on résout une grande partie du problème , résume un spécialiste. Mais il faut pour cela un accord du gouvernement. Et il le faut vite. »

    Une belle créativité donc, mais assez administrative, avec masque obligatoires, attestation à horaires déterminés, contrôles par des agents de sécurité, et puis finalement non, suffit d’autoriser le masque et de renoncer aux distances pour « relancer l’Ile-de-France ».

    #Transports #déconfinement #attestation_de_déplacement #économie #crise_sanitaire

    • « La distanciation sociale, ce n’est pas une question de rentabilité, c’est une question de faisabilité. Si on devait l’appliquer, on ne pourrait pas faire 8 millions de voyages par jour mais seulement 2 millions. » Catherine Guillouard, présidente de la RATP

      vu là
      https://twitter.com/franceinter/status/1253568824298930176

      Le problème devient public quand la presse découvre... une photo du Bus 152 Blanc-Mesnil -> La Villette le matin 5 h 30, postée sur Facebook, sur le groupe « CGT RATP Bus Flandre »​, 24 avril
      https://seenthis.net/messages/847786

      #déni #Entreprise_France #travail #RATP #transports_en_commun

    • La chaîne de transmission domicile-transports-travail : New York : le métro aurait largement contribué à la propagation de l’épidémie
      https://www.futura-sciences.com/sante/breves/coronavirus-new-york-metro-aurait-largement-contribue-propagation-e

      Avec 123.146 cas de Covid-19 et 8.632 décès, New York est la ville la plus durement touchée aux États-Unis par le coronavirus. Et son vaste réseau de transport y est dans doute pour quelque chose, d’après une étude du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Jeffrey Harris, économiste au MIT et auteur de l’étude, a mis en évidence une forte corrélation entre la fréquentation du métro et l’augmentation exponentielle des nouveaux cas de Covid-19. « Le réseau de transport tentaculaire de New York est un facteur de dissémination majeur - sinon le principal - de la phase initiale de contamination », explique-t-il.
      Les données, portant sur la période du 1er mars au 3 avril, comptabilisent le nombre d’entrées dans les 496 stations de métro de la ville. Au fur et à mesure de la baisse de la fréquentation, le nombre de nouveaux cas semble se stabiliser avec un décalage de temps correspondant au temps d’incubation. Au total, la fréquentation du métro a diminué de 86 % durant la période. Bien entendu, la fermeture des commerces non essentiels et des lieux de rencontre (bars, restaurants, parcs...) a certainement joué un rôle important.
      Mais il est évident que le métro, avec ce qu’il implique de promiscuité et de sources de contaminations (poignées, portes...) « devra faire l’objet d’une attention particulière lors du déconfinement », argue Jeffrey Harris qui suggère par exemple de décaler les horaires de travail, de limiter le nombre de passagers par rame ou de remplacer les métros par des minibus.


      Le nombre de trajets en métro (barres bleues) est corrélé au nombre de nouveaux cas déclarés dans la ville de New York. © Jeffrey Harris

    • La transhumance quotidienne du troupeau : Déconfinement : RATP, SNCF, Transdev… les transporteurs tirent la sonnette d’alarme
      http://www.leparisien.fr/economie/deconfinement-ratp-sncf-transdev-les-transporteurs-tirent-la-sonnette-d-a

      Les entreprises de transport public estiment, dans un courrier adressé à Edouard Philippe, n’avoir « ni les moyens humains ni matériels » pour faire respecter les gestes barrière.

      Selon les transporteurs publics, il n’est pas possible de concilier déconfinement et distancation sociale dans les transports.

      C’est un courrier en forme d’avertissement qu’ont adressé les transporteurs publics – l’Union des transporteurs publics (UTP), la RAPT, la SNCF, Keolis, Transdev et Agir – au Premier ministre, Edouard Philippe, jeudi 30 avril. Ce document de trois pages, que s’est procuré Le Parisien - Aujourd’hui en France, fait suite à un précédent courrier, en date du 17 avril, adressé par les mêmes entreprises à Edouard Philippe.

