person:mathieu vidard

  • Zealandia, le continent caché
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-carre/l-edito-carre-22-janvier-2018

    Un bref résumé de la situation actuelle du continent de Zealandia par Mathieu Vidard sur France Inter, nous informant de forages en cours sur le continent immergé de Zealandia. Cet article émet également des nuances sur l’appellation « continent » pour cette zone en raison des 94% de ses terres immergées et de sa découverte plus ancienne. L’article pose ici la question de la difficulté qu’ont les géologues à définir exactement un continent. Ainsi le nombre de continents varie de cinq à sept.

    Mais si l’on doit en plus ajouter à la liste un 7ème ou un 8ème continent, comme le demandent les scientifiques qui travaillent sur Zealandia, il y a de quoi se mélanger complètement la tectonique des plaques.

    #géographie #géologie #zealandia #ocean #découverte #continent

  • Que savons-nous des femmes dans les différents contextes de la préhistoire occidentale ?
    https://www.franceinter.fr/emissions/la-tete-au-carre/la-tete-au-carre-19-decembre-2016

    Au-delà des idées reçues et des stéréotypes, les recherches et des questionnements ont renouvelé la vision de la #femme dans le cadre des sociétés et des cultures de la Préhistoire.

    Mathieu Vidard reçoit #Claudine_Cohen, directrice d’Etude à l ’EHESS et à ’l ’ EPHE, où elle enseigne l’histoire et la philosophie des sciences. Elle est l’auteur de « #Femmes de la #Préhistoire »

    à partir de 17’17’’
    http://media.radiofrance-podcast.net/ts/podcast09/10212-19.12.2016-ITEMA_21169885-0.mp3?tp=0

    https://seenthis.net/messages/533242

    • Merci @odilon
      La genèse du domorphisme chez homo sapiens est ici associè a des violences, maltraitances et malnutrition des filles et des femmes a l’entrée dans le néolithique. Le rôle de la grand mère est évoqué très rapidement comme un facteur de progrès de l’espèce.
      #radio

  • Les femmes dans la préhistoire
    http://www.franceinter.fr/emissions/la-tete-au-carre/la-tete-au-carre-19-decembre-2016

    Quelles sont les transformations du corps et de la sexualité féminine, les formes de la reproduction et de la famille

    Au-delà des idées reçues et des stéréotypes, les recherches et des questionnements ont renouvelé la vision de la femme dans le cadre des sociétés et des cultures de la Préhistoire.

    Mathieu Vidard reçoit Claudine Cohen, directrice d’Etude à l ’EHESS et à ’l ’ EPHE, où elle enseigne l’histoire et la philosophie des sciences. Elle est l’auteur de « Femmes de la Préhistoire »

  • La géométrie algébrique, l’étincelant monde de Claire Voisin

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/12/12/la-geometrie-algebrique-l-etincelant-monde-de-claire-voisin_5047653_1650684.

    Pour cette chercheuse sans concession, qui reçoit cette année la Médaille d’or du CNRS, rien ne peut égaler la beauté des objets mathématiques.

    Je suis Claire Voisin et je démontre des théorèmes. » Voici, comment, sobrement, se définit la récipiendaire de la dernière Médaille d’or du CNRS, qui lui sera remise le 14 décembre. Cette mathématicienne de 54 ans est aussi, depuis cette année, professeure au Collège de France, auprès de ses collègues Alain Connes, Pierre-Louis Lions et Gérard Berry.

