• La vacance de monsieur Hulot

    Nicolas Hulot : « Je prends la décision de quitter le gouvernement »
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-28-aout-2018

    Nicolas Hulot a annoncé ce mardi sa décision de quitter le gouvernement, un an après son arrivée au ministère de la Transition écologique et solidaire.

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/15273-28.08.2018-ITEMA_21786479-8.mp3

    Nicolas Voisin a dit :

    Ce 28 aout 2018, pour la première fois, un ministre a fait le procès du libéralisme, avoué que les lobbys gouvernent, constaté que la société (nous) s’en accommode, dénoncé ce que nous savons tous : ce modèle est un suicide. Puis il démissionna.

    Il faut écouter intégralement cette interview, ne pas se contenter d’extraits et encore moins des commentaires.
    Et ce n’est pas un fan de Hulot qui vous le recommande, loin s’en faut...

    • J’ai hésité à l’écrire, mais ce matin en rentrant de l’école sur la route le long du fjord, j’ai arrêté la voiture (électique je précise...) pour écouter ; j’étais sur le cul.

      Je ne suis pas fan du monsieur, mais je dois avouer que j’étais impressionné d’entendre un ministre d’état - pour la première fois - faire une déclaration, répondre aux questions d’une manière aussi puissante que minimaliste. Pas un mot de trop, un vocabulaire choisi pour en même temps rester dans les clous et en même temps dénoncer d’une manière assez violente et assez claire l’imposture macroniste (et rien que pour ça, chapeau). J’étais à des millions d’annés lumière de penser que la critique la plus radicale de la partition du pouvoir politique qui est en train de se jouer en France en ce moment allait venir de l’intérieur, du coeur même du pouvoir. Ça faisait aussi quelques années lumières que je n’avais pas entendu un responsable politique parler aussi vrai et aussi sincèrement. Pour un fois, je n’avais pas l’impression d’être ni dans la société du spectacle, ni dans la grossière langue de bois (hier, il y avait un lobbyiste à Élysée...). À côté de cette intervention, celle de Benjamin Griveaux qui réagissait sur une autre chaine était totalement minable, absolument effarente. Quelle langue les macroniens ont-ils inventé... Elles et ils parlent toutes et tous de la même façon, mais plus le temps va, plus on se rend compte que leurs narrations et leurs discours sont - outre d’une crapuleuse imposture - d’un vide sidéral.

    • @aude_v Je suis d’accord avec ce que tu dis sur l’absence de réflexion éco-sociale de Hulot, mais on ne peut pas dire que ça soit nouveau. Hulot, c’est pas Gorz... Ça a même toujours été ce qui l’empêchaît d’être crédible (pour moi en tout cas) : le côté « la nature les ptits zoiseaux » sans aucune pensée sociale sur la question. En plus, finalement, il a toujours revendiqué cette position.

    • Il y a des bouts de l’interview, ils sont tout de même épatants. Les pistes qu’il trace sont autrement plus ambitieuses que ce qu’on nous a relayé (les pailles « bientôt » interdites). Mais sans convenir qu’il a collaboré avec des malfaisants, il exonère ceux qui n’affaiblissent le politique que quand ça les arrange, et il fait comme s’il n’y avait personne derrière l’écologie (ce en quoi il n’a qu’à moitié tort).

      Démission surprise de Nicolas Hulot : le verbatim de son interview
      https://www.ouest-france.fr/politique/nicolas-hulot/demission-surprise-de-nicolas-hulot-le-verbatim-de-son-interview-593947

      Nicolas Hulot : Oui. Non, mais attendez… Je le redis ici : j’ai une profonde admiration pour Emmanuel Macron. Et pour Edouard Philippe. Et ce n’est pas, croyez-moi, pour atténuer l’effet de la décision de ce matin. Mais sur les sujets que je porte, on n’a pas la même grille de lecture. On n’a pas compris que c’est le modèle dominant qui est la cause. Est-ce qu’on le remet en cause ?

      Léa Salamé : Vous voulez dire le libéralisme ?

      Nicolas Hulot : Oui, oui. Mais je l’avais dit dès le départ, je me suis moi-même largement prononcé sur des traités comme le CETA et on va en avoir une floppée d’autres […] Mais attendez, moi, je ne critique personne. J’espère que mon départ provoquera une profonde introspection de notre société sur la réalité du monde. Sur le fait que l’Europe ne gagnera que si l’Afrique gagne. Est-ce que nous nous sommes mis en situation de passer un contrat d’avenir avec l’Afrique ? La réponse est non. Où est passée la taxe sur les transactions financières ? […] Le nucléaire, cette folie inutile. Economiquement, techniquement dans lequel on s’entête. C’est autant de sujets sur lesquels je n’ai pas réussi à convaincre, j’en prends ma part de responsabilité. Et je pense que ce que les gens attendent d’un ministre, c’est que s’il n’est pas à la hauteur, s’il n’arrive pas à ses fins. Et bien, il doit en tirer des leçons. Je les tire ce matin […]

      Pour ce qui est de la responsabilité française, j’invite parfois les observateurs qui critiquent, notamment les écologistes patentés, à comparer aussi avec les autres pays. La France est plutôt leader dans ce domaine là. Mais ce n’est pas suffisant. Ce n’est pas une raison pour nous en accommoder. Nous n’y arriverons que si le gouvernement dans son ensemble a la même impulsion, la même ambition, la même feuille de route, la même vision. Moi, je ne peux pas passer mon temps dans des querelles avec Stéphane Travert. C’est pas l’idée que je m’étais fait. Je suis rentré dans un esprit de coopération, pas de confrontation. Je ne dis pas que rien n’a été fait […] sur le glyphosate, contrairement à ce que dit Yannick Jadot, la France a été en pointe et elle a montré le chemin.