      Les entreprises, « qui assurent plus de 90 % des services de transport public en France » , y recommandaient notamment le port obligatoire du masque dans les transports, mais « aucune mesure particulière contraignante sur le respect de la distanciation sociale dans le transport public » . Sur le premier point, elles ont obtenu gain de cause… mais pas sur le second.

      C’est donc l’objet de ce courrier du 30 avril : le respect de la distanciation physique d’un mètre entre chaque usager, n’est pas réalisable en l’état. Edouard Philippe leur a en effet demandé lors de la présentation du plan de déconfinement, le 28 avril, à l’Assemblée nationale, de « s’organiser pour permettre, même dans le métro, le respect des gestes barrière » « au moins pour les trois semaines à venir ».

      La mobilisation nécessaire des forces de l’ordre

      Or, « après plusieurs jours de travail […], il apparaît que les transporteurs ne disposent pas, aujourd’hui, des moyens humains et des matériels de nature à satisfaire à une telle obligation » , charge le courrier. Si rien n’est fait pour les y aider, la SNCF, la RATP, Keolis, Transdev, etc. menacent : « Nous considérons de notre devoir de vous informer du risque très élevé de trouble à l’ordre public qui conduira nécessairement à l’arrêt des transports publics. »

      Afin d’éviter d’en arriver là, les opérateurs posent « la mobilisation des forces de l’ordre, nationales et municipales » comme une « condition indispensable à la régulation » des flux d’usagers. Elles rejoignent en cela l’appel lancé par la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, ce dimanche, dans le Journal du dimanche, qui réclame « un renfort de 5 000 forces de l’ordre » dans les transports d’IDF.

      « Nous aussi, nous voulons alerter en transparence le gouvernement qu’il est extrêmement compliqué de faire respecter ces gestes barrières , confie sous anonymat l’un des signataires du texte. Seuls, on ne peut pas le faire. » Sollicités ce dimanche, la SNCF, Transdev, la RATP ou Keolis (qui gère notamment les transports en commun de Bordeaux, Rennes et Lyon), ont simplement confirmé l’existence de ce courrier, sans faire de commentaire.

      Une capacité limitée à « 10% à 20% » maximum

      Est-ce à dire qu’il faut reporter la date du déconfinement du 11 mai ? « Ce n’est pas l’objet de cette lettre. Ce qu’il faut, c’est nous assurer en amont une régulation drastique des flux » , répond l’un des opérateurs. Si cela n’était pas le cas, les transporteurs estiment qu’ils devraient limiter à « 10 % à 20 % » leur capacité de transport afin de faire respecter la distanciation sociale.

      #distance_physique #chocottes #police

    • C’est plus fort que lui. Chaque fois qu’il tente une opération pour reconquérir un électorat déçu par ses réformes, Macron se saborde lui-même en sortant une petite phrase qui fait tout tomber à l’eau. Chassez le naturel, il revient au galop.

      Après le jeune horticulture qui devrait « traverser la rue » pour trouver un travail, c’est maintenant au tour des retraités de recevoir la leçon par Macron. En visite à Colombey-les-Deux-Églises, le président a été interpellé par un groupe de retraités au sujet de la baisse de leur pouvoir d’achat.

      Visiblement agacé par la colère des retraités qui l’a contraint à faire marche arrière, Macron leur a rappelé que le pays se porterait bien mieux s’ils arrêtaient de se plaindre : « Vous savez, tout à l’heure, le petit-fils du Général (de Gaulle) m’a dit, en me faisant visiter la Boisserie : “On pouvait parler (avec lui) très librement (mais) la seule chose qu’on n’avait pas le droit de faire, c’était de se plaindre ". Et bien je trouve que c’était une bonne pratique qu’avait le Général. » avant d’ajouter : « le pays se tiendrait autrement s’il était comme ça. »

      Puis le président de continuer avec sa philosophie du dimanche, expliquant combien il fait bon vivre en France sous Macron : « Écoutez, on vit de plus en plus vieux dans notre pays en bonne santé. (...) Vous avez travaillé, et vous avez payé la retraite de ceux qui étaient avant vous et qui vivaient moins longtemps. (...) Non, (votre retraite) ne diminue pas, ce n’est pas vrai, elle ne diminue pas ».