    « J’étais horrifiée au début », avoue-t-elle. Non à l’idée de rejoindre la prestigieuse institution, mais à celle de quitter le CNRS, autre lieu ­d’excellence, uniquement consacré à la recherche. « Une structure protectrice », explique la ­chercheuse, qui livre des ­confessions ­rares sur son travail quotidien. « Souvent, en maths, on ­souffre. Trouver des idées est difficile. On a les problèmes en tête, mais on cherche le fil pour commencer. A cela s’ajoutent les difficultés ­techniques à contourner », décrit Claire Voisin, qui dit même avoir déjà été « aux trois quarts » dans un demi-désespoir. « Mais parfois, on a aussi un sentiment de triomphe ! »

    Le « parfois » est en fait assez fréquent chez elle, comme en témoignent les récompenses reçues : prix de la Société européenne de ­mathématiques en 1992, prix de la fondation Clay en 2008, ainsi qu’une conférence plénière en 2010 au Congrès international quadriennal de mathématiques. Distinctions auxquelles s’ajoutent les Médailles de bronze, puis d’argent du CNRS. « Claire est une étoile internationale en maths », souligne Leila Schneps, amie de trente ans, chercheuse à l’Institut de mathématiques de Jussieu et traductrice en anglais d’un livre référence de sa collègue (Hodge Theory and Complex Algebraic Geometry, 2007).

    « Elle associe une grande créativité, en sortant des sentiers battus, et une grande technique, en n’hésitant pas à mettre les mains dans le cambouis quand il faut », résume Arnaud Beauville, professeur émérite à l’université de Nice et ­directeur de la thèse de cette étudiante brillante, entrée à l’Ecole normale supérieure de Sèvres en 1981. « Elle est généreuse dans ses idées. Elle a une grande culture mathématique et ­connaît beaucoup d’exemples qu’elle partage avec étudiants et collaborateurs », apprécie l’un de ses anciens étudiants en thèse, François Charles, aujourd’hui professeur à l’université Paris-Sud. Il souligne aussi son « exigence », ­envers elle-même et ses étudiants.
    Preuve par l’exemple. Lorsque nous la rencontrons dans son nouveau bureau encore vide du Collège de France, elle vient de corriger la version écrite de sa leçon inaugurale du 2 juin, car il manque «  : » dans une phrase. « Un énoncé mathématique est économique, on ne peut remplacer un mot par un autre », tranche-t-elle. « Comme son livre, Claire est complète, ­efficace et sévère », décrit Leila Schneps. « Ça ne fait pas de prisonniers », complète Arnaud Beauville en reprenant les mots d’un critique anglophone de ce livre, pour souligner l’absence de concessions de l’auteure.

    Claire Voisin excelle dans une branche très abstraite des mathématiques, la géométrie ­algébrique. Comme le nom l’indique, il s’agit d’étudier des formes (la géométrie) décrite par des opérations et des équations (l’algèbre). Ainsi, un cercle peut soit se dessiner, soit se décrire comme le lieu des points tels que x2 + y2 = 1. Selon les problèmes, se placer dans un formalisme ou dans l’autre peut simplifier la tâche. Bien sûr, très vite, cela se complique. Les équations sont des polynômes avec des puissances plus grandes que 2 et avec des coefficients qui peuvent être complexes (un « pays » où un nombre au carré peut être négatif). Les surfaces sont appelées « variétés » et peuvent, elles aussi, s’épanouir dans de plus grandes dimensions que les deux ou trois habituelles. Les structures sont des « motifs », les outils des « cohomologies », les coïncidences des « syzygies »…
    La discipline est marquée par l’un des génies des maths, Alexandre Grothendieck, disparu en 2014, et qui est aussi célèbre pour sa rupture avec sa communauté dans les années 1980. Claire Voisin n’en fait pas son unique maître et le juge d’ailleurs trop « mégalo » et « misogyne ». Elle lui préfère, pour le style, Jean-Pierre Serre, Pierre Deligne ou encore Phillip Griffiths.

    Son résultat favori est « d’avoir détruit l’intuition des gens », sourit la chercheuse. Elle a en ­effet démontré qu’une conjecture était fausse ! Beaucoup pensaient qu’en « déformant » une certaine famille de variétés, très générales, on pouvait toujours se ramener à des variétés algébriques, plus « structurées » et plus connues. Eh bien non, mais cela repose sur des subtilités à la saveur réservée aux initiés.