      Léa Salamé : Rappelez-nous quels sont les acquis, les petits pas que vous avez réussi à faire ?

      Nicolas Hulot : On a changé de tropisme sur les pesticides, on est rentré dans une dynamique qui va nous permettre de se séparer d’un certain nombre de molécules. On a programmé la sortie des hydrocarbures. C’est quand même des choses qui sont essentielles et importantes. J’espérais qu’on allait mettre le climat et la biodiversité dans l’article 1 de la constitution. Mais même là nos sénateurs ou l’opposition sur un truc qui n’est pas quand même une révolution culturelle, simplement par posture politicienne, étaient prêts à s’y opposer. Tant que nous serons dans ces affrontements perpétuels, alors que l’humanité a emprunté un chemin tragique… Je crois qu’au moins on peut m’accorder des convictions. Mais un homme, une femme, quel qu’il soit, même s’il a des convictions, s’il est isolé dans un gouvernement, s’il est isolé dans la société… Si vous regardez tout l’été, les résistances anti-éoliennes. Alors ok, on ne veut pas d’éoliennes, on ne veut pas de centrales nucléaires, on ne veut pas de centrales thermiques… Comment on fait si on additionne tous les refus. Et puis ceux qui critiquent, à tort ou à raison, qu’est-ce qu’ils proposent ? […]

      (...)

      Quand on se réjouit - ça va vous paraître anecdotique - de voir sortir de Saint-Nazaire un porte-conteneurs qui va porter 50 000 conteneurs. Superbe performance technologique. Est-ce bon pour la planète ? La réponse est non. C’est sur toutes ces incohérences, ces contradictions. Et puis, dans cette équation impossible […] est-ce qu’on essaie un peu d’être disruptif, d’investir dans la transition écologique. Les investissements qui permettent de réduire nos dépenses énergétiques qui ne sont pas des dépenses mais des investissements. Est-ce qu’on s’est autorisé à essayer de sortir un peu de l’orthodoxie économique et financière ? Est-ce que la finance de spéculation qui spécule sur les biens communs on l’a véritablement remise en cause ?

      On va me dire mais en un an, on ne peut pas tout faire. Certainement, sauf qu’il y a une telle urgence. On me dit mais prends ton temps. Sois patient. Mais ça fait 30 ans qu’on est patient. Ça fait 30 ans qu’on laisse les phénomènes se dérouler et qu’ils sont en train de nous échapper. On me dit : fixe-toi deux-trois priorités. Mais tout est prioritaire ! Les sujets de santé-environnement qui viennent nous exploser à la figure dont on va se rendre compte qu’ils ont des conséquences…

      Léa Salamé : L’économie est aussi prioritaire. Quand on est ministre, on sait qu’il y a des arbitrages à faire. D’un côté, il y a une urgence économique et de l’autre, une urgence écologique et que parfois, elle est contradictoire.

      Nicolas Hulot : On peut essayer de choisir dans l’économie ce qui participe à la solution. Y aussi des grandes opportunités dans la transition écologique, énergétique. Vous avez même la possibilité de passer dans un modèle agricole qui soit intensif en emplois et non en pesticides […] C’est cette vision d’ensemble.

    • En fait, je crois que j’ai voulu interprèter entre les lignes. Je suis assez d’accord avec vous, le personnage est loin d’être parfait, je formule les même critiques que Aude et les autres (autocentrisme, inneficacité des actions), et il fait partie de la société du spectacle, de l’écologie spectacle, mais dans sa narration d’hier, il y a pris une position assez claire. Il ne pouvait pas faire autrement que de rester poli avec Macron et sa clique de crapules (j’admire Macron et Philippe, je ne veux pas gêner l’action du gouvernement, etc...) mais il faut comprendre les sens réle de ces déclarations, lire ce qu’il y a derrière les mots : ici, rien, ces « statements » n’ont aucun poids face au reste de son discours, et c’est ça que jai trouvé exceptionnel. Même s’il feint de tresser des lauriers au pouvoir macroniste, l’essentiel de ce qu’il dit est puissamment un dénonciation et une expression assez concrète du système Macron : en direct et venant d’un ministre d’état lui même, je crois n’avoir jamais vu ça. Pour le reste, ça ne dédouane pas Hulot de la manière dont il agit (spectacle), ce n’est pas mieux ni moins bien qu’Arthus Bertrand ou similaires (enfin si, un peu mieux parce qu’Arthus Bertrand, ça pu vraiment la merde).

      Je n’ai aucun doute sur la capacité des macronistes à récuperer et absorber l’événement de la manière la plus subtile, ils sont champions du monde dans ce domaine. C4est en effet triste, mais la seule chose dont je me réjouisse, c’est que cet événement va rester dans la mémoire et contribue à fragmenter encore plus à faire craqueler et discréditer le système Macron.