      Bel enfumage typique de Macron. Car aux dernière nouvelles sous Macron les retraités vivent de moins en moins bien. Le pouvoir d’achat des retraités n’a eu de cesse de diminuer : après la hausse de 1,7 points de la CSG, les retraités subiront un quasi-gel de leurs pensions de retraite. Et avec une croissance économique en berne, nul doute que le gouvernement cherchera comme il peut à économiser sur le dos des plus modestes. A cela s’ajoute l’incertitude qui pèse sur l’avenir des retraités quant au contenu de la réforme de retraites, chantier phare du quinquennat Macron.

      Plus récemment encore, selon l’OFCE, un institut d’études économiques, on apprenait que la baisse du pouvoir d’achat des retraités devrait atteindre 200€ en 2019 puis 400€ par an d’ici 2020.

      Autant de coups qui ont fait dégringoler la cote de Macron parmi les retraités. Selon le baromètre de l’institut Elabe, publié le 6 septembre, 72 % des retraités déclarent ne pas avoir confiance dans le chef de l’État, alors qu’ils étaient 44 % en janvier et 35 % lors de son élection.

      Avec cette nouvelle « macronade », Macron pourrait finir de s’attirer la colère des millions de retraités qui avaient encore un tant soit peu confiance en son action. Une - nouvelle – erreur décisive, quand on sait que les retraités sont un électorat-clé pour Macron. Plus mobilisés en moyenne aux élections, leur soutien est indispensable à l’approche des élections européennes et surtout des municipales de 2020.

    • Et si c’était « voulu » ?? Quand un super riche, Warren Buffet, a dit que sa classe do avait gagné contre la classe dominée, il savait bien ce qu’il disait, et les politiciens n’hésitent plus à faire comprendre « au peuple » qu’il n’est pas plus qu’un sorte de variable d’ajustement dans la production des richesses dont il n’est pas censé profiter LUI ...Décomplexé depuis l’ère Sarkozy, les « oligarques » riches, montrent leur façon de voir et point barre.

    • Selon une enquête réalisée par « Institut IFOP ( Institut Français d’Opinion Publique) , seulement 31% des Français disent qu’ils sont satisfaits des choix politiques par le président français. Raillé, Macron a surpris tout le monde, mettant en place une stratégie sans précédent pour un politicien : demander de l’aide. Lors d’un discours à Saint-Pierre, il a déclaré : "J’ai besoin de vous, journalistes, de la population, élus pour expliquer l’action de l’exécutif. Aidez-moi. "Il a ajouté  :" Dans mon estomac, je ressens la même impatience que 66 millions de Français. " En réalité, ce n’est pas à eux qu’ils parlent depuis des mois, mais à un public plus large : la course aux Européens de 2019 a commencé, sa bouée de sauvetage.

      https://thevision.com/politica/macron-sinistra-europea
      http://www.secoloditalia.it/2018/09/macron-in-caduta-libera-nei-sondaggi-aiutatemi-non-mi-lasciate-solo
      https://www.humanite.fr/blogs/le-macronisme-nest-pas-en-crise-cest-son-mode-de-fonctionnement-661690
      #macronite_aigüe

    • Ça me fait penser à ce passage extrait de
      « Christine Delphy - Le Partage des tâches ménagères (audio) - humour »
      https://youtu.be/rqOGC-VgAzg?t=823

      Ce qu’il faut voir, c’est pas sa situation à soi, son emploi à soi, ce qu’il faut voir c’est l’ensemble, n’est-ce pas ? Ce qu’il faut voir, c’est que l’ #entreprise_France gagne.

      Conférence déjà signalée par @mad_meg :
      https://www.youtube.com/watch?v=rqOGC-VgAzg

      « Enregistré en 1992, c’est une conférence de #Christine_Delphy sur le partage des tâches ménagères, mais pas seulement. » , d’après la publication initiale(?) de cette vidéo sur Dailymotion, en 2010, https://www.dailymotion.com/video/xcwid8

  • Assurance chômage : une réforme en toute discrétion
    http://www.liberation.fr/france/2018/03/02/assurance-chomage-une-reforme-en-toute-discretion_1633385

    Assurance-chômage : le gouvernement choisit la conciliation
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2018/03/02/assurance-chomage-le-gouvernement-choisit-la-conciliation_5264541_823448.htm

    Le ministère du travail a conservé une partie des dispositions prévues par les partenaires sociaux pour ce qui est de l’indemnisation des démissionnaires, des indépendants et de la réduction des contrats courts.