    Alain Connes préfère, lui, mettre en avant un résultat ayant intéressé les physiciens qui se penchent sur la théorie des cordes, un domaine qui tente de dépasser les théories actuelles de physique des particules. Claire Voisin a contribué à jeter des ponts entre des concepts a priori éloignés. « Avec les physiciens, j’avais un peu l’impression de servir à plâtrer les choses et d’être considérée comme subalterne », témoigne la mathématicienne. « Les physiciens traversent le décor. Ils écrivent vite et passent à autre chose, quand nous, nous creusons. On a du mal à discuter », tranche celle qui n’hésite pas à dire qu’elle était nulle en physique à l’école et que ses erreurs « la faisaient éclater de rire ».

    Des objets lumineux

    C’était différent pour les maths, qui l’amusaient. « On ne s’ennuie jamais quand on fait des maths !, explique la chercheuse qui, adolescente, pouvait passer quinze jours de vacances à bûcher des problèmes d’olympiades. Mais je ne pensais pas en faire mon métier, car cela ne me semblait pas assez intellectuel. » Elle ajoute : « C’est très différent aujourd’hui. »

    Elle a été « happée » par ces objets mathématiques, se jetant intensément dans ce monde des variétés algébriques complexes. « On a une vie tellement riche, en maths, que la vie quotidienne fait pâle figure. Notre vie est étincelante. Les ­objets y sont riches, lumineux, d’une beauté ­incroyable. On n’en finit pas de les admirer ! » Et d’enfoncer le clou : « Un groupe est un objet mathématique plus simple à comprendre qu’un composant électronique. Nous connaissons mieux nos objets que la plupart de ceux, réels, autour de nous. »« Claire Voisin connaît personnellement toutes les variétés algébriques », résume ironiquement Alain Connes, paraphrasant une boutade célèbre chez ses collègues.

    La chercheuse s’épanouit donc dans ces espaces étranges. Elle tourne même autour d’un problème mis à prix à 1 million de dollars par la fondation Clay. Cette conjecture dite « de Hodge » est une proposition dont on ne sait même pas si elle est vraie. Il y est question d’une structure cachée des variétés. « Ce qui compte, c’est la profondeur d’un énoncé, pas qu’il soit vrai ou faux », note la chercheuse, qui a démontré pas mal de conjectures autour de ce haut sommet de sa discipline. « Je n’aime pas trop l’idée de mettre à prix des énoncés. Les lire est déjà intéressant en soi. On sent qu’ils appellent une théorie, qu’ils structurent les maths », indique-t-elle, décrivant là l’un des moteurs de sa discipline.

    Malgré l’intensité dans le travail et la difficulté de la tâche, Claire Voisin n’est pas hors du monde. Elle a élevé cinq enfants avec son mari, Jean-Michel Coron, également mathématicien et qui a rejoint son épouse sur les bancs de l’Académie des sciences en 2014. Elle s’est mise à la musique pour les accompagner et partage avec ses filles ses impressions de lecture.

    Sur sa position de femme, académicienne, professeure ou mathématicienne, elle s’énerve un peu, avec son ton direct caractéristique, comme dans un courrier au Monde en 2014 : « Je souhaite que mon statut de femme, qui me plaît beaucoup, reste du domaine privé. » Elle ­reconnaît tout de même qu’il faudrait agir en amont du laboratoire, dans les formations, pour corriger des déséquilibres.

    Elle s’évade aussi par les conférences, l’édition et la relecture d’articles, l’encadrement de thésards… L’enseignement, en revanche, lui a toujours fait peur ; elle reconnaît même avoir « perdu » les étudiants, sans doute car trop « exigeante ». Mais pour ses cours au Collège de France, elle est moins stressée, car elle a du temps pour expliquer avec rigueur ses idées. Juste un risque à éviter, « le danger de se parer des plumes de paon en entrant dans cette institution. Ma hantise était de tomber dans les mondanités », dit-elle. Sans concession.