    • L’électrochoc est de taille, notamment pour Emmanuel Macron qui perd sa pastille verte. Poliment mais de facto, avec un réquisitoire implacable, Nicolas Hulot a renvoyé le Président comme le gouvernement dans le vieux monde, celui qui ne sait pas embrasser le temps long et qui se moule dans les exigences dogmatiques des traités européens, celui qui pense croissance à tout prix et impose des cures de régime toujours plus sévères pour les comptes publics. Dans cet univers, l’écologie ne se paie que de mots, de bonnes intentions communicationnelles qui sombrent dans les méandres de la règle d’or et de la rapacité du capital.

      Grosse perte pour Macron

      À sa façon, Nicolas Hulot a sanctionné le gouvernement pour son incapacité à sortir d’un imaginaire pré-réchauffement climatique et des mécanismes de la décision publique dictés par l’urgence et sous contrainte des lobbys. Glyphosate, pesticides, nucléaire… Les reculs se suivent et se ressemblent. Hulot a pointé du doigt l’austérité et le libéralisme économique comme des freins majeurs pour mener une politique écologiste.

      « On se fixe des objectifs mais on n’en n’a pas les moyens parce qu’avec les contraintes budgétaires, on sait très bien à l’avance que les objectifs qu’on se fixe on ne pourra pas les réaliser », a-t-il simplement expliqué, dévoilant même que des plans sont présentés comme nouveaux alors qu’ils ne sont que réorganisation de budgets existants – par exemple, la rénovation énergétique du logement. Les traités de libre-échange, comme le Ceta, contredisent également la marche écologique, a-t-il également affirmé. En effet.

      Ce lien entre cause environnementale et normes néolibérales, Nicolas Hulot l’avait pourtant démontré dans son film Le syndrome du Titanic en 2009. On pourra s’étonner qu’il n’en ait pas tiré davantage de conséquences en acceptant d’entrer dans un gouvernement qui n’a jamais caché sa foi dans la loi du marché. Hulot a tenu à mener cette expérience et la conclusion sonne comme un désaveu pour une orientation politique clairement incompatible avec le combat vital contre les émissions de gaz à effet de serre, la destruction de la biodiversité, la folie consumériste. Hulot espérait sans doute constituer un rempart écologiste en macronie mais il s’est trouvé esseulé face à un mur. Comme s’il avait découvert à ses dépens que le gouvernement épousait la normalité d’un modèle plus soucieux des intérêts du capital que de la planète. « Le modèle dominant » est en cause et il n’est pas remis en cause, a-t-il amèrement regretté. À raison.

      Impossible politique écologiste

      La vision sans profondeur temporelle de ce gouvernement comme des précédents, comme de l’Union européenne, est clairement dénoncée par Nicolas Hulot. L’ancien présentateur d’Ushaïa et fondateur de la FNH a, dans cette interview, écorché la façon dont la politique se fabrique. Le défi écologique ne semble pas pouvoir entrer dans les clous de notre régime, les piles de dossiers traités toujours dans l’urgence répondent au temps court, à d’autres exigences. Les cercles du pouvoir politique sont trop interconnectés avec des groupes aux intérêts financiers contraires aux nécessités environnementales.

      Nicolas Hulot a également formulé cet aveu qui interroge la présence des personnalités de la société civile dans le monde politique institutionnel : « Peut-être n’ai-je pas les codes ». Peut-être faut-il surtout changer les codes. Mais nous n’y sommes pas. Et la situation « tragique » dans laquelle nous nous trouvons sur le plan environnemental avance à pas pressés. Nicolas Hulot a eu le mérite de la poser sur la grande table publique, sans détour, avec tout le poids de sa popularité dans notre pays et de sa sincérité ce matin. Les raisons de l’échec sont structurelles nous dit Hulot. Alors il faut modifier du sol au plafond notre système démocratique, social, économique. En un mot, faire grandir et gagner la force politique qui porte ces ruptures.
      Clémentine Autain

      http://www.regards.fr/politique/article/demission-de-hulot-macron-perd-sa-pastille-verte#comments

    • J’ai écouté, dans le lien fourni au début, l’intégralité de l’entretien ; c’est un #grand_moment_de_radio

      À l’écoute, j’ai l’impression qu’en fait, il prend sa décision en parlant. Au tout début, à plusieurs reprises, on se dit «  il fait partie du gouvernement  ». Puis arrive le moment de «  l’examen de conscience  », où il passe en revue les «  choix  » qu’il a eus à faire — la série de questions auxquelles la réponse est invariablement " non " (décidément, le glyphosate, ça passe pas, le nucléaire on touche à rien et on laisse tourner les centrales, etc.), et, là, il se rend compte qu’il est en train de brûler ses vaisseaux. C’est le sommet de son émotion et c’est qu’il prend sa décision. Comme indiqué ultérieurement par L. Salamé, il n’était pas dans cet esprit avant l’interview. C’est en s’entendant qu’il se convainc. D’où la force du moment.