    « Nous sommes en phase avec le texte de l’accord », a déclaré la ministre du travail Muriel Pénicaud.
    Emmanuel Macron aurait-il entendu la menace à peine voilée de Laurent Berger ? D’une rare véhémence, l’entretien donné lundi 26 février par le secrétaire général de la CFDT aux Echos contenait un message on ne peut plus clair pour le gouvernement : « Si on nous piétine, il ne faudra pas ensuite venir nous chercher pour éteindre l’incendie », affirmait le leader syndical.

    Comprendre : s’ils sont consultés et qu’ils donnent leur avis, les partenaires sociaux doivent être écoutés pour préserver la paix sociale. Un message entendu par le gouvernement qui a révélé, vendredi 2 mars, des choix bien proches de ceux sur lesquels s’étaient entendus, le 23 février, patronat et syndicats à propos de la réforme de l’assurance-chômage.
    Dans un contexte social incertain – où l’étincelle allumée avec l’annonce de la réforme de la SNCF risque à tout moment de se transformer en incendie agrégeant tous les mécontentements du pays –, l’exécutif semble donc avoir choisi la voie de la conciliation. Poussé en cela par des partenaires sociaux qui avaient conditionné la signature de l’accord à sa reprise in extenso par le ministère du travail.

    Assurance-chômage : Muriel Pénicaud veut aller « plus loin »
    http://www.lemonde.fr/gouvernement-philippe/article/2018/03/02/assurance-chomage-muriel-penicaud-veut-aller-plus-loin_5264467_5129180.html#

    La ministre du travail promet dans une interview au « Parisien » que l’assurance-chômage sera réformée sans légiférer par ordonnance, contrairement au code du travail.

    Assurance chômage : les promesses enterrées d’Emmanuel Macron
    https://www.challenges.fr/politique/assurance-chomage-indemnisation-des-demissionnaires-bonus-malus-sur-les-c

    Allocations aux salariés démissionnaires, réduction des contrats précaires, gouvernance de l’Unedic… Les annonces de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, sont en net recul par rapport aux promesses du candidat Macron.

    L’assurance-chômage va réduire fortement son déficit sur les deux prochaines années
    https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-assurance-chomage-prevoit-une-forte-reduction-de-son-deficit.N65989

    L’Unedic devrait réduire son déficit de 1,5 milliard d’euros par an sur les deux prochaines années, grâce au regain de croissance de l’économie et aux nouvelles règles d’indemnisation en vigueur depuis avril 2017. Des prévisions qui s’établissent à périmètre constant, avant une réforme d’envergure qui permettrait aux démissionnaires et aux indépendants d’être indemnisés.

    Assurance-chômage : les branches sauront-elles s’autoréguler sur les contrats courts ? Sarah Belouezzane, LE MONDE | 02.03.2018

    Le ministère du travail a d’ores et déjà réfléchi à une modulation des cotisations en fonction du nombre d’inscriptions à Pôle emploi.

    Pour certains, le problème est insoluble et relève de la structure du marché du travail français. D’autres, au contraire, estiment que la situation n’a que trop duré et qu’il est temps d’y remédier par tous les moyens. Voilà des mois, voire des années, que la question du recours excessif aux contrats très courts cristallise les débats entre patronat et syndicats tricolores.
    En 2016, c’est justement sur la manière de juguler ce problème que la négociation de la nouvelle convention d’assurance-chômage avait échoué. Deux ans plus tard, et alors que les partenaires sociaux étaient appelés par le gouvernement à plancher sur une vaste réforme de l’assurance-chômage, c’est encore sur ce point-là que les discussions ont failli échouer. Déjouant les pronostics, les partenaires sociaux ont finalement trouvé, vendredi 2 mars, une solution qui convienne, semble-t-il, aux syndicats, mais aussi à un patronat réticent à voir le coût du travail augmenter.