    • « Radio France : une émission pour expliquer la grève »
      http://www.telerama.fr/radio/radio-france-une-emission-pour-expliquer-la-greve,124693.php

      Alors que les salariés de Radio France sont en grève pour le douzième jour consécutif, le principe d’une émission transchaînes a été lancé par la toute jeune SPARF (Société des producteurs et associés de Radio France, qui regroupe les cachetiers des stations du groupe). Préparée et réalisée bénévolement par des personnels grévistes, cette heure devrait être animée par Mathieu Vidard (La tête au carré sur Inter), Marie Richeux (Les nouvelles vagues sur Culture) et Alex Dutilh (Open jazz sur Musique). La direction n’ayant pas autorisé une diffusion à l’antenne, ce lundi 30 mars, l’émission sera proposée à 19h sur Internet, avec un accès via les réseaux sociaux. « Pas question de tirer la couverture à nous », assure la SPARF. Qui proposera, à l’écoute, un édito de Philippe Meyer, des sons et reportages sur les assemblées générales des derniers jours, des extraits des concerts donnés par l’Orchestre National de Radio France dans le hall de la Maison ronde, et des interventions de sociologues et artistes autour de la notion de radio de service public.

    • Le coefficient d’utilisation du triangle

      Auditeurs sachant auditer, la sagesse populaire pense que le mieux est l’ennemi du bien ; nous l’allons montrer tout à l’heure par une parabole sur les excès de zèle à quoi peuvent conduire les chocs de productivité et de simplification. Le président d’une entreprise mécène d’un orchestre symphonique, ayant reçu une paire d’invitations pour un concert de cette formation au programme duquel figuraient la Symphonie inachevée de Schubert et le concerto pour piano de Grieg se trouva empêché de s’y rendre lui-même. Il fit profiter de ses places le directeur des ressources humaines de sa société qui n’avait jamais eu l’occasion d’assister à un concert.

      Le lendemain, ce DRH lui fit parvenir la note suivante :

      L’orchestre que nous soutenons financièrement pourrait être utilement réorganisé. J’ai observé que les quatre joueurs de hautbois demeurent #inactifs pendant de longues périodes. Il conviendrait de réduire leur nombre et de répartir leurs interventions sur l’ensemble de la symphonie, de manière à réduire les pics d’inactivité. Les douze premiers violons jouent à l’unisson. Pour éviter cette duplication, tout en continuant à produire un volume sonore élevé, il conviendrait de procéder à une réduction des effectifs de ce pupitre et de recourir à des moyens d’amplification aujourd’hui très performants.

      Le coefficient d’utilisation du triangle est extrêmement faible. On aurait intérêt à utiliser plus largement cet instrument et même à en prévoir plusieurs. Son prix d’achat étant bas et sa fiabilité excellente, l’investissement serait hautement rentable.

      Dans le concerto pour piano, l’utilisation d’un piano droit permettrait une utilisation plus rationnelle de l’aire de stockage du magasin de rangement. Dans les deux œuvres qui ont été données, l’orchestre consacre une énergie considérable à la production de triples croches. C’est un raffinement que l’on pouvait se permettre à une époque de forte croissance, mais, dans une période d’#austérité comme celle que nous traversons, en arrondissant à la double croche la plus proche, il serait possible d’employer des musiciens moins qualifiés et d’alléger ainsi le budget général des concerts.

      La répétition par les cors de nombreux passages déjà exécutés par les cordes ne présente pas d’#utilité véritable. J’ai calculé que si tous les passages redondants de ce type étaient éliminés, il serait possible de réduire la durée du concert de deux heures à vingt minutes, ce qui réduirait massivement les frais généraux. En appliquant de façon concomitante ces recommandations, il serait possible de réaliser un gain en effectif de 90%, soit sur les 82 personnes participant à cette manifestation de n’en conserver que 8,2. On voit par là que s’il avait eu quelques notions de #gestion, Schubert aurait certainement réussi à achever sa symphonie.

      Un texte déjà cité en par Éve Chiapello en 1997, en exergue d’un article sur l’organisation du travail artistique http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1997_num_15_86_3113
      repris par Podalydes en 2003, puis par Meyer ces temps ci.