      Après, on passe plutôt dans un exercice de damage control, où il ressort les arguments rationnels qu’il a dû ressasser un bon nombre de fois depuis plus d’un an et où, surtout, il essaye de pas trop fâcher ses «  nouveaux amis  » du gentil gouvernement. Dont il est d’ailleurs plutôt facile de finalement ne leur reprocher que le #on_s'occupera_de_gérer_le_long_terme_quand_on_aura_fini_de_gérer_le_court_terme … prenant sur lui de n’avoir pas su impulser le changement nécessaire.

      Et c’est là que je me rappelle son métier d’origine : animateur télé qui descendait de son survol en ULM pour débarquer sur un plateau préparé par son équipe, mettre les pieds devant le feu de camp et titiller les émotions, la sienne, celle des participants et celle des spectateurs devant tant de grandiose beauté de la nature… Il sait toujours faire ça vraiment très bien et il nous (en tous cas, moi) embarque avec lui et lui-même avec.

      Sur le fond, je suis assez d’accord avec l’opinion d’@aude_v

      Pour finir, en écrivant ça, ça me fait penser à Sabine Paturel. Mais je ne voudrais pas troller…
      https://www.youtube.com/watch?v=gD7trwyPGKA

    • Nicolas Hulot ou l’histoire du « lobbyiste lobbyé » – Politique | L’Opinion
      https://www.lopinion.fr/edition/politique/nicolas-hulot-l-histoire-lobbyiste-lobbye-160311

      Hulot ou la double méprise : il n’était probablement pas à sa place dans un ministère, vacillant à chaque arbitrage défavorable. Et pas à sa place dans ce gouvernement, lui qui confesse désormais ouvertement qu’il voulait « changer de modèle économique ». Jusqu’à preuve du contraire, ça n’a jamais été la ligne du chef de l’Etat.

      Un point de vue de l’autre bord…

    • « Il n’était probablement pas à sa place dans un ministère, vacillant ... »

      «  L’équipe Macron commence le dénigrement ( bashing) de Nicolas Hulot. Des barbares . [Nicolas Beytout, à sa façon en est un également ! ] Et ça va s’amplifier. La suite sera glauque. Les Benalla de la communication présidentielle sont au travail .... »

    • Je ferais bien un recueil de citations de #Gorz_André en vis-à-vis du Verbatim. Il en sortirait à coup sûr ceci : un penseur de l’écologie politique qui sur le fond mouche un phénomène médiatique, qui sur ce plan réussit sa démission. Mais pour le reste... Il dénonce grave en s’excusant et en appelant au sursaut citoyen que son gouvernement écrase la où il existe. Et soucieux de garder de bonnes relations avec ceux qui représentent cette societe qu’il semble critiquer tout en admirant ses chantres. La vision de l’un et l’incohérence de l’autre...
      Par contre, ne négligeons pas de tenter de ramasser les quelques fruits de cette démission médiatique !

    • Il dénonce grave en s’excusant et en appelant au sursaut citoyen que son gouvernement écrase la où il existe .

      Tout à fait.

      J’ai l’habitude, mais ça me chagrine à chaque fois quand je lis que « personne ne propose de vraies solutions ». Le programme « L’avenir en commun » propose un nombre de choses allant dans le sens que vous décrivez, tous, là. Et plusieurs fois ces jours-ci, j’entends dire « aucun politique ne tient ce langage ». Quand il faudrait plutôt dire « aucun média de masse ne s’intéresse à ces problématiques et n’interroge les politiques sur ces problématiques en y passant le temps nécessaire ».

      Le Hulot, on ne nous en a parlé que pour les pailles en plastique... mais à côté de cela, il réfléchissait visiblement sur l’agriculture intensive en main d’œuvre (par exemple) et sur quelques autres sujets... Exactement comme « le politique peut tout s’il le veut bien », « le comité de rédaction peut parler de tout s’il le veut bien » lui aussi... ce qui permettrait d’avoir une vision plus complète de la réalité.

    • Dix ONG interpellent Macron : la démission de Hulot est « une invitation à changer de cap »

      Dans une tribune publiée jeudi, ces ONG rappellent à Emmanuel Macron que l’action en faveur de l’environnement « n’est plus une option mais une urgence ».

      Une démission, « symptôme d’une immense incompréhension ». La démission de Nicolas Hulot « est une invitation à changer de cap tout en osant rompre avec la facilité des Trente glorieuses et ’cinquante’ gaspilleuses » et « invite à un sursaut », écrivent ces ONG. Emmanuel Macron « aurait tort de mésestimer le symbole que représente cette démission surprise » qui est « le symptôme d’une immense incompréhension », conseillent-elles en observant que « la transition écologique n’est ni une promenade de santé ni un supplément d’âme pour politiciens sans imagination ».