    Ils ont donc décidé de laisser à la totalité des branches le soin de négocier un système qui régule leurs recours aux contrats très courts. Celles-ci ont jusqu’au 31 décembre 2018 pour trouver une solution, faute de quoi le gouvernement leur appliquera un système de bonus-malus sur les cotisations. Soucieux de donner des gages aux partenaires sociaux sur l’assurance-chômage, avant un plus grand séisme sur la refonte de la formation professionnelle, le gouvernement a avalisé, vendredi, ce principe lors de la présentation des points-clés de sa réforme.

    « Le gouvernement prendra ses responsabilités »
    « Elles devront se fixer des objectifs quantitatifs et qualitatifs. Si les branches ne sont pas parvenues à des résultats satisfaisants, le gouvernement prendra ses responsabilités », a ainsi expliqué Muriel Pénicaud, la ministre du travail, dans un entretien au Parisien paru vendredi 2 mars. « Il faut une incitation financière pour qu’elles négocient, mais ce sont elles qui savent le mieux comment contrôler les contrats courts », avance Véronique Descacq, numéro deux de la CFDT.
    Seulement voilà, au gouvernement, personne ne croit en la capacité des branches, notamment à celles qui ont notoirement le plus recours à ce type de contrats, à s’autoréguler. Beaucoup sont donc persuadés qu’un système de bonus-malus devra obligatoirement être appliqué. Et ce, quand bien même certains secteurs peu consommateurs en CDD très courts auraient trouvé une solution. « Il est très peu probable que les branches les plus consommatrices s’imposent à elles-mêmes de lourdes pénalités, explique un proche du dossier. Il faudra donc mettre en place le système qui a été conçu. » Le gouvernement a d’ailleurs prévu d’inscrire dans la loi la menace de recours à son dispositif de bonus-malus, en cas d’échec des négociations.
    Selon nos informations, le système pensé par le ministère du travail consisterait en une modulation des cotisations en fonction du nombre d’inscriptions à Pôle emploi. Ainsi, si une personne s’inscrit plusieurs fois chez l’opérateur public après avoir travaillé, à chaque fois, pour le même employeur, ce dernier se verra infliger une augmentation de cotisations. Une hausse qui devrait se faire selon un taux pivot déterminé en fonction d’une moyenne nationale ou sectorielle. Reste à savoir si la mesure, promise par Emmanuel Macron, sera efficace.

    Combien de chômeurs indemnisés ? Un taux de couverture au plus bas occulté par un changement de définition, Mathieu Grégoire et Claire Vivés, Les notes de l’IES – n°42 – mars 2018
    http://www.ies-salariat.org/combien-de-chomeurs-indemnises-un-taux-de-couverture-au-plus-bas

    L’analyse inédite de l’évolution du taux de couverture de l’indemnisation chômage de 1985 à nos jours menée dans cette Note montre que la part des chômeurs qui bénéficient d’une indemnisation est aujourd’hui à son point le plus bas. Loin de rendre compte de cette situation sans précédent, les statistiques officielles ont récemment opté pour l’affichage d’une nouvelle définition du « taux de couverture » qui certes prend en compte, comme auparavant, les chômeurs indemnisés, mais aussi les « indemnisables » qui ne perçoivent aucune indemnité. Mathieu Grégoire et Claire Vivés montrent qu’en mettant la focale sur ce nouvel indicateur, qui augmente légèrement depuis 2014, on passe sous silence l’augmentation massive sur la même période de la part des chômeurs non-indemnisés. Dans un contexte où les chômeurs n’ont jamais été aussi nombreux, on semble ainsi faire de moins en moins cas de la fonction première de l’assurance chômage : indemniser.
    Télécharger la note n°42
    http://www.ies-salariat.org/wp-content/uploads/2018/02/Notes_IES_42.pdf

    #chômage #chômeurs #réforme #indemnisation #entreprise_France #droits_sociaux #droit_au_chômage