      « L’action n’est plus une option ». « Face aux conservatismes qui s’expriment à tous les niveaux de l’Etat, la démission de Nicolas Hulot appelle un sursaut » et « nul doute (...) qu’Emmanuel Macron devra faire sien l’aphorisme de Pierre Mendès-France ’gouverner c’est choisir’ », insistent les signataires. « Face aux menaces climatiques, militaires et l’effondrement des écosystèmes, l’action n’est plus une option mais une nécessité, une urgence, une éthique », pressent ces ONG

      Le « en même temps » ne fonctionne pas, selon ces ONG. Selon elles, « la volonté d’Emmanuel Macron de ménager la chèvre écologique et le chou productiviste n’a pas contribué à créer la condition d’une politique écologique lisible et cohérente ». « En matière écologique, nous ne pouvons plus soutenir l’agriculture biologique et ’en même temps’ le glyphosate, la sobriété énergétique et ’en même temps’ le nucléaire, une redynamisation des centre-villes et ’en même temps’ (le mégacomplexe) Europacity et l’artificialisation des terres agricoles, la nécessaire préservation de la biodiversité et ’en même temps’ la baisse du prix du permis de chasse, la mise en oeuvre de la COP21 et ’en même temps’ la multiplication des projets autoroutiers, les fermes-usines et ’en même temps’ une agriculture paysanne, le libéralisme et ’en même temps’ l’écologie », énumèrent-elles.

      Les ONG signataires de la tribune : la Fondation pour la nature et l’Homme, Agir pour l’environnement, France nature environnement, Générations futures, les Amis de la Terre, Réseau sortir du nucléaire, Action des citoyens pour le désarmement nucléaire, Association pour la protection des animaux sauvages, Virage énergies et Société nationale de protection de la nature.

  • L’idéologie sociale de la bagnole – 1973 – carfree.fr
    http://carfree.fr/index.php/2008/02/02/lideologie-sociale-de-la-bagnole-1973

    L’idéologie sociale de la bagnole

    Le vice profond des bagnoles, c’est qu’elles sont comme les châteaux ou les villa sur la Côte : des biens de luxe inventés pour le plaisir exclusif d’une minorité de très riches et que rien, dans leur conception et leur nature, ne destinait au peuple. A la différence de l’aspirateur, de l’appareil de T.S.F. ou de la bicyclette, qui gardent toute leur valeur d’usage quand tout le monde en dispose, la bagnole, comme la villa sur la côte, n’a d’intérêt et d’avantages que dans la mesure où la masse n’en dispose pas. C’est que, par sa conception comme par sa destination originelle, la bagnole est un bien de luxe. Et le luxe, par essence, cela ne se démocratise pas : si tout le monde accède au luxe, plus personne n’en tire d’avantages ; au contraire : tout le monde roule, frustre et dépossède les autres et est roulé, frustré et dépossédé par eux.

    La chose est assez communément admise, s’agissant des villas sur la côte. Aucun démagogue n’a encore osé prétendre que démocratiser le droit aux vacances, c’était appliquer le principe : Une villa avec plage privée pour chaque famille française. Chacun comprend que si chacune des treize ou quatorze millions de familles devait disposer ne serait-ce que 10 m de côte, il faudrait 140 000 km de plages pour que tout le monde soit servi ! En attribuer à chacun sa portion, c’est découper les plages en bandes si petites — ou serrer les villas si près les unes contre les autres — que leur valeur d’usage en devient nulle et que disparaît leur avantage par rapport à un complexe hôtelier. Bref, la démocratisation de l’accès aux plages n’admet qu’une seule solution : la solution collectiviste. Et cette solution passe obligatoirement par la guerre au luxe que constituent les plages privées, privilèges qu’une petite minorité s’arroge aux dépens de tous.

    Or, ce qui est parfaitement évident pour les plages, pourquoi n’est-ce pas communément admis pour les transports ? Une bagnole, de même qu’une villa avec plage, n’occupe-t-elle un espace rare ? Ne spolie-t-elle pas les autres usagers de la chaussée (piétons, cycliste, usagers des trams ou bus) ? Ne perd-elle pas toute valeur d’usage quand tout le monde utilise la sienne ? Et pourtant les démagogues abondent, qui affirment que chaque famille a droit à au moins une bagnole et que c’est à l’ « Etat » qu’il appartient de faire en sorte que chacun puisse stationner à son aise, rouler à 150 km/h, sur les routes du week-end ou des vacances.

  • « Comme si ta vocation était de me conforter dans la mienne » - La méridienne
    http://www.la-meridienne.info/Comme-si-ta-vocation-etait-de-me-conforter-dans-la-mienne

    « Lui, il écrit jour et nuit ; elle, elle l’aime et l’aide par sa présence », disait Laure Adler en introduction à la dernière de ses trois émissions consacrées à André Gorz (1923-2007) et à sa relation avec sa femme Dorine Keir (France Inter, 25-27 décembre 2017). Figure centrale de la pensée écologiste et de la critique du travail, théoricien du revenu garanti, Gorz est un intellectuel important pour moi. Et pourtant ces émissions m’ont exaspérée — et pas seulement par le choix d’inviter Daniel Cohn-Bendit dans la dernière.

    #féminisme #Gorz #écologie #amour

  • Die Visionäre von der Goerzallee - Steglitz-Zehlendorf - Berliner Morgenpost
    https://www.morgenpost.de/bezirke/steglitz-zehlendorf/article210653085/Die-Visionaere-von-der-Goerzallee.html

    Das 85 Hektar große Gelände zwischen Beeskowdamm und Lichterfelder Weg ist ein alter Industriestandort mit einigen Hundert Unternehmen und mehreren Gebäuden. Carl Paul Goerz ließ im Werk an der Goerzallee 299 ab 1917 optische Linsen und Lampen produzieren, später hatte dort die Zeiss Ikon AG ihr Stammhaus für Schließanlagen, bis es Assa Abloy, eine Firma für Sicherheitssysteme aus Schweden, übernahm. Mittlerweile haben Unternehmen wie Rexam und Krone ihre Werke in Lichterfelde geschlossen, die Schweden einen Teil des Unternehmens ausgelagert. So stand das Goerzwerk fast leer, als es Silvio Schobinger mit seinem Bruder 2015 übernommen hat.

    „Wir haben innerhalb von vierzehn Tagen Räume gesucht“

    ...

    „Wir haben innerhalb von vierzehn Tagen Räume gesucht“, erzählt Kukki-Cocktail-Geschäftsführer Saif Hamed von den Anfängen. Das klang utopisch. Aber nicht für Silvio Schobinger. Mit ein bisschen Improvisation klappte es. In Adlershof hätte das Start-up einen Vertrag über fünf Jahre unterschreiben müssen. Zu riskant. Im Goerzwerk haben sie einen unbefristeten Vertrag mit einer dreimonatigen Kündigungsfrist.

    #Berlin #Steglitz-Zehlendorf #Görzallee #Wirtschaft

  • « Leur écologie et la nôtre », quarante ans après
    http://www.contretemps.eu/keucheyan-gorz-ecologie

    « La prise en compte des exigences écologiques (…) a déjà assez de partisans capitalistes pour que son acceptation par les puissances d’argent devienne une probabilité sérieuse. [La lutte écologique] peut créer des difficultés pour le capitalisme et l’obliger à changer ; mais quand, après avoir longtemps résisté par la force et la ruse, le capitalisme cédera finalement parce que l’impasse écologique sera devenue inéluctable, il intégrera cette contrainte comme il a intégré toutes les autres ».
    L’argument de Gorz est simple : le capitalisme est un système résilient. Il peut rencontrer des difficultés du fait de la crise écologique, mais il s’adaptera finalement à cette crise, comme il s’est adapté à toutes celles qu’il a rencontrées sur son chemin.

    Pourquoi Gorz dit-il cela ? Si le capitalisme a pu exister depuis trois siècles, c’est parce qu’il a bénéficié d’une nature gratuite, une nature qu’il n’était pas nécessaire de « reproduire ». Cette nature gratuite, le capitalisme l’a utilisée à la fois comme input et comme output. La nature a constitué une source d’inputs gratuits pour le capitalisme, car ce système ne cesse depuis qu’il existe de capter des ressources naturelles « brutes » pour les transformer en marchandises. Mais la nature a aussi constitué un output pour le capitalisme, une « poubelle globale » où déverser les déchets de l’accumulation du capital, ce que les économistes néolibéraux appellent pudiquement les « externalités négatives ».

    #écologie #Diaporama #Théorie #capitalisme #consumérisme #démocratie #environnement #Gorz #nature #productivisme

    Ce texte a été prononcé par Razmig Keucheyan lors des 20 ans de l’association des Amis du Monde diplomatique, au « 104 », à Paris, le 8 octobre 2016.

    • Il y a quarante ans, en 1974, André Gorz publiait dans la revue Le sauvage un texte fameux, intitulé Leur écologie et la nôtre. Le Monde diplomatique a réédité en avril 2010 des extraits de ce texte. Et on comprend pourquoi : la prescience de Gorz, sa capacité à anticiper l’évolution des rapports entre le capitalisme et la nature, est tout simplement stupéfiante. Gorz décrit dès 1974 le monde qui est en passe de devenir le nôtre.

  • De Thomas More à Michel Foucault, la longue histoire du revenu universel
    Née au XVIe siècle, l’idée d’un revenu pour tous a été régulièrement reprise par des chercheurs et des universitaires.

    En France, plusieurs mouvements ont repris à leur compte l’idée d’un #revenu_d’existence. Le philosophe André #Gorz, un des principaux théoriciens de l’écologie politique et de la décroissance, plaide pour un « #revenu_d’autonomie » qu’il conçoit comme un moyen de s’affranchir de l’#aliénation du #travail. Pour Michel #Foucault, ce #revenu versé inconditionnellement permettrait de se libérer du #contrôle_social étatique et aliénant attaché à la vérification des #droits_sociaux.

    #revenu_garanti #revenu_universel

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/10/19/de-thomas-more-a-michel-foucault-la-longue-histoire-du-revenu-universel_5016

  • André Gorz et l’aliénation- Alain Lipietz
    http://lipietz.net/spip.php?article2945

    « Nous savons pourtant qu’il nous faut produire pour assurer notre existence , et non pas exister pour produire. Produire, oui, mais produire vert. Produire vert, oui, mais dans des conditions authentiquement humaines. C’est à dire dans la maîtrise la plus directe possible de ce que nous faisons, dans le rapport le plus direct possible avec celles et ceux pour qui nous le faisons. Et cela passe à la fois par une transformation profonde des modes de produire, distribuer, consommer, et par une extension du temps libre, pour le jeux, l’amour, l’amitié, la création libre et autonome. Les scénarios, les chemins vers ce Paradis, ne sont guère plus clairs après Gorz que dans les années 1950. Il nous a cependant balisé les chausse-trappes de l’aliénation, frayé des sentiers de contournement. » #gorz #aliénation #productivisme #capitalisme

  • Piou piou piou : « Les poussins, c’est comme les hamsters, il faut mettre du chatterton autour pour pas qu’ils éclatent quand on les encule. »
    http://kecebolaphotographie.blogspot.fr/2013/06/piou-piou-piou.html

    Le statut d’auto-entrepreneur veut dire ce qu’il veut dire. Tu t’emploies toi-même et donc la totalité des charges sociales à payer te sont transférées. Une immense avancée sociale ... Oui ! pour les employeurs. Pas de charges, pas de retraite, pas de mutuelle et un coup de pied dans le cul quand on estime qu’on a plus besoin de toi. C’est magique. 900 000 poussins crétins ont signé sans hésiter pour ce statut à la con. C’est une immense réussite. 450 000 d’entre-eux font zéro euro de chiffre d’affaire et 90% de ceux qui font plus que zéro déclarent un revenu inférieur au smic. Maginfique non ?

    • Je relevais aussi ici http://seenthis.net/messages/142531
      que pour obtenir le RSA, un jeune de moins de 25 ans à son compte sur deux ans, devait ne pas avoir un chiffre d’affaire d’activité inférieur à 43 fois le montant du rSa Socle, soit pour 2010 : 43 x 460 € = 19780 €

      Je sais pas pour vous, mais mes potes à leur compte, sans compter leurs heures de travail, arrivent tout juste à 1000 €/mois au bout de 2/3 ans d’activité, avec de la trésorerie personnelle au départ.

      Si tu veux survivre petit poussin crétin, mieux vaut naître après 25 ans.

    • euh ?

      AE depuis les débuts du statut, j’ai quitté un CDI pour pouvoir bosser de chez moi, moduler mon temps et mes loisirs comme j’en ai envie, ne pas courir en tous sens, ne pas faire un trajet de 45mn chaque matin, me lever tous les jours à la même heure, pouvoir gérer l’intégralité d’un projet moi tout seul (et partager avec d’autres AE quand y a un truc que je ne maitrise pas), refaire ce trajet de 45mn le soir. Et tout ça en faisant des économies, en ne courant pas après l’argent à tous prix, certains mois oui j’ai touché moins que le SMIC mais comme dans toute entreprise qui débute quand tu commences c’est plus compliqué puis ensuite si tu te démerdes bien ça roule mieux, ce qui est mon cas aujourd’hui.

      Sérieusement, j’ai choisi ce statut pour avoir davantage de liberté perso, pour ne plus être assommé par la routine et dans un soucis de décroissance (je gagne moins que quand j’étais en CDI mais j’ai aussi besoin de moins).

      Faudrait voir à être un peu plus nuancé, il me semble. Évidemment, je bosse dans le web, et j’ai bien compris que la grosse majorité des AE sont dans le bâtiment et l’artisanat, des domaines que je ne connais pas. En tous cas dans mon métier, il ne me semble pas que je me fasse plumer ni que je fasse de la concurrence déloyale, on sait tous que les boites web aiment externaliser pendant un rush, tout le monde est gagnant.

    • Je remarque à l’usage que l’AE est un statut qui cumule les inconvénients de l’indépendance et du salariat sans en avoir beaucoup d’avantages.
      Passons sur l’indépendance très relative de celui qui n’a qu’un seul donneur d’ordre, souvent son ancien patron, lequel peut lui imposer jusqu’au matériel qu’il doit utiliser... sans avoir besoin de lui fournir. Passons sur l’absence totale de devoirs et contraintes pour le donneur d’ordre et la fragilité énorme du « prestataire », payé à la tâche et souvent, cotisations déduites, pour un tarif proche du RSA socle.

      Pensons juste à l’avenir et à la totale vulnérabilité du « prestataire » qui est perpétuellement à l’essai, qui n’a aucun revenu garanti, qui n’a pas d’horaires maxima, pas de congés payés, pas de salaires minima. Pensons à ce qu’il advient du « prestataire » quand il est malade, quand il se blesse, quand il a juste besoin de se reposer ou d’avoir une vie privée, quand il tombe « enceinte » ou même quand il deviendra vieux.
      Pensons juste aux incidents de la vie et à l’absence concrète de couverture sociale et découvrons à quel point notre prestataire de service ressemble furieusement au prolétariat de l’époque de Zola et Dickens, tant il a perdu tout ses droits sociaux et qu’en plus, il n’existe même plus comme classe sociale.

    • Pas de concurrence déloyale ? C’est à voir... Quel est ton tarif journalier ? A Paris ou en Province ? A quel régime de retraite cotises-tu ? Quelle est ta prévoyance ? Si tu ne fais pas de concurrence déloyale, que tu as une retraite et une prévoyance supérieurs au minimum du minimum, c’est que tu cotises déjà par ailleurs, et que le statut d’AE n’est là finalement que pour te simplifier les choses provisoirement.
      Que le RSI soit un foutoir sans nom, c’est à mon avis totalement volontaire : seuls ceux qui ont les moyens de se payer des conseils s’en sortiront. Toujours cette façon de sélectionner par le fric. Tu fais du bénéfice et tu te prends les services d’un comptable ? Tu t’en sortiras. Tu veux tout faire tout seul, tu as toutes les chances de perdre plein d’argent.

    • Je veux bien admettre qu’il faut de la nuance.

      Mais il me semble aussi qu’il faut bien faire la différence entre :

      – une population qui choisit un statut apportant indépendance et souplesse parce que préparée (voire formée) à ce mode de vie, essentiellement des travailleurs intellectuels si vous m’autorisez ce découpage un peu simpliste,

      – et une population qu’on va inciter à entrer dans un moule pas forcément fait pour elle.

    • y a personne qui m’a lu ou bien ?

      J’ai quitté un boulot salarié, bien payé, un CDI dans une SCOOP, pas parce que je ne m’y sentais pas bien, pas pour devenir super riche, mais pour vivre à mon rythme, mieux adapter mon boulot aux autres intérêts qui gouvernent ma vie, pour bosser avec ceux avec lesquels j’aime bosser, pour choisir mes clients et les thématiques de mon boulot, pour éviter la routine délétère, etc. en résumé naïf : pour accroitre mon bonheur.

      Et vous me parlez de comptable ? de retraite ? de chiffres ? Euh désolé mais j’ai pas envie d’être gouverné par des chiffres, ni par le besoin de courir après l’argent, ni de bosser comme une machine sur des projets dans lesquels je ne m’implique pas ou ne peut pas m’impliquer.

      Oui, c’est un statut qui n’est pas parfait, mais pour certains métiers (créateur web, pour moi) ça correspond bien à mes besoins, tout en étant pas étouffant.

      Désolé mais dans les commentaires (et dans le post initial) j’ai la vague impression d’être nié, voire d’avoir vendu mon âme au diable. Ok, l’objectif d’origine est certainement ultralibéral, ok ce régime a été initié par Sarko (et non il est loin d’être cher à mon coeur), pour autant tant que je peux prendre ce statut sous une forme où je peux combiner travail (rentrée d’argent) et temps libre, dans les règles que je m’édicte, je ne cracherai pas dessus.

    • @James : oui il faut faire cette différence, bien évidemment !

      Moi j’ai pu faire ce choix de travailler en indépendant parce que j’avais une longue expérience du travail en entreprise et parce que j’avais à côté de cela un réseau et un carnet d’adresses sur lequel je savais très bien pouvoir compter. Et si mon ancienne boite m’a effectivement filé quelques boulots et même quelques clients par la suite, ce n’est pas la majorité de mon carnet d’adresses actuel.

      Pour moi ce statut ne mérite pas d’être rejeté en tant que tel, qu’on limite les abus évidemment (particulièrement les salariés qui sont virés pour qu’on puisse les faire bosser ponctuellement ensuite sans payer les charges salariales, ça existe évidemment). Aucun statut n’est parfait, tout le monde est au courant.

  • Périphéries - A la recherche des heures célestes
    http://www.peripheries.net/article320.html

    Une diminution drastique du temps de travail considéré comme « normal », et le découplage, à travers le revenu garanti prôné par André Gorz et d’autres, du travail et des moyens de subsistance, permettrait de réoxygéner nos existences asphyxiées, de remettre du sens et du plaisir dans tout ce que le mode de vie dominant transforme en simulacres absurdes, en corvées exaspérantes, en ébauches vite avortées. Pour l’heure, la place prise par le travail rémunéré, à la fois en heures d’horloge et dans les têtes, oblige à tasser dans ses interstices une foule d’occupations et d’aspirations qui auraient besoin de bien plus de temps pour s’accomplir ou s’épanouir, et condamne les travailleurs à une vie perpétuellement diminuée, amputée.

    Magnifique texte de Mona Chollet, comme toujours inspirée...

    Autre aspect qui fait la pertinence de l’objectif politique d’une réduction massive du temps de travail : il est porteur d’un enjeu de civilisation et d’émancipation qui n’a encore jamais été exploré, si ce n’est à la marge, dans l’histoire humaine

    Pas mieux.

    #rtt #Mona_Chollet #France #revenu_garanti #Gorz #genre #gender #temps #temps_pour_soi

  • André Gorz, #philosophie et #journalisme

    « C’était ça qu’il trouvait pénible : mobiliser toutes les ressources de sa pensée pour produire une pensée dont sa pensée fût absente »

    #André_Gorz /Michel Bosquet, le philosophe et le journaliste | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/131112/andre-gorzmichel-bosquet-le-philosophe-et-le-journaliste

    Dans les pages suivantes, nous publions trois textes de #Gorz : les deux notes sur le journalisme [la première « JE n’existe pas » est disponible là http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20121109.OBS8842/andre-gorz-inedit-le-journalisme-cette-pensee-sans-sujet.html le reste est derrière #paywall], et sa lettre de démission de l’Express, modèle de dignité professionnelle face aux dérives commerciales et politiques d’un journal dans lequel il ne se reconnaît plus.

    A l’occasion d’un colloque consacré à l’auteur demain jeudi et vendredi : « Penser la sortie du #capitalisme. Le scénario Gorz » http://www.imec-archives.com/activites_colloques.php
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Gorz

    Me souviens de cet article du Diplo qui m’avait marqué : http://www.monde-diplomatique.fr/2010/04/GORZ/19027

    Cf. aussi la revue EcoRev’ pleine de ressources sur le bonhomme :
    http://ecorev.org/spip.php?auteur2
    http://ecorev.org/spip.php?page=recherche&recherche=gorz